Miraculeux Décembre

Chapitre 15 : Samedi 14 décembre | Scène

1581 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 14/12/2019 07:52

✲ Cher journal✲


- « A quoi ça serve que je commence à écrire si je ne finis jamais mes journées ? » Je constate en fuyant du regard mes regards sur la tablette au coin du bureau.


- « C'est comme ce que vous, les humains, appelez les bonnes résolutions Marinette ! Quand tu commences quelque chose, c'est par excitation, puis tu perds de l'entrain au fil des jours. C'est pour ça que tu dois t’accrocher ! »


Les explications de Tikki me rendent perplexe, bien qu'elles comportent une part de vérité. Je reprends donc mon écriture.


✲ Suite à la journée en l'honneur de Ladybug et Chat Noir, Alya a posté un nouvel article sur son blog. On nous y voit tous les deux, complices comme toujours. ✲


Un sourire se dessine aussitôt sur mes lèvres.


✲ On y voit même Chloé Bourgeois clamer sa haine envers Ladybug. Il paraît que l'article a reçu plein de commentaires négatifs sur la fameuse Chloé... ✲


Je relis ma phrase, puis l'efface et poursuis.


✲ Puis j'ai posté un commentaire méchant sur Chloé. ✲


- « Marinette ! » S'insurge mon kwami sur mon épaule.


- « Bah quoi ? Il y en avait plein d'autres, et j'ai utilisé un pseudonyme ! »


Tikki gonfle les joues que je combats d'une moue de chien battu.


- « Ce n'est pas digne d'une Ladybug.


- Ce n'est pas comme si elle était digne d'une Queen Bee. » Je marmonne tout bas.


Soudain, avant que Tikki ne puisse rétorquer quoi que ce soit, mon téléphone vibre bruyamment sur le bord de mon bureau. Je m’étends pour déceler l’expéditeur sur l’écran : c’est Luka.


Sam. 10:42. Expéditeur : Luka Couffaine.

Message : Bonjour Marinette, tu vas bien ? Il y a une scène ouverte sur les quais de Seine près de Notre Dame. Cela te dit de venir ? 


A la lecture de son message, je me mords nerveusement la lèvre inférieure. Quelle délicate attention de sa part. Cependant, je sens naître au creux de mon ventre un sentiment de culpabilité. Jeudi, j’ai embrassé Adrien. Enfin, il m’a embrassée ! Mais j’étais consentante… Sur le coup, je n’avais pas songé une seconde à Luka, j’étais embarquée sur mon petit nuage, à me questionner sur la douceur irréelle des lèvres du beau blond.


- « Oh Tikki, qu’est-ce que je fais maintenant ? » Je geins, à moitié affalée sur mon bureau.


- « Maintenant tu assumes tes choix, Marinette ! »


On croirait entendre Alya. Alya…. Elle va me tuer si elle apprend qu’après mon rendez-vous avec Luka, j’ai décidé de ne pas donner suite aux prémices de cette relation. J’émets néanmoins une certaine réticence.


- « Sortir avec lui aujourd’hui ne signifie pas que c’est un rendez-vous, pas vrai ?


- Marinette… » Soupire mon kwami, sur le point de capituler.


- « Je savais qu’on serait sur la même longueur d’onde. »


Sam. 10 : 45. Expéditeur : Marinette Dupain-Cheng.

Message : Bien sûr ! C’est ce soir, n’est-ce pas ?


Après tout, je n’avais pas non plus envie de rester cloîtrée dans ma chambre toute la journée. Cette soirée me servira à désamorcer la situation avec Luka, j’éclaircirai notre relation en vue d’en entamer une autre avec Adrien Agreste. Mais en attendant, au diable les devoirs, il me reste plusieurs cadeaux de Noël à confectionner pour mes amies. Un nouveau bonnet pour Mylène, un masque de licorne pour Rose et des mitaines pour Luka, sans oublier mes autres amis pour lesquels je n’avais pas encore d’idées…



Le soir venu, munie de mon attirail contre le froid, j’emprunte le métro pour me rendre à Notre Dame. La scène ouverte a été organisée pour financer la reconstruction du monument, selon les multiples affiches placardées à chaque bouche. Malgré la météo, bon nombre des gens que je croise sur mon chemin se rendent à l’événement. Mon cœur se compresse dans ma poitrine. Ce genre de festivité m’éveille souvent mes sens. Le Papillon pourrait profiter de la foule pour l’attaque d’un akuma. Certes, son but premier est de récupérer nos Miraculous à Chat Noir et moi, mais il a déjà démontré par le passé que les victimes collatérales l’importaient peu.


- « Marinette ! »


Accolé à un lampadaire, les mains enfouies dans sa veste, le visage de Luka s'illumine lorsqu'il m'aperçoit au milieu de la foule. Je suis rassurée de le retrouver aussi vite, je craignais de finir seule ici.


- « Prête à t'amuser ?


- Carrément ! » Je réponds avec entrain.


D'un geste assuré, mon ami m'agrippe le poignet pour nous insérer dans l'amas de monde s'agglutinant déjà au plus près de la scène. Les néons de toutes les couleurs m'éblouissent et m'hypnotisent. Les artistes n'ont pas encore commencé à jouer que je me sens déjà emportée dans l'ambiance de cette soirée.


- « Ne t'éloigne pas de moi. »


La voix grave de Luka raisonne dans mes oreilles. A cause des gens autour de nous, il se colle presque à moi et approche sa bouche de mon oreille pour me permettre de l'entendre.


- « Tu es sous ma responsabilité ce soir, d'accord ? »


Je lui lance un regard en coin, sentant mes joues se réchauffer. Je ne sais pas si c'est à cause du clin d'œil rempli de sous-entendus qu'il m'envoie ou à cause de la présence de ces corps qui se soulèvent et frémissent d'impatience.


Soudain, les voix se taisent, les lumières s'éteignent progressivement et une épaisse fumée aromatisée emplit la scène. Le son strident d'une guitare électrique fend les airs. Un violent frisson me parcourt de la tête au pied et Luka semble partager mon excitation soudaine. Le concert peut commencer. Ainsi se succèdent des noms de bandes que je ne connaissais pas. Entre chaque morceau, Luka me cite avec passion les morceaux qu'il est capable de jouer et les membres qu'il connait. Alors que des accessoiristes installent les instruments du prochain groupe, je me tourne vers Luka, des étoiles dans les yeux.


- « Tu penses qu'un jour les Kitty Section joueront sur une scène aussi grande ? »


Il pousse un rire, plutôt embarrassé.


- « Je ne sais pas, tu sais, même si on a joué devant des milliers de téléspectateurs l'autre fois, je ne pense pas que je... »


Ma moue suppliante achève le faire changer d'avis.


- « Pourquoi pas ! Mais tu t'occuperas des costumes !


- Oui !


- Votre attention s'il vous plait ! » Nous interrompt une jeune femme vêtue d'une énorme basse aux couleurs criardes. "Maintenant, veuillez accueillir notre nouveau groupe : les Ailes du Papillon ! »


Je déglutis, pourquoi un tel nom ?


- « Ce nom de groupe n'est pas très vendeur. » Songe Luka, les sourcils froncés.


Sous les huées du public, la bassiste gratte les premières notes, rapidement suivie par un guitariste et une joueuse de batterie. Au bout d'une dizaine de secondes, ma tête commence à tourner.


- « Dormez, mes enfants ! » Clame une voix dans le micro.


Le décor penche terriblement, je me sens doucement emportée par le sommeil quand mon corps entier est bousculé. Sans savoir pourquoi, mes jambes sont forcées à travers la foule, dans le sens opposé de la scène. Ce n'est qu'une fois près des escaliers du métro que je recouvre ma vue.


- « Ce n'était pas normal ! » S'écrie Luka avant de m'empoigner les épaules. « Marinette, tu vas bien ?! »


Ma bouche est un peu pâteuse.


- « Comment cette musique a-t-elle pu m'endormir ?


- Il n'y a pas que toi, regarde là-bas, les gens se sont endormis à même le sol. »


En effet, la mare noire de monde demeure, mais ils s'allongent tour à tour. Intriguée, je reviens directement vers mon ami.


- « Et toi ? Pourquoi tu ne t'es pas endormi ? »


Il m'indique ses oreilles où sont insérés des écouteurs sans fil.


- « Je ne sors jamais sans eux. Maintenant, on doit se mettre à l'abri. Si c'est un coup du Papillon, alors il vaut mieux attendre l'arrivée de Ladybug et Chat Noir ! »


... Ladybug ! Je dois absolument me transformer pour arranger tout ça ! Tandis que ses mains sont toujours posées sur mes épaules, je me dégage doucement de son emprise et me tourne vers la bouche de métro.


- « Tu as raison, rentre chez toi et moi, je vais faire pareil ! »


Mais sa main s'abat sur mon poignet et le serre si fort qu'il me pince.


- « Non ! Hors de question que je te laisse seule, c'est trop dangereux ! »


Au loin, la musique semble se rapprocher. Après avoir endormi toute la foule, il est clair que le groupe du Papillon ne va pas s'arrêter là. Mon regard dévie de Luka aux néons de la scène.


Je n'ai pas le choix.

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