Une vie parmi d'autre

Chapitre 5 : La forêt des sensations

2367 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 18/11/2015 18:15

~~L’air y était chargé d’humidité et de mousse fraîche. Leur bruit de pas, quoique étouffé par cette mousse, se fit entendre aux alentours. Mais qu’importait à Mel, cet endroit la remplissait de force. Elle voulut savoir pourquoi, alors elle s’éloigna un peu du campement montait par les nains. Seulement Thorin la vit et la suivit discrètement.

 

« Ou allez-vous Thorin ? »« Vous m’avez demandé de veiller sur elle, magicien, c’est ce que je fais. »« Elle n’ira pas loin. Si je ne me trompe pas, elle tente de découvrir un peu d’elle grâce à cette clairière pleine de vie. »« Pleine de vie ? »« Ne sentez-vous pas autour de vous la forêt ? »

 

Le nain fit signe au magicien que si mais coupa court la discussion et partit vers l’humaine. Il la trouva près d’un petit ruisseau, en train de regarder son reflet. La lumière de la lune, qui frappait cette eau, rebondissait sur le visage pâle de la femme, lui offrant de temps en temps des plaques blanches lunes sur le visage. Thorin trouva cela magnifique mais pensa aussi au fait que Mel se mettait stupidement en danger en s’éloignant ainsi du groupe et en se concentrant stupidement sur son reflet. Il s’avança, et Mel l’entendit. Ses yeux en amande croisèrent celle du nain, et elle fut frappée par leur couleur.

 

« Bleu comme le ciel de printemps. Et froid comme l’hiver. »

 

Le prince des nains fut également troublé par ses yeux de femme et pensa à son tour.

 

« Yeux d’automne au coucher du soleil. Et chaud comme l’été »

 

Une minute passa sans qu’aucun des deux ne bougent puis un bruit de pas cassa la magie de cet instant. Bilbon venait à leur encontre. Thorin fut à la fois en colère et ravi qu’il arriva.

 

« Gandalf m’a demandé de venir vous voir. »« Et il a bien fait, pour une fois. Madame… »« Mademoiselle, je crois que Mel préfère être appelée ainsi. Elle n’est pas mariée, ou alors elle ne le sait pas. N’est-ce pas ? »

 

La jeune femme confirma les dires du hobbit par un mouvement de tête et lui tendit la main. Le semi-homme la prit avec délicatesse, provoquant l’agacement du nain.

 

« Elle n’est pas en verre, monsieur Sacquet. »« Non, mais elle est tout de même délicate. »« Merci Bilbon. »« Mais de rien Mel. »« Mel ? Oui pourquoi pas. »« Pourquoi vous éloignez-vous ainsi ? »« Pour savoir. Suivez-moi. »« Je veux bien mais où ? »« Là où mon inconscient sent où il faut que je me dirige »« Très bien. »« Une minute ! Vous n’allez pas vous éloigner ainsi ! »« Bilbon, pouvez-vous dire à ce prince, un peu trop collant, qu’il n’y a pas âme qui vive à des lieux à la ronde, à l’exception d’animaux sauvages. Je sens leurs esprits. Pas très fort, mais je le sens. »

 

Le hobbit réfléchit à la façon de dire cela à Thorin sans qu’il ne se sentit offusqué. Mais ce dernier, quand il vit l’expression de la jeune femme rétorqua.

 

« J’ignore ce que cette humaine vient de vous dire, mais cela ne sert à rien d’enjoliver ces mots. Dites-moi mot pour mot ses pensées. »« Il serait préférable que vous lui preni… »« Non ! Je refuse de la toucher. Je n’ai aucune confiance en elle. Après tout, c’est une humaine, et elle est comme tous ceux de son espèce, des moins que rien. »« Mel ! »

 

La femme avait lâchée la main du hobbit, et avait fui dans les bois. La douleur qu’elle ressentait au niveau de sa poitrine était si grande qu’elle crut que son cœur allait s’arrêter. Elle courut dans des sentiers crées par les animaux sauvages pendant un long moment, quand elle glissa sur une feuille morte et roula jusqu’à un précipice. Elle tomba et fit une chute de quelques mètres.

Thorin, quoique toujours en colère contre le hobbit, alla chercher le magicien et lui expliqua ce qu’il venait de se produire. Et finit son récit.

 

« Vous voyez bien, Gandalf, que cette femme est source de problème. »« Le seul problème que je vois ici, c’est vous Thorin. Que tout le monde se mette en route, nous allons chercher Meleth, en espérant trouver aucun ennemi sur notre route. »

 

La jeune femme se réveilla à cause d’une douleur intense à sa cheville droite. Elle se mit assise, et y passa sa main. La cheville était gonflée et rouge. Mel pensa qu’elle avait du se la casser en tombant. Elle en maudissait le prince des nains.Elle leva les yeux et vit qu’elle était tombée de haut, mais pas trop car elle serait morte. Elle regarda autour d’elle et comprit qu’elle se trouvait dans une caverne à ciel ouvert. Les rochers autour d’elle était éloignés de plusieurs mètres et des lierres y étaient accrochés ça et là. Signe d’une humidité relativement présente. Elle était assise sur de la terre dur, peut-être du basalte ou autre pierre solide. Elle s’étonna de connaître un peu la géologie, mais se dit avec espoir qu’il s’agissait d’un relanc de sa mémoire quelque peu défaillante. Un peu plus loin, sur sa gauche, se trouvait une entrée avec une lueur claire. La lumière de la lune, pensa-t-elle.  Alors elle chercha avec ses yeux un objet assez solide pour l’aider à se mettre sur ses jambes. Elle vit non loin, un bois gros comme son poing et haut comme sa taille accroché à un lierre. Elle plia son genou gauche et y mit tous son poids dessus. Puis elle poussa dessus et parvint à se mettre debout en étant en appui sur sa jambe gauche. Elle respirait avec difficulté car sa cheville la lançait. Elle marcha doucement en claudicant jusqu’au bâton. Enfin elle le prit dans ses mains et le tira en arrière de toute ses forces jusqu’à crier de douleur. Les chauves-souris qui se trouvaient dans ce lieu s’envolèrent en rafale, courroucées par cette étrangère qui violait ainsi leur territoire. La compagnie entendit un cri aigu de femme, et Kili en eut froid dans le dos.

 

« C’est elle, j’en suis sûre. Même si elle ne peut parler, elle peut crier. »

 

Fili rajouta, non sans crainte, que ce cri était plutôt un cri de souffrance qu’un appel à l’aide. Gandalf cria de se hâter car il craignait que la femme ne soit dans de sale drap.

La jeune femme respirait fortement, après la douleur et les griffures des animaux volant, elle avait froid. Elle se dit de tenir et de se diriger vers la lumière.Elle passa l’entrée de pierre, et s’arrêta de stupeur. Devant elle se trouvait un magnifique paysage. Devant elle se trouvait un sol de pierre polie par l’eau d’une cascade qui se trouvait juste à quelque mètre sur sa droite. Ce sol, en ligne droite de quelques mètres, s’arrêta dans un précipice. Meleth s’avança jusqu’au bout et vit qu’au bas se trouvait un étang entourait de verdure de mousse et d’arbre type chêne ou hêtre. Elle leva les yeux et vit le haut de la falaise et se dit.

 

« Un peu plus, et je tombais de bien plus haut. Mais que cet endroit est magnifique. »

 

Elle respira à plein poumon l’air frais et piquant de la cascade. Elle s’avança vers la droite et s’assit. Elle enleva ses chaussures marron en cuir et ses chaussettes de laine  et mit les pieds dans la cascade. L’eau était froide, mais cela atténua sa douleur. Elle ferma les yeux et écouta à nouveau sa musique intérieure.A force, son angoisse disparut et elle parvint à voir les arbres du bas malgré ses yeux fermés. Ils étaient de couleur bleu, tout comme la mousse mais plus foncé. L’eau de la cascade devant elle avait une teinte plutôt blanche. Elle leva la tête et tenta de projeter son esprit.Ce fut une sensation des plus étranges. Comme si elle ne sentait si ses jambes ni ses bras. Elle flottait. Sa confiance s’accentua, et elle « vola » jusqu’au haut de la falaise. Elle se sentait libre, sans aucune sensation corporelle. Juste de l’énergie. Elle continua à voler dans ce rêve bleu et blanc quand une teinte rouge, non plusieurs, apparurent devant elle. Elle en compta quatorze.

 

« Les nains, Bilbon et le magicien. »

 

Elle voulut leur parler, mais elle comprit qu’ils ne pouvaient l’entendre car elle n’était qu’énergie. Alors elle entoura le premier nain devant elle. Elle insuffla son énergie en lui et lui dit en pensée et en émotion où elle était. Puis, attirée par une magie venue de son intérieur, elle entra dans l’esprit du nain et vit qu’il s’agissait du prince. Elle le reconnut à son énergie bizarre qu’elle avait décelée en lui au départ. Elle lut son esprit comme dans un livre ouvert.

 

« Où es-tu humaine ? Ou es-tu donc Mel ? J’ai senti ta musique. Mais je ne peux tomber trop près de toi. Si tu m’entends, va voir le magicien. Moi je ne peux toucher ton esprit. Je dois garder Erebor tous le temps dans ma tête. »« Erebor ? C’est qui ? »

 

Mais le nain ne l’entendit pas. Elle alla alors au magicien et recommença l’expérience. Celui-ci capta son énergie et comprit le message.

 

« Ne bougez pas Meleth, nous arrivons. »« Je n’en doute point magicien. »

 

La femme quitta le corps du magicien, et regarda à nouveau l’énergie de Thorin, plus rouge que les autres. « Erebor », ce nom ne lui disait rien. Et ce nom avait fait de la douleur dans son âme mais aussi du désir. Elle ressentit une sorte de malaise à ce désir. Comme quelque chose proche de la colère mais aussi de l’envie. Elle tenterait de communiquer avec lui, une fois avec le groupe. Elle repartie donc vers la falaise et retourna dans son corps. Le froid de sa cheville la ramena totalement à elle. Elle regardait l’eau blanche illuminait par la lune. Elle tenta de se remémorer des souvenirs antérieurs, mais rien ne s’insinua. Un vide. Elle leva sa jambe pour voir sa cheville. Elle semblait moins rouge mais la douleur était toujours là, lancinante.

 

« Mademoiselle ! »

 

Meleth leva les yeux et ses yeux brillèrent en voyant la compagnie en haut de la falaise. Elle montra sa cheville du doigt et le magicien comprit qu’elle était blessée. La compagnie lui lança une corde solide, et le magicien descendit vers elle. Arrivé sans encombre, Gandalf posa sa main sur la sienne et l’autre sur sa cheville.

 

« Est-ce que ma magie vous soulage ? »« Oui, merci. L’ai-je cassée ? »« Non, mais il s’en ait fallu de peu. Qu’avez-vous ? »« Rien. »

 

Le magicien soupçonna un mensonge mais préféra ne rien dire. Il prit ensuite la femme sur son dos. La surprenant car elle pensait être lourde et lui trop vieux. Elle sourit devant ses allusions faussées. Les nains tirèrent tous ensemble la corde et ramenèrent le binôme sur la terre ferme. 

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