Crazy Criminal Partnerz

Chapitre 8 : ☠ Wanted : Two Screwy Girls ☠

2766 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 13/09/2017 23:39

Encore sous l'euphorie du chaos que l'on vient de foutre, frissonnant d'excitation à l'entente des détonations provenant du cabaret, Harley et moi courons vers le bouffon qui nous attend. C'que j'peux pas me le blairer, ce con ! Mais j'suis tellement heureuse de m'être autant éclatée avec Harley... je pense franchement que j'me suis jamais autant amusée de toute ma vie ! Et la voir sourire, bordel, c'est un trophée !

« Tiens, poussin, on a le dossier ! »

Un bruit retentissant s'est fait entendre dans cette nuit glaçante. Le Joker vient de mettre une immense gifle à Harley, lui faisant perdre sa perruque et lâcher le document, tombant à genoux. Elle gémit de douleur, commençant à sangloter, et cet enfoiré profite de sa situation de faiblesse pour lui asséner un violent coup de pied dans le ventre. Il tire ses cheveux blonds bouclés pour qu'elle se relève et murmure avec un air hautain :

« T'as beau être mignonne, je te pensais plus intelligente que ça... Juste un petit peu... »

Comme si elle n'était qu'une poupée, il la lâche mollement et nous tourne le dos, écrasant le dossier au passage. Je fonce aider Harley, m'asseyant près d'elle et relevant délicatement son menton vers moi. « Ça va ? ». Question con. Elle hoche la tête malgré tout, versant une larme noircie de maquillage, qui retire sur son passage le fond de teint qui masquait sa peau blanche. Je caresse sa joue pour essuyer cette larme fugitive et me tourne avec rage. Lui... J'peux plus le supporter ! Je me lève en serrant les poings et m'avance vers lui.

« Tu nous as dit de te ramener ce putain de document et on l'a fait ! Et on a tout explosé, comme c'était prévu. Alors, bordel, pourquoi tu fais encore chier ?! »

Pour toute réponse, je reçois un brutal coup de poing en pleine face. Retournée par le coup, je remarque qu'Harley a sursauté, cachant sa bouche avec ses mains tremblantes. Ne me démontant pas, j'essuie le sang coulant de mon nez d'un revers de bras rageur et plonge de nouveau mon regard dans celui du Joker.

« Mon but était d'attirer Batman sur les lieux, pour en finir avec lui ! Et vous n'avez même pas été foutues de rester assez longtemps pour alerter son p'tit crâne de chauve-souris ! »

Je crache un peu de sang et chuchote : « T'es pas content, tu l'fais toi-même... »

Il me soulève brusquement à quelques centimètres du sol, en m'étranglant, s'avançant vers le rebord du building pour me tenir au-dessus du vide. Je me débats... puis plus rien... j'arrive de moins en moins à respirer, remuant mes pieds. J'entends les cris d'Harley...

« Je voulais aussi te tester, lance-t-il, savoir si tu étais une aussi folle criminelle que tu ne le prétends. Il éclate de rire. Mais tu m'as l'air bien prétentieuse, c'était juste du vent ! Tu agis sans réfléchir, tu n'arrives pas à associer le fun à la stratégie. Pour faire simple... tu n'es qu'une idiote. Il me jette près de Harley. Tu me rappelles quelqu'un, tiens ! »

Reprenant mon souffle, je sens les bras d'Harley m'entourer faiblement, et je me blottis contre elle, ne quittant pas ce connard des yeux. « Ça va Jinx ? ». J'ai pas trouvé la question si con que ça. J'ai chuchoté en lui souriant tant bien que mal : « Reste là et ça ira... »

Après avoir marché quelques mètres en s'allumant une cigarette, le Joker se tourne vers nous et s'exclame, avec son éternel sourire aux lèvres :

« Au fait, vous imaginez bien que pour rentrer, je vous laisse vous démerder ! Si vous unissez vos deux p'tites cervelles... vous devriez peut-être retrouver le chemin. Il explose de rire en passant une main crispée dans ses cheveux et murmure. Je devrais songer à bosser en solo... ah oui ! C'était déjà le cas ! »



Nous arrivons enfin au QG du Joker après une bonne vingtaine de minutes de marche. Tenant toutes nos lourdes armes à bout de bras, boitillant sous leurs poids, nous sommes passées par les toits des immeubles en tâchant de ne pas nous faire repérer. C'est un putain d'miracle que l'on soit en liberté, j'dirais même que l'on soit en vie ! Nous remarquons que la porte de la chambre est fermée, signe que le Joker y dort. J'crois bien qu'Harley va devoir dormir sur le canapé avec moi, cette nuit. Elle est toute tremblante, des rivières de khôl et de mascara coulant sur ses joues pâles. Après avoir retiré ma perruque, l'ayant jeté sur ma valise avec rage, je m'approche d'elle et prends toutes ses armes pour décharger ses bras frissonnants. Elle me lance un regard qui voulait dire ''merci'' mais elle est toujours aussi affaiblie. Ça me tue de la voir comme ça. J'chuchote :

« Va t'prendre une douche, pendant c'temps j'range nos armes.

-Ne le réveille pas... Murmure-t-elle les yeux baissés. Au pire je t'aide à ranger maintenant.

-Non, j'insiste, va te détendre. D'un geste brusque, je prends son pyjama qui traînait sur le canapé, et lui tends. Vas-y ! »

Harley ne se fait pas prier et prend son Kigurumi, se dirigeant dans la salle de bain. Quant à moi, j'vais faire un peu d'ordre. Vu comme ce gros bâtard de clown a frappé Harley lorsqu'elle a laissé ses armes traîner, j'ai intérêt à bien les mettre à leur place, et sans faire de bruit. J'ai commencé par placer les miennes dans ma valise, puis j'me suis dirigée vers une pièce à l'écart en tenant toutes celles d'Harley. Putain c'que c'est lourd ces conneries !

Cette salle a l'air d'être une sorte de grand placard à balais. Un écriteau, sur lequel est inscrit ''Le P'tit Bordel d'Harley'' en noir et rouge, est cloué sur la porte. Bingo ! Je l'ouvre avec mon coude en tâchant de rester discrète et de ne rien faire tomber. Puis, j'entre dans la pièce, posant les armes délicatement sur le sol. Tant que c'est là-dedans, j'pense pas que l'autre con dira quoi que ce soit à Harley. Et si il ouvre sa grande bouche, je lui dirai que c'est moi qui les ai rangé, quitte à m'en prendre une. Je lui en collerais bien une en retour, à c'fumier aux cheveux verts.

Soudain, je me sens comme observée et entends une sorte de vrombissement sourd alors que j'allais sortir de la salle. Je me tourne vivement et aperçois dans la pénombre deux paires d'yeux luisants me fixer. Bordel, c'est quoi ?! Je recule d'un pas. Mon dos heurte le mur, me faisant accidentellement appuyer sur l'interrupteur. La lumière s'allume en clignotant légèrement et je me retrouve nez-à-nez avec deux immenses hyènes baveuses aux dents mortellement acérées. Leurs crinières sont coiffées en crêtes punks, l'une rose et l'autre verte, et chacune porte un collier à clous aiguisés. Elles s'avancent sauvagement vers moi en grognant. Tremblante, je recule en murmurant : « Hey, tout doux ! J'fais qu'passer ! »

La fatigue due au chaos du cabaret se retrouve désormais mêlée à la peur. C'est la raison pour laquelle je me retrouve à genoux face aux deux hyènes, toute frissonnante et n'ayant même pas la force de courir. L'une des deux s'avance dangereusement, puis s'arrête de grogner et me sent. La seconde aussi me renifle, puis s'allonge devant moi, sa tête sur mes genoux. Je secoue la tête. What the fuck ?!

Harley arrive soudainement derrière moi. Elle a l'air inquiète et essoufflée mais parvient quand même à me chuchoter : « Ça va ? Elles t'ont pas mordue ? »

Elle écarquille soudain ses yeux, comme si ses lunettes de vue (quoiqu'un peu fissurées), ne lui servaient plus à rien. Elle s'agenouille près de moi et caresse les ventres des deux bêtes.

« Bah alors, vous ? Vous ne montrez pas les dents ? Dit Harley avec un sourire attendri.

-Y a même pas une minute, j'ai cru qu'elles allaient m'bouffer ! Je murmure, ravalant ma salive.

-Ouais mais regarde comme ils sont sages avec toi, à présent ! Ils doivent bien t'aimer !

-Tu dis ça comme si c'était exceptionnel. Dis-je en penchant la tête, étonnée.

-Ça l'est ! J'ai élevé Bud et Lou pour qu'ils soient sauvages avec tout le monde. Ils détestent même Mr.J ! Hormis moi, tu es la seule personne qu'ils ne grognent pas. »

Comme pour appuyer les propos d'Harley, l'une des deux hyènes a léchouillé ma main pendant que l'autre a frotté son museau contre mes jambes. Alors ça, si j'm'y attendais !

« Aller Jinx, dit Harley en m'aidant à me lever après avoir longuement câliné ses animaux de compagnie. Toi aussi tu devrais te prendre une bonne douche. Et après, au dodo ! »



« Réveille-toi, p'tite pute ! »

Un violent coup de pied m'a éjecté du canapé. Tombée au sol comme une merde, j'me relève en m'appuyant sur mes coudes, pas encore tout à fait éveillée. Je baille à gorge déployée et lance : « Bonjour sinon, connard ! » Je m'assois difficilement, et le Joker jette alors trois épaisses feuilles de papier sur mes genoux. Elles sont vierges.

« C'quoi ?

-Tourne-les, idiote ! S'écrie le sale clown en me toisant, les mains dans les poches de son pantalon violet. »

Je retourne la première feuille. Il s'agit d'un avis de recherche. Et la personne recherchée, c'est moi, dans mon costume de Don Jinx que je portais hier soir ! Quelqu'un s'est démerdé pour me prendre en photo lors de la tuerie du cabaret, alors que je suis debout sur une table, mon minigun-violoncelle aux mains. Toujours avec cet infatigable sourire aux lèvres. Je remarque, amusée, le nom qu'ils m'ont donné : Récompense pour toute information aidant à l'arrestation de ''Violet Jazzy''. Sérieux, c'est très original, mais c'est pas avec une photo prise sur le vif et un pseudo en carton qu'ils vont me retrouver ! Je ricane et m'exclame :

« Violet Jazzy... Ah ! Il suffit que j'porte plus ma perruque rousse ni de vêtements violets et personne me reconnaîtra !

-C'est bien, je te félicite, murmure le Joker avec ironie en me tendant la main pour m'aider à me lever. Mais tu oublies un très léger détail ! »

Le Joker récupère les trois feuilles que je tiens, pose l'avis de recherche de ''Violet Jazzy'' sur la table basse et tourne la deuxième page vers moi. C'est un autre avis de recherche... un peu moins marrant. Cette fois-ci, c'est bien une photo de moi sans déguisement. Elle a été prise à mon arrivée au pénitencier de Blackgate. Et merde... J'avais zappé...

« N'oublie pas que t'es une évadée de prison. Et sur cet avis, c'est bien sous le p'tit nom de Jinx que tu es recherchée ! Ce qui fait que tu es doublement ciblée car, même si les flics sont cons, ils vont bien finir par s’apercevoir que Violet Jazzy et Jinx sont la même personne. »

Je baisse les yeux. C'est toujours excitant d'être recherchée, de se dire que notre chaos a été nuisible. Mais cette ville est tellement grouillante... le crime y est déjà installé depuis longtemps. Alors que j'parie qu'à Piltover, depuis que j'ai été transférée ici, tout est calme. Arg, j'commence à m'embrouiller, là. Comme pour arranger les choses, le sale clown rajoute :

« Si j'avais su que tu étais une incapable de ce genre, jamais je ne t'aurais laissé devenir notre partenaire du crime. Pathétique. »

Je serre les poings. Ce qu'il peut me foutre en rogne...! Il continue :

« Je vous ai pourtant donné des ordres clairs : récupérer le dossier, foutre le bordel pour attirer Batman, mais tuer tout le monde de manière à ce qu'aucune de vous deux ne soit recherchée !

-Déstresse le clown ! J'me débrouillerai pour être plus discrète et mieux me déguiser la prochaine fois !

-Ferme-la, ce n'est pas de toi que je parle ! »

En hurlant ça, le Joker me donne la dernière feuille : encore un avis de recherche. C'te fois-ci, c'est une photo d'Harley qui est dessus. Elle porte une combinaison rouge et noire, arbore fièrement ses couettes blondes et tire la langue, tenant une pancarte avec un numéro. Cette photo a sûrement été prise au pénitencier de Blackgate, avant qu'elle soit mise en cellule. Mes mains tremblent en tenant ce bout de papier. Le Joker me plaque soudain contre le mur le plus proche en m'étranglant. Je lâche la feuille.

« Peut-être que toi tu n'es pas connue à Gotham et donc que tu peux t'en sortir en te déguisant toujours plus, mais ici tout le monde connait Harley Quinn ! Elle se démerde toujours pour se faire arrêter, et même là en étant déguisée elle s'est faite repérer ! J'ai l'impression que sa seule qualité est son corps de rêve ! Il m'étrangle plus fort. Vous avez complètement ruiné mon plan, autant l'une que l'autre. Je n'avais jamais vu de gonzesses aussi connes ! Il rapproche ses lèvres des miennes en ricanant. Et ça se prétend folle criminelle en plus ? Tu ne peux pas savoir à quel point vous me faites pitié ! »

Il me lâche et tourne les talons, alors que je reprends mon souffle. Je murmure, la voix cassée : « Ce n'était pas de sa faute... Un homme a vu son tatouage à la cuisse... Sinon personne n'aurait su que c'était Harley Quinn ! »

Le Joker s'arrête de marcher et lance entre ses dents en se tournant vers moi : « Toi qui as réussi à masquer le tatouage de ton bras pour en dessiner un nouveau par-dessus, tu aurais pu aider Harley à cacher le sien, non ? »

Je réplique avec un sourire : « Dans ce cas c'est bien ce que je dis. C'est ma faute, pas la sienne. » Je tombe soudainement à genoux, le Joker m'ayant vivement foutu une droite.

Il dit : « Puisque c'était de ta faute, voilà ce que tu mérites. Mais en attendant, vous étiez deux sur le coup, donc tu n'es pas la seule à mériter une punition de ce genre ! »

À peine Harley est-elle sortie de la chambre, habillée d'un corset punk clouté et d'un pantalon de cuir, le Joker s'est jeté sur elle, l'attrapant par l'une de ses couettes.

« Ah ! Lâche-moi ! Hurle-t-elle et se débattant.

-Regarde ça ! Le Joker lui montre les avis de recherche disposés sur la table basse. Un tatouage, Harley ! Un putain de tatouage !

-Laisse-la tranquille, bouffon ! Je crie en courant vers eux.

-C'était un accident, je te le promets ! Dit Harley d'un air suppliant.

-Sans blague ?! Il éclate soudainement de rire. Je vais te montrer ce qu'est un accident ! »

Le Joker me pousse soudainement avant que je ne puisse aider Harley, me faisant tomber et heurter un meuble. Un vase posé sur cette commode bascule donc, tombe et se brise en mille morceaux sur le sol. Plusieurs bouts de porcelaine cassée m'ont coupée.

« Oups ! Continue le Joker malicieusement. Je ne l'ai pas fait exprès, c'était un accident ! Il rit de nouveau en tenant fermement les biceps d'Harley. Maintenant, je vais te montrer quelque chose qui n'est pas du tout accidentel ! »

Sans que j'aie le temps de me relever, ce bâtard de Joker a poussé Harley contre la baie vitrée, se brisant sous la force du coup et la laissant tomber dans le vide dans un cri déchirant. 


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