Te repousser pour mieux t'aimer

Chapitre 22 : Chapitre 21 : Un verre trop rempli

3148 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/02/2021 20:53

Chapitre 21 :

Un verre trop rempli.



L'eau est froide mais me fait du bien, me lave, me purifie. Je n'arrive pas à émettre de pensées cohérentes.


Le silence est apaisant après tous ces cris, c'est reposant. Je fixe l'eau et me concentre un instant. Au bout d'une ou deux secondes – je m'améliore – une boule d'eau flotte devant moi, je la fais grossir, encore, encore un peu et… des bras passent autour de ma taille dans l'eau, me déconcentrant et faisant éclater la boule.


— Tu m'as déconcentrée, je le gronde en me laissant tout de même aller contre son corps.


— Comment fais-tu cela ? demande-t-il avec curiosité en posant un baiser dans mon cou.


— Je ne sais pas, j'avoue en fronçant les sourcils. C'est comme si les éléments répondaient à mes désirs. Ça demande beaucoup d'énergie et de concentration. Sûrement parce que j'ai toujours laissé mes émotions les guider au lieu d'apprendre à me contrôler.


— Comme avec le Saxon, demande-t-il alors que je me tends. J'ai vu son visage, ajoute-t-il.


— Oui, je réponds en serrant les mâchoires.


— J'ai entendu une partie de ce qu'il t'a dit, réplique-t-il en me serrant plus fort.


Je m'éloigne de lui en soupirant, baissant les yeux alors qu'il attend que je parle. Je soupire profondément en plongeant mes yeux dans les siens.


— Tu vois cette cicatrice ? je lui dis en lui montrant la marque de mon cou et il acquiesce. Quand j'étais là-bas, j'avais une sorte d'autoprotection. Quand ils me faisaient du mal, je me déconnectais de la réalité, comme si j'étais ailleurs. La plupart s'en fichait tant qu'ils pouvaient… Enfin soit. Mais ce Saxon, il ne le supportait pas, il aimait m'entendre crier, pleurer, supplier… Alors quand il sentait que je m'évadais, il m'entaillait juste là. Il a répété ce geste tellement de fois que la marque est imposée à jamais, comme une piqûre de rappel. Tu comprends maintenant ?


Tristan s'est crispé tout au long de mon récit. Au bout de quelques secondes, il m'attrape le bras et m'attire à lui avant de m'embrasser, passant une main dans mes cheveux mouillés.


— Comment te sens-tu ? demande-t-il finalement et je sais qu'il parle du Saxon que j'ai tué.


— Je ne sais pas trop, je souffle. Mal, je crois.


— Il méritait de mourir, répond-t-il avec force.


— Ce n'est parce que je l'ai tué que je me sens mal, j'avoue. Si encore je n'avais rien ressenti… Mais je me sens soulagée, Tristan. Comment peut-on être soulagé d'avoir tué quelqu'un ? Est-ce que ça fait de moi un monstre ?


— Non, dit-il en fronçant les sourcils. Tu ne seras jamais un monstre, pas pour moi.


Je pose mon front sur le sien, collant mon corps nu contre le sien. Je mets ensuite mon visage dans son cou et soupire de bien-être. Je ressens soudain le besoin de lui dire qu'il est important pour moi, que j'ai besoin de lui et que s'il me laissait… S'il me laissait ma vie redeviendrait dénuée de sens, de goût, dénuée de tout. Mais j'opte pour quelque chose de plus léger.


— Tristan ?


— Hum ?


— Je sais que tu trouveras ça sans aucun doute mièvre et que tu feras comme si tu n'avais rien entendu mais… Je me sens bien avec toi. Dans tes bras, j'ai l'impression que rien ne pourra m'arriver.


Il ne répond rien, comme je l'avais prédit, mais me serre plus fort contre lui alors que mes mains jouent avec ses cheveux à la base de sa nuque. Oui, il n'y a que dans ces moments-là que je me sens vraiment bien.


— Recommence, quémande-t-il en s'éloignant de moi et je sais tout de suite ce à quoi il fait référence.


— Tu es sérieux ? je m'étonne et il acquiesce. Bien mais alors, ne me déconcentre pas, je le préviens.


Je me concentre, mettant mes mains en coupe, j'attrape de l'eau. J'écarte ensuite mes mains mais l'eau reste suspendue dans l'air. Je la fais ensuite se séparer en des dizaines de petites bulles qui se baladent dans l'air et je les fais s'approcher de Tristan. Il s'éloigne au début mais ensuite, il tend une main hésitante, me faisant doucement sourire – un chevalier effrayé par des bulles d'eau, c'est assez risible – il en touche une, la faisant éclater. Je me sens fatiguée et ça se fait sentir car l'eau retourne d'où elle vient.


— Incroyable, souffle-t-il en regardant l'eau.


Je souris, soulagée qu'il ne hurle toujours pas à la sorcière et demande à me faire brûler vive. Sa réaction face à ce que je sais faire m'étonne toujours et je me demande s'il réagirait comme ça avec quelqu'un qui n'est pas moi. Je l'embrasse une dernière fois et dis :


— Il vaut mieux sortir maintenant, je commence à avoir froid.


Il sort en premier et me tend sa cape dans laquelle je me réfugie en sortant, tremblant un peu. Il me frictionne et pendant un moment, j'ai l'impression d'être une enfant qu'on essuie à la sortie du bain. Nous nous habillons finalement et rejoignons les autres en silence.


Quand nous retournons près des chevaliers, ils ne disent rien et agissent comme si rien ne s'était passé. J'ai juste droit à des regards plein de sous-entendus sur ce que Tristan et moi avons pu faire pendant autant de temps. Et le pire, c'est que pour une fois, on a rien fait justement. Je lève les yeux au ciel et vais m'asseoir un peu plus loin pour manger. Une fois fini, je regarde le ciel, encore une fois, les étoiles sont parfaitement visibles et je soupire. Ma main attrape, sans que j'en aie conscience, mon pendentif et le serre. C'est la seule et unique chose que j'ai emmenée avec moi dans mon voyage dans le temps, il me rappelle d'où je viens et maintient mon espoir de rentrer à la maison.


À cette pensée, mon regard dévie un peu sur Tristan dont le faucon est perché sur l'épaule et mon cœur se serre. Il me manquera mais je ne peux m'imaginer rester ici toute ma vie, ce n'est pas mon monde. Mais en même temps, lorsque je m'imagine rentrer à la maison, je n'arrive pas à savoir ce qui se passera. Est-ce que je reprendrai ma vie là où je l'ai laissée ? Est-ce que je me souviendrai de ce que j'ai vécu ici ? Serait-ce une bonne chose de s'en souvenir ? Cela ne m'empêcherait-il pas de vivre ? Je l'ignore et y penser me fait mal à la tête alors, je mets mes réflexions de côté.


— Tu y tiens beaucoup.


Je sursaute et me tourne vers Lancelot. Il fixe mon pendentif serré dans mon poing. Je le lâche en souriant doucement.


— Oui, c’est la seule chose qu’il me reste de chez moi, je confie. Il maintient aussi mon espoir d'y retourner et revoir ceux que j'aime.


— Je comprends, acquiesce-t-il en serrant quelque chose dans sa main.


Je remarque alors une figurine sculptée dans du bois attachée à une corde.


— Une femme ? je demande avec un sourire taquin.


— Ma sœur, me contredit-il avec mélancolie.


— Elle te manque ?


— Oui. Je me demande souvent ce qu'elle est devenue, si elle s'est mariée. Je le saurais bientôt, reprend-t-il avec plus d'enthousiasme. Dans quelques semaines, notre devoir envers Rome sera enfin terminé et je rentrerai.


Il y a tant de certitude dans ces paroles, tant d'espoir que je ne peux qu'espérer que ça se produise, qu'il retrouve les siens. Je lui prends la main et la presse doucement.


— Je l'espère pour toi, je souffle en lui souriant.


Il me sourit en retour et retourne auprès des autres.


Le voir si sérieux a quelque chose d'étrange. J'ai toujours vu Lancelot rire, faire des blagues vaseuses ou draguer mais, il n'a jamais été sérieux devant moi. J'ai l'impression d'avoir un homme nouveau face à moi et mon affection pour lui se retrouve agrandie. Je n'ai jamais été quelqu'un ayant des dizaines d'amis mais, je sais que quand j'aime une personne, je lui donne tout ce que j'ai. Je tiens ma capacité d'aimer de ma mère d'après ce qu'elle m'a dit. Elle m'a aussi dit que cette capacité d'aimer aussi fort mais de manière différente en fonction des personnes entraînait toujours beaucoup de souffrance. Mais pour le moment, aimer les chevaliers m'a plus aidée qu'autre chose. C'est le fait de les aimer qui m'a maintenu la tête hors de l'eau tout ce temps.


— Pas vrai, Enora ?


Toute à mes pensées, je n'ai pas suivi la conversation et je regarde donc Bors avec interrogation.


— Gauvain pense qu'aimer est un signe de faiblesse et moi je maintiens que non, explique-t-il. Et je voulais avoir l'avis d'une femme… Jeune femme.


J'ai un sourire ironique en remarquant que mes pensées ont en fait à peu près suivi la conversation et je réfléchis à ma réponse.


— Oui et non, je réponds finalement et ils me regardent tous avec un air sceptique. D'un certain côté, l'amour est bien une faiblesse ou plutôt, il peut rendre faible. Après tout, aimer une personne c'est lui donner l'occasion de vous briser, volontairement ou non. Quand vous aimez véritablement une personne et qu'elle disparaît ou vous blesse… Il n'est pas toujours possible de s'en remettre et dans ce cas, l'amour rend terriblement faible.


Je regarde les flammes du feu, me rendant compte combien mes paroles sont vraies. Puis, j'ajoute :


— Mais d'un autre côté, l'amour est une force et c'est ce qui nous rend humain. Sans notre capacité à aimer que sommes-nous ? C'est l'amour qui différencie l'humain du monstre. Un acte commis par amour est bien plus acceptable qu'un acte commis par profit personnel, du moins pour ma part. L'amour est ce qui fait tourner le monde. Il y a tellement d'horreurs commises, l'amour nous donne la force nécessaire pour les affronter. Une personne ayant vécu des atrocités sans nom, mais aimée, a plus de chance de se relever qu'une personne ayant vécu une seule atrocité se retrouvant seule au monde. Pour résumer, l'amour est une faiblesse qui rend fort tout homme sachant aimer en retour. De plus, j'ajoute, taquine, il faut bien que les femmes aiment les hommes pour supporter tout ce qu'elles supportent. Il en va donc de la survie de l'espèce humaine.


Ils sourient tous à ma dernière phrase. Enfin presque. Arthur et Lancelot échangent un regard plein de mélancolie, comme s'ils partageaient une tragédie. Ils ont toujours été proches mais, en les voyant comme ça, je me dis qu’ils sont liés par bien plus qu’une amitié. Bors, de son côté, s'offusque.


— Ce que VOUS supportez ? s'exclame-t-il. Et nous alors ?


— Je n'ai jamais dit que c'était facile pour vous, je rétorque. Je maintiens juste que nous avons plus de raisons de nous plaindre.


— Ah oui ? Et pourquoi ?


— Les hommes sont de gros bébés, je ricane. Ne fais pas cette tête Bors, tu réagis comme un enfant, je rigole devant sa mine outrée et les autres secouent la tête, amusés.


Le soir venu, le froid se répand, me faisant frissonner et je vais de moi-même chercher les bras de Tristan pour me réchauffer. Le connaissant, j'aurais dormi seule si je ne m'étais pas bougée. Il n'y a que dans ses bras que j'arrive à dormir sans cauchemars et après ce qui s'est passé aujourd'hui, je sais que j'en aurais besoin, je n'ai pas envie de me mettre à hurler dans mon sommeil devant les chevaliers.


***


— Enora, s'exclame Vanora en me serrant contre elle.


— Et moi c'est comme si je n'étais pas là, grommelle la voix de Bors.


— Si j'étais à sa place, le choix entre Enora et toi serait vite fait également, ricane Lancelot.


— Comment vas-tu ? me demande-t-elle sans leur prêter attention.


— Je suis entière, je souris doucement.


— Bien, je n'aurais donc pas le besoin de vous tuer toi et ses abrutis de chevaliers, dit-elle comme si elle se parlait à elle-même et je lève les yeux au ciel.


Elle me prend par la main sans plus prêter attention aux autres et m'entraîne avec elle, laissant derrière son homme qui râle de la voir l'ignorer de la sorte. Nous passons le reste de l'après-midi ensemble avec ses enfants à parler – numéro dix a été très content de me retrouver et je dois avouer qu'il m'a beaucoup manqué. Elle ne me demande pas comment s'est passé le combat, se contentant de savoir si je vais bien. Elle me raconte les dernières frasques de ses enfants et je ris avec elle. Je ne me suis même pas rendu compte de combien mon amie m'avait manqué.


Le soir venu, nous allons à la taverne, Bors voulant fêter le retour, comme à son habitude. Arthur est absent mais Dagonet m'informe qu'il arrivera un peu plus tard. Je m'assieds donc avec eux et Bors me sert un verre. Je le soupçonne franchement de vouloir me soûler, à chaque fois que mon verre se remplit, c'est à cause de lui. Et s'il est vide, c'est à cause de moi, je l'admets.


Au bout d'un moment, je sens que le breuvage commence à faire effet et me dis qu'un dernier verre ne me fera pas de mal et qu'après j'arrêterai. Seulement voilà : je pense que mon verre a décidé de ne plus se vider car je ne vois jamais arriver la fin de ce dernier et pourtant, je bois. Et finalement, je suis dans un état assez… Je pense que ça se passe de mot.


— Blondie, je crie en lui sautant dans les bras.


— Blondie ? répète-t-elle en grimaçant.


— Ben oui, je ris bêtement. Je sais pas comme tu t'appelles… D'ailleurs, comment tu t'appelles ?


— Félicie, répond-t-elle en fronçant les sourcils et je grimace.


— Mais c'est moche ! je m'exclame et j'entends des rires camouflés venant des chevaliers. On va te trouver un autre prénom, je décide.


— Ah oui, sourit-elle apparemment enthousiaste face à ma brillante idée.


— Oui. On va t'appeler… Enora. C'est génial ça !


— N'est-ce pas ton prénom ? s'enquit-elle.


— Justement, je te laisse l'honneur de le porter aussi.


— Voilà qui est très généreux de ta part.


— Je sais, je souris.


Je savais que mon idée lui plairait. Je n'ai que des bonnes idées… Enfin, si on retire celle de me proposer comme appât pour les Saxons, évidemment. J'aperçois une silhouette entrant dans la taverne que je reconnais directement et je lui saute dans les bras aussi en m'exclamant :


— Arthurius.


— C'est Artorius, Enora, me dit-il.


— Désolée papa, je balbutie en souriant.


— Tu…, commence-t-il en fronçant les sourcils. Enora aurais-tu bu ? demande-t-il avec méfiance.


Il y a un blanc, tout le monde attend la réponse d'Enora mais, elle ne vient pas. J'attrape donc son bras et lui dit :


— Et bien, réponds, Enora.


Arthur nous regarde tour à tour alors que ma nouvelle meilleure amie – je suis sûre que Vanora ne m'en voudra pas pour ce petit changement – ne semble pas savoir quoi dire. La pauvre, elle a peur de se faire engueuler, je crois.


— Je vois, soupire Arthur.


— Moi aussi mais, ce n’est pas sa faute, je la défends en la pointant du doigt, manquant de lui crever un œil au passage.


— Je parlais de toi, me contredit-il.


— Oooh, je fais. Juste un peu, je réponds alors en illustrant mon argument à l'aide de deux doigts.


— Un peu ? demande-t-il, sceptique.


— Ce n’est pas ma faute ! je m'écrie.


— Vraiment ? sourit-il.


— Ben non. J'avais beau boire, mon verre ne se vidait pas, j'explique. Et ma maman m'a toujours dit que ce n'était pas bien de ne pas vider son verre parce qu'après c'est du gaspillage parce qu'après on doit le jeter dans l'évier.


— Bors, fait la voix menaçante de l'homme de ma vie.


— Pas concerné, grommelle-t-il en regardant ailleurs – je le comprends, il peut faire peur mon homme même si, moi, je le trouve sexy dans ces moments-là.


— Tu étais à côté d'elle et ce n'est certainement pas moi qui aurais fait ça, contre-t-il.


— Mais elle aurait pu le faire elle-même, argumente l'autre.


— Alors ça c'est pas gentil, je m'écrie. Sale ours…


— Ses insultes sont moins recherchées dans cet état…


— … à la face de putois constipé.


— Tu disais ? raille Lancelot.


— Toi va rejoindre ton écureuil… Enfin, ton coup d'un soir, je me reprends en pointant vaguement la femme qu'il a draguée ce soir.


Seulement la personne concernée ne semble pas apprécier puisqu'elle nous fusille du regard et s'en va.


— Merci Enora, ronchonne-t-il.


— Mais de rien, je souris. Je n'ai fait que dire la vérité.


— On devrait la faire boire plus souvent, souffle une voix que j'identifie comme celle de Galahad.


— Parce que je dis la vérité ? je demande. Mais je peux dire plein de vérité. Par exemple, Bors ronfle.


— Pas vrai, s'exclame celui-ci.


— Et Galahad est amoureux d'une fille appelée Gertrude, je continue sans l'écouter.


— Quoi ? s'esclaffe Lancelot.


— D'où sors-tu ça ? balbutie le concerné.


Je m'approche de lui avec une mine désolée et lui dit avec compassion :


— Tu parles dans ton sommeil. Bien que là, c'était plus des gémissements.


Il rougit alors que les autres rigolent.


— On ne la fait plus boire, décide Galahad.


— Non, attends, l'interrompt Lancelot. Tu as quelque chose sur Gauvain ?


— Ben…, je réfléchis. Je l'ai vu embrasser la fille du forgeron à côté de chez Bors, une fois… Mais vu les positions, ils ont dû faire bien plus quand je suis partie, je glousse.


— Enora, se renfrogne-t-il.


— Ben quoi ? je demande avec étonnement.


— T'as pas fait ça ? bougonne Bors. Si son père est au courant, c'est moi qu'il tue !


Lancelot semble satisfait des vérités que j'énonce et je ne comprends pas pourquoi les autres ne sont pas contents. Je croyais qu'ils se racontaient tout ?


— Et sur Tristan ? demande finalement Lancelot.


Tristan se crispe alors que je le dévisage, cherchant ce que je sais. Puis, j'ai l'illumination. J'ai la vérité la plus vraie de toutes les vérités sur lui et je compte bien la dire.


— Mon Tristan est un dieu au lit, je confie en lui sautant dessus.


***

Merci à BakApple pour la correction

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