L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]

Chapitre 4 : La mission

Je me réveille déjà plein d’adrénaline et me prépare méticuleusement pour ma mission à venir. Lorsque je réalise des missions secrètes, je remets mon masque des forces spéciales et je camoufle mon chakra, comme tous ceux qui m’accompagnent, afin de ne pas nous faire reconnaître par les ninjas du village.

 Le soleil se lève à peine lorsque j’arrive au lieu de rendez-vous un peu à l’extérieur de Konoha. Une grosse dizaine de personnes se trouve ici, chacun porte un masque, un grand manteau noir à capuche et reste silencieux. Je reconnais certains masques, d’autres pas mais j’aperçois évidemment celui de Minato senseï qui dirige cette mission. À son signal, nous nous précipitons tous à sa suite dans la forêt sans même savoir où nous nous rendons. Les bois sont frais et humides, notre troupe saute d’arbre en arbre en donnant l’impression de voler et pourtant, il règne un silence de mort. Pas un bruit n’émane de nous, nous avançons silencieusement et méthodiquement, d’un même rythme, comme une ombre menaçante. Personne ne fatigue ou ne traîne et je me sens à ma place, prêt à réagir à n’importe quel danger, n’importe quel ordre de l’Hokage. 

Nous avançons ainsi une partie de la journée, lorsqu’enfin Minato s’arrête. Nous nous plaçons en cercle autour de lui, sur nos gardes, prêt à écouter ses ordres :

-         Si vous êtes ici, c’est que vous faites partie de l’élite des renseignements de Konoha, que vous soyez ninja espion ou ninja ressource vous avez déjà prouvé votre valeur et votre loyauté, commence-t-il.

Les ninjas espions, comme moi, sont des ninjas combattants qui recueillent les renseignements par l’espionnage, le combat, la capture et l’infiltration en territoire ennemi. Les ninjas ressources sont moins fréquemment utilisés, ce sont des ninjas qui possèdent un don ou une technique particulière utile pour le recueil d’informations, ce ne sont pas des combattants aguerris, bien qu’ils suivent obligatoirement un entrainement spécial pour pouvoir se défendre et surtout se sauver en cas de problèmes, car ils sont uniques dans leur domaine et donc nécessaires au village. Les ninjas ressources ne sont utilisés que rarement, lors de missions spécifiques et leur identité reste au maximum secrète pour ne pas attiser les convoitises.

Minato poursuit :

-         La mission est capitale, il s’agit de tenter de conclure des accords avec le pays des ronces. Trop de ninjas sont déjà morts dans la guerre avec ce pays, et après des mois de pour-parler nous venons de réussir à négocier un traité. Du moins il semblerait, plusieurs de leurs exigences m’ont parues suspectes, ils exigent la présence de l’Hokage, avec un groupe de moins de quinze ninja et exclusivement sur leur territoire.

Un silence de mort règne toujours entre nous et personne n’ose interrompre Minato, pourtant nous pensons tous la même chose à en juger par la tension qui règne désormais : C’est forcément un piège.

-         Je sais mes camarades, je suis sans doute un trop grand optimiste, mais en tant qu’Hokage, je me dois d’essayer de rétablir la paix. Je ne mérite pas mon titre si je ne me mets pas en danger pour que les miens n’aient plus à combattre. Ne vous inquiétez pas trop, les ninjas ressources ne sont pas là par hasard, et ils nous aideront à comprendre si leurs intentions sont louables. Quant aux autres, vous êtes les meilleurs. Je n’ai donc absolument aucun soucis à me faire, conclut-il en souriant.

Je ne peux m’empêcher de lever les yeux au ciel. Je reconnais bien là mon senseï et son optimisme à toute épreuve…C’est fou comme Naruto peut lui ressembler.

Minato reprend un air plus sérieux :

-          Nous entrons désormais en territoire ennemi. Je veux les ninjas ressources au centre et les autres sur les côtés, ouvrez l’œil et le bon, n’oubliez pas que tout ceci n’est peut-être qu’une immense mascarade. Le lieu de rendez-vous se trouve à une grosse demi-heure à l’Est. J’ai foi en vous tous.

Dès que Minato repart en courant, les ninjas autour de moi prennent naturellement leur place. Je ne compte que deux ninjas ressources, ce qui ne me rassure pas, ça signifie que nous sommes treize ninjas pour assurer la protection, Minato ne doit pas être confiant.

Je remarque que les ninjas ressources, mis à part leur position dans la formation, sont indétectables. Ils sont moins musclés et plus petits que nous, mais tout aussi agiles et endurants ce qui est une bonne chose, leur protection ne devrait pas être trop compliqué en cas de problème avec ce niveau.

A mesure que nous approchons du lieu de rendez-vous, la tension monte dans nos rangs, mais la concentration aussi.

Pour brouiller les pistes en cas d’attaque, Minato quitte la tête et se place légèrement en arrière droite du ninja qui prend la tête à sa place. Je me trouve désormais juste derrière Minato, et j’ai à ma gauche le plus petit des ninjas ressources. On me donne encore du boulot.

En cas de problème, je serai visiblement chargé de veiller à la fois sur le quatrième du nom mais aussi sur le ninja à priori le plus faible. Rien n’est laissé au hasard par Minato et malgré la responsabilité, c’est un grand honneur.

Lorsque nous arrivons au point de rendez-vous, nous atterrissons tous d’un seul mouvement fluide, en formation, au sol. Les bruits de la forêt semblent démultipliés, jusqu’à en devenir assourdissants tandis que nous attendons, tendus comme des arcs. Soudain, j’entends un léger bruissement au loin.

-         Sur la droite, chuchote-je le plus faiblement possible, sans douter une seconde que toute la formation m’a entendu.

Les ninjas ennemis déboulent quelques secondes plus tard à visage découvert dans la petite clairière où nous sommes, ils ralentissent l’allure et viennent se placer calmement face à nous. Bon, au moins ce n’était pas une embuscade directe, c’est déjà ça.

Le plus grand d’entre eux, qui était placé un peu en arrière s’avance alors en ouvrant les bras théâtralement :

-         Hokage et son équipe, bienvenue au pays des ronces. J’espère que vous avez fait bon voyage.

-         Très bien merci, répond Nanba, le ninja ayant pris la place de Minato.

-         Nous vous invitons à nous suivre, reprend le ninja des ronces en se retournant déjà.

Mais Nanba surprend tout le monde :

-         Pouvez-vous nous assurer que nous pouvons vous suivre sans crainte ? lance alors notre faux Hokage.

Je ne comprends pas la question que je trouve tout simplement ridicule, jamais un ennemi n’avouerait qu’il en est un et encore moins dans une embuscade… ?

Mais alors que je me questionne, j’aperçois du coin de l’œil les légers mouvements, quasi imperceptibles, du ninja ressource sur ma gauche. De par sa petite taille, il est totalement à couvert au sein de notre formation et je doute fortement que l’ennemi le voie bouger. Ses mains s’affairent rapidement pendant ses quelques mudrâ, puis l’immobilité totale. J’attends avec appréhension les effets de son ninjutsu mais il ne se passe rien et j’en reste perplexe.

-         Vous pouvez nous suivre sans crainte vous avez ma parole…, répond le ninja des ronces en fronçant les sourcils, surpris.

C’est alors que se produisent plusieurs choses quasi-instantanément. J’aperçois la tête du faux Hokage se tourner légèrement sur la droite afin d’observer la réaction de Minato qui lui-même tourne légèrement la tête sur la gauche pour observer le ninja ressource. Ce dernier acquiesce d’un petit mouvement, provoquant alors l’acquiescement de Minato, qui entraine le mouvement en avant de notre faux Hokage à la suite des ninjas du pays des ronces.

 Cette fraction de seconde a été décisive, et si j’ai intercepté ces mouvements grâce à ma position dans la formation, je doute que l’ennemi ou le reste de nos camarades n’aient saisi quoi que ce soit à ce qui vient de se passer.

Alors que nous nous mettons en marche, je comprends rapidement que le ninja ressource sur ma gauche est la clé de cette mission.

Nous suivons nos hôtes quelques dizaines de minutes, jusqu’à un bâtiment austère tout en pierre sombre, taillé à même la roche de la montagne où seules brillent des torches sur les murs.

-         Vous pouvez vous installer ici, déclare le grand ninja du pays des ronces en nous présentant un long couloir.

-         Je vous remercie, mais nous ne comptons pas nous éterniser ici, répond froidement notre ninja de tête.

-         Je m’en doute, malheureusement pour vous, ne connaissant pas vos intentions, notre Kage n’est pas ici avec nous, répond le ninja en ricanant. Il vous faudra attendre demain matin. Et si nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord, les négociations pourront durer plusieurs jours.

-         Je vois, répond prudemment Nanba.

-         Nous allons vous laisser maintenant. Vous pouvez choisir de rester entre vous dans votre aile ou bien nous rejoindre à l’étage où se situe la salle de réunion. Quel que soit votre choix nous comprendrons, conclut le ninja des ronces.

Nos hôtes prennent congé, tandis que nous suivons Minato dans notre couloir, qui dessert deux grandes pièces, puis une plus petite et enfin une salle de bain tout au fond du couloir. Toute les pièces sont vides, littéralement, il n’y a pas un seul meuble, seulement de grosses pièces caverneuses sombres et froides. Je suis même étonné qu’il y ait des pommeaux de douches et un bassin en pierre dans la salle de bain.

Après cette visite rapide, Minato nous conduit dans la première grande salle :

-         Déballez vos affaires et installez-vous confortablement, l’attente risque d’être longue, dit-il une fois au centre la pièce.

 Les ninjas se dispersent autour de nous et dès qu’il est seul, j’en profite pour lui faire part de mes sentiments :

-         Senseï, je ne les sens pas honnêtes, et j’ai bien peur qu’une armée ne nous tombe dessus pendant la nuit. Avec tout mon respect, je pense que vous devriez rentrer à Konoha discrètement à la nuit tombée. Je n’ai jamais vu pareilles négociations entre les villages, chuchote-je avec tension.

-         Kakashi, ce pays n’a rien d’ordinaire. Il vient à peine d’être créé ces deux dernières années, il ne connait pas nos vieilles coutumes ni nos façons de faire, il n’est pas anormal que ce soit différent, tempère-t-il.

-         Senseï…, soupire-je.

-         Kakashi me fais-tu confiance ? demande-t-il alors.

-         Vous avez toute ma confiance, réponds-je vivement.

-         Alors écoute moi bien : je ne risque rien, absolument rien. Si je devais courir un risque à quelque moment que ce soit, fais-moi confiance, j’en serais averti et vous le seriez immédiatement. Avant même que l’ennemi n’ait intenté quoi que ce soit contre nous, nous serions déjà prêts, affirme-t-il.

-         Je ne comprends pas senseï.

-         Aie simplement confiance en moi alors, répète-t-il avec assurance en posant une main sur mon épaule.

J’acquiesce finalement. Il a raison, après tout je n’ai besoin de rien d’autre.

*

Le temps passe au ralenti, l’attente est interminable.

Nous savons que les premières 24h sont décisives et que si nous devions nous faire attaquer ce serait dans ce laps de temps. Alors tout le monde est éveillé, sur le qui-vive, nous n’avons pas quitté nos tenues, nos masques sont toujours vissés sur nos têtes et nous restons figés dans nos position accroupies.

Certains d’entre nous discutent à voix basse de temps en temps, mais la plupart restent silencieux. Il est déjà tard dans la nuit lorsque j’entends des mouvements à l’extérieur, un groupe de cinq ou six personnes approchant calmement le bâtiment.

Silencieux comme un courant d’air, je me glisse dans la pénombre du couloir pour avoir un visuel sur la porte d’entrée. Ils sont cinq, et trône sans doute au milieu de ses quatre gardes le Kage du pays des ronces, dans sa grande tunique blanche. Il a l’air parfaitement détendu et monte le gros escalier de pierre qui mène à l’étage. Le bâtiment redevient silencieux, il faut croire qu’ils n’ont pas forcément prévu de nous trahir alors je retourne dans la grande pièce alerter Minato qui commence à se détendre.

 Jusqu’au petit matin, deux gardes sont effectuées afin que la moitié de notre groupe puisse se reposer quelques heures pendant que l’autre moitié veille et je prends évidemment ma garde lorsque Minato et le petit ninja ressource capital s’appuient contre un mur pour tenter de dormir.

*

Le soleil est déjà haut dans le ciel – visible par la toute petite et unique fenêtre de notre grande pièce – lorsque les ninjas du pays des ronces viennent nous annoncer que les négociations commenceront dans une quinzaine de minutes. Seul l’Hokage et deux accompagnateurs sont autorisés dans la salle, ce qui n’était pas vraiment prévu et qui ne me plait pas du tout.

J’étais plus ou moins sûr de pouvoir accompagner Minato dans la salle jusqu’à ce que notre stratégie se retourne contre nous : N’ayant le droit qu’à deux accompagnateurs, il est évident que le premier est le ninja ressource indispensable, mais le deuxième se doit d’être notre ninja de tête ayant prétendu être l’Hokage.

Minato se tourne vers moi, sentant sans doute ma tension :

-         Je suis navré Kakashi, je sais que tu aimes garder les choses sous ton contrôle, mais il va falloir être compréhensif, dit-il.

-         Le ninja ressource est vraiment indispensable ? tente-je.

-         Absolument indispensable, répond-il avec sérieux. Il est la seule garantie réelle que nous ayons, fais-moi confiance.

-         Très bien, alors soyez prudent maître Hokage, réponds-je à contre-cœur.

Les négociations durent quelques heures sans évènement notable mais nous ne relâchons toutefois pas notre vigilance, je passe mon après-midi collé à la grande porte de pierre avec une bonne moitié de nos hommes, prêts à intervenir en cas de problème.

En fin de journée, nos trois ninjas sortent enfin de la salle. L’ambiance n’a pas l’air tendue mais elle n’est pas amicale non plus, et nous descendons silencieusement dans nos quartiers à la suite de Minato, qui nous installe tous en cercle autour de lui pour nous résumer l’entretien :

-         Les négociations ne sont pas finies, elles n’ont pas réellement commencées. Dans un premier temps nous avons parlé de la création de ce pays puis nous avons discuté ensemble du fonctionnement global des vieux pays pour leur donner des lignes directives à suivre s’ils le désirent. Ils avaient l’air intéressé mais leur plus grosse demande à notre égard est du territoire bien sûr. Ce pays a l’air minuscule, pour un nombre d’habitants croissant chaque jour. Nous allons rester ici cette nuit, et peut être même la prochaine... Nous aviserons, mais je peux vous assurer que nous ne courons pour l’instant absolument aucun danger. Alors détendez-vous, lavez-vous, dormez sur vos deux oreilles ! Nous avons l’autorisation et la recommandation de verrouiller la grande porte en pierre du couloir pour nous rassurer.

A la fin de sa tirade, je file directement sceller la porte du couloir, et l’ambiance devient tout à coup beaucoup plus détendue maintenant que nous savons que nos camarades des ronces ne peuvent plus surgir en un claquement de doigts.

Mes camarades commencent à retirer leurs capes et leurs masques en discutant joyeusement, heureux de se détendre.

Je retire mon masque de renard et m’étire paresseusement en songeant au bain bien mérité que je vais pouvoir prendre ce soir après plus de vingt-quatre heure de tension.

 J’observe avec curiosité Minato en discussion détendue avec le petit ninja ressource, et lorsque ce dernier retire sa capuche, laissant retomber en cascade sur ses épaules ses cheveux marron, mon être tout entier se fige. Les doux yeux roses qui m’ont hanté depuis des semaines apparaissent alors lorsque le masque tombe.

-         Hanako ?! m’exclame-je dans un souffle.