Princesse de Mirkwood **RÉÉCRITURE !!!! **

Chapitre 6

6655 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 12:09

CHAPITRE 6

 

 

La route jusqu'à la montagne fut courte, surtout à cheval. A quelques mètres de l'entrée du royaume nains, Bard stoppa le cheval. L'homme et l'elfe remarquèrent la troupe de nains postés à un balcon. Leur porte était bien barricadée avec de gros blocs de pierres... Ils avaient du y passer la nuit.  

— Nous vous saluons Thorin Écu de chêne. Je constate avec surprise que vous avez survécue.

— Auriez-vous souhaité qu'il en soit autrement ? Répliqua le nain.

— Je n'ai pas sous entendu cela. 

Depuis son balcon, protégé derrière des gravats, Thorin pouvait parfaitement voir les centaines d'elfes postés sur les remparts de Dale. Et cela n'était pas propice aux négociations. 

— Pourquoi vous sentir obligé de nous menacer avec cette armée ? Reprit Thorin. 

— Ils ne feront rien si nous trouvons un terrain d'entente. 

Le roi nain comprit que l'elfe et l'homme étaient venus pour discuter. Après une rapide concertation avec ses camarades, Thorin approuva une entrevue. 

— Approchez ! Signala-t-il avant de disparaître.

La conversation allait pouvoir avoir lieu, c'était déjà un bon début. Lysia sauta la première et Bard descendit lui aussi. 

— Venez, dit-il.

Elle chuchota quelques mots en elfique à l'oreille du cheval pour ne pas qu’il  bouge avant de suivre l'archer. Tout deux s'approchèrent de l'imposante paroi rocheuse tout en observant les différentes sculptures des murs et les statues montant la garde de chaque côté. Alors qu'ils avançaient, un corbeau s'envola du balcon à tire d'ailes, se dirigeant vers les collines à l'ouest. Lysia suivit le volatile du regard quelques secondes tout en continuant de marcher. Arrivés contre le mur recomposé, un trou leur permettait de voir à l'intérieur et Thorin y apparut, le visage impassible. Lysia s'écarta pour laisser Bard discuter car c'est l'avenir de son peuple que ça concernait principalement.

— Que voulez-vous ? Commença le nain. 

— Mon peuple et moi même apprécierions que vous honoriez votre promesse. 

— Pourquoi le ferais-je ? Ces richesses appartiennent aux nains ! 

— Vous nous avez donné votre parole ! On vous a aidé quand vous en aviez besoin ce serait juste que vous fassiez de même. 

— Les habitants nous on aidé uniquement parce qu'ils voyaient en nous une opportunité de fortune. Nous n'avions pas d'autres choix si nous voulions atteindre la montagne à temps.

Bard commençait à comprendre que les nains avaient mentit des l'instant qu'ils avaient été fait prisonniers. Il baissa les yeux, désespéré par l'entêtement et l'ignorance du roi nain. L'elfe vint lui poser une main compatissante dans le dos. 

— Thorin, reprit Lysia. Beaucoup de personnes ont perdu la vie. Ils ont besoin de ce que vous leur avait promis pour recommencer leur vie. 

— Qu'ils se débrouillent comme nous l'avons fait part le passé... 

— Vous les condamnés ! 

— Je n'en ais rien à faire... Partez maintenant ! 

— Thorin, n'est il pas possible de s'entendre ? Tenta Bard. 

Le roi nain détourna les yeux sans répondre. 

— Venez Bard, ça ne sert à rien, dit doucement Lysia. 

— Écoutez la voix de la raison et laissez-nous ! 

— Vous n'êtes qu'un lâche ! S'énerva Bard. 

L'homme donna un coup contre la paroi avant de commencer à s'éloigner. 

— Princesse ? Appela le nain. 

Elle s'attarda devant le trou et Thorin exhiba alors le fameux collier de sa mère. Son cœur se serra... Voir ce collier si proche sans toutefois pouvoir le saisir était une torture.

— Je sais que c'est ce que votre père désir le plus, poursuivit-il. 

— Donnez-le-moi et tout ça sera fini.

— Non, si votre roi ne vient pas en personne il ne le récupérera pas. 

— Mon père n'hésitera pas à vous attaquer. Toute cette futile histoire ne doit pas finir dans le sang ! 

— Qu'il vienne ! Lui et son armée ! Nous saurons le recevoir comme il se doit... 

— Thorin je vous en supplie... Rendez-le-moi.

— J'aime vous entendre me supplier. Pour une elfe de sang royal vous vous abaissez bien bas. 

— Pensez ce que vous voulez... Mais concernant ce collier je serais prête à tout.  

— Oh oui parce que c'est celui de votre chère mère disparut. 

Ses yeux la piquaient mais elle lutta pour ne pas montrer au nain que c'était sa faiblesse. Le roi sous la montagne esquissa un sourire narquois devant le silence prolongé de l'elfe. 

— Souriez tant que vous le pouvez encore... Nous vous avons laissé une chance Thorin et vous êtes passé à côté. Soyez sûr que nos soldats seront sans pitié à votre égard ! 

Le nain prévenu, elle fit volte face pour rejoindre Bard qui l'attendait près du cheval. 

Ils se mirent en selle mais avant que Bard ne lance le cheval pour rentrer à Dale, Lysia l'interpella. Il se tourna pour rencontrer son regard et attendit qu'elle parle. 

— Avez-vous vu l'oiseau qui s'est envolé à notre approche ?

— Le corbeau ? Oui je l'ai remarqué. 

— Ce n’était pas un simple corbeau, c'était un messager des Monts de Fer, expliqua-t-elle. 

— Écu-de-chêne prépare quelque chose… En conclut-il.  

— Je le pense. Mais nous ne pouvons en être sûrs... Gardons cela pour nous.

Il acquiesça. N'étant pas certains que cet oiseau était porteur d'un message pour le seigneur des Monts de Fer, ils ne pouvaient en informer Thranduil. Ceci ne ferait que nourrir sa rancune envers les nains. 

— Que vous a dit Thorin ? Demanda l'homme. 

— Il m'a montré les gems de ma mère. 

—  Il est sournois.

— Oui... 

Bard se replaça correctement en selle et lança le cheval au galop.

 

Ils regagnèrent la ville en ruines jusqu'à la grande place principale. Des elfes étaient en train de tendre une toile sur une structure en bois pour leur roi. Ce dernier se tenait debout en haut des marches à superviser la construction. Lorsqu'il remarqua sa fille et le seigneur Bard arriver, il alla à leur rencontre. 

— Que vous a dit le nain ?

— Il a rejeté toutes négociations, répondit Bard en sautant de cheval. 

Lysia suivit le mouvement et s'écarta pour laisser les seigneurs parler entre eux. Son père la regarda s'éloigner avec interrogations. 

— Thorin l'a nargué avec vos gems, expliqua Bard. 

— Il sous estime notre force et surtout notre détermination, répondit l'elfe dont la mauvaise humeur était palpable. 

Bard fut surprit que le roi elfe n'aille pas réconforter sa fille. Si ça concernait un de ses enfants, il serait immédiatement allait le consoler. Mais là, Thranduil ne lui accorda pas plus de considération. 

— Lorsque ma tente sera montée nous discuterons de notre plan d'attaque, ajouta l'elfe. 

— Bien, je serais dans l'armurerie. 

Les deux seigneurs échangèrent un signe de tête avant de se séparer pour vaquer chacun à leurs occupations.

La princesse avait trouvé refuge dans une maison à moitié en ruine. Elle observait l'horizon et se demandait où était son frère et Tauriel. Tout ce qu'elle espérait, c'est qu'ils aillaient bien et qu'ils soient sur le chemin du retour. Cette isolation avait été nécessaire pour canaliser la haine qu'elle ressentait, à l'égard de Thorin principalement. Même si elle n'avait eu que des échanges brefs et souvent en désaccord avec lui, elle ne le reconnaissait pas. Une légende disait que l'or d'Erebor rendez fou ceux qui le possédait: Etait-ce vrai ? Cela était impossible à vérifier mais en ce qui concerne Écu-de-chêne, il avait changé.

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Lorsqu'elle fut calmée, elle quitta cette maison et marcha dans les rues jusqu'à rejoindre la place principale. Les hommes et même certaine femme s'activaient pour remettre les armes en état. Ils avaient improvisé une forge dans ce qui accueillait jadis des fleurs et non loin de là, Bard expliquait comme manier une épée à un petit groupe. Il abandonna ses élèves pour la rejoindre alors qu'elle parlait avec un garde de son peuple. 

— *Trouvez moi un arc je vous prie*.

— *Princesse Lysia, nous n'avons que des arcs de garde* expliqua le soldat avec un air confus. 

— *Il conviendra parfaitement* 

— *Bien princesse*. 

L'elfe s'inclina avant de partir quérir ce qui lui avait été demandé. Ayant perçut la présence de l'homme derrière elle, Lysia se retourna et constata qu'il s'était changé. Il avait troqué son vieux manteau en peaux contre un autre en épais tissu noir dessous lequel dépassait une cote de maille luisante qui recouvrait sa chemise.

— Mon seigneur, dit-elle avec une légère révérence.  

Il eut un faible sourire gêné. 

— Je vous en supplie, ne m'appelez pas comme ça. 

— C'est pourtant ce que vous êtes, vous allez devoir vous y habituer. 

— Oui mais... Vous... Continuez de m'appeler par mon prénom. 

— Seigneur Bard alors ? 

Cette fois il rit devant le détournement de sa demande. Elle se joint à son rire avant de porter une main à ses cheveux d'où elle retira une épingle surplombée d'une fleur d'Épimedre en argent et diamant. Le bijou en main, elle s'approcha du roi de Dale pour le lui accrocher sur sa veste, au niveau de son cœur. Satisfaite, elle observa l'effet rendu et recula d'un pas. 

— C'est parfait, dit-elle. 

— Merci... 

— C'est un Epimedre aussi appelé...

— Fleur des elfes. 

Le visage de Lysia s'illumina d'un sourire, heureuse qu'il connaisse quelques rudiments concernant son peuple. 

— Vous serez un très bon roi, Bard. 

— Vous en semblez certaine. 

Elle acquiesça tout en lui offrant un sourire avant de se retourner. Le garde à qui elle avait confié la mission de lui trouver un arc arrivait, elle l'avait entendu venir. 

— *Voici votre arc princesse* dit-il en le lui confiant. 

— *Merci* 

Sa tâche accomplie il s'inclina et s'éloigna. 

— Il ne vaut pas celui que vous avez perdu, déclara Bard en voyant Lysia observer l'arc. 

— En beauté non mais ça reste un excellent arc. 

Un second garde s'approcha d'eux les interrompant dans leur conversation. 

— Seigneur Bard, le seigneur Thranduil vous fait demander. 

— Le devoir m'appelle... dit-il doucement. 

— Je vais prendre la suite et surveiller les combattants. 

Il l'a remercia d'un regard avant de prendre la direction de la tente du roi elfe.

La princesse passa son arc sur son dos puis commença à faire le tour des postes d'entraînement. Les villageois ne s'en sortaient pas trop mal. Elle dut corriger quelques maintient d'épées mais sinon ils se débrouillaient plutôt bien. Alors qu'elle se trouvait à l'entrée de la grande salle à observer les hommes et quelques femmes volontaires s'entraîner, elle entendit des bruits de sabots qui approchaient.

Elle pensa immédiatement que c'était son frère et Tauriel qui étaient de retour donc elle se précipita. Arrivée près du passage du chemin, elle guetta l'allée pour voir arriver un cheval noir portant sur son dos un vieil homme vêtu de gris et arborant un chapeau pointu. Il s'arrêta à sa hauteur et sauta de cheval pour s'approcher d'elle.

— Princesse Lysia. 

— Mithrandir. 

Il se redressa suite à sa révérence et elle put remarquer son visage marqué en de multiples endroits. 

— Par la grâce des Valars, que vous est-il arrivé?  Dit-elle avec effarement.

D’une main délicate elle caressa la joue fatiguée du magicien. Ses blessures n'étaient pas anciennes mais déjà bien cicatrisées, sûrement grâce à la magie.

— Quelques petites mésaventures ne vous en inquiétez pas, répondit-il. 

Tout en retirant sa main elle continua ses questions. 

— Qu'est-ce qui vous amène ici ? 

— J'ai guidé les nains jusqu'à votre forêt mais j'ai du les abandonner. Savez-vous s’ils vont bien ? 

— La compagnie de Thorin est intact et en sécurité dans la montagne. Il n'en est pas de même pour ces gens qui ont du affronter le courroux de Smaug et ont tout perdu. Répondit-elle. Mon père et leur seigneur sont actuellement en train de mettre au point un plan d'attaque pour récupérer ce que Thorin leur a promis. 

— Il y a bien plus grave, des orcs se rassemblent, ils ne devraient plus tarder à passer à l'action. 

— A Gundabad, oui on sait. Mon frère et notre capitaine des gardes sont allés jeter un œil. 

— Non pas à Gundabad, à Dol Guldur. Mais si ce que vous dite est juste votre armée ne sera pas suffisante. Il faut que je prévienne votre père. 

— Je vous conduis à lui, suivez-moi. 

Le magicien suivit l'elfe tout en tirant les rênes de sa monture. Arrivé à proximité de la tente, il l'attacha avec d'autres chevaux puis s'approcha de l'entrée. La princesse s'adressa au garde surveillant l'accès. 

— Allez prévenir mon père que quelqu'un souhaite le voir. 

L'elfe hocha la tête puis passa le rideau couvrant l'ouverture de la tente. Elle entendit la voix de son père et le soldat ressortit rapidement. 

— Je suis navré princesse, il refuse de vous recevoir.  

Ne l'entendant pas de cette oreille, elle jeta un rapide coup d'œil au magicien avant de contourner rapidement le garde et de franchir le rideau.

Sous la tente, son père la foudroya du regard. Les deux rois cessèrent leur discutions et l'elfe s'approcha de sa fille. 

— *Nous sommes occupés ! Sort d'ici ! *

— *Père ! Mithrandir souhaiterait vous faire part d'un fait important pouvant nuire à votre plan d'attaque*

— Il est dehors ? 

— Oui, il attend que vous acceptiez de le recevoir.

— Qui est-ce ? Demanda Bard. 

— Un magicien... Écoutons ce qu'il a à dire. Fais-le rentrer. 

Tandis que Lysia faisait signe à Gandalf d'entrer, Thranduil remplit deux coupes de vin. Il en donna une à Bard et l'invita à s'asseoir alors qu'il prenait place sur un somptueux fauteuil en bois sculpté. Le magicien salua le roi elfe et le seigneur de Dale.

— Que me vaut votre visite Mithrandir ? Commença Thranduil.

— Seigneur, des troupes d'orcs venant de Dol Guldur sont en marche pour la montagne. Retirez-vous pour épargner les vôtres.  

Le roi elfe considéra la révélation du magicien mais ne lui répondit pas et se tourna vers sa fille, restée près de l'entrée. 

— *Lysia, sort d'ici... Mais ne t'éloigne pas...*

Étant habituée à cela, elle quitta la tente. Cette dernière était entourée de gardes donc impossible pour elle d'espionner comme elle le faisait au palais. Toutefois son père lui avait demandé de ne pas partir trop loin donc elle s'assit sur un muret face à la toile royale. Elle essaya de tendre l'oreille mais il y avait trop de bruit environnent donc elle n'entendait que des bribes de la conversation.

L'attente fut longue et pour faire passer le temps elle alla s'occuper du cheval du magicien. C'est un garde qui vint la chercher pour qu'elle rejoigne la tente. Lorsqu'elle entra, elle pouvait sentir la tension qui s'était installé entre les trois individus. 

— Que se passe-t-il ? Demanda-t-elle suspicieuse.

— D'après Mithrandir nous allons tous mourir si nous restons ici. Aussi il suppose que nous quittions les lieux au plus vite, commença Thranduil. 

— Ce ne sont pas que des suppositions, intervint le magicien. 

— Certes... Toujours d'après vos dires magicien, les orcs viendraient pour tuer les nains et s'emparer de la montagne. 

— Oui ! Pour la énième fois, dans l'unique but de reconquérir Angmar. La position de la montagne est propice à cela. Seulement, Azog devait tuer Thorin il n'avait pas pensé qu'il lui échappe et réussisse à se débarrasser du dragon. 

— Concernant le dragon, ne vanter pas les louanges des nains le concernant. Tous les compliments reviennent au seigneur Bard ici présent. Thorin et les siens n'ont rien fait de plus que de l'obliger à sortir pour semer la mort, corrigea le roi elfe. 

— Si nous partons ça reviendrait à tirer un trait sur ce que nous doit Thorin mais surtout laisser les nains livrés à eux même. Ce qui reviendrait à laisser libre accès aux orcs ! Parce que vous savez pertinemment qu'Écu-de-chêne ne tiendra pas plus de quelques heures face aux armées du Mordor, répliqua la princesse. 

Ce résonnement juste, réfléchit et calculateur surprit Thranduil bien qu'il dissimula son sentiment. 

— Alors que suggérez-vous ? Reprit Bard. 

N'ayant pas le contrôle des armées, Lysia se tourna vers son paternel avant de répondre. 

— Notre armée est bien plus nombreuse. Nous sommes agiles et rapide contrairement aux orcs. Même si leurs moyens de défenses sont plus dévastateurs, nous pouvons parvenir à les contrer.

— Je n'en suis pas sûr ma fille...

— Lorsque Bard et moi sommes allé négocier avec Thorin, nous avons vu un messager des Monts de Fer quitter Erebor et s'envoler vers l'Ouest. Si ce n'est pour convoquer l'armée de son cousin, pourquoi Thorin enverrait-il un message? Il a vu notre armée et se sait en position de faiblesse. Si Dain arrive avec ses soldats nous seront alors à égalité. Toutefois les elfes et les nains n'ont pas raisons de se battre à mort, au contraire, nous pourrions nous allier face à la réelle menace qui avance dans l'ombre. 

Qu'ils soient magicien, elfe ou homme, ses trois interlocuteurs restèrent béats devant un tel plan. Pas qu'il était improbable bien qu'un peu présomptueux, mais c'était une bonne idée. 

— Digne de commander les armées, déclara Gandalf avec un fin sourire. 

La princesse partagea avec lui un furtif regard complice avant qu'elle ne recentre son attention sur son roi. 

— Vous confirmez pour le corbeau seigneur Bard ? 

— Oui... 

— Bard et moi allons y réfléchir et repenser le plan de répartitions des armées. Si Dain vient, il arrivera de l'Ouest et il ne faut pas laisser la ville livré à elle même. 

Comprenant que les rois devaient à nouveau être seuls, Lysia entraîna Gandalf à l'extérieur. Elle lui offrit de l'eau fraîche et un peu de nourriture grandement mérité. 

 

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Un peu plus tard, alors que la nuit était tombée, un garde alla querir Gandalf et la princesse pour qu'ils rejoignent la tente. Thranduil et Bard avaient trouvé un plan adéquat. 

— Qu'avez-vous décidé ? S'enquit le magicien. 

— Dés l'aube, mon armée se postera devant Erebor.  S'il tient à la vie, Thorin n'aura d'autre choix que de nous céder ce qui nous revient. Cela fait, nous quitterons ces terres. 

— Que faites-vous du plan exposé par votre fille ? S'exclama Gandalf. Il était correct ! 

— Il vous convenait parce qu'il permettait d'assurer que vos amis nains aient la vie sauve pendant que d'autres combattaient les orcs. Il en est ainsi, c'est décidé !

— Que faite-vous des habitants de Dale ? Intervint Lysia. 

— Les orcs viennent pour les nains et la montagne. Ils n'ont pas de raison de s'en prendre aux hommes. S'ils ne se sentent pas menacés ils ne feront rien. 

— Vous savez que Thorin ne tiendra pas plus que quelques heures face aux orcs... C'est les condamner ! Ajouta Gandalf. 

— Notre décision est prise que cela vous plaise ou non ! 

Lysia excédée se posta devant son père et lui parla en elfique.

— *Etes-vous certain que cela et le meilleur moyen ?*

— *Face à l'entêtement d'Ecu-de-chêne, oui, répondit-il d’un ton catégorique*

— *Vous ne cessez de répéter que les nains sont têtus mais vous l'êtes tout autant concernant les préventions de Gandalf ! Répliqua-t-elle.*

Thranduil savait qu'elle désapprouvait son choix d'attaquer les nains et elle était énervée. Ça se voyait à ses yeux qui étaient devenus un peu plus foncés, sa mère avait cette particularité aussi...

— *J'ai prit en considération ses mises en gardes et cela est mon affaire pas la tienne, trancha-t-il avant d'aller se rasseoir *

La princesse sortit prendre l’air tout en restant à proximité de la tente. Au bout de quelques minutes, Bard en sortit également, Ganfalf continuant de discuter du sort des nains avec Thranduil. L'acharnement de son père au sujet des nains énervait Lysia au plus haut point et l'attristait, des larmes se pressaient à l'orée de ses paupières. Les bras croisés, le regard rivé vers les étoiles jusqu'à ce que le roi de Dale s'approche. Elle s'essuya les yeux d'un geste rapide avant de lui faire un léger sourire trahissant sa peine. 

— Il est prêt à tout pour récupérer son bien... Même si pour cela il doit tuer les nains, dit-elle doucement. Leurs vies ne représentent rien pour lui.

— Ce n'est pas mon choix, dit Bard. Je ne compte pas céder à une tuerie barbare pour avoir ce qui me revient. 

Tout en disant cela, il avait délicatement posé une main sur la joue de la princesse. Bard était noyé dans ses yeux brillant de larmes, il esquissa un sourire qui se voulut rassurant, auquel elle répondit avec plaisir. Gandalf sortit en trombe de sous la toile et interrompit l'homme et l'elfe. 

— Vous! Seigneur Bard, acceptez-vous cela ? Êtes-vous prêt à tuer pour de l'or ? 

Avant qu'il ne réponde, une petite voix familière s'éleva derrière eux.

— Il ne sera pas nécessaire d'aller jusque-là ! 

Tous les trois se tournèrent pour rencontrer le regard malicieux de Bilbon Sacquet. 

— Vous êtes bien surprenant maître Hobbit, déclara l'elfe. 

— Ils ne se rendront pas. Ils n’hésiteront pas à se battre pour leur montagne et ses richesses. 

— Que faites-vous ici Bilbon ? Interrogea Gandalf. 

— Si vous le permettez, j'ai une chose à vous montrer à tous, répondit-il vaguement.

Après avoir demandé l'autorisation au roi elfe, il put entrer sous la toile elfique. L'elfe, l'homme et le magicien y pénétrèrent à sa suite. Bard reprit place sur la chaise qu'il occupait plus tôt et Lysia se teint à sa gauche, loin de son père. Le semi-homme fut impressionné par la carrure de Thranduil qui le toisa de sa hauteur.

— Qui êtes-vous hobbit ? Demanda l'elfe. 

— Il s'appelle Bilbon, il accompagne Thorin. 

— Lors de l'arrestation des nains mes gardes ne m'on pas fait part de la présence d'un hobbit. 

Bilbon fut déstabilisé et esquissa une grimace avant de répondre tout bas. 

— J'étais caché... Et... J'ai dérobé les clés des cellules à vos gardes pour libérer les nains. 

Le roi de Mirkwood durci son regard. Il était étonné par la franchise dont faisait preuve le hobbit malgré ce qu'il avait fait. Pour reprendre la conversation et surtout changer de sujet, Bilbon sortit de sous son manteau un tissu grenat qui enveloppait quelque chose. 

— Je pense que ceci peut vous permettre d'obtenir ce que vous voulez sans avoir à combattre. 

Son introduction terminée, il fit glisser l'objet dans sa main et révéla l'Arkenstone. Les deux rois se levèrent aussitôt pour observer la pierre que le hobbit avait déposé sur une table. 

— Comment l'avez-vous obtenu ? Demanda Thranduil. 

— J'ai considéré ceci comme étant la part du trésor qui me revient. Et j'ai pensé qu'elle vous serez utile. 

— Pourquoi cherchez-vous à nous aider ? Questionna Bard. 

— Je ne le fais pas pour vous... Même si je sais que vous les détesté, ces nains sont mes amis. Certes ils n'ont pas un caractère facile, leurs manières sont déplorables mais ils ont plus de qualité que vous ne le croyez. Je suis certain que cette pierre peut leur permettre d'avoir la vie sauve, c'est pour les sauver que je vous la confit.

L'émotion était palpable dans la voix du hobbit, il tenait aux nains et avait confiance en eux c'était inéluctable. Les rois échangèrent un regard. Un échange leur semblait juste et ils savaient que pour le cœur de la montagne, Thorin accepterait n'importe quelle proposition. Thranduil congédia le hobbit et Gandalf qui allèrent se trouver une place pour la nuit. La pierre fut laissée sous la garde de Bard avant qu'il ne quitte les lieux. Lysia voulut faire de même mais son père ne l'entendait pas de cette oreille. 

— Attend, appela-t-il.

La princesse se stoppa dans son mouvement et échangea un furtif regard avec Bard avant de se tourner vers son père.  

— Je souhaiterais te parler, ajouta-t-il. Suis-moi. 

Elle acquiesça et enfila sa cape avant de suivre son père hors de la tente. Cette entrevue l'inquiétait. Elle avait peur de devoir supporter de nouvelles remontrances de son paternelle. Marchand silencieusement à côté de lui, ils parcoururent les rues sombres de Dale jusqu'à arriver sur une terrasse qui surplombait la ville basse et offrait un panorama sur la vallée. Le roi et sa fille s'approchèrent de la balustrade. Ils étaient tous les deux éclairés par la douce lumière de la pleine l'une qui ce soir illuminait le ciel. 

— Lysia... Commença-t-il. Tu es née une nuit identique à celle-ci. Tu avais quelques semaines d'avance... Tu étais si petite que je craignais que tu ne survives pas. De jour en jour tu prenais des forces. C'est ta mère qui s'occupait de toi car je ne voulais surtout pas faire quelque chose de travers qui aurait pu nuire à ta vie. Malgré la situation, je me suis promis de toujours te protéger et de veillais toi.

— Pourquoi me raconter cela ? Le coupa-t-elle. 

— Laisse-moi finir s'il te plaît... Nous étions une famille unis. Tu l'ignore, mais quand tu étais bébé, tous les soirs, je restais de longues minutes à te regarder dormir. Souvent, c'est ta mère qui me sortait de ma contemplation, m'obligeant à quitter ta chambre en m'assurant que tu ne risquais rien. 

Il se tourna vers elle avant de poursuivre. 

— Elle t'aimait beaucoup. Legolas et toi étiez ce qu'elle avait de plus précieux dans la vie. 

Entendre parler de sa mère était très douloureux pour Lysia. Elle sentait les larmes lui monter aux yeux. Supporter cela plus longtemps sans craquer serait difficile.

— Le jour ou nous sommes partit pour Gundabad, elle m'a fait part d'un mauvais pressentiment concernant cette bataille... 

Le roi inspira profondément, remuer tout ces souvenirs était aussi très dur pour lui. 

— Cela l'inquiétait car ça te concernait...

Ceci était la phrase de trop et les larmes commencèrent à couler sur les joues pâles de la princesse. 

— Arrêtez ! Tout ça pour me rappeler qu'elle est morte à cause de moi ? Ce n'est pas nécessaire, je porterais le poids de cette culpabilité toute ma vie et je ne l'oublierai jamais. 

Elle chassa ses larmes d'une main et poursuivit.

— Cela vous plaît-il tant de me faire souffrir ? 

— Lysia...

— Je ne veux plus vous écouter. Ne vous en faites pas, quand cette histoire avec les nains sera réglée, je n'ai pas l'intention de revenir au palais ! Au moins vous n'aurez plus à supporter ma vue qui vous rappelle tant mes erreurs !

A peine eut elle finit, qu'elle sauta derrière un muret et disparut dans une rue ténébreuse. Thranduil soupira. Il s'était mal exprimé du coup elle avait cru qu'il l'accablait de la disparition de sa mère. Pourtant son but était de lui montrer que malgré son pressentiment, sa reine l'avait laissé se joindre au combat et qu'elle avait tout fait pour que ce soit elle qui meurt plutôt que sa fille. Car pour elle, sa vie était dérisoire contrairement à celle de son enfant. 

— Oh Litha... Tu me manque, dit-il en fixant les étoiles. Si tu étais là, tu saurais comment t'y prendre avec notre fille. Elle te ressemble tellement... Elle a ta beauté, ton courage et ta volonté. Je t'ai promis de veiller sur nos enfants au péril de ma vie... J'espère ne pas faillir à ma promesse avec Lysia car je m'en voudrai éternellement. Je t'aime mon amour... Termina-t-il avec les yeux humides. 

Il resta longuement appuyé contre le muret de pierre, la tête baissée et les yeux fermés.

Lysia de son côté avait courut à travers les rues de Dale pour rejoindre l'ancienne armurerie qui était déserte. Là, elle s'assit sur les marches d'un escalier pour pleurer tranquillement. Mais pourquoi lui faisait-il cela ? Sa mère était morte par sa faute elle en était consciente et lui il prenait un malin plaisir à remuer le couteau dans la plaie. Malgré les années, cela restait extrêmement douloureux. Pourtant il n'avait pas toujours était ainsi. En fouillant dans ses souvenirs, elle se voyait enfant, jouer de bon cœur avec un père souriant. Ce même père qui lui courrait après et l'attraper avant de la soulever à bout de bras, ses rires et cris d'enfants résonnant dans les jardins. Elle se souvenait qu'il lui racontait des histoires et surtout la prenait dans ses bras pour la rassurer, la réconforter ou juste par plaisir. Ce roi lui manquait... La mort de Litha l'avait rendu acariâtre et froid. Et cela elle ne voulait et ne pouvait plus le supporter, donc elle ne rentrerait pas à Mirkwood, sa décision était définitive.

Dans la salle arrière, Bard faisait du tri dans les flèches, se débarrassant de celles qui étaient cassées ou fragilisées. Guidé par les pleurs, il remonta la piste du son jusqu'à arriver derrière l'elfe. 

— Lysia ? Elle reconnut cette voix douce et se leva tout en essuyant ses yeux.

L'homme descendit les quelques marches pour rejoindre la princesse. Il posa délicatement ses mains sur ses bras en la couvant du regard. 

— Qu'avez-vous ? 

— De mauvais souvenirs qui refont surface, répondit-elle en évitant son regard. 

Le nouveau seigneur de Dale chassa une larme d'un revers de pouce.

— Je croyais qu'il n'y avait personne... Désolée de vous avoir dérangé. 

— Je ne faisais rien d'important... 

Il sentait l'elfe en proie à de profond tourments et il avait la sensation d'être impuissant. 

— Venez... Dit-il en l'attirant dans ses bras. 

Il la laissa se blottir contre lui. Ce n'était pas grand chose mais au moins il se rendait utile. Elle resserra son étreinte tendit qu'il se permettait de rabattre ses mains dans son dos. Le mortel et l'immortelle restèrent longuement ainsi, chacun profitant de cette étreinte réconfortante. Pour chacun d'eux, cela leur faisait beaucoup de bien car il y a longtemps qu'ils n'avaient pas connu une telle sérénité. Lorsqu'ils se séparèrent, Lysia le gratifia d'un léger sourire. 

— Ça va aller? S'inquiéta-t-il.

— Oui... Merci Bard. Il hocha la tête, il n'avait pas fait grand chose. 

— Vous devriez aller vous reposer, demain la journée risque d'être longue, conseilla-t-elle. 

— Espérons qu'Ecu-de-chêne accepte de négocier.

— Grâce à Bilbon vous avez un point de pression non négociable. 

— Oui... 

Ils échangèrent un dernier regard puis Lysia déposa un baiser sur la joue de l'homme. 

— Passez une bonne nuit Bard. 

Après ces quelques derniers mots, elle quitta l'armurerie. Bard retourna s'occuper des flèches. Il aurait dû profiter de ce moment d'intimité pour exprimer à la princesse ce qu'il ressentait pour elle. Il ne se faisait pas d'illusion quant à l'avenir, mais il ne pouvait renier ses sentiments. Pour le moment, il fallait qu'il se concentre principalement sur les nains et qu'il obtienne ce qui lui avait été promis pour le bien de son peuple. 

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