Un Peuple Oublié

Chapitre 12 : Chapitre 11 _ Le Château d'Or de Meduseld

3503 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/06/2020 15:31

Sur le dos de leurs montures, le petit groupe galopait vers Edoras, trop épuisé pour converser entre eux.

Il leur fallut attendre le lendemain pour apercevoir enfin la cité, dressée au sommet de ce qui semblait être une colline, dans un paysage plat à perte de vue.

-Edoras, et le château d'or de Meduseld. C'est là que réside Theoden, le Roi du Rohan, dont l'esprit a été vaincu. L'emprise de Saroumane sur le roi Theoden est maintenant très forte.

Gimli avait réussi à dormir un peu pendant la nuit, accroché à Legolas, et semblait de meilleure humeur que la veille.

-Prenez garde à ce que vous dites, nous ne sommes pas les bienvenus.


Avant même qu'ils ne passent les portes de la ville, un des drapeaux tomba à leurs pieds, emporté par le vent. Les villageois qui étaient dehors les regardaient passer devant eux, l'air sombre. Pas un bruit ne semblait vouloir troubler ce silence pesant.

-Et bien, c'est plus gai dans un cimetière.

Naé sourit à la remarque de Gimli. Elle s'était imaginée que la fatigue lui avait ôté son sens de l'humour, et fut ravie de voir qu'elle s'était trompée.

Il fallait avouer que les deux là s'entendaient à merveille.

Toujours prêt à taquiner l'elfe, et la rudesse de Gimli se mariait bien avec l'esprit sarcastique de Naé. Ils se faisaient mutuellement rire à chaque idiotie.

Plus le temps passait, et plus c'était flagrant pour ceux qui les entouraient. Flagrant, et quelques fois épuisant...


Ils montèrent doucement les marches qui menaient jusqu'au château, et furent accueillis par un petit groupe de soldat en armes.

L'elleth put sentir leur surprise lorsqu'ils la virent enfin de près. Sans doute n'avaient-ils pas l'habitude de voir une femme voyager au milieu d'un groupe d'hommes, et encore moins une femme armée.

-Vous ne pouvez pas voir le Roi Theoden ainsi armé, Gandalf MasisonGrise. Par ordre de Grima Langue de Serpent.

Le magicien leur jeta un regard approbateur, et ils s'exécutèrent. Gimli donna sa hache à contre cœur, tandis qu'à ses cotés, l'elleth défît la ceinture qui retenait ses deux épées, puis son arc, son carquois, les poignards sur le haut de ses cuisses, celui caché dans sa botte, et les dagues sous ses avants bras.

Lorsque toutes leurs armes furent déposées au sol, le capitaine des gardes fronça les sourcils.

-Votre bâton.

-Oh ! Vous n'allez pas priver un vieillard de son appui ?

Naé sourit intérieurement alors qu'il prit un air misérable en saisissant le bras de la jeune femme, comme pour s'y appuyer. Le garde hésita un instant, puis céda et leur ouvrit la porte.

Gandalf, se mit à avancer avec empressement, tandis que les autres les suivaient.


A peine étaient-ils entrés que Naé put déjà ressentir la mort qui y planait. Une odeur âcre, de poussière et de putréfaction lui prit les narines, et elle du prendre sur elle pour ne rien laisser paraître. C'était comme une pièce que l'on avait pas ouvert depuis des siècles, dans laquelle les souvenirs pourrissaient les uns sur les autres.

La pièce était très sombre, et elle voyait à quelques dizaines de mètres devant eux, ce qui devait être le Roi. Elle eut la sensation qu'il était déjà mort.

Son teint était trop pâle, ses yeux voilés, ses cheveux et sa barbe négligés au plus haut point, complètement avachit sur son trône, on aurait dit qu'il n'avait pas bougé depuis des jours.

Elle vit les ombres des soldats qui les suivaient, et surprit le regard de Legolas, qui avait l'air tout aussi mal à l'aise.

-La courtoisie de votre demeure a quelques peu diminuée ces temps ci, roi Théoden commença Gandalf.

L'homme qui se cachait derrière le trône se releva légèrement, et elle put voir son visage. Il était incroyablement laid, même pour un Homme. Le teint blafard, ses cheveux noirs avaient un aspect huileux et tombaient sur ses épaules, tandis que sa gestuelle laissait transparaître la fourberie. Il murmura quelque chose à l'oreille du roi, trop bas pour que d'autres puisse l'entendre, puis le roi Théoden prit la parole.

-Pourquoi vous ferais-je bon accueil, Gandalf, corbeau de tempête ?

Sa voix était aussi faible qu'un murmure, et laissait apparaître l'effort que ces quelques mots lui avaient demandé.

-Question très pertinente mon Suzerain. L'heure est tardive, où ce magicien choisit de réapparaître. Mauvaises nouvelles, comme je les nomme, car ces nouvelles, font mauvais hôte.

L'elleth hésita entre rire de son intervention, ou se jeter sur lui pour lui arracher la langue.

-Fais silence ! Garde ta langue fourchue derrière tes dents. Je ne suis pas passé par le feu et la mort pour échanger des paroles malhonnêtes avec un vil serpent.

Pour accentuer sa menace, Gandalf mit son bâton sous les yeux de Grima, et celui ci sembla prendre peur.

-Son bâton ! Je vous avais ordonné de prendre son bâton !

A ses mots, les gardes qui les suivaient se jetèrent sur eux, afin d'accéder au magicien, mais ses compagnons les maîtrisaient sans trop de peine.

Gandalf lâcha le bras de Naé, qui se rua en arrière pour mettre les hommes à terre, sans trop les blesser.

N'ayant plus aucune arme, ses poings volèrent, et elle assomma le premier en quelques secondes, quand elle vit une jeune femme approcher en courant.

Elle se figea quand leurs regards se croisèrent.

Elle était une de ces beautés froides, dégageant à la fois la pureté et la force. Naé fut surprise de voir qu'au lieu d'essayer d'échapper à cette bagarre, elle semblait vouloir foncer dedans.

Un poing s'était soudain levé devant elle, la sortant de ses rêveries, et avant qu'elle n'ait eu le temps d'esquiver, Legolas s'était interposé. L'homme était au sol, en gémissant.

L'elfe se tenait donc face à elle, quand un autre soldat tenta de se jeter sur lui par derrière. Celui ci fut stopper net, l'elfe n'avait eu qu'a relever le poing, et l'homme se brisa le nez dessus, tombant au sol. Il la regardait, et elle vit la fierté dans ses yeux. En jetant un coup d'oeil autour d'eux, ils virent que tous les autres étaient à terre.

-Votre aide n'était pas nécessaire.

Il sourit.

-Mais votre frustration actuelle en valait la peine. Rétorqua-t-il avec un clin d'oeil.


Soudain, un éclair blanc les aveugla, et lorsqu'elle reprit conscience de ce qui l'entourait, Naé vit qu'ils avaient laissé assez de temps à Gandalf pour qu'il retourne la situation. Theoden, affaissé sur son trône, semblait rajeunir à vu d'œil.

Son teint reprit des couleurs, sa barbe et ses cheveux raccourcirent, quant à ses yeux, ils pétillaient d'un regard nouveau. C'était un autre homme, beaucoup plus jeune, qui était face à eux et elle fut impressionnée par la puissance du magicien. Aragorn relâcha la jeune femme, qui s'élança auprès du Roi.

-Je connais ton visage. Eowyn !

Elle sourit, et une larme coula sur sa joue.

Le Roi semblait se remettre seconde après seconde, et se releva d'un coup.

-Respirez de nouveau l'air libre mon ami !

-Sombres ont étés mes rêves, ces temps ci.

-Vos doigts se souviendraient mieux de leur ancienne force, s'ils empoignaient votre épée !

Les soldats, s'étaient relevés puis agenouillés devant leur Roi retrouvé, et semblaient complètement abasourdis par ce qu'il venait de se passer.

Le Roi prit son épée, la sortit de son fourreau, et la contempla, comme s'il la découvrait pour la première fois. Puis son regard revint sur Grima, que le pied de Gimli retenait au sol depuis de longues minutes. Celui ci s'affola ;

-Je n'ai fais que vous servir mon Seigneur !

Il parvint à se dégager, et se rua dehors, où il tomba sur les marches du château.

-Votre science médicale m'aurait réduit à marcher à quatre pattes comme une bête !

-Laissez moi rester à vos cotés !

Theoden releva son épée au dessus de sa tête, afin de démembrer l'individu qui continuait à se moquer de lui.

Au plus grand étonnement des deux elfes, Aragorn se précipita pour retenir la main du Roi.

-Non, mon Seigneur, laissez le partir. Trop de sang a déjà été versé à cause de lui.

Grima profita de cette confusion pour se relever et partir en vitesse, volant un cheval et galopant vers l'est sans se retourner.

Les villageois s'étaient regroupés pour voir leur Roi, certains commençaient à se mettre à genoux, pour le saluer.

Chose qu'ils n'avaient pas dû faire depuis un moment.

-Salut à vous Roi Theoden !

Celui ci leva les yeux vers son peuple, alors que chacun se mettait à genoux, y comprit Aragorn. Seul Gandalf, Gimli, et les deux elfes restèrent debout, en inclinant simplement légèrement la tête.

N'appartenant pas à sa race, ils ne pouvaient se prosterner devant un roi qui n'était pas le leur, et cela faisait parti des coutumes que chaque peuple connaissait.

Soudain, Theoden se retourna, et les traits de son visage semblaient tirés ;

-Où est Théodred ? Où est mon fils ?

Tous les regards se tournèrent vers Eowyn, et la réponse à cette question se lisait sur son visage. Mort.

Le Prince était mort.

Les choses auraient pu être différentes s'ils étaient arrivés plus tôt, mais il était trop tard, et personne ne pouvaient rien y faire. La guerre était imminente, et le deuil du Roi n'allait sans doute pas l'aider dans la sagesse des décisions à prendre...


Dans les heures qui suivirent, Theoden prit soin d'enterrer son fils, et fit ensuite le tour de chaque chose qui avaient été mise en attente, ou dont les décisions avaient été prises par Grima. 

Pendant ce temps, on avait présenté les chambres qui seraient les leur à ce qu'il restait de la communauté pendant leur séjour, afin qu'ils puissent prendre un peu de repos, bien mérité.

Les hommes se partageaient une grande chambre, dans laquelle chacun avait son lit, tandis que Gandalf et Naé, disposait chacun de leur propre pièce.

La chambre de l'elleth était petite, le grand lit posé dans un coin semblait prendre toute la place, mais elle avait la chance d'avoir un balcon, qui lui offrait une vue magnifique sur les paysages qui les entouraient, et qui étaient bien loin des montagnes qu'elle aimait tant. Prenant le temps de l'admirer quelques minutes, elle finit par s'allonger sur le lit, où elle sombra immédiatement dans un sommeil de plomb.


Environ une heure plus tard, elle se réveilla, apaisée et de bonne humeur, et s'aperçut que ses armes avaient été déposées sur le sol de la chambre. Elle hésita quelques instants, puis reprit ses poignards, et décida à contre cœur de laisser ses épées sur la seule chaise de la pièce. Leurs hôtes auraient probablement trouver inconvenant qu'elle se promène armée jusqu'aux dents dans leurs couloirs.

Elle sortit donc de la chambre, et s'étonna de ne croiser personne.

La maison du Roi semblait déserte. En arrivant dans la grande salle, elle fut surprise d'y trouver Gandalf et Legolas, attablés devant plusieurs plats de nourriture.

Elle prit alors conscience que son dernier vrai repas remontait au jour où Boromir les avait quitté, et la faim qui gronda dans son ventre la rappela à l'ordre. elle s'assit aux cotés du magicien, qui avait mit fin à sa conversation avec l'elfe dès qu'elle était apparue.

-Vous avez meilleure mine. Lui dit le vieil homme, comme pour changer de sujet.

-Et à voir la votre, vous feriez mieux de prendre du repos. Répondit-elle en souriant.

Elle dévora ensuite un énorme morceau de viande devant l'air amusé du magicien.

-Quelque chose semble tout de même vous tracasser ?

-A quoi voyez vous cela ?

-J'ai appris à lire en vous il y a quelques centaines d'années.

Elle lui sourit. Ces moments de complicité avec le magicien avaient été rare depuis le début de cette quête, mais la présence discrète de l'elfe l'empêchait de se livrer pleinement.

-Aragorn, commença-t-elle.

Sans vraiment y faire attention, elle vit la main de l'elfe se crisper sur la table, aussi marqua-t-elle une pause.

-Il est bien plus que le rôdeur que vous m'avez présenté, n'est-ce pas ?

Gandalf la regarda, sans même prendre la peine de lui répondre, il mordit dans sa tranche de pain.

-Me pensiez vous aveugle ? Combien d'Homme ont eu le privilège d'apprendre l'elfique ? Et combien de rôdeur prendraient des risques pour sauver la vie d'un homme qui ne le mérite pas ? Les valeurs qu'il défend son bien trop ... nobles pour ... Grand-Pas, Rôdeur du Nord.

Le magicien regarda l'elfe, comme amusé.

-Vous avez raison. Aragorn est le dernier descendant d'Isildur, Roi et protecteur perdu du Gondor.

Elle eut du mal à assimiler cette information, mais elle s'appliqua à garder un air détaché.

-Dunedain ? Réussit-elle à articuler.

Legolas hocha la tête positivement. Elle prit un morceau de pain en marmonnant.

-Et bien, j'ai bien fais de demander. Grogna-t-elle

Ils sourirent, et cela la surprit de la part de l'elfe.

Une porte s'ouvrit d'un coup, laissant apparaître Gimli et Aragorn. Le nain ne put retenir son enthousiasme en voyant les morceaux de viande qui leur étaient présentés.

Il s'assirent donc, et commencèrent à manger. Naé regarda Aragorn, et détailla ses traits. Sa prestance, l'énergie qu'il dégageait... Sa noblesse lui sautait à présent aux yeux et elle s'en voulut de ne pas s'en être aperçue plus tôt.

Legolas était un Prince, Aragorn un Roi. Il ne manquait plus que Gimli soit de sang royal à son tour...

Mais à bien le regarder, elle en doutait, et l'énorme rôt qui sortit de sa gorge finit de la convaincre.


La grande porte s'ouvrit de nouveau, et se referma sur Theoden, accompagné d'Eowyn.

-Qui est-elle ? Murmura Naé à l'elfe

-L'objet de votre inatention ? La taquina-t-il. Eowyn, la nièce du Roi, et la sœur d'Eomer.

Theoden s'avança jusqu'à son trône, et s'y assis, l'air triste. Il était facile de deviner qu'il revenait de la tombe de son fils, et l'elleth se demanda comment Gandalf pourrait-il trouver un moyen de lui exposer la gravité de la situation dans un moment comme celui ci.

Comme pour lui répondre, deux enfants entrèrent à leur tour, et Eowyn les assis à la table, leur servant à manger.

-Ils ont été surprit. Ils étaient désarmés. Aujourd'hui, des sauvages traversent l'Ouestfold, brûlant tout sur leur passage.

Gandalf y vit une ouverture, et s'engouffra dans la brèche.

-Ce n'est qu'un avant goût de la terreur que Saroumane peut répendre. Toujours plus puissant car il est mut à présent par la peur de Sauron. Chevauchez, et attaquez les de front. Eloignez le de vos femmes et de vos enfants. Vous devez combattre.

Aragorn prit le relait ;

-Vous avez 2 000 hommes qui chevauchent vers le Nord à l'heure où nous parlons. Eomer vous est loyal. Ses hommes vont revenir et se battront pour leur Roi.

-Ils doivent être à 300 lieux d'ici, à présent. Eomer ne peut rien pour nous. Je sais ce que vous voulez de moi, mais je ne ferais pas subir de nouvelles pertes à mon peuple. Je ne risquerais pas une guerre ouverte.

-Elle est pourtant déclarée, que vous le vouliez ou non ! S'embrasa Aragorn.

-Aux dernières nouvelles, c'était Théoden, et non Aragorn, le Roi du Rohan.

La tension était palpable, et le magicien tenta d'y remédier.

-Alors qu'elle est la décision du Roi ?

Theoden se retourna vers le capitaine de sa garde ;

-Donnez l'ordre d'évacuer la cité. Nous partons nous réfugier au gouffre de Helm. Je veux que tout le monde soit prêt dans une heure.


Les gardes présent s'agitèrent, le Roi s'engouffra dans une des portes de la salle, sans doute pour aller à ses appartements. Eowyn prit les deux jeunes enfants, et les emmena dehors. Gandalf, à qui n'avait pas plu la décision du roi, sortit précipitamment, suivit de près par Aragorn. 

Les domestiques se brusquèrent, et vinrent débarrasser la table, sous le regard désapprobateur de Gimli.

-Et maintenant ? Demanda-t-il

-Maintenant on attend les indications d'Aragorn. Répondît Legolas, calmement.

-A croire que vous attendez toujours l'approbation d'un autre avant d'agir, lui glissa l'elleth, voyant là une opportunité de piquer son orgueil.

-C'est la seule raison pour laquelle vous avez encore votre langue.

-Vous avez donc tant aimé la chaleur de mes cuisses que vous aimeriez réitérer ?

Ils étaient côte à côte, et murmuraient en elfique, de sorte à ce qu'ils soient les seuls à comprendre les paroles de l'autre. Bien que le voyage les ait rapproché de tous leurs compagnons, ils commençaient à se faire à l'idée que leurs rapports ne pourraient s'améliorer. Ayant comprit que leur animosité l'un envers l'autre commençait à ennuyer sérieusement leurs camarades, ils essayaient depuis d'être discret dans leurs propos.

-Ce que j'aimerais surtout c'est vous retirez l'usage de la parole.

-Allons, ce n'est pas parce que l'art de converser vous est inconnu qu'il faut vous montrez si glacial.

-Je vous montre simplement ce que vous m'inspirez.

-Et bien, inspirer un prince, j'en ai des talents !

-Autant qu'une puérile elleth peut en avoir, je suppose.

-Heureusement pour vous, l'orgueil ne tue pas. Mais c'est tant pis pour moi.

-Il semblerait que la bêtise non plus, rassurez vous.

Avant qu'elle n'ait pu répliquer, les portes se rouvrirent, et Aragorn s'approcha d'eux.

-Alors, que faisons nous ? Demanda le nain.

-Gandalf s'en est allé, mais il reviendra.

Depuis le temps qu'elle le connaissait, elle savait que le magicien était souvent contraint à partir seul, à la recherche de réponses aux visions qu'il lui avait été donné de voir. Aussi, bien que déçue, elle ne lui en voulait pas.

-Et il pense que nous devrions accompagner ce peuple ? Demanda Legolas, avec sa froideur naturelle.

Aragorn posa une de ses mains sur l'épaule de l'elfe, tout en le regardant droit dans les yeux.

-Non mon ami, je veux que nous défendions ce peuple dans le combat à venir. Je sais que vous pensez que ce n'est pas notre combat, mais vous avez tord. Je ne les laisserais pas être servit en pâture à Saroumane. Ces Hommes sont innocents, et cela ne ferait que renforcer le pouvoir de Sauron.

-Et nous serons à vos cotés, lui répondit l'elleth, déterminée.

Il lui rendit un sourire, et leur deux compagnons approuvèrent.


Naé se rendit donc dans sa chambre, afin de récupérer ses armes avant le départ, et y surprit Eowyn, qui semblait admirer ses lames.

-Bonjour, dit simplement l'elleth en entrant derrière elle.

Elle sursauta en la découvrant, ses joues devinrent rouges et ses yeux se baissèrent vers le sol comme si on avait surprit une enfant entrain de faire une bêtise.

-Je ... Je suis désolée, commença-t-elle à bégayer.

-Elles sont belles, n'est-ce pas ?

La jeune femme écarquilla les yeux, et regarda les épées.

-Ce sont des lames elfiques, qui m'ont été offerte par la Dame de Lorien. Savez vous vous en servir ?

Eowyn la fixa un instant, comme pour prendre le temps d'être sure qu'elle était sérieuse.

-Pas vraiment. Le maniement des armes ne fait pas parti de la parfaite éducation d'une dame du Rohan.

-Votre éducation semble pourtant être terminée.

-Aux yeux de nos coutumes, cela serait mal vu.

-Ceux la même qui verront que vous n'avez pas assez de soldats pour gagner cette guerre.

Un silence s'en suivit. Elle vit dans ses yeux que ses mots l'avaient choqué. Ce n'était pas réellement son intention, aussi reprit-elle d'une voix plus douce ;

-Si cela vous donne envie, je peux vous enseigner ce que vous souhaiterez apprendre.

La surprise se lut sur son visage, tandis que dans ses yeux, brillait une lueur nouvelle.

-Pourquoi feriez vous cela ?

-Pourquoi ne le ferais-je pas ?

Elle sourit à cette réponse, aussi l'elleth enchaina ;

-Vous avez plus de courage que vous ne semblez le penser. Ne rendez pas vos souhaits impossible sous prétexte que vous êtes une femme.

Elle avait rattaché le ceinturon qui portait les épées à sa taille, et s'apprêtait à s'en aller. En relevant les yeux, elle vit que la jeune femme la regardait avec envie, et une étincelle de fierté passa dans son regard.

-Je vous remercie.

Elle lui sourit, et inclina la tête avant de ressortir de la chambre. 


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