Crazy Criminal Partnerz

Chapitre 4 : ☠ My friend is heathen, take it slow... ♦

3114 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 11/09/2017 23:11

Le lendemain, à midi, Harley Quinn et moi, ainsi que tous les autres détenus, avons été libérés pour le déjeuner. J'suis traînée par un grand gardien musclé qui maintient mes mains dans mon dos et me fait avancer de force. Devant nous, un autre garde tient fermement le bras d'Harley, qui le suit en riant aux éclats. Alors qu'elle se tourne vers moi en me tirant la langue d'un air taquin, je lui fais un clin d’œil en ricanant avec elle.

Nous sommes ainsi conduites à l'immense réfectoire du pénitencier, où tous les taulards sont lâchés (sous surveillance bien sûr) pour se servir et se trouver une place pour manger.

Surprise, je constate qu'Harley et moi sommes quasiment les seules gonzesses ici. Les quelques autres sont mortellement hautaines et nous regardent de haut, les mains sur les hanches, crachant lorsque l'on passe devant elles. Avec ma nouvelle pote, nous nous amusons à leur rendre leurs crachats, mais pas sur leurs pompes : en plein dans leurs tronches, c'est tellement plus marrant ! Enfin... ''nouvelle pote''... dit comme ça, ça fait un peu rapide ! Mais disons que, pour une raison qu'j'ignore, j'fais confiance en Harley Quinn. Je devrais peut-être pas, mais elle m'a vraiment l'air... différente. Et j'aime beaucoup ça !

Seulement, je me rends compte que les regards qui sont tournés vers moi sont loin d'être sympathiques. Tous les prisonniers doivent voir que je ne suis pas de Gotham, voire que je viens de Valoran. À moins qu'ils pensent que je suis faible de part ma morphologie maigrichonne et ma taille pas si haute (quoiqu'Harley est encore plus petite que moi). Dans tous les cas, j'suis visiblement pas la bienvenue...



Tenant fermement mon plateau, j'avance la tête haute avec un sourire en coin, pour montrer que je me fiche de leurs regards méprisants. D'un coup, un taulard qui doit bien faire le triple de mon poids et deux têtes de plus que moi me donne un brutal coup d'épaule, me faisant lâcher mon plateau au sol. Il éclate de rire avec ses potes. L'assiette et le verre se brisent dans un bordel pas possible, et tous les aliments se rependent au sol. Je frotte mon bras en tentant de cacher au mieux ma douleur, lançant un regard assassin au chauve bodybuildé qui m'fait face. Harley me passe vivement son plateau et me murmure :

« Tiens-moi ça, Jinx... » Soudain, elle s'est avancée vers ce connard en faisant un arbre-droit devant lui, plaçant ses jambes souples contre les épaules musclées du prisonnier. Le faisant ainsi basculer et tomber sur le dos, assise sur lui, elle lui assène plusieurs coups de poings au visage avant de chuchoter, ses lèvres rouges près de la bouche entrouverte du mec : « Tu laisses la Cinglée à Tresses et la Tarée à Couettes tranquilles, c'est clair ? »

Elle se lève et se place à ma droite, les mains sur les hanches. Pour toute réponse, la grosse brute se met debout, la regarde de travers, mais s'en va en silence avec ses collègues, alors que des gardiens arrivent (une fois que la bagarre est finie, c'est vous dire à quel point ils sont utiles). Toujours sur le cul, je sens la main d'Harley se poser sur mon épaule :

« J'vais t'chercher un nouveau plateau. Va nous trouver une place ! »

Sur ces mots, elle s'en va d'une démarche à la fois féline et enfantine. Je la regarde un instant pour m'installer à une table à deux places, un peu isolée de toutes les autres. J'en reviens pas qu'elle ait risqué de se faire casser la gueule pour moi...



Nous voici en train de manger, l'une face à l'autre, ignorant complètement tout ce qui nous entoure. Ayant attaché mes tresses en chignons, je pose mon pied droit sur mon genou gauche : j'adore m'asseoir de manière désinvolte comme ça ! Avec ma fourchette, je trifouille ma bouffe, que Harley est allée me chercher après la baston. Ma joue est appuyée mollement contre mon autre main. Ce que je m'emmerde ! Je baille en m'étirant, faisant craquer mes doigts crispés. En fait, je n'ai même pas faim, et ce steak haché, baignant dans une purée dégueulasse, est beaucoup trop cuit. Je pousse mon assiette et croise mes bras, posant mes yeux sur Harley. C'est dingue c'qu'elle peut être belle. Elle a de grands yeux bleu-gris, dessinés de fards à paupières rouge sur un œil et noir sur l'autre, coulant sur ses pommettes. Ses cheveux, coiffés en deux longues couettes, sont d'un blond éclatant. Sa couette droite est teinte en noir au bout, alors que l'autre a des pointes rouges. Les traits de son visage ne sont pas totalement fins, mais très harmonieux. Et sa bouche, d'un rouge vif sanglant, aux larges lèvres pulpeuses, est constamment en train de sourire. Après avoir soufflé sur une mèche rebelle qui tombe devant son regard, elle murmure :

« Tu devrais prendre des forces, Jinx ! »

Je secoue ma tête sous l'étonnement et finis par lui demander :

« Harley... dis-moi... pourquoi tu fais autant attention à moi ?!

-Hein ? Elle me lance un regard soudainement triste, ce qui m'a fait de la peine au fond.

-Oh, j'veux dire... pourquoi est-ce-que tu m'fais confiance ? Je suis une criminelle ! Admettons qu'on arrive à s'évader... si ça s'trouve, une fois dehors, j'vais te buter ! »

Pour toute réponse, elle ricane, essuie sa bouche, et lance malicieusement :

« Déjà, si tu voulais me tuer, je pense que tu serais mal barrée sans arme ! De plus, tu ne me l'aurais pas dis comme ça, si ton intention était de m'éliminer. Elle me sourit puis dit plus sérieusement. Et puis... j'suis comme ça ! Je suis avenante avec à peu près tout le monde. D'ailleurs, mon coéquipier me le reproche souvent : je n'ai pas peur de me faire de nouveaux potes, même si la personne en question est capable de me tirer une balle en plein cœur. Je vis sans me soucier de c'qui peut m'arriver. Elle marque un temps en baissant ses yeux vers son assiette, découpant son steak. Après, si tu veux que je te laisse tranquille, tu peux me le dire hein. C'juste que tu m'as l'air... cool et différente ! Dés que je t'ai entendu réclamer des craies, j'ai compris que j'devais pas passer à côté d'une nénette comme toi ! J'pense qu'on peut très bien s'entendre... voire être partenaires du crime, tu n'aimerais pas ?! »

Elle est si enthousiaste, et c'qu'elle vient de me dire m'a tellement fait plaisir, que j'esquisse un grand sourire, profondément touchée. J'explique en la regardant droit dans les yeux :

« Tu sais... toute ma vie j'ai été seule. Depuis mon enfance, j'ai jamais eu personne pour moi. J'me suis toujours démerdée. Et même maintenant en tant que criminelle, j'm'amuse en solo. J'ai rien contre toi, au contraire, je te connais à peine et j't'adore déjà ! Tu es aussi déjantée que moi, et en plus on peut dire que tu me comprends, et me soutiens aussi. Là, je baisse les yeux, un peu gênée de l'avoir complimentée. Mais j'pas l'habitude justement d'être au centre de l'attention de manière positive. En général, quand on fait gaffe à moi, c'est quand ma tête est à prix, que j'suis recherchée, tu vois ? Là, tu t'intéresses à moi alors que tu m'connais presque pas. Le feeling passe, j'le sens, mais comme j'me méfie de tout le monde depuis que j'suis gosse et que tout le monde me hait, ça m'fait bizarre que tu m'apprécies, quoi. »

J'suis maladroite, j'ai l'impression d'avoir dit de la merde. Je sens soudainement ses doigts contre mon menton. Elle relève doucement mon visage vers elle. J'ai dû rougir : c'est la première fois que l'on me touche de manière douce et amicale, et pas pour me péter la gueule ou me jeter en prison. Elle lance, avec son éternel sourire parfait :

« Hey, t'inquiète, j'comprends. Tu sais, t'es vraiment pas comme les autres, ta folie se lit clairement dans tes yeux et j'adore ça ! Mais laisse-moi te dire un truc : j'te lâcherai pas. »

Je devrais être étonnée, qu'elle soit si attentionnée avec moi. Je le suis, d'ailleurs. Mais je ressens tellement la même chose pour elle, cette étrange attirance, que je veux bien la croire. Elle est clairement tarée, violente, fonceuse... mais elle détient une rare qualité que je possède aussi (et c'est sûrement la seule chez moi) : la loyauté. Je n'ai jamais eu de véritable ami. Mais je sais que si je venais à en avoir un ou une, en l’occurrence Harley, je ne le laisserai jamais tomber. Et même si je n'ai pas osé lui dire, j'aimerais vraiment être sa partenaire du crime, dans les flammes et dans le vice !


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De nouveau enfermées dans nos cellules respectives, Jinx et moi nous regardons dans les yeux, l'une face à l'autre, appuyées à nos barreaux, nous souriant malicieusement. Elle est vraiment super mignonne, avec son grand sourire brillant et ses yeux rieurs. Nous ne disons que dalle : nos regards veulent tout dire. Nous sommes simplement deux p'tites folles, et nous allons tout mettre en œuvre pour nous sortir de là.

Pendant le repas, nous avons discuté de tout et de rien, Jinx et moi. J'ai notamment appris qu'elle a 20 ans, cinq ans de moins que moi. C'est vraiment une toute jeune criminelle. Elle m'a également parlé de Vi et Caitlyn, ses deux principales ennemies, celles qui l'ont arrêtée après l'avoir longtemps traquée. Et moi je lui ai raconté que mon adversaire est le célèbre Batman (même si elle m'a avoué qu'elle ne le connaissait absolument pas, ce qui m'a beaucoup fait rire !). Aussi étrange que cela puisse paraître, je ne lui ai toujours pas parlé du Joker... Ce n'est même pas que je n'ose pas parler de lui devant elle. Pire que ça ! Quand je discute avec Jinx, je ne pense carrément pas à lui. Il me sort complètement de la tête. Du coup, bah, j'oublie d'évoquer ne serait-ce que son nom. C'est bizarre... Arg, ça m'fait mal de l'admettre, mais ça me soulage de penser un peu à autre chose, de m'aérer l'esprit. Et puis, j'sais pas, maintenant que j'y pense, j'ai peur que Jinx ne veuille plus me parler si elle se rend compte de qui je suis la petite amie : le monstre de Gotham City !



Pendant la nuit, alors que je suis allongée sur ma banquette et que Jinx dort déjà en ronflant doucement, une détonation retentit soudain, le sol se met à trembler et je suis violemment propulsée contre mes barreaux. Une puissante explosion se fait entendre, accompagnée de mes cris, et de ceux de Jinx. Je hurle son prénom, ne comprenant rien à ce qu'il se passe, la cherchant à travers la poussière. Il fait soudainement plus froid. À quatre pattes sur le sol humide, je me tourne et remarque avec un grand étonnement que ma cellule est complètement détruite et mène directement vers l'extérieur : toute la façade a été explosée de mon côté. Frottant mes yeux et secouant ma tête, je constate que les barreaux de nos deux cellules se sont complètement brisés sous la force du choc. Mais cette mystérieuse explosion m'a l'air d'être préparée et réfléchie puisque toutes les autres cellules sont toujours fermées, aucune brèche n'ayant été formée dans celles-ci pour éventuellement permettre aux autres détenus de s'échapper. Je suis en plein milieu du couloir en ruine, et je parviens à apercevoir Jinx : elle est couchée dans sa cellule, sûrement un peu sonnée, et tremble légèrement. Je tente de m'approcher d'elle pour l'aider à se relever.

« Harley ! Dépêche-toi ! » Cette voix, je la reconnaîtrais entre mille...

Avec difficulté, je me lève et regarde vers l'extérieur, m'approchant de l'immense ouverture créée dans le mur (qui n'existe d'ailleurs plus), les couettes au vent. Complètement sous le choc, je vois le Joker à bord d'un hélicoptère conduit par l'un de ses hommes de main. Debout, il hurle à pleins poumons, ayant déployé une échelle pour que je puisse y monter. Je n'en reviens pas : il est venu me chercher ! Il tient à moi, je l'ai toujours su ! Je suis limite un peu honteuse de l'avoir tant laissé de côté dans mes pensées pendant ces quelques jours.

Prenant mon élan, je cours à travers la cellule (ou plutôt ce qu'il en reste) et saute avec agilité, m’agrippant à l'échelle. Soudain, mon cœur a fait un douloureux bond. Ne grimpant toujours pas, je me tourne vers le pénitencier. Je vois Jinx qui réussit à se mettre debout et à avancer dans ma cellule, se dirigeant vers le trou dans la façade en cachant ses yeux avec son bras. Elle gueule mon prénom, ce qui me crève le cœur même si je n'oserais jamais l'avouer à qui que ce soit.

« Aller, bouge-toi, putain ! Qu'est-ce-que t'attends ?! »

La voix cassée et sèche de Mr.J me fait frissonner, autant de manière positive car elle m'avait manqué, que d'effroi tant elle me terrifie. Je réponds :

« Je t'en prie, mon poussin, laisse venir Jinx avec nous !

-Quoi ?!

-Je lui ai juré de m'évader avec elle ! Je me tourne vers Jinx avec un sourire tendre au coin des lèvres. C'est mon amie... »

Après avoir levé les yeux au ciel, le Joker a fait signe à Jinx de s'accrocher à l'échelle à son tour, en criant : « Magnez-vous l'cul ! »

Je monte doucement, afin qu'elle puisse sauter et s'accrocher. Ensemble, nous entrons dans l'hélicoptère. Je ne pouvais pas la laisser là... Je lui ai promis et je ne veux pas la perdre. Seulement, en la voyant s'asseoir face au Joker et moi, en époussetant sa combinaison orange, je ne sais pas pourquoi mais j'ai un très mauvais pressentiment.



« Franchement, merci beaucoup ! » s'est exclamée Jinx en mettant ses bras derrière sa tête et en posant son pied droit sur son genou gauche, comme à son habitude. Le Joker la regarde de haut. Possédant ce que l'on appelle un ''sourire de l'ange'', il n'a pourtant pas l'air ravi du tout de la présence de mon amie, malgré son éternel sourire clownesque. Timidement, je me blottis contre son bras, comme pour apaiser la situation. Jinx ne se démonte pas et me demande : « Alors, c'est lui ton fameux collègue de crime ? »

Joker me regarde avec insistance et je murmure, un peu confuse de n'avouer ça que maintenant à ma nouvelle pote : « Oui... je te présente le Joker, mon petit ami. »

Surprise, Jinx sursaute légèrement en écarquillant ses grands yeux roses. Le Joker esquisse un sourire enjoué. Même si ça se voit clairement que mon amie à tresses est étonnée que mon partenaire du mal soit également celui que j'aime, elle n'ajoute rien de plus et se contente de sourire... Je la connais à peine, mais je sais qu'il s'agit d'un sourire forcé. Bordel, je crois que j'ai fait une connerie en lui cachant ça...

« Et sinon, tu peux me présenter ta charmante amie, Harley ? »

Étant donné la manière dont il a insisté sur le mot ''charmante'', en réalité il s'en branle de ne pas savoir qui elle est. L'ironie de sa voix se sent à des kilomètres.

« J'peux me présenter seule, j'suis pas une gamine ! »

C'est ce que Jinx a rétorqué avec un sourire narquois en coin et un regard insolent. Putain, cette pression... je veux tellement pas qu'ils se détestent. Pour détendre l'atmosphère, je ris en m'agrippant au col du blazer violet du Joker et en faisant un clin d'oeil à Jinx, m'exclamant bêtement : « Ah, elle est marrante hein ?! »

Joker lève les yeux au ciel mais semble plus apaisé, ce qui m'a soulagé. Quant à Jinx, elle a directement compris mon comportement soudain et a dit de manière plus calme :

« Je m'appelle Jinx, et j'ai 20 balais. J'viens de l'île interdite de Valoran. La cité-état de Piltover était mon terrain de jeu préféré, et ce depuis plusieurs mois. J'ai finalement été arrêtée par la shérif et sa plus fidèle alliée. Et hier, j'ai été envoyée au pénitencier de Blackgate, ces deux bouffonnes jugeant que je devais à tout prix me tenir loin d’Valoran. »

Après son speech, elle regarde le Joker avec un grand sourire. Il lui demande :

« Piltover est ton ''terrain de jeu'', hein ?

-J'aime le chaos comme personne ne l'a jamais aimé.

-Ça reste à voir : je l'aime encore plus que toi sans aucune hésitation. »

La voix cassée de mon homme s'est faite plus sévère. Changeant complètement de sujet, étant mal à l'aise face à cette situation tendue, je lance :

« Dis, mon poussin, on peut l'héberger au QG le temps qu'elle trouve ce qu'elle veut faire ? »

Il a hésité, en passant sa langue sur ses dents plombées. Mais il a fini par chuchoter :

« Ouais, ça va... Et puis, si Jinx aime tant s'amuser, on pourra jouer tous les trois à détruire Gotham... Il ajoute d'un air mystérieux. On peut s'marrer ensemble... »

Il éclate soudainement de rire. Satisfaite de le voir dans cet état, je ris à mon tour, en levant les bras de joie. Mon p'tit cœur s'est encore plus réchauffé quand Jinx s'est également mise à rire à pleins poumons, en remuant ses pieds et en tenant son ventre.




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