Red Memories / Tome 1 : Tainted Love

Chapitre 58

Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 03:51

"Salle d'autopsie. Minuit. Ce soir."
Le coeur de Patrick faillit crever sa poitrine. Et s'il avait fait un rêve prémonitoire ? Impossible: Daniel était à New-York, pour l'atteindre, il fallait déjà atteindre GIbbs, il n'y avait aucun risque. Mais Shanna... Impossible aussi, elle était dans le laboratoire d'Abby, sans doute solidement ficelée à une chaise par les bons soins de l'experte gothique pour éviter tout accident. Mais alors qui?... Son équipe était retournée à Sacramento... Peut-être que ce mystérieux correspondant allait s'en prendre à l'équipe de Gibbs. Au fond de lui, Patrick connaissait parfaitement l'identité de cet expéditeur inconnu. Son esprit tournait en rond, il ne cessait de revivre cette soirée il avait trouvé sa femme et sa fille assassinée, et toutes ces autres fois où John le Rouge s'était amusé avec lui. Il lui avait tout enlevé, ce qu'il avait de plus cher au monde, et cela n'allait sans doute pas s'arrêter là. Patrick commençait à se demander si ce tueur n'éprouvait pas quelque chose pour lui, ce n'était pas la première fois qu'ils allaient se rencontrer. Cette première fois, justement, avait été très éprouvante psychologiquement. Patrick s'était retrouvé attaché à une chaise, sans pouvoir s'échapper, ils avaient vu trois personnes mourir devant lui, et puis cet homme masqué, lui murmurer derrière lui ces simples mots : 


Tigre, tigre, brûlant, brillant, dans les forêts de la nuit. Quelle main ? Quel œil immortel ? ont fabriqué ton effroyable symétrie...

Patrick soupira et répéta ces paroles de William Blake. Il y avait un sens caché, il le fallait. Il forçait son esprit à le trouver, mais soudain, il sentit son téléphone vibrer une seconde fois au creux de sa main. Un autre message de son invité mystère, peut-être ? Non, c'était Daniel. Il n'en fut pas rassuré pour autant, peut-être lui était-il arrivé quelque chose, peut-être qu'elle avait dû être emmenée à l'hôpital... Il allait droit vers la folie. Il respira un grand coup, et ouvrit le message : 
" Je vais bien, fais attention à toi. Tu me manques, je t'aime."
Quel soulagement... Il sourit de la savoir en vie, ses derniers mots le touchèrent plus que tout. Ce message lui redonna de la force et de la confiance en lui, Daniel était la meilleure chose qui lui était arriver depuis le premier contact avec John le Rouge, le drame qui bouleversa sa vie à jamais. Ce morceau de lui était parti avec son épouse et son enfant, mort, enterré. Désormais, il devait se battre, pour Daniel, et pour leur fille. Et cette fois-ci, il devait le faire le mieux possible.

23h55.
Patrick était assis au bureau de Daniel, il feignait de s'occuper sur son ordinateur. En réalité, l'heure le pressait, plus que cinq minutes avant l'affrontement. Il était à la fois anxieux, excité, tout un tas d'émotions le chamboulaient. Il relut le message de Daniel. C'était peut-être la dernière fois qu'il pourrait lui parler. Il ne connaissait pas l'issue de son combat, après tout... Il tapa nerveusement le bout de ses ongles sur le bureau. Finalement, ses doigts tremblants sur le clavier, il composa un simple message : 
"Je t'aime."
Patrick ne put en écrire plus, l'heure approchait. Le message envoyé, il jeta un coup d'oeil autour de lui : Tony dormait le nez sur son clavier d'ordinateur, McGee était resté avec Abby pour surveiller Shanna, Ziva était rentrée chez elle. Le bureau de Daniel était juste après celui de Gibbs, légèrement en retrait. Si Patrick se faisait suffisamment discret, Tony ne le verrait pas. A pas de loup, il quitta le bureau et fonça vers l'ascenseur. Une fois à l'intérieur, il s'arma de courage, se répétant mentalement qu'il fallait tenir bon quoiqu'il arrive et ne laisser aucune chance à son adversaire, il n'abandonnerait pas si facilement. Cette situation avait trop duré, il fallait une fin, une bonne fois pour toute. 

Minuit.
L'ascenseur du NCIS arriva au troisième niveau inférieur. Les portes s'ouvrit, Patrick attendit un instant avant de sortir. Il pouvait voir les portes qui donnaient à la morgue, ni la salle d'autopsie, ni le couloir qui y menait n'étaient allumés. Patrick s'avança lentement, la lumière s'alluma automatiquement à son passage dans le couloir. Les portes automatiques s'ouvrirent sur la salle. Obscure, vide, glaciale... Il ne distinguait qu'une silhouette dans le fond de la pièce, à côté d'une table où était déposé un sac contenant un corps. La peur et l'excitation lui nouaient les tripes, il vivait son cauchemar dans la réalité. Il s'avança jusqu'à la table, la personne restant loin de lui, dans le fond de la pièce, impossible de distinguer son visage. Patrick attrapa l'extrémité du sac d'une main, la fermeture éclair de l'autre, et il l'ouvrit. A cet instant, il entendit enfin la voix de la personne dissimulée, qui s'approchait de lui, se révélant enfin à la lumière du couloir :
- Je suis heureux que tu sois là, Patrick.

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