Eight Travelers - EN PAUSE

Chapitre 4 : La Flamme

7495 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 16/03/2019 14:02

Ophilia relève doucement la tête. Une jeune femme ayant l’air plus âgée qu’elle de peu se tient devant elle. Elle dégage la panthère d’un coup assez brusque, et tend sa main vers Ophilia.

-Je suis désolée, cela fait longtemps qu’elle n’a pas vu la neige... Elle est surexcitée...

Ophilia prend la main de la nouvelle arrivante, qui l’aide à la relever.

-Ce... N’est rien... Elle affirme

-Linde ! S’écrie l’autre

La panthère baisse un peu la tête.

-Comment oses-tu ? Tu deviens folle dans la neige, ma pauvre amie ! Regarde la pauvre ! Tu l’as renversée sans aucune vergogne !

La jeune femme se tourne encore vers Ophilia.

-Je suis vraiment, vraiment désolée... Linde aime vraiment beaucoup la neige, et...

-Ce n’est pas très grave.

Ophilia sourit.

-Elle ne m’a pas blessée. Plus de peur que de mal !

L’autre sourit aussi.

-Heureuse de l’apprendre.

Elle tend sa main.

-Je me nomme H’aanit. Et vous ?

-Je suis Sœur Ophilia.

Elles se serrent respectueusement la main.

-Sans indiscrétion, vous souhaitez prier la Flamme avant l’Attisement ? Demande Ophilia. Vu votre tenue, vous ne semblez pas être d’ici...

Ophilia est assez impressionnée par la teneur de H’aanit. Elle n’avait qu’une pauvre tunique... Mais elle ne tremblait pas.

-Non, absolument pas. Nous ne sommes ici que je passage. Hägen doit me guider vers Guet-des-rocs.

L’énorme loup gris arrive derrière la chasseuse. Ophilia a un petit mouvement de recul, ce loup est menaçant. Mais elle se ravise rapidement, cette H’aanit ne semble pas folle ou cruelle. Elle a sans doute dressée ce loup...

(Elle a dressé ce loup ?) Pense Ophilia

-Je vois... Souffle Ophilia

-Mais et vous ? Une Sœur n’est pas sensée prier à la cathédrale ? Demande H’aanit

-Je m’apprête à partir vers la Grotte des Origines dans la montagne.

-La Grotte des Origines ?

H’aanit semble intriguée. Mais une question lui brûle les lèvres. Elle avait entendu une vieille histoire, venu d’un voyageur arrivé au village il y a plusieurs lunes.

-Vous allez faire l’Attisement ? Demande H’aanit

Ophilia est soudain surprise.

-Oh, vous êtes... Excusez-moi ?

H’aanit regarde un peu Ophilia sous tous les angles. Comme si elle l’examinait. Le loup derrière elle bat la queue d’impatience en grognant, alors que la panthère est intriguée.

Ophilia, elle, ne comprenant pas, rougie un peu de gêne.

-Je peux savoir ce que vous êtes en train de faire ? Elle demande

-Est-ce que vous savez vous battre ? Répond H’aanit

-Comment ?

H’aanit se redresse.

-J’ai dû affronter des monstres pour venir ici. Pour aller à la grotte, il va vous falloir en affronter d’autres. Sans oublier les ennemis dans la grotte en elle-même...

-Mais...

Ophilia se fâche un peu.

-En quoi est-ce que cela vous concerne ? Elle demande

-Je ne veux pas laisser une femme mourir devant moi. Si je vous laissais partir, je vous laisserais mourir. C’est aussi simple que cela.

Ophilia ouvre la bouche pour protester, mais ne trouve rien à redire. Puis, elle examine à son tour la chasseuse. Il est vrai qu’elle semble forte, qu’elle est accompagnée de deux prédateurs...

-Et que souhaitez-vous faire, alors ? Demande Ophilia

H’aanit se retourne vers ses deux amis bestiaux.

-Laissez-moi vous accompagnez pour ce bout de voyage. Cela prendra moins de temps avec une chasseuse comme moi. Et au moins, j’aurai la conscience tranquille.

Hägen pousse un grognement.

-Hägen, je sais que tu es pressé, crois-moi, je le suis aussi... Mais nous n’allons tout de même pas laisser une aussi frêle prêtresse dans la nature !

Hägen baisse un peu les yeux, et semble pousser ce qui ressemble à un soupir canin.

-Merci, mon ami.

-Une frêle prêtresse ?

H’aanit se tourne vers Ophilia, qui elle... Semble avoir réagi à cette description.

-Je ne suis pas du genre très susceptible, croyez-moi, mais je vous interdis formellement de me traiter de « frêle prêtresse » alors qu’on s’est rencontrée il n’y a qu’une pauvre minutes !

H’aanit sourit.

-Bien, je retire ce que j’ai dit.

-Merci.

Ophilia pousse alors un lourd soupire.

-Mais en tous cas, j’accepte... Vous pourrez m’apprendre quelques-unes de vos bottes, et je pourrais vous laissez reprendre votre voyage... Souffle Ophilia

(Et je suis soulagée de voyager avec une personne aussi forte, c’est la première fois que je vais sortir des limites de la ville...) Pense Ophilia sans l’avouer tout haut.

-Très bien.

Les deux femmes ont un mouvement de têtes.

-Nous partons immédiatement. Cela vous convient ?

-C’est encore mieux ainsi. Ou devons-nous allez ? Demande H’aanit

-Par ici, suivez-moi.

Ophilia ouvre le chemin. Elles traversent rapidement la ville ; les deux sont pressées. Mais cette ville, la capitale des Terres-de-givre, est loin d’être un simple village. H’aanit est presque perdue. Heureusement qu’il y a une habituée devant elle.

Cependant, aucune des deux ne pipes mots. Que dire ? Ophilia a voulu de l’aide de cette forte chasseuse, et H’aanit voulait aider (ou garder en vie) la jeune prêtresse... Voilà tout.

Mais Ophilia n’aime pas ce silence pesant. Elle le brise alors :

-D’où venez-vous ? Je n’ai jamais vu de tuniques comme cela dans la région.

-Je viens des Sylve-terres. Le village de S’warkii pour être précise. Répond H’aanit

-Oh, la forêt près d’ici.

-Oui.

H’aanit regarde un peu autour d’elle. Jamais elle n’avait vue de ville aussi grande... Même dans les récits de son Maître, elle n’arrivait jamais à se rendre compte de la grandeur.

-J’aime cette ville. Elle est étrangement chaleureuse. Souffle H’aanit

-Oh, merci.

Ophilia voit la sortie de la ville devant elle. Le chemin devient bien moins découvert et emprunté.

-Nous y sommes. La route commence ici.

-Très bien.

Les deux femmes avancent à nouveau en silence. Linde, toujours un peu étourdie par la neige qu’elle aime tant, court un peu plus loin. Mais il suffit d’un appel de H’aanit pour qu’elle revienne aussitôt.

Elles sortent enfin de la ville. Une longue route de collines enneigée s’offre à elles. La neige, d’ailleurs, tombe en tempête. Les pauvres arbres, déjà recouvert, tiennent à peine sous le poids de leurs branches qui ne cessent de s’alourdirent.

-J’espère que vous n’avez pas trop froid. Demande Ophilia

-Ca va pour moi, et je vous retourne la question. Répond H’aanit

-Je vis ici depuis ma plus tendre enfance. Je pense que j’ai habitude.

Un nouveau silence s’installe. Les deux jeunes femmes ne savent absolument pas quel sujet aborder, pour tenir un semblant de conversation. Et le voyage durera au moins une journée entière.

La seule qui ne semble pas être concernée par cette ambiance... Spéciale, est Linde. Elle, elle aime la neige. Elle gambade de partout, comme un chaton. Ses petites chutes font échapper des rires à H’aanit, parfois. Rire qu’Ophilia peut rejoindre, mais seulement de temps en temps.

Le voyage se poursuit alors, quelques heures durant. Il n’y a pas de montres à l’horizon.

(C’était bien la peine de la laisser venir...) Pense alors Ophilia

Mais pas de monstres, c’est ce qu’elle croit. Ce que H’aanit lui cache, c’est qu’elle a déjà lancée vingt flèches, que Hägen allait gentiment lui ramener.

(J’ai décidément bien fait de venir.) Pense H’aanit

-Il n’y a personne dans les collines... Souffle Ophilia

Ophilia se retourne vers sa camarade de marche.

-Vous auriez pu ne pas venir. Je m’excuse de vous avoir...

-Baissez-vous. Ordonne H’aanit

-Quoi ?

-J’ai dit, baissez-vous ! Maintenant !

Devant le soudain sérieux de la chasseuse, Ophilia s’exécute, et se baisse brusquement. Une flèche traverse l’air.

Ophilia se retourne après quelques secondes, un cadavre de renard des neiges jonche le sol.

-Mais...

-Il a sauté derrière vous. Souffle H’aanit

-Vous...

Ophilia se relève rapidement.

-Je retire ce que j’ai dit. Merci beaucoup. Affirme Ophilia

-Ce n’est rien.

H’aanit, s’approche du renard, lui arrache sa flèche, et accroche le corps à sa ceinture.

-Vous... N’allez tout de même pas... Souffle Ophilia

-Sa fourrure se vend très bien. Et j’ai même touché la tête. En d’autres termes, je viens de gagner trois jours de vivres. C’est à moi de vous remercier. Répond H’aanit

Les deux femmes sourient.

-Bien, nous avons encore de la route ! Affirme Ophilia

Ophilia reprend la route, alors que Linde joue avec un flocon. L’ambiance est soudain plus détendue... Bien que toujours aussi silencieuse.

Ophilia était finalement rassurée d’avoir cette talentueuse personne à ses côtés. Distraite comme elle est... Elle aurait pu se faire vaincre facilement... Mais elle est aussi rassurée d’y aller à la place de Lianna. Lianna n’aurait jamais acceptée l’aide que quelqu’un d’inconnu...

Elle secoue la tête. Il faut qu’elle arrête de penser à ça.

H’aanit, elle... Sent son instinct de chasseuse la prévenir de quelque chose. Elle ne sait pas ce que c’est... Mais elle peut le sentir dans l’air, quelque chose se prépare...

-Ophilia.

-Oui ?

-J’ai une drôle d’impression, et mon instinct ne me trompe que trop rarement. Faites attention. Prévient H’aanit

-D’accord.

La prêtresse hoche la tête, et repart vers l’avant. Elle regardait chaque parcelle de neige. H’aanit derrière elle faisait de même.

Soudain, plusieurs cris retentirent. Les deux femmes se retournèrent. Une dizaine d’homme lézard des neiges apparaissent soudain.

-Que... Tente Ophilia

-Une embuscade ! Restez derrière moi ! Ordonne H’aanit

Ophilia se cache derrière H’aanit. Celle-ci arme immédiatement son arc, et vise sans attendre les monstres.

Ils attaquent avec des lances glacées. Elle doit les atteindre avant qu’ils l’atteignent... Elle n’a sans doute pas le temps de sortir sa hache de secours avant qu’ils n’arrivent.

Heureusement pour elle, Linde et Hägen l’aident. Cependant, un homme lézard téméraire arrive par miracle à esquiver la moindre de ses flèches !

-C’est pas vrai !

Il s’en prend finalement une, mais dans le bras. Cela ne l’arrête pas. Linde et Hägen sont occupés avec d’autres monstres.

H’aanit met sa main sur sa hanche, s’apprêtant à sortir sa hache...

-N’approche pas !

Mais elle est devancée par une prêtresse et son bâton sacré. Un bâton spécial, surmonté d’une spirale, elle-même creuse pour laisser apparaitre une flamme de pierre.

Ce même bâton frappe violement le crâne du monstre, ce qui le fait s’effondrer au sol.

-Q...

-Moi aussi, je sais me battre ! Affirme Ophilia

Ophilia attaque à nouveau le monstre de son bâton, si violemment que ses os du cou se brisent... H’aanit reste sonnée une demi seconde, impressionnée, mais retourne rapidement à l’abattage de monstre.

Ophilia reste derrière, mais tout de même très capable. L’effectif ennemi diminue à vue d’œil. Les quatre compagnons se battent tous avec brio.

Finalement, la masse ennemie n’arrive plus. Plus personne.

-Nous... Nous avons réussies ? Souffle Ophilia

-Oui. Ils n’y en aura plus, je pense.

Elles se sourient mutuellement.

-Je suis impressionnée ! Je vous ai grandement sous-estimée, Ophilia.

-Je prends ça pour un compliment, merci !

Elles rient quelques secondes.

-Nous devrions reprendre la marche, non ?

-Juste... Une petite seconde de pause ? Souffle Ophilia

-Très bien.

H’aanit s’assoit alors à même la neige. Ophilia se met derrière elle, pour faire une courte prière.

-Merci, Grand Aelfric, de nous avoir accordé votre puissance divine pour vaincre ces ennemis...

H’aanit l’écoute un peu. Elle n’avait jamais rencontrée de prêtresse. Des croyants, oui, mais jamais de membres de l’Eglise.

Cette petite prière lui était totalement étrangère... la seule divinité des treize qu’elle connaissait était Draefendi, la déesse chasseresse, dont son maître lui avant longuement parlé.

-Maître...

Elle soupire profondément.

La prière d’Ophilia s’arrête, et des bruits de pas approchent de la chasseuse.

-Vous avez terminée ? Demande H’aanit

Aucune réponse.

-Ophilia ?

-GRAAAAAAAAAA !!!

H’aanit se retourne brusquement. Elle voit un homme des neiges lui foncer dessus. Il semble bien plus futé que les autres, cela doit être le chef...

Mais il arrive bien trop vite. H’aanit n’a pas le temps de...

-PREND CA !!!

Soudain, une immense colonne de lumière apparue. Juste devant H’aanit. Celle-ci, sous la surprise et l’intensité du choc, fit un bond de quelques mètres en arrière.

Lorsque la colonne se dissipe, H’aanit laisse s’échapper un petit cri de surprise.

Une jeune et frêle prêtresse tient son bâton droitement entre ses deux mains. Le bout du bâton brille encore d’une lumière semblable à celle qui vient d’abattre le monstre.

-Merci, Dieu Aelfric. Souffle Ophilia

-Ophilia...

H’aanit relève la tête. Les deux bêtes à ses côtés sont tout aussi surprises.

-C’est... C’est toi qui a... Souffle H’aanit

-Oui. Aelfric me prête parfois de sa lumière.

H’aanit, toujours un peu choquée, se relève.

-Par la déesse des chasseurs et chasseuses...

-H’aanit ? Est-ce que tout va bien ? Demande Ophilia

-C’est... C’est tellement puissant...

Ophilia rougit un peu sous le compliment.

-Arrête, ce n’est pas grand-chose... Une infime partie d’une infime partie du pouvoir d’Aelfric... Affirme Ophilia

-Tout de même, une si grande piété apporte un si grand pouvoir...

H’aanit secoue la tête.

-Oh, pardon... Je ne devrais pas réagir comme cela. Je suis juste... Très impressionnée. Vraiment.

-Merci, merci...

Même Linde s’approche d’Ophilia pour ronronner à ses côtés.

-Euh... Fais Ophilia

-Linde, laisse la un peu... Elle n’a pas l’air trop à l’aise. Répond H’aanit

H’aanit sourit à Ophilia. Cette dernière repart un peu plus loin.

-Reprenons la route, maintenant !

H’aanit hoche la tête. Et elles se remettent en route. Elles sont maintenant complètement détendues. La grotte n’est plus si loin, et elles se sentent toute puissantes.

Finalement, elles arrivent devant la grotte. Une grotte d’où s’échappe un air froid.

-Nous y voilà. La Grotte des origines.

Ophilia soupire, et entre dans la grotte. H’aanit la suit.

La grotte est glacée. Des stalactites pendent de partout au plafond. Les deux bêtes reniflent chaque coin. Méfiantes et prudentes.

-C’est étrange... Souffle H’aanit

-Qu’y a-t-il H’aanit ? Encore ton inscrit ? Demande Ophilia

-Non, une constatation.

Ophilia, intriguée, demande en continuant à marcher.

-Est-ce que c’est parce qu’il n’y a aucun ennemi dans les environs ? Insiste Ophilia

-Oui. Pas même la plus petite des chauves-souris... Ce qui est tellement étrange... Reprend H’aanit

-C’est peut-être à cause de la Flamme.

-La Flamme ? Tu crois qu’elle...

H’aanit se coupe en entendant un bruit. Elle bande immédiatement son arc.

-... Fausse alerte.

Ophilia soupire un bon coup.

-Tu m’as fait peur... Elle affirme

-Ce n’était pas volontaire. Répond H’aanit

Elle range son arc.

-Continuons à avancer. Nous y sommes presque... Je le sens.

-Je le sens aussi... J’ai presque l’impression que le grand Aelfric m’appelle... Souffle Ophilia

Elle avance de plus en plus vite, involontairement. H’aanit peine même à la suivre.

Mais cela les fait arriver devant une espèce d’autel construit à même la glace. Deux statues de pierres représentant des femmes se trouvent à ses côtés.

Un escalier ouvre le passage vers une flamme bleutée. Ophilia commence à emprunter les escaliers.

A toi qui oses pénétrer dans ce sanctuaire, je demande : es-tu digne d’allumer les flammes et de guider l’humanité ?

Ophilia et H’aanit regardent de partout.

-Cette voix... Souffle Ophilia

H’aanit sort son arc, par pure prudence.

Je suis le gardien de la Flamme primordiale. Qui prétend devenir porte-flamme... doit se montrer digne de cet honneur !

-Ah ! Crie Ophilia de surprise.

Ophilia recule d’un pas, H’aanit sort immédiatement son arc, et ses deux compagnons leurs crocs.

Un monstre apparait soudain, comme dans une flamme. Il ressemble à une espèce de chevalier, mais de pierre, avec des trous entre les pierres. Dans ces mêmes trous brillent des lueurs bleues, telle la Flamme.

Ce chevalier possède aussi une épée longue et lourde à la main droite, et un bouclier directement placé sur son bras gauche. Ce monstre devant bien mesurer dans les dix mètres, et rien que son épée était aussi grand d’un arbre.

https://oyster.ignimgs.com/mediawiki/apis.ign.com/octopath-traveler/0/0d/Guardian_of_the_First_Flame_-_Detail.jpg?width=640

-Quelle est cette créature ? Demande H’aanit

-Le gardien de la Flamme... Souffle Ophilia

Les deux femmes se regardent un instant. Mais le gardien n’attend pas. Il fait un coup latéral avec son épée. Les compagnes sont trop surprises. Elles se prennent le coup dans le ventre.

Ophilia recule de plusieurs mètres, alors que H’aanit ne recule que d’un pas, plus résistante. Les deux bêtes ont réussis à esquiver.

-Ophilia ! S’écrie H’aanit

-Ca... Ca va...

Elle se tient un peu le ventre.

-Mange ça !

H’aanit lance un raisin à Ophilia. Elle le mange en une bouchée.

-Linde, attaque ! Crie à nouveau H’aanit

Linde pousse un cri, et court vers le monstre. Celui-ci attaque à nouveau avec son épée. Linde esquive.

-Vas’y !

H’aanit arme une de ses flèches, et tire sur le monstre. Cependant, cela ne semble pas lui faire grand-chose...

-Et mince... Elle peste

Elle se tourne vers Hägen.

-Hägen !

Celui-ci hoche sa tête canine, et se dirige vers le bouclier du monstre.

-J’arrive aussi ! S’écrie Ophilia

Ophilia, bâton en main, court vers la créature de roche.

-Non, Ophilia !

H’aanit soupire, et maugrée.

-C’est pas vrai...

H’aanit attrape sa hache de secours, et fonce à son tour vers le gardien.

Linde, elle, arrive juste devant le monstre. Elle s’apprête à le toucher...

Mais celui-ci voit soudain sa mâchoire briller en bleu... Un bleu... Très peu rassurant. Hägen pousse un cri, pour avertir Linde... Il semble savoir ce qu’il va se passer...

Mais c’est trop tard. Un jet de flammes se jette sur la pauvre panthère des neiges. Celle-ci tombe au sol, grièvement brûlée.

-LINDE !!! Hurle H’aanit

H’aanit court vers son amie. Hägen, pour la venger, s’agrippe au bouclier avec des crocs. Le guerrier ne peut pas s’en défaire.

H’aanit, elle, secoue son amie. Linde n’ouvre toujours pas les yeux...

-Non, non, non... Allez, Linde... Allez...

H’aanit semble complètement désespérée...

-Attend une seconde !

H’aanit se tourne. Ophilia sort son bâton.

-Mais qu’est-ce que... Souffle H’aanit

-Laisse-moi faire. Ordonne Ophilia

Ophilia dépose son bâton sur le corps évanoui de Linde. De la lumière en jailli doucement, une lumière verdâtre, mais très belle.

-Qu’est-ce que...

-Aelfric, par le pouvoir de la Flamme, guérit cette brave créature...

Les brulures de Linde disparaissent petit à petit. Et Linde finit par ouvrir les yeux. H’aanit fait de même, dans des proportions démesurées, pour montrer son étonnement.

-Elle...

-Ne t’en fais pas, H’aanit. Ce bâton peut guérir. Affirme Ophilia

-C’est...

Linde se relève, et ronronne sur H’aanit.

-Linde...

H’aanit se tourne vers Ophilia.

-Merci...

-De rien. Maintenant, repartons aider Hägen !

H’aanit hoche la tête, et se tourne brusquement, sortant sa hache. Linde, de nouveau prête, couru vers le monstre.

Hägen, lui, était un peu dans le mal. Il se tenait toujours fermement au bouclier, de ses crocs et griffes, mais le guerrier l’avait légèrement blessé à la patte. Il menaçait de lâcher prise à tout moment.

H’aanit, en rage, prit sa hache et frappa la pierre dure du monstre. Mais celui-ci ne réagit même pas.

Ophilia, a côté d’elle, frappa la pierre avec son bâton. Une fissure apparue.

-Sérieusement ?

H’aanit soupire, et regarde Linde, qui arrivait derrière elle.

-Essaie de frapper son cou ! Elle crie

H’aanit se met à genoux, et laisse Linde grimper sur elle. Celle-ci saute du dos de son amie, et atteint rapidement le coup du gardien. Elle rugit, et le frappe violement avec ses griffes.

Le cou du gardien craquelle. Se fragilise. Le coup a fait très mal.

-Bravo, Linde ! Fait H’aanit

La panthère lui lance un sourire félin, et se place sur les épaules du gardien. Celui-ci tente de l’attaquer avec son épée.

-Ophilia, grimpe ! Crie H’aanit

-Quoi ?

H’aanit se mit à genoux devant la prêtresse. Celle-ci commence à comprendre.

-C... Comment...

-Vas-y !

-Je...

Ophilia secoue la tête, et grimpe sur le dos de H’aanit. Elle s’élance, sautant comme elle n’a jamais sautée, et brandi son bâton en direction du bras montant du gardien.

-YAAAAAAAAAAAAAAA !!!

Ophilia atteint la main du gardien, ce qui la fait presque tomber. Des craquelures apparaissent de partout, le poignet n’est plus tenu à rien.

-AAAAAAAAAAH !!!

Ophilia atterrie dans les bras de H’aanit.

-Bravo, Ophilia ! Félicite H’aanit

-M... Merci ?

H’aanit la redresse.

-Mais nous n’avons pas terminé !

Soudain, le gardien pousse un cri strident. Les deux bêtes sont forcées, sous la surprise et leurs douleurs auditives, de lâcher prise.

-C’est pas vrai, qu’est-ce qu’il fait ?

H’aanit se retourne, et pousse un cri de surprise, alors que le cri du gardien s’estompe.

-Par les Dieux...

-Quoi ?

Ophilia se retourne elle aussi. Les deux bêtes font de même. Elles poussent toutes un cri de surprise.

-Qu’est-ce que c’est que ça ?

Deux ombres semblent prendre forme. Elles deviennent en trois dimensions, et se transforment en deux volutes violettes.

-Je n’ai jamais vu ces monstres avant... Affirme H’aanit

-Moi non plus... Répond Ophilia

Linde et Hägen grognent.

Mais le gardien derrière eux grogne aussi.

-Occupez-vous tous les trois du gardien ! Ordonne H’aanit

-Mais... Et toi H’aanit ? Demande Ophilia

-Je ne peux rien faire contre lui. Je vais essayer de vaincre ces... Choses...

Ophilia hoche la tête, et repart vers le gardien, bâton à la main.

-Bon, à nous trois... Souffle H’aanit en se retournant

H’aanit bande son arc, et tente de tirer une flèche. Elle traverse l’air violemment, et atteint la volute. Celle-ci semble se briser comme du verre.

-Enfin quelque chose d’efficace contre mes flèches.

H’aanit sourit en abattant l’autre volute. Mais il ne suffit que de quelques secondes avant que d’autres volutes apparaissent.

-Et nous voilà reparti... Peste H’aanit

Pendant ce temps, Ophilia frappe toujours le gardien avec son bâton. Linde est à sa gauche, et essaie d’arracher des parties de pierres du gardien.

-Allez, encore, Linde ! Encourage Ophilia

Soudain, l’épée du gardien frappe violemment. Il vise Linde. Mais Hägen la pousse. Ils roulent tous les deux un peu plus loin...

Mais Ophilia, à sa droite, se prend un bout de l’épée. Une coupure se créé dans sa joue et sa peau blanche est tachée de rouge.

Ophilia laisse s’échapper un grognement. Mais elle termine son grognement par un cri de rage, et abat son bâton sur le gardien. Là où elle avait frappé précédemment.

La fissure se creuse. Une craquelure énorme apparait. De la lumière bleue en jailli.

Le monstre cri, et fait quelques pas en arrière. Il lâche son épée.

-Victoire ! S’écrie Ophilia

Mais le monstre reprend son épée. Et gagne en prime une étrange aura violette qui l’entoure.

-Euh... H’aanit ?

Cette dernière se retourne. Lorsqu’elle voit la lueur violette, elle blêmit.

-Ophilia ! Tu dois absolument le vaincre ! Ordonne H’aanit

-Quoi ?

Ophilia se tourne vers le monstre. Il commence à brandir son épée.

-ABAT-LE !!! Crie H’aanit

Ophilia tremble un peu, et reprend son souffle. Elle se concentre alors. Elle doit se concentrer, elle doit tout donner... Absolument tout donner...

-D’accord. C’est parti.

Ophilia écarte un peu les jambes, pour avoir un meilleur appui, et place son bâton devant elle.

 Elle inspire. Expire. Et ouvre brusquement les yeux.

-AELFRIC PRETE MOI DE TA LUMIERE !!!

Le bâton d’Ophilia brille de mille feux. Mais ce n’est pas la seule chose à briller... En effet, une aura bleue apparait autour de la prêtresse. H’aanit, après avoir entendue son cri, se retourne, et remarque l’aura.

-C’est... L’exaltation... Souffle H’aanit

-AAAAAAAAAH !!!

Un immense jet de lumière apparait, sur le gardien. Celui-ci ne résiste pas une seconde. Il se désintègre devant la trop puissante lueur.

H’aanit et Linde sont obligée de se couvrir les yeux. Hägen, ayant bien plus voyagé, est presque habitué. Il arrive à regarder la lumière en face.

H’aanit ouvre les yeux au bout de quelques secondes. La lumière à disparue.

H’aanit se tourne derrière elle, mais les volutes ont disparus. Il n’y a plus aucun adversaire. H’aanit regarde à nouveau Ophilia. La coupure rouge est toujours visible sur la joue de la blanche prêtresse. Mais cette dernière s’en fiche. Elle est encore dans sa transe surpuissante.

-Je... Je l’ai fait. Souffle Ophilia

-Bravo, Ophilia. Affirme H’aanit

H’aanit s’approche d’elle.

-Cette lumière était surpuissante. Et... Et tu sais...

-L’exaltation ?

H’aanit est surprise d’entendre ce terme sortir de la bouche d’Ophilia.

-C’est un étrange pouvoir que j’ai... Je ne comprends pas comment il est apparu, mais si je me concentre... Explique Ophilia

-... Tu deviendras surpuissante. Termine H’aanit

-Comment tu...

-J’ai aussi ce pouvoir.

Ophilia laisse s’échapper un petit bruit de surprise.

-Je... Je croyais que... Elle souffle

-Je le croyais aussi. Coupe H’aanit

Les deux femmes sourient. Mais une petite queue touffue chatouille les narines d’Ophilia. Cette dernière baisse la tête. Linde montre une flamme bleue, qui vient d’apparaitre au bout de l’autel.

-Je devrais partir le récupérer. Affirme Ophilia

H’aanit hoche la tête. Ophilia part, monte les escaliers, et se retrouve devant une flamme bleue brillante. Son visage bleuie, Ophilia souffle :

-C’est... la Flamme primordiale d’Aelfric. Le feu qu’il a fait tomber des étoiles...

Elle approche sa main, qui se fait envelopper d’une douce chaleur.

-Elle est si belle... Aussi brillante que les astres qui scintillent au firmament...

Ophilia. Tu as été jugée digne de porter la Flamme sacrée.

Tends la main et prends le Fanal d’Aelfric.

Ophilia inspire, et expire. Elle se sent soudain... Coupable ?

(C’est... C’est Lianna qui aurait dû être ici... Pas moi... Qu’est-ce que je fais ici ?) Elle pense

Mais elle secoue la tête.

(Pour père et pour elle, il faut que je prenne ce fanal.)

Ophilia tourne la tête et voit une espèce de contenant en verre bleu, tenant par des barres de métaux noirs.

-Le fanal... Ce doit être ça.

Ophilia le prend, et place des braises à l’intérieur. La flamme bleue brille intensément dans le petit fanal dans ses mains.

-C’est la lanterne sacrée utilisée pour l’Attisement. Le Fanal d’Aelfric...

Ophilia baisse un peu la tête.

-Lianna... Pardonne-moi...

Elle reste en silence quelques secondes, puis redescend l’escalier.

-Je dois me hâter de rentrer. Elle affirme à H’aanit

Celle-ci hoche la tête. Linde regarde passionnément la flamme bleue.

-Elle est belle, pas vrai ? Souffle Ophilia

Linde ronronne un peu comme réponse.

-Elle l’aime beaucoup, je pense. Traduit H’aanit

Ophilia soupire, et se dirige vers la sortie de la grotte. H’aanit ne comprend pas vraiment pourquoi, mais elle la suit tout de même.

Elles sortent. L’air libre fait souffler de joie la plus jeune.

-C’est si bon de revoir la vraie neige... Ce combat m’a fait si peur... Affirme Ophilia

Elle continue à avancer. Elle range le fanal dans sa tunique.

Les deux femmes avancent d’abord dans le silence, mais H’aanit le brise.

« Et maintenant ? Que vas-tu faire ?

-Hein ?

-Je viens de t’aider, moi je vais repartir... Mais toi, que vas-tu faire ?

-Je... Je vais partir pour l’Attisement. Pour mon pèlerinage. Affirme Ophilia

-Tu vas voyager aussi ?

-Oui. »

H’aanit semble réfléchir un peu.

-Et toi, pourquoi est-ce que tu voyages ? Demande Ophilia

-Oh, eh bien...

Elle jette un regard à Hägen.

-Mon maître et l’ami de Hägen a disparu. Et je pars le chercher. Répond H’aanit

-Oh... Je vois...

Un petit silence s’installe à nouveau.

-Ophilia... J’aurais une question à te poser...

-Oui ?

-Eh bien... J’ai vu comment tu te battais, et comme tu souhaites voyager... Est-ce que tu voudrais voyager avec moi ? Demande H’aanit

Ophilia a un petit cri de surprise.

-Tu... Tu voudrais qu’on voyage ensemble ?

-Oui ! Avoir une prêtresse si puissante à mes côtés ne pourra que m’aider. Et je mettrais mon arc à ton service, pour t’aider à combattre les monstres sur ton chemin.

Ophilia sourit.

-Je suis d’accord. Je veux bien partir avec toi en voyage.

H’aanit sourit aussi.

-Je suis heureuse de l’entendre !

Les deux femmes parlent encore de tout et de rien sur la route. Elles atteignent rapidement la ville. Puis la grande cathédrale.

-C’est immense, ici... Cette cathédrale est magnifique.

-Merci, je l’aime énormément aussi.

Elles entrent dans la cathédrale. Bien que quelques membres de la Chapelle ardente frémissent en voyant les deux bêtes, ils voient aussi Ophilia, ce qui les rassure.

-Bien. Je vais allez voir Son Excellence. Ça te dérange de rester ici à m’attendre, H’aanit ? Demande Ophilia

-Non, pas du tout.

H’aanit s’appuie contre le mur, Linde et Hägen s’allongent à ses côtés, et Ophilia passe par la porte.

Elle entre dans la chambre de son Excellence. Ce dernier est dans son lit, Lianna au-dessus de lui, veillant toujours sur son père.

-Lianna ! Comment va Son Excellence ? Demande Ophilia

Lianna relève la tête, et en voyant sa sœur, elle répond :

-Il dort toujours, mais son sommeil semble plus paisible.

Lianna se relève, et se dirige vers sa petite sœur.

-Où étais-tu, Ophilia ? Tout le monde s’inquiétait pour toi. Affirme Lianna

Ophilia baisse la tête

-Lianna... Je dois t’avouer quelque chose...

-Mes... mes filles...

Les deux filles se retournent d’un coup. Leur père vient d’ouvrir les yeux. Elles courent immédiatement à son chevet.

-Père ! S’écrie Lianna

-Votre Excellence ! Fait de cœur Ophilia

-Pardonnez-moi, mes enfants... Je ne voulais pas vous causer tant de souci... Souffle le vieil homme

Elles ne répondent pas.

-Ne me regarde pas avec des yeux aussi tristes, Lianna... Je me remettrai...

Il est coupé par un toussotement brusque et soudain.

-Père ! S’écrie Lianna

-Je me remettrai sous peu... Mais tu as d’autres préoccupations pour le moment. Le rite... Souffle l’Archevêque

Lianna ne répond pas. Ophilia voit immédiatement ce qui ne va pas.

(Elle est au bord de l’effondrement...) Pense Ophilia (Ma chère Lianna... Bon, je me lance !)

-Votre Excellence. Je dois vous parler. Affirme Ophilia

-Qu’y a-t-il, Ophilia ? Demande l’archevêque.

Ophilia souffle, et sort de sa tunique le fanal brillant de bleu.

-Je vais partir en pèlerinage et accomplir l’Attisement à la place de Lianna. Affirme Ophilia

Lianna a un cri de surprise. Elle s’écrie :

« C’est... le Fanal d’Aelfric ?! Ophilia, tu... !

-Ophilia... Souffle Josef

-Votre Excellence. Souffle Ophilia

-Es-tu consciente que tu as commis un grave péché en pénétrant dans la Grotte des origines sans la permission de l’Eglise ? Demande Josef

-Oui, Votre Excellence. Affirme Ophilia

-Ophilia... Mais... pourquoi... Souffle Lianna

-Lianna, laisse-nous. Je souhaite m’entretenir avec Ophilia en privé. Affirme Josef

-Père ! Rétorque Lianna

-N’aie crainte. Je n’ai pas l’intention de punir ta sœur, Lianna. Nous devons simplement discuter. Reprend le père »

Lianna soupire profondément.

-Je comprends, Père. Mais... Promettez-moi de ne pas être trop dur avec elle. Elle demande

Ophilia baisse la tête, et Lianna sort. La première chose qu’elle voit est une chasseuse, adossée au mur, attendant quelque chose.

-Je peux vous aider ? Demande Lianna 

-Je ne fais qu’attendre Ophilia.

-... Et puis-je vous demander pourquoi ?

-Car nous allons voyager ensemble. Répond H’aanit

Lianna a un cri de surprise.

-Mais elle ne va...

Lianna se coupe brusquement. C’est vrai, sa sœur part en pèlerinage à sa place...

-Elle ne va pas quoi ?

-Rien... je me suis juste... Perdue dans mes pensées. Affirme Lianna

Lianna part un peu plus loin.

-Permettez-moi de me retirer... Souffle Lianna

-Bien sûr, pourquoi je refuserais ?

Lianna part sans plus attendre.

Mais dans la chambre, l’Archevêque doit parler à sa fille.

-Au moins, il semblerait que tu sois revenue saine et sauve de ton expédition inconsidérée.

-Oui. C’est grâce à H’aanit.

-H’aanit ?

Ophilia hoche la tête.

-C’est une chasseuse qui m’a offert son aide. J’ai accepté, et elle m’a sauvée la vie déjà contre plusieurs ennemis. Et elle a aussi accepté de partir avec moi pour m’aider dans mon pèlerinage.

-Elle est digne de confiance ?

-Oui, très.

Josef soupire profondément.

-Oh, Ophilia... J’espère seulement que ta bonté ne te mènera pas à ta perte.

-Votre Excellence ? Souffle Ophilia

-Tu t’es rendue dans la Grotte des origines afin que Lianna puisse rester ici avec moi, n’est-ce pas ? Demande Josef

Ophilia ne répond pas.

-Je vais faire savoir au pontife qu’un changement a eu lieu et que tu effectueras l’Attisement à la place de Lianna. Affirme l’Archevêque. Parle à ta sœur et apprend ce qu’elle a étudié des mois durant. Tu devrais te contenter d’une formation écourtée, mais je sais que tu seras à la hauteur.

-Votre Excellence... ! S’écrie Ophilia

Elle sourit. L’Archevêque est d’accord avec elle ! Il accepte qu’elle parte ! Elle est si heureuse, d’un coup.

-Ta bonté apporte chaleur et lumière tout autour de toi, comme la Flamme sacrée. Affirme Son Excellence

-Votre Excellence, je... Souffle Ophilia

L’Archevêque garde le silence une petite seconde. Puis, il souffle :

-Ophilia. Lorsque je t’ai recueillie, j’ai fait un rêve.

-Un rêve, Votre Excellence ? Insiste Ophilia

Son Excellence hoche la tête, toujours au lit.

-J’ai rêvé que tu apportais la Flamme sacrée au monde. Je comprends maintenant qu’il s’agissait d’un présage. Souffle Josef

Ophilia l’écoute attentivement.

-Lianna est une fille exemplaire, ma plus grande fierté. Elle a assumé son rôle au sein de l’Eglise au-delà de toutes mes espérances. Mais je sais que cela lui a été difficile. Elle a dû sacrifier une grande partie de sa vraie nature pour se conformer aux exigences de l’Eglise.

L’Archevêque soupire profondément. Il semble hésiter à avouer quelque chose, mais il l’avoue tout de même.

-Je ne l’ai pas encore dit à Lianna, mais je crains qu’il ne me reste que peu de temps à vivre.

Ophilia tombe à son chevet.

-Mais Votre Excellence... ! Les guérisseurs ont dit... Elle commence

-Je pense connaître mon corps mieux que quiconque.

-Votre Excellence... Murmure Ophilia

-Oh, Ophilia... Je suis si fier de toi et de Lianna. Promets-moi que vous vous chérirez pour toujours...

-Votre Excellence... Je... Père, je vous en supplie ! Ne nous abandonnez pas !

-Merci, Ophilia...                        

Quelques jours plus tard

H’aanit tiens un sac dans ses mains. Contenant ses affaires, et celles de sa nouvelle partenaire. Linde, assez fatiguée d’avoir jouée dans la neige pendant presque une semaine, est allongée. Hägen et content de reprendre la route.

Ophilia avait prévenue H’aanit de leur départ retardé, à cause des usages qu’elle devait apprendre. Cela n’avait pas gêné la chasseuse, qui a dormi à l’auberge pendant ces plusieurs jours. Les deux femmes ont appris à mieux se connaitre, et à se battre ensemble. Sans oublier que H’aanit a réussi à avoir des renseignements sur le chemin vers Guet-des-rocs.

Lianna et Ophilia sont juste devant la cathédrale. H’aanit est juste un peu plus loin.

-Sur ce, je vais devoir me mettre en route. Prends soin de toi... Souffle Ophilia

-Soit prudente. Père semble se porter un peu mieux aujourd’hui, tu ne trouves pas ? Il a presque fallu l’attacher au lit, tant il avait envie de te dire au revoir. Rappelle Lianna

-C’est rassurant de savoir qu’il reprend du point de la bête.

Lianna s’avance.

-Ophilia, je te dois des excuses.

-Mais pourquoi donc, Lianna ? Demande Ophilia

-Lorsque j’ai appris que tu allais faire le pèlerinage à ma place... Pour tout t’avouer, je me suis sentie soulagée. Affirme Lianna. A l’idée de pouvoir rester aux côtés de Père au lieu de me préoccuper de l’Attisement...

Lianna soupire.

-Même si je savais que tu t’exposerais à un grand danger... j’étais si heureuse. Me pardonneras-tu, Ophilia ?

-Arrête, c’est plutôt moi qui te dois des excuses. Répond Ophilia. Je n’avais pas le droit de prendre cette décision moi-même.

-Je sais que tu voulais seulement m’aider. Souffle Lianna. C’est une joie et un soulagement de savoir que c’est toi qui effectueras le rite à ma place.

-Merci, Lianna. Répond Ophilia

Elles se serrent dans les bras.

-Ainsi commence mon pèlerinage. Jusqu’à Pont-aux-saints, puis Havre d’or, pour enfin revenir à Don-des-flammes. J’allumerai la flamme de chaque ville afin d’accomplir l’Attisement, comme le veut notre tradition ancestrale...

Lianna et Ophilia se séparent.

-Le voyage sera long, mais si jamais Père ou toi avez besoin de moi, envoyez quelqu’un me chercher immédiatement.

-Merci, Ophilia. Prends bien soin de toi, d’accord ? Souffle Lianna

Elle se tourne vers H’aanit.

-Et toi, prend soin de ma sœur.

H’aanit hoche la tête.

-Oui, je te le promets. Je prendrais soin d’elle.

Lianna et elle se sourient mutuellement, puis Lianna se retourne vers sa sœur.

-Ma première étape est la ville de Pont-aux-saints, en Ruisselande. Affirme Ophilia. Au plaisir de te revoir, ma chère sœur. Que la Flamme sacrée illumine ton chemin !

Elles joignent leurs mains, et prient.

-Et qu’elle te baigne toujours de sa douce chaleur ! Elles soufflent en cœur.

Ophilia relève la tête, et sans attendre, part. H’aanit la rejoint, et toutes les deux s’éloignent dans la neige.

-Passons par la taverne, nous devons prévoir notre prochaine destination. Affirme H’aanit

-D’accord.

Les deux femmes arrivent dans la taverne. Le bruit ambiant rend Ophilia légèrement mal à l’aise. La cathédrale a toujours été très calme, toute cette vie autour d’elle...

Mais cela ne dérangeait pas H’aanit. Elle était habituée aux tavernes. Elle connaissait Z’aanta, après tout.

Les deux femmes s’installent à une table. Une serveuse arrive.

-Quelque chose pour vous ?

H’aanit regarde Ophilia.

-Euh... Juste un peu d’eau... Souffle Ophilia

-Et une bière pour moi.

-Je note !

La serveuse part plus loin.

-Bien.

H’aanit sort de sa sacoche sa carte. Linde se place sur ses genoux.

« Alors. Tu dois aller à Pont-aux-Saints, c’est ça ? Demande H’aanit

-Oui, c’est ça. Répond Ophilia

-Moi, je dois aller à Guet-des-rocs...

-Partons d’abord pour Guet-des-rocs. Il vaut mieux aller voir ton maître pour voir s’il va bien. Le pèlerinage n’est pas si pressé. Affirme Ophilia

-Merci, Ophilia. Sourit H’aanit

-Et voilà vos boissons ! »

La serveuse est de retour. Elle pose un verre d’eau, et une grosse pinte.

-Merci.

H’aanit lui laisse quelques feuilles, et la serveuse part. H’aanit commence déjà à boire.

-Comment tu peux boire quelque chose d’aussi fort...

-Ce n’est pas l’alcool le plus fort, tu sais ?

-Oui, je crois... Mais je n’y connais rien. Affirme Ophilia

-Y a-t-il aucune preuve de son existence ?

Les deux femmes se retournent. Un homme en manteau bleu est accoudé au bar, l’air désespéré.

-Il a l’air perturbé... Souffle Ophilia

-Je vais le voir, reste ici. Affirme H’aanit

H’aanit pousse un peu Linde qui tombe au sol, se lève, et va voir l’homme.

-Bonjour ! Je vous entends marmonner, ça va ?

L’homme se retourne.

-Oh... je noie ma détresse dans la bière, c’est tout...

-Quelle détresse ? Insiste H’aanit

-... Eh bien...

Il soupire.

-Je fais des recherches sur le Jötunn, un géant de glace... Il devrait résider dans la région, mais je n’ai rien trouvé, pas même un témoignage...

-Oh, je vois.

H’aanit sourit.

-Eh bien, je vais partir voyager. Peut-être que je trouverais quelque chose.

-Hein ?

Il se tourne vers elle.

-Vous souhaitez m’aider ? Il souffle

-Et pourquoi pas ? Si je trouvais un géant de glace, cela ferait un bon entrainement, et cela vous rendra heureux. Reprend H’aanit

-Je vois... Alors, merci beaucoup.

L’homme sourit.

-J’essayerais de vous tenir au courant des nouvelles.

-Très bien.

H’aanit recule un peu.

-Je vais devoir vous laisser, je pars voyager. Au revoir.

-Au revoir.

H’aanit quitte l’homme, et repart s’installer près d’Ophilia.

-Alors ? Devant Ophilia

-Il veut trouver un géant de glace dans cette région. Répond H’aanit 

-Oh ! Et tu penses qu’on peut le trouver ?

-Tant qu’à faire.

H’aanit boit de sa pinte. Ophilia boit son eau.

-Je suis contente de voyager avec toi, H’aanit. Affirme Ophilia

-Moi aussi, Ophilia. Nous sommes complémentaires. Cela est une très bonne chose. Souffle H’aanit

-Je trouve aussi.

H’aanit termine enfin sa pinte.

-Bien. Partons vers la ville la plus proche. Elle fait

-Oui. Allons à Diguedin. Rappelle Ophilia

Les deux femmes sortent de l’auberge, et de la ville. Ophilia se tourne une dernière fois vers la cathédrale, et se retourne, pour partir, et ne pas revenir avant une longue année.

 

C’est ainsi que la prêtresse entama un voyage qui n’aurait pas dû être le sien.

Elle devait accomplir l’Attisement, un rite sacré célébré tous les vingt ans, avant de pouvoir retourner auprès de la famille qu’elle souhaitait protéger.

Où ce voyage imprévu la mènerait-il ?

Les Dieux seuls le savaient...

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