Les Sims: La Famille Duchamps.

Chapitre 3 : La Rentrée Partie 2

3486 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 01/11/2025 22:36

Maryline descend de l’arrêt de bus, avançant fébrilement vers l’immense bâtiment universitaire entouré d’étudiants tirant leur valise — la plupart étant internes, ce que


Maryline compte faire à terme, même si elle n’en a pas encore parlé à sa famille.

À ses côtés se tient Cynthia, prête à commencer son apprentissage d’apiculture, se dandinant avec son sac à dos à côté de sa sœur tout en lui adressant un sourire.


Maryline, décidément, ne la comprendra jamais… Comment fait-elle pour être aussi calme alors qu’elle a abandonné ses études d’architecture pour se diriger brusquement vers l’apiculture ?

Cynthia lui tapote l’épaule : « Hey, relax ! On dirait que tu vas t’effondrer. »

« Il faut que je fasse bonne impression », réplique Maryline.

« Et devant qui ? » rit Cynthia.

« Devant moi. »


Cynthia s’arrête de rire, et les deux sœurs entrent dans la salle d’accueil principale, où une immense pancarte indique l’amphithéâtre pour accueillir les premières années. La salle est bientôt remplie, et plusieurs professeurs sont déjà entrés.

« Je crois que c’est ici que nos chemins se séparent », commente Cynthia en posant la main sur l’épaule de Maryline. « Te voilà à FemmeFik. »

« Mer-merci, Cynthia », balbutie sa grande sœur. « C’est important pour moi. »

Cynthia retire sa main de son épaule et se dirige vers le secrétariat.

« Tu as vingt-trois ans, tu es plus âgée que la plupart de tes camarades. Ça fait des années que tu t’y prépares. Tu réussiras, j’en suis convaincue. En attendant, entre dans cet amphithéâtre et ne t’endors pas devant des discours absolument lunaires des professeurs ! »

« Cynthia, ce n’est pas lunaire, c’est pour nous accueillir ! » proteste Maryline, pendant que Cynthia part déjà au loin en criant : « BLA BLA pédagogie ! BLA BLA ! »


L’aînée pousse un soupir en regardant sa sœur s’en aller et regarde en direction de l’entrée de l’amphithéâtre, serrant ses mains sur les bretelles de son sac à dos (contrastant d’ailleurs avec les sacs à main de la plupart des autres filles).


Les bruits à l’intérieur de l’amphithéâtre et l’odeur de café émanant de la salle rebutent Maryline un instant, mais il faut y aller, il faut qu’elle franchisse le pas.

Elle entre à l’intérieur de l’amphithéâtre et écarquille les yeux devant l’immense demi-cercle se tenant face à un écran d’holoprojecteur géant, similaire au théâtre grec.


Une amie sur un forum lui en avait déjà parlé, mais voir ça en vrai…


Des étudiants de tout le pays, de toutes les nationalités, prennent place — font battre son cœur : tant d’histoires à découvrir, tant de gens à qui parler, et quelle fierté pour elle d’avoir eu son dossier accepté !

Elle trouve une place au milieu des bancs, légèrement tremblante, et pose son sac à dos, observant la scène centrale : le nom de l’université affiché en grand, des bustes des grandes femmes du monde accrochés sur les murs, ainsi qu’une carte des États-Unis de Simérique.


Les étudiants s’installent, et elle peut être sûre qu’ils sont aussi excités qu’elle. Après tout, ce n’est pas tout le monde qui est accepté à FemmeFik.


Ils se taisent, et une femme au milieu des professeurs, en robe noire et au chignon strict, prend la parole, tenant fermement le micro.

« Bonjour, c’est un plaisir de vous rencontrer. Je suis Anne Morgane, j’ai l’honneur d’être la doyenne de FemmeFik, et les personnes autour de moi seront vos futurs professeurs. Comme vous le savez, nous sommes une université de littérature et de langues... »


Elle passe soudain le micro à son collègue, un homme aux cheveux bleus, peut-être la quarantaine, qui poursuit :

« Mais pas seulement ! Nous sommes aussi là pour encourager l’écriture, la créativité, l’expression de nos étudiants. Que vous vouliez être scénariste, romancier, journaliste, cette université a pour but de vous former, de vous pousser à vous dépasser dans votre créativité. Ce ne sont pas de simples études de langues... »


Il agite les mains, ce qui déclenche certains murmures chez les élèves, mais Maryline, elle, reconnaît le langage des signes : il dit exactement la même chose qu’à voix haute.

« ... Au-delà des notes et des cours, il y a deux autres épreuves qui vous seront proposées tout au long de l’année. »


L’homme aux cheveux bleus passe le micro à un homme à la tenue entièrement blanche, au regard de feu, qui commence son discours. L’holoprojecteur affiche deux mots : « DÉFI et SPRINT ! »

« Vous ne me connaîtrez que sous le nom de Juge. Notre université a deux dispositifs... » Il remue la langue. « Particuliers. »


Maryline ressent un immense frisson.

« Le Sprint est une épreuve avec laquelle il faudra tenter de combiner qualité et rapidité sur tout support. Chaque semaine, avec votre petit groupe, vous serez amenés dans une salle de classe et aurez deux heures pour écrire une histoire la plus longue... et qualitative possible, chacun écrivant une partie. Elle sert d’entraînement. Chaque épreuve rapportant des points pour votre groupe. »


Des murmures se font immédiatement entendre, coupés par le Juge.

« Ils ont été attribués dès la validation de votre candidature. Une fois l’accueil terminé, votre nom est inscrit sur le tableau des groupes. »

« Le Défi », continue-t-il, « ou plus exactement le défi du mois, est une longue histoire que vous écrirez sur un thème précis avec des contraintes particulières pour le mois. Le comité des défis, composé de moi-même et de vos professeurs, jugera de la qualité de celle-ci, et si les critères sont remplis... »

Il laisse tomber son bras tenant le micro.

« Voilà. »


Dès cet instant, une fiche des cours est distribuée aux élèves, et surtout... la plupart, comme Maryline, se lève pour aller voir dans quel groupe de sprint, ils sont intégrés... et où ?


Maryline trouve enfin son groupe. Ils sont composés de cinq (elle inclut).

« Groupe Germaine Goldman. Premier sprint vendredi à 14 h 00. Le groupe doit se réunir à 9 h 00. »

Juste quatre noms qu’elle n’identifiera pas avant vendredi…

Quatre noms…

« Salma Remhed

Al Jerry

Marc Oc

Annie Tartique »


C’est tout ce qu’elle sait maintenant…


Elle tourne son regard vers l’emploi du temps…

« Cours d’immersion, cours de langues, littérature, histoire... »

« Ça y est », murmure Maryline avec détermination.

« J’y suis enfin. »

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À l’extérieur de l’université, alors que sa grande sœur aux cheveux noirs s’apprête à commencer ses premiers cours, sa cadette aux cheveux châtains se trouve dans le jardin de l’université, munie d’une combinaison d’apiculteur, accompagnant sa nouvelle tutrice, madame Fleure Ruche… qui a justement déplacé les ruches !


Dès la signature du contrat, celle-ci a immédiatement mis sa nouvelle apprentie au travail, testant ses connaissances et sa motivation dans ce vaste espace vert.

« Tu sais... » raconte la dame aux cheveux grisonnants, dont la voix est masquée par les bourdonnements d’abeilles.

« ...Je ne pensais pas trouver une volontaire aussi vite ! »

Elles déposent toutes les deux les ruches et vérifient que tout est en place. Cynthia en profite pour regarder la reine abeille, plus grosse que les autres, et l’observe avec la même fascination qu’enfant la reine abeille bourdonnant à l’intérieur de la ruche avant de la remettre en place.

« Allez... » l’interpelle sa tutrice. « Allons boire un café. »


Cynthia termine de mettre en place les ruches et suit Fleure, enjambant le potager de l’université et les parcelles réservées aux jardiniers.

Elle est conduite au milieu du jardin vers une petite cabane, avec plusieurs tiroirs à outils et surtout une cafetière improvisée. Fleure retire sa combinaison, le front perlant de sueur, immédiatement suivie de Cynthia, qui elle aussi n’en peut plus et retire la combinaison.

Cynthia sort les deux petits verres en bois et aide à servir le café, qui sent plus fort que celui de chez elle.

« Santé, Cynthia ! »


Elles frottent leurs tasses… Cynthia buvant la première gorgée…

« Cynthia… dis-moi, tu sais t’y prendre avec les abeilles, je remarque que tu t’y connais déjà en jardin.Tu as fait des études agricoles ou paysagistes ? »

Cynthia digère son café et regarde ce qu’il reste dans la tasse avant de répondre.

« Non, architecture… Mais j’ai choisi de me reconvertir. Les jardins et les paysages, c’est mon père qui me les a appris. »

« Pourquoi avoir quitté l’architecture ? Tu n’aimais pas ça ? » demande Fleure, penchant légèrement la tête tout en jetant un dernier coup d’œil vers les ruches.

« Ah si, j’adore ça… Je pense que j’aurais adoré dessiner cette cabane ! » sourit Cynthia, terminant son café et avant de déposer sa tasse.

Madame Ruche lui rend son sourire. « Alors je repose ma question. »

« Parce que j’ai regardé un documentaire un jour… c’était sur les abeilles… » se remémore Cynthia. « …J’ai voulu ensuite m’intéresser à cette vie, aux insectes et à ce genre de choses, et je me suis dit : “Fonce !” Alors j’ai arrêté mes études pour faire ce qui me plaît… »


Elle met son doigt sur sa bouche. « Je crois que ce qui m’a convaincue, c’est la mutation de ma mère. Je me suis dit : c’est l’occasion ou jamais de redémarrer… »


Elle bombe le torse. « J’avais raison ! »

« Tu as confiance en toi, c’est bien », répond sa tutrice. « Tu sembles même avoir du caractère… Mais si tu veux t’occuper des abeilles avec moi, il va falloir être attentive et plus sensible. »


Cynthia ferme la bouche avant de répliquer, presque vexée : « Je pense être sensible à ces questions… »

« Pas sensible comme ça… Je me suis mal exprimée. Sensible à ton environnement… C’est vital pour repérer le moindre petit détail. Mais ne t’en fais pas, je t’apprendrai. J’ai mis du temps à comprendre aussi. »


Cynthia l’aide à ranger les outils dans la cabane. « Et vous, comment en êtes-vous venue à l’apiculture ? »

« C’est simple : j’ai été piquée ! »

« Quoi ? » Cynthia écarquille les yeux.

« J’ai été piquée d’un souhait à long terme : tenir mon propre jardin autosuffisant avec une de mes ruches. Mais avant ça… »

« …je dois former une fleur à s’épanouir. »


Les joues de Cynthia virent instantanément au rouge en voyant le regard brillant de sa tutrice.

« Oh… »

« J’ai accumulé assez de sous pour fonder mon jardin autonome, mais je ne pouvais pas laisser cette université et ses ruches sans surveillance. C’est pour ça que je voulais une apprentie. »

« Mais… » s’interroge Cynthia. « Alors ça veut dire que… »

« Oui, Cynthia », confirme Fleure. « Si tu réussis ton apprentissage au bout de quelques années, tu feras mon travail. »





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À l’entrée du manoir Gothik, marqué par des couleurs violettes, Eric entre enfin dans son enceinte après avoir inspecté les jardins toute la matinée à la demande de son nouveau patron, Vladimir Gothik. Ensuite, il prit une pause bien méritée, dégustant son sandwich en ville. Puis, après ce copieux repas, il sait que la véritable épreuve l’attend : les retrouvailles avec son patron et sa famille.


Là ! Il les aperçoit. Vladimir se trouve devant deux personnes : un homme mûr qui tient la main d’une femme — ses parents — très raffinés, des gens qui manifestement ont été riches toute leur vie et ne semblent jamais avoir connu la saleté.

Vladimir s’approche de lui, lui tendant la main :

« Monsieur Duchamps ! Vous êtes venu ? Avez-vous déjà inspecté les jardins ? »

Eric lui serre la main, peu rassuré :

« Oui, Monsieur Gothik. Aucune erreur n’a pu me semer ! »


Son patron se tourne vers ses parents.

« Père ! Mère ! Je vous présente mon nouveau domestique personnel : Eric Duchamps. »


Eric se gratte la joue, intimidé, alors que la mère et le père s’approchent de lui.

« Bonjour, Monsieur Duchamps. Je suis Gunther Gothik. Je travaille dans les affaires internationales sur le marché de l’édition. Et voici ma femme, Cornélia. »

Cornélia, tout aussi raffinée que son mari, salue aussi respectueusement Eric :

« Je suis Cornélia Gothik, comme l’a indiqué mon mari. Je suis directrice de l’hôpital. Bienvenue chez nous. »

Eric se racle la gorge, faisant hausser un sourcil à ses interlocuteurs et ressentant légèrement de la honte en étant aussi… banalement habillé.


Vladimir reprend son aisance :

« Monsieur Duchamps est plein d’esprit. C’est un ancien paysagiste, et je lui ai demandé de regarder nos jardins. J’ai pensé qu’il pourrait arranger nos plantes… »

« Tu lui as fait signer le contrat ? » coupe sèchement Gunther.

« Oui… oui, Père », répond Vladimir, déçu de ne pas voir son père partager son enthousiasme.

« Excusez les manières peu orthodoxes de mon fils, Monsieur Duchamps. Il ne vous a pas fait passer d’entretien et est parfois trop direct…»

Eric passe sa main sur son front :

« Ce… ce… n’est rien, Monsieur. »


Cornélia passe la main sur son menton, tournant presque autour du nouvel employé domestique…

« Vous êtes bien bâti, Monsieur Duchamps… Pensez-vous vraiment être utile aux jardins, comme le prétend notre fils ? »

« Je vois… » Eric fronce les sourcils, fixant la dame dans les yeux. « C’est donc mon véritable test. »

« Répondez », dit-elle d’un ton glacial, alors que le vent commence à souffler.

« J’étais paysagiste, j’avais mon entreprise. Je peux vous garantir que je peux m’occuper de vos jardins… selon vos convenances, bien sûr… »

« Convenances ? Vous êtes trop présomptueux. Je vous superviserai moi-même, avec nos deux autres employés, Madame Gogot et Monsieur Sot. Peut-être que vous les empêcherez de se battre… »

« J’ai signé un contrat. Je suis à votre disposition. » Eric commence à grincer des dents, mais il faut le faire.

« Vladimir… » intervient Gunther.

« Oui, Père ? »

« Conduis Monsieur Duchamps vers l’atelier. »




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« Désolé, Monsieur Duchamps, vraiment désolé… »

Vladimir baisse la tête, marchant côte à côte auprès d’Eric et traversant le manoir, très bien habillé de couleurs violettes et noires, accompagné de plusieurs portraits de la famille Gothik ainsi que de plusieurs décorations nationales et internationales. L’odeur est parfumée à la lavande et chatouille les narines du paysagiste, qui regarde l’immense escalier, mais il s’attarde surtout sur Vladimir, qu’il ne pensait pas aussi jeune et qui semble complètement décontenancé.


En traversant le manoir, ils sortent par la porte arrière et arrivent aux jardins privés de Cornélia Gothik : des chevaux à perte de vue… et surtout… et surtout…

« UNE LICORNE ?! » Eric pousse un cri à la vue de l’animal, et une voix qui n’est pas celle de Vladimir l’interrompt.

« Bah oui, une licorne ! Il est con ou quoi ? »

Eric se tourne. Un homme tenant un seau d’eau, d’âge mûr, à la voix rauque, le fixe.

« Monsieur Gothik junior, c’est lui le nouveau ? »

Vladimir lève son chapeau. « Oui… c’est Monsieur Eric Duchamps. » Il baisse légèrement la tête. « Accueillez-le bien, s’il vous plaît. »

L’homme au seau s’approche, tendant la main pour serrer celle d’Eric : « Je suis Monsieur Sot. Pue Sot. »

Eric la serre et tente de sympathiser : « Eric… Duchamps… Champion des jardins… pas des champs. »

« Mais c’est qu’il est un petit comique ! » grommelle Pue. « Bon ! Tu sais bosser dans un jardin ? »

« Bien sûr », répond Eric. « J’attends les instructions… »


Vladimir s’interpose entre les deux. « Les instructions ? C’est simple, Monsieur Duchamps : il faudrait que vous prépariez une prairie et le décor pour sa licorne.


Monsieur Pue Sot s’occupe de nettoyer les lieux, Madame Baffa Gogo s’occupe de la nourriture et des chevaux. »

Eric sent que ses yeux vont sortir de leurs orbites. « Une… licorne ?! »

« Hé ! Bien oui, Monsieur Duchamps, vous n’en avez jamais vu ? » répond Vladimir, sincèrement étonné.

« Monsieur, il n'a sûrement pas assez de simflouz pour les extensions exotiques… » explique Pue.

« Non, effectivement… » complète Eric.

« Allez, suis-moi ! » grogne Pue.


Eric le suit et regarde Vladimir les fixer, le regard triste, avant que celui-ci ne retourne à l’intérieur du manoir.

Pue conduit Eric devant un petit enclos vide et une table de dessin mise à disposition. À l’intérieur se trouve une femme qui grommelle autant que Pue, surtout à la vue de Pue. Il s’agit de Baffa Gogo.

« C’est le nouveau ? »

« Oui, je suis Eric Du… »


La dame lui jette soudain un livre sur la tête : « Espace vert pour licorne. (et comment aménager des toilettes idéales) »

« Lis ça et mets-toi au travail ! Madame Gothik tient que tout ça parfait pour Francine. J’espère que tu es plus compétent que l’autre Sot ! »

Eric se prend le livre en pleine tête et pousse un dernier cri.

« Mais bon sang, qu’est-ce que vous avez tous dans cette ville à me jeter des trucs dessus ?! »

Il ramasse le livre, l’air un peu dépité en regardant la tâche qu’on lui demande pour un animal qu’il ne connaît pas, mais après tout, il refait un jardin et en réalité, il est au fond de lui…

Ravi.


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Les nuages recouvrent le ciel. Maryline et Cynthia attendent à l’arrêt de bus, tapotant des pieds frénétiquement. Leur journée respective s’est très bien passée.


Maryline a suivi les cours de description littéraire avec Monsieur Reve, et Cynthia s’est chargée d’organiser les ruches et de récolter le miel.


C’est Maryline qui brise le silence : « Tu n’as pas uriné dans le jardin ? »

Cynthia se tourne vers elle, le regard las : « Tu vas me la sortir pendant combien de temps ? »

« Je ne sais pas… jusqu’à ta retraite, peut-être… » plaisante-t-elle.

« Tu as l’air plus détendue, c’est bien », commente Cynthia. « Tu as rencontré des gens ? »

« Nan. J’ai surtout suivi les cours d’aujourd’hui… » dit Maryline en regardant le sol. « Très intéressant. Mais aussi épuisant. Monsieur Rêve est vraiment quelqu’un d’intéressant. Et toi, les abeilles ? »

Cynthia joue légèrement avec son collier. « Sympa. J’y suis enfin. On peut dire que j’ai eu du pot… de miel ! »


Maryline passe ses mains sur son visage : « Oh mon Dieu, Papa déteint sur toi ! »

Une voiture passe devant les deux sœurs, qui se lèvent immédiatement à sa vue. Il s’agit de leur maman, Hélène, qui abaisse la vitre.

« Montez, vous deux ! Je vous emmène manger pour fêter la rentrée ! On va au restaurant ! »


Les deux sœurs se regardent, et Cynthia monte la première à l’arrière — le siège avant étant occupé par Paul, serrant son portable. Maryline semble hésiter.

« J’ai des cours à réviser… »

« Toute personne a besoin de baisser sa jauge de stress », sourit Hélène.

Maryline se laisse convaincre et se met à côté de Cynthia, qui lui tend la main. Hélène démarre et se dirige vers le rond-point central de la ville, où elle a prévenu Eric qu’elle passerait le prendre.


Maryline cherche ses écouteurs dans son sac à dos et les enfile, au grand ricanement de Cynthia, connaissant sa réticence habituelle. Mais Maryline ne met aucune musique et se contente de se plonger dans la relecture de sa fanfiction Sorcières Révolutionnaires pour corriger quelques chapitres. Elle peut apercevoir du coin de l’œil Paul sourire à travers le rétroviseur, plongé dans son portable, envoyant des SMS, et Cynthia jouer avec son collier.

Une fois arrivés, Eric monte dans la voiture avec un sourire radieux — et non son sourire habituel d’humour —, ce qui a pour effet de détendre Hélène. Maryline se décale pour laisser monter son père à l’intérieur de la voiture.


Ils ne se regardent pas vraiment. Ils prennent simplement le temps de respirer — enfin, de conduire, dans le cas d’Hélène. Leur vie vient de prendre un nouveau quo…


« Hé ! Vous ne trouvez pas, chère famille, que c’est étrange que notre nouveau quotidien se soit mis si rapidement en place ? »



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