Rathlands

Chapitre 17 : Chapitre 14 (Opale POV)

4004 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/09/2020 22:05



-        Vous en tirez une gueule, vous autres ! Eh ! J’vous rappelle qu’on l’a gagné, cette bataille, alors levez-moi ces têtes, par Ceadeus ! Nous sommes victorieux, soyez fiers d’être Ecumiens, bon sang ! S’exclama la Mizutsune en s’adressant à la cohorte de soldats épuisés qui la suivaient.

L’un des premiers soldats, un Hermitaur Daimyo, s’arrêta, puis posa ses lourdes pinces au sol avant de parler :

-        Votre Altesse, nous sommes bien trop fatigués pour savourer notre victoire .... Pardonnez notre manque d’enthousiasme, haleta-t-il d’un ton las.

La cheffe roula des yeux.

-        Vous êtes décidément trop feignants ! Vous n’êtes pas même capables d’apprécier le travail bien fait ! grogna-t-elle, frustrée, avant de reprendre la marche.

-        Votre Altesse, quand serons-nous rentré à Furosu ? demanda le Ceanataur Shogun qui se tenait aux côtés de l’Hermitaur.

La Mizutsune sentit ses barbillons virer à l’écarlate, et sa queue effectua de rapides mouvements courroucés.

-        C’est la onzième fois que vous me posez cette question en une heure ! rugit-elle, s’arrêtant une nouvelle fois, et refoulant son envie d’étriper le Carapaceon.

Un soupir de soulagement se fit entendre grâce à cette nouvelle halte.

-        Pour la onzième et dernière fois, s’écria le léviathan en plaçant ses griffes en mégaphone, Furosu sera en vue d’ici une bonne heure ! Et le prochain qui me repose cette foutue question, je l’tue !

Une vague de complaintes naquit de cette nouvelle déclaration.

Sans plus de cérémonie, la cheffe fit repartir l’armée.

« Vraiment, je ne peux pas les comprendre. Nous, les Ecumiens, avons réussis à défendre Ignis aux côtés des Rathiens, et avons refoulés le vicieux ennemi ! » songeait-elle. « Enfin, ce n’était pas sans l’aide de cette brume, là … Mais nous avons fait le plus gros du boulot ! Et les Rakuriens sauront maintenant nous craindre, nous, le peuple jugé comme fainéant ! »

Ses paroles avaient beau être mentales, ç’eut été comme si elle les prononçait à haute voix. En effet, son excitation et sa fierté se trouvaient être traduites par le changement répété de teinte de ses barbillons et par les vifs mouvements de sa queue.

-        Je ne sens plus mes jambes … Se plaignait une voix des rangées éloignées.

-        C’est horrible. Je n’ai jamais eu si faim de ma vie ! Pourquoi on était venu, déjà ? complaignit une autre.

-         Je jure par Ceadeus que si nous ne sommes pas rentrés avant l’heure de la sieste …

 « Caalme. Caaaaaalme. Oublie-les pour le moment … » pensa la cheffe, ses barbillons frétillant d’irritation.



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Lorsque les troupes atteignirent Furosu, Opale les laissa livrées à elles-mêmes, sachant très bien qu’elles allaient mécaniquement se séparer et vaquer à leurs occupations. Telles des bêtes de traits bien dressées, une fois le harnais défait, elles retournaient d’elles-mêmes docilement à l’écurie. En filant la métaphore, elle pourrait se considérer comme un fermier blasé de la prédictibilité de celles-ci. Sans perdre plus de temps, elle trottina jusqu’aux termes, devinant qu’à cette heure où le soleil cuisait durement les Terres Ecumiennes, ses parents devaient se trouver aux termes.

Elle salua distraitement le gardien du lieu puis fit son entrée à l’intérieur, après être passée sous un rideau d’eau tiède jouant le rôle d’un pédiluve. Elle ne tarda pas à remarquer sa mère, son père et Laerob, installés à leur coin habituel. Tidal somnolait dans le bassin tiède, Laerob était à moitié immergé dans le bassin froid, accoudé sur le rebord, et Irisée se tenait au sec, entre les deux bassins.

La Mizutsune s’approcha avec une démarche assurée et peu grâcieuse. Laerob la remarqua presque aussitôt et la salua de la tête, attirant par l’occasion l’attention de sa mère. Tidal était sans doute bien trop plongé dans sa réflexion spirituelle pour réagir, et resta tel quel, entièrement immergé, ses seules narines dépassant à la surface.

-        Opale ! Par toutes les lunes, tu vas bien ! s’exclama Irisée, qui se jeta à son cou.

Ladite Opale semblait déjà blasée.

-        Oui maman … Vois par toi-même, je suis entière, comme promis … C’est bon maintenant ? ajouta-t-elle ensuite, constatant que sa mère ne relâchait pas son étreinte.

-        Si tu savais comme j’ai eu peur ! Le peu d’informations qui sont parvenues jusqu’à nous étant effrayant ! Oh, dis-moi que c’est bien la dernière fois que tu y vas, je t’en prie … la supplia-t-elle, faisant mousser toute la zone dans son accès de stress.

-        Maman ! La mousse ! gronda Opale en voyant la marée savonneuse se répandre.

La reine fut instantanément rappelée à la réalité.

-        Oh non ! Pas encore ! gémit-elle en relâchant sa fille, penaude.

La plus jeune Mizutsune s’épousseta et se glissa auprès de Laerob, dans l’eau froide qu’elle appréciait tout autant que lui.

-        Bonjour, papa, prononça-t-elle avec désarroi à l’intention de son père.

Le Lagiacrus Ivoire sembla enfin constater son apparition, et ouvrit des yeux ensommeillés.

-        Opaaaaale ! bailla-t-il, en accrochant un timide sourire à son visage. Je suis content de voir que tu vas bien. Ta mère se faisait beaucoup de souci pour toi, tu sais … Vas-tu enfin nous promettre de cesser ces enfantillages, maintenant ? Ne penses-tu pas en avoir suffisamment fait ? demanda son père, d’une voix inquiète et concernée.

Ladite Opale se sentait bouillir à nouveau.

-        Papa ! C’est de défendre le pays dont il s’agit ! Comment oses-tu appeler cela des enfantillages ! rétorqua-t-elle.

Laerob se tendit un peu à ses côtés et décida de calmer le jeu.

-        Je peux comprendre votre inquiétude et votre doute, mais il reste que votre fille fait preuve d’un courage exemplaire, et fait honneur à notre peuple, déclara-t-il posément.

Opale lui adressa un regard reconnaissant.

-        Bien … Racontes-nous alors ! Comment allait ce cher Khryselios ? l’interrogea Tidal.

La Mizutsune se raidit à l’inintérêt de cette question, mais se plia à y répondre.

-        Plutôt bien. Après, il ne m’a accordé qu’une brève audience pour m’expliquer ce qu’il attendait de nos troupes, nous n’avons pas réellement discuté … Que dire ? Il semblait fatigué. Mais bon, n’est-il pas un peu âgé pour tout ça ? J’veux dire, ça va bien faire dix ans qu’il doit gérer cette guerre, ça doit bien le pomper … répondit-elle en haussant les épaules.

Ce fut au tour d’Irisée de s’intéresser à la conversation.

-        Etait-il satisfait de ses financements ? Il me semble qu’un convoi d’or a pu atteindre Ignis une semaine avant le deuxième affrontement …

-        Je n’ai pas pu lui poser la question, désolée, souffla la princesse. Mais n’aurait-il pas signalé son inconfort si ce n’était pas le cas ?

Irisée parut embêtée.

-        Sans doute. Il faudra songer à lui envoyer un messager …

-        Combien de pertes, en tout, pour les deux batailles ? s’enquit Laerob.

« Enfin une question digne d’intérêt ! » pensa Opale.

-        Sur les cent dix Ecumiens mobilisés, on déplore pour le moment neuf décès et quinze blessés. Le bilan reste à revoir à la hausse, j’ai vu des plaies assez mauvaises … compta la Mizutsune en fronçant légèrement les sourcils.

-        Quelle horreur ! s’étouffa Irisée, s’étant sans doute déjà empli le crâne d’images effrayantes.

-        Plutôt positif, jugea le général. Cela ne représente que 10% des effectifs …

Tidal sembla quelque peu peiné.

-        Cela reste des vies, et c’est profondément regrettable. Nous aurions peut-être mieux fait de ne pas intervenir …

A nouveau, la princesse eut une furieuse envie d’étrangler son père.

-        Papa ! C’est de guerre dont il s’agit ! On ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs ! gronda-t-elle, offensée.

Le Najarala diluvien à ses côtés décida d’exprimer son ressenti à sa place.

-        Si je puis me permettre, mon roi, Opale n’est pas dans le tort. Nous sommes conscients que ces pertes restent des vies sacrifiées, mais il n’en est pas moins que celles-ci sont minoritaires, et que l’on peut s’en féliciter. Et féliciter par extension votre fille, qui ma foi, a bien dû user d’un certain talent pour parvenir à ce résultat, expliqua-t-il posément.

Opale se sentit sourire malgré elle.

-        Ne me couronne pas non plus ! Je pense franchement que les Rathiens doivent leur salut à cette drôle de brume …

Ses trois interlocuteurs réagirent vivement et simultanément.

-        Quelle brume ? demandèrent Laerob, Irisée et Tidal d’une même voix.

La Mizutsune se sentit soudainement mal d’être autant le centre d’attention.

-        A-ah ! Je ne vous ai pas encore expliqué le truc ! Et bien en fait … Nous avons plus ou moins perdu la première bataille, car nous n’avons pas réussis à repousser les Rakuriens … Lors de la deuxième bataille, là où j’étais, on semblait bien parti pour gagner, mais on m’a raconté qu’ailleurs, ça bataillait durement … Et alors, le ciel est devenu très sombre d’un coup, et une grande ombre a survolé Ignis. Elle s’est posée au beau milieu du champ de bataille. Moi, j’étais trop loin, je n’entendais rien de ce que le nouvel arrivant criait, et encore moins avec tous ces soldats qui criaient aussi … Bref, une brume noire a surgi et s’est abattu sur le côté Rakurien. Je ne sais pas ce qu’elle faisait, mais toujours est-il que les Rakuriens ont déguerpi à cause de ça.  Eeeeeett du coup, c’est pour ça qu’on a gagné avec aussi peu de pertes, narra Opale en illustrant chaque parole par un geste.

Elle examina brièvement son auditoire. Tidal gardait ses yeux écarquillés, chose rare étant donné qu’ils étaient en temps normal fermés ou mi-clos, Irisée semblait tout simplement terrifiée et était déjà en train de se noyer dans sa propre mousse, tandis que Laerob se contentait d’arborer une expression curieuse et légèrement inquiète.

-        Un bien étrange évènement, souffla le Najarala Diluvien. De mémoire, aucun des deux camps ne possède un moyen de produire une telle chose … D’où cela peut-il bien provenir ? As-tu une idée ?

Opale décida d’ignorer ses parents visiblement choqués pour le moment.

-        Certains Rathiens semblaient parler d’un héros, mais c’est un peu farfelu comme explication, non ?

-        Pas tant que ça, songea le général Ecumien en se grattant lentement le menton. Ne nous prenons guère la tête avec ça, nous aurons les informations en temps voulu, nous devons déjà envoyer un messager, de toute évidence … conclut-il ensuite.

Irisée réagit au quart de tour.

-        Ne pas se prendre la tête ?! On parle bien d’un fait surnaturel, rassurez-moi ?!

Tidal regarda pensivement la marée de bulles s’étendre toujours plus.

-        Le fait est qu’Opale est saine et sauve, et que tout ceci a joué en notre faveur, se justifia Laerob.

-        Le fait est qu’elle aurait pu MOURIR ! rétorqua Irisée.

-        J’aurais très bien pu mourir sans ça, je te rappelle ! gronda Opale avant même que Laerob ne puisse ouvrir la bouche.

-        Et c’est peut-être bien pour ça que tu devrais arrêter de combattre et te responsabiliser, non ?! gronda à son tour Irisée, dont les barbillons étaient devenus de la même teinte que ceux d’Opale.

Ladite Opale voyait rouge.

-        Me responsabiliser, hein ?! explosa-t-elle. Figure-toi que MOI, j’ai le MERITE de défendre MA PATRIE, et que cela me paraît diablement plus responsable que de rester PLANTE au palais, le cul sur une chaise d’osier, à gérer des PUTAINS d’audiences !

A ces mots, elle fila, furibonde, hors de ces termes devenus trop poisseux et pesants pour elle. Elle laissa derrière elle un Tidal dépité de n’être apparemment qu’un irresponsable sur une chaise, une Irisée interdite et un Laerob particulièrement stoïque.



*****************************

La Mizutsune se hâta à grands pas courroucés vers son bassin personnel, ignorant les regards inquisiteurs qui se posaient sur elle. Lorsqu’elle voulut se débarrasser de cette sensation gênante qu’est celle d’être fixé, Il lui suffit de braquer ses propres yeux bleu glacier sur les curieux pour qu’ils déguerpissent.

Enfin hors de portée des regards des citadins de Furosu, elle s’immergea entièrement dans son bassin aux rebords de mosaïques rouge, blanche et rose. Le contact avec l’eau froide lui permit de s’éclaircir les idées. Telle une forge emballée, comme elle avait pu en voir à Ignis, elle avait besoin d’être refroidie physiquement de temps en temps. C’était pour cela que son bassin se situait au détour d’un mur, qui le préservait de la chaleur du soleil à toute heure de la journée.

Cependant, comme elle n’était pas de ses léviathans qui possédaient des branchies ou des poumons surdéveloppés, elle dût bien vite remonter à la surface, aspirant une grande goulée d’air tiède. Sous l’effet de sa colère, elle maudit la température d’être si étouffante.

Pourquoi fallait-il toujours que ce même débat revienne sur le tapis ? Ne pouvait-elle donc pas enfin faire comme bon lui semble ? Faisait-elle quelque chose de mal ? Non !

« J’œuvre avec cœur pour ma nation, et voilà comment on me remercie … Et pourquoi une telle activité ne me siérait pas ? Parce que je suis une princesse ? Parce que je suis une femme ? Parce que je suis Ecumienne ? »

Ces moments de réflexion lui donnaient l’envie de renier son identité. Mais elle se reprenait presqu’aussitôt.

« Un jour, je changerai l’image de notre peuple … Je montrerai que moi, Opale, j’avais raison, et qu’eux vivaient dans le tort, l’ignorance et la mollesse … ! »

-        Aaah, pourquoi sont-ils aussi fermés … Je ne veux pas les affronter, mais ils m’y contraignent ! Ceadeus sait pourtant que mon respect pour eux est constant et profond … Il faut croire que mon entêtement ne vient pas de nulle part … soupira-t-elle, partagée entre une vive frustration et une amère tristesse.

Elle se prit d’intérêt pour la petite sculpture d’argile posée sur le bord du bassin. Une petite figurine de carpe koï. Pensivement, elle fit jouer avec délicatesse ses griffes dessus. Celle-ci possédait de courts barbillons et des couleurs peu habituelles. Un cadeau de Laerob. Il lui avait offert en prétextant qu’elle lui ressemblait. Une jolie carpe ; ne respectant pas les critères de beauté normaux, mais une jolie carpe quand même.

« Son originalité fait tout son charme » avait-il dit, le sourire aux lèvres, en la déposant dans le creux de ses griffes.

Lui au moins, contrairement à ses idiots de parents, ne la jugeait pas pour cela. Il respectait sa volonté et n’empiétait pas sur son libre arbitre … Mais peut-être devait-elle aussi reconsidérer sa manière de leur faire assimiler les choses ? Elle n’était pas brute, elle savait parfaitement considérer un dialogue avec eux, si au moins ils s’y prêtaient …

Elle secoua la tête. Il restait que c’était eux, les coupables.

-        Raaah ! Maudits soient-ils tous ! pesta la princesse Ecumienne en projetant de l’eau autour d’elle, son irritation revenue de plus belle.

Il y eut un silence pendant lequel Opale fixa la surface lisse de l’eau avec désarroi.

-        Même moi ? Demanda une voix amusée.

Opale soupira une nouvelle fois.

-        Non, pas toi, bien évidemment, Laerob ... répondit-elle doucement en relevant légèrement les yeux, sans pour autant se tourner vers lui.

Il l’avait suivi, comme à chaque fois où les disputes avec ses parents partaient en cacahuète. Non pas que ça la dérangeait. Il était le seul à lui apporter une forme de réconfort.

Le Najarala à la teinte bleue et violacée émit un rire bref. La Mizutsune l’entendit approcher, ses larges écailles raclant contre le carrelage crème. Un frisson la parcourut. Laerob posa affectueusement ses mains sur ses épaules qu’il massa distraitement.

-        Ce n’est pas aujourd’hui qu’ils voudront t’entendre, hein ? Tu as manqué la tête que faisait Irisée, je crois que tu lui es plutôt bien rentré dedans, cette fois-ci …

-        Elle l’a cherchée ! se défendit-elle faiblement.

-        Je sais que tu as déjà fait preuve de patience jusqu’à présent, mais … Laisse faire les choses. De toute évidence, ils ne sont pas encore prêts au dialogue. Tu n’as rien à perdre. Ils ne t’empêcheront pas de combattre, tant que je serais là.

Opale exhala un long soupir.

-        Je veux bien le croire, Laerob, mais je suis fatiguée d’attendre ! Chaque jour où je vois ce peuple vivre sur ses acquis et se laisser dépérir ainsi me rend malade ! On traine notre nom dans la boue, on nous méprise ! Et … Et personne ne réagit ! Personne ne se défend ! Ils restent tous terriblement passifs … Autrefois, j’avais une immense admiration envers mes parents qui sortaient de ce lot … Mais maintenant, je me rends compte qu’ils ne sont pas si différents des autres. Ils se démarquent, mais sont tout aussi fermés et stériles dans leur dialogue. Je ne peux plus supporter ça. D’être la seule à voir la misère dans ces terres, d’être la seule à agir pour son bien commun … Je voudrais tellement avoir enfin le pouvoir de changer les choses …

Le toucher de Laerob se fit plus franc sur ses épaules. Il fredonna brièvement un air.

-        Je sais. Et tu sais tout comme moi qu’à l’instant présent, nous ne pouvons rien y faire. (Ce fut à son tour de soupirer) Un jour ce sera le cas. Cela reste une maigre consolation, je ne le nie pas.

Opale laissa reposer sa tête contre le torse du Najarala diluvien, levant ses yeux vers lui.

-        Il y a des jours où je songe sincèrement à rejoindre la Ligue de l’Est Libre. Imagine ! Si on devenait suffisamment important, on bénéficierait peut-être de l’aide des Skypiercers ! Tu sais, avec leur politique d’aide à la diversification des cultures, là … On aurait un vrai dirigeant ! Et pas n’importe lequel, celui du pays le plus prospère de tout Solhatar … !

-        Mmh-mmh, sourit Laerob, ne la prenant visiblement pas au sérieux.

-        Je suis sérieuse ! grogna la Mizutsune, frustrée.

-        Bien sûr, souffla le général Ecumien. Je sais pertinemment que ton ambition ne colle pas avec l’idée d’intégrer une bande de sauvageons indisciplinables. Si tu souhaites un plein consentement et une attention optimale à ton projet, mieux vaut attendre ta montée sur le trône.

-        Pas faux … grogna la Mizutsune en se décollant de lui, saisissant la petite carpe d’argile pour la manipuler à nouveau, pensive.

Laerob se remit à fredonner.

« Un temps où le nom des Ecumiens serait respecté de tous, et où notre volonté ferait pâlir d’envie les autres nations … Un temps où nos terres si mal réputées seraient prospères et où notre blason méprisé brillerait à nouveau de mille feux … Ce n’est pas demain la veille … », conclut-elle dans une grimace.

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