Te repousser pour mieux t'aimer

Chapitre 15 : Chapitre 14 : Sentiments contradictoires.

3544 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 07/12/2020 00:06

Chapitre 14 :

Sentiments contradictoires.


Les sentiments sont quelques choses de paradoxal, de bizarre. Prenons l'exemple des montagnes russes. Avant de monter dedans, vous ressentez toujours ce mélange d'excitation et de peur mêlées. Comment peut-on avoir envie de quelque chose qui nous fait peur ? Et comment cette peur peut être mêlée à de l'excitation ? On peut aussi parler de l'amour et de la haine. Deux sentiments tellement différents qu'on ne peut pas les imaginer aller ensemble et pourtant, on peut aimer une personne autant qu'on la déteste.


Mes sentiments pour Tristan sont, eux aussi, paradoxaux. Et parfois douloureux. Moi, la fille indépendante qui se voyait partir dans l'école dont elle rêvait n'arrive plus à imaginer sa vie sans un homme. Et pourtant, en y pensant bien, je n'arrive pas non plus à imaginer ma vie avec lui. En fait, quand je pense au futur, je ne vois… rien. Mais ça a quelque chose de rassurant en étant aussi effrayant. D'un côté, je préfère ignorer les horreurs qu'il risque de m'arriver — oui, je sais, je suis très optimiste — mais en même temps, ne pas savoir où je serai dans un an me fiche la trouille.


Vous vous demandez sûrement pourquoi tout ce blabla philosophique sur les sentiments ? Eh bien, j'hésite très sérieusement à laisser parler ma colère non redescendue et à ne pas aller à ce foutu d'entraînement ou à agir en adulte et aller à ce foutu d'entraînement pour en finir une bonne fois pour toute avec celui qui me rend complètement chèvre.


Finalement, je me décide à y aller et d'être gentille. Je me contenterai de le castrer.


Hyper sympa, c'est sûr.


Ben quoi ? C'est lui qui a commencé d'abord !


Tu es d'une immaturité parfois, c'est désolant.


Je soupire en prenant le chemin de l'entraînement. Quand j'arrive, Tristan est encore avec son oiseau qui piaffe comme d’habitude en me voyant.


— Oh toi, tu la fermes, je grommelle alors que mon prof du jour se lève sans me regarder.


Bon, apparemment, il est toujours de mauvaise humeur. À moins qu'il n'ait la gueule de bois. Si c'est le cas, bien fait pour lui, quelle idée de boire autant. Je prends l'épée alors qu'il en fait de même et on se met en position. Le premier coup qu'il me donne et que je réussis — heureusement et miraculeusement — à parer me prouve qu'il n'a pas la gueule de bois mais qu'il est vraiment et toujours énervé. Il donne un autre coup que j'esquive de justesse. Ses coups deviennent de plus en plus forts, si bien que je n'arrive pas à attaquer, trop occupée à parer, esquiver et souffrir d'une crampe au bras. Je finis par craquer quand son épée passe à ça — imaginez mes deux doigts montrant deux centimètres de distance — de mon visage.


— Non mais ça ne va pas, je hurle en balançant mon épée à terre et en essayant de reprendre mon souffle. Tu vas me dire ce qu'il t'arrive ?


— Je monte d'un niveau pour l'entraînement voilà tout, réplique-t-il d'une voix indifférente.


— Non mais pincez moi je rêve, je grommelle. Tu débarques dans ma chambre complètement beurré, tu me fais une crise pour une raison complètement débile et tu fais la gueule ? Non mais faut consulter mon grand, je m'emporte alors que la colère est sur le point de lui exploser à la figure si je ne me calme pas.


— Je ne fais pas la gueule, j'ai juste décidé qu'il fallait augmenter le rythme.


— Au risque de me défigurer ?


— Quelqu'un semble s'en être chargé avant moi.


— Pardon ?! je fais, totalement outrée. Mon visage soi-disant défiguré n'a pas semblé te déplaire jusque-là !


— L'attrait de la nouveauté rien de plus, fait-il sans jamais me regarder. De plus, cela n'a pas semblé de te déplaire. Tu es même venue me chercher toi-même à plusieurs reprises, non ?


— Une des plus grandes erreurs de ma vie, je crache alors que je sens le seau d'eau que Tristan utilise pour se rafraîchir après l’entraînement trembler. Tu n'es finalement qu'un sale enfoiré.


— Ce n'est pas faute de ne pas t'avoir prévenue…


Il ne me regarde toujours pas et ça m'énerve plus que de raison. Il a le droit de crier, d'être sarcastique, de me faire mal mais, il n'a pas le droit de jouer la carte de l'indifférence et d'ignorer mon regard.


— Est-ce que tu vas te décider à me regarder, je hurle de frustration et de colère alors que le seau explose littéralement et que l'eau nous éclabousse.


C'est un cauchemar, un simple cauchemar. Je ne peux pas avoir perdu le contrôle de cette façon pour lui. Et le pire, c'est qu'il l'a remarqué — oui, bon, vous allez me dire, un seau qui explose, ça se remarque, c'est sûr. Il tourne lentement la tête vers moi — une véritable scène de film d'horreur — et me regarde, complètement abasourdi alors que je dois avoir blanchi au-delà de l'imaginable — il est vraiment temps que j'apprenne à contrôler ce truc.


— C'était quoi ça ? demande-t-il lentement en plissant les yeux — mon expression en passant.


— Quoi ? je demande en essayant de garder un semblant d'innocence mais c'est raté car je suis bien trop paniquée.


— Tu as…, commence-t-il sans trouver les mots.


— J'ai quoi ? je fais semblant de m'agacer en me reprenant.


Il fait un geste vague vers le seau explosé, toujours ébahi. Bon, je pourrais lui dire la vérité mais je n'ai pas envie de finir brûlée. La décision est donc vite prise.


— Tu n'es tout de même pas en train d'insinuer que c'est moi qui ai fait exploser ce seau ? je m'offusque. Je ne l'ai même pas touché.


Il continue de me fixer avec méfiance et il est clair qu'il se pose pas mal de questions. Je me trouve horrible de lui mentir comme ça et de l'accuser en retournant la faute sur lui pour me protéger mais, je n'ai pas vraiment le choix.


— Alors là c'est le bouquet, je crache en étouffant la vague de culpabilité. Non mais vraiment, tu as décidé de me rendre folle ou quoi ? D'abord tes réactions quand on s'est rencontré, plus que bizarres, mais sur lesquelles je n'ai pas posé de questions parce que je me suis dit que tu avais tes raisons. Ensuite, ta jalousie complètement stupide et irrationnelle parce que, avouons-le, être jaloux d'Eric est la chose la plus absurde que tu aurais pu faire jusqu'à présent. Et maintenant ça. À croire que tu ne sais plus quoi inventer.


— Je ne suis pas jaloux, réplique-t-il en fronçant les sourcils.


Sur le coup, je reste figée. Bon, il faut l'avouer, une bonne partie de mon discours est vrai. Il fait tout pour me rendre dingue. Et lui, il ne retient que la partie où… Je vais le tuer, je le jure.


— Alors toi, tout ce que tu trouves à dire c'est « Je ne suis pas jaloux ». Il y a des fois, je me demande vraiment ce que je peux te trouver. Ou plutôt ce que j'ai pu te trouver.


— C'est pourtant simple, raille-t-il. Depuis ton arrivée ici, j'ai été le seul à ne pas te couver. À te traiter normalement. À ne pas toujours regarder à ce que tu te nourrisses, à accourir à chaque hurlement que tu as poussé chaque nuit.


Je l'écoute attentivement et me rends compte que oui, c'est ce qui m'a attirée. Du moins au début. Il n'a jamais cherché à être délicat avec moi. J'ai l'impression d'être normale, comme si rien ne s'était passé alors qu'avec les autres… ils ont beau faire des efforts, ils ne peuvent pas cacher leur inquiétude et surtout... leur pitié. Un sentiment qui me remplit d'horreur et de colère. Un sentiment qui s'estompe lorsque je suis avec Tristan parce qu'il est comme mon retour à la « normale ». C'est aussi ce que je ressens avec Eric, ce qui me prouve que ce n'est qu'au début que mon attirance venait de là. Aujourd'hui, il y a bien plus mais je ne saurais dire quoi. Et je ne veux pas le savoir tout comme je ne veux pas qu'il le sache.


Un soupire sort de sa bouche alors qu'il se passe une main sur le visage avant de parler.


— Je vais te dire une bonne chose Enora. J'ai autre chose à faire en ce moment que de m'occuper de toi…


Je ressens comme un coup dans la poitrine et une envie irrépressible de fondre en larmes me prend mais je serre les dents pour les retenir.


— Tu as eu des moments difficiles, je peux le comprendre contrairement à ce que tout le monde semble penser mais tu n'es pas la seule et, finalement, je ne peux peut-être pas gérer ça…


Et un autre coup, plus douloureux, plu vicieux suivi d'une voix atroce qui me murmure qu'il ne veut pas de moi, que je suis trop compliquée pour lui.


— Je me suis bien amusé mais maintenant… On s'entend assez bien dans l'ensemble, reprend-t-il alors que je n'arrive plus à le regarder. On devrait peut-être se contenter de ça.


Je me mords l'intérieur de la joue en acquiesçant. Je tourne ensuite les talons et pars.


Après tout, ce n'est pas la fin du monde, ce n'est pas non plus la pire chose qui me soit arrivée ici. Ce n'est pas non plus une vraie rupture, on n'était pas vraiment ensemble alors pas de quoi se prendre la tête. Je n'ai plus qu'à continuer comme avant mais sans lui. Ce n'est pas un grand vide.


Non, ce n'est pas la fin du monde.


Sur ces convictions auxquelles je ne crois qu'à moitié, je me dirige directement chez Vanora. Je n'ai pas transpiré puisque l’entraînement s'est fini légèrement en avance et je n'ai surtout pas faim.


Le reste de la journée se déroule normalement, je ne pense pas à Tristan et arrive presque à me convaincre que ce n'est effectivement pas grand-chose. Numéro dix — faut vraiment trouver un prénom à cet enfant — me tient pas mal occupée et je comprends mieux les dires de ma mère selon lesquels on n'a pas le temps de déprimer quand on a des enfants. Et puis, celui-ci est un vrai rayon de soleil.


Au soir, je pars travailler à la taverne. Je sers une table quand je sens une présence derrière moi. Je vais paniquer quand je reconnais l'odeur de la personne.


— N'y pense même pas Eric, je réplique en me tournant vers ce dernier.


— Comment…, commence-t-il en fronçant les sourcils.


— Une des choses que tu ne sauras jamais, je plaisante alors qu'il lève les yeux au ciel.


— Alors bonne journée, demande-t-il.


— Heu… pas vraiment, j'avoue en baissant la tête et en allant redéposer la carafe au « bar ». Et toi ?


— Comment ça pas vraiment ? s'inquiète-t-il.


Au moment où je vais répondre Arthur et ses chevaliers arrivent et prennent place. Mes yeux tombent d'eux-mêmes sur Tristan qui semble tout faire pour ne pas me regarder. Un « Oh » de la bouche d'Eric, signe qu'il a suivi mon regard et a plus ou moins compris. Il ne pose pas plus de questions et je l'en remercie. Il sait quand se taire.


Au lieu de quoi, il me tient compagnie pendant que je travaille et Vanora s'occupe de son homme et ses amis. Je ris légèrement d'une bêtise d'Eric quand la blonde que j'ai remballée mes premiers jours ici débarque et s'assied avec les chevaliers. Encore une fois, elle est entre Lancelot et Tristan. Elle se rapproche de ce dernier, ce qui ne semble pas le déranger puisqu'il ne la repousse pas. Je me mords durement la lèvre en essayant de reprendre ma respiration. Ce n'est rien, il n'est rien.


Qui essayes-tu de convaincre ? Parce que moi, je n'arrive pas y croire.


J'ignore la voix et reprend mon travail là où je l'ai laissé tout en jetant des regards à la table interdite. La situation semble tendue ou, tout du moins, pour les autres qui regardent Tristan et blondie puissance trois — et oui je sais que je suis blonde — se faire les yeux doux… enfin, c'est surtout blondie qui fait les yeux doux, Tristan la laisse juste faire en l'encourageant de temps à autre. Je remarque la main de la blonde que je vais massacrer sur la cuisse de l'homme que je vais… je ne sais pas encore ce que je vais lui faire mais ça va faire mal.


Le coup de grâce est quand — vers la fin de la soirée — je les vois se lever tous les deux et s'en aller sous le regard perplexe, curieux et un peu en colère des chevaliers. Bon, au moins, c'est clair. Il s'est bien amusé et maintenant que je l'ennuie, il est passé à autre chose. Je regarde d'un regard vide la sortie qu'ils ont prise tous les deux en essayant de rester impassible. J'y arrive par miracle et finis mon travail en sentant le regard des chevaliers, de Vanora et Eric sur moi.

Un fois fini, je pars sans dire au revoir à personne. Je rentre et quand j'arrive devant les quartiers de Tristan, poussée par du masochisme pur, je m'arrête et écoute. Les bruits à l'intérieur ne laissent aucun doute sur ce qui s'y passe et la douleur me serrant la poitrine est presque insupportable. Et la révélation vient d'elle-même sans que je ne puisse rien y faire. Je l'aime. J'ai beau avoir tout fait pour que ça n'arrive pas, les sentiments sont là. Je n'ai plus qu'à faire en sorte d'être la seule à le savoir.


J'entre dans mes quartiers et me couche dans un état second. Évidemment, les cauchemars sont là, violents, plus que d'habitude. Une chose, change. Tristan est là et assiste à mon calvaire sans broncher, j'ai beau l'appeler, le supplier, il ne bouge pas, gardant une expression impassible. Je me réveille en me sentant légèrement secouée. Je n'ai pas peur, je sais que c'est Dagonet. Je m'assieds et me prends la tête dans les mains. Il ne bouge pas, restant près de moi. Une idée me vient et je relève la tête.


— On peut échanger nos chambres s'il te plaît ? je le supplie presque.


Il fronce les sourcils, cherchant certainement ce revirement quand un éclair de compréhension traverse ses iris et qu'il regarde le mur me séparant de Tristan. Je veux mettre le plus de distance entre lui et moi.


— Bien, acquiesce Dag alors que je soupire de soulagement. Mais nous partons dans deux jours alors…


— Comment ça ? je m'exclame.


— Je croyais que tu étais au courant. Il se trouve que des Pictes se sont trop rapprochés d'un village important et il faut que l'on intervienne.


— Un village important ?


— Oui, c'est de ce village que proviennent principalement nos vivres.


— Je pensais que ça venait d'ici, je confie en fronçant les sourcils. Quand tu dis « il faut qu'on intervienne », tu veux dire ?


— Les éloigner quelle que soit la manière.


— Je vois… et moi ?


— …


— Vous n'allez pas me laisser seule ? je m'insurge.


— Tu n'es pas seule Enora. Il y a Vanora et aussi Eric.


— Mais…


— Si tu as des protestations, tu dois en référer à Arthur, m'interrompt-il. Je ne suis que le messager.


Je soupire et me lève.


— Où vas-tu ? me demande-t-il.


— Dans mes nouveaux quartiers, je réplique en haussant les épaules. Je reprendrai toutes mes affaires demain.


Il sourit et lève les yeux au ciel avant que son expression ne devienne grave.


— Il s'en voudra rapidement, me dit-il. Ce qu'il a fait cette nuit, je veux dire.


— J'en doute mais une chose est sûre… moi je lui en veux.


Je m'en vais sans d'autre cérémonie et me couche dans mon nouveau lit. Oui, je lui en veux. Pas d'avoir couché avec cette fille car même si ça me fait mal, il en a totalement le droit. Non, je lui en veux pour son manque de discrétion, pour l'avoir fait juste devant moi. Comme s'il voulait vraiment me faire mal.


Je m'endors pour de bon pour le reste de la nuit. Je me réveille tôt mais décide de ne pas aller à l'entraînement. Je n'ai pas envie de le voir et je sais qu'il ne me trouvera pas ici puisque j'ai changé de chambre. J'attends un moment, puis, quand je sais que les chevaliers sont tous réunis, je me lève, me prépare et vais à leur rencontre. Ils sont en train de discuter et je les entends parler de leur nouvelle mission. Ils s'arrêtent quand je suis devant eux et me regardent, interrogateur. Enfin, sauf Tristan…


— Je t'ai attendue ce matin, encore une fois, rage-t-il. Et quand je suis venu te chercher, tu n'étais pas là…


— Je veux changer d'entraîneur, je le coupe en regardant Arthur.


Il y a un silence tendu, on pourrait entendre une mouche voler. Puis Arthur se décide à parler.


— Bien que je pense que ce ne serait pas une bonne idée, tu as certainement tes raisons alors, je te trouverai quelqu'un d'autre.


— Bien j'accepterai n'importe qui d'autre. Autre chose : pourquoi vous me laissez en arrière ?


— Crois-moi Enora, tu n'es pas prête pour ça, m'assure-t-il alors que je fais la moue. Je sais que je ne pourrai pas te retenir bien longtemps enfermée ici mais aujourd'hui, tu n'es pas prête.


— D'accord, je soupire, vaincue et lasse de me battre. Bon ben, je vous laisse.


Je pars sans jeter de regard à Tristan, mais je sens quelqu'un me suivre et je me doute de qui c'est. Je ne me tourne pas pour autant et continue d'avancer. C'est une bonne chose finalement d'avoir mis fin à cette mascarade.


Je ne suis peut-être pas faite pour aimer de cette manière et surtout, je ne suis pas faite pour être aimée.


Pov Tristan


La colère gronde en moi. Elle n'a pas le droit de s'éloigner de cette manière. Enfin si, je sais qu'elle en a le droit et c'est même ce que j'ai voulu mais, cela n'empêche guère que j'en suis contrarié. Je la suis mais elle ne s'arrête pas alors que la tension de ses épaules prouve qu'elle sait que je suis là. J'accélère et la tire par le bras pour la faire se tourner vers moi. Elle lève ses yeux indéfinissables vers moi. Pour la première fois, ils sont vides, vides de tout.


— Tu veux quelque chose ? demande-t-elle.


— Une explication, je réplique froidement.


— Sur quoi ? J'ai juste envie de nouveauté, tu devrais comprendre non ? fait-elle d'une voix faussement attristée et pleine de sous-entendus avant de partir.


Enora. Cette fille est étrange, il n'y a aucun doute et je mentirais en disant que ce n'est pas ça qui m'a attiré vers elle au début. Ça, ainsi que sa beauté. Elle est belle sans vraiment sans rendre compte. Elle a un sacré caractère, ce qui peut m'amuser mais aussi m'exaspérer. Oui, au début, ce n'était vraiment que de l'amusement et une attirance plus forte que moi. J'ai essayé de résister mais tout me ramenait vers elle sans que je ne puisse rien y faire. J'ai perdu le contrôle et je déteste ça.


Les gens m'indiffèrent, la mort aussi. Je n'ai jamais eu peur de mourir ou de perdre quelqu'un, mais elle est arrivée et j'ai commencé à avoir peur. Mais au-delà de la peur qu'elle meure, j'ai eu peur qu'elle me repousse. Moi, j'ai eu peur d'être repoussé par une femme. Encore. J'ai aussi eu peur de la voir préférer cet Eric à moi. Je me suis trouvé pathétique surtout qu'elle ne semblait même pas s'en apercevoir. Elle le voit comme un ami, dit-elle mais sait-elle comment lui la voit ? A-t-elle vu ses regards ? Sûrement que non, autrement, elle aurait compris. Mais comme elle ne voyait rien et que j'étais de plus en plus pathétique, j'ai décidé de mettre fin à tout ça avant de tuer ce garçon. Elle semble y tenir, après tout.


Je lui ai fait du mal et d'un côté j'en suis satisfait car elle m'a fait mal aussi sans le savoir, même si ça me tue de l'avouer. Elle n'avait pas le droit d'entrer dans ma vie de la sorte et de tout bouleverser alors que je n'avais rien demandé.


Nous partons demain et je compte sur cette mission pour pouvoir me défouler un peu. Tuer quelques Pictes ne pourra que me faire du bien.


***

Merci à BakApple pour sa correction

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