Miraculeux Décembre

Chapitre 16 : Dimanche 15 décembre | Que le spectacle commence !

1559 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 15/12/2019 08:43

- « Tikki, détransforme-moi. »


Le cœur battant, je jette un coup d'œil dans le miroir avant de m'enfouir sous mes épaisses couvertures. Pas besoin de regarder mon téléphone portable pour savoir qu'il est grand temps de me coucher. Pourtant, même emmitouflée dans mes "couvertures" et confortablement calée contre mes coussins rembourrés, je crains que le sommeil ne vienne pas de sitôt.


 [...]


- « Non ! Hors de question que je te laisse seule, c'est trop dangereux ! »


Je suis coincée, sa main sur mon poignet m'empêche de m'enfuir pour me transformer. Ma tête me hurle de le repousser pour m'occuper de ce groupe d'akumatisés.


- « Luka... » Je marmonne en me mordant la lèvre inférieure.


Je fais alors la première idée qui jaillit dans mon esprit. Mes bras s'enroulent autour de son dos et le pressent tendrement contre moi. Je pose ma tête contre son torse, à l'écoute des battements de son cœur qui s'accélèrent. D'abord surpris, Luka répond finalement à mon étreinte. Sa main a quitté mon poignet pour entourer mes omoplates.


- « J-J'ai oublié quelque chose ! » Je m'exclame brusquement en me détachant de ses bras.


Pris au dépourvu, Luka ne réagit pas lorsque j'accours en direction de la scène. Si le Papillon me voit en compagnie du porteur du Miraculous du Serpent, il risquerait de se servir de lui pour m'attraper. Les appels de mon ami éclatent, mais ils sont suffisamment loin pour ne pas me rattraper. Les poumons en feu, je me glisse sous les barrières de la scène pour dénicher Tikki de sa cachette.


- « Wow, Marinette !


- Oui, je sais Tikki, j'ai paniqué ! On n'a pas le temps, transforme-moi ! »


Je m'échappe par l'arrière des backstages pour ne pas me faire repérer. Le groupe de rock a quitté la scène depuis bien longtemps. Néanmoins, les informations diffusées en direct par les chaines de télévision suffisent à m'orienter en direction des Champs Elysées.


- « Ladybug ! Par ici ! »


Partiellement cachés à l'abri sur un toit, Chat Noir me hèle d'un bras pendant que les akumatisés sèment la panique, plus bas. Je rejoins mon partenaire, passablement stressée.


- « Ils sont trois !


- Et pourtant si désaccordés... Tu as entendu leur musique ? Elle est affreuse !


- Justement, ne l'écoute pas, elle endort les gens qui l'entendent de trop près !


- Comment tu sais ça ? »


Je déglutis et commence à me triturer les doigts. On n'a pas le temps pour ce genre de confidences.


- « Parce que... Parce qu'ils l'ont dit ! Comment veux-tu que je le sache, hein ? »


Mes gloussements embarrassés lui tirent une expression soupçonneuse. Il me toise quelques temps avant de reporter son attention sur le trio de musiciens.


- « Tu es sûre qu'à nous deux, nous allons... ? »


Et encore une fois, le sujet est remis sur le tapis.


- « Ça vaut le coup d'essayer. Sinon, j'irai récupérer l'un des Miraculous de la Miracle Box, je te le promets."


Ensuite, je lance mon Lucky-Charm, une paire de gants apparait. Enfin, ce ne sont pas vraiment des gants, mais plutôt des mitaines à en croire le bout des doigts manquant.


- « Ça tombe bien, mes mimines meurent de froid ! » Chantonne Chat Noir, moqueur.


De prime abord, ma vision coccinelle ne se déclenche pas. Peut-être que cela viendra au cours du combat. Nous décidons d'un commun accord de nous débarrasser tant bien que mal des musiciens.


- « Hé les casseroles ! Désolé, mais personne ne vous veut dans son équipe, il est temps de fermer guichet ! »


La bassiste punk se tourne brutalement et provoque de nouvelles ondes soporifiques. Je suis obligée de récupérer Chat Noir à coup de yo-yo pour ne pas qu'il succombe.


- « Merci, ma Lady. Il n'y a que ta douce voix qui peut me servir de berceuse.


- Je t'en prie, mais on ferait mieux de trouver une solution avant de s'endormir pour de bon ! »


J'analyse les éléments. Droite, gauche, haut, bas. Rien du tout. Je me masse les tempes, on dirait que mes pouvoirs ne réagissent pas du tout à mon environnement. Soudain, un solo de guitare nous vrille les tympans et explosent les vitres des enseignes de la célèbre allée.

Peu importe la force que nous puisons pour les attaquer, nous finissons par devoir rebrousser chemin afin d'éviter le sommeil. Lorsque Chat Noir tombe au bout d'une énième offensive après avoir utilisé son cataclysme en vain, je me tiens à quelques mètres de lui, épuisée.


- « Allez, trouve quelque chose ! » Je m'énerve en agitant ma tête dans tous les sens.


Mais les trois vilains s'approchent dangereusement de moi. Je suis fichue... Et cette paire de mitaines qui ne m'aura servi à rien.


- « Ladybug ! »


Cet appel provient de l'autre bout du trottoir, un jeune homme enfile sa guitare et joue un air familier. C'est Luka. Qu'est-ce qu'il fiche ici ? C'est beaucoup trop dangereux de le garder dans les parages ! Je suis sur le point de lui ordonner de partir quand le trio se tourne subitement vers lui. Ma vision coccinelle fonctionne à nouveau, les mitaines, puis Luka et enfin la basse soporifique.


- « Mais oui ! Luka, j'ai besoin de toi ! »


Vu que les vilains sont attirés par mon ami, je n'éprouve aucun mal à subtiliser la basse d'un lancer de yo-yo. J'envoie ensuite le tout à Luka, qui échange sa guitare contre la basse. Et avant qu'un d'eux ne puisse répliquer, il rejoue l'air produit sur scène en direction du trio. Je me glisse à ses côtés, mains sur les oreilles pour ne pas écouter la musique.


- « Bingo ! » Je m'écrie lorsque, après un moment de lutte de leur part, ils s'effondrent à terre, profondément endormis.


Il ne m'en faut pas plus pour détruire les baguettes du joueur de batterie et la guitare électrique afin de libérer l'akuma. A son tour, Luka se saisit de la basse et la percute contre un lampadaire. Trois papillons maléfiques en ressortent.


- « Vous avez assez fait de mal comme ça, petits akumas. Je vous libère du mal ! Bye-bye, petits papillons. »


Les insectes lumineux s'échappent dans le ciel, mais tout le monde demeure assoupi. Je pivote vers Luka, dont les mitaines magiques recouvrent toujours les mains.


- « Désolée, je vais devoir récupérer ceci. »


Il les retire immédiatement et me les tend, souriant.


- « Miraculous Ladybug ! »


L'armée de coccinelles envahit le ciel, réveille les environs - et Chat Noir - et répare tous les dégâts causés par les akumatisés. Ceux-ci, d'ailleurs, se redressent brusquement les uns contre les autres.


- « Tu es incroyable. »


Les mots sont sortis de ma bouche sans réfléchir. Luka se tient juste devant moi. Il me regarde, gêné, avant qu'un voile n'assombrisse son visage.


- « Ladybug, mon amie Marinette, est-ce que tu l'as vue? J'ai peur qu'elle n'ait été touchée par ces akumas.


- Marinette ? » Chat Noir se rapproche de nous comme si de rien était. « Elle va bien ? »


Entendre ces deux garçons s'inquiéter pour moi me donne le sentiment d'être importante. S'ils savaient que Marinette se trouve juste sous leurs yeux...


- « Je suis sûre qu'elle va bien. D'ailleurs, je sais comment tu peux la retrouver ! »


Son visage s'illumine, ça me réchauffe le cœur.


- « Vraiment ? »


Dans la surprise, il attrape doucement mes épaules. A mes côtés, je sens Chat Noir se crisper. Il pose une griffe sur la main de mon ami.


- « Doucement mon mignon. Ici, c'est chasse gardée. »


Je le foudroie du regard. Néanmoins, Luka acquiesce et recule d'un pas. Nos Miraculous se mettent à bipper.


- « Tu ferais mieux d'y aller, chaton. Moi je ramène Luka jusqu'à Marinette. »


Pour une fois, Chat Noir semble obtempérer sans poser de question. Quand il quitte mon champ de vision, je récupère la guitare de Luka abandonnée au sol et lui restitue.


- « Tu auras besoin de ça. »



Sur la scène désormais vide de monde, Luka joue quelques mélodies apprises aux cours des derniers mois. Sans amplificateur, le vent couvre une partie du son, mais cela m'importe peu. Après l'avoir déposée, je me suis détransformée non loin de là. Il m'a vu arrivée au loin, au détour d'une ruelle, les mains cachées dans le dos pour masquer ma honte. Je suis supposée l'avoir abandonné pour m'enfuir, alors je joue ce rôle. Nos regards se croisent, pourtant il continue de jouer. Je m'avance jusqu'à la scène et l'écoute ainsi, encore et encore, jusqu'à ce que ses mains deviennent si froides qu'il ne puisse plus jouer.

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