L'Antre du Serpent

Chapitre 1 : L'Antre du Serpent

Chapitre final

4285 mots, Catégorie: MA

Dernière mise à jour 24/11/2019 07:07

8
Style/Orthographe
8
Scenario
8
Note globale

400 point(s)

Bonjour ! Dans ma quête des fics injustement boudées, je suis tombée sur celle-ci et je me suis dit que ce serait un crime de ne pas au moins lui accorder une petite review.


Forme :


Honnêtement, je vais passer assez vite sur cette partie-là, parce que j’ai peu de reproches à faire. Mais alors vraiment très très peu.


Orthographe/grammaire :


Pas grand-chose à redire de ce point de vue-là. J’ai dû détecter une coquille ou deux qui se baladaient, mais rien de catastrophique ou qui dénoterait une méconnaissance des règles. On voit bien que ce sont des oublis et, honnêtement, ça ne gêne pas du tout la lecture.


Allez, un peu de chipotage, histoire d’avoir quelque chose à dire sur la forme : attention à ne pas mettre de majuscule aux incises, elles commencent toujours par une minuscule. Si la phrase se termine par un point, on le remplace par une virgule et on insère ensuite le verbe introducteur. Donc :


— Blablabla, dit Machin.

et non :

— Blablabla. Dit Machin.


Style :


Le style en lui-même est simple mais bon. Je ne suis pas une grande fan de fanfictions à la première personne d’habitude (les histoires originales, ça passe, les fanfictions moins, allez comprendre), mais ça, c’est surtout une question de goût personnel et ici, ça ne m’a pas dérangée plus que ça. Déjà, et c’est un gros point positif, tu arrives à ne pas tomber dans l’écueil des « verbes filtres », le fameux « Je sens une odeur de brûlé envahir la pièce » au lieu d’un moins laid et plus efficace « Une odeur de brûlé envahit la pièce » et c’est assez rare pour le souligner.


Il y a du vocabulaire, qui est utilisé à bon escient et efficace. On sent que c’est vraiment quelque chose qui est maîtrisé plutôt que des jolis mots mis un peu au pif pour faire joli et c’est vraiment très appréciable. J’ai trouvé qu’il y avait un bon équilibre entre la complexité et la simplicité. L'enchaînement des phrases est fluide, pareil pour les phrases en elles-mêmes. Il n’y a pas vraiment de moments où on bute parce que la phrase serait beaucoup trop longue ou bizarrement agencée mais elles ne laissent pas non plus une impression de simplisme. Bref, tout ça est bien géré.


Fond :


Cohérence :


On se retrouve dans un univers très sombre, très raccord avec le monde de Naruto, mais qui n’apparait dans l’oeuvre originale finalement qu’en arrière-plan. Shonen oblige, on passe très vite sur les horreurs qui peuvent se passer chez les ennemis et on laisse le lecteur imaginer le pire sans forcément le montrer. Ici, aucun détail n’est épargné, on se retrouve en face à face avec l’atrocité. Si Naruto était un seinen, ce serait typiquement le genre de scènes qu’on pourrait voir, je pense.


Développement de l’intrigue :


Anko est faite prisonnière par Orochimaru, qui lui fait subir tout un tas de sévices.


L’intrigue n’a rien de complexe ici, mais à mon sens, c’est une qualité plutôt qu’un défaut. La ligne éditoriale du site met beaucoup en avant le scénario, ce qui fait que ce genre d’histoire, qui flirte avec le PWP n’est pas des plus plébiscités. Et c’est dommage.


On a ici affaire à un genre que j’aime beaucoup : l’étude de personnage. On met tel personnage dans une situation donnée et on décrit ses sensations et ses réactions. Et ça suffit. Parce que c’est le but. Ici, tout tourne autour d’Anko et la façon dont elle vit ce que lui fait subir son bourreau, on s’attache plus au développement psychologique du personnage qu’à une suite d’événements qui mèneraient à la résolution d’un conflit. Du coup, je vais passer directement à la section suivante.


Personnages :


Le point fort de cet OS, c’est clairement le traitement des deux personnages. Tu parviens à nous faire ressentir la terreur mais aussi la résignation d’Anko, qui d’abord se prépare, amèrement à mourir et qui, au fil du texte, se rend compte qu’elle aurait préféré y passer. Une bonne descente du mauvais vers le pire comme on les aime. Anko est dans un état de faiblesse et d’impuissance insupportable, autant pour elle-même que pour le lecteur. On voudrait la voir bouger, se débattre, réussir à se défendre et à lui en coller une mais non. Elle est impuissante et elle le restera, ce qui met le lecteur mal à l’aise, dans une position très inconfortable parce qu’il devient également un témoin impuissant de ce qu’on lui met sous les yeux. C’est un pari risqué parce que beaucoup de lecteurs détestent qu’on les mette dans cette position. Personnellement, j’adore.


Il y a un élément qui a pas mal attiré mon attention. Le fait qu’elle parle de son sexe comme de son « jardin » m’a paru un peu OOC de prime abord. Anko est du genre grande gueule, qui ne mâche pas ses mots et qui n’aurait pas hésité à employer un terme plus vulgaire. Mais ensuite, je me suis rappelée qu’on se trouve là dans un passé plus ou moins lointain et la toute dernière phrase m’a bien confirmé ce que je pensais : elle est vraiment, vraiiiiment très jeune. Du coup, c’est un détail qui fait tiquer au départ mais qui est finalement horrifiant, d’une façon assez subtile qui plus est. Parce qu’on a beau savoir dès le départ que ça se passe dans un passé plus ou moins éloigné, on a quand même toujours l’image d’un personnage très exubérant, du genre à mettre des coups de boule et à ne pas se laisser marcher sur les pieds et ce genre de détails nous rappellent que c’est une enfant. C’est un thème auquel je suis très sensible dans les fanfictions Naruto, parce que oui, pendant la majorité de l’intrigue, les personnages sont des enfants et ils sont en proie à un monde absolument horrible et tout le monde a l’air de traiter ça comme si c’était normal.


J’ai aussi trouvé qu’Orochimaru était bien géré. J’ai vu sur d’autres reviews des collègues qui déploraient le fait que les auteurs en fassent un pervers mais… c’est un pervers. Pas au même titre que peut l’être Jiraya, mais plus dans le sens « pervers sadique » qui prend plaisir à humilier et à faire souffrir. Ici, on est complètement dans cette optique-là, il ne torture pas Anko ainsi parce qu’il est lubrique mais simplement parce qu’il sait qu’elle en souffrira. Et on a beau être narrativement dans la tête d’Anko, ça ne nous empêche pas de le percevoir en filigrane


Appréciation globale : 


J’ai choisi cette fanfiction parce qu’elle se trouvait vraiment très bas dans le classement par popularité de la catégorie “Anime/Manga” avec trois vues qui se battaient en duel et que, franchement, elle ne le mérite pas. Le thème très dur (et donc le rating qui va avec) y est sûrement pour beaucoup, les lecteurs étant souvent un peu frileux avec ce genre de sujet, ce qui est compréhensible. Mais du coup, ça fait que ce genre de fic de qualité et qui changent un peu de ce qu’on a l’habitude de voir se retrouvent souvent un peu enterrées sans avoir rien fait pour le mériter.


Personnellement, j’ai apprécié cette lecture. On ne met pas souvent en scène ce genre de thèmes et c’est encore plus rare que ce soit bien fait, sans tomber dans la banalisation ou dans le misérabilisme. Cet OS nous offre une scène très crue, qui ne plaira pas à tout le monde (j’enjoins d’ailleurs les âmes sensibles à passer leur chemin), mais qui a indéniablement ses qualités. Ce serait trop bête qu’elle reste planquée.