Galaz

Chapitre 4 : Galaz

917 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 02/08/2019 09:49

Galaz se rendit chez un apothicaire sur Mertack, le cinquième des sept mondes du Puits. C'était un monde empreint d'une forte aura magique, qui possédait un environnement propice au développement d'une végétation luxuriante et très variée. Pour qui connaissait les arts magiques et la flore, ce royaume était une source de savoir prodigieux. Malgré tout, il n’en demeurait pas moins que certains produits étaient difficiles à trouver, même ici.

« Je voudrais un élixir de métamorphose. » Demanda-t-il au vieillard sans âge qui se trouvait derrière le comptoir.

Celui-ci le regarda par-dessus ses petites lunettes rondes en verres fumés pendant un long moment.

« Nous n'avons pas ce genre d'article à proposer. » Répondit-il.

« Comme c'est étrange ! » S'étonna Galaz en jouant machinalement avec une pièce d'or qui était, on ne sait comment, apparue dans sa main. Il fit mine de regarder autour de lui, intéressé par la décoration poussiéreuse du magasin.

« Vous sauriez me dire où je peux me procurer ce genre d'article peut-être ? Je cherche un artisan de talent et discret de surcroît. On m'a dit que je pourrais le trouver ici, mais j'ai dû me tromper. »

Le vieux prit son temps pour répondre.

« Cela coûte assez cher. » Dit-il en regardant la pièce.

« Figurez-vous que je suis en veine en ce moment ! »

« Vous savez que pour qu'un tel élixir soit efficace, la personne dont vous voulez subtiliser l'apparence doit être en état de mort et que vous devez être en possession d'une chose qui lui est propre ? Vous ne pouvez pas vous métamorphoser en une personne qui est toujours existante, cela vous tuerait. »

« Vraiment ? »

« Vraiment, assura le vieux. C'est une des Lois Magiques Fondamentales des mondes du Puits. » Galaz lui adressa un sourire radieux.

« Vous venez d'illuminer ma journée l'ami. »

Des pièces changèrent de mains, et quelques instants plus tard Galaz quitta la boutique, un minuscule flacon en cristal de roche serré dans sa main. Il rejoignit Rimgr, et ils s'envolèrent pour atterrir non loin du « Temps Suspendu ».

« Tu sais ce que tu as à faire ? » Demanda-t-il à son ami.

Celui lui lança un hululement joyeux. Galaz éclata de rire.

« D'accord, approuva-t-il. Vas-y, mais fais attention. »

Le griffon s'évanouit en fumée et disparut rapidement. Galaz s'installa confortablement et déboucha une outre à vin. L'après-midi tirait à sa fin quand le griffon réapparut.

« Alors ? » S'enquit le jeune homme.

Rimgr se lança dans une série de trilles que Galaz écouta attentivement.

 

Le crépuscule tombait sur Vindàr. Les trois lunes, qui éclairaient tour à tour les mondes commençaient leur ascension, et le ciel se paraît d'étoiles. Sowaz quitta sa demeure et grimpa sur son char, tiré par Arir et Orir, les deux tigres ailés jumeaux. C'était des monstres légendaires, aux pâtes aussi grosses que des troncs d'arbres. Leurs crocs étaient plus acérés que la plus tranchante des dagues, et de leurs pelages, jaillissaient des langues de flammes jaunes et bleues. Ils étaient de fiers et redoutables destriers solaires, et seul un inconscient aurait voulu les affronter dans les cieux.

Sowaz sentit le danger une seconde seulement avant qu'il ne s'abatte. Il fit un brusque écart, évitant de justesse les serres qui venaient d'en haut, de se refermer sur ses épaules. Une forme indistincte passa près de lui. Aussitôt, Sowaz et les jumeaux, qui avaient l'habitude des combats, adoptèrent des postures militaires. Sowaz dégaina Ijuka, son épée de feu et fit faire demi-tour à son char.

« On aura essayé l'effet de surprise. » Soupira Galaz.

Rimgr poussa un sifflement féroce.

« Tu as raison. C'est plus intéressant comme ça. »

« Galaz, fils de Agalaz et Tagdar. Que signifie ton attaque ? » Tonna Sowaz d'une voix impérieuse.

« Salut Sowaz. Ce n'est pas plus que ça contre toi, mais je dois prendre ta vie ce soir. »

« T'aurais-je fait du tort ? »

« Pas vraiment. Mais, ça ne change rien au fait que nous allons nous affronter. »

« Sais-tu que contrairement à toi qui n'a pas de véritable nom, je suis un Runholt, un Chevalier de l'Héritage ? »

« Même les morts connaissent ton nom pompeux et savent que tu es un Chevalier, Sowaz « Qui met en lumière ». Répondit Galaz d'un air ennuyé.

« En combat singulier tu n'as aucune chance, l'avertit Sowaz menaçant. Fais faire demi-tour à ton animal de compagnie, et je ferais comme si rien n'était arrivé. Il me répugne de devoir affronter un membre de ma race. »

Rimgr poussa un nouveau sifflement strident qui résonna comme un défi dans l'air calme de la nuit. Instinctivement, les deux tigres grondèrent en réponse. Bien qu'il fût beaucoup plus petit, le griffon avait soif de combat.

« Alors comme ça, tu as quand même quelques principes, nota Galaz. »

Il se mit debout sur le dos de Rimgr et regarda le ciel. La voûte céleste était pure et étincelante. Puis, il baissa la tête vers la mer de nuages qui séparait Vindàr des mondes inférieurs. Il n'y avait plus aucune trace d'insouciance en lui, car il savait que Sowaz serait un adversaire de taille.

Il s'empara d'une arme étrange. Cela ressemblait à la garde d'une épée, à ceci près qu'elle n’avait pas de lame, mais qu’elle était pourvue d’une encoche lui permettant d’y glisser l’index.

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