Un Peuple Oublié

Chapitre 27 : Chapitre 26 _ Pour le Seigneur et la Terre !

3502 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 13/06/2020 16:28

Naé se réveilla tard, ce matin là. Un léger mal de crane témoignait de la quantité d'alcool qu'elle avait ingurgité la veille. Doucement, elle s'assit sur son lit, et regarda de nouveau ses cicatrices. Celles ci semblaient avoir du mal à s'effacer et à guérir totalement. Il faudrait décidément qu'elle s'y habitue. Se levant, elle attacha ses cheveux, et partit dans la grande salle, rejoindre les autres.


En entrant, elle vit qu'il n'y avait pas grand monde, pour une fois. Les hommes devaient se remettre de leur soirée de la veille en roupillant tranquillement. Elle s'assit donc face à Gimli, aux cotés du rôdeur, et lui posa une main sur l'épaule.

-Je suis désolée, ... commença-t-elle.

Mais il la coupa.

-Ne vous en faites pas, c'est moi qui suis désolé. J'ai jusqu'à maintenant pensé que mes amis finiraient pas s'entendre, et qu'il ne s'agissait là que de leur entêtement, mais je crois que je me suis fais une raison.

Elle lui sourit tristement, se mordant la langue pour ne pas lui dire à quel point il se trompait.

-Alors vous serez ravis d'apprendre que j'ai prévu de faire des efforts.

Il lui sourit puis elle alla se chercher une assiette de bouillie.

Quand elle revint s'asseoir, elle n'entendit que la fin de ce que racontait le nain

-Aussi têtu l'un que l'autre de toute façon.

Elle sourit, puis fit comme si elle n'avait rien entendu.


Ils mangèrent en silence puis chacun retourna a ses activités. L'elleth et le nain se trouvèrent prit dans une partie de dés, contre d'autres rohirrims avec qui ils s'entendaient bien. A l'étonnement général, Legolas accepta à son tour lorsqu'il se montra.

Bien que les trois acolytes ne connaissaient pas, les règles étaient assez simples, et, ils (du moins pour les deux elfes) comprirent rapidement.

-Deux quatre.

-Trois quatre.

-Et bien moi je dirais deux cinq, mes amis.

-SIX CINQ, s'écria le nain, avec enthousiasme, avant que tous ne dévoilent ses dés et qu'il perde.

-Boarf, c'est pas terrible ce jeu... Bougonna-t-il. Trop de hasard.

-Seriez vous mauvais perdant maitre nain ? Lui sourit l'elleth avec un clin d’œil.

-Moi ? Et de la princesse elfe on en parle ? Commença-t-il en regardant Legolas, puis un éclair de lucidité passa dans son regard et il se reprit bien vite. Non, non, enfait n'en parlons pas. Ou parlez vous tous les deux. Mais sans moi. Oui, ça ça peut être une bonne idée.

A l'unisson, les deux concernés éclatèrent de rire, puis, leurs regards se croisèrent, et leurs sourires disparurent aussitôt.

En plongeant dans le yeux du prince, Naé se perdit un instant, oubliant ce qui les entourait.

Mais les pétillements dans son ventre la rappelèrent à l'ordre.

Se sentant prise au piège de ces sensations qu'elle ne voulait toujours pas accepter, elle se leva brusquement, désireuse de s'échapper.

-Messieurs, les salua-t-elle, la mine sombre.

Puis elle partit sans un regard en arrière vers l'extérieur du château.

Les hommes continuèrent à jouer, plusieurs minutes. Gimli s'en voulait d'avoir fait fuir son amie, bien qu'il n'en ait pas réellement comprit la raison. Mais le fait que Legolas n'arrête pas de fixer la porte ne lui échappa pas, et il sut que son intuition était belle et bien fondée.


Naé sortit, et sentir l'air frais dans ses poumons et sur sa peau lui fit du bien. Elle reprit son souffle, doucement. Puis s'avança sur le parvis du château. Elle regarda au loin les collines avoisinantes, et eut soudain un besoin de liberté brutal. Elle se mit alors à courir, à bonne foulée, jusqu'à ce que le château ne soit plus qu'une tache lointaine dans le décor.


Elle s'assit alors sur un rocher, et prit le temps de calmer son cœur. Elle était en colère. C'était même bien au-delà, c'était de la rage, de la fureur à l'état brut. Elle regarda sa main blessée. Jamais plus elle ne pourrait redevenir ce qu'elle avait été. Jamais plus. Elle cogna dans la roche. Fort. Et encore. Et encore. Jusqu'à ce que des larmes de furie ne dévalent ses joues. Et là, elle cogna encore. Ses jointures se mirent à saigner, mais elle n'en avait que faire, au contraire. Elle hurla.

Ce n'était pas juste. Ce qu'il était arrivé à Azazel n'était pas juste. Elle aurait du s'en douter. Du se douter qu'il ne l'avait pas simplement abandonné. Qu'il avait été prit par un ennemi bien plus fort que lui. Elle aurait du le ressentir. Mais non. Elle s'était simplement dit qu'il en avait eu assez de la supporter. Qu'il voulait voir autre chose. Et qu'elle avait méritée de se retrouver seule. Comment avait-elle pu penser ça ? Aujourd'hui en tout cas, elle méritait cette solitude. Et pire que ça, elle était convaincue d'en avoir besoin. Le remord lui tordait le ventre.

Et en même temps, elle était en colère contre elle même. Contre la faiblesse qu'elle représentait à présent. Elle venait de perdre sa meilleure aptitude, la seule chose pour laquelle elle s'était toujours sue douée. Elle hurla encore.

Qu'allait-elle faire maintenant ? Avait-elle le choix ?

Elle hurla de nouveau.

Petit à petit, la colère s'éteignit.

Et la tristesse et la fatigue prirent le dessus.

Doucement, et en marchant cette fois ci, elle repartit en direction du château.

Lorsque celui ci fut assez prêt pour qu'elle devine les silhouettes d'Aragorn et Gimli, entraînant les soldats, elle s'arrêta, et s'assit dans l'herbe.

Plusieurs minutes, ou peut être des heures passèrent ainsi. Dans le silence, elle ne savait plus. Elle entendit soudain du bruit à plusieurs pas sur sa gauche.

Tournant la tête, elle découvrit Legolas, qui montait vers elle.


Elle soupira quand il s'assit à ses cotés.

-Je n'ai pas envie de me battre... commença-t-elle d'une voix lasse, sans même le regarder.

-Moi non plus, dit-il simplement.

Elle s'attendait à ce qu'il dise quelque chose, mais il ne le fit pas. C'était un silence agréable. Un de ceux qu'on ne se sent pas obliger de combler. De longues minutes passèrent, ainsi, l'un à coté de l'autre, quand elle finit par le regarder. Son regard à lui n'était pas dirigé vers elle, et elle en profita pour le dévisager quelques secondes.

-Je suis désolé, finit-il par dire, d'un ton lasse.

Elle écarquilla les yeux,

-De quoi ?

Il la regarda à son tour.

-De n'avoir pas pu te défendre. Vous défendre. Tous.

Ses yeux reflétaient une réelle tristesse, et en prendre conscience brisa le cœur de l'elleth.

Il s'était remit à la tutoyer, comme pour marquer le fait qu'il n'était pas qu'un étranger, et elle apprécia cette marque de proximité.

-Oh, grand seigneur, Se moqua-t-elle. Cela m'a permit de prouver que je suis meilleure que toi, lui répondit-elle avec un clin d'œil.

-Était, souligna-t-il.

Mais étrangement, elle ne fut pas blessée par ses paroles, au contraire, cela la fit sourire.

-Tu es belle quand tu souris, murmura-t-il, si bas qu'elle se demanda si elle avait bien entendu.

Gênée, elle tourna la tête et se remit à regarder les lointaines silhouettes qui semblaient danser.

Désireuse de changer de sujet et de faire comme si elle n'avait pas entendu, elle enchaîna ;

-Et maintenant ?

Il rit doucement

-Maintenant je peux te battre les yeux fermés.

Elle se retourna pour le tuer du regard.

-Cela fait-il une différence ? Ajouta-t-il, ayant peur d'être allé trop loin.

-C'est... elle sourit, se sentant idiote. C'est la seule chose que je n'ai jamais connue. Me battre. Toujours. Je ne sais pas... Toutes ces choses que je ressens lorsque ... C'est ce qui me fait me sentir vivante.

-Ferme les yeux.

Elle le regarda, surprise.

-Quoi ?

-Ferme les yeux, insista-t-il.

Sans rien demander, elle le fit, et il comprit alors soudainement que malgré toute la haine qu'ils affichaient mutuellement à longueur de temps, elle avait confiance en lui.

-Bien. Maintenant écoute autour de toi. Ressens autour de toi.

Un silence s'en suivit.

Naé gardait ses yeux fermés, et il l'imita alors.

-J'entends le bruit des soldats, plus loin. J'entends le bruit de leurs pas, de leurs épées émoussées. J'entends le vent qui souffle contre les murs du château, sans ne jamais les faire bouger. J'entends les feuilles des arbres plus bas qui se frôlent les unes aux autres. J'entends le bruit de ta respiration, calme, comme à son habitude. Elle sourit en disant cela, comme soulagée, puis elle s'étendit alors, se couchant sur le sol.

-Je sens la caresse du soleil, réchauffer mon visage. Je sens la douceur de l'herbe, et son parfum de liberté. Et je sens ton odeur. Légèrement musquée, forte, masculine, et à la fois si printanière. Elle enfonça ses doigts dans le sol. Je ressens la terre, l'humidité de sa tristesse, et l'ardeur de ses souvenirs. Je sens ta présence, la chaleur étonnante de ton corps. Et je sens... elle arracha une poignée d'herbe, et lui jeta au visage. Je sens ton agacement, comme une odeur que je connaîtrais par cœur.

Elle souriait à présent, et malgré son attitude enfantine complètement impulsive, il ne put que sourire en la regardant.

-Et bien voila, Naélane, c'est tout ça qui te fait te sentir vivante.

Il avait insisté sur son nom complet, et c'était la première fois qu'elle l'entendait sortir de sa bouche. Elle ouvrit les yeux, et le regarda avec curiosité et intérêt.

Par les Valars qu'il avait raison.

Une larme roula sur sa joue, tandis qu'ils se regardaient, en silence.

-Merci, finit-elle par murmurer.

Elle n'aurait jamais imaginé que cet elfe cache autant de douceur et de sagesse au fond de ces yeux qu'elle avait tant haï. Mais cela lui fit un bien fou.


Soudain, au loin, les cloches se mirent à sonner, révélant ce qu'ils attendaient depuis plusieurs jours.

Le prince fut le premier à se lever, et contre toute attente, il tendit la main à l'elleth, pour l'aider à se relever. Sans réfléchir, elle y glissa ses doigts blessés, profitant de ce contact avec lui. Elle s'attendait à ce qu'il lui fasse une réflexion sur le sang séché qui la tachait, mais il ne le fit pas. Une fois debout, il retira sa main, et ils se mirent à courir en direction du château.


En entrant dans la grande salle, tout le monde s'agitait autour d'eux, et lorsque Gimli les vit, il s'approcha, un sourire niait sur le visage.

-Les feux d'alarmes ? Essaya l'elleth

Son petit compagnon acquiesça,

-Le Roi répond. Nous partons pour la guerre. La guerre. Dit-il en riant.

Les deux elfes se regardèrent, surprit de la bonne humeur du nain.

-C'est cela qui vous met en joie ? Et bien, si j'avais su que vous vous ennuyez à ce point, j'aurais passé plus de temps à vous taquiner, sourit Naé.

-Oh non, ce n'est pas ça, déclara-t-il avec un énorme sourire.

Sans même s'en rendre compte, les deux elfes se tenaient si près l'un de l'autre que leurs mains se frôlaient, et cela n'échappa pas à leur petit compère, qui n'arrivait pas à cacher son enthousiasme.

Face à la mine déconcertée de ses deux amis, il ne put s'empêcher d'éclater de rire.

-Allez préparer vos affaires ! Il ne faudrait pas que tout ça nous mette en retard !

Puis s'écartant, il n'arrêtait pas de se dire pour lui même :

-Je le savais. Je le savais ! Et je suis sur que je suis le seul ! Mais je le savais ! Ahaha non mais dis donc ! Personne ne peut remettre en cause le bon sens des nains ! Non personne !

Naé regarda le nain s'éloigner, en se demandant ce qui avait bien pu lui passer par la tête, et regarda le prince.

-C'est un nain, dit celui ci calmement en haussant les épaules, comme si c'était la réponse à tout.


Quelques instants plus tard, elle était de nouveau dans sa chambre, se préparant à partir. Elle enfila sa spallière, sa longue cape, ses brassards, son carquois, son arc et cacha ses poignards et ses dagues à leurs endroits habituels. Puis, passant devant le miroir, elle rattacha ses cheveux en une longue tresse, prête à aller au combat. Elle avait de la peine à se reconnaître, avec le blanc de ses cheveux et le bleu de ses yeux. Elle ressemblait à présent à une véritable Sindar, et ce n'était pas pour lui plaire. Mais après tout, ce n'était pas vraiment important. C'était ses moignons de doigts, qui l'étaient. Et son œil aveugle, bien que cela encore, lui semblait moins handicapant...


A coté de son cheval, elle attendait. Elle regardait les hommes, se dresser sur leurs montures. Ils avaient tous ce même air. Triste. Triste et résolu. Mais la peur semblait absente. Après le Gouffre, c'était comme s'ils ne pouvaient plus avoir peur de rien, et elle admira leur courage.

Pour la première fois, elle admirait les hommes.

Sans le vouloir, elle surprit une discussion entre Eowyn et Aragorn.

-Chevauchez vous avec nous ?

-Jusqu'au campement. C'est une tradition pour les dames de la cour de faire leurs adieux aux hommes. Les hommes ont trouvé leur capitaine. Ils vous suivront à la bataille jusque dans la mort. Vous nous avez redonné espoir.

L'elleth avait vu l'épée de la jeune femme, et sourit pour elle même.


Voyant Gimli et Legolas approcher, elle monta à son tour sur le dos d'Ametis, avant d'entendre le nain se plaindre.

-Est-ce bien prudent que je monte avec vous, maitre elfe ? Peut être serais-je plus en sécurité sur mon propre cheval non ?

Intriguée par ces paroles, lui qui avait une sainte horreur de ces bêtes, Naé ne put s'empêcher de le charrier.

-Ce n'est pas pour votre sécurité à vous mon ami, c'est pour celle du cheval, railla-t-elle en ponctuant d'un de ses magnifiques clins d'œil.

Mais, pour une fois que la taquinerie lui était destinée, elle n'arracha pas un éclat de rire au nain. Juste un sourire ironique, et quelques marmonnements dans sa barbe.

Tandis que Legolas ne put lui s'empêcher de s'en amuser, il tendit sa main à son ami pour l'aider à monter à sa suite.


Le roi Théoden prit alors la parole,

-Ainsi c'est devant les murs de Minas Tirith, que sera scellé le destin de notre temps...

-L'heure est venue. Cavaliers du Rohan, vous avez prêté serment ! Respectez-le ! Pour le Seigneur et la terre !

La longue cohorte de cavaliers s'élança alors, s'éloignant de la ville, comme un serpent s'échappant de son nid.

Les chevaux étaient lancés à un trot rapide, pour ne pas les fatiguer plus que nécessaire.

Les compagnons s'étaient placés à l'avant de la marche, aux cotés d'Aragorn, Eowyn, et Pippin.

Ils leurs faudrait deux jours pour arriver à Dunharrow, s'ils maintenaient l'allure. Face au bruit des chevaux, et à l'urgence de la situation, il était impossible pour les cavaliers d'échanger le moindre mot.


Legolas, se perdit ainsi dans ses pensées. Il n'avait pas vraiment peur, ni hâte d'ailleurs. Comparé à tous ceux autours de lui, rien ne lui comprimait l'estomac, si ce n'est qu'il se faisait du soucis pour l'elleth. Et en acceptait l'idée. Elle était instable depuis qu'elle avait eu à tuer l'Autre. Enfin elle avait toujours été lunatique, bien sur, mais là quelque chose avait changé. Quelque chose s'était brisé. Il voyait bien qu'elle souffrait mais ne pouvait pas y faire grand-chose. Il avait vu sa main, et savait pertinemment qu'elle s'était fait ça toute seule. Cette idée lui attrista le cœur, mais il ne pouvait pas lui en parler. Il n'était pas très bien placé. A vrai dire, les mots qu'ils avaient échangés le matin même avaient été la première vraie conversation qu'ils n'avaient jamais eu. Il sourit.

Il sentait l'inconfort du nain derrière lui, et cela le fit rire. Après tout ce temps passé à cheval, son ami n'arrivait toujours pas à se détendre.

Il regarda en direction de Naé, à ses cotés. Elle était impassible, le regard fixé sur l'horizon. Le visage fermé, elle semblait comme à son habitude, intouchable. Il eut envie de lui parler, d'être avec elle, de la voir rire. Mais il ne fit que la regarder en silence.

Et quand tout ceci serait finit ?

Peut être seraient-ils mort tous les deux. Peut être seraient-ils tous mort, d'ailleurs. Ou alors elle serait tombée et pas lui. Non il n'acceptait pas cette idée. Il fallait qu'elle survive. Il se jura alors de la protéger. Si un seul devait vivre, il fallait que ce soit elle.


La chevauchée dura jusqu'au couché du soleil, puis le roi Théoden donna l'ordre de monter le camp. Cela ne servait à rien d'amener des soldats épuisés comme renforts.


Descendant de sa monture, Naé maudit un sacré paquet de monde pour ses petites fesses courbaturées, ce qui lui attira le rire du rôdeur. Puis, s'écartant pour attacher Ametis avec les autres, elle entendit Legolas et Gimli s'approcher. Sa mauvaise foi prit le dessus.

-Alors petit être, pas trop courbaturé ? Demanda-t-elle au nain.

Celui ci grogna, tandis qu'Aragorn rit de bon cœur au clin d'œil que lui envoya l'elleth.

-J'en aurais peut être moins si je ne devais pas m'accrocher à un petit corps maigrichon

Legolas attachait Azufel a coté des autres chevaux, et Naé ne put s'empêcher de le scruter suite aux médisances de son ami. Ce qui ne fut pas très discret et lui valut un éclat de rire tonitruant sans qu'elle n'en comprenne la raison.

-Le maigrichon pourrait bien avoir envie de se dégourdir les membres mon ami, faites attention, le prévint le rôdeur.

-Qu'avez vous à la main Naé ? Demanda soudain le nain, qui venait de remarquer qu'elle semblait en bien mauvais état.

L'elleth haussa les épaules.

-Moi j'irais bien me dégourdir les membres, un volontaire ?

Elle fixait l'elfe, espérant avoir trouvé là le moyen de passer du temps avec lui, mais Aragorn ne le voyait pas sous cet angle.

-Cela me ferait du bien aussi, souffla-t-il.

Tous les quatre s'écartèrent du groupe, et allèrent se trouver un petit coin plus tranquille, où d'autres soldats étaient déjà entrain de faire leurs derniers entraînements.

Gimli prit un prétexte pour se battre contre le rôdeur, laissant aux deux elfes un peu d'espace.


Lorsqu'ils furent face à face, l'un et l'autre sourire.

-J'ai comme un sentiment de déjà vu, souffla le prince.

-Alors tu sais déjà que je vais te botter les fesses ? Railla la jeune femme, puis elle défit le mécanisme de sa main d'acier, sous le regard surprit de son adversaire.

-Ingénieux, murmura-t-il en lançant la première offensive. Se pourrait-il que vous soyez moins bête que vous en ayez l'air, mademoiselle ?

Elle ne put retenir un sourire, en essayant de parer avec cette nouvelle arme. C'était bien moins facile que ça en avait l'air. Mais elle gardait ses réflexes ambidextres, et réessayait les parades à deux armes qu'elle connaissait si bien. Elle était tellement concentrée, qu'elle ne trouva d'ailleurs rien à répondre. Bien que son adversaire ne mettait pas toute sa volonté dans ses coups, le combat était plus équilibré que la dernière fois. Mais il finit par la mettre à terre. Encore. Et encore.

Et le joli sourire qu'elle arborait au début fit bientôt place à une moue fâchée...


Le soleil était maintenant couché depuis longtemps, et les autres soldats étaient partis, mais elle s'entêtait à vouloir continuer.

-Ca suffit, finit-il par dire, quand cela faisait plus d'une heure que seul le besoin de se défouler parlait.

-Non. Encore.

-Trouve quelqu'un d'autre.

Il la salua comme on le fait pour une élève qui a bien travaillé, et lui tourna le dos, pour retourner au campement.

-C'est toi que je veux.

Il se retourna, surprit.

-C'est me tuer que tu veux.

Elle rit, puis son visage redevint triste.

-Je ne suis pas prête...

-Tu l'es plus que n'importe qui dans ce camp.

Elle soupira. Il lui tendit la main, mais plutôt que de la prendre, elle passa à coté de lui, en un silence glacé.

Il serra le poing, et ravala son ego. Il ne savait plus quoi dire ou quoi faire. Il avait beau s'ouvrir, elle se refermait toujours plus. 

Laisser un commentaire ?