L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]

Chapitre 3 : Sakura à la rescousse

3565 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 20/10/2024 14:43

Chapitre 3 : Sakura à la rescousse


J’ai pris l’habitude étrange de venir dans cet arbre pendant mon temps libre.

Je n’ai rien de mieux à faire de toute façon et d’ici, je peux distinguer une grande partie des fenêtres de l’hôpital. Je me suis convaincu que je devais percer le mystère autour d’Hanako après avoir décidé que toute cette histoire était trop particulière. Mon intuition ne me fait jamais défaut, et j’ai définitivement ressenti des choses étranges en sa présence alors je me dois d’enquêter sur cette fille, je ne pense de toute façon qu’à elle depuis que je l’ai rencontrée alors il serait difficile pour moi de faire autre chose.

 Je l’aperçois soudain par une fenêtre au deuxième, en train de rassembler ses affaires. Elle a l’air fatiguée comparé aux derniers jours, et ce constat m’embête, bien que je ne puisse pas y faire grand-chose.

Je me redresse pour m’étirer, si elle prend ses affaires, cela signifie qu’elle rentre et que par conséquent, moi aussi. J’ai également pris l’habitude de la raccompagner chez elle à distance, rien de bizarre, je veux juste m’assurer qu’elle rentre saine et sauve.

Je ne sais pas pourquoi je fais cela, sans doute parce que si Minato senseï a estimé que je devais la surveiller en forêt, c’est que ça doit être important. Un bon ninja n'abandonne pas la mission, et je dois dire qu’effectivement je n’ai pas abandonné la mission ces deux dernières semaines…

Lorsque je rentre chez moi le soir, j’aperçois la fleur qu’elle m’a offerte. Elle est sèche désormais, et trône dans son petit vase à coté de mon lit. Je ne peux pas m’en séparer et j’ai décidé de ne pas trop me poser de questions car dès que je tente de décrypter ce qu’il se passe en moi, je m’embrouille. Elle m’embrouille et j’aime rester l’esprit clair, c’est en ayant l’esprit clair, calme et logique qu’on réagit correctement aux situations.

*

Je sors pensif du bureau de Minato, il m’a appris que je partais dans quelques jours pour une mission secrète au pays des ronces avec quelques agents des forces spéciales pour une tentative d’accord de paix.

 Le pays des ronces a été fondé récemment dans des circonstances plutôt obscures à la place de l’ancien pays du son, déserté par Orochimaru.

Et bien que l’alliance entre les « anciens » pays ninjas ait perduré depuis la signature d’accords de paix, les confrontations avec de nouveaux pays sont apparues. Leurs territoires étant bien plus petits, ils revendiquent sans cesse des terres supplémentaires en attaquant des villages civils de notre pays. N’ayant pas encore vu couler assez de sang des leurs, ils sont hermétiques à toute idée de paix jusqu’à maintenant. Ce serait une première.  

Alors que je marche dans Konoha, je décide d’aller rendre visite à Sakura pour lui annoncer mon départ. Elle apprécie que je lui dise quand je vais être absent quelques temps, elle a toujours été la plus sensible dans notre équipe et n’apprécie pas lorsque nous sommes à droite et à gauche, elle aime nous savoir tous en sécurité au village.

 Elle travaille en tant que médecin à l’hôpital lorsqu’elle n’est pas en mission, et c’est donc là-bas que je me rends.

En parcourant les couloirs à sa recherche, j’espionne – évidement – une autre présence. Je ferme les yeux et me concentre quelques secondes. Je la sens, elle est là quelque part au-dessus de moi, je sens son chakra si particulier, et si je me concentre suffisamment fort je peux peut-être…

-         Kakashi senseï ! Mais qu’est-ce que vous faites là ! s’exclame Sakura, me tirant de mes pensées avec violence.

Je sursaute et mon corps se raidit tandis que Sakura me dévisage avec inquiétude :

-         Tout va bien senseï ? Vous êtes souffrant ? demande-t-elle avec sérieux.

-         Non tout va bien, réponds-je rapidement.

-         C’est que … je ne vous avais jamais vraiment vu sursauter…, insiste-t-elle, dubitative.

Seigneur. Cette fille est définitivement en train de me rendre chèvre si je me mets à sursauter.

-         J’étais très concentré sur autre chose Sakura, voilà tout. Je passais te rendre visite pour t’annoncer que je pars bientôt en mission, pas de durée définie, annonce-je.

-         Oh… Pourquoi faut-il que l’un de nous soit toujours en mission ?! J’ai l’impression que Naruto vient à peine de rentrer du pays des vagues et vous voilà reparti, geint-elle tristement.

-         Ne t’en fais pas Sakura, je ne pense pas que ce sera long, la rassure-je.

-         Kakashi ! s’enthousiasme alors une petite voix douce derrière moi.

Je me raidis des pieds à la tête pour la seconde fois en quelques minutes, et Sakura fait la navette entre Hanako, dans mon dos, et moi-même, toujours raide comme un piquet.

-         Vous vous connaissez ? demande-t-elle, sincèrement étonnée.

-         Oui ! répond Hanako. Kakashi a eu la gentillesse de m’accompagner cueillir des plantes médicinales dans les bois.

J’observe face à moi l’expression médusée de Sakura qui m’observe comme si elle ne me connaissait pas. Elle a la bouche grande ouverte et, une fois n’est pas coutume, aucun son n’en sort. Comme avec Gaï il y a quelques semaines, la honte s’empare de mon corps à la simple idée de ce qu’imagine peut-être Sakura et je me dépêche de remettre les choses dans leur contexte :

-         Oui enfin, c’était une mission. Donnée par l’Hokage, me justifie-je.

J’ai l’impression d’être légèrement blessant envers Hanako et je me déteste pour ça mais au moins, Sakura respire à nouveau :

-         Ah oui je comprends mieux ! Pendant une seconde, je me suis posé des questions ! s’exclame-t-elle en riant. Ce n’est pas vraiment le style de Kakashi senseï d’aller cueillir des plantes dans les bois pour les beaux yeux d’une fille !

Hanako rit à la blague de Sakura et je me retourne enfin pour la regarder, simplement pour voir son visage rieur que je n’aurais raté pour rien au monde.

Elle est encore plus belle que la dernière fois que je l’ai vu de près. Mon corps palpite et s’affole en sa présence, rien de nouveau, alors je tâche simplement d’afficher un air impassible. J’ai de toute façon abandonné l’idée de m’habituer à elle un jour, j’accepte désormais comme la fatalité qu’elle me trouble pour une raison obscure et je trouve enfin le courage de lui dire quelque chose de sensé :

-         Je suis ravi de te revoir Hanako.

Elle m’offre immédiatement l’un de ses sourires éblouissant, lumineux, et je savoure l’éclat du bonheur au fond de ses beaux yeux. En revanche, je sens dans mon dos les ondes de Sakura qui me recommence à se poser des questions. Je la regarde du coin de l’œil pour apercevoir à temps ses yeux plissés de suspicion avant qu’elle ne décide visiblement qu’elle veut me cuisiner :

-         Kakashi senseï, et si vous veniez manger chez nous avant votre départ ? propose-t-elle avec un ton plein de sous-entendus.

-         Tu pars en mission ?! s’inquiète soudain Hanako.

Je tourne vivement la tête vers cette dernière, étonné de son intervention. Elle me regarde avec de grands yeux embêtés, elle est presque agitée.

-         Oui… ? réponds-je d’un air légèrement interrogateur.

Mais elle ne me répond pas, inventant très visiblement une excuse pour se sauver en quatrième vitesse. Ça ne manque pas de m’intriguer, mais je ne saurai jamais ce qui lui a pris, alors je lâche l’affaire et me sauve à mon tour après avoir accepté l’invitation de Sakura.

*

Lorsque j’arrive chez les Uchiwa, Sasuke et Naruto sont déjà en train de débattre du plus rapide à faire le tour du village comme lorsqu’ils étaient genin, et je m’installe pour écouter leur débat.

La soirée se passe bien, comme d’habitude, et je me rends compte que ça fait déjà deux fois en peu de temps que je passe un repas avec eux alors que c’est une chose plutôt très rare en règle générale. Serais-je en train de m’attendrir ?

 En fin de soirée, alors que les garçons partent faire la course autour du village (le débat ayant continué toute la soirée, la fin était inévitable), je m’approche de Sakura qui finit de ranger les assiettes, saisissant l’opportunité de lui parler seul à seule.

Je ne sais pas par où commencer, ni quoi lui dire, je n’ose pas lui poser la question qui me brûle les lèvres mais je sais pourtant que j’aimerais lui parler.

 Mains dans les poches, je m’adosse au mur de sa cuisine en réfléchissant à un angle d’attaque et je la vois me lancer un regard en coin rapide en continuant sa tâche l’air de rien.  

Elle sait, elle attend patiemment que je parle.

Evidemment qu’elle sait, elle a toujours été extrêmement intelligente et observatrice, elle est sans doute celle de l’équipe sept qui me connait le mieux et même l’une des rares personnes à me connaitre réellement tout court. Il n’est donc pas surprenant qu’elle s’attende à ce que j’ai envie de lui parler après mon interaction étrange avec Hanako. Malgré mes efforts déployés pour paraitre normal sur le moment, je ne peux pas leurrer Sakura visiblement et tant mieux, il aurait été encore bien plus dur d’aborder le sujet avec elle sans préambule.

Le silence se prolonge tandis qu’elle essuie le plan de travail pourtant déjà impeccable.

Elle me laisse le temps et j’apprécie. Que dire ? Qu’est-ce que je veux réellement savoir ? Qui est Hanako ? C’est une bien vague question. Ce que je veux, c’est savoir tout ce que Sakura pourra m’en dire.

-         Tu as besoin d’aide ? demande-je pour entamer la conversation.

-         Non, répond-elle simplement.

J’hoche la tête, et je me lance :

-         Sakura… Dis-moi, Hanako…, commence-je.

-         C’est donc bien elle qui vous trouble tant senseï ! me coupe-t-elle en me regardant avec de grands yeux choqués.

Je reste silencieux, aveu criant de culpabilité, et Sakura revient à elle en arrêtant de m’observer, sachant pertinemment qu’elle ne me met pas à l’aise du tout. Elle baisse le regard sur son plan de travail, qu’elle continue de frotter machinalement en reprenant d’une voix plus douce :

-         Je ne la connais pas très bien, elle était déjà là quand je suis arrivée à l’hôpital. Elle est très appréciée, il faut dire qu’elle est très gentille, serviable et c’est une médecin hors pair… Je ne sais pas ce que je peux vous dire d’autre… Elle est souvent absente sans être assignée sur une mission …

-         Absente ? m’étonne-je.

-         Oui pendant des périodes plus ou moins longues, de quelques jours à quelques semaines. Et quand elle n’est pas là, elle n’est vraiment pas là, plus dans le village je veux dire. Je la voyais souvent s’entretenir avec le quatrième du nom mais c’est tout ce que je peux vous dire, répond-elle.

-         Je vois…, marmonne-je.

En fait, je ne vois pas du tout.

-         Alors vous l’avez rencontré lors de votre mission dans les bois ? demande Sakura d’un ton plus léger.

-         Oui.

-         Et… ? m’encourage-t-elle.

-         Et rien.

Elle acquiesce doucement, déçue mais résignée puisqu’elle sait qu’il ne faut pas me brusquer. Mais son respect de mon intimité me donne justement envie de continuer, parce qu’elle me prouve encore une fois qu’elle a grandi, qu’elle n’est plus une gamine qui veut les ragots sur son senseï mais véritablement une amie qui préfère ne pas me brusquer pour me respecter que de me poser mille et une questions pour savoir. 

J’ai envie de lui parler de ce que je ressens, de mon esprit complétement embrouillé, de cette histoire de fleur, de ma récente obsession pour la personne d’Hanako. Ça fait des semaines que j’en parle à la tombe de Rin en me lamentant qu’elle ne puisse pas me répondre… Peut-être que Sakura pourrait m’aider après tout, elle est ma seule amie, et je ne pourrais jamais aborder tout ça avec un homme, je le sais très bien. J’ai besoin de la douceur et de l’écoute féminine alors je rassemble la totalité de mon courage et je me lance :

-         Et bien, à vrai dire…, commence-je d’une voix timide. 

-         J’AI GAGNE SASUKE !! s’exclame Naruto en défonçant la porte d’entrée pour se jeter à l’intérieur de la maison.

-         Tu as gagné uniquement parce que tu as triché, répond calmement Sasuke les yeux pourtant fermés de colère.

-         Prendre un raccourci ce n’est pas de la triche ! C’est de l’intelligence ! rétorque Naruto.

-         Bien sûr que non, pas quand il s’agit d’une course pour tester nos capacités physiques ! s’agace sérieusement Sasuke.

-         Très bien, puisque tu es si jaloux, c’est le senseï qui nous départagera, déclare Naruto en se tournant vers moi.

-         Sûrement pas ! réplique-je. Il est l’heure de rentrer pour moi, merci pour votre accueil.

J’aperçois le regard contrarié de Sakura qui me sourit néanmoins :

-         Surtout ne vous posez pas trop de questions senseï, la vie est une expérience, pas de la théorie ! Il ne sert à rien de tout analyser, il faut vivre les choses, me dit-elle avec un regard appuyé. 

Naruto tourne la tête vers elle, l’air abasourdi :

-         Mais qu’est-ce que tu racontes à Kakashi senseï toi ?! s’exclame-t-il.

-         Ce ne sont pas tes affaires crétin ! rétorque-t-elle en menaçant Naruto de son poing.

Je reconnais bien là Sakura, avec son sale caractère et Naruto qui en rit en se couvrant la tête de ses bras. J’intercepte en revanche un drôle de regard de Sasuke, plein d’intelligence, qui me dévisage pensivement, sans doute interpellé par les mots mystérieux de Sakura à mon égard. Il faut que je me méfie de lui, une erreur de ma part et il sera susceptible de comprendre ce qu’il se passe.

 Le seul avec lequel je peux relâcher ma vigilance sans problème, c’est Naruto, comme d’habitude.

-         Allez Naruto, le premier devant le bâtiment du quatrième du nom ! lance-je en sautant dans la nuit.

-         Génial ! s’écrie Naruto en plongeant derrière moi.

Ma diversion marche totalement et nul besoin de préciser que je remporte la course haut la main.

 

*

J’ai encore passé ma nuit à réfléchir, et cette histoire a pris beaucoup trop d’ampleur. Parler à Sakura d’une de ses collègues pour une raison obscure est vraiment déplacé. J’ai dû la mettre dans l’embarras, et elle doit se demander pourquoi je m’intéresse à Hanako alors que je ne l’ai vu que quelques heures dans ma vie.

Et puis honnêtement, pour quelles raisons m’y intéresse-je à ce point ? Je me cherche mille et une excuse, à inventer que je la surveille, que je perce son mystère, mais en vérité, Hanako n’a eu aucun comportement étrange avec moi. Elle n’a rien fait de plus ou de moins que quelqu’un d’autre, elle est juste gentille et polie.

Mis à part la fleur peut-être…

Non, ce n’est pas étrange, ce sont mes réactions qui sont étranges. Si Sakura avait offert une fleur à Naruto pour le remercier, je ne me serais posé aucune question, pour être honnête je n’en aurais absolument rien eu à faire. Dans cette histoire, la seule chose qui déconne, c’est moi.

Tout vient de cette drôle de sensation que j’éprouve lorsque je la vois, ça empêche mon cerveau de fonctionner. Lorsqu’elle est dans les parages, je n’arrive plus à porter mon attention sur autre chose que sur elle, je me sens troublé, presque fébrile et mon cœur accélère à chaque fois qu’elle sourit ou qu’elle rougit… qu’est-ce que c’est que ce cirque ?

Peut-être perturbe-t-elle mon oreille interne ? Non, là je suis tout simplement ridicule. Il faut juste que je lâche l’affaire et que je m’éloigne d’elle, c’est la seule solution envisageable.

Les quelques jours suivant, je retrouve une paix intérieure. Je ne pense presque plus à elle. J’ai chassé son image de ma tête, difficilement les premiers temps, me forçant à ne plus aller l’observer à l’hôpital, mais je suis arrivé à me reconcentrer sur l’essentiel.

 Nous avons effectué quelques patrouilles avec l’équipe sept et Sakura ne m’a pas reparlé de tout ça, ce qui m’a aidé à accepter un peu plus que cette histoire est derrière moi.

 J’ai fait quelques défis avec Gaï, qui était ravi de me retrouver. Il s’était demandé où j’étais passé mais je n’ai pas pu lui dire que je passais mon temps libre dans un arbre à espionner une pauvre fille qui ne m’a rien demandé. Avec le recul, je me trouve extrême et je ne suis pas mécontent d’avoir arrêté ces conneries.

Ma mission approche à grands pas et je m’en réjouis, enfin un peu d’action intéressante, de quoi me changer les idées pour de bon.

 La veille du départ je n’ai toujours aucune idée de son objet.

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