Crazy Criminal Partnerz

Chapitre 11 : ♦ Forgive my insanity ♦

1802 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 14/09/2017 17:48

Je prends l'ascenseur, frissonnant de peur et d’excitation. Je me pose tout un tas de questions pendant cette interminable descente. Et si Jinx refusait de m'adresser la parole ? Et si elle faisait comme si je n'existais pas et n'étais jamais entrée dans sa vie ? Et le Joker alors... il finira par la tuer en voyant que j'ai quitté le QG pour la retrouver ! Les portes de l'ascenseur s'ouvrent : plus l'temps pour les questions ! Je cours à en perdre haleine, sortant du hall d'entrée et me précipitant dehors, en tenant mon maillet géant contre mon épaule. J'aperçois la fine et rapide silhouette de Jinx sautant du toit d'un petit bar de ruelle, retombant accroupie et détalant derrière de grands buildings. Je rougis à son passage et la suis, déterminée et plus amoureuse que jamais.

Elle se retrouve dans un cul de sac, et regarde les immenses bâtiments qui lui font face en lâchant un « Merde ! » rageur entre ses dents. Elle tape du pied telle une enfant en colère, en serrant ses poings adorablement. J'arrive lentement derrière elle, timidement mais avec un grand sourire aux lèvres. Elle a dû sentir ma présence, puisqu'elle se retourne vivement vers moi, faisant valser sa queue de cheval attachée par une paire de ciseaux. La haine assombrit son visage malgré les éclats de rire qu'elle lançait il y a quelques minutes. Elle s'exclame :

« Qu'est-ce-que tu fous là ? Tu m'veux quoi ?! Pourquoi tu m'suis ?! »

Elle n'a pas le temps de me demander plus qu'une sirène de police retentit. Je me tourne, et voit les lumières aveuglantes des gyrophares se reflétant sur les murs. Sans réfléchir, je lance un furtif regard derrière Jinx : il y a un écart très étroit entre les deux bâtiments. C'est chaud, mais on peut passer. Brusquement, je pousse Jinx, la forçant à s'allonger dans ce minuscule passage. J'y jette aussi nos armes avant de me planquer moi-aussi, tirant un énorme conteneur à l'aide de ma grande puissance afin de nous cacher. C'était moins une, j'entends les flics arriver. D'un geste protecteur, je colle Jinx contre moi malgré le peu de place que nous avons, posant ma main sur sa bouche pour éviter que sa respiration se fasse entendre. Ses yeux se font plus doux, et elle plaque sa main contre mes lèvres à son tour. Son corps est froid et tout tremblant. J'essaie de l'apaiser du regard, malgré la rage qu'elle doit ressentir à mon égard. Nous attendons, toutes les deux terrifiées. Je n'aurais jamais cru que cette cachette soit si bonne : au bout de quelques minutes, les poulets s'en vont, après que l'un d'entre eux ait crié : « Elle s'est volatilisée ! Elle a dû passer par les toits ! Continuons les recherches avant de perdre complètement sa trace ! »



Une fois que nous sommes seules pour de bon dans cette rue, je me faufile à l'extérieur de la planque et aide Jinx à en faire de même. Elle époussette son short, récupère ses armes (ou devrais-je dire ''ses jouets'') et me tend mon marteau. Lorsque je le prends, mes mains effleurent celles de Jinx, me faisant rougir instantanément. Mais elle me tourne soudainement le dos, s'apprêtant à partir. Ah non, j'la laisserai pas filer ! Je trottine après elle, prenant fermement son poignet : « Nan, Jinx, ne pars pas ! »

Elle retire sa main brutalement comme si elle était dégoûtée de me toucher. Je prends alors ses biceps à pleines mains, la forçant à rester face à moi.

« Lâche-moi, Harley ! C'est bon ! J'ai parfaitement compris que t'aimes ce connard de clown ! Tu crois pas que j'ai déjà assez mal comme ça ?!

-Jinx, écoute-moi un peu ! Je plaque une nouvelle fois ma main contre ses lèvres pour la faire taire. Je n'aime pas Mr.J ! C'est vrai que, par le passé, il m'a manipulé plus d'une fois. Mais c'est fini maintenant ! Je ne me laisserai plus faire, et je ne tomberai plus jamais amoureuse de ce monstre. Il n'a jamais eu de sentiments à mon égard, seul le fait de me maltraiter lui plaît. Mais moi j'ai besoin d'amour... et tu es celle qui m'en donne, Jinx.

-Qui me dit que là tu n'es pas en train de me mentir ? Dit-elle en haussant un sourcil.

-Si je t'ai dit tout ça hier, c'est parce que le Joker me menaçait de te tuer si je ne le faisais pas. Et te voir morte était la dernière chose que je voulais, car je t'aime. Je suis si désolée. »

Elle rougit soudainement et baisse les yeux, la mèche de sa perruque tombant devant son visage. Elle lâche entre ses dents, la voix tremblante :

« Mais cet enfoiré de bouffon va comprendre que t'es venue m'rejoindre. Donc il finira par me tuer pour te garder pour lui tout seul ! Et toi... il va encore t'frapper bordel...

-Ne t'en fais pas Jinx, je murmure en caressant ses joues. Je ferai tout pour te protéger. Et puis, si c'est pour passer du bon temps et délirer avec celle que j'aime, je veux bien courir le risque de me faire tabasser à mort par le Joker ! »

Elle lève enfin les yeux vers moi, visiblement émue. Quel dommage qu'elle porte des lentilles : son regard rose pétillant me manque. Soudain, je me mets sur la pointe des pieds, posant mes lèvres sur les siennes. Le baiser se veut tendre malgré la folie que je dégage. Elle semble surprise, mais finit par fermer les yeux et glisser ses mains sur mes hanches, amplifiant ce doux baiser en penchant légèrement la tête. La nuit tombe lentement sur Gotham City, pendant que Jinx et moi échangeons plusieurs caresses et baisers de moins en moins timides et toujours plus passionnés, et parfois taquins. Si je le pouvais, j'arrêterais le temps autour de nous, afin de profiter à jamais de ce merveilleux instant.



Avant de rejoindre Jinx dans sa chambre d'hôtel, je suis retournée au QG, histoire de récupérer des vêtements et des armes. Le Joker, toujours occupé à élaborer un plan pour tuer Batman, n'a même pas levé une seule fois les yeux vers moi lorsque je faisais des allers-retours entre ma chambre, la salle de bain et ma pièce d'armes. Il s'est contenté de lâcher un « Où tu vas ? ». J'ai répondu que j'avais besoin de prendre une nuit seule dans un hôtel, pour réfléchir... Il a ricané et n'a rien dit de plus. Toute façon, j'm'en fiche de ce qu'il peut penser ou s'imaginer.

Ça fait maintenant deux heures que nous sommes seule à seule dans cette chambre. Nous avons tout d'abord retiré les déguisements que nous avions enfilé à la va-vite dans la rue pour ne pas nous faire repérer avant d'entrer à l'hôtel. Jinx arborait de longs cheveux rouges coiffés en couettes bouclées, ainsi que des lentilles jaunes, le tout avec une tenue blanche et dorée ornée d'étoiles. Quant à moi, j'avais une perruque châtain clair coiffée en queue de cheval accompagnée d'une casquette streetwear, avec un short déchiré, un crop-top et des baskets montantes colorées. Puis, une fois dévêtues, nous avons pris un bain ensemble. Sûrement aussi rouge que la perruque que Jinx portait, je n'osais pas la regarder nue, détournant le regard timidement. Mes yeux semblaient pourtant attirés par son interminable tatouage, commençant dans son cou, continuant sur son bras droit et se terminant sur son bas-ventre. Je dévorais son corps des yeux malgré moi, admirant ses longs cheveux bleus soyeux et ses yeux roses enfin découverts. Elle aussi me lançait quelques regards pudiques, s'attardant parfois sur mes formes en rougissant, tournant la tête honteusement juste après. Ensuite, elle m'a aidé à entrer dans la baignoire avant de m'y rejoindre. Nous avons passé cette demi-heure dans l'eau à nous taquiner, à nous éclabousser, et faire dans pichenettes dans la mousse et à nous mettre mutuellement du savon dans les cheveux, en riant espièglement. Je me sentais tellement bien. C'est comme si je vivais une autre vie.

À présent, nous sommes assises sur le lit en sous-vêtements. Je lui fait deux tresses, après qu'elle m'ait fait deux couettes. Nouveauté : des petits bisous se sont ajoutés sur mes épaules pendant qu'elle me coiffait. Bisous que j'ose lui rendre maintenant. Une fois notre séance de coiffure terminée, nous nous installons au chaud sous la couette. D'humeur taquine et attendrie de la voir étendue sur le lit, je me place au-dessus d'elle afin de la chatouiller. Ses éclats de rire réchauffent mon cœur, me poussant à continuer de l'emmerder ! La voir gigoter dans tous les sens est un réel plaisir. Au bout d'un léger temps, je stoppe cette douce torture pour la regarder reprendre ses esprits : elle esquisse un grand sourire, se mordant la lèvre, les yeux clos.

Lorsqu'elle les ouvre de nouveau, elle se jette sur moi pour me chatouiller à son tour. Seulement, je ne crains pas les chatouilles du tout ! Elle ne tarde pas à le remarquer et recule, un peu déçue :

« Comment ça tu crains pas les guili-guilis ?! Lance-t-elle en croisant les bras.

-Non, désolée ! Dis-je avec un air malicieux en lui tirant la langue.

-C'est ce qu'on va voir ! »

D'un coup, Jinx me pince les fesses en ricanant, me faisant sursauter en hurlant un « Hiii » ridicule, explosant de rire à mon tour. Il nous a fallu cinq bonnes minutes pour nous remettre de ce fou-rire, nous câlinant tendrement. Jinx a ensuite plongé son regard dans le mien, le désir se lisant dans le fuchsia de ses yeux, avant de m'embrasser en caressant mes joues, me forçant à m'allonger sur le dos. Glissant mes doigts dans ses cheveux jusqu'au creux de ses reins, je me laisse sagement faire. Cette nuit-là, notre folie nous a encore plus uni. Nous étions plus que fusionnelles, nos corps en sueur collés l'un contre l'autre, nos bouches scellées avec pour seule séparation le souffle chaud et bref de l'autre. Notre soif de chaos s'est libérée à travers cette soirée démente, un parfait mélange de douceur et de passion.


Laisser un commentaire ?