Le lien qui nous unis

Chapitre 5 : Apparence trompeuse

5505 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/03/2021 23:11

Chapitre V : Apparences trompeuses

Mon repos fut mouvementé, et la nuit me semble à la fois courte et agitée. Une forme d’angoisse, telle que je n’en ai pas connue depuis longtemps m’étreint depuis la conversation que j’ai eu hier soir avec mon petit frère. Il m’a clairement demandé de lui faire confiance. Et… Je ne sais pas si j’en suis capable. Je l’aime indubitablement, mais les enjeux sont trop importants pour que je puisse prendre le moindre risque ici. Si ce Nep, fils de Snorri, parviens à assassiner Freyja, non seulement je perds une sœur de cœur, mais qui plus est cela conduirait au génocide pure et simple des Vanes. Et c’est quelque chose que je ne pourrais pas tolérer. Mais, est-ce que je peux raisonnablement douter de mon frère à ce point-là ? Si ses intentions sont réellement nobles, je risque de détruire à nouveau ses bonnes intentions et résolutions. Je me retrouve face à un dilemme que j’ai l’impression de ne pas pouvoir résoudre seul. Aussi, je me demande ce que ferais mes amis midgardiens à ma place… Stark n’aurait probablement pas confiance en Loki et ferait un plan de son côté. C’est certain. Captain America aurait confiance, car c’est homme qui croit en son prochain. Natasha Romanoff, je pense qu’elle le surveillerait avant de se faire un avis définitif et je pense que Clint aurait confiance en lui.

A vrai dire, ces pensées ne m’aident pas tellement à me décider. Je crois que la confiance en son prochain est quelque chose que chacun porte en son sein. Cela dépend de l’expérience de chacun, mais aussi de sa personnalité. Ainsi que de la personne que l’on a en face de soi, bien entendu. Et le moins que l’on puisse dire c’est que Loki n’a pas été une personne digne de confiance ces derniers temps. Aussi, me faire des nœuds dans le cerveau plus longtemps ne me servira à rien. Et je crois, de bonne foi, que si j’ai connaissance du plan de mon frère, je serais plus rassuré.

-      Tu dors ? Murmure-je.

-      Pourquoi ? Une envie incontrôlable te submerge ? Me demande-t-il d’une voix qui ne semble pas du tout ensommeillée.

-      Non ! M’offusque-je.

-      Baisse d’un ton, murmure mon jeune frère. N’oublie pas que nous sommes dans une tente, et que les murs ont des oreilles.

-      Raison de plus pour ne pas débiner des obscénités.

-      Je ne compte pas que les débinées, je compte aussi les mettre en pratique. A moins que tu me réveilles pour autre chose ?

-      Oui, Loki… J’aimerais que tu me dises quel est ton plan. Dis-je d’un ton ferme et résolu.

-      Tu ne me fais donc pas confiance ? Dit-il en se redressant.

-      Ce n’est pas ça, c’est que j’aimerais savoir à quoi m’attendre, déclare-je en l’imitant.

Mon jeune frère soupire. Il se lève de son lit et s’approche de moi sensuellement avant de s’installer sur mes genoux. Il se penche et me susurre à l’oreille :

-      Seulement si tu te laisses aller ce soir…

-      Comment ?!

-      Moins fort Thor… Répéte-t-il visiblement agacé par ma voix imposante. Je te raconterais tout, une fois que tu seras un peu plus… Détendu, va-t-on dire.

-      Loki ! Je le repousse avec véhémence. Arrête tes sottises !

-      Le savoir à un prix mon chéri, s’en amuse le Dieu de la malice. Es-tu prêt à le payer ? Ou ce que tu cherches à savoir n’est-il pas si important finalement ?

-      Par la barbe d’Odin, notre Père, nous sommes frères ! M’énerve-je franchement.

-      Nous ne sommes frère ni de sang, ni de cœur Thor.

-      Tu n’es peut-être pas de mon sang, Loki. Mais tu es dans ma cœur ! Rétorque-je.

-      Pas de la même façon qu’un frère. Ou un frère comme l’étaient Njörd et Nertheus !

-      Tu ne peux pas comparer ! C’était un homme et une femme !

-      Un frère et une sœur de sang ! Réplique Loki avec une pointe d’agacement. Depuis quand cela choque qui que ce soit ?

-      Je…ne… Arrête !

-      Donc, tu décides de me faire confiance sur ce coup-là ? Me demande-t-il avec un air de défi dans les yeux.

-      Là n’est pas la question, Loki. Je t’ai toujours fait confiance, y compris quand tu ne le méritais pas.

-      Mais pas cette fois, dit-il avec froideur.

-      J’ai… peur…que tu te serves de cette guerre civile pour prendre la place de Freyja… Avoue-je la tête basse, car cela ne sert à rien de mentir plus longtemps.

-      Nous y voilà, tu es bien le digne fils de ton Père. Tu clames haut et fort qu’il faut me faire confiance, mais tu es le premier à douter à la première occasion.

-      Pourquoi répètes-tu sans cesse que je suis comme Odin ? Je ne suis pas Père, je t’ai accordé ma confiance et mon amour plus d’une fois ! Réplique-je avec agacement.

-      Vous n’êtes que des lâches, et vos paroles ne sont que du vent qui ne valent rien. Vous prétendez qu’on ne peut pas me faire confiance, mais vous n’êtes guère mieux. Pour ton Père comme pour toi, il n’y a que les apparences qui compte. Rien d’autre.

-      Tu comptes pour moi, Loki. Bien plus que tu ne l’imagine… Tente-je de le rassurer.

-      Bien plus que ce que tu réalises aussi, mon pauvre Thor. Tu n’as aucune idée de ce qui t’attends si tu persistes à me faire confiance aveuglément.

-      Tu me dis de ne pas te faire confiance, mais tu me demande de le faire. Loki tes paroles et tes actes ne vont pas ensemble, c’est contradictoire.

-      J’aime la contradiction. Maintenant Thor, si tu le permets, j’ai besoin de me concentrer.

-      Te concentrer à quoi ?

-      A assassiner Nep et à usurper son identité pour mener les troupes vers une défaite inéluctable demain.

-      Comment comptes-tu t’y prendre ?

-      En fait, je ne suis pas ici avec toi Thor. Ce que tu vois devant toi n’es qu’un double, le vrai moi est en train de se débarrasser du corps de Nep dans la forêt. Pendant qu’un autre double et en train de se faire passer pour lui dans la tente avec les conseillers de guerre. Nous mettons au point un plan bancale pour attaquer le château de Freyja. Une fois qu’il sera mis sur pied, j’enverrais un oiseau à notre chère déesse de l’amour et de fertilité pour la prévenir et qu’elle puisse préparer son armée pour demain.

-      Et comment comptes tu faire pour les faire changer d’avis sur la suprématie de la race des Vanes ?

-      C’est simple, leur chef va les mener vers la défaite. Une défaite écrasante permet de remettre tout le monde à sa place. Nous allons devoir éliminer sans la moindre forme de pitié tous les Ases qui se sont rebellés. Ainsi, la question de la supériorité ne se posera plus, car elle aura prouvé sa valeur sur le trône, et sa capacité à gérer les rebellions. Si tu es certain de perdre, tu n’as plus aucune envie de te rebeller.

-      C’est ingénieux, avoue-je.

-      Tu ne doutes plus de moi maintenant ? Demande-t-il avec un drôle d’air gravé sur son visage.

Je me contente d’un signe de la tête pour approuver ce qu’il dit. Je n’aurais pas dû douter de lui, mais cela a été plus fort que moi. J’ai un peu honte des propos que je viens de tenir et du manque de confiance flagrant que j’ai eu envers lui. Et, sur tout ce que j’ai de plus cher, si ce qu’il dit est vrai, je lui présenterais mes plus plates excuses.

Le reste de la nuit me semble interminable. D’autant plus que Loki, concentré ou vexé, ne m’adresse plus la parole jusqu’au petit matin. Et c’est seulement lorsque son plan semble être achevé qu’il daigne briser le silence qui s’est installé :

-      Tout est en place, on va bientôt venir nous chercher pour lancer l’assaut.

-      Parfait, me contente-je de répondre.

-      Ah, et Thor. Tout le monde doit penser que Nep est en vie. Donc évite de faire l’imbécile ou de l’attaque de face. Ce sont des esprits à moi qui vont le tuer, compris ? M’explique-t-il avec un air dédaigneux et hautain.

-      Oui…

Je n’aime pas qu’il me parle sur ce ton, mais je prends sur moi. Ce n’est pas le moment de nous disputer, surtout pas après les insinuations que j’ai faites hier au soir. Aussi, je me prépare et quelques minutes plus tard, on vient effectivement nous chercher.

           En plein milieu de la foule, nous attendons l’arrivée de Nep. Enfin, de mon usurpateur de frère. Celui-ci se présente à nous sur un cerf blanc immense, monture typique de Vanaheim. Pour l’occasion, il a revêtu une armure d’une couleur blanc pur qui représente les couleurs de l’armoirie de la famille de Freyja. Ils n’ont donc aucun honneur et aucune honte de faire une rébellion en portant les couleurs de la famille royale qu’ils ont juré de combattre ? Agacé, je me contente de serrer les dents et le poing pour ne par leur exposer leur hypocrisie en pleine figure. Un silence qu’il fut facile de conserver à partir du moment où Loki, enfin Nep, prend la parole pour le traditionnel discours d’avant-guerre :

-      Nous tous ici, nous sommes persuadés que les Ases sont supérieures à ses vaniteux et prétentieux Vanes. Que notre place, à nous, ces êtres supérieurs est sur le trône. Et aujourd’hui est venu le jour de reprendre de réclamer mon dû ! Odin, le Père de tout chose, a même entendu notre appel et nous a envoyé deux précieux alliés dans cette guerre. Nous ne pouvons pas perdre ! Nous ne pouvons pas perdre !

C’est par des acclamations et des applaudissements que son discours est reçu. Et c’est avec toute la malice qui le caractérise que le clone de Loki vient me murmurer au creux de l’oreille :

-      Je suis un parfait orateur, n’est-ce pas ? 

-      Ne va pas briser notre couverture, me contente-je de répondre avec un sourire en coin.

Cette réponse semble satisfaire mon frère qui se retourne vers le chef d’armée qui prépare les troupes et qui explique la stratégie en quelques phrases. Une fois tout le monde briffé, mon frère et moi nous rejoignons les dirigeants afin de nous placer à leurs côtés. En effet, comme nous sommes les descendants d’Odin, nous avons l’honneur et le privilège de nous retrouver aux côtés des dirigeants pour l’attaque du palais. Et c’est dans un silence cérémonieux que nous nous dirigons vers le château en nous engouffrant dans la forêt. C’est loin d’être la première fois que je me dirige sur un champ de bataille avec des enjeux aussi importants, mais c’est la première fois que mon destin repose entre les mains de mon petit frère. En moins d’une demi-heure, nous arrivons aux portes du palais. Et malheureusement, il n’y a aucun comité d’accueil. Pas un seul garde, soldats ou autre qui pourrait nous indiquer que Freyja a bien reçu notre message et qu’elle est prête à affronter l’assaut qui l’attend. Angoissé, je me tourne vers Loki qui ne semble pas perturbé pour le moins du monde. Je ne sais pas si son clame signifie que je suis en sécurité ou si je vais droit dans la gueule du loup. Mais je ne peux rien demandé car nous sommes cernés par des ennemis qui pense naïvement que nous sommes toujours dans leur camp. Soudain, Loki me murmure :

-      Tu es prêt ?

-      A quoi ? Demande-je car il ne m’a pas dit que nous avons un rôle à jouer à un moment où un autre.

-      A passer à l’attaque, mon cher frère, s’en amuse le Dieu.

Et avant que je n’aie eu le temps de dire quoique ce soit, Loki fait apparaitre un couteau dans sa main et poignarde le chef de guerre qui se tient à sa gauche. L’homme, surpris, n’a pas le temps de réagir, tandis que le Dieu de la malice retire la lame ensanglantée des côtes de l’Ase. Il reprend ses esprits au bout de quelques secondes et il tente de se dégager, mais c’est sans compter sur l’habilité sans nom de mon frère en matière d’attaque sournoise. Il retire la lame avant de le planter à plusieurs reprises pour être sûr qu’il ne survive pas. Et bien évidemment, Nep fut le premier à s’apercevoir de notre traitrise, il alerte ses hommes pour nous faire arrêter :

-      Bandes d’idiots ! Vous avez choisi le mauvais camp ! S’énerve Nep.

-      En défiant Freyja, vous avez défié Odin, le Père de tout chose ! Cela ne se passera pas comme ça ! M’emporte-je.

La fureur que j’ai accumulée depuis hier soir devant leurs propos d’un autre temps et leur hypocrisie peut enfin éclater. Je brandis mon marteau vers le ciel et j’appelle la foudre à moi avant de frapper d’un coup herculéen sur le sol afin de faire une puissante onde de choc. Seul au milieu du cratère, tous mes ennemis sont carbonisés dans un rayon de deux mètres autour de moi. Et alors que je m’apprête à me jeter dans la mêlée, une voix résonne dans mon dos :

-      Nep, fils de Snorri, déclare de façon solennel Freyja confortablement installée sur un cerf à la peau dorée entourée de sa puissante armée, si vous persistez dans cette voie, je n’aurais pas d’autres choix que de vous condamner à mort. Je vous offre votre dernière chance de vous rendre pour que votre vie soit épargnée.

-      Plutôt mourir que de me rendre ! Chargez ! Déclare Loki sous l’apparence de Nep.

Et ses hommes exécutent les ordres sans broncher. Le fracas des boucliers et des épées se percutant résonnent dans les bois. Et bientôt les cris et gémissements de douleur des ennemis et des alliés viennent se mêler au bruit des armes qui s’entrechoquent. Quant à moi, je ne perds pas une seconde de plus à observer ce spectacle macabre, et je rejoins mes alliés et je fis vrombir le ciel de mes éclairs. Bientôt, la supériorité numérique de l’armée de la reine, et de la puissance écrasante de mes attaques commencent à faire trembler les hommes de Nep. Certains s’enfuyant lâchement dans les bois avant de se faire abattre par des flèches alliées. Après tout, le mot d’ordre est : Aucun survivants.

-      S’en est assez ! S’écrit Nep qui n’est autre qu’un Loki déguisé. Freyja ! Tu prétends être la monarque de Vanaheim, mais tu n’en est pas digne ! Descend te battre d’Ase à Vanes et nous verrons, une bonne fois pour toute qui est le plus fort !

-      Nep, fils de Snorri, j’accepte ton défi si tes hommes acceptent de se rendre après ta défaite.

-      Et inversement, répondit-il sur le ton de la provocation.

La jeune femme à l’apparence frêle descend de sa monture majestueuse avant de rejoindre son adversaire sur un champs de bataille improvisé. Tout le monde s’est écarté pour leur laisser la place de s’affronter. Freyja est armée de son sceptre blanc prête à en découdre tandis que Loki déguisé, est armé d’un imposant espadon. Je me demande même comment il fait pour la soulever tant cela me semble lourd pour les bras fragiles de mon frère.

L’un face à l’autre, ce fut Nep qui lance l’assaut sur la belle blonde qui pare l’attaque. Les coups s’enchainent, et Freyja semble de plus en plus en difficulté face à un Loki particulièrement agressif. Sans doute cela sert à rendre plus crédible leur affrontement, mais j’avoue que j’ai peur qu’un mauvais coup mette en mauvaise posture la jeune reine. Soudain, je reconnais un enchainement de coups que nous pratiquions quand nous étions plus jeunes. Un large sourire se dessine sur mes lèvres, car je connais la suite des mouvements qui mènent à la victoire de la jeune femme. Aussi, lorsqu’elle pare le dernier coup asséné par Loki, une ouverture suffisante s’offre à elle pour qu’elle puisse porter le coup fatal. Dans une scène parfaitement orchestrée par le Dieu de la Malice, Nep décède sous le regard choqué de ses hommes.

-      Vive Freyja ! Hurle-je.

Bientôt, je fus imité par ses hommes et nos adversaires lâchent leurs armes. La défaite de leur chef, et notre supériorité numérique sont bien trop imposante pour qu’ils espèrent remporter cette bataille. Pour qu’ils puissent même remporter cette guerre. Deux choix s’offrent donc à eux : La réédition ou la mort. Et visiblement, ils tiennent à leur vie.

Après que nous nous soyons assurés que le corps de Nep soit bel et bien rapatrié dans des conditions propices au maintien de l’usurpation de mon jeune frère, nous regagnons le château en compagnie de Freyja. La magnifique jeune femme nous propose de passer du temps en sa compagnie dans le sublime jardin. Nous suivons donc la Reine de Vanaheim dans ce dédale. Les pierres blanches disposées au sol tranchant avec le vert des feuillages qui emplisse les lieux. Nous nous installons au pied d’un grand cerisier tandis que l’odeur du bois et des fleurs venant chatouiller les narines pour mon plus grand plaisir. Le lieu, silencieux, est particulièrement reposants. Et seules les brises soufflantes dans les branches des nombreux arbres venant briser cet instant de quiétude. Mon regard finit par se perdre sur Freyja qui est installée, pensive, à nos côtés. Ses longs cheveux à la couleur du blé ondulent le long se corps pulpeux. Encore vêtue de son armure souple d’une sublime couleur blanche et or lui va à merveille. Soudain, son regard se plonge dans le mien et elle me déclare de sa voix douce et envoutante :

-      Je suis épuisée ce soir…

-      C’est normal, après tout ça. Me contente-je de répondre.

-      Thor… Loki… Je ne vous remercierais jamais assez pour l’aide que vous m’avez apporté. Déclare-t-elle avec une sincérité touchante.

-      Je t’en prie, Freyja… Tu es comme une sœur pour moi, je n’aurais jamais toléré qu’une telle rébellion puisse attenter à ta vie, lui avoue-je.

-      Merci Thor…

Loki, silencieux jusque-là, se contente de soupirer. Ce qui attire mon attention, et surtout mon agacement. Mais ce ne fut pas le cas de Freyja qui se redresse avant d’aller enlacer avec tendresse mon jeune frère. Surpris, il eut un mouvement de recul avant de se laisser faire par la Déesse de l’amour et de la fertilité.

-      Merci Loki, je te dois beaucoup aujourd’hui.

-      C’est le moins que l’on puisse dire, finit-il par lâcher avec une once de fierté dans la voix.

-      C’est vrai que tu as fait du bon travail mon frère, approuve-je en lui tapant dans le dos.

-      Après que tu ais tant douté de moi, c’est la moindre des choses.

-      Je suis désolé petit frère, je n’aurais pas dû… Dis-je avec la voix teintée de honte et de regret.

-      Thor, Loki… S’exclame Freyja en se redressant : J’ai grandi à vos côtés, et depuis toujours, vous agissiez l’un avec l’autre avec dédain et mépris. Pourtant, l’amour entre vous est fort, puissant et profond. Aujourd’hui, vous êtes des adultes, vous devez vous pardonnez et laissez votre cœur parler.

-      Tu entends ça, Thor ? Tu dois laisser ton cœur parler… Approuve Loki avec un petit sourire peint sur son visage.

-      Tu as raison Freyja… Loki, écoute-moi, ces derniers jours, j’ai douté de toi. J’ai pensé que tu ne pouvais pas être sincère, et que tu allais me conduire droit dans un piège. Et même si j’ai tenté de faire des tas ces petites voix dans mon esprit, elles revenaient sans cesse. Cette peur provient d’un manque de confiance en toi, mon cher frère. Après tout ce que tu as fait… J’ai eu peur que tu tentes à nouveau de me tuer ou de prendre la place de Freyja. Avec le recul, et avec tes actions exemplaires, je sais que j’ai eu tort de douter de toi. Mais sache une chose, même dans les moments les plus sombres de notre histoire, je ne cesserais jamais de t’aimer. Conclus-je.

-      Félicitations Thor, tu as pu dire ce que tu avais sur le cœur, m’applaudit la jeune femme. A ton tour, Loki, l’encourage-t-elle.

-      Merci Freyja, mais je n’ai rien à ajouter. Se contente de répondre le Dieu de la Malice.

-      Je suis sûre que ce n’est pas la vérité, tu dois te lâcher et lui dire ce que tu ressens. C’est une chance unique de pouvoir le dire à ton frère. Il faut en profiter tant que vous êtes là, tous les deux, en vie et en bonne santé.

-      Freyja, ma chérie, tu débordes peut-être d’amour, mais moi je suis le Dieu de la Malice. Pas de l’amour ou de la niaiserie, réplique-t-il visiblement agacé.

-      Ne t’en fais pas Freyja, je sais ce qu’il ressent. Me contente-je de répondre pour éviter d’aboutir à une dispute.

Mon frère me jette un regard amusé, sans doute doit-il penser que je n’ai aucune idée de ses sentiments. Mais je suis persuadé qu’au fond, il m’apprécie plus que ce qu’il veut bien le dire. Enfin, quoique ces derniers temps il me le montre peut-être un peu trop…

-      Bien dans ce cas, je n’insisterais pas, approuve Freyja. Je vais vous laisser, mes chers amis. Je suis épuisée par cette journée.

Et c’est en chœur que nous nous souhaitons à tous une bonne nuit. Suite à cette charmante discutions dans les jardins, nous sommes raccompagnés part des gardes bienveillants jusqu’à notre chambre. Et cette fois-ci, nous avons chacun notre espace. Épuisé, je défais mes vêtements avant de m’affaler avec langueur sur ma couchette. Les événements de la journée ne cessèrent de se bousculer dans mon esprit. La stratégie de mon frère est vraiment la bonne. La défaite humiliante de Nep devant la reine renforce sa posture, et surtout, le peu d’homme ayant survécu seront exécutés dans les jours à venir. Ce n’est peut-être pas le plus plaisant à faire, mais c’est inévitable. Si elle ne montre pas l’exemple, le risque de récidive est particulièrement élevé.

Mais alors que je suis plongé dans mes pensées, le bruit de la porte qui s’ouvre furtivement avant de se refermer tout aussi vite, me sortit de mes pensées. Ce fut le dieu de la malice qui se glisse dans ma chambre avec un air satisfait sur le visage. Personnellement, je ne sais pas ce qu’il mijote, mais cela ne me dit rien qui vaille. Et c’est avec une forme de sensualité qu’il s’approche de moi avant de venir se coucher à mes côtés sur le matelas.

-      Quelle journée, s’exclame-t-il avec un air enjoué.

-      Je ne te le fais pas dire, approuve-je. Freyja est vraiment une souveraine extraordinaire, elle ne méritait pas un tel traitement.

-      Je suis d’accord, elle est capable de prendre les bonnes décisions. Comme nous appeler à l’aide par exemple, s’amuse le Dieu de malice.

-      Ce n’est pas faux, sans nous, cela aurait été bien plus compliqué de venir à bout de Nep et ses hommes.

-      Sans moi tu veux dire ? Se moque-t-il.

-      Il est vrai que ton plan était particulièrement ingénieux.

-      C’est dans ma nature de tromper les hommes. Se vente le jeune Dieu.

-      Et je pense que parfois tu te fourvoies toi-même.

-      Comment ça ? Me demande-t-il visiblement surpris.

-      Je pense qu’il y a encore beaucoup de chose que tu refuses de t’avouer. Explique-je. Je pense que tu aimes bien plus Père et moi que ce que tu ne seras jamais capable de le dire.

-      Et toi tu m’aimes d’une façon bien différente de celle d’un frère, dit-il en posant sa main sur mon torse nu.

-      Loki, je n’ai guère envie de plaisanter. Soupire-je.

-      Pour une fois, je suis particulièrement sérieux. Réplique mon jeune frère.

Il s’approche de mon visage avant de déposer ses lèvres sur les miennes. Surpris, j’ai un mouvement de recul qui n’eut pour effet que de m’enfoncer un peu plus dans mon moelleux matelas. Et c’est seulement au bout de quelques délicieuses secondes que je le repousse avec un outrage exagéré.

-      Loki ?! Cela suffit ! Retourne dans ta chambre.

-      Quel dommage, dit-il en me détaillant du regard. Tu sais que, même si tu as un pois chiche en guise de cerveau, ton corps est particulièrement attrayant à regarder ?

-      Retourne dans ta chambre Loki, demain nous retournons sur Asgard.

-      Bien, je te laisse tranquille pour ce soir. Après… Un petit cadeau…

En guise de cadeau, il se superpose sur mon corps avant de venir m’embrasser avec passion. Durant le même temps, il glisse sa main avec agilité jusqu’à mon entre-jambe avant de le masser lentement. Surpris, je n’ai même pas le réflexe de le repousser et je reste comme pétrifié sous ses caresses. Et seulement au bout de quelques secondes, il se redresse avant de fixer avec satisfaction :

-      Bonne nuit Thor.

Je ne fus même pas en état de répondre, et c’est avec un mélange de frustration et de soulagement que je le vois quitter ma chambre. Que m’arrives-t-il ? Suis-je réellement … Attiré par mon propre frère ? C’est impossible ! C’est mon frère ! Et c’est un homme ! C’est tout bonnement impossible ! Je ne peux pas être aussi malsain et pervers ! Il faut sérieusement que je retourne dans le droit chemin. Si tout se passe bien lors de notre retour à Asgard demain, je prendrais peut-être quelques jours de congé auprès de mes amis midgardiens. Cela me fera le plus grand bien de m’éloigner de mon frère.

A suivre


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Bonjour, Bonsoir,


J’espère que ce chapitre, un peu plus court qu’à l’accoutumé, vous aura plu ! Le périple de nos jeunes Dieu sur Vanaheim touchant à sa fin, j’espère que vous aurez apprécié ce petit séjour en la compagnie de la déesse de l’amour et de la fertilité ! Si tel est le cas, n’hésitez pas à me laisser un commentaire ! Cela fait toujours plaisir !


Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée et une bonne lecture !


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