Coeur perdu

Chapitre 6 : une vie sans passé

720 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/06/2017 21:20

Julie était tranquillement en train de lire devant la cheminée. La tempête commençait à se lever et elle n’était pas rassurée. Elle avait arrêté de lire car elle ne suivait plus l’histoire depuis un moment.

Elle avait tellement d’images dans sa tête, et ce, depuis deux mois qu’elle n’arrivait pas à se concentrer. Dès qu’elle pensait à quelque chose de nouveau elle prenait une feuille et elle écrivait ce qu’elle voyait dans les moindres détails. Sa table était pleine de ces feuilles griffonnées à la hâte.

Elle voyait des scènes, souvent les mêmes, mais il lui manquait toujours les visages. Ils étaient flous et cela depuis 2 mois. C’était toujours les mêmes images qui revenaient.

Elle se voyait sur une barque avec un homme. Elle voyait une église blanche. Elle voyait un chemin lumineux. Elle voyait aussi une caverne, une grotte toute noire. Elle se voyait buvant une tasse de thé avec une femme. Elle voyait aussi de nombreuses tombes alignées. Elle voyait un homme avec une veste rouge. D’autres scènes se présentaient aussi comme un match de base ball ou aussi un campement dans la forêt…

Mais ce qui manquait toujours, c’était les visages.

Julie ne voulait pas rester indéfiniment ici. Elle voulait retrouver son passé. Malgré la gentillesse de M .Parker, elle avait décidé de partir dès que les températures seraient plus clémentes. Elle voulait faire le chemin inverse pour trouver les traces de sa vie.

 

M. Parker, un fermier du coin, l’avait trouvé il y a deux mois, complètement perdue en pleine forêt.

Elle ne se rappelait de rien. Elle se souvenait seulement de s’être relevé après une chute. Elle saignait à la tête. Elle avait commencé à marcher dans une direction et elle s’était tenue à cette direction. Elle avait marché 2-3 jours. Elle mangeait des baies, des champignons qu’elle trouvait et puis buvait dès qu’elle trouvait une source. Le soir elle s’endormait près d’un feu qu’elle allumait avec des allumettes qu’elle avait trouvé dans sa poche. La seule autre chose qu’elle avait c’était une bague à son annulaire gauche.

M. Parker était un vieil homme et n’avait pas posé de questions. De toutes manières, elle n’aurait pu répondre, même à la plus simple : son prénom. Elle avait décidé de se prénommer Julie. Cela sonnait bien mais elle savait au fond d’elle-même que ce n’était pas son prénom même s’il lui était familier. Il l’avait hébergé quelques jours dans sa ferme mais afin que la jeune femme puisse avoir un peu de liberté il lui avait proposé une petite cabane qu’il utilisait quand il allait à la chasse.

En contre partie Elizabeth venait 2 jours par semaine à son domicile pour faire du ménage et depuis peu elle aidait les petits enfants de M. Parker pour leurs devoirs.

Un jour où ils étaient présents, inconsciemment elle avait aidé le petit Mathew dans des opérations. Tout naturellement, elle avait trouvé les bons mots pour faire surmonter à l’enfant la difficulté sur laquelle il était. Depuis ce jour, elle venait une journée supplémentaire rien que pour les enfants. Elle prenait un énorme plaisir à leur enseigner ce qu’elle savait.

Elle ne savait d’où lui venait ses connaissances mais en tous cas elle appréciait son utilité.

Seulement quand elle rentrait le soir la solitude lui pesait car elle était convaincu que d’habitude elle n’était pas seule le soir.

 

Soudain on frappa à la porte. Julie était réticente à ouvrir en cette fin de journée sachant qu’elle n’attendait personne mais le bruit de la tempête qui secouait la cabane l’obligea à tourner la poignée de la porte. Devant elle se trouvait un cow boy le visage penché en avant pour se protéger des flocons.

E – Bonjour monsieur puis je vous aider ?

Le cow boy releva la tête et ce fut pour Julie comme un flash. Elle voyait en cet homme un agent de l’état, un responsable.

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