Eight Travelers - EN PAUSE

Chapitre 6 : L'érudit traître

7368 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 30/03/2019 12:25

ATTENTION NOTE IMPORTANTE !!!

La semaine prochaine, il n’y aura PAS de chapitres sur cette fic ! Je part tous le week end, je n’aurais pas une seule seconde de libre !

Je ne sais pas si je ferais deux chapitres en une semaine pour me rattraper, ces chapitres mettent des siècles à être écrits, je ne sais pas si j’aurais le temps, même en vacance.

Alors vous voilà prévenus, désolée de vous laisser une semaine sans chapitre, mais je peux pas faire autrement ^^’

J’espère que ce chapitre vous plaira !

Bonne lecture à tous !

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Cyrus laisse s’échapper un cri de joie, faisant se retourner tous les clients de la taverne. (Enfin quelqu’un qui a vu quelque chose !) Pense Cyrus. Ophilia, sous la honte, baisse un peu la tête. H’aanit s’en contrefiche. Elle se contente de demander :

-Pourquoi cela vous intéresse-t’il ?

-Oh ! Eh bien...

Cyrus s’arrête de justesse dans sa phrase. Avouer devant tout le monde qu’un livre manque aux archives spéciales... N’est pas une bonne idée. Surtout dans cette taverne.

-Euh... Pourrions-nous parler... Dehors ? Demande Cyrus

H’aanit semble méfiante. Qui ne le serait pas, à sa place ? Un homme inconnu qui demande à parler à elle et sa partenaire en priver, après avoir poussé un cri de joie étrange...

Le voyage s’était d’ailleurs bien passé pour elles. Une petite parenthèse à ce sujet.

Lorsqu’elles ont quittés les Terres de givres, le vent des Basses Plaines les avaient presque balayées. Seul Hägen, déjà bien plus habitué aux voyages, ne semblait pas perturbé. Les deux femmes et ka panthères ont toujours vécus dans des endroits à l’abri du vent. Le vent les avait grandement importunés. La pauvre Linde avançait les yeux fermés, à cause de la fourrure qui lui passait devant le visage.

Elles n’avaient pas croisé trop d’ennemis... Excepté un curieux monstre. Un petit monstre ressemblant à un chaton tenant un sac rempli de pierre.

Comme il a essayé de s’enfuir, les deux femmes l’ont poursuivi, et ce sont finalement Hägen et Linde qui l’ont rattrapé... Mort. Ophilia était profondément triste de voir ce si petit monstre dans les crocs d’un loup. Cependant, dans le sac, il y avait énormément d’argent, et même des herbes médicinales !

Les deux femmes étaient alors ravies, mais confuses devant ce chaton généreux. Juste après cela, elles se sont dirigées vers Diguedin, puis la taverne pour se reposer... Heureusement pour elles que le patron de la taverne de fichait des deux bêtes, tant qu’elles restaient tranquilles.

Et Cyrus est arrivé.

Les trois personnes et les deux bêtes sortent, sous le regard  H’aanit souffle alors :

-Bien. Que voulez-vous.

-Je m’explique.

Cyrus s’éclaircit la voix, et souffle :

-Quelqu’un a volé un livre des archives spéciales de la bibliothèques. Je demandais à ceux qui étaient dans la bibliothèque de me dire si quelqu’un avait vu quelque chose, et vous avez vu quelque chose.

Il se tourne vers Ophilia.

-On a volé un livre ? Elle souffle

Ophilia semble surprise... Mais H’aanit semble confuse.

-Pourquoi un livre ?

-Je l’ignore. Un voleur n’a à mon avis pas besoin d’un véritable but.

Il se retourne encore vers Ophilia.

-A quoi ressemblait cet homme qui est sorti ? Interroge Cyrus

-Oh... Eh bien...

Ophilia ferme les yeux, et réfléchit. Elle souffle :

-Je ne me souviens pas vraiment de son visage, je ne l’ai qu’entraperçu... Mais je me souviens de ce qu’il portait... Il portait une longue tunique noire... Un peu comme la vôtre...

-Vraiment ?

Cyrus a un mouvement de recul.

-La tunique des érudits... Il affirme

Tous les érudits de Diguedin portent une tunique noire, pour se faire remarquer, pour ne pas être confondus avec le peuple... Les érudits sont très respectés ici.

Alors oui, c’est la faute d’un érudit... Cyrus croit Ophilia, elle porte la tunique officielle des prêtresses de la Flamme, une prêtresse ne peut pas mentir.

-Très bien. Mesdames, je vous remercie pour votre aide, je vais a présent partir enquêter.

Cyrus s’incline légèrement et respectueusement, et part plus loin. Les deux femmes se regardent.

-H’aanit... Souffle Ophilia

-Oui ?

-Est-ce qu’on ne devrait pas l’aider ?

H’aanit secoue la tête.

-Nous reprenons la route demain, et la nuit ne vas pas tarder à tomber. Il vaut mieux partir se... Elle commence

H’aanit se coupe en voyant le regard presque suppliant de la prêtresse. Et celui de la panthère, aussi.

-Roar...

-S’il te plait ? Insiste Ophilia

-Ophilia... Souffle H’aanit

-Ca ne prendra pas longtemps, si on s’y met toutes les deux !

-...

H’aanit soupire.

-Bon, très bien...

H’aanit et Ophilia s’avancent alors en direction du centre de la ville, la direction dans laquelle Cyrus a disparu.

-Mais... Nous ne connaissons même pas son nom. Affirme H’aanit

-Il ne connait pas le nôtre non plus, ça équilibre, non ? Affirme Ophilia

-Pas sûre...

H’aanit laisse cependant s’échapper un début de rire. Hägen, lui, grogne un peu. Il est, après tout, le plus âgé des compères. Voir des jeunes aussi insouciants, cela le change de...

...

Il n’ose plus y penser.

-Alors, vous dites que vous faisiez une petite sieste...

-Ouaaaaaaaaaah... Oui, je me suis endormi une petite seconde... Pourquoi est-ce si grave ? Demande le garde

-... pour rien. Merci, mon bon monsieur.

Cyrus part plus loin. Bien... C’est un érudit qui est coupable. Et le garde posté devant la bibliothèque, qui possède une clé vers les archives spéciales, s’est endormi.

L’enquête avance, Cyrus est satisfait. Maintenant, il veut encore demander à l’unique personne qui a encore une copie de la clé, le directeur Yvon.

Il se dirige à grand pas vers l’Académie...

-Monsieur !

Mais il est coupé dans son élan par une blonde et une brune.

-Oh ! Vous ! Un problème, Mesdames ? Demande Cyrus

-Non ! Au contraire, nous souhaitons vous aider ! Affirme Ophilia

-M’aider ?

Cyrus, interloqué, demande alors :

-Mais... Pourquoi donc ? Vous ne connaissez même pas mon nom !

-Alors dites-le nous !

Ophilia sourit, laissant le pauvre professeur complètement décontenancé.

-Ma foi, vous avez raison. Cyrus Albright, professeur de l’Académie de Diguedin. Et vous ?

-Je me nomme H’aanit, de S’warkii.

-Et je suis Ophilia, de Don des Flammes.

H’aanit montre d’un regard les deux bêtes.

-Voici Linde, et Hägen.

Linde pousse alors un petit cri content, alors qu’Hägen pousse un grognement de présentation.

-Puisque ceci est fait... Pourquoi cette soudaine envie de m’aider ? Demande Cyrus

H’aanit se tourne vers Ophilia, qui répond :

-Pour la simple et bonne raison qu’une prêtresse de la Flamme ne peut laisser un vol impuni.

-Très bonne raison, Dame Ophilia ! Sourit Cyrus

-Juste Ophilia, je vous en prie.

Cyrus sourit.

-Bien, si vous souhaitez m’aider, je ne vais pas refuser.

-Très bien ! Ou est-ce que nous devons commencer ? Demande H’aanit

-Eh bien... Il va falloir interroger tous ceux près de la bibliothèque. Je vais me diriger vers l’Académie. Affirme Cyrus

-Très bien.

-Retrouvons nous ici dans une heure, alors ! Propose Ophilia

Les trois hochent la tête, et chacun part dans la direction de son choix.

H’aanit repart, accompagnée de Linde, vers la taverne et l’auberge.

Ophilia se dirige vers la bibliothèque. Hägen, s’était énormément pris de sympathie pour la jeune blonde, l’accompagne pour la protéger.

Cyrus reprend sa route vers l’Académie.

Une heure plus tard...

(Je n’ai rien trouvé de plus... Quelle désolation...) Pense Cyrus

Il marche seul dans la ville, complètement désemparé. Il n’a rien pu trouver de plus...

-J’espère qu’elles ont trouvés d’autres renseignements...

-C’est pas vrai, c’est pas vrai...

Cyrus se retourne, et voit un jeune homme blond habillé de façon presque campagnarde, de brun et de vert.

Il peste dans son coin, en tournant en rond. Cyrus, rongé par sa curiosité naturelle, s’approche.

-Bonjour, mon cher ami ?

-Hein ? Un érudit ?

Le jeune homme se tourne vers Cyrus.

-Comment vous nommez vous ?

-Je suis Theracio. Et vous ?

-Je me nomme Cyrus.

Les deux hommes s’inclinent l’un envers l’autre respectueusement.

-Pourquoi pestez-vous ainsi ?

-Oh, si vous saviez, cher érudit...

Il soupire profondément.

-Un usurier horrible abuse des dettes de mes parents, et je me dois de les aider, alors que moi-même, je n’ai pas trop d’argent...

-Oh, mon pauvre ami...

-Moi qui aimerais tant voyager, pour enseigner le savoir dans toutes les Basses Plaines...

Cyrus se fige.

-Vous aimeriez enseigneur ?

-Evidemment ! Je doute qu’il y a autant d’érudit à Noblecour ! Et encore moins à Murmoulin !

Cyrus sent son cœur de professeur passionné se serrer devant ce jeune homme ambitieux.

-Ou est l’usurier ?

-Comment ?

Cyrus s’approche.

-Theracio. Je suis moi-même professeur, et votre dévotion me va droit au cœur. Je souhaite vous aider, alors dites-moi, ou se trouve cet usurier ?

Theracio sourit.

-Merci infiniment...

-Dites-moi...

-Il est sans doute sur la place, en train de compter mon argent...

Theracio montre la direction d’un coup d’œil. Cyrus s’y dirige fermement, déterminé.

Il voit un homme vêtu richement compter des feuilles. Il ne faut pas une seconde à Cyrus. Il comprend qu’il voit devant lui l’usurier.

-Excusez-moi, monsieur...

L’homme relève la tête. Il a un air hautain qui insupporte déjà le professeur.

-Seriez-vous usurier ?

-Oui, mon cher.

-Et d’où viennent toutes ces feuilles ? J’ignorais qu’être usurier rapportait autant.

L’usurier se contente de rire bruyamment.

-Ah ça, mon ami érudit, c’est ce cher couple ! Ils me donnent tant de feuilles, me voilà riche pour les dix prochaines années !

Cyrus grince les dents.

-Rendez leur leurs feuilles.

-Je vous demande pardon ?

Cyrus serre les poings.

-Rendez leur leurs feuilles. Vous n’êtes qu’un voleur malhonnête.

L’usurier se remet à rire.

-Ais je l’air de rire ?

-Non, mais que vous êtes drôle !

-Rendez leur leurs feuilles toute de suite !

Cyrus approche d’un pas, mais l’usurier sort quelque chose de sa poche. Il tend d’un coup une dague vers Cyrus pour l’arrêter.

-Et là, vous continuez à me donner des ordres ?

Cyrus reste droit, en silence, alors que le poignard n’est qu’à quelques centimètres de son cou.

-Linde, attaque.

Cyrus et l’usurier se retourne. Une masse blanche agile saute sur l’usurier, et lui mort brusquement le bras.

-AH !!!

L’usurier fait un bond de quelques mètres. Il a beau se secouer le bras, la panthère des neiges ne le lâche pas. Les feuilles et le poignard tombent au sol.

-L... LACHE MOI !!!

Linde grogne en réponse.

-H’aanit ?

La jeune chasseuse arrive derrière Cyrus. L’air dur.

-Linde, lâche-le.

Linde s’exécute. L’usurier part plus loin pour échapper à la colère féline.

-Un monstre dans la ville ? Etes-vous malade de l’amener ici ?

-Elle reviendra si vous osez à nouveau menacer cet érudit d’une dague. Répond H’aanit

Elle fait un pas. L’usurier prend soudain peur, et s’enfuit.

-Gardez vos feuilles, bandes de malades !

L’usurier s’enfuit. Cyrus et H’aanit se regardent une petite seconde.

-Merci beaucoup, chère H’aanit ! Affirme Cyrus

Il s’empresse de ramasser les feuilles au sol. Il les compte rapidement.

-Pauvre homme... Il souffle

-Mais que vous est-il arrivé, exactement ? Demande H’aanit

Cyrus se tourne vers elle.

-Un jeune homme du nom de Theracio voyait sa famille se faire voler par cet énergumène. J’ai alors décidé de l’aider, et...

Il laisse s’échapper un semblant de rire forcé.

-Heureusement que vous étiez là, ma chère ! J’ignore ce que ce vaurien m’aurait fait, sinon !

-Ce n’est rien, Professeur Cyrus.

Ils sourient tous les deux.

-Bien, je vais rendre ces feuilles à son propriétaire ! Attendez-moi là, je reviens tout de suite !

-Bien sûr.

H’aanit voit Cyrus partir au loin, pour rejoindre un jeune homme. Elle n’entend rien, mais elle voit la joie sur le visage de l’homme. Elle sourit.

(Une bonne chose de faite...) Elle pense.

-H’aanit !

Cette dernière se retourne. Ophilia arrive, accompagnée de Hägen.

-Ophilia ! Te voilà !

-Je ne suis pas en retard, j’espère ? Demande Ophilia

-Absolument pas.

H’aanit montre d’un coup de tête Cyrus plus loin.

-Je l’attends, à vrai dire.

-Mais qui est cet homme, avec qui il parle ? Demande Ophilia

H’aanit hausse les épaules.

-Je n’en ai aucune idée...

Elles sourient. Cyrus, quant à lui, reviens vers les deux dames. Il est très satisfait, d’avoir aidé un ami professeur... Mais maintenant, il doit encore trouver le voleur du livre.

-Très bien, alors quels sont les résultats ? Demande Cyrus

Les trois se regardent.

-Je n’ai trouvé aucun renseignement utile... Affirme H’aanit

-Moi non plus... Répond Ophilia

-Et moi... Rien de ce que je ne savais pas déjà.

Les trois compères se sont retrouvés. Au bout d’une heure, cependant... Ils n’étaient pas plus avancés...

-Notre aide n’a réellement servie à rien... Souffle Ophilia

-Détrompez-vous, ma chère ! Répond Cyrus. Sans votre aide, je serais encore en train d’interroger le moindre passant en quête d’une information inutile !

-Vu sous cet angle...

Linde laisse s’échapper un soupir félin désabusé.

-Ce n’est pas si grave, Linde... Souffle H’aanit

-Bien... Fais Ophilia

-Qu’allons-nous faire, à présent ?

-Je devrais avoir toutes les informations nécessaires pour résoudre cette affaire... Normalement... Affirme Cyrus

-Très bien, alors... Commence Ophilia

Cyrus n’écoute même plus ses deux camarades. Il se plonge dans ses pensées. Une salle mentale lui apparait, des informations flottant au-dessus de lui se créent et s’effacent tour à tour. Il ouvre les yeux. Une information lui arrive devant ceux-ci.

-Mais que fait-il... Demande H’aanit

-Je l’ignore... Il semble perdu... Affirme Ophilia

Même Linde, en lui chatouillant les narines, ne lui fait pas échapper un soupir.

Qui détient la clé des archives ? Le directeur et le garde.

(Mais bien sûr ! Tout est clair maintenant !) Pense Cyrus. (Les seuls à détenir la clé des archives sont le directeur et le garde.)

Il se concentre. Les informations sont soigneusement triées. Cyrus est comme perdu dans sa bulle.

A qui appartenait la clé utilisée pour ouvrir les archives ? Au garde.

(Le directeur garde la sienne sous clé dans son bureau. De plus, il n’a pas accédé aux archives aujourd’hui. En revanche, le garde se comporte de façon suspecte depuis quelque temps. Il lui arrive même de s’endormir à son poste. Si quelqu’un disposait de ces informations, il n’aurait aucun mal à lui subtiliser la clé.)

Cyrus, dans la réalité, relève brusquement la tête.

-Mais que... S’écrie Ophilia

(Un instant... Serait-il possible que notre coupable soit le garde lui-même ?)

Cyrus secoue la tête dans la réalité, et sa réalité.

(Non... Il n’a aucun mobile. Il doit plutôt s’agir de quelqu’un qui connaît la valeur des ouvrages qu’abritent les archives. Qui plus est, le coupable est un érudit. Vraisemblablement un érudit ayant accumulé des dettes colossales au jeu.)

Cyrus fronce les sourcils.

-Il est horriblement étrange... Affirme H’aanit

-Moi qui pensais qu’un érudit était quelqu’un de sensé...

(Ce qui signifie que notre coupable n’est autre que...)

Le coupable est donc... Russell.

(L’érudit, Russell ! Oui, mon raisonnement me parait infaillible.)

-Il ne me reste plus qu’à trouver Russell et à lui soutirer des aveux.

-Ah, tu te remets à parler !

Cyrus relève la tête. Les deux jeunes femmes le regarde, confuses. Hägen lève ses yeux canins au ciel, alors que Linde le câline un peu pour le détendre.

-Qui a-t-il ? J’ai quelque chose sur le visage ? Demande Cyrus

-Vous... Etiez en train de bouger et de réfléchir intensément... Tout seul...

-Oh, ça.

Il sourit.

-C’est lorsque je me concentre, je ne peux m’empêcher de me couper du monde. Affirme Cyrus

-Oh...

H’aanit tousse un peu dans son poing.

-Enfin... Avez-vous trouvé ? Elle demande

-Oui, ma chère H’aanit ! Je pense que le coupable est...

Cyrus se fige brusquement.

-Professeur ? Demande Ophilia

-Il recommence à réfléchir, tu crois ? Souffle H’aanit

-Je n’en sais rien...

-Silence... Ordonne presque Cyrus

H’aanit se tourne brusquement vers lui. Mais Cyrus semble parfaitement sérieux et attentif.

-Qu’est-ce qu’il vous arrive, encore ? Souffle Ophilia

-Le coupable est juste derrière vous... Ne vous retournez pas. Nous le suivrons lorsqu’il aura le dos tourné.

Ophilia hoche la tête. H’aanit lutte contre l’envie de se retourner... Alors que Linde et Hägen ne se gênent pas.

-Linde, Hägen... S’il vous plait...

-Roaaar...

Linde a toujours été une panthère joueuse et curieuse... C’est dans son caractère, H’aanit savait qu’elle ne pouvait pas lutter.

-Les filles... Il est bientôt parti... Encore un peu de... Affirme Cyrus

-AH !!! Que fais cette...

(Oh non...) Pense H’aanit

-C’est mon amie, ne vous en faites pas ! Elle accourt

H’aanit court vers l’érudit. Russel, un homme brun, l’air grave et triste, les traits pointus. Il était grand, aussi grand qu’H’aanit. Sa tunique noire cachait une robe blanche. Ses yeux étaient sombres, il semblait étrangement maléfique.

-B... Bien... Très bien... Il souffle

Russell part sans attendre plus loin. Heureusement, il ne remarque pas Cyrus et Ophilia, et part en direction de l’Académie... Cependant, il s’arrête devant l’escalier de pierre menant à l’Académie, pour tourner.

-Tiens tiens...

Une fois qu’il disparait de vue, Cyrus court vers cette intersection. Ophilia et H’aanit le suivent. Les deux bêtes font de même.

-Ha ah !

Cyrus montre aux arrivants une grotte, a même la hauteur de l’Académie.

-Eh bien... Souffle Ophilia

-Quelle cachette parfaite. Allons-y !

Cyrus n’attend pas, et s’engouffre dans la crevasse.

-Attendez nous ! S’écrie Ophilia

H’aanit soupire, et rentre à son tour dans la grotte.

A l’intérieur... C’est étrangement grand. Il y a des crevasses, des trous sans fond, des stalactites et stalagmites à en perdre la tête...

H’aanit est réellement impressionnée.

-Ah, te voilà !

H’aanit se tourne. Ophilia tient son bâton brillant dans les mains. En voilà, une torche efficace dans cette grotte sombre. Cyrus, impatient, veut foncer devant.

-Je suis là, commencer à avancer !

Linde parti alors devant, accompagnée d’un Cyrus impatient, et prêt à en découdre.

-Il semble tellement déterminé... Affirme H’aanit

-Je confirme. Souffle Ophilia

Hägen pousse un petit grognement, et avance, accompagnant les deux femmes.

La petite troupe avance rapidement. Cyrus n’a presque jamais été aussi impatient. Ils arrivent tous à la fin de la grotte.

Là, ils tombent sur un laboratoire, dans lesquels se presse un érudit. Il court de partout, comme s’il étudiait quelque chose de capitale.

Cyrus arrive. Il s’éclaircit la voix, se faisant remarqué par Russell.

-Professeur Albright ?

Russell semble complètement terrorisé. Il tente de le cacher en vain :

-De quel droit faites-vous irruption dans le bureau d’un collège pendant qu’il travaille ? Je ne souffrirai pas une telle muflerie ! Affirme Russell

Cyrus approche, les deux femmes le regardent durement. Hägen, peu rassuré dans un laboratoire, abois sans cesse. Heureusement que Linde le calme un peu.

-Toutes mes excuses. J’aurais dû frapper. Affirme Cyrus

Cyrus regarde un peu autour de lui.

-Au fait, sauriez-vous par hasard ce qui est advenu de l’ouvrage qui a disparu des archives ?

-Quel ouvrage ? Je ne vois pas du tout à quoi vous faites référence. Affirme Russell.

Cyrus secoue la tête.

-Allons, mon ami. Inutile de jouer les ingénus, vous ne ferez que retarder l’inévitable. Venons-en au fait sans plus tarder. Vous êtes un voleur, et je peux le prouver.

Russell à un mouvement de recul.

-M-mais qu’est-ce que c’est que ces sornettes ?!

-Malheureusement pour vous, au moment précis où vous tentiez de remettre discrètement la clé en place, votre ami le garde commençait à se réveiller de sa petite sieste. Affirme Cyrus

Les deux femmes le regardent confuses. A quel moment le garde...

-M-mais c’est impossible ! Il dormait, j’en suis absolument...

Russell réalise soudainement ce qu’il vient d’avouer.

-Ah !

Cyrus fait un pas en avant, satisfait. H’aanit sourit, comprenant le stratagème.

-Et peut-on savoir pourquoi vous surveilliez le sommeil de notre brave garde ? Demande Cyrus

-M-ma langue a fourché ! Je vous assure que je n’ai rien à voir avec ce livre volé ! Affirme Russell

-Vraiment ? Et qui est ce que je pourrais avoir vu sortant de la bibliothèque rapidement ? Affirme Ophilia

-Ce n’était pas moi ! Qui vous prouve que c’est moi !

-Je m’attendais à ce genre de réponse. Dans ce cas, accepteriez-vous de m’accompagner à l’Académie ? Pour prouver votre innocence, bien sûr.

Russell pousse un cri de surprise, tremble et se met en position de combat. Il sort un tome vert, et commence à l’ouvrir.

-Bon sang... Allez au diable ! Il affirme. Mon plan était parfait ! Si vous ne vous en étiez pas mêlé, personne n’aurait rien su !

H’aanit sort immédiatement son arc, et Ophilia son bâton. Cyrus, surpris, recule d’un pas. Russell ouvre son tome.

-Lezi zithuthi zivota zivela

-Hein ? Souffle H’aanit

Elle regarde sa camarade. Mais Cyrus s’écrie :

-UNE INCANTATION !!!

Cyrus sort à son tour un tome. Un tome noir, avec comme couverture une flamme, un flocon et un éclair.

Il ouvre rapidement le livre, et crie :

-OH FLAMMES RAVAGEES TOUT !!!

Du feu sort de son tome, ce feu rejoint sa main, et part en direction de Russell.

Mais, alors que les Flammes allaient arriver, deux espèces de volutes bleues sortent du sol.

-Oh non, pas encore... Soupire Ophilia

-Des volutes... Comme la dernière fois... Rappelle H’aanit

Linde grogne, et court vers Russell. Elle sort ses griffes. Hägen couvre ses arrières, crocs en avant.

Russell ne les voit pas. Des griffes acérées et des crocs tranchants le blessent à ses deux bras. Il hurle de douleur. Il arrive à prendre son tome et à lancer un sort de feu sur les deux bêtes. Elles reculent, brûlées de partout.

-ESPECE DE SALE...

H’aanit lance une flèche dans la direction de Russell. Celui-ci se dépêche de manger un immense raisin. Ses coupures au bras se guérissent.

La flèche de H’aanit arrive cependant dans une volute bleue, et se dissous à l’intérieur.

-Pas de flèches pour eux...

-Peut être que ça marchera mieux !

-Ukuthula okuthukuthele ! Hurle Russell

Soudain, alors que le bâton d’Ophilia commence à briller, il s’éteint.

(Hein ?) Pense Ophilia

Mais elle réalise soudain que ce qu’elle croyait lancer à l’oral... N’a en réalité jamais quitté le fond de sa bouche...

Bouche, d’ailleurs, qui refusait de s’ouvrir !

-Hmmmm !!!

-Hmmm ?

Ophilia se retourne, et trouve H’aanit dans le même état. Elles paniquent toutes les deux.

-Heureusement que mon sort de silence a fonctionné...

Linde grogne. Elle n’a pas été touchée par le sort, mais elle est encerclée de volutes bleutées. C’est hélas la même chose pour le pauvre Hägen.

Cyrus, lui, est paralysé. Sans ses sorts, il ne peut rien faire du tout... D’accord, il a un petit bâton, mais rien de bien méchant... Il le sort, confus, et voulant de toute manière battre cet érudit traître.

Il court alors. Muet. Bâton à la main. Vers Russell.

Russell sourit. H’aanit, pleine de rage, lui lance une flèche. Mais il esquive sans mal, en se cachant derrière une volute. H’aanit en a marre. Elle sort sa hache, et fonce vers la volute.

H’aanit abat sa hache sur la volute, la brisant en mille morceau comme de la glace. Russell se met soudain à paniquer. Il ne voit alors pas le coup de bâton de Cyrus l’atteindre.

Russell se retourne d’un coup. Il a un problème d’os, alors le moindre coup de bâton lui est presque fatal. Il retient un cri de douleur, et frappe avec ses poings le professeur Albright.

Celui-ci recule un instant. Russell sort son tome. Il l’ouvre.

-Ubambe umlilo !

Du feu sort de ce tome. Cyrus a à peine le temps d’esquiver. Son bras se fait bruler.

H’aanit, pendant ce temps, abat les volutes. Sous les encouragements silencieux d’Ophilia. Linde et Hägen sont ravis. Mais Russell invoque encore plus de volutes.

Soudain, Ophilia voit Cyrus se tenir le bras. Le vêtement est brulé.

-AH !!! Professeur !

Ophilia réalise qu’elle a retrouvé sa voix... Et donc ses pouvoirs de soin !

-Professeur ! Revenez !

Elle court vers Cyrus, qui arrive vers elle. Il sourit. Ravi de la voir parler. Il lui tend son bras. Russell les voit. Il tente de lancer un sort de feu.

-NON !!!

Mais Ophilia invoque une colonne de lumière. Le feu se perd dans celle-ci. Cyrus est impressionné. Ophilia pose son bâton sur la plaie de Cyrus.

-Aelfric, Dieu de la Flamme, accorde nous ta miséricorde...

De la lumière émane du bâton. Le bras se soigne lui-même. Cyrus sourit, sans lâcher de bruit.

-Non... Souffle Russell

-PREND CA !!! Hurle Ophilia

Ophilia prend son bâton, et frappe Russell brusquement. Dans le dos. Il manque de tomber en avant. Il invoque des volutes. Ophilia est forcée de reculer.

-OPHILIA !!!

-H’aanit !

Elles se tournent toutes les deux. H’aanit est heureuse de pouvoir parler à nouveau.

-Je m’occupe des volutes ! Affirme H’aanit

-Vas s’y ! Acquiesce Ophilia

-Je n’ai pas dit mon dernier mot... Affirme Russell

Russell respire de plus en plus fort. Une aura violette lui apparait. Il est complètement en rage.

-Recule.

Ophilia se retourne d’un coup. Cyrus a repris le don de la parole. Il avance, tome à la main, une aura bleue brille autour de lui. Ses cheveux semblent s’envoler, et ses yeux brillent de jaune.

-L’exaltation... Soufflent les deux femmes.

-Grrr...

Russell invoque lui aussi de la magie. Mais Cyrus est plus rapide.

-OH GLACES PERCEZ LES !!!

Une lumière bleue sort du tome de Cyrus. Une ligne bleue apparait devant lui.

Et soudain, d’immenses glaciers apparaissent, sortant de cette ligne. Ils atteignent même le plafond de la grotte. Russell est blessé de partout, mais pas mortellement.

Les glaces disparaissent à la seconde ou Cyrus baisse le bras.

Russell tombe au sol, vaincu. Ophilia sourit, Linde pousse un cri de joie.

H’aanit et Ophilia se regardent.

-Lui aussi, il a l’exaltation... Affirme H’aanit

-Ce n’est pas si rare, en réalité. Souffle Ophilia

Elles se regardent toutes les deux. Elles ont grandement sous estimées ce professeur... Même Hägen semble réellement impressionné.

-Je ne voulais pas... J’avais juste besoin... d’argent... Affirme Russell au sol

-Il est vrai que cet ouvrage vous aurait rapporté une petite fortune. Mais n’avez-vous donc pas un seul instant réfléchi aux conséquences de vos actes ? Provoque Cyrus

Cyrus s’approche d’un Russell à terre. Il semble soudain étrangement furieux... Mais seulement dans la voix.

-Voler cet ouvrage revient à priver nos jeunes élèves d’un trésor bien plus précieux que l’argent. Un crime grave dans tous les cas, mais d’autant plus impardonnable lorsqu’il est commis par quelqu’un qui se considère comme un érudit.

Russell baisse les yeux, sans rien répondre.

-A présent, partons chercher les gardes royaux. Souffle Ophilia

-Hägen, tu peux le surveiller ? Demande H’aanit

Hägen acquiesce par un mouvement de tête. Les quatre autres partent alors de la grotte.

Une fois sortis, ils préviennent les gardes royaux. Ceux-ci partent immédiatement chercher Russell. Ils le trouvent avec le loup, immobile.

Les gardes arrêtent Russell. Cyrus le voit partir vers les geôles, satisfait.

-Très bien, nous avons réussis.

Il se tourne vers ses deux compagnes du jour.

-Merci beaucoup pour votre aide. Vraiment.

-C’est normal. Répond H’aanit

-Je suis heureuse d’avoir pu vous aider ! Affirme Ophilia

-Sur ceux...

H’aanit s’incline un peu, Linde ronronne près de Cyrus.

-Nous allons partir à l’auberge, et nous repartirons à l’aube. Fait H’aanit

-Repartir ? Souffle Cyrus

-Oui. Nous nous rendons vers Guet des rocs.

-Très bien.

Cyrus hoche la tête.

-Je suis heureux de vous avoir connu. H’aanit, Ophilia, Linde, Hägen, puisse les Dieux vous aider dans votre voyage.

-Merci, Cyrus. Souffle H’aanit

-Puisse la Flamme veillez sur vous. Affirme Ophilia

Les deux femmes partent alors vers l’auberge. Cyrus est laissé seul, et soupire.

-Bien... Partons-nous reposer...

Le lendemain...

Cyrus est à la bibliothèque. Mercedes, ravie, liste les livres qu’elle vient de récupérer.

-Je suis ravie de vous ayez retrouvé ce livre. Elle affirme

Devant elle, Cyrus apporte encore un livre. Il sourit, mais soupire à la fois :

-Malheureusement, je crains que ce ne soit pas le seul que notre ami ait dérobé.

-Russell a déjà avoué l’intégralité de ses crimes et révélé l’identité de ses acheteurs. Affirme Mercedes. Il nous suffira de localiser les livres et de les racheter. Je vais demander aux gardes de renforcer la sécurité des archives privées.

Cyrus regarde une liste des livres disparus. Il remarque alors un titre... Aguicheur.

-Mais qu’est-ce dont ? Ce fourbe d’érudit l’a-t-il volé également ?

Mercedes regarde la liste à son tour, et comprend immédiatement ce que veut dire Cyrus. 

-Ah, Au fin fond de l’enfer. Non, je peux vous assurer qu’il ne l’a pas pris. Ce livre a disparu il y a maintenant une quinzaine d’années. Les « emprunts permanents » de Russell ont commencé il y a seulement deux ans.

-Je vois... Donc cet ouvrage a été perdu ou volé bien avant. Affirme Cyrus

-Votre esprit de déduction est infaillible, Professeur. Lance Mercedes

Cyrus n’écoute pas ce ton cynique. Il demande :

-Dites-m’en plus sûr Au fin fond de l’enfer, je vous prie.

Mercedes recherche dans un gros livre à la couverture brune.

-D’après l’index, il s’agit d’un recueil de rites archaïques et de magies tombées dans l’oubli. Si je ne m’abuse, c’était le plus ancien ouvrage qu’abritaient nos archives. Il va sans dire que c’est une terrible perte.

Cyrus a un petit mouvement de joie, soudain excité.

-Oh ! Un autre mystère à résoudre... Il affirme

Il s’apprête à demander à Mercedes un peu d’aide, mais l’assistante du directeur, Lucia, entre.

-Professeur Albright. Le directeur souhaiterait vous parler.

-Encore ? Qu’y a-t-il, cette fois ?

L’assistante part sans piper mot.

-Peut être souhaite-t-il vous félicité d’avoir identifié le voleur de la bibliothèque ? Souffle Mercedes

-Je ne l’ai pas fait pour la gloire. Mais s’il insiste... Affirme Cyrus

Dans l’auberge...

-Alors, quelle est la ville la plus proche...

Au petit matin, H’aanit et Ophilia se préparent. Elles reprennent leurs affaires qu’elles avaient éparpillées dans leur chambre, et prennent une carte. La route les attends, après tout.

-Il est écrit que la ville la plus proche est Raz de remous. Nous devrions y arriver avant la nuit. Affirme Ophilia

Hägen l’aide à ranger ses affaires, les mettant dans ses crocs puis dans le sac.

-Ce qui nous fait arriver à Guet des rocs dans deux jours... Souffle H’aanit

H’aanit sourit. Elle est impatiente de retrouver son maître...

Et elle n’osera jamais l’avouer, mais son cœur se serre sous l’inquiétude.

Dans le bureau du directeur...

Cyrus arrive devant. Le directeur est devant son bureau. Il n’avait pas vraiment l’air satisfait... L’assistante frappe alors à la porte.

-J’ai fait venir le professeur Albright comme vous l’aviez demandé, Monsieur.

-Bien. Entrez. Ordonne Yvon

Ils rentrent. Yvon ne regarde pas Cyrus.

-Merci, Lucia. Souffle le directeur

Cyrus s’avance.

-Oui, Monsieur le Directeur ? Que puis-je faire pour vous ? Il demande

Devant le silence du directeur, Cyrus pense : (Quelque chose me dit qu’il ne s’apprête pas à me féliciter.)

-Professeur Albright. On vient de me faire une révélation des plus... troublantes. Affirme finalement le directeur

-Quel genre de révélation ?

Yvon s’approche.

-Une source anonyme prétend que vous avez abusé de votre prestigieuse position pour nouer une relation illicite avec Son Altesse la princesse.

Cyrus reste en silence une petite seconde. (C... Comment ? Moi ? Nouer une relation avec la princesse ? Mais comment, QUI pourrait inventer quelque chose d’aussi ignoble ! Comment osent ils, comment ose til !)

Toute la rage intérieure de Cyrus se calme finalement, en une question :

-Prêtez-vous donc foi à des ragots, Monsieur ?

-S’ils sont sans fondement, dites-le. Provoque le directeur

-Je vous assure qu’il s’agit d’un ramassis de balivernes sans la moindre substance.

(Lancé par des imbéciles sous évoluée en quête de n’importe quel moyen de reconnaissance pour donner du gout à leur misérable existence.)

Yvon s’approche de la fenêtre de son bureau.

-Des balivernes ? J’aimerais vous croire sur parole, Professeur, mais je crains que la situation ne soit pas si simple. Une rumeur concernant la famille royale, aussi infondée soit-elle, ne manquera pas de se répandre comme un feu de paille. Si nous ne prenons pas immédiatement des mesures, la réputation de la princesse Mary risque de s’en trouver irrémédiablement ternie. C’est une éventualité que nous devons à tout prix éviter. J’espère que vous comprenez.

- Que comptez-vous faire de moi ? Demande Cyrus

-Ce n’est pas une décision facile. Affirme le directeur

Yvon s’approche de Cyrus.

-Je ne peux annoncer votre renvoi. Cela passerait pour un aveu de culpabilité.

-Que diriez-vous d’un congé sabbatique ?

Ils se tournent vers Lucia.

-Nous pouvons exclure le professeur jusqu’à nouvel ordre, tout en annonçant officiellement qu’il est parti mener des études dans un pays lointain. Elle affirme

Yvon hoche la tête, satisfait. Il se tourne vers Cyrus.

-Qu’en dites-vous, Cyrus ? Cette solution nous permettra de préserver aussi bien la réputation de l’Académie que la vôtre.

-Ma réputation... Murmure Cyrus

-Désapprouvez-vous cette décision, Professeur ?

Cyrus secoue la tête.

-Pas du tout, Monsieur le Directeur. Bien au contraire, je pense qu’il s’agit d’une excellente opportunité.

-Une opportunité ?

-Pour tout vous dire, une certaine affaire a suscité mon intérêt, dernièrement. Je me demandais justement quand je pourrais trouver le temps de mener des recherches sur le terrain. Oui, je pense que je vais partir en voyage.

(A la recherche d’un ouvrage ancien, disparu il y a de cela quinze ans... De toute manière, s’il m’est interdit de partager mes découvertes avec mes pairs et le public, je ne vois pas l’intérêt de poursuivre mes recherches ici.)

-Vraiment ? Dites-m’en plus, Professeur. Quel est donc l’objet de ces recherches ? Insiste le directeur

Cyrus relève la tête. Il lâche un petit sourire.

-Un certain ouvrage. Sur ce, si vous voulez bien m’excuser, je dois aller faire mes bagages. Je vous souhaite une bonne journée.

Cyrus baisse la tête respectueusement, et s’en va.

-Toujours aussi énigmatique, celui-là... Affirme le directeur

Les deux restent dans le bureau en silence.

Cyrus, lui, rentre immédiatement chez lui, dans sa maison de pierre, et fait son sac. Il prend quelques livres, ses économies, une carte...

(Hum...)

Il n’arrête pas de penser à ça : (H’aanit et Ophilia veulent voyager...)

Il sourit, alors qu’il place ses dernières feuilles dans son sac.

-Je suppose qu’elles seront d’accord.

Cyrus sort alors en trombe de chez lui. Il est étrangement heureux de partir...

Mais surtout excité par l’idée de découvrir un livre perdu.

Il court vers la sortie de la ville. Cependant, il est arrêté par un cri.

-Professeur !

Cyrus se retourne.

-Oh, Thérèse. Qu’y a-t-il ?

Thérèse, dans sa robe claire, baisse la tête, soudain honteuse.

-J’ai... j’ai entendu dire que vous alliez quitter l’Académie.

Cyrus hoche la tête.

-C’est effectivement le cas.

Thérèse pousse un cri de surprise.

-P-Professeur, je... je suis désolée !

Cyrus garde le silence quelques secondes.

-Ah, je vois. C’est donc vous qui êtes à l’origine de cette rumeur.

-Vous... vous le saviez ?

-Je l’ai deviné lorsque vous m’avez présenté vos excuses. J’ai tout de même du mal à comprendre ce qui vous a poussée à raconter un mensonge aussi effroyable.

Thérèse fait un pas en arrière. Elle baisse la tête pour répondre :

-Vous êtes toujours en train d’aider Son Altesse. Vous répondez à ses moindres questions... Je voulais simplement... que vous m’accordiez un peu plus d’attention...

-C’est pour cette raison que vous êtes allée parler au directeur ?

Thérèse hoche la tête.

-Oui... Mais... je voulais simplement qu’il vous réprimande. Je ne pensais pas qu’il... Je suis vraiment désolée, Professeur. Me pardonnerez-vous un jour ?

Cyrus secoue la tête. Souriant.

-N’ayez aucune inquiétude, ma chère. Il se trouve que je cherchais un bon prétexte pour partir en voyage.

-Vraiment ?

Cyrus fait un pas en avant, pour se rapprocher un minimum de la sortie de la ville de pierre.

-Depuis un certain temps déjà, je souhaite parcourir le royaume pour approfondir mes connaissances au-delà de ce que peut m’apprendre l’Académie. Je dirais dont que ce petit incident ne pouvait pas mieux tomber.

Cyrus se tourne vers son élève.

-Voyez-vous, il y a une affaire sur laquelle je meurs d’envie d’enquêter.

Il recule pour se remettre à niveau de Thérèse.

-Alors, ne culpabilisez pas, jeune fille. En réalité, vous m’avez rendu service.  Et je dois bien avouer que j’ai ma part de responsabilité dans cette histoire. Il est vrai que j’ai manqué de considération à votre égard. Si j’avais compris vos intentions plus tôt, nous n’en serions pas là.

Thérèse rougie, soudain pleine d’espoir.

-Professeur... Qu-que voulez-vous...

Elle commence à sourire... Cyrus affirme alors...

-Pardonnez-moi, ma chère élève ! J’aurais dû remarquer à quel point vous êtes dévouée à vos études !

-A mes... études ? Souffle Thérèse

Elle baisse un peu la tête, honteuse et désabusée.

-Je me suis toujours efforcé de traiter équitablement mes élèves. Mais Son Altesse a toujours une question aux lèvres, et je me fais une joie d’y répondre. Je comprends que cette attitude puisse passer pour du favoritisme. Ce n’était pas mon intention, mais je suis tout de même fautif.

Cyrus se tourne vers elle, et lève les yeux au ciel ironiquement.

-Ah, si seulement j’avais su voir la jeune érudite diligente que vous êtes !

Un silence apparait.

-Euh, Professeur... ?

Elle s’approche.

-Vous n’êtes peut-être pas aussi perspicace que je ne le croyais...

-Oui ?

-Non, rien...

-Dans ce cas, je vais vous laisser. Ne négligez pas vos études en mon absence !

-Bien sûr que non, Professeur. Est-ce que... je vous reverrai un jour ?

Cyrus part un peu plus loin. Il lance un dernier sourire à son élève.

-C’est fort possible... si nous sommes toujours vivants d’ici là.

Thérèse hoche la tête, et la baisse en voyant Cyrus partir.

Cyrus reprend alors sa course. Il doit atteindre la sortie de la ville le plus vite possible... C’est l’aube depuis un petit moment déjà...

Il voit alors le commencement des plaines. Et deux silhouettes féminines. Cyrus pousse un cri de soulagement.

-H’aanit ! Ophilia !

-Hein ?

Les deux femmes se retournent. Linde, ravie, fonce vers le nouvel arrivant.

-Cyrus ? Mais... S’écrie H’aanit

-Je suis... content... De vous... avoir rattrapés...

Cyrus est complètement essoufflé d’avoir couru. Après tout, un professeur n’est pas sensé courir ainsi...

- Que vous arrive-t-il, Professeur ? Demande Ophilia

-Je...

Il se relève.

-En réalité, je dois partir voyager aussi... Et je me disais...

-J’accepte. Coupe H’aanit, comprenant immédiatement

Cyrus se relève d’un coup.

-Vous acceptez que je vienne ?

-Oui ! Vous étiez très fort, je suis ravie de vous voir partir avec nous, Professeur !

Cyrus sourit, pleinement satisfait.

-Merci beaucoup, mesdames !

H’aanit sourit, Linde sautille de joie sous ce nouveau membre, et Hägen commence déjà à partir.

-Bien... Ou devons-nous aller ?

-Nous devons partir pour Raz de Remous !

-Alors allons-y !

Cyrus sourit, impatient de commencer à voyager.

-Ou devez-vous vous rendre ? Demande H’aanit

-Eh bien...

(Bien, je dois rassembler autant d’informations que possible sur Au fin fond de l’enfer ! Je ne connais pas de grand expert en matière occulte qu’Odette, mon ancienne collègue. Aux dernières nouvelles, elle séjournait à Creuse-pic. Ce sera la première étape de mon voyage.)

-A Creuse Pic ! Affirme Cyrus

-C’est à l’autre bout du continent... Soupire Ophilia

-Ce n’est pas pressé. Partons pour Guet des rocs, d’abord !

H’aanit soupire, reconnaissante, et les trois compagnons partent alors.

Mais ce qu’ils ignorent... C’est qu’ils ne sont pas seuls... Une silhouette fine vêtue de noir les observe partir dans les plaines, silencieusement.

L’ignorant, ils partent. Cyrus est ravi, Ophilia est ravie aussi, H’aanit est satisfaite d’avoir un si bon mage avec elles...

Sans oublier Linde, si heureuse de voir un nouveau membre voyager avec eux, et Hägen, qui se sent se rapprocher de son maitre.

Cependant, le voyage est encore long, et avec ces nouveaux membres, il ne fait que s’allonger davantage...

 

C’est ainsi que Cyrus quitta l’Académie à la recherche du livre perdu.

« Au fin fond de l’enfer »...

Quels sombres secrets renfermait-il dans ses pages ?

Les Dieux seuls le savaient...

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