Jardin de cendres

Chapitre 20 : Le vilain qui révèle les secrets

2114 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 12/06/2022 11:07

Bonjour,


Comme convenu le chapitre de ce dimanche. Il en reste encore deux après celui-là plus les bonus !


N'hésitez pas à commenter


Lorsque Shoto se réveilla, Aika dormait toujours. Il resta là un long moment à écouter son souffle tranquille. Dehors la nuit était toujours noire alors rien ne pressait. Il aurait pensé que les évènements de la veille le bouleverseraient dès le réveil à nouveau, mais il se sentait étrangement calme. Sur le petit bureau, son téléphone s’éclaira.

Tout en essayant de préserver le sommeil de la jeune femme, il se leva pour aller l’attraper. Il savait déjà ce qu’il allait y trouver. Dans la discussion qui regroupait toute la fratrie Fuyumi exprimait sa déception.

« Je pensais vraiment que tu lui laisserais une chance Shoto, Papa vient de me dire que tu ne lui parlerais plus du tout. »

À nouveau la colère monta au nez de l’aspirant héros.

« Oui, je suis fatigué de tout ça, Fuyumi. Est-ce qu’il t’a raconté ce qui s’est passé hier exactement ? »

« Il a dit que tu l’as provoqué et qu’il s’est mis très en colère. » répondit Fuyumi.

Shoto leva les yeux au ciel.

« Je lui ai dit ce que je pensais et ensuite les choses ont vraiment dégénéré. Cette fois c’était la dernière fois pour moi. Je suis désolé que ça te fasse de la peine, mais je ne reviendrais pas sur ma décision. »


— « Les choses ont vraiment dégénéré » c’est ce que vous avez dit à votre soeur ?

— Oui, pourquoi ?

— Avec ça, elle ne peut pas vraiment se représenter votre point de vue.

— Oui, mais je ne sais pas ce que j’aurais pu dire.

— Que votre père était tellement en colère qu’il s’en est pris à vous et que vous avez eu peur pour votre vie ?

Shoto marque un silence.

— Je crois que je ne peux pas dire ça à Fuyumi.

— Et Natsu, comment il l’a prit ?

— Je pense que même lui ne pensait pas que ça pourrait se finir aussi mal, mais je crois qu’il est soulagé. C’est rassurant qu’on soit deux à prendre la même décision…Enfin… ma mère elle s’en fiche que je parle à mon père ou non je crois maintenant. Elle veut juste que je revienne vivre à la maison. Je lui ait dit pourtant que je ne le ferais pas. Je dois lui redire chaque fois que je vais la voir…

— Et votre père il s’est manifesté de nouveau ?

— Oui, il m’a laissé un message, pour s’excuser encore.


« Il n’y pas de mots pour dire à quel point je suis désolé, Shoto » commença la voix de son père dans le silence de la petite chambre. « Je comprends que tu sois en colère après moi, mais j’espère toujours que tu trouveras la force de me pardonner. Tu te trompes sur moi. J’ai fait des erreurs mais j’ai toujours essayé d’agir dans l’intérêt de cette famille et… » Il interrompit là l’enregistrement et décida de supprimer l’ensemble sans écouter la fin. Dans le lit, Aika s’agita légèrement. Le petit nounours fut poussé sur le parquet. Il se leva pour le ramasser et le poser très doucement contre son ventre.


— Comment vous vous sentez avec cette décision ?

— Bien. Je ne me sens plus coupable du tout. Au moins… je sais à quoi m’en tenir maintenant.

— Et comment vous êtes vous porté, les jours qui ont suivi ?

— Bien. Mieux. J’étais moins angoissé, j’essayais de passer du temps avec les gens de la classe et avec Aika. Enfin… c’était avant qu’Izuku disparaisse…


— Tu as beaucoup progressé, Shoto, commenta soudain Izuku.

Shoto haussa les épaules avant d’enfiler le haut de son uniforme de cours.

— Toi aussi, bientôt ton fouet noir va faire de sérieux dégâts.

Izuku ne semblait pas plus à l’aise que lui avec les compliments, il passa une main dans ses cheveux verts en rougissant. L’enseignement de techniques spéciales avaient porté ses fruits pour tous les deux. Izuku pouvait maintenant attraper et lancer son adversaire et Shoto était capable de se stabiliser, grâce aux courants d’airs générés par ses explosions. Sa tête tournait quelque peu, après avoir passé l’après-midi entière à être projeté dans les airs de la sorte, mais il était plutôt satisfait de sa performance.

— Ce qui va faire des dégâts bientôt c’est tes talents de séducteurs Izuku, coupa Minoru qui ne ratait jamais l’occasion de s’immiscer dans une conversation, il parlait que tu sors avec Ochako ?

Le visage d’Izuku vira immédiatement couleur pivoine au point que même Shoto du détourner le regard à cause de la gêne. Il regretta presque l’absence de Tsuyu dans le vestiaire des garçons.

— Laisse le tranquille, Minoru, essaya-t-il pendant qu’Izuku cherchait ses mots en se tordant les mains.

— Oh ça va hein ? Alors quoi les garçons on ne partage pas avec les copains ? Et toi Shoto, il parait que tu dors à l’internat avec Eri… et… la sexy Aika, non ?

— Ça ne te regarde pas, coupa Shoto.

Il se fichait que Minoru lui parle d’Aika, il ne voulait juste pas lui expliquer pourquoi il était à l’internat. Les deux comparses fuirent l’homme au cheveux violets et ses questions dès que possible. Il se retrouvèrent tous les deux seuls dans le couloir, à attendre les filles.

— Tu es toujours à l’internat ? demanda Izuku dans le silence.

— Oui, répondit Shoto. Je n’ai pas le choix. Je ne peux pas aller… chez mon père… et pas non plus chez ma mère… Enfin…

— Et tu t’y plaît ?

— Oui, même si c’était encore mieux que nous y étions tous. Mais je comprends que vous avez tous envie de passer du temps en famille avant d’être diplômés.

Izuku marqua un silence.

— Je sais qu’on te l’a déjà dit, mais tu peux nous parler si tu veux. Tu n ‘es pas obligé de garder des secrets…

— C’est vrai ce que dit Minoru, sur toi et Ochako ? demanda Shoto presque malgré lui.

À nouveau, il passa sa main derrière ses cheveux verts, mal à l’aise.

— Eh bien, la vérité c’est qu’elle aimerait bien qu’on se rapproche, moi aussi mais je ne sais pas comment faire.

Ils s’observèrent un moment un peu mal à l’aise.

— Je ne peux pas t’aider, j’ai le même… problème que toi…

— Ah ? S’étonna Izuku, avec Aika non…

— Oui…

L’arrivée des filles mis fin à cette conversation, mais Shoto s’estima heureux de ne pas être le seul avec cette difficulté. Il se promit d’aider Izuku, dès que lui-même aurait compris comment surmonter sa propre timidité. Le soir, Aika l’attendait avec une part de gâteau au chocolat encore chaude du four, confectionné avec la petite Eri. Il mangea avec bonheur avant de les aider à nettoyer la cuisine. Lorsqu’il s’installa à son bureau pour réviser ses cours, Aika vint s’installer sur son lit pour dessiner, presque discrètement. Shoto songea qu’il adorait juste qu’elle soit là, à côté de lui.


Le lendemain pour les cours théoriques, une chaise resta vide.

— Quelqu’un a vu Izuku demanda Ochako ?

— Non, répondit Shoto.

— Peut-être qu’il est malade ? proposa Ida.

La mine grave de Mr Aizawa racontait une autre histoire. Le silence se fit sans qu’il ait à le réclamer cette fois.

— Je ne vais pas y aller par quatre chemins, commença-t-il. Votre camarade Izuku Midoriya a été victime d’un enlèvement dans la nuit. Les forces de polices mettent tout en oeuvre pour le retrouver en collaboration avec plusieurs agences. Nous ne savons pas qui est derrière cet acte, ni pourquoi, cependant les traces de luttes retrouvés dans sa chambre ne laissent pas place au doute. Je vous demande à tous d’être extrêmement prudents lorsque vous rentrez chez vous le soir. Si d’autres attaques de ce type se produisent nous seront obligés de rétablir l’internat. Des questions ?

Sous le choc, la classe ne posa aucune question. La plupart des élèves eurent du mal à suivre le cours ce jour-là. Et Shoto avait beau retourner le problème dans son esprit, il ne comprenait pas qui pourrait vouloir s’en prendre à Izuku. À la sortie de la classe, il vit clairement Katsuki qui s’entretenait à voix basse avec All Might. Alors il se souvint, le héros retraité et Izuku partageaient un secret. Forcément, cela avait un lien d’une manière ou d’une autre avec cet enlèvement. Un peu plus loin Tsuyu et Momo chuchotaient à voix basse.

— N’y pensez même pas les filles, interrompit Ida sans ménagement, cette fois, on respecte les règles. Faisons confiance à la police.


— Et vous Shoto, vous avez envie de partir seul chercher votre ami ?

— Évidemment, mais je ne suis pas sûr que cela soit la meilleur chose à faire. Si ce vilain s’en est pris à Izuku, peut-être que nous sommes tous des cibles potentielles. Les héros professionnels nous font confiance. Ils viendront nous chercher s’ils estiment nécessaire avant que les stages de commencent le semestre prochain. Et puis, je ne saurais pas par où commencer de toute façon.


Lorsqu’il ouvrit les yeux Izuku fut aveuglé par la lumière. Son esprit de héros analysa la situation aussi vite que possible. Il était seul, dans un sous sol éclairé violemment par toute une série de néons. Ses pieds et ses mains étaient attachés à une chaise. Face à lui se trouvait un bureau de ferraille avec un ordinateur visiblement puissant. Les deux murs de part et d’autres étaient recouvert d’écrans de toutes tailles. Immédiatement, il chercha à utiliser son alter et constata avec surprise qu’il ne répondait pas. Une panique indicible le prit au corps. L’idée que son précieux pouvoir, légué par All Might en personne, pouvait avoir disparut à jamais le terrassa sur place puis il se souvint de Eri et Mirio et ce qu’il était possible d’accomplir. Il se força à sourire pour le vide et cela l’aida à se sentir un peu mieux. Son ravisseur aurait pu le tuer, mais ça n’était visiblement pas son plan dans l’immédiat. Il avait du temps. Il tourna la tête dans tous les sens mais il ne voyait qu’une issue, la porte devant lui. La chaise à laquelle il était attachée était rivée au sol et les plastiques qui le serraient lui scellaient les poignets et les chevilles. Malgré tout, il essaya de s’en dégager sans perdre patience. Il fallait rester calme. La police devait déjà être à sa recherche. Il chassa du mieux qu’il put des images de sa mère qui pleurait.

Son coeur s’emballa lorsque des bruits de pas lui parvinrent. La porte face à lui s’ouvrit dans un grincement assourdissant. Autour de lui, les écrans s’allumèrent tous ensemble pour ne diffuser que de la neige en noir et blanc. Un homme d’âge mur franchi l’entrée du vaste sous-sol. Un large sourire découvrait son visage, ses cheveux très noirs encadraient son visage de manière anarchiques. Ses yeux, cernés, enfoncés dans leurs orbites diffusaient la même neige que les téléviseurs partout autour. L’homme quitta un grand manteau de cuir noir qui dévoila un corps imposant. Le costume en dessous semblait tout droit sorti d’un film de science fiction, couvert de câbles qui courraient jusqu’à ses doigts.

— Qui êtes-vous ? demanda Izuku avec peu d’espoir qu’on lui réponde clairement.

— Je m’appelle Média, répondit l’homme très tranquillement en tirant une autre chaise face à son prisonnier, je suis le vilain qui relève les secrets.


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