Un Vide de Vérité

Chapitre 14 : Un peu de repos

830 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 17/10/2020 18:39

Les Northuldra avaient installé un camp de fortune non loin de la grève. L’incendie qui continuait de ravager la forêt les avait poussés plus loin. La plupart des habitants étaient épuisés après une journée entière à lutter contre les flammes, certains construisaient les dernières huttes qui serviraient d’abris pour la nuit. Une partie du camp était dédié au soin des blessés, heureusement sans gravité. L’atmosphère était inhabituellement silencieuse, morose. Même l’odeur de nourriture et de bouillon qui émanait du feu centrale n’avait pas l’air de pouvoir alléger l’ambiance.


« Que s’est-il passé ici ? »


Même diminuée, Elsa s’inquiétait toujours pour les autres. Lorsqu’elle avait quitté la forêt, il n’y avait pas d’incendie. Elle était donc très surprise de ce qu’elle découvrait. Honeymaren ouvrit la porte d’une hutte et les invita à rentrer.


« Le feu. Il s’est déclaré ce matin.

-Où est Bruni ? Je peux aider. »


Maren secoua la tête.


« Non, Bruni n’y est pour rien.

-Quoi ? Dans ce cas, je peux y aller. »


Anna la poussa à s’asseoir sur la couche.


« Non Elsa. Pas cette fois-ci, je ne te laisserai pas faire. Tu ne seras d’aucune aide à personne si tu n’es même pas capable de tenir debout. Tu es épuisée, je le suis aussi. Il sera toujours temps d’aider demain. »


Maren acquiesça d’un signe de tête.


« Mon peuple est en sécurité et l’incendie est loin maintenant. Anna a raison, vous avez besoin de repos, toutes les deux. »


L’espace à l’intérieur n’était pas très grand, mais il était confortable. Il y avait une couche avec des fourrures, un bac d’eau propre qui dégageait une légère odeur de menthe et quelques caisses de rangement qui n’avaient pas encore été déballés. Honeymaren s’approcha de l’une d’elle et fouilla à l’intérieur. Elle en sortit des vêtements en peau qu’elle tendit aux deux sœurs.


« Tenez. Il faut mettre des vêtements chauds. Les nuits sont fraiches et après ce que vous venez de traverser, vous aurez sans doute froid. »


Elsa avait bien deux ou trois remarques à faire sur le fait qu’elle ne craignait pas le froid, mais le fait était qu’elle grelottait, ce qui était définitivement inhabituel, tout comme les cernes sombres qu’elle avait sous les yeux. Elle récupéra les vêtements et remercia son amie d’un sourire. Maren déposa un petit pot d’onguent dans les mains d’Anna. Il sentait fort les herbes macérées.


« Pour la coupure, sur la joue.

- Oh ! Merci ! »


Honeymaren hocha doucement la tête.


« Quand vous serez prêtes, rejoignez-moi à l’extérieur, il y a de quoi manger. »


Le ventre d’Anna choisit de se manifester avec un gargouillement très bruyant.


« Oh… Peut-être que j’ai faim. »


Elle eut une moue gênée qui fit rire sa sœur.


« Merci Maren, nous te rejoignons dans quelques minutes. »


Il n’y avait pas besoin de connaitre Elsa depuis très longtemps pour se rendre compte que si elle s’était laissée si facilement convaincre de se reposer, c’est qu’elle devait être terriblement épuisée. Anna vint s’asseoir à ses côtés et passa un bras autour de ses épaules.


« Comment te sens-tu ?

-J’ai la gorge irritée avec l’eau de mer mais à part ça, je crois que ça va. Et toi ?

-J’ai senti l’odeur du bouillon en arrivant, ça devrait te faire du bien. » Anna marqua une pause pour réfléchir à la question. « J’ai connu mieux. Mais j’ai vraiment besoin de dormir, tout ce qui s’est passé depuis 2 jours a été épuisant. J’ai l’impression que je n’arrive plus à réfléchir. »


Elsa hocha la tête, elle partageait le sentiment. Son regard se posa sur les vêtements qu’elle tenait toujours. Elle s’en délesta d’une partie pour les donner à sa sœur. Elle ne se souvenait même plus de la dernière fois où elle avait mis de vrais vêtements. Depuis sa fuite au Pic gelée, tout ce qu’elle portait n’était fait que de magie, mais là, elle ne s’en sentait pas la force. Anna frotta doucement son dos.


« Tu trembles.

-Je vais bien, ne t’inquiète pas.

-Alors changeons-nous ! Plus vite nous aurons mangé, plus vite nous pourrons dormir. »


Elsa rit doucement, Anna n’avait pas perdu de vue le repas.

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