Le Hobbit : A la reconquête de soi

Chapitre 3 : En quête de réponses

1122 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 22/10/2020 18:08

« Le mont fumait au clair de lune ;

Adieu trésors, adieu fortune.

Dehors les Nains, cruel destin,

Tombèrent dans le clair de lune.

 

Par monts brumeux, cimes glacées,

Jusqu’aux cavernes désolées,

La harpe et l’or, avant l’aurore

Il faut partir lui réclamer ! »

Le Hobbit, chapitre I.

 

 

*

* *

 

Adossé à l’une des poutre en bois de la maison de Béorn, Thorïn regardait le géant verser du lait dans les grandes chopes de ses compagnons.

- Vous êtes donc celui que l’on appelle Ecu-de-Chêne ?

- Il semblerait.

Assis à la table, les autres Nains buvez leur boisson sans réellement écouter la discussion entre Gandalf, Thorïn et Béorn. Ils se contentaient de boire leur boisson chaude ; excellente pour commencer cette longue journée.

- Pourquoi Azog vous poursuivait-il ?

- Vous connaissez Azog ?

L’héritier de Durin se redressa et accorda un regard vers le changeur de peau.

- Mon peuple était le premier à vivre dans les montagnes avant que les Orques ne viennent du Nord et tuent certaines familles. Mais certains d’entre nous ont été réduits en esclavage. Mais pas pour le travail. Pour le plaisir de nous voir enfermer dans des cages et souffrir.

Bilbo, dont le visage était partiellement caché par la chope qu’il devait tenir à deux mains, posa ses pupilles sur le géant, une boule dans la gorge.

- Il y en a beaucoup comme vous ? Demanda le Hobbit.

- Nous étions beaucoup. Je suis le dernier désormais.

Un silence pesant s’abattit dans la maison, comme pour rendre hommage aux disparus. C’est ce que du moins ressentit Bilbo. Quelle pire souffrance que de savoir que l’on est le dernier de son peuple ? Le semi-homme baissa la tête et se contenta de regarder le lait dans sa chope, le cœur alourdit par le chagrin.

- Vous n’avez pas répondu à ma question. Pourquoi Azog vous poursuivait-il ?

Béorn posa sa chope sur le rebord de la cheminée et s’assit sur le fauteuil, installé juste à côté de la fenêtre, d’où Bofur devait surveiller le signal du magicien de longues minutes plus tôt.

- Nous cherchons à rejoindre la Montagne Solitaire, expliqua Gandalf.

- Je vois. Vous voulez reconquérir Erébor.

- Cela fait trop longtemps que le dragon dort dans cette montagne, ajouta le magicien en dépliant la carte pour la donner au géant. Nous avons ceci, ainsi qu’une clé qui nous permettrait d’entrer par une porte secrète. Mais malheureusement, aucun de nous ne peut lire les inscriptions laissées par Thror, lorsqu’il s’est échappé avec son fils lors de l’attaque de Smaug.

Béorn observa la carte avant de reposer ses pupilles sur le vieil homme.

- Peu de gens peuvent lire ceci. Même les Elfes ne savent pas tous transcrire ce genre d’inscription.

Thorïn pencha la tête de côté et lança un regard de biais vers le magicien. Ce dernier se racla la gorge avant de reprendre la carte et la redonner au chef de la Compagnie.

- Il y a bien quelqu’un à qui je pense. Et cette personne ne vit pas très loin d’ici si mes souvenirs sont bons.

Fili s’essuya sa moustache de lait avant d’écouter leur hôte et le magicien.

- Quelle personne ? Intervint le Hobbit.

- Vous parlez d’elle ? Continua Béorn, faisant abstraction de la question du semi-homme.

Gandalf hocha la tête.

- C’est un risque que vous prenez, poursuivit le géant.

- Pourquoi ? Demanda Thorïn. Gandalf, répondez-moi. Je n’aime pas que l’on me cache des choses.

Le Nain se redressa et marcha en direction du magicien.

- Répondez-moi.

- Comme je vous l’ai dis cette nuit, seuls Béorn, Radagast et moi la connaissons.

- Pourquoi ? Interrogea de nouveau Bilbo. N’a-t-elle pas un nom ?

- Elle en a un, mais il est rare qu’on le prononce, expliqua le changeur de peau.

- J’ai comme l’impression que vous parlez d’un démon, fit Kili.

- Un démon ?

Oïn tentait d’entendre la conversation malgré l’état désastreux de sa trompette.

- Elle n’est en rien un démon, déclara Gandalf, l’air grave.

- Ça dépend du point de vue, contredit Béorn.

Les brouhaha des nains résonnèrent dans toute la maison. Bilbo restait silencieux, même si l’idée de rencontrer un démon quel qu’il soit ne l’enchantait guère. Ecu-de-Chêne observa ses compagnons de voyage avant de leur ordonner de garder le silence.

- Où peut-on trouver cette personne ? Demanda le Nain.

- Vit-elle toujours chez Radagast le Brun ? Ajouta le magicien.

Béorn tourna la tête de gauche à droite avant de se lever. Il jaugea chacun de ses invités, prit une souris que Dwalïn chassait de la main avant de la caresser.

- Je n’aime pas les Nains. Ils sont cupides, aveugles de toute vie qu’ils estiment moindre que la leur.

Le géant s’arrêta devant Thorïn et le regarda droit dans les yeux.

- Mais les Orques, je les hais plus encore. La personne que vous cherchez vit de l’autre côté de la vieille route, non loin du Champ aux Iris. Je vous prêterai des poneys, mais vous les relâcherez une fois arrivés chez elle.

- Vous avez ma parole. Fit Gandalf, un sourire sur les lèvres. Merci de votre aide.

 

*

* *

 

En tête du petit groupe, Gandalf conduisait la compagnie, l’esprit tourmenté par ce que Béorn lui avait révélé peu de temps avant leur départ.

 

« Récemment, le bruit a couru qu’on avait vu des morts en train de marcher du côté des Monts du Rhudaur ».

 

Ces mots le hantaient et bien malgré lui, l’impression qu’un malheur allait bientôt s’abattre sur la Terre du Milieu ne faisait que croître en lui. L’arme de Morghul trouvée par Radagast le Brun à Dol Guldur, puis cette rumeur, ne faisait qu’amplifier cette peur viscérale de revoir renaître leur ennemi vaincu il y a bien longtemps. Or, si Béorn disait vrai, il fallait se rendre à l’évidence. Les Neufs enterrés dans cette montagne ne répondait qu’à un seul Maître. Dupés avaient-ils été, et maintenant, ils allaient en payer le prix. 

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