Te repousser pour mieux t'aimer

Chapitre 17 : Chapitre 16 : Galahad et ses pantalons

3534 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 19/12/2020 18:32

Chapitre 16 :

Galahad et les pantalons.


Je me réveille sans pour autant ouvrir les yeux. Des bras me serrent de manière possessive contre un torse musclé et je reconnais sans aucune hésitation le corps de Tristan. Des images de ce qui s'est passé hier me reviennent en tête et j'en rougis presque. Je ne sais décidément pas ce qui m'a pris de lui sauter dessus comme ça. Pas qu'il ait semblé s'en plaindre ce pervers, au contraire, mais bon. Ce n'est pas vraiment moi mais… je ne regrette pas. Je ne me suis jamais sentie aussi complète et en sécurité qu'avec lui. Sa froideur, son impassibilité, tout a disparu au moment même où nos lèvres se sont touchées. Il a été d'une telle tendresse, d'une telle douceur tout en conservant une telle force… Je crois que je l'aime encore plus. 


Mais, au fond de moi, une petite voix me rappelle qu'il a tout de même couché avec une autre et ce, juste sous mon nez. Et qu'il pourrait ne pas hésiter une seule seconde à recommencer si l'on se disputait de nouveau. Je soupire car, c'est vrai, je le sais.


Mon ventre gronde, me rappelant que je n'ai pas mangé beaucoup ces derniers jours. Je jette un coup d'œil en me tordant le cou à Tristan et remarque qu'il dort toujours –en passant, il n'a jamais été aussi beau. Je glisse sur le côté délicatement pour ne pas le réveiller alors que son bras se retire de ma poitrine, je commence à me lever et… me retrouve dans ma position initial par le bras de Tristan qui n'a pas supporté que je me barre. Ben voyons, même dans son sommeil il est possessif maintenant… ça va être joyeux. Note que j'aime ça plus que je ne le laisse paraître.


J'arrive à me libérer au troisième essai. Je me rhabille et sors en faisant le moins de bruit possible. Je ferme la porte délicatement en soupirant, il faut que je trouve de quoi me nourrir ou je fais un massacre.


Je mange rapidement et sors prendre un peu l'air. Je vois les chevaliers, m'arrête, penche la tête sur le côté et me décide finalement à aller près d'eux. Une fois arrivée, Bors me fait un énorme sourire.


— Te revoilà, s'exclame-t-il gaiement en me faisant une tape dans le dos.


— Tu es d'une telle délicatesse Bors, je grommèle.


— Je sais, réplique-t-il avec un grand sourire.


— Enora, fais la voix d'Eric.


Je me tourne vers lui avec un sourire. Tristan a beau dire, j'aime beaucoup Eric, c'est quelqu'un de bien et c'est mon ami. Je me fiche de comment se comportent les gens ici, je me contente d'être moi et je serai son amie à ma manière. La nuit dernière n'a rien changé de ce côté-là, j'espère que Tristan comprendra.


— Eric, comment vas-tu ? je lui demande en lui faisant la bise.


— Très bien et…, commence-t-il avant de froncer les sourcils et de regarder mon cou.


— Quoi ? je demande en mettant ma main sur mon cou.


Tous les regards se retournent sur celui-ci et Lancelot qui est en train de boire s'étouffe. Je commence vraiment à me demander ce qui leur prend quand Gauvain me fait un sourire taquin et me demande :


— Qu'as-tu fais cette nuit ?


— Ben… heu… j'ai dormi, je bégaye en rougissant.


— Permet nous d'en douter vu ce que Tristan a laissé dans ton cou, raille Galahad.


J'écarquille les yeux en me rappelant les dents de Tristan dans mon cou alors qu'il étouffait son gémissement. Oh, le con, il a laissé une marque. Mais…


— Pourquoi Tristan ? je demande en plissant des yeux.


— Je passais par là quand je t'ai vue entrer, réplique Galahad en haussant les épaules. Il était temps que tu te décides à aller le voir d'ailleurs.


Je lui lance un regard noir et réfléchis à un moyen de me venger du fait qu'il parle beaucoup trop quand une conversation sur lui et ses éternelles jupettes me revient en tête. Un sourire sadique traverse mon visage alors que je me tourne vers Eric qui regarde droit devant lui.


— Tu peux venir avec moi s'il te plait ? je lui demande en l'entraînant sans lui laisser le temps de répondre.


Je nous éloigne et me tourne pour lui expliquer mon plan quand j'intercepte un regard bizarre de lui.


— Tout va bien ? je lui demande en fronçant les sourcils.


— Parfaitement bien, soupire-t-il.


Je le regarde un instant avant de hausser les épaules.


— Bien, je vais avoir besoin de toi… ou plutôt de tes pantalons, je dis avec grand sourire alors que ses yeux s'écarquillent au possible.


— Mais… qu'est-ce que tu prépares encore ? demande-t-il, soupçonneux.


Je lui explique que mon but est d'obliger Galahad à mettre un pantalon et ce à n'importe quel prix, et je lui explique comment je compte faire.


— Mais pourquoi moi ? demande-t-il finalement.


— Et bien tu es le seul en qui j'ai vraiment confiance pour ce genre de mission. De plus, Bors est trop massif et mon but n'est pas que Galahad passe son temps à remonter son pantalon pour ne pas le perdre, j'explique en le suppliant du regard.


— … d'accord, souffle-t-il en levant les yeux au ciel.


— Youpi, je m'écrie en lui sautant dans les bras. Allez viens, la phase une est pour maintenant.


Je l'entraîne jusqu'aux quartiers de Galahad que je connais grâce à la visite guidée d'Arthur. Je le laisse devant la porte pour qu'il fasse le guet et rentre. Je fouille la chambre et ramasse tout ce qui ressemble à une jupe. Une fois fait, je passe la tête par la porte et sors.


— Où vas-tu mettre tout ça ? demande Eric.


— Où toi tu vas les mettre, je précise. Le premier endroit où il viendra voir, c'est dans ma chambre, toi il n'y pensera jamais, j'explique.


— Et je voudrais qu'il n'ait jamais à y penser, grimace-t-il.


— Oh je vois, je fais avec un petit sourire moqueur. En fait, tu as peur.


— Quoi ? Non !


— Alors prouve-le, je réplique en lui tendant les habits.


— Tu es vraiment la pire des manipulatrices, soupire-t-il en les prenant tout de même. Bon, et après ? demande-t-il.


— On va chez toi et tu me donnes un pantalon. J'irai ensuite le mettre dans sa chambre pendant qu'il se lave pour reprendre ce qu'il portait avant…


— Ce n'est pas convenable Enora, me sermonne-t-il alors que je plisse les yeux.


— Je me fiche un peu de ce qui est convenable ou pas ici, je grommèle en croisant les bras, boudeuse. Ce que je veux c'est que mon plan marche et si je mets les pantalons maintenant dans la chambre sans reprendre les jupes qu'il a sur lui en ce moment, il se contentera de les remettre.


Il ouvre la bouche pour continuer de protester mais je le menace du regard et il se tait. Brave garçon. J'entends du bruit dans le couloir et je commence à paniquer comme une gosse prise en faute. J'attrape la main d'Eric et commence à courir le plus vite possible en riant. Il me dépasse rapidement et c'est lui qui finit par me tirer jusque dehors, nous continuons de courir un moment avant de nous arrêter pour respirer.


— Tu es pire qu'une enfant, dit difficilement Eric en souriant. Mais j'adore ça, confie-t-il ensuite alors que je souris grandement.


Je l'attends ensuite le temps qu'il aille chercher la phase deux de mon plan. On se retrouve et attendons un peu. D'après ce que je sais, Galahad part toujours se laver avant d'aller à la taverne – une vraie fille ce mec, je vous jure – donc, je dois attendre ce moment pour aller échanger les vêtements. Ce ne sera pas facile mais, j'ai presque l'impression d'être rentrée à la maison et d'essayer de faire porter des talons à Évangeline avec ce plan foireux.


L'heure venue et alors qu'Eric me répète que ce que je m'apprête à faire est plus qu'inconvenable, je nous dirige vers les quartiers de Galahad. Je reste au tournant et passe ma tête juste au moment où celui-ci entre. J'ai un sens du timing vraiment unique – moi la grosse tête ? Pas du tout voyons. Eric grommèle toujours derrière moi mais je n'écoute pas, j'attends un certain temps avant de décider que je peux y aller et attrape mes armes avant d'entrer discrètement. Je passe juste ma tête et entre. Je fouille la pièce du regard et trouve ce que je cherchais rapidement. Dans un coin, il y a une sorte de paravent, derrière une sorte de… baignoire ? Soit. Et un homme dedans, Galahad qui… Oh. Mon. Dieu. Il chante. Oui, il chante vraiment même si je ne comprends rien de ce qu'il raconte et qu'on dirait qu'on égorge un cochon ! Je manque de m'étouffer et plaque une main sur ma bouche pour retenir le rire qui menace de sortir. Je me reprends en voyant ses habits devant le paravent. Ça va être risqué.


Je me mets à quatre pattes et rampe discrètement jusqu'à l'endroit tout en essayant de ne pas céder à l'hilarité. J'arrive devant, prends ses vêtements et les remplace par ceux d'Eric et rampe en arrière jusqu'à la porte. J'ouvre la porte et me relève en sortant rapidement mais, toujours discrètement. Je retourne près de mon complice et n'y tenant plus… j'explose de rire, me tenant les côtes et lâchant tout au sol. Eric me regarde, abasourdi avant de secouer la tête.


— Cette fille a définitivement perdu l'esprit, soupire-t-il.


— Allez viens, je hoquette en prenant le chemin de la sortie. Faut que j'aille travailler moi.


On se sépare là et je retourne à la taverne en me demandant si Galahad va oser s'y rendre. Une fois arrivée à la taverne, mes gestes sont presque mécaniques. Je commence par la table du fond gauche et tourne jusqu'à arriver à celle du fond droit. Je sais quoi faire et les boisons ne sont pas vraiment diversifiées, donc les commandes sont faciles à retenir. Il faut surtout ne pas trop tarder à retourner à chaque table pour les resservir. Il faut dire que la plupart des hommes venant ici boivent presque jusqu'au coma. J'ai deux fois plus de travail car Vanora avait besoin de se reposer un peu. La pauvre, elle est enceinte de plus ou moins sept mois maintenant.


Au bout d'un certain temps, des mains se mettent sur mes yeux et je me crispe, prête à me retourner et à donner un bon coup de pied bien placer à l'abruti qui me bloque la vue quand une voix de fausset que je reconnaîtrais n'importe où même déformée retentit :


— Devine qui c'est ?


— Bors si tu ne me lâche pas maintenant, ça va faire très mal, je grommèle.


— Comment as-tu su ? boude-t-il alors que je me tourne vers lui. J'ai pourtant bien transformé ma voix.


— Ah bon tu as transformé ta voix ? je fais semblant de m'étonner. Je n'ai noté aucune différence pourtant, j'ajoute en lui faisant un grand sourire innocent.


— Touché, sourit Gauvain.


— Allez vous asseoir j'arrive, je souffle.


Je croise le regard de Tristan que j'ai vainement tenté d'éviter, rougis et me détourne. Je ne sais pas trop me comporter avec lui. Est-ce que je dois faire comme si rien ne s'était passé ? Attendre qu'il fasse le premier pas ?


Tu risques d'attendre longtemps mais, ça semble être la solution la moins dangereuse pour notre fierté.


Il y a des jours, j'ai vraiment l'impression d'être schizophrène. Enfin, tout ça pour dire que je ne sais pas trop quoi faire et je vais donc me contenter d'être moi-même et de penser à ça plus tard. Et oui, je sais que je fuis encore une fois mais moi et les sentiments… On n'est pas copains. Je les sers, remarquant l'absence de Galahad. Je le leur dis mais, ils ne sont pas plus informés que moi. Je me retourne pour continuer mon travail quand une voix furieuse m'interpelle. Je me retourne et me mords les lèvres pour ne pas rire. Galahad est finalement venu et en pantalon. Oui, vous avez bien lu, il a mis le pantalon, les miracles existent, je pourrais peut-être me remettre à prier finalement. Et il est vraiment pas mal comme ça.


— Oui ? je demande avec toute l'innocence que j'ai en réserve – vu ma tête et la sienne, ce n'est pas gagné.


— Ne joue pas à l'innocente avec moi, je sais que c'est toi.


— Je ne comprends pas, je fais en feignant l'incompréhension.


—Tu es la seule ici capable de… ça, s'écrie-t-il en montrant ses jambes couvertes de tissus.


— Gal, je feins la surprise. Tu as mis un pantalon, tu as abandonné les jupettes finalement ? Je suis fière de toi, je réplique faussement émue.


— C'est plutôt pas mal, essaye Bors en se retenant – très mal – de rire.


— Parce que tu crois que j'ai mis ça avec mon consentement ?


— Tu ne vas pas me faire croire que c'est la gamine… Enora, se reprend-t-il à mon regard noir, qui t'as forcé à mettre ça.


— Pas dans le sens où tu l'entends mais, je n'ai plus de vêtements dans mes quartiers et les habits que j'ai retirés pour me laver se sont volatilisés pour laisser place à… ça.


— Tu es en train d'insinuer que, moi, j'aurais volé tes vêtements et que, en plus, je serais venue subtiliser tes affaires pendant que tu te lavais ? je m'écrie faussement outrée et surtout follement amusée. Mais enfin, ce serait vraiment inconvenable !


Ma fausse innocence ne trompe personne si ce n'est Arthur. Lancelot et Gauvain me regardent avec suspicion. Dagonet a l'air exaspéré mais amusé et me lance un regard qu'il veut sûrement désapprobateur. Bors semble sur le point de s'écrouler de rire à tout instant. Eric, qui est arrivé pendant notre conversation, s'est assis sur une chaise et se prend la tête entre les mains, complètement excédé. Et Tristan… je dirais sans aucune certitude qu'il est amusé mais, c'est difficile à dire avec lui.


— Galahad, intervient Arthur. Si elle dit que ce n'est pas elle…


— Tu ne la crois tout de même pas ? s'offusque celui-ci.


— Je ne vois pas pourquoi elle aurait fait ça, se justifie-t-il en partant alors qu'un sourire satisfait menace d'apparaître sur mon visage.


Galahad marmonne dans sa barbe alors que je m'apprête à partir mais, bien décidé à l'embêter jusqu'au bout, je lance :


— Au fait, tu as une voix hors du commun.


Il rougit – une première – alors que cette fois Bors se tord de rire, tapant du poing sur la table.


— Va rejoindre Vanora, râle-t-il.


— Je pense pas que ce soit une bonne idée, grimace-t-il en reprenant tout d'un coup son sérieux. Elle n'est vraiment pas de bonne humeur en ce moment. Elle serait capable de me faire nettoyer la maison.


Je me retiens de lui dire que ce sont justes ses hormones qui la travaillent. Il n'aurait pas compris et j'aurais eu l'air encore plus bizarre que je ne le suis déjà à leurs yeux. Je me contente donc de lever les yeux au ciel et de partir pour de bon, laissant Galahad bouder, sachant très bien qu'il ne m'en voudra pas longtemps.


Le reste de la soirée se passe sans problème. Galahad a même l'air de se faire facilement à son nouvel accoutrement. J'évite Tristan comme je peux, toujours incertaine quant au comportement à avoir face à lui. Il est tellement imprévisible. Une fois le travail terminé et la taverne vide, je pars. J'arrive à ma chambre rapidement, ouvre la porte, entre et referme. Je détache mes cheveux en soupirant, les secouant alors que mes boucles indomptable s'éparpillent dans mon dos.


— J'adore quand tu fais ça, chuchote la voix de Tristan alors que ces bras m'encerclent par derrière.


J'ai un léger sursaut mais sa voix à suffit à me calmer. Je tourne vers lui en plissant des yeux.


— Et moi je déteste quand tu me prends par surprise, je grommèle.


Il arque un sourcil plein de sous-entendus alors que je me rends compte de ce que je viens de dire. Je rougis et bafouille mais ses lèvres viennent rapidement mettre fin à mes bégayements.


— Qu'est-ce que tu fais là ? je demande contre ses lèvres, essayant de me concentrer même si sa présence si près de moi me brouille l'esprit.


— Il me faut une raison particulière ? réplique-t-il en ne me laissant pas le temps de répondre. Je ne t'ai pas vue aujourd'hui et tu es partie tôt.


— Tu avais besoin de te reposer, je fais en haussant les épaules. Et pendant la journée, j'ai fait en sorte que Galahad s'habille comme un garçon, je termine avec sourire satisfait.


— J'avoue que cette petite scène était très distrayante, sourit-il (j'adore le voir sourire). Et où ont disparu ses affaires ?


— Chez Eric, je dis avant de me mordre la lèvre férocement en le sentant se tendre.


Et tu oses dire que Bors manque de délicatesse, raille ma conscience. On ne pouvait pas faire moins délicat que ça.


Oh, toi, sois gentille et ferme-là.


— Eric, articule-t-il lentement.


— Et bien oui, il m'a aidé, je tente.


— Ce qui veut dire que la journée tu l'as passée avec lui ?


— Oui… enfin plus ou moins.


— Tu as été chez lui ? demande-t-il toujours aussi tendu.


— Non, je réponds aussitôt et il semble se détendre un peu.


— Mais tu es resté seule avec lui longtemps, contre-t-il.


Je soupire en m'éloignant, le toisant alors qu'il fait de même.


— On dirait que tu cherches une excuse pour m'en vouloir, je rétorque en fronçant les sourcils. Non, tu sais quoi, on arrête ça maintenant, je soupire alors qu'il va encore protester. On vient juste de se réconcilier, on ne va pas encore se disputer au sujet de mon amitié avec Eric, j'explique en me rapprochant de lui avec un air de chien battu.


— Je déteste quand tu fais ça, soupire-t-il en se pinçant l'arête du nez.


— Quoi ? je fais avec innocence.


— Tu sais très bien de quoi je parle, répond-t-il en me regardant durement mais, je ne me laisse pas démonter et soutiens son regard. Bien, on arrête là, grommelle-t-il alors que je souris triomphalement.


Je l'embrasse et l'entraîne sur le lit ou je m'assieds en tailleur. Il se met en face de moi, s'appuyant nonchalamment sur le mur et je le dévisage, me demandant comment entrer dans le vif du sujet. Il hausse un sourcil interrogateur et je me décide enfin.


—Donc, tu ne comptes pas faire comme si rien ne s'était passé ? je demande avec méfiance.


— Il s'est passé quelque chose ? demande-t-il avec une fausse incompréhension.


Je lui balance un coussin et me fige.


— Je rêve ou tu viens de faire de l'humour ? je le taquine avec un petit sourire en coin.


— Tu as une mauvaise influence, admet-il.


—Tu n'as pas répondu, je souffle finalement.


— Si je voulais faire cela, je ne serais pas là.


— Pas faux mais, je préférais m'en assurer, je grimace. Tu es conscient que ce ne sera pas facile ? je lui demande tout de même.


Il acquiesce.


— Qu'on se disputera sûrement souvent et que ça ne voudra pas dire que tu devrais te taper la première blondasse peroxydée et sans aucune profondeur… Oublie, cette fille devait être plus profonde qu'une prostituée qui est en service depuis vingt ans, je grimace avec dégoût.


— Je n'ai pas tout compris mais, je suppose que je l'avais mérité, approuve-t-il.


— Ce n'est que le début, je fais avec un sourire sadique. Et surtout, je reprends, tu es conscient que ça ne veut pas dire qu'Eric n'est plus mon ami et que je ne changerai rien de mon comportement avec lui ?


— Tu ne limiteras même pas les contacts physiques ? tente-t-il.


— Tristan, je m'agace. Ce n'est pas comme s'il avait ses mains sur mon corps à chaque pas que je fais en sa compagnie. Et il ne pense pas à mal.


— C'est toi qui le dis et permet moi de te dire que tu es d'une grande naïveté de ce côté-là.


Je le menace du regard et il finit par acquiescer en marmonnant un : « Ce ne sera vraiment pas facile » mais je passe outre. Mon regard se verrouille au sien et une fois rassurée par sa sincérité, je fais un grand sourire et reprends :


— Maintenant le dernier point mais aussi le plus important : as-tu déjà entendu parler de la fidélité ?

***

Merci à BakApple pour la correction

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