Miraculeux Décembre

Chapitre 18 : Mardi 17 décembre | Confusion

1008 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 17/12/2019 18:29

- « Repose-toi bien ma chérie, tu retourneras à l'école quand tu te sentiras mieux. »


Ma mère m'embrasse sur le front puis disparait sous la trappe de ma chambre. Mon visage entier me brûle, la maladie point le bout de son nez en cette deuxième moitié de décembre.


- « Tu devrais dormir Marinette. » Me conseille Tikki, assise sur mes genoux couverts d'une épaisse couverture.


Je marmonne des mots inaudibles, la gorge douloureuse. La veille, j'ai ignoré les messages et autres appels d'Adrien pour me concentrer sur l'écriture de mon journal intime. Luka aussi a tenté de me contacter, mais le sommeil tambourinait mes tempes si fort que j'y ai succombé.


Le soir venu, j'ai emmagasiné de longues heures de sommeil. Ma fièvre est retombée et impossible de refermer un œil. Alors que je dormais, Alya a apporté les notes de cours. En cette fin d'année, je lui en suis d'autant plus reconnaissante.


Mar. 19:58. Expéditeur: Alya.

Message: Dommage, Adrien a insisté pour m'accompagner, mais on ne voulait pas te réveiller tellement tu dormais bien.


- « Q-Quoi ?! » Je crie, rattrapant in-extrémis mon téléphone dans la panique.


Mar. 19:59. Expéditeur: Marinette Dupain-Cheng.

Message: TU VEUX DIRE QU'ADRIEN M'A REGARDÉE DORMIR?


Je n'y crois pas mes yeux. Adrien, dans ma chambre ? Je jette des regards effarés aux murs recouverts de photos du jeune mannequin.


- « Ne t'affole pas Marinette ! » Tempère Tikki, postée devant mon nez pour me masquer la vue de mon écran. « Adrien a déjà vu les murs de ta chambre, souviens-toi ! »


Elle a raison. Je me rappelle la honte qui m'avait submergée lorsque les images de ma chambre tapissée d'Adrien Agreste ont été diffusées à la télévision. J'ai cru mourir. Heureusement, ma passion pour le travail de son père m'a servi d'alibi, bien qu'à sa place, j'ignore la manière dont j'aurais réagi. L'intervention de mon kwami m'aide à redescendre un peu. Ma tête recommence à tourner, je m'autorise à m'allonger quelques minutes. Aujourd'hui, je dois effectuer mon tour de garde.


- « Tu devrais demander à Chat Noir de te remplacer. »


Peut-être bien. Mais si un akuma se déclenche pendant mon repos, je m'en voudrais certainement.


- « Allez, juste un tour pour m'assurer que tout est en ordre et je reviens me coucher. »


La moue de Tikki essaie de m'en dissuader.


- « Ne t'inquiète pas, je serais de retour assez rapidement. Tikki, transforme-moi ! »


Le froid me frappe le visage dès la seconde où je me hisse sur la terrasse. Le gel s'est emparé des barrières et des transats. Ce n'est pas aujourd'hui que je me prélasserais pour admirer le ciel de Paris. Sans attendre, je m'élance dans les airs et vérifie chaque monument un à un. Le Papillon a tendance à s'en prendre aux quartiers connus, probablement pour toucher le plus de monde. En bas, les passants se pressent dans les magasins, pubs et bouches de métro, sûrement pour se protéger du vent mordant.

Soudain, alors que je m'engage dans la rue où un artisan m'a gentiment offert un chocolat chaud quelques jours auparavant, je décèle une forme humaine sur un des toits.

Adrien ?


Pas de doute, je l'ai suffisamment observé toute ma vie pour reconnaitre sa silhouette grande et fine. Emmitonné dans un épais manteau gris de la marque Agreste, il presse ses mains gantées l'une contre l'autre. Une fine couche blanche s'échappe de ses lèvres tandis qu'il souffle. Même frigorifié, il est magnifique. Mais qu'est-ce qu'il fiche là-haut ? Comment y est-il arrivé ? Il ne m'en faut pas plus pour grimper à mon tour sur le toit et atterrir, intriguée, à quelques mètres de lui. Un sourire orne son visage dès qu'il croise mon regard.


- « Je t'attendais. » Miaule-t-il en esquissant un pas dans ma direction.


Immobile, je détaille ses traits et ses moindres mouvements. Son cafouillage de la veille me revient brusquement en mémoire.


« Avec Kagami ? Ça se passe bien. »


- « Qu'est-ce que tu fais ici ? »

 

Ma voix doit paraitre plus sèche que d'habitude car son sourire s'évanouit.


- « Ladybug ? Quelque chose ne va pas ? »


Pourquoi a-t-il dit cela à Marinette ? N'assume-t-il pas ses sentiments pour moi ? Me suis-je trompée sur les intentions de ce baiser ? Je ne parviens pas à mettre de l'ordre dans ma tête à cause de toutes ces questions.


- « Lady-


- Pourquoi ? »


Ma gorge se serre, au point que la suite ne sort pas. Je me contente de le fixer dans l'espoir qu'il lise dans mes yeux toutes mes interrogations.


- « Pourquoi quoi ? Je ne comprends pas Ladybug. »


Pourquoi dois-je toujours passer après les autres filles ?


Soudain, je songe à notre position, exposée, tout comme mon cœur. C'est beaucoup trop dangereux de discuter ici. Allez savoir si le Papillon n'est pas en train de m'observer pour le moment et qu'il s'imagine qu'Adrien est un porteur de Miraculous.


- « Hé, viens. » Susurre-t-il d'une voix douce.


Mais à peine a-t-il posé la main sur moi que je me recule violemment, happée par une sensation électrisante. Je le dévisage, lui me fixe ébahi.


- « C'est... »


Mes cordes vocales se compressent et me brûlent. La fièvre semble revenir peu à peu.


- « Kagami ou moi. » Je bredouille finalement.


Mes mains tremblent sur mon yo-yo. Je piétine, prête à m'enfuir dans la direction opposée.


- « Quoi ? Je n'ai pas entendu. » Insiste-t-il en franchissant ma zone de confort.


Ce fût le geste de trop, je prends appuis sur mon pied droit et redescends avant de projeter mon yo-yo au loin. Mon cerveau fulmine, j'étouffe dans mon costume alors que la température avoisine le zéro. Tikki avait raison, c'était une mauvaise idée.

Laisser un commentaire ?