L'elfe Noire et la Communauté de l'Anneau

Chapitre 10 : Un choix de route

1130 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 15/02/2019 09:29

Ils n’affrontèrent finalement que la moitié du col. Très vite, ils se retrouvèrent bloqués par la neige et s’aperçurent que le fait que Saroumane déclenche des avalanches ne les aidait pas à progresser. Même les deux elfes, qui ne s’enfonçaient pas dans la neige grâce à leur légèreté, n’en menaient pas large. D’autant plus que Mithrandir semblait être impuissant face au magicien blanc. Après une énième avalanche – Eliana avait cessé de compter environ après la dixième – qui les enseveli à moitié, Gandalf décida de s’en remettre à la décision de Frodon. Continuer par le col ou passer par les mines de la Moria, comme le suggérait Gimli, qui était désormais appuyé par Boromir. Au grand dam d’Eliana, le porteur de l’anneau choisit de passer par les mines. Alors qu’ils rebroussaient chemin, la voix de Saroumane retentit de nouveau dans les airs, cette fois bien distincte pour tous.


« Tu ne pourras lui échapper éternellement, fille de Gaelin. Ton avenir est déjà tracé. Il te retrouvera où que tu sois. Profites, princesse d’Organda. Profites des derniers instants de liberté que tu vas vivre. Tes camarades ont décidés de passer par les mines. Tu sais ce qui t’attends avant. Tu n’échapperas pas à ton destin.»


Eliana frissonna. Mais le froid n’y était pour rien. Pour la première fois depuis très longtemps, elle avait peur. Et les regards étranges que lui jetaient certains membres de la Communauté ne l’aidaient pas. Finalement, Mithrandir s’approcha d’elle et, dans une étreinte presque paternelle, la prit dans ses bras.


« -Je suis désolé, belle enfant. Nous n’avons pas le choix. J’aurais préféré vous éviter cela mais je suppose que Saroumane s’y était préparé.

-Ce n’est rien Mithrandir. Je ne pouvais pas reculer éternellement. Peut-être était-il simplement temps que je fasse face à mon passé. »


Gandalf ne parut pas convaincu mais il n’insista pas. La princesse l’en remercia. Le magicien était le seul de la Communauté à connaître l’intégralité du lourd fardeau qu’elle portait sur ses épaules. Tandis qu’ils se remettaient en marche, la Nimrôl évita consciencieusement les regards inquiets d’Aragorn. Elle fit de même avec ceux beaucoup plus interrogatifs du prince de la Forêt Noire. Elle avait remarqué que depuis l’épisode des oiseaux, Legolas lui jetait de fréquents coups d’œil, comme si un simple regard pourrait l’aider à la comprendre.


Ils marchèrent encore pendant plusieurs heures. Frodon était tellement fatigué, notamment par l’attraction qu’exerçait l’anneau, qu’Eliana finit par lui proposer de monter sur Shaylan. Au grand étonnement de tous, le cheval se laissa faire docilement et Frodon pu ainsi prendre un peu de repos, laissant les rênes entre les mains de la princesse. Cette dernière était songeuse. Elle savait que Gandalf voulait se rapprocher le plus possible de la Moria avant la tombée de la nuit. La nuit sur les plaines étaient bien plus dangereuses que les journées. Les serviteurs de Sauron préféraient l’ombre pour accomplir leurs crimes. Malheureusement, la princesse savait pertinemment qu’ils n’atteindraient pas les mines ce jour-là. Au bout d’un certain temps, Mithrandir confirma ses suppositions.


«Nous sommes trop loin de la Moria pour l’atteindre ce soir. Je suis navré Eliana mais nous allons devoir faire halte avant. Cela nous permettra de nous reposer en sécurité au moins. »


Sans répondre, la princesse hocha la tête. Elle savait que cet arrêt était inévitable. Les Hobbits étaient épuisés et Gimli et Boromir n’étaient pas en meilleure forme. Ce dernier avait par contre encore la force de poser des questions visiblement.


« -Gandalf, quel est ce lieu dont vous faites référence sans le citer ? Cela semble grandement perturber dame Eliana et j’avoue que cela m’inquiète quelque peu. Qu’allons-nous y trouver ?

-Permettez-nous, seigneur Boromir, de ne pas répondre à vos questions. Vous saurez bien assez tôt ce qui nous attend et je n’ai nulle envie d’en parler. »


La réponse d’Eliana ne sembla pas satisfaire l’homme du Gondor mais il n’insista pas, au grand dam de Legolas, qui aurait lui aussi bien voulu savoir où ils allaient. Mais il faisait confiance à Mithrandir alors il ne dit rien.


Alors que le soleil se couchait, la Compagnie s’engagea dans un passage entre deux collines. Il était étroit et les membres devaient marcher en file indienne pour pouvoir progresser. Si Legolas était devant, Eliana, elle, avait préféré rester derrière. Son humeur s’assombrissait de minutes en minutes. Elle n’était pas prête. Elle ne voulait pas affronter cela. Elle ne pouvait pas. Aragorn devait sentir son trouble car il ne cessait de la regarder. Il finit par se placer derrière elle pour pouvoir lui parler sans être dérangé.


« -Que se passe-t-il Eliana ? Vous semblez tellement apeurée…

-Croyez-vous au destin Aragorn ?

-Je suppose que oui… Les paroles de Saroumane vous tracasse n’est-ce pas ? Il semblerait que vous ne nous ayez pas tout dit.

-Je suis navrée Aragorn. Mais il est des choses que l’on préfère garder pour soi. Ne m’en veuillez pas. Plus que n’importe qui dans cette communauté, je suppose que vous pouvez comprendre la peur d’une héritière sans royaume et qui porte un lourd fardeau sur elle. »


L’héritier d’Isildur hocha la tête en signe de compréhension. Effectivement il connaissait cela mieux que quiconque pour le vivre lui-même. Il aurait voulu ajouter quelque chose pour lui redonner un semblant de sourire mais il n’en eu pas le temps. Le reste de la Communauté s’était arrêté devant le spectacle qui s’offrait à eux. Le passage prenait fin. Et devant eux se trouvait les ruines d’une cité sur lesquelles la nature reprenait ses droits. Les membres de la Communauté s’attendaient à tout sauf découvrir cette merveille. Ils en restaient sans voix. Gimli se reprit le premier.


« Par ma barbe ! Je n’avais jamais entendu parler de ruines sur la route de la Moria. Où sommes-nous Gandalf ? »

A la stupéfaction de tous, ce ne fut pas le magicien qui répondit, mais la princesse Nimrôl. Sa voix était éteinte, presque brisée.


« Dans le royaume déchu des elfes. Dans mon royaume. Voici Organda. »

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