Histoire en Terre du Milieu
Ses yeux s’ouvrirent avec difficulté, il ne percevait que des formes peu précises autour de lui. Puis la douleur lui parvint et un mal de tête le saisit. Néanmoins, il releva la tête pour regarder autour de lui, se rappelant soudain ce qu’il s’était passé.
Il aperçut les longs cheveux couleur feu de Milva, et il s’empressa de s’approcher d’elle. Intrigué par la couleur sombre de sa chevelure, il la toucha de sa main. Un épais liquide poisseux les recouvrait. Du sang coulait d’une plaie à la tête.
Un bruit assourdissant résonna dans toute la pièce, les murs tremblaient sous le choc de l’explosion tandis que des gravats tombaient du plafond.
Matt dirigea son regard vers le balcon, pour comprendre ce qu’il s’était passé. Des volutes de fumée s’échappaient de nombreux bâtiments en proie aux flammes, que la pluie qui tombait n’arrivait pas à éteindre. De nombreuses et sombres silhouettes arrivaient depuis la faille qui servait de porte principale de Fondcombe.
Des bruits de combat lui parvinrent, ceux des armes qui s’entrechoquent ainsi que les râlent d’agonie des soldats.
La porte de la chambre s’ouvrit brutalement et un petit groupe d’orques entra dans la salle, arme au poing. Matt s’empressa de protéger Milva, se positionnant entre eux et l’elfe encore inconsciente. Il cherchait quelque chose pour se protéger, quand il avisa l’épée de Milva sur la table.
L’un des orques le chargea, son arme passa à quelques centimètres de Matt qui sautait pour s’emparer de l’arme de l’elfe. Une fois en possession d’une arme, il pointa cette dernière vers ces adversaires, les défiant du regard.
Mais les orques ne sont pas réputés comme doués d’une grande intelligence, et plutôt que de réfléchir, ils attaquèrent cet humain.
Ce fut une erreur, la dernière qu’ils firent de leur vie. Matt combattait avec vitesse et force, et les orques ne purent lui porter aucun coup. En quelques instants, il avait réduit à l’état de cadavres les quatre guerriers qui l’avaient attaqué.
Retournant aux côtés de Milva, il prit son pouls pour vérifier son état. Un intense soulagement l’envahit quand il sentit son sang pulser, signifiant qu’elle était encore vivante.
Il s’efforça d’arrêter le saignement de l’elfe, utilisant un bout de tissu déchiré qui lui était passé sous la main. Après avoir bandé la plaie, il rangea son épée et porta la princesse.
« Elle ne peut rester ici, pas avec tous ces orques qui attaquent ! » Tout en avançant, il réfléchissait à l’endroit où il pourrait aller et être en sécurité.
Après quelques instants de réflexion, interrompus par l’arrivée de plusieurs orques qu’il dû alors combattre, il décida d’aller vers les écuries pour s’éloigner de la ville assiégée.
Il prépara deux chevaux le plus rapidement possible, après avoir délicatement déposé Milva dans la paille, faute de mieux.
Après avoir fini de seller l’animal, il se retourna pour y placer Milva quand il vit un Nazgul entrer dans la salle. Avant qu’il n’ait pu faire le moindre mouvement pour se cacher, la créature le repéra et sortit sa longue épée noire.
Matt n’avait que la l’arme de l’elfe pour se défendre, il la pointa vers son adversaire tout en se mettant en garde. Et voyant que le Nazgul n’attaquait pas, il décida de passer à l’action.
Il avait déjà affronté plusieurs de ces spectres, mais cette fois ci, il n’y en avait plus qu’un seul, il allait pouvoir enfin prendre sa revanche.
D’un mouvement giratoire pour prendre de la vitesse, il frappa le flanc de la créature. L’épée noire intercepta sa lame, avant d’elle aussi attaquer droit vers lui.
Un écart sur le côté lui suffit pour esquiver la lame, avant de frapper l’arme de son ennemi. Le choc la fit tomber, et il continua son geste pour enfoncer la sienne dans la cape noire.
Un cri en sortit, et le spectre tituba de quelques pas avant de s’affaler sur le côté. Matt s’empressa de mettre Milva en selle, le cri avait dû attirer de nombreux ennemis, et il ne pourrait pas tous les affronter.
Poussant sa monture ainsi que celle de Milva au galop, il se dirigea vers l’une des failles qui permettait de sortir de la vallée. Les orques qui tentaient de les en empêcher tombaient sous ses coups.
Arrivé à la faille, il aperçut Saroumane qui bloquait la sortie, son bâton planté vers lui :
-Pensais-tu vraiment pouvoir t’échapper aussi facilement ? Tu vas gentiment déposer la princesse ici et déposer ton arme.
Matt descendit de sa monture, et tira son épée.
-Je ne suis pas un simple spectre, je suis un Istari. Tu n’as aucune chance de me battre, dit Saroumane, le sourire aux lèvres.
Matt fonça vers lui, l’arme au-dessus de sa tête, prêt à délivrer un coup dévastateur. Mais d’un simple geste du mage, il fut projeté plusieurs mètres plus loin. Il lâcha son arme qui roula plus loin, tandis qu’il percutait le sol.
Saroumane s’approcha de lui, levant son bâton pour de nouveau utiliser la magie. Mais une flèche percuta l’extrémité de ce dernier, et l’orbe d’énergie qui s’y formait se retrouva détruite, l’enchantement avait été interrompu par ce projectile.
Saroumane se retourna pour chercher l’origine de la flèche, et eu juste le temps de former une protection pour le protéger des suivants. Legolas continuait de tirer, flèche après flèche, dans l’espoir que ces traits trouvent une faille dans le bouclier magique.
Il avait aperçu Matt avec sa sœur, et s’était empressé de les suivre.
Mais il n’était pas seul, et une orbe lumineuse percuta la protection de Saroumane, le faisant reculer d’un pas sous le choc. Gandalf se tenait à côté de l’elfe, prêt à en découdre :
-Vous avez désobéi aux Valars, trahi vos semblables et comploté avec l’Ennemi, Saroumane ! Revenez avec nous, et leur sentence n’en sera que plus légère !
-Alors que je peux devenir seigneur de cette terre… Jamais !
Un éclair lumineux les aveugla tous, et à l’endroit où était le mage blanc quelques secondes auparavant, une colonne de fumée montait vers le ciel. Saroumane avait disparu.
Aragorn et Frodon arrivèrent, couverts de sang noir. Ils avaient vu les éclats lumineux, et avaient accourus vers ces démonstrations magiques. Enfin réunis, ils se dépêchèrent de quitter la vallée envahie par les orques. Il leur fallait au plus vite se réfugier quelque part d’autre, pour s’occuper des blessures de chacun, et surtout de celles de Milva, toujours inconsciente.
Après s’être installés dans une petite clairière, ils se mirent à s’organiser pour s’occuper des blessures. Milva avait été soigneusement descendue de son cheval par son frère, qui l’avait ensuite allongé sur un épais tapis de mousse, à l’ombre d’un grand arbre.
Gandalf ainsi que Frodon se relayaient autour d’elle, préparant un véritable bandage pour remplacer celui fait à la va-vite par Matt.
Le reste du groupe partit inspecter les alentours, ramassant du bois pour se préparer à passer la nuit. Legolas s’approcha de Matt quand ils furent suffisamment éloignés pour que personne ne les entende :
-Je voulais te remercier pour tout ce que tu as fait pour ma sœur. J’ai entendu le Nazgul dans l’écurie, et j’ai vu son cadavre au sol. Très peu sont ceux qui ont triomphé d’un des serviteurs de Sauron, et encore moins nombreux sont ceux qui y ont survécus.
-Je… Matt ne savais que dire, mais Legolas sourit et ajouta :
-Et pour ce que j’ai pu dire sur toi à ma sœur…
-C’est déjà oublié, dit Matt, le sourire aux lèvres.
Sur ces paroles, Legolas s’éloigna de lui pour ramasser du bois, avant de retourner rapidement au chevet de sa sœur.
Matt s’adossa à un arbre près du camp. Il était épuisé, mais les douleurs qu’il ressentait quelques instants auparavant avaient laissés place à un sentiment de bonheur qui l’emplissait.
Alors qu’il repensait aux dernières journées qu’il avait vécu, il se rappela d’un détail qui pourrait avoir de l’importance pour la suite. Il se releva d’un coup, et courut presque jusqu’à Gandalf :
-Il faut aller à la clairière de Saroumane tout de suite ! Au solstice, il ouvrira la porte entre nos mondes !
Gandalf le fixa avant de répliquer d’un ton calme et reposé :
-Milva est encore inconsciente, elle se réveillera probablement demain matin. La nuit va tomber dans quelques heures, il ne sert à rien de se ruer tête baissée vers l’inconnu.
-L’avenir de la Terre du Milieu en dépend !
-Comme tu l’as dit toi-même, il nous reste un peu de temps avant cela. Je te promets que demain nous agirons, mais pas ce soir, il nous faut tous du repos.
Sur ces quelques paroles, il fit jaillir un petit nuage de fumée de sa pipe. Ce dernier s’envola, passant au-dessus de leurs têtes avant de se perdre dans la noirceur du plafond de feuillage.