Miraculeux Décembre

Chapitre 24 : Lundi 23 décembre | Bienvenue à la boulangerie Dupain !

3673 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 23/12/2019 17:06

✲ Cher journal,


Aujourd'hui, je- ✲


- « Marinette ! Ton père et moi allons commencer les livraisons, tu es prête ? »


La voix de ma mère s'élève depuis le salon. Je lâche mon stylo en poussant un soupir. Il n'est pas encore neuf heures que je dois abandonner mes activités quotidiennes pour remplir mon rôle de fille de boulangère. Ma principale crainte aujourd’hui ? Qu'un akuma se déclare en ville, je note dans un coin de ma tête toutes les excuses que je pourrais débiter en cas de danger immédiat.


Dim. 22 décembre. 21:00. Expéditeur : Chloé Bourgeois.

Message : Pour les idiots qui l'ignorent, Vipérion est en réalité Luka Couffaine !


Mon téléphone affiche la bombe lâchée la veille par Chloé. Ce n'est pas bon. Le Papillon connaissait déjà son identité, mais pas tout le monde, et encore moins Alya ou Juleka.


- « Marinette !


- J’arrive ! » Je crie, un poil énervé.


Tikki m'a déconseillée de contacter Luka, mieux vaut attendre les réactions de tous les destinataires. Cependant, la réaction de ma meilleure amie ne se fit pas attendre : la rumeur



- « Non mais tu te rends compte ? Luka, Vipérion ? C'est un scoop interplanétaire, je ne peux pas manquer ça ! »


Assise en tailleur sur mon lit, je sens mon cœur palpiter dans ma poitrine tandis que mes doigts se resserrent sur mon téléphone.


- « Et si Chloé se trompait ? Pourquoi est-ce qu'elle dirait la vérité après tous ses mensonges ? »


Mes lèvres tremblent, je les mords nerveusement dans l'espoir qu'Alya abandonne son idée de scoop. Tikki me soutient en silence, assise sur mes cuisses.


- « Ce n’est pas faux... Mais si je ne le fais pas, quelqu'un d'autre relayera l'information à ma place et je vais perdre l'exclusivité. »


Lorsqu'elle prend ses airs de journaliste, il est impossible de la stopper, j'en sais quelque chose. Las et sur le point d'abandonner, je pousse un gémissement plaintif dans le combiné.


- « Tu ne trouves pas ça génial, toi ? Luka te plait, pas vrai ? Et c'est un putain de super-héros ! »


Certes, si je n'étais pas au courant de toute l'histoire, je ne m’inquiéterais pas autant. Au contraire, je le trouverais certainement encore plus séduisant. Néanmoins, c'est de ma faute s'il se retrouve ainsi plongé sous les projecteurs. Et je n'ai aucune idée de sa réaction, ni même de celle de Chat Noir.


- « Et Juleka, elle en pense quoi ? » Je demande finalement.


- « Je ne sais pas, mais d'après Rose, elle ne répond plus à ses messages. Ça doit être mouvementé sur le Liberty ! »


Rien que de l'imaginer en proie aux interrogations de sa famille me retourne l'estomac. Peut-être devrais-je lui rendre visite sous la forme de Ladybug.


- « Du calme, Marinette. C'est fait maintenant, on ne peut plus faire marche-arrière. Puis si ça se trouve, ça va lui ouvrir plein de possibilités ! »


Un super-héros dans le groupe de Kitty section, c'est sûr que ça va jaser. Lorsque je raccroche, l'envie de vérifier le Ladyblog est trop forte. En effet, Alya n'a pas attendu une seconde de plus pour poster son article où des photos de Luka se superposent à celles de Vipérion.


Plus de retour arrière possible.




Suite aux nombreux appels de ma mère, je finis par descendre dans la boutique.


- « On te laisse la boutique, ma chérie. Je suis sûr que tu vas t'en sortir comme un chef ! » S'exclame mon père avec assurance.


Je lui réponds d'un sourire en demi-teinte. Mes cadeaux ne sont pas encore tout à fait prêts, une journée supplémentaire pour coudre n'aurait pas été de trop. Armés de leurs paquets et autres housses réfrigérantes, mes parents m'adresse un signe dernier signe de la main avant d'embarquer dans une camionnette de livraison blanche.


- « Les bûches sentent tellement bon ! »


Tikki se balade le long de la vitrine pour reluquer les pâtisseries spécialement confectionnées par mon père. C'est vrai qu'il a du talent. Puis le mois de décembre est toujours fructueux pour la boulangerie, alors je comprends son engouement à l'approche des fêtes. Derrière le comptoir, je m'occupe des premiers clients qui se présentent. Mes pensées sont entrecoupées par leurs allées et venues dans la boutique, si bien que parfois, je perds le fil des commandes.


- « Votre monnaie, passez de bonnes fêtes. »


Ma mâchoire commence à souffrir à force de répéter les mêmes souhaits encore et encore. Les heures défilent si lentement que j'ai l'impression de travailler depuis des décennies quand dix heures se pointe. Je songe à prendre une petite pause pour consulter mon téléphone quand la cloche de l'entrée retentit pour la cinquantième fois de la matinée.


- « Bonjour, que puis-je faire pour vous ? » Je demande machinalement en me tournant vers le client.


- « Bonjour Marinette. »


Mon souffle se coupe quand je reconnais sans peine Kagami, vêtue d'une épaisse veste grise brodée de signes chinois rouges. Que fait-elle ici ? Je ne la savais pas fan des pâtisseries françaises.


- « B-Bonjour Kagami, tu vas bien ? »


Son visage, bien que plus doux qu'à notre rencontre, est figé dans une expression grave.


- « J'ai connu de meilleurs jours, mais j'apprécie ta sollicitude.


- Que puis-je faire pour toi ?


- Tu peux peut-être me renseigner. Est-ce qu'Adrien sort avec une autre fille ? »


Sa question me glace le sang. Ainsi donc, Adrien a véritablement rompu avec elle au bout de quelques jours. Au fond, je me sens un peu désolée, même si je me doute que la fille en question est Ladybug.


- « Non, il ne m'a rien dit...


- Tu mens très mal Marinette. » Poursuit-elle d'un ton plus sec.


Les mains pressées contre le comptoir, je déglutis et essaie de soutenir son regard. Ses yeux bruns me transpercent de part en part. La panique s'empare progressivement de mon être.


- « P-Pas du tout ! Adrien ne m'a rien dit ! »


J'ai beau m'exprimer plus fort, cela ne semble pas la décontenancer. Kagami hoche simplement la tête.


- « Très bien, si tu le dis. Je ne saisis pas ton intérêt de le protéger alors qu'il s'intéresse à une autre fille. Mais c'est qui nous différencie, tu hésites trop Marinette. »


Kagami clamait déjà ce genre discours à notre rencontre, et même si j'ai pu déceler en elle une part de gentillesse et de courage, sa remarque me reste en travers de la gorge.

- "Je te souhaite de bonnes fêtes, Marinette."


Elle franchit la porte avant même que je puisse lui répondre. Mes phalanges sont devenues blanches à force de serrer le comptoir.


- « Du calme, Marinette, ce n'est pas si grave. » Chuchote Tikki.


Mon corps bouillonne, une chaleur étouffante me compresse la poitrine. Mais je suis obligée de me reprendre en main lorsque de nouveaux clients entrent dans la boulangerie.


A midi, je m'octroie enfin une pause pour déjeuner. J'en profite pour consulter les nouvelles et principalement les réactions du Ladyblog. Le nom de Luka circule partout, même TF1 a fait un mini-reportage sur lui. On y voit les Kitty Section lors de leur passage télévisé, suivi de vidéos amateurs de la bataille contre les Ailes du Papillon ou encore ToqueChef.


- « C'est un vrai cauchemar. »


Comment imaginer une seule seconde que cela finirait ainsi ? Encore la faute de Chloé, elle peut rêver si elle pense récupérer un jour le Miraculous de l'abeille. Soudain, mon téléphone se met à vibrer.


Lun. 12:20. Expéditeur: Luka Couffaine.

Message : Bonjour Marinette, tu vas bien ? Je sais que c'est un peu brusque comme demande, mais est-ce que je peux me planquer chez toi aujourd'hui ? Il y a des caméras partout autour du Liberty et je n'ai pas envie que ma mère et ma sœur soient épiées toute la journée...


Mon cœur se soulève à la lecture du message. Non, ce n'est pas une bonne idée, il ne doit pas m'approcher plus que nécessaire.


Pourtant c'est de ma faute s'il te trouve dans cette situation. Si je ne lui avais pas reconfié le Miraculous du serpent quelques jours plus tôt, personne ne se serait intéressé à lui !


Lun. 12:23. Expéditeur: Marinette Dupain-Cheng.

Message : Bien sûr, il y a une porte de secours à l'arrière de la boulangerie, je la laisse ouverte.


Lun. 12:24. Expéditeur: Luka Couffaine.

Message : Tu es géniale.


Un sourire se plaque sur mon visage, son compliment arrive à point nommé. Soudain, la cloche teinte à l'entrée. Je me dépêche d'avaler une dernière bouchée de mon repas et me présente au comptoir.


- « Bonjour !


- Enfin, j'ai failli attendre ! »


Sa voix résonne tellement fort dans la boulangerie que je crains un moment pour les cloches en verre et les vitres du présentoir à pâtisserie. Couverte d'une épaisse fourrure dont je devine le prix exorbitant, Chloé Bourgeois me toise de son air supérieur. A ses côtés, son éternel majordome en costume trois pièces malgré le froid. Mon visage se crispe tandis que je tente un sourire professionnel.


- « Bienvenue dans la boulangerie Dupain-Cheng, que puis-je faire pour toi, Chloé ? »


C'est douloureux.


- « Eh bien, j'aimerais une portion de chaque bûche qu'il y a sur cette affiche. »


Elle désigne un panneau reprenant tous les goûts proposés par la boulangerie en cette période de fête.


- « Désolée Chloé, mais c'est indiqué qu'il faut les commander avant le 23 décembre. En plus, je pense que mes parents vont livrer la mairie aujourd'hui. »


Mon attention se reporte sur le Majordome qui confirme mes dires d'un hochement de tête. Mais cela ne semble pas l'arrêter, bien au contraire.


- « Et alors ? Tu sers à quoi ? Je veux faire une surprise à mon Adrichou. Tu sais, il était plutôt perdu dernièrement et je n'ai pas eu l'occasion de passer du temps avec lui. Je veux des bûches, tout de suite ! »


Son comportement d'enfant gâté m'échauffe, encore plus que celui de Kagami tout à l'heure. Tout le monde a décidé de me faire péter les plombs aujourd'hui ou quoi ?


- « Chloé, j'ai d'autres clients qui vont arriver, je ne peux pas gérer la boutique et préparer tes bûches, ça va me prendre des heures ! »


Et je pèse mes mots, il faut en moyenne six ou sept heures au congélateur pour que la bûche prenne.


- « Tes excuses ne m'intéressent pas. Que va dire le maire - mon père je te rappelle - si une artisane de la ville refuse de servir sa propre fille ? C'est un coup à mettre la clé sous la porte, ça ! »


L'envie de lui rappeler mon âge et donc mon statut de collégienne me frôle l'esprit, mais je crains qu'elle ne s'arrête jamais. Je me résous donc à noter sur un bout de papier les goûts qu'elle désire et exige un paiement direct. Evidemment, elle laisse l'honneur à son majordome de s'acquitter de la somme des dix desserts commandés. Lorsqu'elle quitte enfin la boulangerie, je m'autorise une minute pour souffler.


- « Dix bûches, je n'y parviendrai jamais...


- Sauf si je te prête un coup de main. »


Je hurle, à deux doigts de m'écrouler sous une crise cardiaque carabinée. Devant la réserve, Luka se confond en excuses pour avoir causé la peur de ma vie.


- « Ça... Ça fait longtemps que tu es là ? »


Il acquiesce, un peu embarrassé.


- « Oui, j'ai vu la manière dont elle t'a traité, c'est intolérable ! J'aurais voulu intervenir, mais j'avais peur qu'elle...


- Qu'elle dise à tout le monde que Vipérion est ici. » Je termine, désolée. « Je comprends, ça ne doit pas être évident. »


Il parait amusé par ma compassion.


- « Qu'est-ce que j'ai dit ?


- Non rien, tu ne sembles pas surprise de la nouvelle. C'est tout. »


Je m'aperçois brusquement de mon erreur. Il est trop tard pour jouer la fille étonnée. Paniquée, je plaque une main contre ma bouche et retourne au comptoir où la liste des desserts m'attend.


- « Tu as tout ce qu'il faut ? Je peux toujours partir faire des courses. J'ai mon vélo.


- Pas besoin, je pense que mon père a gardé suffisamment de marchandises en cas de grosses commandes comme celle-ci. Tu as déjà fait de la pâtisserie ? »


Luka me toise comme si je venais de lui avouer que je suis Ladybug.


- « Eh bien, une ou deux fois avec ma petite sœur. Mais je suis plutôt mélodie que pâtisserie. »


Cela fera l'affaire. Je répartis nos rôles assez facilement, Luka s'occupera des tâches simples comme la découpe et la pesée tandis que je me chargerai du reste et du service.


Au bout d'une heure, la plupart des préparations sont achevées et j'envoie le tout dans l'immense congélateur de la réserve.


- « Phew, quelle chance de t'avoir, tu viens de m'économiser deux heures à ruminer ici.


- Qu'est-ce que tu racontes, c'est toi qui as tout fait.


- C'est vrai. » Je réponds, malicieuse.


D'habitude, je ne me sens autant à l'aise qu'en compagnie de Chat Noir. Et rien que d'y penser, je commence à culpabiliser pour mon pauvre chaton.


- « Du coup, pour le concours...


- Tu veux parler de ce sondage ridicule sur le Ladyblog ? J'ai trouvé ça de mauvais goût. J'aurais voulu m'excuser auprès de Chat Noir mais... »


Son visage s'assombrit à ce nom. Intriguée, je penche la tête sur le côté et l'invite à poursuivre.


- "Quand je l'ai croisé ce soir-là, il était en train de déchirer les affiches près du Liberty. Je ne savais pas s'il connaissait l'identité de Vipérion, enfin je veux dire moi... Enfin tu as compris. »


J'approuve, non sans rire intérieurement.


- « Ladybug garde tellement de secrets que je ne savais pas quoi faire. J'ai eu peur de la trahir, alors j'ai abandonné l'idée de parler à Chat Noir. »


Et c'est comme ça que je l'ai surpris sur le point de cataclysmer un lampadaire, tout s'explique.


- « Tu n'es pas déçue, j'espère. » Déclare-t-il sans me regarder dans les yeux.


- « Pou-pourquoi ?


- Parce que je ne te l'ai pas avoué plus tôt. »


Sa question me désarçonne complètement. Moi, lui en vouloir ? Après tous les secrets que je cache à tout le monde ? Ce serait malvenu de ma part.


- « Pas du tout ! C'est normal de protéger une identité secrète. Tu n'as fait que ton devoir. »


Un sourire apparait sur son visage.


- « Je pense qu'on devrait... »


Sa phrase plane dans la pièce sans trouver de fin. Instinctivement, je me redresse contre le congélateur et suis attentivement son déplacement. A un mètre de distance, il s'arrête et plonge son regard dans le mien. Un agréable frisson me parcourt quand l'odeur de son parfum m'emplit les narines. "La température dans cette pièce est basse pour conserver les aliments", je songe sans grande conviction. Je sursaute légèrement quand sa main frôle la mienne avant de la serrer fermement.


- « Marinette, je...


- O-Oui ? »


Mon esprit sait pertinemment ce qu'il est sur le point de m'avouer. Pourtant, je demeure immobile, pendue à ses lèvres.


- « Il y a quelqu'un ? »


Luka jette un œil par-dessus son épaule. L'appel provient du comptoir. Lorsqu'il revient vers moi, nous savons qu'il est trop tard et que l'instant vient d'être brisé.


- « Je vais aller voir. » Je déclare dans un murmure avant de le contourner.


Mes joues sont rouges, inutile de les toucher pour le savoir. Mon corps entier est traversé d'une douce chaleur. Le retour à la lumière me force à plisser les yeux. Je m'extirpe de la réserve, prenant soin de ne pas dévoiler la présence de Luka et accueille chaleureusement le nouveau client.


- « Ah Marinette, j'ai eu peur de te manquer. »


Mes pieds cognent contre le comptoir, je manque de m'effondrer quand le visage d'Adrien, rougi par le froid, se tient de l'autre côté du meuble.


- « A-di Adri-dri, drien ?! »


De toutes les fois où j'ai écorché son nom, celle-ci est définitivement la pire.


- « Qu'est-ce que tu fais... ici ? »


D'abord Kagami, puis Chloé, ensuite Luka et maintenant Adrien ! Le Papillon viendrait me réclamer une montagne de choux que je ne serai pas surprise !


- « Je voulais te voir à propos de Luka. »


Cela tombe bien, il est juste à côté!  Je me contente d'un sourire gêné, tâchant de ne pas insister sur la réserve dans mon dos.


- « Lu-lu-luka ? Qu'est-ce qu'il y a qu'avec kalu ? Je veux dire, qu'est-ce qu'il y a avec Luka ? Hé hé.


- "Tout va bien Marinette ? Tu as l'air bizarre...


- Moi ? Bizarre ? Mais non, n’y a pas de lézard, et encore moins de serpent ! »


Tais-toi Marinette.


- « D'a... D'accord. Je voulais m'assurer que tout allait bien, vu le message de Chloé. Je ne savais pas que Luka était Vipérion.


- Sacré surprise, pas vrai ?


- Tu le savais ?


- Moi ? Bien sûr que non ! Non, franchement, moi ? Connaitre l'identité de Vipérion ? Pfff, je serai la dernière au courant ! »


La panique m'a totalement grillé le cerveau, mes mouvements sont saccadés, ma voix s'envole et rien que l'idée que Luka suive la conversation derrière la porte suffit à accroitre mon état.


- « Au fait, tu n'es pas censé être avec Alya et Nino ? »


Le beau blond secoue doucement la tête. Ma tentative de changer de sujet semble fonctionner.


- « Non, je n'avais pas très envie de tenir la chandelle... Puis, ce n'est pas la même chose quand tu n'es pas là. »


Le regard qu'il pose sur moi a le don de me faire fondre immédiatement. Je me sens transportée dans ses yeux verts dans un tout autre endroit que le comptoir de cette boulangerie. Lui et moi serions main dans la main, dans une grande salle aux vitraux colorés. Les cloches sonneraient le glas de notre bonheur quand je déclarerais solennellement :


- « Oui, je le veux.


- ... Tu veux quoi ? »


Mais je redescends durement sur terre tandis qu'il me dévisage tel un alien.


- « Je veux... Une part de bûche ! Elles ont l'air si bonnes, tu ne trouves pas ? »


Heureusement qu'il est habitué à mes brusques changements d'humeur, il ne s'en formalise pas et acquiesce, amusé.


- « Tu as raison. Tu as besoin d'un coup de main à la boutique ? »


L'idée de passer l'après-midi avec lui me séduit fortement, mais avec un garçon caché dans ma réserve, je crains que ce ne soit pas très raisonnable de ma part. Soudain, le bruit d'une chute de boites de conserves éclate dans mon dos. Mince, qu'est-ce qu'il fiche ?


- « Qu'est-ce qui se passe ? » S'inquiète Adrien.


- « Rien du tout, c'est... Le chat ! Il doit faire des bêtises !


- Tu as un chat, Marinette ? Mais c'est génial, j'adore les chats, je peux le voir ? »


Et puis merde !


- « Non ! » Je crie littéralement. « Je veux dire... Il est timide, il ne supporte pas les inconnus et risquerait de te blesser. Je crois que tu ferais mieux de partir avant qu'il ne te prenne en griffes ! »


Voilà que je m'amuse à faire des jeux de mots. Chat Noir déteint beaucoup trop sur moi dernièrement. Peu importe, Adrien semble finalement capter le message. Et là, sans m'y attendre, je perçois sur son visage une pointe de déception.


- « Très bien, on se voit plus tard. Joyeux Noël Marinette. »


« Joyeux Noël » ? Mais ce n'est que mercredi. La cloche teinte une seconde fois quand il franchit la porte et disparait sous le voile de neige. J'espère ne pas l'avoir blessé...


- « Tu peux sortir de ta cachette. » Je déclare en direction de la porte.


Aucune réaction. Je m'avance dans la réserve, personne. Luka serait parti ? En fouillant rapidement les lieux, mes doutes se confirment puis mon téléphone vibre.


Lun 14:43. Expéditeur : Luka Couffaine.

Message : Merci de m'avoir planqué quelques heures, je suis reparti. De toute évidence, tu ressens toujours quelque chose pour Adrien mais je ne t'empêcherais pas de te déclarer à lui si cela était ton souhait. Joyeux Noël Marinette.


- « Bah dis donc, ces deux-là sont vraiment bizarres ! »


Tikki profite du calme pour s'échapper de ma bourse et consulter le message de Luka.


- « Kagami avait raison. Je ne sais vraiment pas me décider. »

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