Le Hobbit : A la reconquête de soi

Chapitre 11 : Un fantôme du passé

1104 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2020 22:36

« Ce n’est plus le Verbois d’antan. Il y a dans ces bois un ruisseau ensorcelé. Ne toucher pas l’eau. Empruntez le pont de pierre. L’air même de cette forêt est chargé d’illusions. Il pénétrera votre esprit et vous égarera. Restez sur le sentier, ne le quittez pas. Si vous le faites, vous ne le retrouverez jamais. Quoiqu’il arrive, restez sur le sentier. », Gandalf, Le Hobbit : La désolation de Smaug.

 

 

*

* *

 

 

« Il existe dans la Terre du Milieu bien des secrets que nul Homme ne peut connaître. Les légendes forment les rumeurs ; et les rumeurs deviennent alors réalité aux yeux de tous. Les magiciens, qui sont les être les plus érudits parmi les races qui peuplent le territoire, savent différencier la rumeur de la réalité. Or, il est une chose dont ils ignorent l’existence : la mutation. Or, bien des êtres, notamment les humains, avaient connu ce vice mené par les mages au Nord de la Terre du Milieu. Cachés dans des forteresses situées haut dans les montagnes, ils cachaient leurs activités depuis la nuit des temps », Anonyme, Livre des faicts cachés et austres légendes en Terre du Milieu.

 

A la queue de la file, Alyson avançait en regardant ses pieds. Elle sentait le sol tanguer et tout semblait tourner autour d’elle. Ses paupières devenaient bien trop lourdes et elle ne se rendit pas compte que les discussions incessantes des Nains ne parvenaient plus à ses oreilles. Un sentiment puissant de solitude naquît en elle comme la lave exploserait lors de l’irruption d’un volcan pour s’étendre et réduire en cendre tout ce qui se trouverait sur son chemin. Alyson se sentait vide ; sa volonté semblait s’être évaporée et l’idée de s’asseoir sur l’une des souches qui bordaient le sentier lui paraissait davantage tentante à chaque seconde.

Devant elle, Dori trébucha sur une racine et se rattrapa de justesse à Nori, marchant devant lui. Ceci réussit à lui faire reprendre conscience. Alyson secoua la tête et se frotta les yeux, se forçant à les garder ouverts.

Elle tourna la tête.

Toute son attention se détourna de la compagnie pour se concentrer sur un son perdu au milieu des bois. Ce qui n’était qu’au départ un murmure devint de plus en plus audible aux oreilles d’Alyson et bientôt, elle comprit les paroles de la mystérieuse voix provenant loin à sa droite. La jeune femme tenta de l’ignorer et de continuer à marcher sur le sentier lorsqu’une comptine qu’elle ne connaissait que trop bien lui parvint. Elle tourna de nouveau la tête et fronça les sourcils.

 

Loin au-delà du temps,

Bien haut dans les monts d’antan

Se dressaient fièrement

Des tours immenses remplies de tourments.

 

La voix s’éleva dans les airs, mais aucun de ses compagnons ne semblaient l’entendre. Son regard balaya les bois et finit par apercevoir une grande silhouette noire dans la haute végétation.

Alyson ne réfléchit pas. Sans prévenir, elle sortit du sentier et s’enfonça parmi les arbres et les fougères. Elle ne pensa pas à vérifier si les autres avaient remarqué son absence. S’éloignant toujours plus du chemin, la jeune femme suivait la direction d’où provenait la mystérieuse voix. Alors que le sentier était désormais caché par la dense végétation, la voix se fit soudain plus grave. Alyson sentit une sueur froide couler le long de son dos. Elle déglutit. La main sur le pommeau de son épée, elle ralentit le pas pour observer davantage les environs.

 

Des magiciens ils étaient,

Vieux et sages, ils se disaient.

 

La jeune femme regarda droit devant elle, les yeux agrandis par la surprise. Ces vers, Alyson les connaissaient. Elle les avait entendu un nombre incalculable de fois pendant de longues années et continuaient parfois à la hanter la nuit.

 

Mais, à l’insu de tous ils ne faisaient

Que des abominations à de jeunes égarés.

 

Chaque parole résonnait dans sa tête comme des coups d’enclume d’un forgeron. Alyson mit ses mains sur ses oreilles pour ne plus entendre ces vers, mais rien n’y faisait. Elle baissa la tête, les yeux larmoyants. Lorsqu’elle reposa son regard face à elle, Alyson le vit. La jeune femme resta en apnée de longues secondes avant de serrer les dents sans quitter la silhouette des yeux. Elle s’empara de son épée et fonça sur lui, poussant un hurlement de rage. Mais à peine était-elle arrivée à sa hauteur que la forme se dissipa pour se rematérialiser derrière elle. Un sourire démoniaque se dessina sur son visage ridé.

 

Mort et malheurs les guettaient

Sans jamais se lasser, ils continuaient.

Même les Anciens sur cette terre

Ignoraient la présence de cet Enfer.

 

- Tu devrais être mort ! Aboya Alyson en s’essuyant le visage. Je t’ai tué avec cette épée !

La silhouette pencha la tête de côté avant de réciter une nouvelle fois la comptine. La jeune femme chargea une nouvelle fois son adversaire. Plus rien ne comptait hormis lui. Persuadée d’être face à l’homme qui lui avait détruit la vie, la jeune femme ne prenait pas conscience que cette forme n’était qu’une hallucination créée par les effets dévastateurs de la forêt.

 

Ignoraient la présence de cet Enfer.

 

Alyson ignorait combien de temps s’était écoulé lorsqu’elle perdit connaissance. Certaine qu’elle réussirait à tuer la silhouette fantomatique, elle finit par se retrouver empêtrer dans une immense toile d’araignée. Hauxilya toujours en main, Alyson se débattit. Elle se contorsionna et réussit à détacher son bras armé lorsqu’elle sentit certains fils de la toile vibrer au-dessus d’elle. La jeune femme leva lentement la tête et resta pétrifiée quand elle croisa les petits yeux rougis d’une araignée géante juste au-dessus. De longues secondes s’écoulèrent durant lesquelles l’arachnide sortit son dard pour piquer sa victime. Ce fut le bruit d’un cor à plusieurs kilomètres de là qui sortit Alyson de sa léthargie. Elle leva Hauxilya et la planta dans l’estomac du monstre, qui tomba à ses pieds, ses huit pattes rétractées sur son abdomen.

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