Le Hobbit : A la reconquête de soi

Chapitre 8 : La Bête

1536 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 27/10/2020 00:13

« Tout à coup, ils entendirent un hurlement en contrebas, un long hurlement à donner le frisson. Il fut suivi d’un deuxième, plus à droite et beaucoup plus près d’eux, puis un troisième, non loin à gauche. Des loups hurlaient à la lune, des loups sur le point de se rassembler »,

Le Hobbit, Chapitre VI.

 

 

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* *

 

 

Installé à cru sur son poney, Bilbo tentait de garder l’équilibre, tenant les poils de crinière et serrant le plus possible de ses jambes le flan de l’animal. Mais sa monture secoua la tête, indisposée à supporter son cavalier, qui ne cessait de tirer sur sa crinière. Alors que le Hobbit s’apprêtait à éternuer, le poney se cabra pour se débarrasser de son fardeau. Bilbo émit un cri de douleur lorsqu’il atterrit au sol, se protégeant la tête comme il le put tandis que l’animal fuyait déjà. Le semi-homme roula deux fois sur lui-même, puis finit par ouvrir les yeux, ses membres tremblants sous la surprise d’avoir été éjecté par son poney.

- Vous n’êtes pas très bon cavalier Monsieur Sacquet.

Ce dernier leva la tête vers Alyson, qui le regardait de toute sa hauteur sur le dos de sa monture, un sourcil arqué.

- Je suis allergique aux crins de poneys, se justifia Bilbo en se relevant.

A l’arrière, Fili et Kili ricanaient. Tandis que le Hobbit voulait continuer le voyage jusqu’à la Forêt Noire à pied, le plus jeune neveu de Thorïn l’obligea à monter derrière lui. Bilbo se sentait ainsi plus rassuré et pouvait s’accrocher au Nain pour garder l’équilibre. Alyson les laissa la dépasser avant de s’arrêta, inspectant la plaine. Celle-ci s’étendait à perte de vue et de gros rochers la déformaient tout autour d’eux. Alors qu’elle ne cessait de se tourner sur le dos de sa monture, les poneys des Nains commencèrent à paniquer. Essayant de les calmer, leur cavalier tentait de garder l’équilibre. Certains des animaux renâclaient, les oreilles dressées ; d’autres ne cessaient d’hennir. Bientôt, ils se cabrèrent, faisant tomber les Nains. Balïn dû rouler plusieurs fois sur lui-même pour éviter de recevoir un coup de sabot dans la tête.

- Que leur arrive-t-il ? Hurla Bilbo.

Ce dernier dégringola du poney, entraînant Kili dans sa chute. En tête, Thorïn réussit à mettre pieds à terre sans être renversé et aida Balïn à se relever. Alyson descendit à son tour et laissa son poney fuir.

- Qu’est-ce qui leur a pris ? Fit Bofur en rejoignant ses compagnons.

Seuls des hurlements lui répondirent.

- Dîtes-moi que je rêve, soupira Bilbo. Je pensais qu’on s’en était débarrassé pour un temps la dernière fois.

Les premiers Ouargues, montés par des Orcs, se présentèrent à la compagnie. Bilbo déglutit tandis que les Nains s’emparaient de leurs armes. Lorsque Thorïn sortit Orcrist de son fourreau, sa lame brilla sous les rayons du soleil.

- Tenez-vous prêts, ordonna-t-il,

Les premiers Ouargues s’élancèrent. Dwalïn assomma la bête tandis que Fili décapita son cavalier. Les Nains lâchèrent un cri de guerre avant de s’élancer dans la bataille. Bilbo, sa petite épée en main, les regarda trancher les têtes, déglutissant pour ne pas ressortir le repas qu’il avait avalé le matin même. Il s’apprêta à se cacher derrière un rocher pour s’adresser à Alyson. Mais celle-ci avait disparu.

 

Les Nains s’étaient dispersés. Partout autour de lui, les flèches volaient, les têtes tombaient, les boyaux infectes se détachaient. Thorïn esquiva l’attaque d’un Orque et en profita pour le décapiter. Sa lame salie par le sang noirci de ces monstres, Ecu-de-Chêne courut jusqu’à un gros rocher et sauta sur le Ouargue juste en dessous. La bête tenta de se débarrasser de lui, essayant de lui mordre les pieds. Le Nain faillit tomber, mais il réussit à lui transpercer la tête avant de voltiger à plusieurs mètres du cadavre.

Bilbo sortit à son tour de sa cachette lorsqu’un Orque l’aperçut. Sa lame brandit face à lui, il transperçait l’air, espérant faire fuir l’ennemi, qui ne se contenta que de sourire, montrant ses dents pointues et immondes. Lorsque celui-ci fonça sur le semi-homme, le Hobbit réussit à esquiver l’attaque au dernier moment. L’Orque, installé sur un Ouargue, poussa un cri de rage, son arme levée. Bilbo, tandis qu’il reculait pour finir coincé entre un rocher et l’ennemi, vit le monstre fonçait sur lui lorsqu’une ombre s’étendit à ses pieds. Déglutissant, le Hobbit leva la tête et resta tétanisé lorsqu’il aperçut au-dessus de lui la gueule d’un immense loup. Le Ouargue grogna face à l’animal avant que son maître lui ordonne de réduire le semi-homme. Ce dernier fit face l’animal, les membres tremblants et les yeux exorbités par la peur. 

- BILBO !

Thorïn évita une attaque pour se précipité vers le semi-homme, ses pupilles toujours rivées sur le loup.

- Kili ! Tue-le ! Hurla Ecu-de-Chêne en désignant la bête du doigt.

Alors que le Nain bandait son arc, le loup prit de l’élan et sauta. Bilbo ferma les yeux. Un hurlement de douleur derrière lui le fit se retourna. Il recula jusqu’au rocher, le dos rencontrant la pierre, observant la scène face à lui, la bouche ouverte. Le loup était bien plus grand qu’il ne le pensait. D’une taille impressionnante et d’une fourrure noire comme l’ébène, l’animal se débattait avec le Ouargue et son cavalier. Resserrant ses crocs aussi tranchant qu’un rasoir sur la tête de la bête, l’Orque tentait de le chasser, le frappant sur le museau. Cela ne fit qu’accroître la rage de l’animal. Le loup lâcha sa prise avant de se saisir du bras de la créature et de le lui arracher d’un simple geste de la tête. Le corps tombant à ses pattes, le loup l’écrasa avant de donner de violents coups de griffes sur le Ouargue. Il lui enserra la tête et la lui arracha comme un vulgaire morceau de tissu.

Bilbo retint sa respiration lorsque l’animal se tourna vers lui, les poils de sa gueule dégoulinants de sang. Le Hobbit n’osait plus bougé, paralysé par la peur d’être lui aussi déchiqueté. Pourtant, le loup détourna le regard avant de s’élancer au milieu des Ouargues encore vivants. Bilbo se plia en deux et vomit son petit déjeuner avant de se glisser contre la roche, haletant comme s’il avait combattu seul une dizaine de Ouargues.

 

Lorsque le dernier Orque s’effondra, une flèche de Kili dans la tête, il regarda dans la direction de Bilbo pour constater que le loup avait disparu.

- Où est-il ? Demanda-t-il en rejoignant Thorïn.

Ce dernier s’empara à son tour de son arc et observa les alentours. Il se retourna lorsqu’il entendit des grognements bestiaux. Les Nains restèrent immobiles pendant de longues secondes, prenant conscience de la taille anormale du loup. Ecu-de-Chêne bandit alors son arc, prêt à décocher une flèche lorsque Bilbo s’interposa.

- Thorïn non ! 

L’animal émit un grondement sourd avant de fuir.

- Qu’avez-vous fait Monsieur Sacquet !

- Ce loup m’a sauvé la vie ! Répondit le Hobbit.

- Bilbo dit vrai. Je l’ai vu, ajouta Fili. Je ne sais pas ce qu’est cette créature, mais elle a semblé vouloir nous aider. On a eu de la chance.

- Cet animal semblait vraiment vouloir aider, continua le semi-homme.

- Pas comme celle qui nous a abandonné, lâcha Dwalïn en s’approchant de Thorïn. Alyson nous a laissé pour mort.

Les voix s’élevèrent dans la compagnie, maudissant leur guide. Ecu-de-Chêne se détacha du groupe et observa les environs lorsqu’il aperçut au loin le corps d’un Orque dégringoler d’un gros rocher. Alyson apparut à son tour, son arme à la main. Elle s’essuya le visage et se dirigea vers les Nains, surpris de la revoir.

- Nous vous croyions perdu, fit Fili lorsqu’elle fut à leur hauteur.

- Dîtes plutôt que vous pensiez que j’étais partie en vous laissant à votre sort Maître Nain, cotredit Alyson. J’ai promis à Gandalf de vous guider jusqu’à Esgaroth, et je le ferai.

Thorïn l’observait, les yeux plissés et remarqua, tout comme Bilbo, la légère blessure qui lui tailladé la joue. Aucun d’eux ne commenta, mais le Hobbit pencha la tête de côté avant de poser son regard sur l’Orque que le loup avait tué. 


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