Porte à porte

Chapitre 8 : La ronde porte

396 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 03/01/2016 17:54

Gérontius consolide la vieille resserre, sciant et clouant au milieu des oripeaux, balayant et astiquant sous le regard fixe mais complice de ses Grands-parents. La baraque grince et proteste comme un vieux blaireau ombrageux. Ce soir notre hobbit ouvrira une des bouteilles de Vieux Clos qu’il vient de dénicher dans le faux-plancher. Ce soir la cabane illuminée resplendira comme aux fêtes du solstice d’été. Ce soir l’écrin de ses anciennes amours sera pimpant. Le hobbit ménage une surprise pour le retour de son épouse. Ce soir elle abordera aux rivages de son enfance, à l’ultime refuge de sa mémoire, aux racines de son désir de vivre.

Sa bien-aimée est partie avant l’aube en pélerinage, visiter des elfes de ses amis dans les collines. Elle reviendra chargée de cadeaux et des reliques de ses vies antérieures. Elle reviendra chargée d’attente et d’espoir.

Gerry répare, nettoie, décore, fouille parmi les colifichets du Grand-père, ménage de la place pour les trésors de son épouse. La resserre livre des secrets oubliés. Il dresse la table, allume le poêle à bois et confectionne des mets à la mode elfique en fredonnant des airs d’autrefois.

L’attente lui est douce. L’attention, burin de la mémoire, le prépare à se souvenir d’avant. Son aimée reviendra rassasiée des années antérieures. Son désir de demain se nourrit de l’attente.

Le jour décline. Il est temps. L’herbe grasse étouffe les pas de poneys lourdement chargés. Gerry ouvre la porte. La lumière glisse un rai secourable vers le potager.

Adamanta Touque s’approche radieuse du perron, les yeux pleins d’étoiles et les bras chargés de paquets. Un ventre rebondi s’avance au centre de la porte ronde. Leur petit univers va trouver son nouveau centre de révolution. Une nouvelle graine s’enracine aux sources de leur monde intime.

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