Histoire en Terre du Milieu

Chapitre 19 : Le Calme avant la tempête

1684 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 03:49

La nuit se déroulait sans problèmes, le camp maintenant calme n’était éclairé que par la faible lumière de l’astre lunaire. Quelques braises rougeoyaient encore dans le feu pratiquement éteint.

Matt n’arrivait pas à dormir, son esprit fourmillait, cherchant à former un ensemble logique à partir de ce qu’il savait. 

Il savait que le solstice d’hiver approchait à grands pas, Gandalf l’avait prévenu que ce serait probablement leur dernière nuit tranquille. Matt avait un mauvais pressentiment, comme si ces mots avaient une autre signification. 

Alors qu’il observait une nouvelle fois le visage de Milva, paisible et calme, il entendit un bruit un peu plus loin. Il n’était pas paranoïaque, mais sortit son épée par acquis de conscience.

Un frottement de tissu et le bruit d’une flèche qu’on encoche lui indiquèrent que Legolas était lui aussi en alerte. Ils s’approchèrent de la source du bruit tandis qu’un second se faisait entendre. Ce n’était pas un animal, Matt en était sûr, plutôt une sorte de gémissement. Le feuillage bougea légèrement, et Matt approcha sa main libre, l’autre prête à porter un coup de son épée. Il bougea d’un coup sec le branchage qui avait bougé…

La créature, étonnamment petite, hurla d’une voix presque féminine : 

-Ne me tuez pas !

Matt reconnut toute suite la voix, et baissa son épée. C’était Sam, le fidèle ami de Frodon. 

-Ce n’est que moi… Matt.

Les branches bougèrent et deux autres hobbits sortirent des buissons, lui sautant dessus. Heureusement que Matt avait eu la présence d’esprit de baisser la pointe de son arme, sinon les hobbits auraient fini en de délicieuses brochettes pour orques.

Mais une autre silhouette était faiblement visible par la lumière, et Legolas la mit en joue.

Une voix grave retentit aussitôt, tandis que la silhouette approchait de la lumière du camp : 

-Je suis un ami ! Un ami d’Aragorn ! Gimli, fils de Gloin.

Legolas hésita quelques secondes, probablement tenté de lâcher accidentellement la corde de son arc, envoyant la flèche entre les deux yeux du nain. Car c’était bien un nain qui avançait devant eux, et il est bien connu que les nains et les elfes sont comme chien et chat, et cela depuis fort longtemps. 

N’essayez surtout pas de découvrir qui est le chien comme le chat, vous pourriez être surpris, si vous êtes encore vivants. 

Legolas finit par baisser son arc, mais il laissa la flèche encochée, doutant des paroles du nain ou peut-être du nain en lui-même. 



Quand tous leurs compagnons furent réveillés, et le feu rallumé pour qu’ils puissent y voir quelque chose, ils écoutèrent l’histoire des hobbits et du nain :

Lors de l’attaque de Fondcombe, ils s’étaient échappés, bien qu’à regret pour le nain, des combats. Néanmoins ce dernier avait eu son lot d’orques avant qu’ils ne puissent enfin sortir de la vallée. Ils avaient assisté au combat de loin, apercevant quelques arcs lumineux. 

Mais les nains sont taillés pour le sprint, et non pour les longues distances. Ils les avaient donc suivis à la trace, à défaut de pouvoir les rattraper, espèrent les atteindre pendant la nuit.

Epuisés, ils s’endormirent tous très rapidement. Même Matt finit par aller se coucher, et à peine posa-t-il sa tête au sol qu’il sombrait dans un profond sommeil.


Quelque chose lui touchait la main, et se contact le réveilla. Bien que la lumière l’empêchait de distinguer clairement les choses, il apercevait une silhouette nimbée de rouge. 

Quand l’éblouissement se dissipa, il put enfin découvrir qui était devant lui. Il bondit presque de joie, et son cœur en fit tout autant, car s’était bel et bien Milva et sa chevelure caractéristique qu’il avait aperçu.

Il lui attrapa la main pour savoir si ce n’était qu’une vision onirique. Mais au contact de ses mains chaudes, il sut que ce n’était nullement un mirage. 

Il aurait voulu la serrer dans ses bras, l’embrasser tout de suite, mais il remarqua tous les regards braqués sur eux. Il lui lâcha la main à regret, et après lui avoir néanmoins sourit, ils se rapprochèrent des autres.

Gandalf présidait l’assemblée et attendit qu’ils s’assoient pour commencer :

- Comme Matt nous la clairement fait comprendre hier soir, Matt se mit à rougir mais les yeux de l’Istari pétillaient de malice, il nous faut nous diriger vers la stèle qui ouvrira le passage entre les mondes. D’après la prophétie suivante que Matt a trouvée dans son monde :  


La porte des mondes s’ouvrira

Seul le marcheur peut la refermer

Le jour des ténèbres en sonnera le glas

La blancheur astrale en est l’unique clé



La sombre main emporte en un souffle dernier

L’être aimé au péril de sa vie.

Et l’avenir de l’Univers tout entier

Dépendra du duel entre blanc et gris.



Nous allons mener un rude combat là-bas, il n’y a aucun doute sur cela. S’il y en a parmi vous qui ne veulent pas s’y aventurer, ils peuvent maintenant se retirer.

Matt brisa le silence qui s’était créé :

-Bien que je n’aie pas d’autre choix que d’y aller, cela ne change rien à la décision que j’aurais pu avoir. Nos mondes sont trop différents pour cohabiter, et la situation trop dangereuse pour prendre le risque.

Milva lui prit la main, tout en disant pour tous :

-Nos mondes ne sont pas si différents, leur union ne serait pas une mauvaise chose… Mais les risques sont trop importants. »

Chacun à leur tour, ils se joignirent à eux, tous par amitié et volonté de protéger leur monde.

Gandalf finit par reprendre la parole :

-Maintenant que ce point est écarté, parlons un peu de cette prophétie.

-Les deux premiers vers sont assez facile à comprendre, fit Aragorn. Le portail est ouvert, et Matt l’a traversé. Mais ce « Marcheur », je n’ai pas la moindre idée de qui cela peut être.

-C’est Matt ! S’exclama Milva, qui réfléchissait depuis qu’elle avait entendu la prophétie. C’est lui qui a passé le portail !

-Bien, les deux vers suivants confirment que c’est bien la lune du solstice d’hiver. Gandalf fit une pause, avant d’ajouter : Et les deux derniers vers parlent probablement de mon combat face à Saroumane, et des conséquences que son résultat aura sur la Terre du Milieu.

Chacun se mit à réfléchir à la prophétie, et surtout aux deux vers que le mage avait oublié. La même question était sur toutes les langues, et se fut Gimli qui la posa :

-Mais qu’en est-il de ces deux vers :


La sombre main emporte en un souffle dernier

L’être aimé au péril de sa vie.


Gandalf fusilla du regard le nain, avant de finalement lâcher :

-l’un d’entre nous va probablement mourir, de la main de la Main Noire si je ne me trompe pas. Bien que j’aimerai me tromper sur le premier point.

Ils se regardèrent tous les uns les autres, mais aucun ne jugea bon de tenter d’interpréter ces deux vers. Car cela voulait dire sceller le sort de l’un d’entre eux.

Aragorn finit par se lever. Il voulait commencer à sceller les chevaux pour accélérer leur départ. Ils se levèrent tous l’un après l’autre, prétextant une quelconque activité. 

Il ne restait plus que Matt, Milva et Sam. Ce dernier regardait le feu quand il remarqua les deux autres. 

Ses joues s’empourprèrent tandis qu’il s’éloignait, marmonnant une excuse quelconque, dont Matt doutait de la véracité. Mais peu lui importait, il put enfin s’approcher de Milva, restée à ses côtés.

-Je suis content que tu ailles mieux.

-Merci… Dit-elle les joues rouges, pour tout ce que tu as fait pour moi. Mon frère m’a raconté.

-Il a dû exagérer, bafouilla Matt.

-Mon frère n’exagère pas, il n’aurait pas inventé ton combat face au Nazgul. Je ne pourrai jamais te remercier assez.

Touché par ce qu’elle venait de dire, et fier de recevoir les éloges de son frère, Matt lui prit la main. Elle s’approcha de lui, et lui dit : 

-Je peux déjà commencer par ça…

Elle s’approcha encore de lui, jusqu’à ce que leurs lèvres se collent et ils échangèrent un long baiser.

Un tourbillon d’émotions saisit Matt, comme une sorte de rêve éveillé. Un sentiment de plénitude l’envahit.

Puis il retourna sur terre quand elle interrompit le baiser, gênée par toutes les paires d’yeux qui les fixaient. Ils s’empressèrent d’aller les aider à tout préparer pour le voyage.


Quelques minutes plus tard, ils étaient tous sur selle. Le manque de montures avait été pallié au mieux : Sam et Frodon montaient avec Gandalf et Aragorn. Les Brandebouc chevauchaient tous les deux, et Gimli avec Legolas. Ces derniers avaient finalement accepté de monter ensemble, et cela malgré les réticences des deux.


Et Matt et Milva montaient le pur-sang elfique de la princesse. Matt n’avait été jamais aussi heureux de toute sa vie, bien qu’il appréhendait ce qui allait suivre, et surtout les deux vers de cette mystérieuse prophétie.

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