Le commencement

Chapitre 5 : Une douce nuit

4498 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 20/07/2021 16:35

Chapitre 5 : Une douce nuit.



Je ne suis vraiment pas de la meilleure humeur le lendemain matin… Je me réveille après le départ des coureurs, ce qui n’arrive jamais. Et rien que ça, ça me fout le moral à terre. Je n’ai pas pu voir Minho… et cette frustration me serre la poitrine comme un étau. Je vais devoir attendre ce soir pour espérer le retrouver… et cette attente me rend fou. Je passe la journée dans les jardins avec les Scarleurs, en évitant soigneusement Alby et Gally. Après tout ce qu’il s’est passé hier… tout ce que j’ai vu… je veux juste la paix, juste un peu d’air. Peut-être que c’est égoïste, mais si je ne pense pas à ma santé mentale maintenant, je vais m’effondrer. Je suis fragile, je le sais, et la dépression me guette toujours, comme une ombre dans mon esprit. 

Le soir arrive enfin. Après une après-midi de travail, je me poste près de la salle des cartes et j’attends. Une heure. Peut-être plus. Mon cœur tape vite dès que la porte bouge. Puis les coureurs sortent un à un… sauf lui. Je me précipite presque vers Ben.

  • Hey Ben, Minho ne sort pas ?
  • Non, il est encore sur les plans. Il nous a dit qu’on pouvait aller se reposer.
  • D’accord…

Je fixe la porte, incapable de détacher mes yeux. J’ai envie de le rejoindre. J’en crève d’envie. Mais j’hésite. Je ne sais même pas s’il veut me voir. Ben ajoute soudain, en souriant :

  • Il a de la chance, Minho.
  • Pardon ?
  • Je veux dire… il a de la chance de t’avoir. Je rougis malgré moi.
  • Tu penses… ?
  • Évidemment. Il tient énormément à toi. Il pense qu’à toi, Newt.

Ses mots réchauffent mon ventre d’un coup, comme une lumière. Et puis Ben s’en va, et moi je n’ai plus qu’un désir : courir vers Minho. Je pousse la porte de la salle des cartes. Il est là, penché sur la table, concentré, les épaules tendues.

  • C’est moi, dis-je en refermant derrière moi. Je te dérange ? 
  • À ton avis. Sa voix tombe, glaciale...

Le choc me traverse. Tout de suite, je sens que quelque chose cloche, quelque chose de grave. Son ton, sa posture, son regard même pas levé vers moi… il m’en veut. Bien plus que je ne l’imaginais. Peut-être pense-t-il que je l’ai laissé tomber hier. Peut-être croit-il que je ne tiens plus à lui… Je m’avance doucement.

  • J’aimerais te parler, si tu veux bien.
  • J’ai pas de temps à perdre. Son mépris me gifle mais je tends quand-même la main vers lui.
  • Minho, s’il te plaît…
  • Ferme-la, Newt.

Il me dépasse en me bousculant de l’épaule. Un dégoût glacé me traverse : ce n’est pas lui. Pas mon Minho. Pas celui qui rit contre ma peau, pas celui qui me serre la nuit… Je craque. Je me place devant la porte et je la bloque…

  • Tu fous quoi ?!

Il s’avance d’un pas brusque, les épaules contractées, la mâchoire serrée au point que ses muscles tremblent sous la peau. Ses yeux lancent des éclairs sombres, pleins d’une colère que je ne comprends pas. Il respire vite, trop vite, comme si chaque bouffée d’air l'écorché. Je sens mon estomac se tordre mais je tiens bon, les mains légèrement tremblantes sur la poignée de la porte.

  • Je veux qu’on parle.

Ma voix se casse presque. Je sens la chaleur me monter dans le ventre, un mélange de peur et de détermination. Mes doigts blanchissent tant je serre la poignée derrière moi pour ne pas reculer.

  • J’ai rien à te dire !

Il jette la phrase comme une gifle, sa tête se tournant brusquement sur le côté, comme s’il refusait même de me regarder plus longtemps. Ses narines se dilatent, son torse se soulève, tendu à l’extrême.

  • Moi si ! Tu as juste à m’écouter !

Je fais un pas vers lui malgré le battement frénétique de mon cœur. J’ai l’impression que ma poitrine va exploser. Mes jambes tremblent mais je tiens, parce que je refuse de le laisser filer sans comprendre.

  • Je m’en balance ! Bouge-toi !

Il claque presque des dents en disant ça, ses poings serrés si fort que ses phalanges deviennent blanches. Il s’approche de moi avec une brusquerie qui m’arrache un frisson, ses sourcils froncés d’une frustration qui ressemble presque à de la douleur.

  • Non !

Le mot me sort de la bouche comme un souffle, mais un souffle solide, enraciné. Je m’arc-boute contre la porte, positionné droit devant lui, même si mes entrailles se resserrent. Même si une partie de moi tremble à l’idée qu’il me touche encore ou qu’il m’abandonne là, dans cette rage que je ne comprends pas. Il se met à crier, à serrer les poings, les yeux brûlants d’une colère blessée. Une colère qui me transperce… parce que derrière je vois surtout de la peur. La peur que je l'ai abandonné. La peur que je ne l’aime plus… Mais il ne dit rien. Il ne m’explique rien. Il m’enferme dehors. Et ça me tue…

  • Bouge, Newt ! hurle-t-il.
  • C’est pas parce que tu cries plus fort que je vais t’obéir ! crie-je aussi, la voix tremblante d’émotion.
  • PUTAIN, CASSE-TOI !

Il frappe dans une malle avec toute la rage qu’il retient depuis des heures. Je sursaute mais je reste. Je refuse de lâcher. Je veux comprendre. Je veux nous sauver.

  • Minho… si je ne suis pas venu hier, c’est parce que…
  • Je sais pourquoi ! me coupe-t-il, toujours agressif. Je cligne des yeux surpris.
  • Ah… bah… alors… pourquoi tu m’en veux ? 

Je ne comprends plus rien. Rien ne s’emboîte. Tout me glisse entre les doigts. Son regard s’assombrit encore.

  • Tu me demandes vraiment pourquoi ?! T’es tordu, toi !

La phrase me transperce. Je sens mon cœur tomber d’un coup, lourd, douloureux.

  • Minho… ? Pourquoi tu… ? Je ne comprends vraiment pas. Je suis perdu. Et ça me fait mal, si mal…
  • BOUGE-TOI MAINTENANT !
  • Non !

Alors il craque lui aussi. Il me saisit par les épaules et me pousse violemment. Trop violemment. Je perds l’équilibre. Ma tête heurte la table dans un bruit sourd. Tout tourne autour de moi. Je reste figé. Choqué. Les yeux grands ouverts… Minho… il m’a poussé. Il m’a poussé vraiment…. Je sens quelque chose de chaud couler le long de ma nuque. Je porte ma main, la retire… du rouge. Et c’est seulement quand il voit ça que Minho se précipite vers moi, son visage soudain déformé par la panique, par la peur de m’avoir fait mal. Par la peur, peut-être, de m’avoir perdu pour de bon… 

  • Newt, ça va ?!!

Il tend la main vers la mienne, hésitant, tremblant… mais je la repousse aussitôt, d’un geste sec, presque violent.

  • Ne me touche pas… ! crie-je, la voix brisée par la colère et le choc.

Je tremble encore, mes doigts crispés contre le sol, la douleur pulsant dans ma nuque comme un tambour.

  • Je… je… voulais pas te faire mal… Je… je l’ai pas fait exprès… balbutie-t-il, complètement perdu, les mains suspendues entre nous, comme s’il ne savait plus quoi faire d’elles.
  • Mais tu l’as fait… murmure-je, et mes larmes coulent d’elles-mêmes, brûlantes sur mes joues. Je ne cherche même pas à les essuyer.
  • Newt… pardon…! Je t’en supplie…

Il tente encore une fois de m’aider à me relever, mais je me dégage de lui comme si sa peau me brûlait. Je me redresse seul, vacillant, et c’est dans un souffle étranglé que les mots jaillissent.

  • Entre Alby qui me ment… et toi qui me pousse… je ne sais vraiment pas ce que je fous ici…!

Mes épaules se secouent malgré moi. Tout me semble trop lourd, trop violent, trop injuste.

  • Pardonne-moi… C’était un accident, j’te jure… Newt… Il tend ses mains vers moi, mais je recule d’un pas, le cœur au bord de l’explosion.
  • Tu veux savoir, Minho ? Je m’en fous…! Le geste est là ! Ma voix se brise. Je pensais pas que tu pourrais m’en vouloir pour ça…! Je l’ai pas fait exprès d’être malade et de rater ton putain de rendez-vous…!
  • Quoi ? fait-il, décontenancé, comme s’il ne comprenait plus rien.
  • C’est toi le tordu, Minho…! Tu ne vaux pas mieux que Jessy…! lâche-je, avant de tourner les talons et de partir en courant, les larmes brouillent ma vision.

Je sors de la salle des cartes comme un animal blessé, le souffle secoué par la rage. La tristesse disparaît derrière une colère sourde qui m’étouffe. Je sens le sang tiède couler dans ma nuque, glisser dans mon col, tacher mon t-shirt. Je traverse le Bloc d’un pas rapide, ignorant les regards choqués. J’arrive enfin chez les Medjacks, la tête bourdonnante. Clint me fait asseoir et nettoie la plaie sans un mot. Le contact du tissu imbibé d’alcool me fait grimacer, mais je serre les dents Évidemment, Alby débarque quelques minutes plus tard, l’air affolé.

  • Newt, tu vas bien ?! Qu’est-ce qu’il s’est passé ?! Il se précipite vers moi, attrape ma main entre les siennes comme si j’étais en train de mourir. Je retire ma main d’un geste vif, presque agressif.
  • Rien. Je suis juste tombé.
  • Vraiment ? demande-t-il, surpris par mon ton glacé.
  • Oui.
  • Newt, tu mens pas pour couvrir quelqu’un…?
  • Je ne mens pas.
  • J’y crois pas une seule seconde, dit le Maton en se redressant, le regard sombre.
  • Moi non plus, ajoute Clint.
  • Pourtant c’est vrai, répéte-je, la mâchoire serrée. Alby se penche vers moi, cherchant mon regard. Je détourne les yeux aussitôt.
  • Newt, si quelqu’un t’a blessé, tu dois le dire.
  • Fiche-moi la paix, Alby. Je suis fatigué… souffle-je, épuisé, nerveusement et physiquement.

Un silence lourd tombe. Je sens leurs regards sur moi, étonnés, déstabilisés. Mais je n’ai plus l’énergie. Plus la force de faire semblant.

  • Très bien, Newt. Repose-toi. On se voit demain, conclut Alby en se retirant, comprenant enfin qu’il doit reculer.

Clint fini de bander ma blessure sans un mot. Le tissu serre un peu, mais au moins ça s’arrête de saigner. Je retourne dans ma chambre, seul, vidé. Quand je me glisse dans mon lit, l’odeur du sang séché flotte encore autour de moi. Et c’est là, dans l’obscurité oppressante, que mes larmes reviennent, silencieuses, incontrôlables. Je me recroqueville contre mon oreiller. Mon cœur se serre, lourd et douloureux. Je repense à Minho.  À son regard quand il m’a poussé. À son regard quand il m’a vu tomber. Et l’idée que lui et moi, c’est peut-être fini … me déchire de l’intérieur…



Après presque une heure à dépérir dans ma chambre, étendu sur mon lit, les yeux perdus dans le vide, j’entends peu à peu les bruits du Bloc s’éteindre. Les pas se dispersent, les voix se taisent, les lits du dortoir principal grincent un à un. Puis les lumières s’éteignent dans un souffle. Je reste immobile, vidé, incapable de penser. Juste ce poids dans ma poitrine qui refuse de partir.  Mais la poignée tourne soudain. La porte claque doucement contre le mur. Minho entre sans frapper, sans même marquer la moindre hésitation.

  • Minho… ? souffle-je, surpris, en me redressant.

La lueur qui filtre entre les planches éclaire son visage… et mon souffle se coupe. Un large bleu violacé barre son menton. Sa peau dorée est marquée d’une ombre sombre, comme un coup reçu avec force. Il semble épuisé, nerveux, tendu jusqu’aux épaules.

  • Il faut que je te parle, dit-il sans même m’accorder le temps de me lever.

Il m’attrape fermement par le bras, pas brutalement, mais avec une urgence incontrôlable, et m’entraîne hors de ma chambre. Son odeur, un mélange de sueur séchée et de terre encore tiède, me frôle quand il me tire avec lui. Nous arrivons à la salle des cartes. Il referme la porte derrière nous d’un geste sec. Je croise les bras instinctivement, tentant de masquer le tremblement de mes mains.

  • Tu vas me dire ce qu’il se passe… ? grogné-je, la mâchoire serrée.
  • Il faut que je te parle sérieusement, répond-il d’une voix grave, qui résonne dans la pièce silencieuse.

Je m’assois sur la table ronde, les bras toujours croisés, le regard dur. Je lui en veux. Et il le voit très bien. Minho s’approche d’un pas vif, encerclant mon corps de ses bras posés de part et d’autre de moi sur la table. Il plonge son regard noir dans le mien. Ses pupilles tremblent. Il respire vite.

  • D’abord, sache que je n’ai jamais voulu te faire du mal, déclare-t-il avec une détermination brûlante. Je baisse un instant les yeux vers son menton meurtri.
  • Qu’est-ce que tu as au visage… ? demande-je froidement, ignorant volontairement ses excuses.
  • Newt, écoute… Il inspire profondément. Si j’étais en colère après toi, c’est parce que je pensais que tu avais couché avec Alby et passé la nuit entière avec lui… Je me fige, abasourdi.
  • Quoi ? Pourquoi tu pensais ça… ?
  • C’est ce qu’il m’a dit. Il fait un pas en arrière, comme honteux, puis se met à marcher nerveusement dans la pièce. Hier soir, quand je suis revenu du Labyrinthe, je m’attendais à te voir près de la salle des cartes. Comme toujours. Sa voix tremble légèrement. Mais tu n’étais pas là. Je me suis dit que tu étais juste occupé. J’ai attendu. Longtemps… Et quand je ne t’ai pas vu arriver, je suis parti te chercher. Et je suis tombé sur Alby. Il m’a affirmé que tu étais dans son pieu. Que tu dormais avec lui. Il relève les yeux vers moi. Et comme ta chambre était vide… je l’ai cru. Et ça m’a rendu fou.

Je cligne des yeux, un frisson glacé me traverse la colonne vertébrale…

  • Pardon… ? murmuré-je, la gorge serrée.

Minho frappe violemment la table de sa paume. La lumière vacille.

  • Alby a menti…! grogne-t-il. Il a menti parce qu’il est jaloux de nous ! Et qu'il sait très bien ce qui se passe entre nous ! 

Je reste là, bouche ouverte, trop choqué pour réagir… J’entends mon propre cœur battre entre mes tempes. Minho reprend, la voix vibrante :

  • Quand tu m’as dit que tu étais malade… j’ai parlé à Fry. Et il m’a dit la vérité. Tout. Alors je suis allé voir cet enfoiré. Pour lui dire ce que je pensais de ses mensonges… Je me relève d’un coup.
  • Quoi…? Tu l’as frappé ?! Il passe sa main sur son bleu.
  • Ouais. Et lui aussi m’a frappé.
  • Mais t’es fou ! m’exclamé-je, terrifié. Tu peux être banni pour ça !
  • Qu’il essaye, crache Minho. Il serait banni avec moi.
  • Minho… Je pose ma main sur sa joue meurtrie. Sa peau est chaude… Tendue. Il ferme les yeux sous mon contact. Je n’arrive pas à croire ce que tu me dis…
  • C’est vrai pourtant, répond-il doucement, posant sa main sur la mienne pour la maintenir contre sa joue. Et je suis désolé de t’avoir poussé. Je… je ne voulais pas te faire tomber. Je baisse les yeux, blessé.
  • Tu dis ça… mais t’as quand même été capable de me blesser.
  • C’était un accident stupide… Je m’en veux tellement, Newt. Il s’approche encore, presque tremblant. Je ne pensais pas que tu tomberais.
  • Tu sais très bien que depuis ma chute dans le Labyrinthe, ma jambe est fragile… dis-je, la voix sèche.
  • Je sais. Ses yeux se noient dans les miens. Je suis désolé… mais je détourne la tête.
  • Ça ne change rien à ton comportement. Tu t’es encore énervé sur moi…

Il prend soudain mon visage entre ses mains, doucement mais avec une intensité brûlante.

  • C’est parce que je t’aime trop…! souffle-t-il, sa voix brisée par l’émotion. Je suis dépassé par mes sentiments pour toi… Pardonne-moi…

Je cesse de respirer… L’air disparaît d’un coup. Mes yeux s’écarquillent. Il… il l’a dit. Il vient de le dire… Je t’aime. Un simple mot, mais il pulvérise toute ma colère. Toute ma douleur… Je tremble de joie...

  • Tu… tu le penses vraiment… ? souffle-je, la gorge nouée. Et Minho me regarde comme si j'étais la seule lumière dans ce Bloc…
  • Oui, Newt. Je t’aime.

Sa voix est à la fois tendre et déchirée. Comme s’il avait attendu toute sa vie pour le dire… Mon cœur se serre violemment. Mes yeux brûlent….

  • Minho… murmure-je en posant mes deux mains sur ses joues. 

Je le tire vers moi. Son souffle caresse mes lèvres. Sa peau est chaude sous mes doigts. Et je dépose mes lèvres sur les siennes… Un baiser lent, langoureux, chargé de tout : le manque, la peur, l’amour, le soulagement… Un baiser qui me traverse tout entier, comme si je respirais de nouveau pour la première fois… 

L’air de la salle des cartes devient soudain plus chaud, chargé de nos souffles et de l’odeur mêlée du bois et de notre propre chaleur. Minho me tire doucement contre lui, et je frissonne dès que sa main effleure ma taille. Nos lèvres se retrouvent, avides et tendres, explorant la familiarité de l’autre avec une douceur qui fait vibrer chaque fibre de mon corps. Je ferme les yeux, me laissant aller à la sécurité qu’il dégage malgré la tempête d’émotions qui nous entoure. Sa main glisse le long de mon bras, puis sur mon dos, me rapprochant de lui avec une délicatesse qui contraste avec la force de son étreinte. Je sens son souffle chaud sur ma peau, et mon cœur s’emballe, battant au rythme du sien. Chaque frôlement, chaque contact déclenche un frisson qui remonte le long de ma colonne vertébrale, et je m’agrippe instinctivement à lui, comme pour m’ancrer dans ce moment.

Nous nous séparons à peine pour respirer, nos yeux se cherchent, se lisent. Les lueurs des bougies dansent sur son visage, révélant une tendresse inhabituelle, presque vulnérable. Je sens mes joues s’échauffer, et un sourire timide se glisse sur mes lèvres alors qu’il effleure ma joue avec ses doigts, doucement, comme s’il craignait de me briser. Je m’assieds sur la table de bois, et il se penche vers moi, nos corps si proches qu’il me semble pouvoir sentir chacun de ses battements de cœur. Je frissonne encore, non pas de froid, mais de l’intensité de sa présence, de la manière dont ses mains caressent mon dos, glissant sur ma peau avec une tendresse qui me laisse sans souffle. Nos lèvres se rejoignent de nouveau, plus longuement cette fois, et je me laisse tomber en arrière sur la table, frissonnant au contact du bois froid sous moi et de sa chaleur contre mon torse. Il s’incline sur moi, glissant entre mes jambes, et je sens chaque geste, chaque caresse devenir une promesse silencieuse, un langage secret entre nos corps. Je passe mes mains dans ses cheveux, tirant doucement sur les mèches brunes, tandis qu’il embrasse mon cou avec une délicatesse infinie, avant de descendre pour lécher mes tétons... Je ferme les yeux, me laissant envahir par le vertige de la proximité, par la sécurité et la force qu’il m’offre en même temps. Ses mains descendent sur mes épaules, puis sur mes bras, et enfin mes hanches, me tenant fermement sans jamais me brusquer. Avec toute sa force et sa masculinité, il me pénètre avec douceur puis intensité. Je le sens frissonner en moi, et un souffle commun s’échappe de nos lèvres. Nos cœurs battent à l’unisson, et je me perds dans la chaleur de ses yeux, dans le goût doux de ses lèvres, dans la tension fragile et tendre qui nous unit. Chaque contact, chaque mouvement de rein, devient une explosion silencieuse de sensations, chaque caresse un murmure d’amour. Minho s’allonge sur la table avec moi et je me blottis contre lui, nos fronts se touchant, nos respirations se mêlant. Je passe mes bras autour de son cou, et il me serre contre lui, m’enveloppant dans une étreinte où je me sens entier et protégé. Nos mains explorent doucement, s’entrelacent, caressent les contours de nos corps avec une passion douce et infinie. Le temps s’étire, suspendu à chaque souffle, à chaque frisson partagé. Nous restons ainsi, proches et intimes, jusqu’à ce que nos souffles ralentissent, nos cœurs se calment, et que la chaleur de nos corps nous enveloppe dans une tendresse apaisante. Nous nous laissons simplement être, enlacés, savourant chaque instant de ce lien unique qui nous unit, où chaque frisson, chaque sourire et chaque souffle devient une déclaration silencieuse de notre amour.

Après cet instant intense, nous restons blottis l’un contre l’autre, nos corps encore chauds et enlacés, respirant au même rythme. Je me recule légèrement pour plonger mon regard dans celui de Minho, le cœur encore battant de frénésie et de douceur.

  • Minho… soufflé-je, ma voix tremblante de l’émotion et du soulagement. Tu penses quoi de ce qu’on vient de faire… ? Il cligne des yeux, surpris, et un sourire malicieux se dessine sur ses lèvres. 
  • Comment ça ?  Je détourne le regard, les joues brûlantes. 
  • Je veux dire… c’était bien ?  Il approche son visage du mien, déposant un baiser chaud sur mon cou, et son souffle me fait frissonner. 
  • Oh oui… c’était grave bien. 

Son sourire s’élargit alors qu’il me serre un peu plus contre lui, comme s’il voulait me protéger et m’absorber tout entier. Je prends une inspiration, un mélange de gêne et de curiosité. 

  • Non… je veux dire… tu penses qu’on a bien fait de le faire… ? De commencer à…  ma voix se fait hésitante, … être ensemble comme ça ? 

Minho fronce légèrement les sourcils, surpris, mais ses yeux ne quittent pas les miens. 

  • Pourquoi tu poses cette question ? 
  • Bah… on est deux hommes… murmuré-je, rouge de timidité. Il secoue doucement la tête et laisse échapper un petit rire. 
  • Et alors ? On s’en fiche, Newt. Puis de toute façon, ici… on n’a pas le choix, on est que des hommes au Bloc. Mon cœur se serre un instant. 
  • Donc tu le fais avec moi parce que tu n’as pas le choix ? 

Ses mains viennent instinctivement sur mes hanches, me tirant contre lui, et je sens toute la chaleur de son corps m’envelopper. 

  • Non… c’est pas ce que j’ai dit. Je veux dire… ce n’est pas comme si on l’avait… Mais si je l’avais… Il me regarde droit dans les yeux, et ses mains glissent encore plus fermement sur mes hanches, … je te choisirais quand même toi. 

Mes joues brûlent et un sourire timide éclaire mon visage. 

  • Vraiment… ? 
  • Évidemment. Je t’aime, Newt… souffle-t-il, sa voix profonde vibrante d’émotion et de sincérité. Je passe mes mains sur ses épaules, le cœur battant, incapable de retenir ma gêne et ma tendresse. 
  • Minho…  murmuré-je, la voix tremblante.  Je t’aime aussi… 

Il ne dit rien, mais ses yeux brillent de désir et de chaleur. Dans un mouvement impulsif, il scelle sa bouche contre la mienne, un baiser fougueux et tendre à la fois, me faisant fondre contre lui. Chaque pression de ses lèvres sur les miennes me tire un frisson et réveille tous mes sens. Je romps l’échange un instant, essoufflé, et je murmure : 

  • Je veux refaire… 

Il fronce les sourcils et un sourire éclaire son visage avant qu’il ne murmure à son tour, la voix grave et chaude : 

  • Moi aussi… je veux te garder contre moi toute la nuit. 

Je soupire, le corps vibrant, le souffle court, et mes mains cherchent les siennes pour m’ancrer à lui.

  • Vas-y, Minho… 

Il s’incline, me plaque doucement contre la table et s’allonge au-dessus de moi. Le bois froid sous mes jambes contraste avec la chaleur de son corps, et chaque contact de sa peau contre la mienne me fait frissonner. Ses yeux me cherchent, ses mains glissent sur mes hanches et mon dos, me serrant contre lui avec une intensité douce et passionnée. 

  • J’aimerais vraiment qu’on puisse se retrouver plus souvent…  murmure-t-il, la voix presque étouffée par le désir et l’émotion. Je lui souris, mon souffle encore irrégulier. 
  • Moi aussi… j’aimerais.

Il se penche, déposant un baiser sur mon front, puis sur ma joue, et ses lèvres frôlent les miennes à chaque mouvement.

  • Promis ?
  • Promis… réponds-je, et je me serre contre lui, laissant la chaleur de nos corps et la douceur de cet instant s’imprégner de nous, suspendus dans le temps, seuls au monde, enveloppés dans l’intensité de notre amour et de notre complicité.


A suivre...!


Prochain chapitre : Une mise au point.



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