L'histoire d'amour de Kakashi Hatake [En réécriture]
Chapitre 12 : Première étreinte
Ses yeux sont immenses, écarquillés par la surprise et ses pupilles doublent instantanément de volume, me faisant automatiquement resserrer ma prise autour de son dos pour la rapprocher de moi. Je la serre trop fort pour être tendre, mais ça n’a pas l’air de la déranger puisqu’elle entrouvre les lèvres pour respirer plus fort, m’observant réduire la distance entre nos deux visages avec des yeux impatients.
Nous n’avons jamais été aussi proches et je ne me suis jamais senti aussi bien alors que je caresse doucement sa mâchoire de mon nez, laissant libre court à mes envies. Je continue mes caresses sur tout son visage en fermant les yeux simplement pour la ressentir, pour ressentir notre proximité délicieuse, bercé par nos souffles rapides.
Lorsque je passe mon nez contre le sien, nos lèvres sont si proches qu’elles pourraient presque s’effleurer si je ne portais pas mon masque et cette idée me coupe le souffle. J’entrouvre les yeux simplement pour avoir cette image en tête, voir son visage comme si j’allais l’embrasser et je me tends un peu plus lorsque je la vois. Ses yeux sont mi-clos sous mes doux assauts, elle a l’air complétement ailleurs, transportée par le moment elle aussi et nous échangeons un regard étourdi par nos caresses. Ses magnifiques iris me consument, ses longs cils noirs m’ensorcèlent, l’éclat de ses pupilles m’électrise, elle est en train de me rendre fou, je n’ai jamais ressenti de désir pour qui que ce soit, et cette femme est en train de me rendre littéralement dingue en un clignement de ses beaux yeux.
Elle glisse ses mains jusqu’à mes joues pour agripper mon masque, me demandant silencieusement la permission de le retirer, faisant battre mon cœur un peu plus fort. J’ai besoin qu’elle retire mon masque, j’ai besoin de sentir sa peau sous mes lèvres, comme je n’ai jamais eu besoin de quelque chose dans ma vie. Je suis tellement crispé, tellement avide d’elle, c’est dévorant.
Elle glisse enfin mon masque doucement, révélant peu à peu le bas de mon visage qu’elle découvre véritablement ce soir, glissant ses yeux affamés sur mes lèvres :
- Magnifique…, commente-t-elle doucement du bout des lèvres en posant ses mains sur ma nuque.
Ma tension crève des plafonds, l’excitation fait frémir mon corps et nos lèvres se rapprochent dangereusement, instinctivement. J’aperçois le bout de sa langue entre ses lèvres entrouvertes, je peux presque sentir son goût sur la mienne et la température monte d’un cran.
C’est ce moment que choisit la panique du premier baiser pour me rattraper et d’un mouvement brusque et rapide, je la change de position, la retournant dos contre mon torse pour la serrer contre moi, éloignant ses lèvres des miennes et me donnant accès à sa divine nuque. Je reprends le contrôle de la situation tandis qu’elle émet un petit cri de surprise.
Les bras fermement verrouillés autour de son corps, je m’autorise enfin à poser mes lèvres sur sa peau et j’embrasse doucement son épaule. Dès que mes lèvres la touchent, elle frissonne furieusement, et je découvre pour ma part les tourments de l’addiction. Parce que dès que je pose mon premier baiser sur sa peau, je sais déjà que c’est quelque chose dont je ne pourrai plus jamais me passer, quelque chose qui surpasse absolument tout, qui change définitivement mon monde et je ne peux déjà plus m’arrêter.
Je l’embrasse encore, je promène mes lèvre sur son épaule nue au gré de mes envies, prenant le temps de savourer chaque baiser que je pose, d’inspirer sa peau, de ressentir ses frissons sous mes lèvres. Plus je remonte en direction de sa nuque, plus ses frissons s’intensifient, plus son cœur bat à se rompre et son souffle devient si bruyant qu’il me stimule un peu plus.
J’ai envie de la manger, de la dévorer toute crue et je ne résiste pas à aspirer sa peau entre mes lèvres, la faisant gémir doucement et ce son me secoue des pieds à la tête. Je suis complétement shooté par l’odeur de sa peau, par la sensation de la manger et je glisse le bout de ma langue contre elle, me mettant à l’embrasser langoureusement jusqu’à ce que ça ne suffise plus et que je racle mes dents sur sa peau. J’en veux plus, j’ai besoin de plus et mes mains commencent à la caresser à leur tour, découvrant son corps, survolant sa taille, dessinant ses hanches tandis que mes baisers langoureux atteignent enfin sa nuque. J’aspire le creux de sa gorge, guidé par ses gémissements doux et mes mains remontent sa serviette pour toucher la peau nue de ses cuisses.
Elle me rend vraiment fou, je ne me reconnais pas. Un signal d’alarme hurle dans un coin de ma tête, je devrais arrêter tout de suite cette folie mais un autre de ses gémissements me ramène au moment présent et à ce que je lui fais.
Je remonte ma myriade de baisers doucement mais sûrement jusqu’à sa mâchoire, son corps est parcouru de frissons en continu et je sens ses jambes vaciller légèrement.
J’entends des bruits de pas dans le couloir qui se rapprochent mais je veux encore profiter de mon shoot de sérotonine. Elle rejette la tête en arrière contre moi pour me donner accès à son visage d’ange et bordel j’aime ce que je vois. Elle halète doucement par sa bouche entrouverte, elle est d’une sensualité brûlante, pressante.
Les clients se rapprochent, ils vont inévitablement entrer d’une seconde à l’autre, le paradis va fermer et j’en suis déjà le plus malheureux. Je mordille doucement sa mâchoire, tâchant d’enregistrer en moi chaque détail, chaque sensation de notre étreinte. Et après un dernier baiser au creux de son cou, je la laisse là, rouge et à bout de souffle tandis que je saute par la fenêtre.
L’air frais me ramène à moi comme une claque et je réalise avec stupeur ce que je viens de faire, me rendant compte que je suis incapable de la revoir après ça. Je passe donc récupérer mes affaires dans notre chambre comme un lâche, enfilant rapidement ma tenue de ninja avant de sortir dans la nuit, prêt à affronter une longue nuit blanche plutôt qu’Hanako.
Je me perche sur le toit de l’hôtel et la honte me ronge violemment.
Mais qu’est-ce que je viens de faire ?! Ça ne me ressemble pas du tout, c’est ma camarade de mission, et je viens de … Oh mon dieu. Mon esprit refuse d’y réfléchir et mes joues s’embrasent.
Autant je me flagelle d’avoir eu ce comportement et m’abrite derrière la pathétique excuse de l’alcool, autant je me déteste de ne pas en avoir profité pour l’embrasser vraiment. J’en mourrais d’envie, je crois que j’en meurs d’envie depuis bien longtemps finalement... Mais j’ai senti un blocage, comme si l’embrasser marquerait la fin de notre amitié, comme s’il n’y avait plus de retour possible après ça…
Je repense honteusement à ce que je viens de lui faire et je me demande s’il y a vraiment un retour en arrière possible après ça.
J’ai envie de me taper la tête contre les murs et je commence à paniquer. Je ne me suis jamais retrouvé dans une situation pareille, je n’ai jamais perdu le contrôle comme ça, été proche d’une femme comme ça… Je ne sais pas comment agir, je ne sais plus quoi faire, c’est beaucoup trop pour moi.
J’envisage franchement de déserter Konoha pour ne plus jamais avoir à la croiser, car je ne crois pas que j’arriverai un jour à passer au-dessus de ma gêne et plus l’alcool redescend pire c’est.
*
En effet, la nuit fût longue et je me suis posé les mêmes questions en boucle, j’ai redouté toute la nuit le moment où je vais devoir la revoir et il approche dangereusement. Au petit matin, j’attends devant l’hôtel et c’est évidemment Minato qui en sort en premier :
- Bonjour Kakashi, en pleine forme j’espère ?! demande-t-il joyeusement.
- Evidemment, réponds-je en n’en pensant pas un mot.
- Heureusement que l’alcool est éliminée plus vite chez les ninjas grâce au chakra n’est-ce pas ? s’amuse-t-il.
- Sans doute…, marmonne-je d’une voix atone.
Je peine à me concentrer sur notre conversation, j’appréhende bien trop l’arrivée d’Hanako. Elle finit par sortir, les yeux rivés au sol, et je détourne rapidement les yeux en m’appliquant à ne plus la regarder du tout.
Nous prenons rapidement le chemin du retour et c’est un vrai soulagement de porter nos masques des forces spéciales. Je me sens encore plus planqué que d’habitude et c’est exactement ce qu’il me fallait. Nous nous ignorons royalement toute la journée, ce qui me permet de mettre de la distance avec nos agissements de la veille et je me calme au fur et à mesure du temps.
Lorsque nous atteignons le campement à mi-chemin, je me sens plus détendu. J’en suis arrivé à la conclusion que le mieux était d’agir comme s’il ne s’était rien passé du tout puisque je ne peux de toute façon pas déserter Konoha. C’est peut-être une idée stupide, je n’en sais rien, mais je n’ai pas mieux.
Dès notre arrivée, je prends le premier tour de garde en m’installant à l’entrée, histoire d’être « bloqué » et de ne pas avoir à faire le premier pas vers elle, préférant largement lui laisser l’opportunité de venir me parler si elle le souhaite, mais elle ne vient pas.
Elle reste dans un petit coin près du feu, fixant les flammes pensivement, la mine fermée. Plus le temps passe et plus je me rends compte que j’aurais aimé qu’elle vienne finalement, je l’appellerais bien mais j’ai tellement peur que la situation soit gênante ou qu’elle me fasse des reproches sur mon comportement que je n’ose pas. Mais une chose est sûre, je ne supporte pas non plus de la voir agir comme si nous ne nous connaissions pas, ça me brise sincèrement le cœur et mon moral tombe en chute libre.
Alors que tout le monde part se coucher, Rinko vient s’assoir près de moi :
- Tout va bien commandant ? demande-t-il.
- Oui.
- Vous en êtes sûr ? insiste-t-il.
- Oui, je n’ai pas beaucoup dormi la nuit dernière. C’est tout, marmonne-je.
- Après la soirée d’hier, j’imagine bien oui, se marre-t-il.
Je le fusille du regard pour son sous-entendu qui ne passe pas du tout au vu de la situation actuelle et j’envisage très sérieusement de le jeter dans le vide mais il lève les bras en signe de reddition :
- Excusez-moi je plaisantais, je suis un peu lourd parfois. Mais vous sembliez si proche hier soir et là… Elle a l’air perturbée… elle n’a pas décroché un mot de la soirée et elle s’isole, ça ne lui ressemble pas. Et je sais que vous n’êtes pas forcément l’homme le plus doué pour analyser ce genre de choses alors… enfin…je voulais juste vous prévenir quoi. Je peux prendre votre tour de garde si vous voulez aller la voir, moi j’ai bien dormi, conclut-il.
Je reste un peu bouche bée de sa proposition, le dévisageant d’un œil nouveau. Je le trouve drôlement attentif et bienveillant, des qualités que je ne lui soupçonnais pas encore et je me rends compte que ce mec me surprend un peu plus chaque jour, et dans le bon sens.
- Merci Rinko, chuchote-je, complétement soufflé par sa gentillesse.
- Pas de quoi commandant.
Il me fait un clin d’œil et s’installe contre le mur dans une position détendue, prêt à assumer la longue garde qu’il n’avait pas à faire. Je me lève en le regardant avec gratitude, ne sachant pas quoi ajouter malgré tout le bien que je pense de lui, et je m’éloigne.
Hanako est en train d’installer son duvet parmi ceux des autres, et je le saisis sans un mot en passant, récoltant un regard méfiant de sa part lorsque je lui prends des mains mais elle n’émet pas d’objection.
Je nous installe le plus loin possible des autres, tout au fond de la grotte, en bonne partie cachés par une roche pour nous donner un peu d’intimité et elle finit par me rejoindre en me jaugeant d’un sale air. Sans un mot, elle s’enfile dans son duvet et fixe le plafond de la caverne.
Je suis allongé à côté d’elle, redressé sur un bras pour l’observer, mais je ne sais pas trop quoi lui dire.
- Ça va ? demande-je finalement.
- Oui super, répond-elle sèchement.
Je ne sais déjà plus comment me comporter face à son ton cinglant mais elle ne me laisse pas tergiverser longtemps :
- Pourquoi as-tu pris mon duvet ?! demande-t-elle, accusatrice, posant enfin ses yeux furieux sur moi.
Malgré son air hostile, je me perds dans l’admiration de son visage d’ange et notre proximité agit comme par magie sur mon cerveau, me fichant une claque. Notre moment partagé hier soir ne m’apparait soudain plus vraiment comme une honte, mais plutôt comme une chance inouïe de ma part et je préférerais recommencer mille fois plutôt que d’effacer ce moment si intime entre nous.
- Pour être vers toi, réponds-je donc.
Elle plisse les yeux, ne sachant visiblement plus sur quel pied danser avec moi, et voyant qu’elle baisse un peu sa garde, j’en profite :
- Hanako…je ne suis pas très doué pour parler… je ne sais pas exactement ce que tu as besoin d’entendre mais…, commence-je.
Elle me coupe vivement, laissant sortir ce qu’elle a sur le cœur :
- Pourquoi n’es-tu pas revenu ?! Tu es juste parti, je n’en reviens pas. J’ai attendu des heures éveillée que tu reviennes, je ne savais même pas où tu étais ! On… On… et tu te sauves toute la nuit ?! Je veux dire, je comprends que tu puisses regretter et vouloir effacer ça, mais tu peux juste me le dire Kakashi, tu n’es pas obligé de te sauver comme un voleur ! Ce n’est pas comme ça qu’on traite ses… amis.
- Je suis vraiment désolé, dis-je doucement.
- Merci, ronchonne-t-elle en fixant de nouveau le plafond.
Je vois qu’elle est toujours triste. Je ne sais pas ce qu’elle veut entendre mais je ne supporte plus sa froideur et sa distance envers moi. Je tire son duvet plus près du mien dans une tentative, et je vois ses yeux se réchauffer un peu, bien qu’elle s’obstine à ne pas me regarder.
Ravi d’être sur la bonne voie, je la tire franchement contre moi cette fois et je cherche son regard, perché au-dessus d’elle. Elle tourne la tête et les yeux exprès en fonction d’où je me place pour ne pas croiser mon regard et je vois que ça l’amuse, alors je continue, lui grimpant à moitié dessus, m’appuyant sur mon avant-bras pour ne pas l’écraser. Elle finit par se tortiller dans tous les sens sous mon corps en riant et sentant que j’y suis presque, j’approche mon visage tout près du sien, la faisant rougir mais réussissant mon coup puisqu’elle finit par planter ses yeux rieurs dans les miens, s’avouant vaincue. Retrouver son regard doux me donne du courage :
- Je ne regrette pas tu sais …. C’est juste étrange et terriblement gênant, je ne sais pas comment me comporter, lui avoue-je doucement.
Son visage s’éclaire :
- Je ne regrette pas non plus, murmure-t-elle.
Je souris puis je me penche un peu plus pour mettre un petit coup de nez doux dans le sien et sa mine devient littéralement radieuse. Il est de plus en plus facile de m’ouvrir avec elle, je me rends simplement compte que j’ai besoin d’être près d’elle pour y arriver, j’ai besoin de puiser de la force au fond de ses yeux et j’aurais drôlement mieux fait de l’attendre sagement dans notre chambre hier soir pour désamorcer immédiatement la situation. Elle ouvre tant de portes en moi avec facilité, je vois bien que je ne suis plus le même à son contact, mais j’aime l’homme que je suis lorsque nous sommes tous les deux.
Je me remets sur le flanc à côté d’elle et elle se recroqueville pour dormir calée contre moi tandis que je passe naturellement un bras par-dessus son corps.