Kiara Covita et le dragon rouge

Chapitre 73 : Les enfants du malheur

6502 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 26/08/2021 15:23


Kiara était heureuse de voir le soleil se lever. La nuit avait été très longue. Elle n’avait pas dormit une seule seconde et son reflet dans le miroir le lui rappelait bien. Elle tenta d’atténuer ses cernes mais cela ne marcha pas. 


Elle sortit de sa chambre et se dirigea vers celle de son sensei. Elle ne savait pas s’il dormait ou pas, mais elle voulait lui parler. Elle toqua doucement et poussa la porte. Kakashi-sensei était dans son lit et lisait son livre orange. 


- Êtes-vous en colère contre moi ? demanda Kiara d'une petite voix. 

- Je le devrais ? répondit Kakashi-sensei. 


Kiara poussa mentalement un soupir. Elle alla s’assoir à ses côtés. 


- Je ne sais pas… répondit-elle. Vous devriez être content que je me fasse des amis, tenta-t’elle avec un petit sourire. 

- Vaut mieux être seule que mal accompagné, lâcha Kakashi-sensei. Quoi que tu as toujours été influençable. 

- Qu’est-ce que vous voulez dire ? répliqua Kiara. Vous ne connaissez pas Kenzo. 

- C’est toi qui voit, fit Kakashi-sensei. 


Il la laissait libre de ses choix mais insinuait qu’il était une mauvaise fréquentation. 


- Mais au début, tu n’approuvait pas ses manières de faire… lâcha Kakashi-sensei. 

- C’était avant de le connaître vraiment, répliqua Kiara. 

- Tu penses que tu le connais vraiment après un mois de fréquentation ? dit Kakashi-sensei. 


Kiara serra les poings. Kakashi-sensei l’énervait et elle n’était plus certaine si venir le voir était une bonne idée… 


- Le père de Kenzo frappe sa mère, lâcha alors Kiara. Il vit dans la violence depuis qu’il est né… sa mère ne veut pas partir de là. En plus, ils sont super pauvre et Kenzo doit leur rapporter de l’argent. 


Kiara voulait que Kakashi-sensei comprenne Kenzo. Qu’il comprenne pourquoi il était ainsi et qu’il n’était pas que ça. 


- Ce n’est pas plaisant, répondit Kakashi-sensei. 

- Non… dit Kiara. C’est vrai que c’est un voleur mais il n’a pas le choix, au fond. 

- On a toujours le choix, rétorqua Kakashi-sensei.

- Si vous le dites… 

- Si tu t’intéressait à la vie de ta sœur comme tu t’intéresse à celle de Kenzo, ça irait mieux pour toi. 


Kiara fronça les sourcils. 


- Ce n’est pas la même chose, lâcha-t’elle. 

- Hmm… se contenta de dire Kakashi-sensei. 

- Bon… je voulais juste savoir si vous étiez fâché. Alors, à plus tard, Kakashi-sensei. 

- À plus tard. 


Kiara quitta la chambre un peu frustré. Kakashi-sensei se rangeait encore du côté d’Amina. Il ne connaissait même pas Kenzo mais il disait qu’elle ne devait pas se tenir avec lui. 


Kiara sortit dehors et se rendit au précipice des âmes. À cette heure, il n’y avait encore personne. Tout le monde ici dormait le matin, mais pas Kiara. Cela faisait plusieurs jours qu’elle ne dormait pas. Elle s’assit à sa place habituelle et se mit à penser à Miro. Tout était plus simple dans ce temps-là. 


Les heures passèrent en silence tout comme le vent qui s’était levé. La douce brise faisait du bien à Kiara et elle passa un bon moment à rester assise. 


Elle avait un entraînement à midi, comme à presque tous les jours. Elle se sentait épuisée. L’effet de la pilule était déjà loin. Elle traîna les pieds en se rendant au terrain d’entraînement. Elle n’avait pas vu Kenzo ce matin et cela la decevait. 


Arrivé au terrain, elle constata sans grande surprise l’absence de Kakashi-sensei. Il arrivait toujours en retard. Amina n’était pas là non plus et cela n’était pas dans ses habitudes à elle. Kiara s’allongea sur le gazon pour attendre. 


Ce qui lui semblait être une éternité passa. Puis, Kakashi-sensei arriva, les mains dans les poches. 


- Je suis là, signala le sensei. 


Kiara se leva péniblement. Elle regarda son sensei, l’air exaspéré. 


- Vous en avez mis, du temps ! Où est Amina ? 

- Elle ne viendra pas aujourd’hui, répondit Kakashi-sensei. Elle a quelque chose à régler. 

- D’accord…

- Tu as l’air mal en point, remarqua Kakashi-sensei. 


Kiara le savait bien. 


- Je ne dors pas très bien, avoua-t'elle. 

- Tu es en état pour t’entraîner ? demanda le sensei. 

- Bien sûr, répondit Kiara, quelque peu vexé. 


Kakashi-sensei leva sa main et en un éclair, il frappa le front de Kiara avec son doigt. 


- Tu n’as toujours pas de réflexe ? demanda Kakashi-sensei. 

- Hmmm, gémit Kiara. 

- Est-ce que tu es sûr que ça va ? demanda sérieusement Kakashi-sensei. 

- Mais oui, répondit Kiara en souriant. Je suis juste un peu lente. 


Kakashi-sensei se mit en position de combat et Kiara en fit de même. Elle se sentait déjà épuisé. Cela allait mal se passer pour elle. Kakashi-sensei la frappa mais Kiara réussit à bloquer. Il attaqua de nouveau et attrapa les bras de Kiara pour la propulser au sol. Kiara goûta au gazon.


Elle se releva et se sentit un peu fiévreuse. Elle savait que le manque de sommeil était pour quelque chose. Elle se maudit de ne pas avoir prit une autre pilule pour l’entraînement. Elle n’avait pas envie de se laisser battre comme ça par son sensei. Elle était toujours frustré contre lui par rapport à leur conversation du matin. 


- Alors, tu te bat ou tu fais semblant ? lâcha Kakashi-sensei pour la provoquer. 

- J’essaie, rugit Kiara. 

- C’est quand la dernière fois que tu as dormi ? demanda Kakashi-sensei. 


Kiara ne savait pas si elle devait dire la vérité. Elle n’avait pas envie qu’il l’oblige à dormir et qu’il la surveille. 


- Je ne sais plus trop… répondit-elle vaguement. 

- Tu as l’air au bord de l’épuisement. Rentre à la maison te coucher. 

- Non, Kakashi-sensei, je peux m’entraîner. Je suis juste un peu fatigué. Allez ! 


Elle se jeta sur Kakashi-sensei et le frappa de toutes part. Elle se sentait faible mais avouer qu’elle n’était pas assez en forme pour s’entraîner était trop pour elle. Kakashi-sensei l’attrapa encore par les bras et la propulsa au sol avec un coup de pied aux fesses. Kiara gémit et tapa sur le sol. Elle voulait frapper Kakashi-sensei. Elle se releva de nouveau. 


- Ça suffit, dit Kakashi-sensei

- J’ai dit que je peux continuer, répliqua Kiara, frustré. 


Elle décida d’activer le furinome et de l’utiliser pour se battre contre Kakashi-sensei. Elle se jeta de nouveau sur lui et l’attaqua. Kakashi-sensei bloqua toutes ses attaques et Kiara tenta d’aller plus vite. Cela ne servit à rien. Elle se recula d’un bond et utilisa son œil pour envoyer des projectiles de glace sur Kakashi-sensei. Il les évita en sautant.


Kiara bondit alors sur lui et ils se battirent en taijutsu. Kiara savait qu’elle ne pouvait pas battre son sensei mais le frapper la défoulait. Ils atterrirent sur le sol et Kakashi-sensei l’attrapa par la nuque. Kiara tenta de se débattre mais elle ne parvient pas à se dégager. 


- Tu te bat comme une fillette de cinq ans, déclara Kakashi-sensei. Ce n’est pas toi. Tu vas enfin me dire ce qui se passe avec toi ? 

- Il ne se passe rien, répondit Kiara. 

- Pourquoi tu m’en veux, alors ? 

- Je ne vous en veut pas, lâcha Kiara. Pouvez-vous me lâcher, maintenant ? 


Kakashi accéda à sa demande et lâcha la jeune fille. Elle se massa la nuque, l’air frustré. 


- Va te reposer, Kiara, ordonna Kakashi-sensei. 

- D’accord, lâcha Kiara. 


Elle contourna son sensei et alla vers la maison d’Amina. Elle n’avait aucunement l’intention de dormir mais voulait bien s’étendre un peu. Elle arriva à la maison et elle était déserte. Kiara se rendit au premier étage. Elle se mit à penser à Kenzo. 


Il avait besoin d'argent pour pouvoir partir de chez lui. Beaucoup d’argent. Kiara savait que Amina avait quelques objets de valeur. Elle ne savait pas si elle leur donnait une quelconque importance mais Kiara eut une idée. 


Elle entra discrètement dans la chambre d’Amina. Elle se dirigea nerveusement vers son bureau et en ouvrit un tiroir. Dans celui-ci se trouvait un bandeau de ninja. Kiara le prit pour l’examiner et aperçut l’emblème de Konoha. Amina avait donc gardé son bandeau de genin… 


Kiara le rangea brusquement et ouvrit le deuxième tiroir. Dans celui-ci se trouvait ce qu’elle espérait trouver. Plein de bijou s’entassait les uns sur les autres. Kiara vit des colliers, des bracelets et des bagues. Elle se demandait comment Amina avait pu avoir tout ça. 


Elle prit une petite bague ornée d’un gros diamant. Elle l’a fixa un moment en ayant un débat mentale. Une petite voix dans sa tête lui disait de ne pas faire ça, de ne pas devenir une voleuse comme Amina reprochait à Kenzo. En faisant ça, elle donnerait aussi raison à Kakashi-sensei sur le fait qu’elle ne devrait pas fréquenter Kenzo.


D’un autre côté, elle en voulait à Kakashi-sensei. Elle en voulait aussi à Amina et envahi par cette frustration, elle rangea la bague dans ses poches. Elle irait la donner à Kenzo pour qu’il la vende et qu’il se fasse de l’argent. Elle voulait juste que ça aille mieux pour lui. 


La jeune fille alla dans sa propre chambre et se laissa tomber sur le lit. Elle savait qu’elle avait franchi une ligne. Elle venait de voler une bague avec un diamant à sa grande sœur. Si elle et Kakashi-sensei l’apprenaient, elle ne donnait pas cher de sa peau. 


Kiara prit une nouvelle pilule énergique lorsqu’elle sentit ses yeux se fermer. Ses yeux s’ouvrirent grand et la fatigue disparu. Kiara soupira. Elle ne pourrait pas tenir ce rythme encore longtemps, mais elle ne savait pas quoi faire d’autre. 


Elle repensait souvent à la discussion qu’elle avait eu avec sa grande sœur suite à la possession de Dakiri. Amina lui avait dit qu’elle voulait être là pour elle, dit voulait la protéger de tout… Cela était des mots que Kiara avait longtemps rêvé d’entendre. Mais maintenant que cela arrivait, ses émotions étaient contradictoire et elle ne savait plus ce qu’elle faisait. 


Elle repoussait Amina de toutes ses forces. Elle ne voulait pas s’attacher, elle ne voulait pas établir de lien et elle voulait encore moins qu’Amina l’aime. Kiara jugeait qu’elle ne méritait plus cet amour. Depuis la mort de Miro, elle se sentait coupable de ressentir de la joie. 


Kiara ne s’en rendit pas compte mais elle fixa le plafond de sa chambre toute la journée. On aurait dit qu’elle dormait les yeux ouverts. Elle sursauta lorsque quelqu’un frappa à sa porte. Amina l’ouvrit. 


- Ça va, Kiara ? demanda Amina. 

- Oui. 

- Kakashi m’a dit que l’entraînement s’était mal passé, dit Amina en approchant. Tu te sens mieux ? 

- Oui… répondit Kiara. 

- C’est vrai que tu as l’air fatiguée, dit Amina. Tu fais encore des cauchemars ? 

- Non, répondit aussitôt Kiara. 

- D’accord… tu veux que je te prépare quelque chose ? Une soupe ? 

- Non, merci, répondit Kiara. 


Amina eut un sourire triste. Kiara était agacé par l’attitude maternante de sa sœur, même si elle voulait bien faire. 


- Je sais que tu n’es pas bien, Kiara, lâcha Amina. J’aimerais tellement que tu le sois. 


Kiara haussa les épaules, ne sachant quoi dire d’autre. 


- Si tu as des problèmes, tu peux m’en parler, continua doucement Amina. 

- J’en ai pas envie, rétorqua Kiara. 

- D’accord… mais n’oublie pas que je suis là. 


Amina sourit tendrement et se leva pour sortir. Kiara baissa la tête vers sa poche qui contenait la bague volé. Amina la détesterais si elle apprenait qu’elle l’avait volé. Elle ne serait plus aussi gentille avec elle… 


Kiara décida de se lever et de sortir retrouver Kenzo. Elle s’était assez reposé à présent. Elle sortit par la fenêtre de sa chambre et sauta en bas en titubant. Elle se dirigea par habitude vers le précipice mais le jeune garçon n’y était pas. Kiara resta quelques minutes à observer le vide immense. 


- Salut, Kiara, dit alors Mishi en arrivant avec son frère. 

- Hé, salua Kiara. 

- On a quelque chose à te dire, déclara Manoki. Je sais que ça ne va pas te plaire, mais… 

- C’est à propos de la montré volé à la fête, lâcha Mishi. 

- Bon… soupira Kiara. 

- C’est Kenzo, lança Manoki. Une fille la vu faire… Il a avoué. 

- Quoi ? fit Kiara, incrédule. 

- Kenzo n’est rien d’autre qu’un voleur, Kiara, lâcha Mishi. Tu le savais dès que tu la vu, pourtant… 


Elle faisait bien sûr référence au vol de son pendentif. Kiara baissa la tête. 


- Il m’à dit que ce n’était pas lui… murmura-t-elle.

- C’est un menteur, lâcha Mishi. 

- Fais gaffe à toi, Kiara, dit alors Manoki. Tu es la sœur d’Amina et ce n’est pas pour rien que Kenzo s’intéresse à toi. 

- Je n’ai pas besoin de vos conseils, rétorqua Kiara. Je vais aller le voir. 


Elle contourna le frère et la sœur, frustré. Si Kenzo avait vraiment volé la montre, elle allait être très en colère. Elle l’avait défendu, elle avait confiance en lui et il lui avait menti en plein visage. 


Kiara se dirigea vers la cascade. Le village était long à traverser et cela agaçait Kiara. Les gens semblaient énergiques, heureux et sans tourments. Cela l’agaçait encore plus.

Elle arriva à la cascade et aperçut Kenzo assis sur le sable, les pieds dans l’eau. Il sourit en l’apercevant. Kiara garda cependant un air impassible. 


- J’espérais que tu viennes, lâcha Kenzo. 

- Kenzo… dit fermement Kiara. Je dois savoir la vérité. 

- Hum ? fit Kenzo, surpris. 

- C’est toi qui a volé la montre ? lâcha Kiara, le cœur battant. 

- Non, je te l’ai dis, Kiara, répondit Kenzo. 

- Arrête de mentir. Mishi m’a tout raconté. Tu la avoué…


Kenzo poussa un soupir. 


- Elle a une grande gueule… dit-il d’un air noir.

- Alors, c’est vrai ? dit Kiara, interdite. 


Kenzo se leva et alla lui faire face. 


- Oui, c’est vrai, lâcha-t’il. Je n’ai pas pu m'en empêcher… Il n’en avait pas besoin. Ses parents ont plein d’argent et… 

- Je t’ai défendu ! s’exclama Kiara. Je te faisais confiance ! 

- Kiara, je suis désolé, je… 

- Reste loin de moi, claqua Kiara. 


Elle regretta amèrement d’avoir volé la bague de sa soeur pour lui. Elle tourna les talons brusquement mais le garçon lui attrapa le poignet. 


- Je regrette, Kiara… dit-il d’un air suppliant. 

- C’est trop tard, lâcha Kiara. Tu m’a menti en plein visage. Je pensais qu’on était amis… 

- Ah, on était amis, finalement ? fit Kenzo. Je croyais que tu n’avais pas d’amis. 

- Je n’ai pas eu le temps de te le dire, lâcha Kiara. Tu as tout gâché. Peut-être que tout le monde a raison à ton sujet. 

- Kiara… je ne suis pas parfait, loin de là. Je ne peux pas m’empêcher de voler… mes parents ont besoin d’argent. 

- Ce n’est pas à toi de t’occuper d’eux, rétorqua Kiara. 


Elle se sentait trahis et humilié. Elle avait baisser son armure pour établir un lien avec ce garçon et celui-ci lui plantait un couteau dans le dos. 


- Tu n’as jamais fait de bêtise, toi ? dit alors Kenzo. La princesse de glace est donc parfaite ? 

- Ça n’a rien à voir. Je voulais juste que tu me dise la vérité… tu n’imagine même pas ce que j’ai fais pour toi. Je regrette d’avoir voulu t’aider. 

- Kiara, s’il te plaît ! On ne peut pas se séparer comme ça ! C’est plus fort que moi… je suis comme ça depuis toujours. Avec toi, je me sentais mieux. Je me sentais moins seul… 

- Et tu as tout gâché, lâcha Kiara. 

- Comprend-moi, Kiara… dit Kenzo d’un air suppliant. Je fais erreur sur erreur, je le sais. Ma vie est pitoyable et je le suis encore plus. Tu n’as jamais rien fait que tu regrettes ? 

- Si, bien sûr, répondit Kiara. Comme t’avoir fait confiance. Après la mort de Miro, je ne voulais plus avoir d’amis parce que ça fait trop mal quand ça se termine. Et voilà que ça recommence. 

- Je ne suis pas mort, lâcha Kenzo avec émotion. Je suis toujours là et je ferais tout pour que tu me pardonne. 

- Il ne s’agit pas de moi… murmura Kiara. Il s’agit de toi. 

- Oh, tu parles comme un vieux sage… nous sommes des enfants dont la vie s’est moqué des sentiments… Des enfants du malheur… on est semblable, Kiara. Je suis loin d’être parfait mais avec toi… j’étais mieux. 

- Et tu continue de voler les gens…

- Tu n’as jamais rien volé ? demanda Kenzo. 


Une fois, elle a volé. Elle venait tout juste de le faire pour ce garçon. 


- Je ne suis pas parfaite non plus, lâcha Kiara. Je suis une imbécile. Je me suis laissé avoir par ta gentillesse et tes sourires… 

- Kiara… soupira Kenzo. Je suis un idiot. Vas-y, frappe-moi.


Il lui offrit sa joue. Kiara secoua la tête. 


- Je ne te ferais jamais de mal à toi, Kiara, lâcha Kenzo. Tu es la seule à m’avoir laissé une chance, même si j’ai été un crétin au début… 

- J’ai besoin de temps, déclara Kiara. Ne me cherche pas, Kenzo. 


Kiara tourna les talons et partit pour de vrai, cette fois. Les mains dans les poches et les larmes aux yeux, elle retourna chez Amina. Elle avait bien raison sur ce garçon. Kakashi-sensei aussi, d’ailleurs. Mais elle se garderait bien de leur dire. 


Kenzo avait vraiment l’air de regretter. Il était misérable tout autant qu’elle. Ce n’était pas le fait qu’il avait volé qui dérangeait autant Kiara, c’était le fait qu’il lui ai menti. 


Elle ouvrit la porte de la maison et aperçut Amina, le visage dans les mains, assis au salon. Kakashi-sensei était debout et semblait contrarié. 


- Qu’est-ce qui se passe ? demanda Kiara en les rejoignant. 

- Quelque chose a disparu dans ma chambre, lâcha Amina. Une bague… précieuse que quelqu’un m’avait offert. 


Kiara resta interdite. Amina avait déjà remarqué la disparition de la bague… et elle y tenait, en plus. Kiara se sentit mal mais ne dit rien. Kakashi-sensei se tourna vers elle, accusateur. 


- Tu n’as rien à nous dire ? demanda-t’il. 

- Quoi ? fit la jeune fille. Vous pensez que c’est moi ? 

- Mais non… dit Amina. 

- Nous ne sommes que trois dans cette maison, répondit cependant Kakashi-sensei. 

- Ce n’est pas moi, répliqua Kiara. 

- Je sais que ça ne peut pas être toi, Kiara, intervient Amina. Seulement… je me demande qui aurait pu entrer ici sans que je le sache. Tu as invité des amis ? 

- Non… répondit Kiara. Tu l’a peut-être juste perdu. 

- Je n’y touche jamais… répondit tristement Amina. 


Kiara ressentit de la culpabilité mélangé à la satisfaction. Amina avait l’air triste. Kakashi-sensei regardait toujours Kiara et elle se sentait soupçonné. 


- C’est pas moi, sensei ! s’exclama Kiara, agacé. Arrêtez de me regarder comme ça. 

- Kakashi, je t’ai dis que ça ne pouvait pas être Kiara, lâcha Amina. Elle ne peut pas faire ça. 


Amina avait pleine confiance en elle et cela ébranla la jeune fille. 


- Elle n’aurait jamais fait ça avant, répondit simplement Kakashi-sensei. 

- Je vais faire ma propre enquête, déclara Amina. Kiara, si tu remarque quelque chose, dis-le-moi. 

- D’accord… répondit Kiara. Désolé pour ta bague… Elle venait de qui ? 

- De mon ancien amoureux… répondit Amina. On avait dix-neuf ans quand il me l’a donné. C’était juste avant qu’il parte en mission… et ne revienne jamais. 


Les yeux bleus d’Amina étaient éteint sous le souvenir du garçon. La tristesse transperçait son visage habituellement si doux et joyeux. Kiara avala difficilement sa salive. Qu’avait-t ’elle fait ? 


Elle devait se débarrasser de la bague… ou la redonner à Amina. Sauf qu'elle découvrirait que c’était elle qui l’avait volé. Elle serait furieuse contre elle et Kakashi-sensei le serait aussi, forcément. Elle avait fait une grosse bêtise et se retrouvait prise avec la tristesse et le désespoir de sa grande sœur. 


Cela lui fit penser à Kenzo. Cela avait été plus fort que lui, lui aussi. Il avait volé et menti tout comme elle faisait en ce moment. Il avait raison ; ils étaient des enfants du malheur et leur destin semblait déjà tout tracé. 


Kiara posa une main réconfortante sur l’épaule de sa sœur, qui parut surprise. Elle sourit à Kiara qui se demandait si elle méritait vraiment ce sourire. Amina lui souriait toujours, même lorsque Kiara était injuste et méchante. 


- Tu crois que Kenzo aurait pu entrer ici ? demanda doucement Amina. 

- Non, répondit aussitôt Kiara. Ce n’est pas lui. 

- Pourquoi tu es aussi sûre ? demanda Kakashi-sensei. 

- Je le sais, c’est tout, lâcha Kiara. 

- Tout le monde ne parle que de la fête d'hier, informa Amina. C’est lui qui a volé la montre, Kiara. 

- Je sais… murmura Kiara. Il me la dit. 


Il y eut un instant de silence. Kiara avait l’impression de porter un immense poids sur ses épaules. Elle avait l’impression qu’elle avait franchit une ligne et qu’elle ne pouvait plus retourner en arrière. 


- Désolé d’avoir manqué ton entraînement, ce matin, lâcha alors Amina. Je serais là demain. 

- C’est rien, dit Kiara. 


Elle les salua et alla dans sa chambre. Elle savait que son sensei la soupçonnait. C’était en fait presque évident que c’était elle. Kakashi-sensei n’aurait jamais fait ça et il ne restait plus que Kiara dans cette maison. Kiara qui était toujours en colère… Elle s’assit sur le bord de son lit en réfléchissant.


La bague était toujours dans sa poche… si Kakashi-sensei montait la voire, elle savait qu’il découvrirait la vérité. Elle avala une nouvelle pilule énergétique et sortit par la fenêtre. Elle ne voulait pas rester dans cette maison. 


Ses pieds l’amenèrent jusqu’à la cascade. Kenzo s’y trouvait encore, étendu sur l’herbe et les yeux fermés. Kiara se surprit à le trouver beau. Elle se laissa tomber à ses côtés et le jeune homme parut surpris. 


- T’es revenue ? demanda-t’il. 

- J’suis une voleuse, moi aussi, déclara-t’elle. 

- Quoi ? fit Kenzo. 

- T’as compris. Alors, on oublie tout et on repart à zéro ?

- Ouais, s’enthousiasma Kenzo. On fait la paix jusqu’à la prochaine guerre ? 

- Ouais… sourit Kiara. 

- Qu’est-ce que tu as volé ? demanda alors Kenzo. 

- Juste… une bague à valeur sentimentale de ma sœur… soupira Kiara. Je voulais la vendre pour toi. Mais… c’était une mauvaise idée. Amina a de la peine. Je dois la rendre. 

- Tu… tu as volé ta sœur pour moi ? dit Kenzo, hébété. 

- Ne t’emballe pas, lâcha Kiara. Je regrette. 


Kenzo regarda le ciel, un sourire aux lèvres. 


- Ne va surtout pas lui dire, soupira Kiara. 

- Non, jamais, répondit Kenzo. 

- Est-ce que tu pourrais la garder pour moi ? Kakashi-sensei me soupçonne et j’ai peur qu’il découvre la vérité… 

- Tu ne voulais pas la rendre à ta sœur ? 

- Oui, mais discrètement. Je vais attendre que la poussière retombe un peu. 

- D’accord… 


Kiara lui tendit la bague, sans trop savoir ce qu’elle faisait. Kenzo la prit comme un trésor. 


- Ne la vend pas, lâcha Kiara. 

- Tu peux avoir confiance en moi, Kiara, dit sérieusement Kenzo en rangeant la bague dans sa poche. 

- À partir de maintenant, on doit toujours se dire la vérité, d’accord ? dit Kiara. 

- C’est promis, Kiara. Tu n’imagine pas à quel point je suis heureux que tu sois revenue. 


Kiara ne répondit pas mais sourit. 


- Qu’est-ce qui t’a fais changer d’idée ? demanda Kenzo. 

- On est pareil… deux âmes perdus dans ce grand monde de malheur et de haine… 

- Tu peux avoir une belle vie, toi, répondit Kenzo. Tu as une grande sœur qui t’aime plus que tout. Un sensei qui prend soin de toi… des amis qui t’attendent à Konoha. 

- Ça paraît bien dit comme ça… soupira Kiara. Mais ce n’est pas si simple. 


Elle soupira et ils observèrent le ciel en silence. Kenzo n’était pas au courant de son plus grand secret. Celui du démon dragon. Elle ne lui dirait jamais. Elle ne voulait pas qu’il aille peur d’elle. 


Kiara entendit soudainement des bruits de pas et jura mentalement. Elle se releva sur ses coudes et aperçut Kakashi-sensei. Il avait un air sérieux. 


- Kiara, viens avec moi, ordonna Kakashi-sensei. 

- Pourquoi ? demanda Kiara. 

- Nous allons reprendre l’entraînement de ce matin, déclara le sensei. 


Kiara ne cacha pas son soupir. Elle se leva et dit aurevoir à Kenzo. Elle suivit son sensei en silence jusqu’au terrain d’entraînement. 


- Tu as l’air mieux, dit Kakashi-sensei, une fois qu’ils s’étaient mis face à face. 

- Vous trouvez ? fit Kiara. En quel honneur on s’entraine à cet heure ? 

- Il n’y a pas d’heures pour s’entraîner. 

- Vous m’en voulez ? demanda Kiara. 

- Assez parlé, lâcha Kakashi-sensei. 


Kiara savait qu’il avait quelque chose contre elle. Voulait-il la faire avouer pour la bague en se battant contre elle ? Kiara se jura qu’elle ne dirait rien. 


Kakashi-sensei commença à l’attaquer en taijutsu et Kiara se rendit bien vite compte qu’elle n’avait aucune chance. Son manque de sommeil la ralentissait toujours et elle ne donnait pas cher de sa peau. 


Cependant, elle fit de son mieux. Kakashi-sensei lui donna quelques coups derrière la tête pour la provoquer. Kiara prit alors les grands moyens. Elle activa son œil gauche et fixa Kakashi-sensei d’un œil noir. Son aura, habituellement rouge et bleu était maintenant plus pâle, moins douloureux. 


- C’est drôle, dit-elle. Votre aura a changé. 

- Laisse mon aura tranquille, claqua Kakashi-sensei. 


Il attaqua de nouveau Kiara qui se défendit tant bien que mal. Le furinome lui permettait de voir plus précisément les attaques de son opposant. Il lui permettait également de faire de la glace sur demande et c’est ce qu’elle fit. Elle lança tout un assortiment de projectile en glace sur le sensei qui fut forcé de s’éloigner. Il fit ensuite un bouclier de terre et Kiara en profita pour faire des clônes de glace. 


Cependant, ses clones faisaient pitié à voir. Ils étaient tous à genoux, apparemment trop fatigué pour combattre. Kakashi-sensei haussa les sourcils et cela agaça l’adolescente. 


Elle les fit disparaître et enroba son poing de glace. Elle bondit sur son sensei et tenta de le frapper, en vain. Celui-ci arriva à la maîtriser et l’envoya au sol. 


- Tu as beaucoup changé, déclara-t’il. 

- De quoi vous parlez ? répliqua Kiara. 

- Tu me cache des choses, tu te tiens avec un voleur, tu n’a plus de respect pour personne… et tu voles celle qui t’a accueilli chez elle. 

- Je n’ai rien volé, vociféra Kiara. 

- Et tu mens tout le temps, ajouta Kakashi-sensei. 

- Je ne mens pas, répliqua Kiara. 


Elle se jeta de nouveau sur son sensei, encouragé par sa colère contre lui. Il pensait la connaître mais il ne savait rien. Elle tenta de le frapper mais ses attaques furent de nouveau vaine. Elle s’énerva pour de bon. 


- Je ne vous cache rien, dit-elle entre deux coups. Seulement, il y a des choses qui ne regardent que moi. 


Kakashi-sensei la frappa dans le ventre et elle gémit. Elle se redressa et tenta un jutsu, mais Kakashi-sensei la bloqua avant qu’elle ne puisse le faire. 


- Je me tiens avec un voleur mais pour moi, il n’est qu’un garçon blessé et abandonné par la vie, continua Kiara, furieuse. J’ai du respect pour vous, sensei, seulement vous. 

- On ne ment pas à ceux qu’on respecte, lâcha Kakashi-sensei en lui donnant un coup de pied. 


Kiara l’évita et riposta avec une attaque féroce. Elle voulait absolument le frapper. Lui faire mal. Seulement, le sensei était dans toute sa forme et elle, elle faisait peine à voir. Il la fit tomber au sol et l’attrapa par les pieds. Il la souleva et elle se retrouva à l’envers.


À son plus grand malheur, les petites pilules rouges tombèrent au sol, dévoilant son secret contre son gré.

Kakashi-sensei la déposa par terre et croisa les bras. Kiara soupira. 


- Je sais ce que vous pensez de ça, dit-elle d’une voix résigné. Mais j’en ai besoin. 

- Ça fait une semaine que tu ne dors plus et que tu penses que ceci est la solution, lâcha Kakashi-sensei. 


Kiara resta au sol et observa les pilules. Kakashi-sensei s’accroupie devant elle. 


- Où tu les a eu ? demanda-t’il. 

- Je les ai acheté dans… commença Kiara.

- Je veux la vérité, coupa sèchement Kakashi-sensei. 

- Kenzo me les a donné, avoua Kiara à voix basse.


Kakashi-sensei l’observa un moment, les sourcils froncés. 


- Qu’est-ce que tu fais, Kiara ? demanda-t’il d’une voix profonde. 

- J’essaie de survivre, répondit sèchement Kiara. Je ne veux plus dormir, Kakashi-sensei. 

- Tu préfères être faible ? 

- Non, mais… je ne veux plus que Dakiri prenne ma place. Comme l’autre nuit. Vous ne pouvez pas comprendre ce que c’est… 

- C’est Dakiri qui te fait peur ou bien c’est parler avec ta sœur ? 


Kiara lui jeta un regard noir. Elle ne pouvait plus mentir, maintenant. Kakashi-sensei avait découvert ce qu’elle faisait. 


- Les deux, souffla-t’elle. 

- Je pense que si tu parlais enfin franchement avec Amina, le démon dragon se calmerait. 

- Je ne veux pas parler avec elle… 

- Pourquoi ? 


Kiara haussa les épaules. Elle tenta de ramasser les pilules sur le sol mais Kakashi-sensei les enleva brusquement. 


- Ça suffit, dit-il. Tu arrêtes de prendre ces pilules. 

- Mais il ne faut pas que je dorme ! lança Kiara, presque désespéré. 

- Toi seule peut contrôler le démon, Kiara. Ce n’est pas en t’empêchant de dormir que tout va s’arranger. Tu risques seulement d’y laisser ta peau. 

- Parfait, alors, répliqua Kiara en se relevant brusquement. Je vais dormir et Dakiri prendra ma place. Après tout, c’est ce que je suis, hum ? Un monstre.


Kiara affichait le visage de quelqu’un qui était résignée. De quelqu’un qui avait accepté son sort. 

 

- Non, répondit simplement Kakashi-sensei. Tu es dans une phase difficile de ta vie. Rien n’est facile en tant que ninja et encore moins lorsqu’on perd des amis. Mais tu ne peux rien faire, Kiara. Il faut juste accepter les choses et retrouver le bon chemin. 

- Je suis perdue, Kakashi-sensei, avoua alors Kiara, les larmes aux yeux. 

- Tout le monde peut se perdre en route, répondit Kakashi-sensei. Moi-même, j’y suis passé. Dans la vie, il y a deux chemins. Le premier est celui de la facilité. Celui que tu prends lorsque tu naît sous une bonne étoile. Celui que tu prends lorsque tu as une famille aimante, une vie facile et sans douleur. Le deuxième chemin est le nôtre, Kiara. Celui qui est dur et sans pitié. Tu dois tomber, te relever, retomber et ainsi de suite… mais sur les deux chemins, il y a quelque chose de magique. 

- Il y a quoi ? murmura Kiara. 

- Il y a ce qu’on appelle nos amis, répondit Kakashi-sensei. Les êtres chères qui nous permettent de continuer. Si tu les empêche de marcher sur ton chemin, tu te perdras pour de bon. 


Kiara était plus touché qu’elle ne le voudrait par le discours de son sensei. 


- Tu as perdu un ami, tout comme j’ai perdu les miens, continua Kakashi-sensei. Cela ne signifie pas que tu dois te retrouver seule. 

- Je ne sais plus ce que je fais… murmura Kiara. Je ne sais plus qui je suis… comment on fait, pour continuer sur le chemin, si tout nous tire en arrière ? 

- Il y a plusieurs moyens, répondit Kakashi-sensei. Celui que j’ai moi-même choisi est le moins douloureux. Il faut t’accrocher à ce qu’il te reste. 

- Il me reste rien, à part vous, murmura Kiara. Et je suis entrain de tout gâcher… 

- Rien n’est perdue, Kiara. Tout peut se réparer. 


Kiara baissa la tête. Kakashi-sensei avait raison mais cela semblait être innateignable pour Kiara. 


- Tu as Amina, dit Kakashi-sensei. Et si tu ne fais rien maintenant, tu finiras par regretter tout ça. 

- C’est plus fort que moi… murmura Kiara. Je veux qu’elle me déteste. Je ne mérite pas son amour. 

- Pourquoi ? 

- Parce que… je suis pleine de haine. Je haïs Ichi d’avoir tué Miro. Je hais mes parents d’être morts… Je déteste tout et je ne mérite pas d’amour. 

- C’est faux. Je sais que tu es capable d’aimer, Kiara, répondit le sensei. Il faut que tu te relève, maintenant. Ne regarde plus en arrière. 


Kiara hocha lentement la tête. 


- Naruto ne serait pas fière de moi, murmura-t-elle. 


Cela fit sourire le sensei. 


- Naruto a compris que rien n’était perdue tant qu’on continue d’essayer, dit-il. 

- Merci… murmura-t-elle. 


Kakashi-sensei lui sourit avec son œil visible. Kiara voyait son amitié, sa tendresse et sa compassion dans cette infime partie de son visage. Elle se jeta dans ses bras et le serra très fort. Elle n’était plus en colère contre lui. Il était là chaque fois où elle pensait que tout était contre elle. Il était là chaque fois où elle craquait et se sentait impuissante. Elle avait retrouvé sa force de caractère et se jura que cette nuit, elle allait garder le contrôle d’elle-même. 


- Je suis désolé d’avoir été désagréable et de vous avoir causé des ennuis, lâcha Kiara. Je vais changer. 

- J’ai confiance en toi, murmura le sensei. 


Kakashi-sensei la serra contre lui. Kiara se laissa imprégner par cette affection sans limite. Kakashi-sensei la serrait encore dans ses bras alors qu’elle faisait n’importe quoi.

 

Kiara se jura de rendre la bague à Amina en s’excusant pour tout ce qu’elle avait fait. Cela allait être dur, mais elle ne devait plus être une lâche. L’amour de Kakashi-sensei lui donnait la force nécessaire pour affronter toutes les tempêtes, maintenant. 


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