Princesse de Mirkwood **RÉÉCRITURE !!!! **

Chapitre 8

6704 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 16:25

CHAPITRE 8

 

Les trois elfes et le hobbit atteignirent rapidement l'ancienne forteresse qu'était Ravenhill. Ils n'avaient pas encore atteint le premier niveau que déjà des archers orcs les prirent pour cible. Bilbon profita du fait que les elfes répliquent aux tirs de flèches pour s'éclipser. Ce n'est que lorsque les orcs furent morts qu'ils remarquèrent l'absence du hobbit. 

— Faut-il le chercher ? Demanda Tauriel. 

— Non. Si nous trouvons les nains nous retrouverons le hobbit, répondit Legolas. Allons-y !

Les femmes elfes prirent la suite du prince jusqu'à ce qu'ils arrivent au second niveau d'une tour. Le couloir enjambant le gouffre s'était effondré leur empêchant d'atteindre l'autre partir de la forteresse. Sans qu'elles ne s'y attendent, Legolas prit son élan et sauta pour atterrir avec agilité de l'autre côté. 

— A vous ! Encouragea-t-il. 

Elles replacèrent leurs arcs sur leur dos puis s'éloignèrent de quelques pas. Legolas les observaient et surtout les attendaient. Mais alors que sa sœur et son amie s'apprêtaient à le rejoindre, il perçut un bruit venant de derrière lui. Il eut juste le temps de se retourner pour esquiver un coup de masse. Quand il se redressa il découvrit en face de lui Bolg, débordant de rage. Le prince l'avait déjà combattu à Lacville avant qu'il ne s'enfuit pour rejoindre ses armées. Mais cette fois ci, il semblait bien décidé à en finir avec l'elfe. Avant que le fils d'Azog n'attaque à nouveau, il reçu une flèche dans l'épaule. Legolas vit sa sœur, son arc en main et déjà une seconde flèche prête à être lancée. 

— Lysia laisse! Cria son frère. Trouvez un autre accès. Je m'occupe de lui... 

La fin de la déclaration de l'elfe, plut à l'orc blanc qui arracha la flèche de son épaule et la brisa avant de la jeter dans le vide. Son épée en main, le prince entailla le bras de son adversaire et s'éloigna dans la forteresse, l'incitant à le suivre. Mais Bolg était vicieux. Il fit semblant de le suivre avant de faire subitement demi-tour et de sauter pour rejoindre les femmes elfes. Prisent de court et ne s'attendant pas à se revirement de situation, elles prirent la fuite pour rejoindre l'étage supérieur. 

Elles arrivèrent sur une plateforme à ciel ouvert depuis laquelle elles pouvaient voir les autres niveaux. Cette tour s'était effondrée il y a plusieurs années. Bolg les rattrapa rapidement et lorsqu'il fut face à elles, il souffla dans une corne. Le son se fit entendre dans toute la forteresse, se répercutant contre les murs. Cela fait, il chargea brusquement. Les femmes elfes l'esquivèrent et empruntèrent un escalier proche pour encore monter d'un étage. Mais là, elles se retrouvèrent face à un mur infranchissable. 

— On va devoir l'affronter, on n’a pas le choix, dit Tauriel. 

Lysia acquiesça et se débarrassa de son carquois et de ses flèches. Elles lui infligeraient plus de dégâts avec leurs dagues. Tauriel imita son geste et lorsque Bolg les rejoignit, elles se tenaient face à lui, prête à combattre. Il poussa soudainement un cri de douleur et se retourna. De l'autre côté de la falaise Legolas lui avait lancé une flèche qui s’était plantée profondément dans son dos. Comme il l'avait fait avec celle de la princesse, il l'arracha de son corps et la jeta plus loin. Les femmes elfes décidèrent de profiter de cette diversion pour attaquer. Ensemble, elles enchaînaient les coups de dagues que l'orc paraît de ses avant bras sans subir de dommage grâce a son armure. Voir les elfes se fatiguer pour rien le faisait rire mais il se lassa vite et tourna la situation à son avantage. A sa énième parade, il saisit le bras de Tauriel et la fit basculer du bord, de sorte à ce qu’elle atterrisse lourdement sur la plateforme proche des escaliers.

Le choc lui avait coupé la respiration et elle avait du mal à bouger. Bolg s'occupa de Lysia qu'il saisit comme Tauriel et qu'il balança contre le mur. La princesse était autant mal en point que son amie. L'orc s'approcha du bord pour observer plus bas, l'elfe rousse, gémissante. Il prit son épée et sauta sa lame en avant. Devinant ce qu'il comptait faire, Tauriel puisa dans ses forces pour rouler sur le côté. L'arme de l'orc se planta dans la roche et il grogna, furieux qu'elle lui ait échappé.

Il retira son épée du sol et se tourna vers Tauriel qui se relevait péniblement. Dans sa chute elle avait perdu ses dagues, la voila donc désarmé face à l'orc fou de rage. 

— Lysia ? Appela-t-elle. 

D'en haut, la princesse ne répondit pas, elle aussi avait du mal à se remettre. Tauriel esquiva un coup d'épée et sauta sur le côté pour atteindre les escaliers où elle retrouva une de ses dagues. Elle l'a prit et voulu la planter dans le cou de l'orc mais il se baissa et l'attrapa par la jambe avant de la tirer sur les marches. Lysia avait retrouvé ses esprits et ramassée ses dagues ainsi que la seconde de Tauriel, puis elle s'approcha des escaliers. 

— Tauriel ! Appela-t-elle. 

L'elfe rousse leva les yeux et saisit la dague que son amie lui avait lancée. Immédiatement, elle la planta aussi profondément qu'elle put dans le bras de son adversaire. Lysia ne laissa pas passer l'effet de surprise et sauta de sa plateforme. Elle enfonça une lame dans le dos de Bolg. Ses cris se répercutaient contre les parois rocheuses. La princesse chercha rapidement son frère du regard, mais elle ne le voyait pas. Elle entendait des bruits de combat en contre bas, sûrement les nains qui se défendaient face aux troupes de Gundabad et Legolas devaient être avec eux.

Les deux femmes elfes s'associèrent pour venir à bout de leur ennemi commun. Elles plantèrent chacune une dague dans le ventre de Bolg et Lysia donna un coup derrière ses jambes pour le faire tomber à genoux. Elle récupéra le poignard qu'il avait dans le dos et lui enfonça dans le cœur. Il poussa un râle très rauque avant de s'affaisser contre le mur des escaliers. Ça avait été laborieux mais elles étaient venues à bout du fils d'Azog.

Du bruit venant des escaliers les obligea à faire volte face tout en restant sur leurs gardes. Toutefois, elles se détendirent quand Legolas apparut dans l'ouverture. 

— Vous vous en êtes sortit, dit-il avec soulagement. 

— Tu as eu des ennuies, devina sa soeur en voyant la lame de son épée couverte de sang noir. 

— Ça n'a pas durée longtemps, répondit-il en remettant son arme au fourreau. 

— Je vais récupérer nos arcs, signala Tauriel. 

— Je m'occupe des dagues. 

Alors que l'une montait les marches, l'autre s'approcha de l'imposant cadavre. Elle récupéra deux lames elfique, mais lorsqu'elle en retira la troisième du cœur, Bolg eut un regain de vie et se dressa sur ses jambes. Il saisit la main de la princesse tenant la dague sorti de sa poitrine et il l'a retourna contre elle pour lui enfoncer dans le ventre. 

— Lysia, non ! Cria Legolas en se précipitant vers elle. 

Il sorti son épée et trancha la tête de l'orc avant de le pousser fortement dans le ravin. Aussitôt fait, il se retourna pour voir sa soeur retirer la dague de son abdomen. Elle la lâcha et Legolas retint sa cadette avant qu'elle ne tombe. Alerté par le cri, Tauriel était revenue rapidement pour voir son amie tomber dans les bras de son frère.

Une larme silencieuse glissa sur la joue de Lysia. Son frère l'allongea avec délicatesse sur le sol de pierre. Tauriel les rejoignit et s'agenouilla près de la blessée. La princesse avait le souffle cours, chaque inspiration était une torture. 

— Legolas… Souffla-t-elle. 

— Chut... 

Malgré ses larmes et la douleur horrible qu'elle ressentait, elle ne voulait pas rompre le contact visuel qu'elle avait avec son frère. Il chassa nerveusement une larme qui s'échappa sur une joue. 

— Ne pleurs pas… Dit-elle doucement.

Puisant dans le si peu de force qu’il lui restait, elle porta une main à sa joue.

— J’embrasserais mère pour toi, ajouta-t-elle.

— Lysia… Non je t’en pris… Bat-toi !

— Je t’aime… Dit à Bard et père… Que je les aime aussi…

— Tu leur diras toi….

Encouragea son frère.Avec difficulté elle sourit tristement, elle savait qu’il essayait de la rassurer et de se rassurer aussi, mais elle était consciente de la gravité de sa blessure. Elle cligna plusieurs fois des yeux avant de les garder clos.

Legolas comprit que c'était fini, alors il la prit contre lui et enfoui son visage dans son cou pour pleurer. C'est à cet instant que Thranduil arriva, quand il vit son fils et sa capitaine des gardes penchés sur un corps sans vie, il comprit. Il refoula cette pensée mais malgré lui, il savait que c'était sa fille qui était étendue là. Legolas ressentant une présence se retourna et son père rencontra son regard baigné de larmes. Le roi s'approcha et découvrit la tunique de sa fille taché de sang au niveau du ventre. La douleur qu’il ressentit fut la même que celle qu’il avait ressentit des centaines d'années plus tôt à la mort de son épouse… Lysia lui ressemblait tellement qu’il avait l’impression de revivre ce moment.

— Lysia, murmura-t-il.

Par respect, Tauriel s'écarta et Legolas céda sa place à son père qui caressa les cheveux de son enfant d’un geste tendre. Son cœur pesait dans sa poitrine et s'il en avait eu le pouvoir il aurait échangé sa place avec elle. 

— Je suis désolé… Murmura Legolas, la voix rendu rauque par les larmes.

Thranduil regarda son fils et il était tout autant dévasté par cette perte que lui. Sa sœur et lui était très proche et il se retrouvait maintenant seul. Le roi posa une main sur l’épaule de son fils quelques instants, il savait que ce n’était pas de sa faute et que s'il avait put, il aurait sauvé sa sœur. Thranduil serra sa fille contre lui, submergé par l’émotion.

— Ma fille, pleura-t-il… Lysia… Pardonne-moi…

Le roi pleurait sa fille et il savait que c’était trop tard pour avoir des regrets. Alors que son père pleurait, Legolas se tenait à l’écart, près de Tauriel qui pleurait silencieusement.

Tandis que les trois elfes se laissaient envahir par la tristesse produit par cette perte, une boule de lumière blanche passa doucement devant Legolas et Tauriel. Elle contourna le roi et alla se placer juste devant lui. 

— Père ? Appela Legolas. 

Thranduil leva les yeux et rencontra cette mystérieuse lueur. Legolas ramassa son épée et s'approcha mais son père stoppa son avancé et l'obligea à baisser sa lame. La lueur s'intéressa au corps sans vie de la princesse. Elle effectua quelques petits mouvements circulaires au dessus de la plaie avant de disparaître dans la blessure,  dégageant une intense lumière aveuglante. Les trois elfes durent fermer les yeux tellement la lumière était violente. Quand il les rouvrir, Thranduil fut le premier à constater que le sang maculant la tenue de Lysia avait disparut et il en était de même pour la plaie. Il n'y avait plus rien. Legolas et Tauriel s'approchèrent et furent des plus surprit de voir la princesse respirer. La boule de lumière réapparut et au grand étonnement de tous elle se métamorphosa pour prendre l'apparence de Litha, la mère de Legolas et Lysia. Thranduil eut le souffle coupé et se leva. 

— Litha... C'est toi ? 

— Oui mon amour... 

Legolas apparut derrière son père, les yeux brillant. 

— Mère... 

La reine leva une main qu'elle vint délicatement poser sur la joue de son aîné. 

— Que s'est-il passé ? Demanda le roi.

— Quand je suis morte, mon immortalité est restée en suspend. Je ne pouvais revenir mais je pouvais l'offrir. Aujourd'hui je l'ai offert à Lysia mais je l'aurai aussi bien fait pour Legolas ou toi.  

— Alors... Elle va vivre. 

— C'est à elle de décider maintenant... En attendant, vous allez devoir être patient. Si elle décide de revenir, vous devrez lui expliquer ce qu'il s'est passé car le moment de sa mort sera effacé de sa mémoire. 

— Vous allez repartir, dit Legolas. 

— Il le faut mon fils, répondit-elle avec un sourire triste. 

— Tu nous manque... Ajouta Thranduil.

— Sachez que je veille sur chacun de vous. 

Litha s'agenouilla et se pencha pour embrasser le front de sa princesse. 

— Fait le bon choix ma fille... Il y a de nombreuses personnes qui t'aime... Plus particulièrement un certain archer tueur de dragon... Murmura-t-elle. 

Quand elle se releva, elle vit l'expression triste voilant les visages et son fils et de son époux. Malgré son aspect fantomatique, elle vint se blottir contre son roi et il eut le plaisir de pouvoir l'enlacer comme autrefois. Leur étreinte fut longue et agréable. Thranduil savait que ce moment ne durerait pas donc il en profita pleinement. Enfin, avec de grands regrets elle s'écarta et donna un doux baiser à son unique amour. Ils se séparèrent et Litha les couva du regard. 

— Ne parlez de ceci à personne, cela pourrais attirer des convoitises. 

Ils acquiescèrent puis la reine fantôme se tourna vers Tauriel et Legolas. 

— Tauriel... 

— Ma reine. 

— Veillez sur mon fils je vous pris.

Les conseils d'une femme sont toujours les meilleurs. Les deux femmes elfes échangèrent un sourire complice puis Litha regarda son fils. 

— Je suis très fière de toi. 

Elle lui caressa la joue avant d'y déposer un baiser. Ses adieux étant fait, il était maintenant temps pour elle de partir. Ils eurent tous droit à un doux sourire avec qu’elle ne redevienne une simple boule de lumière qui diminua d'intensité jusqu'à disparaître complètement. Il leur fallut quelques minutes pour assimiler et surtout réaliser ce qu'il venait de se passer. Lysia avait le choix de vivre et ils avaient revu Litha, ce qui les avait chamboulés. C'est le roi qui brisa finalement ce lourd silence. 

— Rentrons. 

Le prince et la capitaine des gardes approuvèrent. Thranduil porta sa fille qu'il observa. Sa respiration était légère, c'était comme si elle dormait. Il était temps pour eux de regagner leur royaume. Les aigles appelés au secours par Gandalf s'occupaient des orcs restant, les elfes n'étaient donc de plus aucune utilité sur ces terres.

 

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C'est avec les premières fleurs du printemps trois mois plus tard que Lysia revint à elle. Elle ouvrit péniblement les yeux avant de se redresser vivement dans son lit. Une douleur au crâne et des vertiges l'obligèrent à refermer les yeux quelques minutes. Elle se sentait perdue, ignorant où elle se trouvait. Ses derniers souvenirs concernaient son combat contre Bolg à Ravenhill. Lorsqu'elle se sentit en état de rouvrir les yeux, elle constata qu'elle était dans sa chambre à Mirkwood. Comment y était-elle arrivée... Elle l’ignorait totalement. Elle écarta les couvertures et pivota pour poser ses pieds sur le sol. Tout ses muscles la faisait souffrir donc elle attendit et resta longuement assisse au bord de son lit. La porte s'ouvrit derrière elle, ce qui l'obligea à tourner subitement la tête et lui arracha une grimace de douleur. C'était Legolas qui était entré pour sa visite matinale. Depuis qu'elle était tombé au combat, il avait prit l'habitude de venir la voir matin et soir. Il s'asseyait au pied du lit ou sur un fauteuil et lui parlait de tout et de rien, racontant ce qui se passait au palais ou plus généralement en terre du milieu. Lorsqu'il la vit éveillée, il ne prit même pas la peine de fermer la porte et se précipita près d'elle. 

— Par les Valars ! Tu es réveillée ! 

— Legolas, qu'est-ce qui... que s'est-il passé ? 

— De quoi te souviens-tu ? 

— Mon dernier souvenir est lorsque je combattais Bolg à Ravenhill. 

— Tout ce que je peux te dire c'est que tu...

Le prince s'arrêta et chercha ses mots, vu la situation elle n'allait pas croire ce qu'il allait lui dire. 

— Qu'est-ce qu'il y a Legolas ? Insista-t-elle. 

— Tu... Tu es morte à Ravenhill.

Bolg t'a tué avec ta propre dague. Elle eut un petit rire nerveux mais face à l'air sérieux de son frère elle cessa de sourire et fronça les sourcils. 

— Je ne comprends pas... Tout ça n'est qu'un rêve alors ? 

— Non, non ! Absolument pas. Tu es bien vivante. Il s'est passé quelque chose là-bas. 

— Quoi ? Explique-moi ! 

— Ce n'est pas à moi de te le dire. Je vais dire à une servante de venir t'aider à te préparer et ensuite père t'expliquera tout ce qu'il s'est passé. 

Comprenant qu'il n'en dirait pas plus, elle acquiesça en silence. Il se leva et elle suivit son geste. Le frère enlaça tendrement sa sœur. Il ressentait un immense plaisir à la voir enfin sortit de son long sommeil. Ils se séparèrent et alors qu'il posa une main sur la porte, elle parla. 

— Peux-tu au moins me dire combien de temps je suis resté endormi ? 

— Trois mois... C'est à peine le début du printemps. 

Sa réponse donnée, il lui sourit et quitta la chambre. Il donna ses ordres à une servante avant de s'empresser d'aller prévenir son père de la bonne nouvelle. Le roi aussi venait chaque jour veiller sur sa fille, apprendre l'évolution de la situation le réjouirait.

Ce n'est qu'une paire d'heures plus tard que Lysia fut prête à aller retrouver son père. Il lui avait fallut de longues minutes pour retrouver des forces et un bon bain avait contribué à ce que ses muscles cessent de la faire souffrir. Élégamment vêtue, elle marchait seule en direction de la salle du trône. C'est avec appréhension mais aussi beaucoup de hâte qu'elle allait retrouver son père. Ce qui la pressée le plus était de savoir ce qui c'était passé et pourquoi était-elle en vie alors que son frère l'avait décrite comme étant morte. 

Au bas des quelques marches menant au trône, elle s'arrêta et inspira profondément avant de commencer à monter. Legolas était là, debout à côté de leur père, assit dans son imposant fauteuil royale. Lorsque ce dernier la vit approcher, il se leva vivement et fit quelques pas en avant pour l'accueillir. 

— Père, dit-elle en s'inclinant légèrement. 

Quand elle se redressa, il déposa une main sur sa joue qu'il caressa avec le pouce. 

— Je suis heureux de te voir ma fille. 

Elle resta froide avec lui. Après tout, leur dernière discussion en tête à tête s'était résumée à des reproches. Thranduil ne s'attendait pas à une effusion d'amour mais l'attitude de sa fille le touchée. 

— Et tu sûre de vouloir savoir ce qu'il s'est passé ? Demanda-t-il. 

— Oui, j'y tiens. 

— Très bien.

Legolas s'avança d'un pas et prit la parole. 

— Si vous le souhaitez père je peux vous laisser. 

— Non ! S'exclama Lysia. 

Ceci surprit le père et son fils qui la regardèrent interloqués. 

— D'après ce que j'ai compris tu étais présent au moment de ma... De ma mort. Je voudrais que tu reste. 

Le prince interrogea son père du regard qui hocha la tête. Cette petite réunion de famille pouvait alors avoir lieu. Thranduil laissa son fils prendre la parole le premier, en commençant par sa mort. 

— C'est  Bolg qui t'a tué. 

— Je me souviens... Je l'ai combattu avec Tauriel et j'ai enfoncé ma dague dans son cœur. 

— Oui, c'est juste. Lorsque tu as voulu la récupérer il a eut un sursaut de vie et s'en est servi pour t'enfoncer ta dague dans le ventre. Tu es morte rapidement...

Elle ne se souvenait de rien, mais la description de la scène la mettait mal à l'aise et il lui semblait ressentir la douleur. 

— Que s'est-il passé ensuite ? 

— Ensuite, reprit son père. Il s'est produit un phénomène étrange. 

Il essayait de le cacher, mais elle sentait qu'il avait le cœur lourd et que chaque mot qu'il prononçait était difficile. 

— Une sphère lumineuse est apparut et... Elle t'a soigné. Faisant disparaître toute trace de blessure ou de sang. 

Devant le silence de sa fille, il poursuivit. Il allait aborder le sujet délicat concernant Litha. 

— Cette lumière était en faite un esprit, révéla-t-il. 

Il ne put continuer et céda sa place à Legolas qui accrocha le regard de sa sœur rempli de questions et d'incompréhension. 

— C'était mère, avoua son frère. 

— Quoi ? 

— C'est mère qui t'a sauvé. Elle t'a fait cadeau de l'immortalité qu'elle a perdu en mourant à Gundabad, expliqua-t-il. 

La respiration de la princesse s'était accélérée et elle semblait toute chamboulée. C'était la seconde fois que sa mère la sauvée et elle avait du mal à le supporter. Cette situation avait du être déroutante et perturbante pour son frère et son père. Ce dernier se tenait en retrait avec un air triste. Faisant abstraction de leurs querelles, elle contourna son frère et se présenta devant son roi.  

— Père, je suis navrée de ce que vous avez enduré par ma faute. J'imagine que revoir mère a dû être des plus difficiles, dit-elle doucement. Pour vous deux, ajouta-t-elle en regardant son frère. 

— Ma fille, commença Thranduil. Tu n'a rien à te reprocher. Revoir votre mère mes enfants, a été autant douloureux que réjouissant et nous savons qu'elle veille sur nous. 

Cette phrase obligea Lysia à baisser la tête pour dissimuler ses yeux remplis de larmes. 

— Lysia, reprit son père.  

En relevant la tête, elle découvrit qu'il avait le regard autant brillant que le sien. 

— Tu m’as prouvé pendant cette guerre que tu savais te défendre et surtout que tu avais l'étoffe d'une reine. 

Elle hocha la tête, puis subitement, enlaça tendrement son père. 

— Merci père. 

Extrêmement surprit, Thranduil resta quelques secondes les bras écartés, avant de réaliser et de les rabattre dans le dos de sa fille. Il profita de cette étreinte à laquelle il n'avait pas eu droit depuis bien trop longtemps.

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Lysia passa le reste de la journée en compagnie de son frère qui lui raconta avec autant de détails possible comment s'était terminée cette guerre. C'est avec tristesse qu'elle apprit que Thorin n'avait pas survécu. Toutefois, il était venu à bout d'Azog et était mort en paix. C'est son neveu, Kili qui avait hérité du trône d'Erebor et son couronnement avait été célébré le mois suivant lorsque la vallée fut débarrassée des cadavres d'orcs. Legolas ne mentionna pas les gens de Dale et elle n'osa pas le questionner à ce sujet, redoutant d'apprendre que tous avaient péris. Le soir venu, elle resta longuement en compagnie de son père qui la trouva distraite sans la questionner pour autant sur les raisons. Il l'a laissa rejoindre ses appartements avec la ferme intention de lui parler le lendemain. 

 

Le lendemain matin, Lysia fut levée bien avant le soleil. Elle se rendit sur la terrasse d'où elle pouvait voir Erebor. Son imposante silhouette se démarquant de l'horizon. Pourtant ce n'était pas à la montagne qu'elle pensait, bien qu'elle la fixe avec insistance. Au plus profond d'elle, elle espérait que Bard et ses enfants étaient encore en vie. Bien que ce soit un mortel, elle était certaine de ses sentiments, elle l'aimait.

 

Ce n'est que bien plus tard, alors que le soleil était déjà haut dans le ciel que son père la rejoignit. Ses pas la sortir de ses pensées et elle parut confuse. 

— Qui y a-t-il ma fille ? 

Elle secoua la tête et détourna son regard du panorama. Thranduil s'avança prudemment et se plaça à  côté d'elle. Il laissa passer quelques minutes avant de prendre la parole. 

— Tu pense au seigneur Bard, n'est-ce pas ? 

Surprise qu'il parle de lui, elle leva la tête. 

— Est-il en vie ? 

— Oui... Ses enfants et lui vont bien. Son peuple a connu de nombreuses pertes mais ils se relèveront de cette terrible épreuve. 

En entendant son père lui dire qu'ils avaient survécu, elle ressentit un immense soulagement et elle ne put réprimer un petit sourire de joie. 

— Après la guerre je suis retourné à Dale. Bard à semblé très affecté d'apprendre ton état. Il prenait souvent de tes nouvelles. 

— Père... 

Il la stoppa d'un geste et poursuivit. 

— Son couronnement sera prochainement célébré. C'est moi qui le ferais officiellement roi de Dale.

— Il faut que je vous dise une chose père... Je l'aime. 

Étrangement, Thranduil ne parut pas surprit par cette révélation, ce qui étonnant Lysia. 

— Je sais que c'est un mortel et que c'est contre nature, continua-t-elle. Je tiens à ce que vous sachiez que je ne gâcherais pas l'immortalité que mère m'a offerte. 

Le roi couva sa fille du regard. Il était touché par son dévouement. Elle était prête à mettre de côté son bonheur pour ne pas gâcher un don précieux. — Tu n’auras pas à gaspiller ton immortalité.— Que voulez-vous dire ?— Pendant ton absence, il s'est passé quelque chose. Bard à obtenu la grâce des Valars et cela parce qu'il a gagné l'amour d'une princesse elfe, expliqua-t-il. — Cela signifie qu'il est immortel ? — Oui. Il a suffit d'une goutte de son sang confié à Varda pour que sa vie devienne éternelle. Ses enfants ayant le même sang ils en profitent aussi. Cela signifie qu'ils pourront épouser des elfes sans avoir à se soucier de leur vie.— Alors vous approuvez mes sentiments à son égard. — Bien entendu. Bard est un homme d'honneur et je sais qu'il te rendra heureuse. Ensemble vous aurait une belle vie. Le bonheur qu'elle ressentait était indescriptible. Elle ne cessait de sourire et voir sa fille heureuse comblé Thranduil. — Tu devrais te changer et aller le retrouver. Il ne sait pas encore que tu es réveillé. — Vous êtes sûr de vouloir me laisser faire cela ?

— Certain, il est temps que tu vive ta vie. Je l'ai appris tard mais maintenant je sais qu'il faut que je te laisse prendre tes décisions. 

La princesse prit doucement et avec une petite hésitation les mains de son père dans les siennes. 

— Je ne vous l'ai pas souvent dit mais... Je vous aime père.

Thranduil esquissa un sourire et dégagea une de ses mains pour caresser une joue de sa fille. Il déposa un baisé sur son front et fit glisser sa main dans ses cheveux. 

— Tu ressemble tant à ta mère...

Elle se blottit contre lui, puis au bout de quelques minutes il brisa cette étreinte par la parole. 

— Vas-y maintenant. 

Il eut droit à un dernier sourire et même à un baisé sur une joue avant qu'elle ne quitte la terrasse au pas de course.

Pendant qu'elle était allée se changer, elle avait demandé à un garde de préparer un cheval pour elle. Lorsqu'elle gagna les écuries, elle remercia l'elfe qui avait sellé sa monture et parti au galop en direction de Dale. Même si elle n'avait rien à craindre elle avait emmené son équipement d'archers et ses lames. Elle avait hâte d'arriver dans la cité pour retrouver l'homme qu'elle aime.

 

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Lorsque la princesse de Mirkwood arriva à l'entrée de Dale, elle s'arrêta quelques minutes pour reprendre sa respiration. Elle prenait de profonde inspiration mais son cœur ne se calmait pas, l'excitation prenait le dessus. Pour soulager son cheval, elle mit pied à terre et s'engagea dans la ville. L'endroit avait déjà beaucoup changé en trois mois. Les corps avaient disparu. Les débits de bâtiments dégagés des rues. Les arbres revivaient, arborant un timide feuillage. Au fur et à mesure qu'elle avançait dans la cité, les villageois la reconnaissaient et la saluaient. Certain lui adressait même quelques mots exprimant le plaisir qu'ils avaient à la revoir. En arrivant sur la grande place, elle retrouva Percy qui vint à sa rencontre. 

—  Princesse, c'est un réel plaisir de vous revoir.

—  Bonjour Percy, heureuse de voir que vous avez survécu. 

— Je suppose que vous souhaitez voir Bard. 

Sa présence en ville était si prévisible ? Elle acquiesça avec un large sourire. 

— Il se trouve au palais. Allez-y, je m'occupe de votre cheval. 

— Merci Percy. 

L'homme aux cheveux grisonnant regarda la princesse s'éloigner. Bard allait être le plus heureux des hommes de la retrouver. Alors qu'elle arrivait juste devant le palais, deux voix féminines l'interpellèrent. A peine avait-elle le temps de se tourner, que Tilda et Sigrid se jetèrent dans ses bras. 

— Oh les filles... 

— Nous avons eu peur de ne jamais vous revoir, dit Sigrid. 

— Je suis désolée... 

— Vous êtes là maintenant c'est le principal, ajouta la jeune fille. 

Tilda restait collée à l'elfe et ne voulait plus la lâcher comme si elle avait peur qu'elle reparte. 

— Je n'ai pas l'intention de repartir. Enfin... Si votre père accepte que je reste. 

— Oh il n'y a aucun doute à ce sujet. Vous lui avez horriblement manqué, répondit Sigrid.

— Il est dans la salle du trône, venez, dit Tilda. 

La cadette prit la main de l'elfe et la guida jusqu'à la dite salle. Quand elles entrèrent, elles virent Bard penché sur des plans et se passer nerveusement la main dans les cheveux. Il semblait préoccupé. Il était là, seulement à quelques mètres. 

— Papa ? Appela la petite. 

— Pas maintenant Tilda s'il te plaît, répondit-il sans détourner le regard de la table. 

L'enfant échangea un regard confus avec l'elfe mais elle poursuivit son avancé. 

— Papa ? Insista-t-elle. 

— Tilda je n'ai pas le temps. 

— Alors peut être puis-je repasser plus tard, déclara Lysia.

En entendant cette voix, Bard se redressa vivement et resta quelques instants immobiles avant d'avancer. Lorsqu'il arriva à sa hauteur elle remarqua les larmes qui se pressaient dans ses yeux sous le coup de l'émotion. Le roi prit tendrement l'elfe dans ses bras. Le visage enfoui dans son cou, ses mains lui caressant les cheveux, il avait du mal à réaliser qu'elle était bien là.

— Je t'ai cru morte... Dit-il doucement. 

Elle s'écarta légèrement et fit glisser une main sur une de ses joues. Indirectement elle l’était ou l’avait été mais cela était du passé. 

— Après la bataille je t'ai cherché dans toute la ville, imaginant le pire. C'est un messager de ton père qui m'a informé de ton état. 

— Désolée pour le retard. 

Bard eut un petit rire et dévora sa princesse des yeux avant de capturer délicatement ses lèvres en un doux baiser d'amour. Tilda toute contente reparti, laissant le couple se retrouver. Bard expliqua ce que son peuple et lui avaient fait après la bataille. Et annonça que le nouveau roi sous la montagne leur avait accordé leur part sur l'or, leur permettant de commencer une nouvelle vie et cette vie, elle allait en faire partit.

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