Le lien qui nous unis

Chapitre III : Le fils d’Odin

     Odin, notre père, siège sur son trône en or et nous fixe, avec calme, avancer jusqu’à lui. D’un geste de la main, il congédie les nombreux gardes qui sont présents pour nous laisser seul avec lui dans l’immense salle du trône.

-      Tout d’abord, je tenais à vous dire que votre mission sur Niflheim est un cuisant échec. Aucun traité de paix n’a été signé, toutefois, grâce à votre ingéniosité, nous sommes passés à côté d’une paix factice. Et surtout d’une guerre.

Ces compliments me rendent fier. Car c’est effectivement grâce à nous qu’une guerre entre les Géants et les Asgardiens a été évitée. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’il allait dire ensuite :

-      Cependant, Loki, je dois dire que je suis très déçu de toi. A un point tel que je ne saurais décrire ma déception.

-      Déçu ? Pour quelle raison, Odin ? Lui demande-t-il avec un brin d’agressivité dans la voix malgré le sourire qui orne ses lèvres.

-      Parce que j’ai appris que tu avais pactisé avec l’ennemi ! S’emporte soudainement le Père de toute chose. Avoir tué ta propre mère ne t’as pas suffi ?!

-      Pardon ?! Je n’ai pas tué mère ! S’emporte le Dieu de la Malice à son tour.

-      Si tu n’avais pas indiqué à ce soldat le chemin jusqu’à Jane, Frigga ne serait pas morte en la protégeant ! Lui rappelle Odin.

-      Et si Thor n’avait pas ramené cette dinde de Jane, Mère ne serait jamais morte ! C’est tout aussi sa faute que la mienne !

-      Thor a fait ce qui était juste ! Toi tu n’agis que par fourberie ! Tu ne penses qu’à prendre ma place ! Tu es vil et tu n’as rien à faire à Asgard !

-      Je n’ai rien fait que justifie une telle accusation ! Se défend Loki.

-      Ais-je besoin de citer tout ce que tu as pu faire pour justifier une telle accusation ?! Lui demande Odin avec le même ton agressif qu’il emploi jusque-là.

Pour ma part, je ne comprends pas ce qui est en train de se passer. Nous avons sauvé Asgard d’une attaque sournoise de la part des Géants, et pour être tout à fait honnête, sans la présence de Loki, je serais tombé dans le piège. Aussi, s’il a fait des erreurs dans le passé, cette fois-ci, il est du bon côté ! Ainsi, c’est outré que je prends sa défense :

-      Père, dois-je vous rappeler que sans la présence de Loki je serais tombé dans le piège de Bergelmir, et qu’à l’heure actuelle, nous serions envahis par les Géants ?

-      Cela n’enlève rien à sa trahison !

-      Vous l’avez pourtant gracié de ses crimes ! Défends-je mon jeune frère.

-      Quoi vous allez encore m’enfermer en prison ?

-      Je vais plutôt t’exiler et t’interdire de remettre les pieds sur Asgard sous peine d’être exécuté sur le champ !

-      Vous rigolez ? Demande Loki avec une amertume palpable dans la voix.

-      Père, si vous exilez Loki, je m’en vais avec lui. Vous n’avez pas à le bannir pour quelque chose qu’il a fait il y a des années ! D’autant plus qu’hier soir, il a brillé par sa fidélité envers Asgard et nous montre qu’il est enfin dans le droit chemin, Père.

-      Quel droit chemin, Thor ? Ne vois-tu pas la noirceur qui s’est installé dans le cœur de ton frère ?

-      Cette nuit, Père, j’y ai vu la lumière. Il m’a sauvé la vie, et si cela a la moindre importance à vos yeux, vous ne pouvez pas le bannir.

Suite à mes propos, un long silence s’installe. Qui fut seulement brisé par Loki qui peste :

-      Rien d’autres que lui n’a d’importance à ses yeux.

-      Vous avez de l’importance, le corrige Odin. Mais, des actes de haute trahison envers Asgard doivent avoir des conséquences.

-      Loki a sauvé Asgard, cela doit aussi avoir des conséquences ! Souligne-je.

-      S’il n’est pas encore pendu, c’est que cela en a.

-      Oui, cela n’a aucun rapport avec le fait que je sois votre « fils », réplique le principal intéressé avec mépris.

-      Père, Loki est votre fils, et tout cas, c’est mon frère ! Je ne vous laisserais pas le bannir après qu’il m’ait sauvé la vie d’un piège dans lequel vous m’avez envoyé !

-      Je n’avais aucune idée du fait que c’était un piège ! Se défend mon Père. Thor, tu peux être sûr que je ne t’aurais jamais envoyé là-bas si j’avais eu un doute à ce sujet.

-      C’est justement parce que vous avez douté de leur implication que vous avez envoyé l’un de vos fils là-bas, Père ! Et cette guerre qui était sur le point d’éclater était bien plus de votre faute que de celle de Loki ! Perds-je patience à mon tour.

-      Comment oses-tu me dire cela Thor ?! S’emporte Odin.

-      Vous avez tué Ymir, comment pensez-vous que ses descendants nous perçoivent ? Le questionne-je.

 A cette question, le Père de toute chose reste silencieux. Certes, j’ai entièrement conscience qu’il ne m’a pas envoyé volontairement dans un piège mortel. Cependant, c’est le seul argument que je peux sortir pour la défense de mon frère. Ce qui s’est passé sur Neflheim étant, après tout, en grande partie la faute de mon père. Oui, c’était de sa faute, et Loki n’y avait joué qu’une minime partie. Et une partie bien plus importante quand il s’agit d’arrêter cette guerre.

-      Comment voulez-vous qu’il n’ait pas envie de nous tourner le dos si vous agissez de la sorte ? Demande-je sans aucun filtre à mon Père. Vous ne l’avez jamais traité comme votre fils !

-      Si ce n’était pas mon fils, j’aurais déjà coupé la tête de ce traitre ! Loki… fait partit de cette famille depuis le jour où je l’ai ramené sur Asgard ! Explique Odin.

-      Je n’ai jamais fait partit de cette famille ! S’emporte Loki en insistant sur le jamais. Vous ne m’avez jamais traité comme votre fils ! J’ai toujours su que vous ne m’aimiez pas ! Avant même de savoir que je n’étais pas de votre sang !

-      Père, soyez raisonnable, Loki avait agi par jalousie et par peur du rejet à l’époque, ne répétez pas les mêmes erreurs, dis-je en donnant un coup de coude à mon cher petit frère pour qu’il se taise.

-      Bien, puisque ton frère insiste sur les faits d’armes que tu as accomplis aujourd’hui, je gracie tes fautes du passé, Loki. Mais ce seront les dernières. Tu n’as plus droit à l’erreur, sache-le.

Et sans répondre, Loki part d’un pas pressé. Enfin seul avec mon père, je ne peux m’empêcher de lui demander :

-      Pourquoi avez-vous dit ça à Loki ? Pourquoi vouloir le bannir ? Il m’a sauvé la vie !

-      Loki est aussi celui qui l’a mise en danger ce soir, s’il n’avait pas vendu…

-      Ils auraient trouvé un autre plan, et peut-être même qu’ils m’auraient attaqués directement, souligne-je. On ne sait pas comment cela se serait passé si Loki ne leur avait pas vendu les accès cachés d’Asgard, mais Père, ce n’est pas en le rabaissant que vous l’aiderez !

-      Je ne sais plus quoi faire avec Loki ! Il y a trop… de mal en lui, soupire mon Père.

C’est la première fois de ma vie que je vois mon Père qui semble perdu. La première fois qu’il me fait part de ses doutes quant à Loki. Ou qu’il me fait part de ses doutes tout court. Habituellement, c’est lui qui me guide, qui me conseil. Et là, j’ai l’impression que c’est lui qui a besoin d’aide.

-      Je sais qu’on peut en faire quelqu’un de bien Père, il y a du bon en lui, lui explique-je.

-      Je sais qu’il y a du bon en lui, ta mère ne voyait que cela, mais il y a aussi du mal. Beaucoup de malice, beaucoup… de mauvaises intentions. Loki ne sera jamais fiable, tu m’entends Thor ? Et si ce soir, il a été du bon côté, ne t’attend pas à ce que demain ce soit pareil.

-      Si c’est ainsi que vous le traitez, c’est sûr que demain il se comportera pareil ! Si on ne donne pas l’opportunité à quelqu’un de changer, il ne le fera pas.

-      Thor, je sais que ton frère et toi, vous êtes persuadés que je n’aime pas Loki. Mais il est mon fils, au même titre que toi, explique Odin avec une émotion palpable.

-      Père, c’est à Loki que vous devriez le dire.

-      Il le sait, bougonne-t-il.

-      Non, et il a besoin de l’entendre, Père.

-      Un jour, s’il me rend fier, peut-être que je lui rappellerais.

-      Il en aurait eu besoin aujourd’hui, soupire-je à mon tour.

-      Aujourd’hui, il avait besoin d’être remis dans le droit chemin. S’il est encore capable d’y rester… Va mon fils, tu peux disposer, m’ordonne Odin qui semble avoir besoin de repos après cette rude journée.

En effet, il semble épuisé. Ses yeux sont cernés et ses traits tirés. Sa magie est certes toujours impressionnante et puissante, mais elle le fatigue de plus en plus. Et ça, c’est sans compter sur le tourbillon d’émotion dans lequel il est pris à propos de Loki. Pour ne pas le fatiguer d’avantage, je me retire dans ma chambre.

           C’est épuisé que je me jette sur mon grand lit moelleux. Le regard fixe sur le plafond, je me perds dans mes pensées. Je pense à ce qui aurait pu se passer sur Niflheim si Odin n’était pas intervenu, mais aussi à ma famille. A mon père, d’abord, et sa colère envers Loki. Mais aussi à ce dernier, et ses ressentiments réciproques à l’égard de mon Père. Puis, je songe à ma Mère. Ma douce Mère… Que penserait-elle si elle nous voyait aujourd’hui ? Je ne peux m’empêcher de me demander à quel point elle serait attristée de voir sa famille se déchirer ainsi. Soudain, je repense aux reproches qu’Odin a fait à Loki sur la mort de notre Mère, Frigga. Et la réaction excessive de mon petit frère à ce moment-là. Si, bien sûr, cela m’a fait de la peine de savoir qu’il me considère comme coupable de la mort de notre mère, je sais que cet argument a dû faire mouche auprès de mon petit frère, et il doit être bouleversé. Car notre Mère était la seule personne que Loki n’a jamais considéré comme un membre de sa famille.

Aussi, c’est assez mollement que je me redresse avec difficulté. Je marche dans les couloirs spacieux, mais désertiques à cette heure si avancée de la nuit, pour gagner la chambre de mon petit frère. Je frappe à la porte, mais personne ne me répond. Curieux, j’entre et j’y trouve sa chambre vide. Je pars donc le chercher dans le palais, mais il demeure introuvable. Après une bonne demi-heure de recherche, je m’apprête à abandonner quant au détour d’un couloir, j’aperçois un immense tableau représentant notre famille. Mon Père Odin a son bras droit autour des épaules de Frigga, notre Mère. Quant à Loki et moi, nous sommes devant eux avec chacun la main de nos parents posé sur nous avec bienveillance. A cette époque, nous étions jeunes, et nous ne nous entendions pas très bien. Loki passait tout son temps dans les jupes de ma Mère, alors que moi, j’étais toujours dehors à faire la bagarre avec mes camarades. Et, je dois avouer que l’une de mes occupations préférées de l’époque était d’embêter mon jeune frère. Si pour moi, il n’y avait rien de méchant, avec le recul il est fort possible que Loki l’ait mal vécu. En y réfléchissant bien, je crois que je suis l’un des éléments qui ont contribués au mal être de Loki… Et c’est en réfléchissant à cela, qu’un élément me revient en mémoire. Quand nous étions plus jeunes, et que j’embêtais le petit Dieu de la malice, et qu’il se sentait mal, il se rendait à Fensalir[1] qui n’était autre que la demeure dans laquelle ma mère aimait se retirer pour se reposer. Et surtout dans lequel elle pratiquait la magie.

Et si Loki s’y était réfugié ? Aussi, dans le doute, je m’y rends pour vérifier si mon frère n’est pas là-bas. Pour ce faire, je dois traverser l’immense jardin qui borde le château d’Asgard. Au fond de celui-ci, se trouve un marécage au centre duquel est installé une petite demeure en pierre au centre de laquelle se trouve un patio qui permet d’observer les étoiles. Je suis pris d’une grande nostalgie lorsque je m’en approche. Des souvenirs de ma défunte Mère s’empare de moi et je la revois encore, vêtue d’une longue robe blanche, assise sur son fauteuil en train de filer du tissu si léger que l’on aurait dit des nuages. Mais, ce dont je me souviens le mieux est son sourire. Si doux, si bienveillant, si maternel. C’est fou comme elle me manque. Elle me manque plus que ce que j’aurais pu imaginer. Je crois qu’au fond de moi, j’ai toujours pensé qu’elle serait toujours à mes côtés. Qu’elle veillerait sur moi, sur notre Père et sur Loki jusqu’à la fin des temps. Mais le destin en a décidé autrement, et il est vrai que j’ai une part de responsabilité là-dedans. Si je n’avais pas ramené Jane, et l’une des pierres d’infinité ici, jamais, elle ne serait morte. Cependant, l’heure n’est pas à la culpabilité. Je me dois de trouver Loki.

Je grimpe les quelques marches qui surélève la demeure du marécage boueux, et j’ouvre la porte en bois massif qui donne sur une pièce en cercle au centre duquel trône son rouet. La pièce est entièrement entourée de bibliothèque, et des canapés sont disposés afin de pouvoir consulter ces livres en étant confortablement installé. Si le Dieu de la malice n’est pas là, je l’aperçois cependant installer sur l’un des fauteuils allongés dans le patio. Le regard tourné vers les étoiles. Et c’est donc avec prévenance que je me rends jusqu’à lui. C’est en silence que je me couche à mon tour sur l’une des chaises longues, afin de regarder à mon tour la voûte céleste qui brille au-dessus de nos têtes.

-      Que viens-tu faire ici ? Finit-il par me demander après avoir rompu le silence ambiant.

-      Je voulais m’assurer de ton état.

-      Franchement j’aurais dû m’en douter, m’avoue-t-il avec amertume.

-      Il s’inquiète, dis-je en tentant de prendre la défense de mon Père.

-      Il me hait, me contredit-il.

-      Certainement pas, tu es son fils.

-      Je ne l’ai jamais été, et je ne le serais jamais. Conclut Loki en baissant la tête avant d’enchaîner avec une haine palpable dans la voix : Comment peut-il dire que c’est de ma faute si Frigga est morte ?! Je n’ai jamais voulu ça !

-       Personne ne voulait ça, sa morte… est arrivé et c’est tout.

-      Elle était la seule… Murmure-t-il sans pouvoir dissimuler la vague d’émotion qui le submerge.

-      Ce n’est pas vrai, Loki. Je t’ai toujours considéré comme un frère.

-      C’est faux, réplique-t-il instantanément.

-      Tu sais, toute à l’heure, je repensais à la façon dont je t’ai traité lorsque nous étions plus jeunes. Je sais que je n’ai pas été un grand frère idéal, et que je prenais plaisir à… t’humilier. Mais, pour moi, tu as toujours été mon petit frère.

-      Vraiment ? Dit-il avec défiance.

-      Oui, et encore aujourd’hui, tu fais partie de ma famille.

-      Tu mens, réplique-t-il en s’asseyant face à moi.

-      Non, c’est la vérité, dis-je en me redressant à mon tour.

Loki me regarde d’une drôle de manière. Comme s’il cherche à savoir si je suis sérieux ou non. C’est pourquoi je me sens obligé de préciser :

-      Tu seras toujours mon petit frère, Loki. Sache-le.

-      Alors pourquoi tu me regardes de cette façon ? Me demande-t-il avec un petit sourire narquois.

-      De quelle façon ? Lui demande-je surpris.

-      Thor, ne joue pas les innocents. Réplique-t-il avec sa malice habituelle.

-      Je… je ne crois pas te regarder d’une quelconque manière que ce soit, dis-je perdu.

Mon jeune frère se rapproche de moi et ses lèvres effleurèrent les miennes. Ce simple geste provoque chez moi une bouffée de chaleur incroyable, et je peux sentir mon cœur bondir dans ma poitrine. Gêné de me sentir dans des états aussi indécents, je repousse mon frère avec violence.

-      Tu vois ce que je veux te dire ? Me lance-t-il avec provocation.

-      Tu es mon frère, Loki ! M’énerve-je. Ne va pas t’inventer des choses !

-      Je n’invente rien, Thor. Je constate.

-      Il n’y a rien à constater ! Réplique-je toujours hors de moi.

Furieux, je me lève et je quitte le patio. Comment peut-il faire ça ? Et dans la demeure de notre Mère qui plus est ! La pauvre, si elle a vue ça elle doit se retourner dans sa tombe. Non. Loki est mon frère, un point c’est tout. Ce genre de… geste est impardonnable. Je… Je ne suis pas le genre de personne qui tombe… Enfin, le genre d’homme qui est séduit par un autre, et encore moins par son frère. Certainement pas. C’est mon frère tout de même ! Jamais… Et c’est troublé que je regagne ma chambre et que je me couche dans mon lit. Et malgré la grande fatigue que je ressens, j’ai de grandes difficultés à trouver le sommeil cette nuit-là. Ce que Loki m’a dit, ce qu’il a fait résonne encore en moi. 

Le lendemain matin ce sont les premiers rayons du soleil qui me tire de mon sommeil agité. Épuisé, je me lève de mauvaise grâce et je me rends dans ma salle de bain. Pour me délasser un peu, j’ai fait couler un bain dans lequel je reste une bonne heure. L’eau chaude, et l’odeur du savon, m’ayant bercé, je fini par m’endormir. Et ce fut une main qui se pose avec délicatesse sur mon visage qui me tire de ma torpeur. Lorsque j’ouvre les yeux, je vois mon malicieux frère qui me fixe avec un petit sourire narquois.

-      Thor, tu devrais savoir que ce n’est pas prudent de s’endormir dans un bain. Tu aurais pu te noyer.

-      Seulement si mon m’avait plongé la tête sous l’eau, réponds-je joueur.

-      Tu penses que je voudrais te noyer dans ton propre bain ? M’interroge-t-il. Alors qu’Odin nous attend ?

-      Il nous attend ?

-      Oui, nous sommes convoqués, sans doute pour exécuter une mission, ou m’exécuter tout court, plaisante-t-il.

-      Ne blague pas avec ça, lui interdis-je.

-      Bien dans ce cas, je me prépare et j’arrive.

Loki reste assis à côté de mon bain, la main toujours en train de caresser ma barbe avec douceur. Au bout d’une petite minute, je lui dis :

-      Tu peux partir, je vais me préparer.

-      Oh quoi ? Tu n’oses pas sortir nu devant moi ? Pourtant, à l’époque, cela ne te gênait pas de te balader nu dans le palais.

-      J’étais un enfant, et maintenant, ce n’est plus le cas. Souligne-je un peu honteux à l’évocation de ce souvenir.

-      A moins, que tu ais peur de ce qui pourrait arriver. Dit-il sournois.

-      De ce qui pourrait arriver ? Demande-je avec naïveté.

-      Ça…

Il plonge sa main dans l’eau avant de venir attraper mon intimité. Surpris, je pousse sa main d’un geste vif avant de lui demander avec autorité :

-      Loki ! Par la barbe d’Odin ! Qu’est-ce qu’il te prend ?!

-      Arrête Thor, j’ai bien senti que cela ne te déplait pas.

Je reste interdit face à cette accusation que je ne peux nier. La dureté de mon membre étant la preuve irréfutable de ce qu’avance Loki. Mais, cela n’a aucun rapport avec un quelconque désir pour lui ! Cela fait des mois que je n’ai rien fait avec personne ! Depuis ma rupture avec Jane, je n’ai pas eu le cœur à copuler avec qui que ce soit. Aussi ce qu’il vient de se produire n’est qu’une réaction purement physique. Voilà, c’est ça.

-      C’est juste… Que je n’ai rien fait avec personne depuis longtemps… Grogne-je.

-      Tu n’es pas obligé de me mentir Thor, réplique Loki avec un certain amusement.

-      Je ne mens pas ! Me défends-je avec véhémence.

Mais sans réellement écouter ce que je lui dis, le dieu de la malice se redresse avant de se glisser entièrement vêtu dans le bain. Il s’installe à califourchon au-dessus de moi, et je dois avouer que mon corps entier se crispe en le sentant s’installer sur moi.

-      Père nous attend, tente-je.

-      Il peut bien attendre. S’empresse de me répondre Loki avant de se pencher sur moi.

Il scella ses lèvres contre les miennes tout en empoignant mes parties intimes. Je sens ma détermination faillir alors qu’il commence des va-et-vient avec sa main. Je repousse doucement son baiser et c’est essoufflé que je lui demande d’arrêter. Mais il n’en fait rien. Au contraire, sa poigne autour de moi est de plus en plus vive et les mouvements s’accélérent. Je sens le désir m’envahir, et mon corps est de plus en plus brûlant. Mais je ne peux décemment pas faire ça avec mon frère c’est pourquoi je lui attrape la main pour le stopper dans son action. Surpris, il me demande :

-      Tu es sûr que tu as envie d’arrêter maintenant ?

-      Oui, Loki… Ce n’est pas correcte, dis-je entre deux souffles.

-      Très bien.

Il relâche avec douceur l’emprise qu’il a sur moi. Puis il se redresse, et c’est trempé qu’il sort de mon bain. Il attrape une serviette avant d’essorer rapidement ses vêtements afin de ne pas détremper le sol. Puis, c’est toujours avec le sourire qu’il me déclare :

-      Je vais aller me changer avant de retrouver Odin dans la salle du trône. Je te conseille d’en faire de même. Enfin, une fois que tu auras fini de t’amuser en pensant à moi.

-      Je ne pensais pas à toi. Réfute-je ses propos.

-      Tu n’avais pas besoin de penser à moi, puisque c’est moi qui te branlais, Thor.

Je reste sans voix, choqué par ce que je viens d’entendre de la bouche de mon jeune frère. C’est mon frère. Ce qui vient de se passer est irréaliste. Et pourtant, je peux toujours sentir mon corps brûler d’envie. Aussi, lorsqu’il disparait de la salle de bain, je n’ai d’autres choix que de me satisfaire seul. Mais même si mes pensées sont dirigées vers lui, ce n’est pas lui qui provoque ça… C’est une réaction purement mécanique. Et si je pense à lui c’est parce que je suis sous le choc. Voilà tout.

Une fois que j’eu satisfait à mes désirs les plus obscurs, j’enfile mon armure avant de me rendre, honteux, dans la salle du trône. Loki m’y attend déjà avec un sourire narquois peint sur le visage. Tandis que Père est installé sur son trône et semble s’impatienter.

-      Tu en as mis du temps, s’énerve-t-il.

-      Mais oui, Thor. Approuve Loki en me fixant avec un sourire. Cela ne te ressemble pas pourtant.

-      Je m’étais assoupi dans mon bain, réponds-je toujours aussi mal à l’aise.

-      Bien, suite à notre conversation d’hier, j’ai bien réfléchi et si Loki souhaite réellement prouver sa bonne foi, j’aimerais qu’il accomplisse certaines missions pour Asgard. Et comme, Thor, tu sembles croire que ton frère puisse changer, j’aimerais que tu l’accompagne et que tu veille au grain.

-      Promis, je vais le surveiller Père, approuve-je surpris de ce retournement de situation.

-      Bien, si les choses sont claires, j’aimerais que vous vous rendiez jusqu’à Vanaheim. Comme vous le savez, nous sommes en paix avec eux depuis des millénaires, et aujourd’hui la menace d’une guerre civile est sur le point d’éclater chez eux. Je veux que vous alliez les aider à réprimer cette guerre. Dans un premier temps, je veux que vous vous rendiez sur place pour examiner la situation, et si besoin est, dans un second temps, nous vous enverrons des guerriers pour vous soutenir.

-      Bien Père, approuvons-nous en chœur la mission confiée.

Une fois la mission confiée et acceptée, c’est en compagnie de Loki, que je me rends jusqu’au bifrost. Et sur le pont arc-en-ciel, j’en profite pour faire part à Loki de mon enthousiasme quant à ce changement de considération de la part d’Odin. Je suis heureux de savoir qu’il donne une deuxième chance à Loki de faire ses preuves.

-      Père te donne une deuxième chance Loki.

-      Oh détrompe-toi Thor, il attend simplement que je fasse un faux pas pour m’exiler comme il le souhaite depuis longtemps déjà.

-      Loki, tu te trompes, tu es son fils, souligne-je avec force.

-      Je ne suis pas plus le fils d’Odin, que ton frère, Thor. Dit-il avec ce même sourire narquois que celui qu’il affichait en salle du trône.

-      Ne dit pas cela, tu fais partit de la famille.

-      Dans ce cas, ce qu’il s’est passé dans ton bain, c’est de l’inceste. Souligne-t-il.

-      Un accident, le corrige-je. Un accident qui ne se reproduira plus.

-      C’est ce que nous verrons, m’avertit mon frère.

Cela ne peut n’être qu’un accident et rien d’autre. Je ne suis pas amoureux de loki, pas plus qu’il ne l’est de moi par ailleurs. Cela ne se reproduira certainement pas. Certainement pas. Et c’est d’un pas décidé que nous empruntons le portail du bifrost sous le regard bienveillant de Heimdail. Et très sincèrement, je ne suis pas prêt à ce qui va se passer, une fois, ce portail franchit.

A suivre

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Bonjour, Bonsoir,

J’espère que ce chapitre vous aura plu ! Je suis désolée pour le temps d’attente, mais comme j’écris plusieurs histoires en même temps, et que je participe à des défis cela me ralentis !

En tout cas, si vous l’avez apprécié, n’hésitez pas à me le dire en commentaire ! Je me ferais une joie d’y répondre !

Sur ce, bonne soirée et bonne lecture.

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[1] Salle des marécages en vieux norrois