Que justice soit faite...

Chapitre 13 : "Je déclare la séance ouverte"

4810 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 03/10/2018 20:19

Aparté : N'hésitez pas a commenter ! Votre avis compte énormément pour moi, qu'il soit positif comme négatif.





Cripi entra en premier, sa marche était assuré, rien ne cachait son visage. Ses orbites, effrayants d'habitude les foules, n'eut aucun effet sur la cour lui faisant face. Il s'arrêta devant un pupitre en bois gris, semblable à du métal. Devant, un immense bureaux, fait du même matériau, dont le centre était légèrement plus élevé. L'homme à la couronne était assis présidant la cour, de chaque côté, trois hommes habillés de longues toges rouge étaient présent. Le velours qui les habillaient prouvais une forme de richesse, matérielle ou intellectuelle. Le guerrier dévisagea un par un ses juges, tous avaient un certain âge, devant avoisiner la cinquantaine.


Ahri entra ensuite, les mains le long de son corps, jouant avec le cordon de son vêtement. Elle enroulait autour de ses doigts les franges terminant son cordon, provoquant un léger bruit de grelot qui venait l'apaiser. La renarde voulait se concentrer, réfléchissant à ses paroles, à un moyen pacifiste de s'en sortir. Ses oreilles se tendirent, ses pupilles s’éguisèrent, elle ne voulait manquer aucun détail. Elle fixa d'abord le roi. Une barbe couleur poivre et sel, des cheveux de même couleur, coupés moyennement court afin qu'ils ne gênent pas le port couronne. Des yeux bleus, un regard stricte et un visage fermé, endurci par les années sur le trône et les guerres. Pas le moindre stresse n'apparaissent sur ce faciesse intransigeant, cependant elle pouvait sentir de l'inquiétude émanant du souverain, pas que de lui d'ailleurs. Cette odeur était plutôt mauvaise, elle savait que ce sentiment pouvait tromper les mortels. Seul un homme semblait totalement tranquille, à la droite de Jarvan III. Ce juge avait un bouc blanc, des lunettes ornaient ce visage abîmé par l'âge. Il avait de long cheveux, quelques rides étaient visible mais rien de méchant. Elle le trouvait plutôt beau pour l'âge qu'il devait avoir. Cet homme paraissait sûr de lui, il allait devenir un problème jugea-t-elle. Lux s’approcha, Ahri lui prit le bras sans la prévenir. Ne pouvant communiquer à l’oral, elle lia leurs esprits un court instant.


“Lux, l’homme à la deuxième place, du côté droit au roi, semble être confiant. Il doit préparer quelque chose, fais attention à lui. Les autres, le roi y compris, semblent inquiets quant à notre présence.”


La renarde lâcha la main de Lux, ce mouvement n’avait duré que quelques secondes, ce qui n'attira pas l’attention de la statue vivante, dont la présence était toujours aussi pesante. La jeune mage fut légèrement troublée, n’ayant l’habitude de communiquer ainsi, mais tenta tant bien que mal de rester discrète. Ce vieillard dont parlait la Vastaya était un politicien, assez vieux pour avoir connu la descente aux enfers de Zephal, sûrement un ancien porteur du gant. Lux se souvient avoir déjà participer à une de ses conférence lors de ses années, beaucoup trop longues à son goût, d’études. Son nom était Gerec, grand historien et philosophe, spécialisé dans l’étude de la magie en dehors et à l’intérieur de Démacia. L’unique conférence à laquelle elle avait assisté traitait d’anciennes reliques, au nombre de quatre, ayant participé à la création de dieux ayant régné sur Runeterra. Chaque objets permettaient de contrôler, voir créer, magiquement les éléments primordiaux de ce monde. Une partie de son long discours l’avait impacté :


“Si un homme se trouvait en possession d’une de ces armes, le monde pourrait à nouveau subir d’immenses modifications. Je ne vous apprend rien, du moins j'espère, qu’autre fois Démacia avait en sa possession beaucoup plus de terre qu’aujourd’hui. Eh bien, un seul de ces artefacts permettrait de les récupérer en à peine une semaine. Cependant, comme dit plus tôt, une de ces armes semble avoir un énorme contre coup, à la manière d’un mauvais fruit dans un immense panier. Aujourd'hui, nous avons pu localiser une seule de ces armes, grâce à d’anciennes tablettes sous la chaîne des crocs verts, elle se trouverait sur les lointaines terres de Ionia, j’attend toujours une approbation pour une expédition sur ces magnifiques terres afin de trouver et ramener un de ces artéfacts !

- Une fois en sa possession, que ferez-vous professeur ? “ Interpella un des élèves présent.

“- Je contrôlerai le monde bien sûr ! “ La foule se met à rire “ Plus sérieusement, cet objet pourrait mettre en lumière une partie du passé de notre magnifique cité, du moins, si je tombe sur le bon...“


Et si Gerec avait réussi à trouver des informations sur le gant, se demanda la magicienne. Lux resta perplexe quelques secondes, essayant de se remémorer toutes ses connaissances sur les armes divines. C’est le bruit d’un marteau s'écrasant contre une plaque de bois qui la ramena à la réalité. Un des garde présent dans la pièce annonça à haute voix des futilités devant servir d'introduction au jugement. Ce dernier se tourna face aux juges, leurs demandant de prêter serment en posant leurs mains sur un livre. C’était dans cet ouvrage qu’étaient renfermés toutes les lois de Démacia. Lux dû ensuite prêter serment, comme le voulait la tradition. Elle plaça sa main sur la couverture du livre, récita “ Je jure sur mon honneur de respecter les lois sacrés de la cité aux milles lumières, dernier bastion du jugement impartial.” Le garde donna ensuite l’ouvrage au roi, qui l'ouvrit afin de le poser devant lui.


“ Bien, quelle est votre véritable nom jeune homme ?

- je crois que c’est An, monsieur.

- Vous n’en êtes pas sûr ?

- Nan, on m’a privé d’une partie de ma mémoire.

- Dans ce cas, quelle est votre nom usuel ?

- Cripi.

- C’est donc le nom que vous a donné ce fou ?

- Oui, mais comment…

- Tu n’as pas à poser de question ! “ Cria un garde un peu trop zélote.

“- Du calme. C’est à moi de décider si cet homme peut parler ou non, restez à votre place, Ordonna-t-il. Et bien, Cripi, en temps de guerre il est important de connaître son ennemi. Nous savons que vous avez tué votre créateur, tout en détruisant les biens publiques de Piltover. Nous comptons actuellement une dizaine de blessés mais pas de mort. Cependant, ce n’est pas le débat du jour. Monsieur Cripi, vous êtes ici pour avoir volé de nombreux documents de la couronne démacienne.

- Comment ? Je n’en est aucun souvenir…

- Peut être mais vous l’avez pourtant fait, de nombreux gardes ont été tué. Tous ont été retrouvé électrocuté et présentaient des marques de griffures. Les quelques témoins parlaient d’un homme recouvert d’une armure métallique semblable à votre gant ainsi que de traînées bleu. Les faits étant exposés, je donne la parole à l’accusation. “


Aurais-je fait ça, se demanda Cripi. N’ayant aucun souvenir de sa vie antérieure, cela pouvait être possible. Il se remémora son nom de code “369-UCFD”, Steiheur semblait plutôt gêné quant à cette appellation se rappela-t-il. D’un coup, un lointain souvenir lui revient !


Cripi était plongé dans un étrange liquide, déformant ses perceptions du monde. Plusieurs câbles étaient reliés à sa peau. Devant, le scientifique écrivait sur son bloc note habituel. Derrière lui, une table d’opération recouverte de sang, des morceaux de lame traînaient. Xerlin était à côté de Steiheur, recouvert de balafres, ayant même un oeil amoché. Même si Cripi avait les yeux ouverts, il ne pouvait bouger, comme si son corps ne répondait pas. La voix, déformé par la cage liquide, du scientifique arriva à ses oreilles :


“Encore un échec ! C’est la cent-quarante et unième fois que le sujet échoue aux tests les plus basique. Pourtant, je lui ai bien injecté sa dose… Alors pourquoi ? Peut-être que la douleur causé par la greffe le pousse à être violent ? Xerlin, as-tu encore le chronomètre ? “


Le Vastaya ne répondit pas, se contentant de tendre la main vers son maître.


“ Très bien ! Au moins, la formule marche sur toi. Tiens, avant que je n’oublie, avale ça ! Cela devrait te maintenir sous emprise jusqu'à que je trouve une solution viable… Tiens ? Le sujet est encore conscient ! Je vais augmenter la dose… “


Un liquide bleuté coula dans les tuyaux rattaché à Cripi, lorsqu’il pénétra le sang du guerrier, il s'endormit rapidement…


Un autre fragment de souvenir, cette fois plus sombre. Une forte lumière l’éblouie, il se retrouva dans la salle de test du laboratoire. Des cibles étaient détruites, un panneau affichait le chiffre cinquante. La lumière blanche de l’endroit lui abimait les yeux. Il se questionna quand à sa présence en ces lieux. Alors qu'il examinait ses mains, il pouvait entendre une voix, c’était celle du scientifique.


“ Bon, le test cent-quatre-vingt-sept semble plus concluant que le dernier. Le sujet est plus docile et répond à des ordres plus complexes que la dernière fois. Il sait en partie utiliser son pouvoir. Ses capacités semblent moins efficace lorsqu’il est sous l’emprise de la formule… Que faire ? Peut être serait-il possible que l’arme réagissent mal au contact du liquide… Tiens, essaye de détruire ce mur. “


Qui est-il ? De quoi parle cet homme ? Qui suis-je ? Quelle est cette douleur ? Où suis-je ? Autant de questions submergèrent l’esprit renaissant du guerrier. De violentes douleurs apparurent causant migraines et maux de tête. Quelque chose tentait de le rendre fou, mais son corps semblait le repousser… Cette guerre mental lui fit pousser d’horribles cris. Il agrippa son crâne pour essayer de stopper la douleur. Le scientifique, apeuré, appela à l’aide ses deux gardes du corps. Des arcs de foudre commençaient à jaillir de tout son corps. L’un des vastayas plaqua alors Cripi au sol, limitant ses mouvements. Le deuxième sortit une seringue que lui avait confié Steiheur qu’il planta directement dans le cou du fou. Pour Cripi, tout devint flou et ses maux de tête se calmèrent, le sommeil l’emportant au fur et à mesure.

Le ionnien se retrouva dans une salle noir, sans délimitation. Perdue dans cette infinie d’obscurité, il se rappela avoir déjà eut cette étrange sensation. D’ordinaire, c’est en ce lieux que Kaminari l'interpellait, mais pas cette fois. Il semblait seul, seul dans ce moment, ce lieux, si étrange et familier. Il percevait de faibles lumières, dont les faibles halos lui apportaient chaleur et réconfort. Il entendait alors au loin la voix d’un enfant l'appelant par son véritable nom. C’est en suivant ce léger cri, que Cripi fut traversé par les souvenirs qu'il avait réussi à se remémorer. A peine avait-il eut le temps d'apprécier le repos qu’offrait cette salle qu’il fut ramené à la réalité par la voix d’un vieillard.


“ Merci mon roi. Les documents volés par l’accusé sont des recherches assez poussées sur l’histoire de Demacia, relatant sur plus d’une centaine d’année l’histoire du pays et de la couronne. Ils avaient une importance capitale dans la recherche active d’armements. De plus, trente cinq soldats ont été sauvagement tué de votre main, ce qui est un acte d’une cruel barbarie. Si nous ajoutons à cela le fait que notre gardien, Galio pour ne pas le nommer, vous ai considéré comme une menace, je ne doute en rien de votre culpabilité. Afin d’appuyer nos accusations, le laboratoire, en ruine, de Steiheur a été fouillé par nos espions sur place. Parmi les débris nous avons pu retrouver une partie des documents manquant à la couronne. Bien sûr, de nombreux échantillons de liquides et rapport d’expériences ont été réquisitionné.

- Bien, c’est au tour de la défense. Repris le roi puissamment.

- Merci mon roi. Cripi, dont la coopération a été exemplaire depuis son altercation, vous l'a dit plus tôt, il n’a aucune connaissance des accusations actuelles. Pour être totalement transparente, les conditions assez rapide et surprenante de ce jugement ne m’ont pas permis d’en connaître énormément sur la vie de Cripi. C’est pour cela que je lui céderai souvent la parole.

- Je vous l’accorde dame Crownguard. Accusé, vous êtes autorisé à parler lorsque la défense sera invoqué.

- Pour reprendre, vous comme moi savez que Cripi fût sous le contrôle d’un scientifique des plus diabolique. Ce qui veut dire, que nous n’avons pas connaissance des conditions ayant entraîné le vole de ces documents. Cripi, pouvez-vous nous décrire le peu de chose que vous savez ?

- Bien sûr, Steiheur était un scientifique fou. Pour résumer ma création, cet homme est passé par plusieurs phases de test dont je n’ai que de bref souvenirs. je me souviens avoir fait face à un liquide vert me faisant perdre la mémoire. Pour ne pas mentir, il est fort possible que ce scientifique m’ai utilisé pour accomplir de sombre tâches. Cependant, je ne suis conscient et libre de mes actes uniquement depuis peu.

- Les dates de vols ne correspondent pas avec la récente prise de conscience de Cripi. Donc il ne peut, en aucun cas, avoir fait ce vol délibérément. De plus, il n’avait pas conscience de ces documents, ni même de sa culpabilité, avant son arrestation. Bien sûr, mes arguments actuels sont encore faibles, me basant sur le peu d’information que l'on m'a laissé à disposition. C'est pourquoi, je demande à avoir accès aux pièces prélevés sur place.

- Accordé ! Nos lois sont claires, vous pouvez y avoir accès. C’est d’ailleurs surprenant que je n’ai pas été mis au courant de l'existence de telles éléments, dit le roi en haussant la voix.

- Moi roi, moi-même je n'ai reçu ses éléments il y a à peine deux jours ! Garde, allez donc chercher les pièces à convictions s’il vous plaît. “

Un garde s’exécuta presque instantanément. Ahri, dont les sens transcendaient les gens autour d’elle, remarqua que Gerec tapait de jambes afin de manifester son impatience. Cette homme devait porter à coeur cette accusation se dit-elle. En fixant du regard le vieil homme, elle vit un léger hochement de la tête en direction du garde qui passait devant elle. Le soldat hocha aussi de la tête, de manière si subtile que la renarde avait presque raté la chose. Ne pouvant en tenir informer Lux, elle en garda le secret. La jeune mage repris la parole :


“ Mon roi, messieurs les juges, j’aimerai savoir une chose : s’il se trouvait que Cripi était sous l’emprise de produit pouvant jouer sur sa mémoire ou sa volonté, serait-il gracié ?

- Si vous en avez les preuves, je ne pourrais le réfuté. Je dois avouer qu’un tel cas est problématique.

- Justement, mon roi. Dès lors que magie et science se mêle, des questions éthiques se posent. Après avoir vue et lue tant d'articles sur la chose, le monde est venue à un consensus, qui se partage avec énormément d’autre discipline. “ Le corps et l'âme sont deux entités bien distinguable”. Si Cripi n’avait pas conscience de ses actes, est-il vraiment coupable ?

- Il est vrai que…

- De plus ! Cela fait appelle à un autre débat houleux ayant eut lieu devant le peuple. Je ne dois pas vous rappelez l’affaire “Zephal” ?

- Dame Luxana, il est fort déconseillé de faire appel à cet élément triste de notre passé ? “ Dit d’une voix énervé l’un des juges.

“ - Je le sais très bien, cependant, cette question d'âme et de corps fût déjà posé ! Certes, différemment mais étroitement lié ! Même si Zephal, reconnu comme l’un des plus grand de notre pays, a perdu toute logique et a sombré dans la folie, on ne lui a pas retiré son titre ? Malgré toutes les agressions et actes horribles qu'il a causé ! Pourquoi donc ? La raison était simple : il n’avait pas toute sa tête. Quelque chose l'avait corrompu !

- Mon roi ? Puis-je prendre la parole ? “ Dit Gerec, en se levant.


Ildri, qui se contentait d'écouter remarqua le regard insistant que portait Ahri à l’égard de ce vieil homme. Elle chercha donc à épier les regards pouvant se poser sur la vastaya, au cas où cela lui causerait du tort. C’est dans cette tension, aussi bien visuelle que mentale, que le roi accorda l’intervention du chercheur. Il posa ses lunettes sur son nez avant de prendre la parole :


" Messieurs, et mesdames, vous comme moi connaissaient l’histoire de Zephal. Et bien, d'après de longues recherches sur sa personne, des plus fascinante, j’ai pu le rapprocher à d’autres recherches beaucoup plus importantes pour ce jugement. Ce bon vieux Zephal se trouvait en possession du fameux gant greffé à notre accusé du jour. Bien sûr, je ne sors pas cela de nul part, voici un acte de vente reçu par Zephal, il y ai écrit noir sur blanc la vente d’un étrange artefact en forme de gant. Cela se rapproche énormément de mes recherches mené dans les ruines de la chaîne des crocs verts. Tenez, lisez donc ceci. “ Il tendit au roi un petit carnet mêlant croquies et écrits. En plus, il présenta l’acte de vente évoqué plus tôt.


Jarvan III lue attentivement toutes les recherches, analysant la moindre ligne. Comme son père avant lui, le roi était un homme instruit et avide de connaissance, surtout sur le passé mystérieux de son peuples. Une fois fini, le roi donna les preuves à Lux, afin qu’elle aussi puissent avoir connaissance de ces écrits. Gerec repris alors :


“- Mon roi, il me semble évident que Zephal avait fait une incroyable découverte quant à la nature de cette arme. Comme nous le savons tous, il était aussi un grand historien, certaines de mes récentes découvertes se rapprochent de celles de Zephal sur certains points. Le gant qu'a en sa possession Cripi, semble lié à l’histoire de notre pays.

- Gerec, en quoi un cours d’histoire va pouvoir trancher sur la culpabilité de cet homme ? “ Rétorqua un autre juge.

“- Et bien, si je vous dit que c’est cette arme qui a rendu Zephal fou ? Lorsque l'on étudie en profondeur le carnet de recherche de ce grand homme, on se rend vite compte que ce gant le fascinait au point de lui attribuer une voix et une personnalité. Celle d’un ancien dieu, bien connu de nos ancêtres…

- Vous voulez dire que… “ Murmura Jarvan “

“- Et oui ! Ce gant renferme le dieu qui est à l’origine de notre cause, de nos lois et de nos traditions ! Legan, dieu impartial, ayant guidé notre peuple lors de son installation dans la forêt, à partir de laquelle le pétricite est née. Ce dieu, tué par ce gant, renfermant désormais son pouvoir et son essence ! Nous faisons face à l’avatar de notre dieu !”


Gerec esquissa un immense sourire après son discours, laissant le reste de la salle dans une incompréhension totale. Afin d’appuyer ses propos, il tendit de nouveaux carnets au roi, qui s’empressa de les lire. Ahri, qui analysait la scène, entendit le garde revenir avec les preuves. Elle remarqua quelque chose d’étrange, le regard vide de son ami…


Cripi se retrouvait à nouveau dans cette immense salle, sans limite ni forme. Kaminari lui faisait face. C’était la première fois que le dieu prenait une forme distinguable, même si c’était un bien grand mot. Une forme humanoïde se dessinait à partir d’une masse de foudre. Seuls éléments permettant de deviner un visage étaient deux grands yeux rouge. La forme devait faire une tête de plus que Cripi et semblait léviter. Le corps du dieu n’était pas stable, de la foudre s'échappant de lui. Le guerrier, perturbé, demanda :


“- N’as-tu pas de forme plus…

- Humaine ? Bien sûr… “


La foudre se condensa pour laisser place à un corps plus convenable, le dieu avait choisi comme apparence son hôte. Cripi se faisait face, les orbites rouge et la peau craquellé par l'électricité. Cela le pertuba plus, revoyant une peur enfouie en lui.


“ C’est toi qui l’as voulu. Je n’ai comme forme humaine que toi…

- Ce… ce n’est pas grave, reprends ton autre forme... “


Kaminari reprit sa forme inhumaine, sans un rire moqueur ou un simple sourire. Le guerrier, encore dépasser par les événements chercha une réponse du dieu. Cripi dit alors :


“- Je suppose que tu veux leur parler, leur prouver que tu es “l’unique dieu de ce monde” ?

- Je t'arrête humain, je ne dois plus rien à ces traîtres. Aucun d’entre eux ne s’est levé pour faire face à cet hérétique d’Aaron. Et ce, malgré ma protection et ma bonté à leur égard. Je ne ferai rien prouvant sa théorie.

- Mais, t’es-tu déjà demandé pourquoi ces “traîtres” t’ont abandonné ?

- Oui… Leur raison n’est pas valable ! De mon vivant j’ai tout fait pour les protéger des autres dieux, je leur est inculqué les bonnes valeurs. Durant mon long règne, cinq générations se sont écoulés ! Les deux premières m’étaient fidèles, sachant qu'ils avaient survécus grâce à moi. Ce sont les suivantes qui ont commencés à se tourner de mes saints écrits pour me voir comme un outil de domination. Alors, lorsque je leur ai fait part de mon refus, ils m’ont trahis en me laissant seul face à celui ayant tué mes semblables.

- Je vois, donc, cette haine que tu ressens est plutôt récente ?

- On peut le dire ainsi. Je voudrai te mettre en garde, après tout, tu es mon hôte, cet homme veut sûrement s’emparer de moi comme l’a fait ce fou de Zephal avant lui.

- Qu’avait-il voulu de toi ?

- Comme tout humain, il voulait mon pouvoir pour prendre le contrôle de la couronne et étendre le peu de terre qu'il reste à cette cité. Avec ma mort, ces êtres faibles ont perdu les terres que je leur avaient offertes… Aujourd’hui, cette cité ne représente qu’une infime partie de ses terres passés.

- Pourquoi veulent-ils tous avoir plus de terres ?

- Je n’en sais rien, vous les humains êtes si cupide et avare que vous ne savez pas profiter et utiliser les terres sous vos pieds, alors vous en voulez plus… “

Kaminari disparu peu après sa phrase, s'enfonçant dans les ténèbres de cette immense salle. Cripi reprit connaissance presque instantanément.


Le guerrier jeta un regard inquiet à Ahri. La renarde fronça les sourcils, elle réfléchit de plus en plus au final de ce jugement. C’est alors que le soldat pénétra dans la salle avec lesdites preuves. Sur une table, dont les pieds étaient ornés de petites roues, était posé un étrange liquide vert, des notes et surtout, une panoplie d’instruments de torture. Gerec reprit alors son discours :


“ Mon roi, après avoir lu ces documents, je suis en mesure de prouver l'innocence de notre dieu ! Ce liquide permettait à ce fou hérétique de contrôler son hôte, afin d’en faire une arme de destruction massive ! De plus, les outils retrouvés auraient servies à greffer l’arme sur le corps de ce jeune hôte.

- Gerec, vous avez perdu la tête ? Cet homme, dieu ou non, est coupable ! Votre histoire ne tient pas debout ! Vous vous devez d’être impartial ! Rétorqua violemment un juge. “


L’assemblée semblait tendue, des juges se levaient commençant à crier et à s’énerver. Lux, au milieu de ce carnage eut le temps de lire les fameux documents. ils décrivaient la dose exact de produits, sa conception, son utilisation, ses effets. Rattachés à eux, de nombreux rapports de tests décrivaient, d’une façon très scientifique chaque réactions. Lux compris que ce mélange causaient souffrance et manipulation.


Une vingtaine de soldats rentrèrent dans la salle, armes à la main. Deux soldats attrapèrent Lux par les bras, après qu’un troisième lui ai arraché des mains les précieux documents. Deux autres demacien agrippèrent Ildri, qui ne se laissa pas faire. Elle décrocha une puissante droite à un des soldat, avant qu’elle ne soit maîtrisé, lame à la gorge. Pour Ahri, un seul soldat suffit, attrapant son bras droit. Derrière chaque juges, un soldat prenait place, afin de les intimider. Seul le roi n’était pas gardé. Le reste des troupes entouraient Xin Zaho, qui resta de marbre. Les soldats autour de lui n’osaient pas l’approcher, se contentant de le tenir à distance avec le bout de leurs épées. Jarvan III était confus, ne comprenant ce qui se passait. Cripi fût mit à genoux, par le traître ayant ramené les preuves. Le guerrier commença à angoisser. Il avait peur d'à nouveau servir de pantin… De perdre sa liberté. Ahri ne pouvait pas écarter son regard du ionnien, la colère commença à monter en elle.

Alors que le roi allait crier de rage quand à cette rébellion, Gerec reprit la parole :


“ Mon roi, imaginez une seconde que ce dieu soit à notre service ? Nous pourrions reprendre nos terres, libérer les peuples de Valoran de Noxus ! Nous avons les moyens de contrôler cet homme, son pouvoir serait vôtre ! Nos plus grands scientifiques ont travaillé dessus pour améliorer ce fluide ! Pensez à ça mon roi, un peuple libre !

- Mon roi ! Oui ce gant contient une force extraordinaire mais jamais, je dis bien jamais, nous ne condamnerons un homme à devenir une machine de guerre ! Certes, Noxus l’a fait, mais nous avons un honneur et des principes à défendre ! Que ce soit un dieu ou non qu’il les ait écrit, cela ne change en rien qu’elles nous appartiennent et que le peuple démaciens les ont défendu comme leurs propres principes ! Ce sont plus que des règles, ce sont les mots qui donne vie à Démacia ! Réduire à l’esclavage Cripi ne ferait que ruiner les efforts de nos ancêtres, vos efforts ! “ Cria Lux de toutes ses forces.


Jarvan resta muet, ne sachant quoi faire. Cela faisait trop longtemps que Noxus prenait du terrain, que ce monde vivait dans la peur de se faire envahir… C’est Ahri qui prit alors la parole :


“ Jarvan, cette homme vise le pouvoir, je l’ai su dès ses premiers mots ! C’est un fanatique ne voulant que libérer un ancien dieu, tout comme l’était Steiheur. Ne pensez vous pas que Cripi a droit à sa liberté après avoir servi de cobaye pendant plus de dix ans ? Vous êtes plus juste et droit que la plupart des hommes, je vous dit ça en toute franchise ! Sachez cependant une chose, je n’hésiterai pas à mettre toutes mes forces dans notre fuite, quitte à détruire ce palais ! “ Dit la renarde d’une voix ferme. Elle marqua un silence avant de fixer du regard le garde près de son protégé. “ Si vous touchez ne serait-ce qu’un seul de ses cheveux, roi ou non, je vous dévorerait tous !”


L’assemblée entière avait les yeux rivés sur Ahri, dont les yeux semblaient emplie de magie. Les soldats prirent peur en voyant la vastaya aussi déterminé. Cripi, bizarrement, fût rassuré, rassuré d’avoir une personne voulant son bien. Il se calma, attendant la réponse de ce roi si silencieux.

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