L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]

Chapitre 2 : Questionnements

2977 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 20/10/2024 14:41

Chapitre 2 : Questionnements


Après avoir déposé Hanako à l’hôpital, je me rends dans le bureau de Minato afin de lui faire mon rapport. Je n’oublie pas de lui parler de la hausse des empoisonnements, et j’apprends qu’il était bien évidemment au courant - il sait tout - et s’inquiète légèrement de la situation :

-         Tout ce qui sort de l’habituel est inquiétant pour le village de Konoha, je soupçonne nos récents ennemis du pays des ronces. Hanako doit retourner en forêt demain, je vais m’arranger pour lui attribuer des genin pour te libérer donc tu peux disposer, dit-il simplement en se tournant vers la fenêtre pour observer le soleil se coucher sur Konoha.

Mais je ne suis visiblement pas d’accord avec cette option :

-         Ce n’est pas la peine senseï, je suis en repos demain, je peux m’en charger. Ça m’occupera, ajoute-je.

Minato arbore alors un sourire en coin :

-          Alors ça, je l’aurais parié, chuchote-t-il malicieusement.

*

 En rentrant chez moi, je marche tranquillement dans les rues de Konoha, les mains dans les poches. L’air est doux, la balade agréable et je réfléchis à ma rencontre du jour, complétement plongé dans mes pensées lorsque Naruto m’interpelle :

-         Bonsoir Kakashi senseï !

-         Bonsoir Naruto, comment s’est passée ta mission au pays des vagues ? demande-je.  

-         Très bien, je suis ravi d’avoir revu Inari ! Il vous passe le bonjour d’ailleurs. Je vais manger chez Ichiraku avec Sasuke et Sakura, vous vous joignez à nous ? propose-t-il avec des yeux pleins d’espoirs.

J’allais décliner comme bien souvent, mais ma journée ayant été complètement différente de d’habitude, je décide d’accepter.

-         Super Kakashi senseï ! Comme ça, vous pourrez nous inviter ! s’exclame gaiement Naruto.

-         Alors là, tu rêves, réponds-je en lui emboitant le pas tandis qu’il lance une conversation.

Une fois arrivés chez Ichiraku, Sakura bondit de son siège en m’apercevant :

-         Kakashi senseï ! Ça alors, c’est super que vous soyez venus ! roucoule-t-elle.

-         Et oui Sakura, répond Naruto. Je l’ai croisé dans le village sur ma route pour venir, et il a gentiment proposé de nous offrir le repas !

Il éclate de rire tandis que je lève les yeux au ciel. Ce gamin ne changera jamais, même maintenant qu’il est un jeune adulte. Je salue Sasuke, qui reste plutôt silencieux, comme d’habitude.

Naruto et Sakura bavardent allégrement sur tout un tas de sujets et notamment notre première mission en tant qu’équipe 7 au pays des vagues, se rappelant le temps où ils étaient genin. Je les observe d’un regard paternel, je suis si fier d’eux, ils sont tous les trois devenus des ninjas extraordinaires.

-         Il va falloir que j’y aille, se plaint Naruto quelques heures après. Hinata va s’inquiéter sinon, je passe le reste de la soirée avec elle.

Sasuke lève les yeux au ciel :

-         Je ne suis pas sûr qu’elle s’inquiète de ta sécurité Naruto. Tu es l’un des meilleurs ninjas de Konoha, bien que ne m’arrives pas à la cheville, souligne-t-il.  

-         Alors là tu rêves ! s’écrie Naruto en sautant sur ses pieds, prêt à en découdre.

Mais Sakura n’est pas d’humeur :

-         Ça suffit les garçons, vous reprendrez votre petite guerre plus tard. Je me lève tôt pour l’hôpital demain matin, on y va Sasuke ! tranche-t-elle.

Après que j’ai – évidement - payé l’addition, nous repartons chacun de notre côté.

 Sasuke a l’air plus ouvert depuis qu’il est avec Sakura, et bien que ce ne soit pas devenu un grand bavard, il a l’air plus heureux et apaisé. Je ne sais pas pourquoi mais je médite sur cela en rentrant chez moi dormir…

*

Après m’être réveillé aux aurores, je me rends au cimetière, comme tous les jours. Je passe d’abord sur la tombe de Rin et je ne peux m’empêcher de lui raconter ma rencontre troublante d’hier avec cette jeune femme qui lui ressemble. Après ça, je passe évidemment voir Obito puis je me mets en route pour l’hôpital, prêt à affronter ma deuxième journée en compagnie d’Hanako.

*

Je suis planqué dans mon arbre, et j’observe discrètement Hanako devant les grandes portes de l’hôpital en train de m’attendre. J’ai beaucoup réfléchi à la journée de hier et je suis bien décidé à ne pas me laisser influencer par son aura. Aujourd’hui, pas question de se laisser troubler et lorsque j’estime que je suis prêt, je saute agilement à son côté.

-         Bonjour Kakashi ! J’espère que tu as bien dormi, m’accueille-t-elle avec son sourire éclatant.

-         Bonjour, très bien. Désolé pour le retard, réponds-je sobrement tandis que nous nous mettons en route.  

En l’observant quelques minutes ce matin, j’ai pu voir à quel point toutes les personnes passant à côté d’elle lui sourient et la saluent. Elle rayonne la gentillesse, en fait elle rayonne tout court, un vrai soleil. Je suppose qu’elle a un drôle d’effet sur les gens en général, il est rare de voir quelqu’un mettre tout le monde d’accord.

Une fois arrivés à destination, nous reprenons nos rôles de la veille.

Adossé contre un tronc au sol, je parviens à l’ignorer pendant quelques minutes avant de me rendre compte que mon œil droit a une fois de plus quitté mon livre, mais je ne m’inquiète pas. Sa beauté va de pair avec sa gentillesse… Je me suis avoué en la revoyant ce matin que je la trouvais jolie, très jolie même.

Ce n’est pas parce que je n’avais jamais trouvé une femme vraiment jolie que c’est bizarre, tout le monde fait ça après tout. Et puis, quel mal peut-il y avoir à l’admirer ? Ça fait partie de mon rôle de la surveiller après tout et je passe donc ma journée à la « surveiller » discrètement.

Elle me sourit plusieurs fois au cours de la journée, à chaque fois qu’elle croise mon regard posé sur elle et elle rougit systématiquement. Je la trouve encore plus belle lorsqu’elle rougit et je me régale secrètement de chacun des fards qu’elle pique.

Dans l’après-midi, nous échangeons même quelques futilités de temps en temps, et j’arrive à répondre sans être complétement à côté de la plaque, je progresse. Je sens que je suis toujours troublé, mais je m’y habitue et j’arrive donc à agir plus normalement.

En fin de journée, lorsque le soleil décline, elle vient se planter devant moi avec une magnifique fleur à la main et je relève le nez avec un air interrogateur.

 Le soleil couchant se reflète dans ses cheveux, colorant ses mèches de rivière dorées. Je suis immédiatement happé par cette vision et je ne réagis donc pas lorsqu’elle me tend la fleur :

-         Tiens, je l’ai cueillie pour toi, précise-t-elle en souriant.

Je fixe son superbe sourire cette fois, ses joues qui rosissent légèrement, puis ses yeux où se reflètent les rayons orangés, je suis complétement subjugué.

Cette fille n’est pas jolie, elle est sublime.

Je réalise ensuite ce qu’elle vient de me dire et je fronce légèrement les sourcils. Une fleur ? Pour moi ?!

 Je ne me reconnais pas lorsque je la saisis délicatement entre mes doigts, acceptant de fait son cadeau, alors que je sais pertinemment que j’aurais refusé d’une façon ou d’une autre si n’importe qui d’autre m’avait tendu une fleur. Ce constat rouvre toutes les portes de mon trouble et de mes questionnements tandis que j’observe son visage timide.

-         C’est pour te remercier, ajoute-t-elle d’une voix douce.

-         Je…, commence-je.

Mais je m’interromps lorsque mes poils se dressent sur ma peau. Je perçois trois chakra qui approchent à grande vitesse de nous, leurs intentions sont hostiles, je le ressens au fond de moi.

En une fraction de seconde, je suis debout devant Hanako, dressé entre elle et eux, et je me concentre pour comprendre leur position.

 Un sifflement sur la droite. Je bondis dans les airs, lâchant ma fleur et je lance chirurgicalement mes deux Kunaï sur la gauche en direction des deux hommes cachés dans les arbres, que j’élimine tandis que mon pied dévie le kunaï ennemi arrivant de droite. J’atterris silencieusement sur son propriétaire qui vient de débouler dans la clairière et je l’extermine rapidement avec mon raiton avant de bondir en roulade pour rattraper la fleur que j’avais lâchée, juste avant qu’elle n’atteigne le sol.

Le tout n’a duré que quelques secondes et je me redresse pour la rassurer lorsque je vois ses grands yeux inquiets :  

-         Des brigands sans doute, ils viennent rarement si près du village. Je ne comprends pas ce qu’ils nous voulaient mais ils étaient seuls, dis-je en haussant les épaules.

-         Nous ferions mieux de rentrer, répond-elle d’une petite voix angoissée.

Je fais quelques pas vers elle, tâchant d’adopter mon attitude la plus calme et rassurante :

-         Ne t’inquiète pas Hanako, il ne t’arrivera rien tant que tu es avec moi. Si tu as encore besoin de temps nous pouvons continuer… Et puis, ce n’était que des brigands sans village, je pense que tu ne risques plus rien maintenant…, insiste-je gentiment.

Un magnifique sourire s’épanouit sur ses lèvres et elle prend alors ma main dans la sienne, qu’elle presse doucement pour me remercier :

-         Non ça ira Kakashi, rentrons s’il-te-plait, répond-elle.

Mais je suis incapable de réagir, tout entier concentré sur notre premier contact, et je rougis plus violemment que jamais sous mon masque. Sa peau est douce, sa main me parait minuscule et fragile autour de la mienne, et pourtant, force est de constater que cette petite main fragile est en train de me déstabiliser plus efficacement que n’importe quel coup de kunaï.

Mon cœur accélère très légèrement et je suis abasourdi par les réactions physiologiques de mon corps à notre contact. Puisque je ne réagis toujours pas, Hanako m’entraine lentement avec elle en direction du village en tenant toujours ma main. Je la suis bêtement, sans savoir quoi dire ni quoi faire, mon cerveau est complétement gelé et refuse de réfléchir correctement.

La seule pensée qui m’obsède est de me demander de quoi ai-je l’air d’un point de vue extérieur, avec la main de cette femme dans l’une des miennes et une fleur dans l’autre (!).   

Je suis un ninja sérieux de Konoha, le bras droit de l’Hokage quatrième du nom bon sang. Je viens de tuer de sang-froid trois brigands en un clignement d’œil, j’ai massacré des armées ennemies à moi seul, alors qu’est-ce que je fiche ?!

 Je reprends enfin contenance et retire ma main de la sienne, un poil trop brusquement pour la politesse mais elle continue sa route tranquillement, sans m’en tenir rigueur.

Nous marchons ainsi jusqu’au village au lieu de courir à travers les branches, dans un silence qui ne me semble pourtant pas pesant. C’est un silence agréable, je marche les mains dans les poches en l’observant du coin de l’œil, captant parfois sur son visage des petits regards heureux lorsqu’elle observe des oiseaux, me posant plus que jamais des questions sur ces deux derniers jours.

Une fois arrivés à destination, nous retrouvons son amie Jun et l’équipe de Gaï, fraichement rentrés eux aussi de leur deuxième journée. Elle se tourne vers moi :

-         Merci pour ces deux jours Kakashi, tu as été de très bonne compagnie, dit-elle en m’éblouissant une fois de plus de son sourire.

Gaï tourne la tête vers elle comme si elle était folle :

-          De très bonne compagnie ?! Kakashi ?! Alors là, il va se mettre à neiger en plein mois de septembre les jeunes ! s’écrie-t-il avant d’éclater de rire.

Je lève les yeux au ciel et Hanako rit un peu, toujours aussi adorable cela va sans dire, mais elle relève le bout de son nez pour répondre à Gaï avec un petit air de défi :

-         Je vois plus loin que la plupart des gens, pas besoin de beaucoup de mots avec moi ! Et Kakashi est une compagnie très agréable, me défend-elle.

Gaï tourne lentement la tête vers moi et je sens, sans même avoir à le regarder, ses yeux suspicieux et choqués qui me font un peu plus rougir. Personne n’a jamais dit une chose pareille à propos de moi, personne n’a jamais ne serait-ce qu’oser aborder ma compagnie puisqu’il est de notoriété publique qu’elle n’est pas agréable. Je ne comprends pas pourquoi cette fille vient de sortir une chose pareille, je n’arrive même pas à envisager qu’elle le pense sincèrement, mon trouble embrume encore mon esprit.

Je ressens le besoin urgent de partir en courant, il faut que je m’éloigne de cette fille, elle soulève trop de choses étranges en moi, trop de sentiments et d’émotions que je ne comprends pas, trop de trouble et de questionnements, je ne peux plus le supporter :

-         Ravi d’avoir pu t’aider Hanako mais je dois y aller, marmonne-je d’une voix ferme avant de me sauver en quatrième vitesse sans un regard de plus.

*

Après mon rapport de mission à Minato et un tour au marché, je rentre chez moi.

Je retire avec délicatesse la fleur d’Hanako que j’avais cachée dans ma sacoche de shuriken sur notre trajet, et je la dépose dans le petit vase que je viens d’acheter exprès pour elle.

 Je m’assois en tailleur, les bras croisés, et je fixe longuement cette fleur en me remettant en question sérieusement tandis que la nuit tombe dehors.

Je ne suis vraiment pas dans mon état normal depuis deux jours décidemment.

J’ai beau retourner la situation dans tous les sens, impossible de comprendre ce qu’il m’arrive et mes pensées s’assombrissent inévitablement lorsque je pense à Obito et Rin. J’aimerais tellement qu’ils soient encore là, j’aimerais discuter de tout ça avec Rin, je sais qu’elle aurait su me dire ce qu’il m’arrive, elle savait toujours ce que je ressentais quand nous étions tous les trois, je n’avais jamais à lui dire quoi que ce soit pour qu’elle sache exactement mon état d’esprit.  

J’aimerais lui demander pourquoi Hanako m’a offert cette fleur, ça m’obsède. Je ne peux pas m’empêcher de trouver ça étrange alors qu’elle l’a probablement fait pas pure gentillesse. De toute façon, peu importe pourquoi elle me l’a offerte, ce que j’aimerais vraiment savoir, c’est pourquoi j’ai gardé cette fleur, pourquoi je l’ai mise dans un vase et pourquoi je la fixe depuis des heures sans réussir à en détacher le regard tandis que mon cœur palpite.

 

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