Miraculeux Décembre

Chapitre 8 : Samedi 7 décembre | Message

892 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 07/12/2019 09:21

Cher journal,


Te souviens-tu de la fois où j'ai sauvé Paris de Chat Noir ? Probablement pas, j'ai sûrement omis de l'écrire. [...]




Ce soir-là, après avoir préservé le monde des griffes de mon coéquipier de toujours, j'ai voulu profiter du temps libre en sa compagnie.


- « Je ne serai pas devenue celle que je suis aujourd'hui sans toi, Chaton. »


La tête posée sur son épaule, je le sens esquisser un mouvement de recul puis gonfler fièrement son torse.


- « C'est de la drague ?


- Non. » Je rétorque sèchement




Quel agréable souvenir.


Affalée sur mon bureau, je lâche un long soupir.


- « Qu'est-ce qui ne va pas Marinette ? » S'enquiert Tikki.


- « Je n'ai pas encore pu parler à Chat Noir depuis la bataille contre l'Aiguilleur. J'ai peur que notre cohésion en pâtisse si je ne prends pas le temps de lui expliquer. »


La veille, jour de patrouille de mon partenaire, il n'y avait aucune trace du chat dans la capitale. Certes, Paris est immense et majestueuse, mais j'aurais dû le croiser ou même entendre les passants scander son nom. Gémissant, je plaque ma joue contre le bois frais de ma table.


- « Pourquoi tu ne lui laisserais pas un message dans ce cas ? » Me propose le kwami d'une gaieté imparable. « Il serait obligé de le voir ! »


Mes yeux s'écarquillent et je bondis de brusquement de ma chaise.


- « Mais oui ! Je serai sûre qu'il l'aura lu avant notre prochain combat. Tu es un génie !


- Juste ton kwami. » Chantonne-t-elle.


- « Tikki, transforme-moi ! »


Ça y est, je retrouve l'incroyable énergie procurée par mes boucles d'oreilles. Il ne me reste plus qu'à dégoter un endroit tranquille pour enregistrer mon message.


- « Chat Noir, il faut qu'on parle. »


Installée sur un toit en proie au vent glacial de décembre, je me racle la gorge à plusieurs reprises avant de reprendre :


- « Pourquoi est-ce que ça sonne à chaque fois comme une explication de couple ? »


J'efface mon dernier enregistrement et replace mon yo-yo en mode selfie.


- « Chat Noir, je ne trouvais pas le moyen de te parler - vu que tu es introuvable un jour de patrouille... Non, on va éviter les reproches aussi rapidement. »


Mes jambes secouent sous le froid. A ce train-là, je me transformerai en glaçon avant d'avoir pu lui envoyer quoi que ce soit. Je souffle sur mes mains pour les réchauffer et me tourne pour profiter des magnifiques décors de la ville. C'est bientôt Noël. Mes cadeaux ne sont pas encore prêts, cela risque d'être la course d'ici quelques semaines, mais je ne m'en fais pas : j'ai l'habitude de travailler sous stress.


- « Allez, juste une bonne. »


Je m'éclaircis la voix une ultime fois et brandis mon yo-yo.


- « Coucou Chaton, c'est Ladybug. Dis, cela fait quelques jours qu'on ne s'est pas croisés et je voulais reparler vite-fait de notre stupide embrouille. »


Mon cœur s'accélère, je marque une pause pour reprendre ma respiration.


- « Tu sais, quand Maitre Fû m'a désignée comme nouvelle gardienne de la Miracle Box, j'ai paniqué. En vérité, je panique toujours. Le Papillon connait désormais l'identité de plusieurs porteurs de Miraculous et je ne veux pas qu'ils soient blessés ou que le Papillon les utilise une nouvelle fois contre moi. Alors je me demandais, si je n'allais pas chercher de nouveaux porteurs... Bref, fais-moi signe si tu reçois ce message ! »


Mes doigts se referment à la hâte sur le gadget. J'ai enfin réussi à lui avouer ce qui me tracassait, et ce d'une seule traite ! Maintenant, il ne me reste plus qu'à attendre son point de vue sur la question.

 

- « Rentrons ! » Je m'écrie en projetant mon yo-yo au loin, prête à quitter le voile glacial du ciel.


- « Détransformation. »


Tikki s'échappe de mes boucles d'oreilles et se pose sur ma tête. J'attrape un de ses macarons préférés et lui tends pour lui permettre de reprendre des forces.


- « J'ai réussi Tikki !


- Bravo Marinette, je suis fière de toi. »


Je sautille joyeusement dans toute ma chambre avant de remarquer les vibrations de mon téléphone portable, abandonné dans un coin du bureau.


- « Oh mince, j'allais oublier ! »


La veille, j'avais envoyé un message très important qui était resté sans réponse. Du moins, jusqu'à ce matin.


Sam. 09:23. Expéditeur: Luka Couffaine

Message : Désolé de ne répondre que maintenant, je me suis isolé pour composer un nouveau morceau. Bien sûr que je suis partant. Je passe te chercher vers 13 heures ?


Mes yeux fixent son message. Luka vient donc d'accepter mon rendez-vous, sans la moindre question ou hésitation. Sur le coup, je me sens à la fois heureuse et contrariée. Adrien demeure dans un coin de ma tête. J'ai l'impression de le trahir d'un côté, mais de me permettre d'avancer de l'autre. Peu importe, il est trop tard pour reculer.


Puis une petite sortie n'engage à rien, pas vrai ?

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