Eight Travelers - EN PAUSE

Chapitre 22 : Le grand tournoi - Partie 2

4520 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 17/08/2019 13:38

Olberic est armé de son épée. Archibold porte une immense hache.

Malgré les recommandations de Cyrus, Olberic attaque à l’épée. Ce qui fait surprend le professeur, de là où il est.

-Mais je lui ait dit d’être... Commence Cyrus des gradins

-Il a sans doute une idée derrière la tête. Coupe Ned

Cyrus inspire profondément.

-Je l’espère.

Archibold et Olberic sont enfin face à face. Archibold lève sa hache. Il s’apprête à atteindre Olberic. Mais celui-ci lève son épée horizontalement. Le coup est stoppé.

Mais Olberic recule. Archibold est fort. Très fort. Mais il est trop concentré sur ses appuis. Olberic dévie son épée sur le côté. Archibold est entrainé sur la droite.

Olberic allait atteindre son bras. Mais Archibold se redresse. Il relève brusquement sa hache. L’épée d’Olberic était près de lui. A cause de l’élan, l’épée d’Olberic est poussée en arrière. Olberic aussi d’ailleurs.

Son pas en arrière est risqué. Archibold lève sa hache. Un coup commence à arriver.

-Non ! S’écrie Cyrus

Mais Olberic sourit. Il attrape sa lance dans son dos. D’un coup rapide. Précis. La lame vers le haut. Il abat sa lance vers le ventre d’Archibold. Dans les côtes.

Archibold est figé sous le choc. Olberic n’attend pas. Il laisse une entaille sur la main d’Archibold. Il est forcé de lâcher sa hache. Olberic termine. Un coup de lance dans les jambes.

Archibold est à terre.

-Quoooooiiiii ?! Hurle quelqu’un depuis le public

-Je n’en crois pas mes yeux ! Le roi a été détrôné ! Lance un autre

-Ouais ! S’écrie Tressa

-La victoire revient à Olberic Eisenberg ! Fait le crieur

Archibold baisse la tête, yeux fermés. Malgré ses pupilles cachées, son immense regret est perceptible.

-Tel père... tel fils... J’ai échoué... Moi aussi... Il soupire

Olberic reste en silence un petit moment.

-Réjouissez-vous ! Vous avez gagné ! Et ne vous en faites pas pour moi. Je n’ai plus qu’à recommencer du début. Tant qu’il me restera du souffle et la force de brandir mon épée, je continuerai à brandir cette lame.

Olberic tend la main vers son adversaire. Archibold la regarde une petite seconde, et la prend, pour se relever.

-Vous vous êtes battu pour rendre hommage à un homme depuis longtemps disparu. En aurais-je moi-même été capable... Souffle Olberic

Olberic et Archibold se prennent la main, et lèvent le bras ensemble. Souriants.

-Archibold s’avoue vaincu ! Lance le crieur. Pour la première fois en quatre ans, le roi ne participera pas au combat final ! Le Chevalier noir contre la Lame inflexible... Quelle que soit l’issue de leur affrontement, un nouveau roi montera sur le trône à la fin du tournoi.

Archibold et Olberic se lâchent la main, et repartent tous les deux dans des directions opposées.

Olberic arrive alors dans les coulisses, et est immédiatement accueilli par Cécily, Ned et les autres voyageurs.

-Quel magnifique combat ! Affirme Tressa

-Splendide ! Et cet Archibold ne t’as pourtant pas fait de cadeaux... Renchérit Primrose

-C’était un sacré combat. Souffle Ned

-Vous ne pouvez pas vous arrêtez en si bon chemin... Vous devez gagner ! Reprend Cécily. Pas question de finir deuxième !

Ned, quant à lui, éclate de rire.

-Elle est dans tous ces états, je ne l’avais jamais vue comme ça. Non, mais regardez-là, elle ne tient plus en place !

-Je suis parfaitement d’accord avec Ned. Sourit H’aanit. Elle n’a cessé de s’agiter avec Tressa tout le long du combat !

Cécily se tourne vers Ned, l’air légèrement contrariée.

-Et alors ? J’ai bien le droit d’être dans tous mes états ! Il a battu le champion en titre ! Celui qui était censé être invincible ! Par tous les Dieux, que le diable m’emporte si ce Chevalier noir pense être de taille face à un régicide !

Tout le monde reste en silence.

-Quoi ? Quelque chose ne va pas ? Tu en sais plus que nous au sujet de de Chevalier noir ? Demande Cécily en se tournant vers Olberic

-Je ne sais pas d’où il sort, mais à en juger par ses combats précédents, il a rien à envier au roi ou à qui que soit d’autre. Affirme Ned

-Je suis parfaitement d’accord.

Cyrus s’avance.

-Ce chevalier noir est terriblement, puissant... Une grande force physique, une défense remarquable... Cependant, il semble y avoir des failles... De ce que j’ai vu, il existe des parties de son corps non couvertes par son armure. Des parties pourtant beaucoup trop fines pour une épée... La lance sera une meilleure alliée.

-Des parties sensibles ?

Olberic écoute attentivement. Cyrus comprend immédiatement le message, et termine :

-Excepté quelques faiblesses au niveau des articulations, j’ai pu remarquer notamment une partie en tissu noire au niveau de son cou. Pas sa nuque, son cou.

-Un tissu noir ? Insiste Ophilia

Cyrus hoche la tête.

-Sans aucun doute pour se confondre avec son armure. Dans le feu de l’action, il est impossible de remarquer ce détail.

-Heureusement que tu es là, alors.

Cyrus sourit.

-Je te remercie.

-Bien, je pense que grâce à ceci, tu devrais vaincre Gustav ! Lance Cécily. Je compte sur toi !

Olberic soupire profondément.

-Il ne faut jamais engager le combat en s’attendant à une victoire facile. Surtout contre un homme qui a appris à manier l’épée auprès d’Erhardt.

Un petit silence s’installe. Olberic secoue la tête.

-D’un autre côté, il ne faut pas non plus fuir l’affrontement par crainte de la défaite. Je me battrai de toutes mes forces. Et si les Dieux jugent mes efforts insuffisants, eh bien, qu’il en soit ainsi. Sommes-nous d’accord ?

Cécily hoche la tête, souriante, et très légèrement colorée au visage.

-Oui, c’est bon, je connais le principe. Mais... tâchez de vraiment vous battre de toutes vos forces. Je ne voudrais surtout pas qu’il...

-Ha ha ! Te voilà rouge comme une pivoine, ma grande ! Coupe Ned

Cécily se retourne vers Ned, rouge de rage et de gêne. Elle lui flanque alors un sublime coup au ventre. Ned en tombe même à la renverse.

-Aïeuh ! Vas-y doucement ! Ma blessure est pas encore guérie.

Primrose pousse un petit rire, et Alfyn court vers Ned.

-Ça va ? Est-ce que tu pourrais me laisser voir ta blessure ? Demande Alfyn

-Ne t’en fais pas... Commence Ned

-Et par la porte ouest, voici Olberic Eisenberg !

Tous le monde se retourne vers l’arène.

-Le crieur. Souffle Ophilia

-C’est à moi. Lance Olberic

Cécily hoche la tête, et Olberic entre dans l’arène, épée en main.

-Bonne chance ! Crie Tressa

Olberic ne se retourne pas, et arrive rapidement devant Gustav. Ce dernier, visage non apparent, semble terriblement imposant.

-Impressionnant. Vous avez honoré votre part du contrat. Affirme Gustav

-Je vous retourne le compliment. Il vous a fallu vaincre des combattants émérites pour arriver jusqu’ici.

-Vous ne m’avez pas vraiment laissé le choix quand vous avez mentionné messire Erhardt. Répond Gustav. Il fallait bien que je fasse honneur à mon maître d’armes. Il me parlait souvent de vous, à l’époque où nous faisions tous deux partie de cette bande de mercenaires.

Olberic et Gustav restent en silence un petit moment.

-Vous êtes toujours perdu ? Vous vous demandez toujours à quoi sert votre fameuse lame inflexible ? Demande Gustav

Olberic soupire profondément, et regarde son épée tristement.

(Joshua se battait par amour. Archibold, en hommage à son père et pour l’honneur de sa lignée.)

Il inspire profondément.

(Je me battais autrefois pour protéger quelqu’un. Mais j’ai manqué à mon devoir, et cette personne n’est plus. Oui... Peut-être suis-je perdu.

Olberic ouvre les yeux, et affiche un regard déterminé.

(Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, je me bats pour la victoire.) Pense le guerrier

Olberic pointe alors son épée vers Gustav.

-Voilà qui fait plaisir à voir... Lance Gustav

-Dans ce cas, aux armes ! Répond Olberic

-Que le duel final commence ! Hurle le crieur

Les deux hommes foncent l’un contre l’autre. Epée en avant. Elles se bloquent à leur rencontre. Créant un courant d’air sous la puissance.

-Faites qu’il gagne... Murmure Ophilia

-Il va gagner. C’est certains. Reprend Alfyn

Olberic et Gustav restent immobile une seconde. Ils focrent tous deux dans leurs épées. Si fortement qu’aucun des deux ne peut bouger.

-Allez, Olberic... Souffle Cyrus

Puis, Olberic s’empare de sa lance dans son dos. Il vise sans attendre le cou de Gustav. Afin de lui laisser une entaille.

Mais Gustav esquive. Il faut un mouvement en arrière. D’un coup précis d’épée, il tranche la lance en deux. En visant dans le manche en bois.

-Oh non ! S’écrie Tressa

Olberic est surpris l’espace d’un instant. Assez pour que Gustav attaque. Il touche Olberic au bras. Il tente un autre coup. Olberic le pare de justesse.

Gustav tente un coup vertical. Olberic pare. Un coup latéral. Olberic pare. Un coup part du bas. Olberic pare à nouveau. Encore. Et encore. De plus en plus de coups arrivent du Chevalier Noir.

Olberic recule. Sa blessure au bras l’affaibli. Gustav semble invulnérable. Son armure impénétrable.

(Je ne dois pas perdre ce combat... Surtout pas...) Pense Olberic

-Allez, Olberic ! Crie Ophilia

-Il a brisé sa lance, il a brisé sa lance... Murmure Cyrus sans s’arrêter

H’aanit ne dit rien, mais observe attentivement. Apprenant de chaque mouvement d’Olberic. Et priant intérieurement pour qu’il réussisse. Elle s’imagine bien l’importance de ce combat pour le guerrier.

Olberic s’essouffle. Plus faible.

(Comment faire... Je ne peux plus compter sur mon endurance...)

Olberic crache légèrement.

(Je ne peux plus compter que sur un coup...)

Olberic se concentre. Un coup latéral arrive. Vertical. Latéral à nouveau. Une lueur bleue apparait autour de lui.

(Utilisons l’exaltation...)

Olberic frappe rapidement d’un coup latéral. Gustav recule légèrement. Surpris par la soudaine force d’Olberic.

Olberic lève son épée. Une forte lueur bleue l’entoure, alors que ses yeux virent au jaune.

Cependant, Olberic sent en lui une étrange force. Qui le rend confus.

(J’ai l’impression que mes muscles se renforcent, que mes sens son aiguisés... Sans oublier que ma lame me semble faite de flammes...)

Olberic entend soudain quelque chose, du plus profond de son esprit.

Olberic, moi le dieu guerrier t’offre ma bénédiction

Olberic se retrouve alors à crier, sans même s’en rendre réellement compte :

-Tonnerre de Brand !

La lame inflexible tombe alors sur le torse exposé de Gustav. Une immense lumière en sort. Sans oublier le bruit métallique forçant le public à se boucher les oreilles.

Lorsque la lumière disparait, l’audience est sous le choc. L’armure de Gustav vient de se briser en deux. Une coupure. Nette. Au centre du torse. L’armure tombe au sol. Et une tâche rouge commence à s’agrandir sur le corps de Gustav.

Le Chevalier noir tombe au sol. Et soupire :

-Maudite soit ma lame... La victoire vous revient.

Gustav tombe presque au sol. Son armure demeure au sol, brisée. Une taillade rouge colore le torse de l’homme. Olberic vient de vaincre le Chevalier Noir.

-Il s’avoue vaincu ! Lance le crieur. Il abandonne ! Acclamez tous la Lame inflexible ! Nous couronnons un nouveau roi de l’arène ! Vive Olberic Eisenberg !

-Hip hip hip hourra ! Fait quelqu’un dans le public

-V-vous avez vu un peu ça les gars ? Lance un autre

-Le Chevalier noir s’est bien battu, mais la Lame inflexible a eu raison de lui ! Acquiesce un autre

Olberic regarde vers les gradins. Cependant, il ne voit pas le groupe. Surpris, il plisse les yeux, et continu de chercher, mais c’est finalement un cri qui coupe ses pensées.

-Il a gagné ! Tu as vu ça, Ned ? Il a vraiment gagné !

-Un peu que j’ai vu ! J’ai senti chacun de ses coups toucher sa cible comme si c’était moi qui les encaissais !

Olberic sourit en reconnaissant Cécily et Ned depuis les coulisses. Il se tourne ensuite vers Gustav, qui s’est relevé.

-Ce fut un beau combat. Affirme Olberic

-Pour sûr. Il n’y a pas de honte à perdre contre un adversaire de votre trempe. Répond Gustav

-Un autre jour, vous auriez pu l’emporter.

-Peut-être, oui. Mais aujourd’hui, c’est vous qui avez le dessus, et je suis un homme de parole. Passez me voir dans ma chambre à l’auberge quand vous serez prêt, et je vous dirai ce que je sais.

-Je vous y rejoindrai sous peu. Répond le guerrier

-Olberic !

Olberic se retourne. L’entièreté du groupe arrive sur l’arène. Tressa, la première à crier le nom de son ami, est aussi la première à atteindre le guerrier.

-Tu es le champion ! Bravo !

-C’est bien mérité ! Fait Ophilia en arrivant

-J’étais sûr que tu gagnerais ! Lance Alfyn

-C’était tout bonnement incroyable ! Comment as-tu fait ça ? Demande Cyrus

Olberic sourit légèrement.

-Les bardes chanteront ce duel pendant des années ! Vive le nouveau roi ! Affirme le crieur

Olberic écoute encore les louanges du public, mais seulement d’une oreille. Il regarde tristement son épée.

(J’ai gagné... Mais cela ne m’avance guère. J’ignore toujours pourquoi je brandis cette épée.)

 

Quelques minutes plus tard

 

-Nous devrions repartir vers Sourdeneige. Affirme H’aanit

Le groupe est sorti de l’arène. La huée de la foule retentit encore. Que ce soit à l’extérieur, ou à l’intérieur, d’ailleurs ; tous ceux qui se trouvaient là sont surexcités. Cependant, le groupe ne doit pas attendre, ils ont encore beaucoup à faire.

Olberic s’approche de la chasseuse.

-Puis-je faire un rapide détour vers l’auberge ? Gustav m’y attend. Demande Olberic

-Je n’y vois aucune opposition. Nous t’attendrons sur la place sud. Affirme H’aanit

-Très bien.

Le groupe commence alors à avancer. Soudain, Olberic sent quelque chose lui attraper amicalement le bras.

-Par les Dieux, Olberic, tu es invincible –ou assez proche pour être tout autant !

Olberic sourit en voyant que c’est Alfyn.

-Non, je ne suis qu’un homme qui porte une épée, et qui a appris à s’en servir. Aujourd’hui, j’étais meilleur que mon adversaire. Ni plus, ni moins.

-Si vous le dites... Hey-ho ?

Alfyn inspecte Olberic.

-Qu’est-ce qu’il y a ? Demande Olberic

-Vous avez une blessure ici, mon ami.

Olberic soupire.

-Tu ne peux pas me la cacher. Lance Alfyn. Si tu ne traites pas les coupures, cela pour s’infecter, et tu auras des problèmes. Alors arrête de prétendre que ce n’est rien et laisse-moi l’arranger pour toi. C’est mon boulot, après tout.

-Merci. Je t’en dois une. Répond Olberic

-Aw, mince. Tu n’as pas besoin de faire ça !

Alfyn bande rapidement la blessure d’Olberic au bras. Olberic se laisse faire, sachant qu’il ne pourrait pas protester.

Cependant, il arrive déjà devant l’auberge.

-Alfyn, je vais devoir t’abandonner. Affirme Olberic

-Oh, c’est vrai. Souffle l’apothicaire

Alfyn termine son bandage rapidement, et laisse Olberic partir à l’auberge.

-Reviens nous vite !

Olberic sourit à l’apothicaire, et entre immédiatement dans l’auberge. Dedans, il se dirige vers l’accueil, dirigé par une jeune femme.

-Excusez-moi, ou se trouve la chambre de Gustav ? Demande Olberic

-Vous êtes un ami ? Souffle la jeune femme

-Je dois le voir.

-Très bien. Premier étage, chambre 14.

-Je vous remercie.

Olberic part plus loin, en direction de l’escalier. Il de dépêche de monter au premier étage, et atteint la chambre 14. Il frappe à la porte, et rentre immédiatement.

Gustav se trouve près d’une table, en train de lire quelque chose. Il se tourne, et remarque enfin le chevalier.

-Ah, bienvenu. Faites comme chez vous. Lance Gustav

Gustav pose sa feuille.

-Chose promise, chose due. Vous voulez trouver Erhardt, et je vais vous dire où il est. Mais chaque chose en son temps. On a beaucoup de choses à se raconter, vous et moi.

-Si vous le dites... A quel propos ? Demande Olberic

-Messire Erhardt, évidemment. Et ce que je sais de lui.

Olberic se rapproche du chevalier noir.

-Je vous écoute.

Gustav inspire profondément, et expire.

-Voyons voir... Par où commencer...

Il ouvre les yeux

-Dites-moi, Messire Olberic. Savez-vous d’où est originaire messire Erhardt ?

Olberic ne réfléchit qu’une demi-seconde.

-D’une petite bourgade frontalière aux confins de Cornebourg... Ou du moins le prétendait-il.

-C’est bien ça. Un village paisible du nom de Grynd... Enfin, jusqu’à ce qu’il soit rayé de la carte pendant la guerre.

Olberic pousse presque un cri de surprise.

-Messire Erhardt a perdu son foyer bien avant de devenir chevalier. Continu Gustav. Après ça, il a rejoint une bande de mercenaires pendant un temps. C’est à cette époque qu’une idée à germée dans sa tête. Et ainsi, quand il est finalement arrivé à Cornebourg, c’est en tant qu’espion qu’il est entré au service de la couronne.

-C’est absurde, enfin ! Coupe Olberic, furieux. Voulez-vous donc me faire croire qu’Erhardt avait prévu de nous trahir depuis le début ?!

Gustav secoue la tête tristement.

-Ses yeux s’enflammaient quand il racontait cette histoire. « Le roi de Cornebourg nous a tourné le dos, disait-il. Il est resté les bras croisés pendant que notre foyer partait en fumée. »

-Balivernes ! Le roi Alfred chérissait tous ses sujets ! Il n’aurait jamais... Commence Olberic

-Messire Erhardt n’était pas de cet avis. Coupe Gustav. En tout cas, il était prêt à tout pour atteindre son but.

-Mais si c’est vrai... cela signifie qu’il a formenté la chute de Cornebourg pendant des années !

Olberic n’arrive pas à y croire. Non, il ne veut pas y croire. Erhardt était son frère d’arme, son ami... Il n’aurait pas pu faire une chose pareille... N’est-ce pas ?

-Le temps ne rend la vengeance que plus savoureuse. Imaginez comme il a du se délecter quand Cornebourg est enfin tombé.

Olberic reste en silence un petit moment.

(Toutes ces années... N’ont été qu’un immonde mensonge.)

-N’allez pas croire que j’admire ses actes, ni même que je les trouve honorables... Continu Gustav. Mais il faut bien avouer que je n’ai jamais connu la souffrance que Messire Erhardt a dû endurer. Parfois, je me demande ce qu’il a ressenti après s’être faire justice. Cette vengeance a-t-elle enfin apaisé son cœur ? Je ne lui ai jamais demandé, et il ne me l’a jamais dit. Mais s’il y a bien un homme auquel il pourrait se confier, c’est vous.

Olberic soupire profondément, et lève légèrement la tête.

-Vous l’admirez... n’est-ce pas ? Demande le guerrier

Gustav hoche très légèrement la tête.

-Il m’a appris à devenir un vrai guerrier. J’irai même jusqu’à dire qu’il était mon ami. Je ne sais pas faire grand-chose à part me battre. Quels que soient les crimes qu’il ait commis, j’étais fier de le considérer comme un frère.

-Moi de même... Merci.

(Un frère... Un véritable frère... Non, il n’était pas un frère. Il...)

Olberic secoue la tête, pour arrêter ces mauvaises pensées.

-Ca m’a fait plaisir d’avoir de la compagnie, et une oreille attentive. Lance Gustav. Vous trouverez messire Erhardt à Bonne-source, une ville du désert. Une fois là-bas... Eh bien, je suis sûr que vous saurez faire ce qu’il faut.

-Même s’il s’agit de le tuer ? Votre ami, votre mentor, votre frère... Commence Olberic

-Si c’est ce qu’il mérite à vos yeux, m’est avis qu’il se résignera à son sort. Et j’accepterai votre décision. Affirme Gustav

-Rien ne peut excuser ses actes, quelle qu’ait été la cause pour laquelle il se battait. Il a tué le roi qu’il avait juré de protéger. Sachez toutefois que j’écouterai ce qu’il a à dire. Mais je ne peux rien vous promettre de plus.

Olberic fait un rapide signe de tête à Gustav.

-Merci à vous, je dois partir.

-Au revoir, Olberic.

Olberic sort alors sans attendre de la chambre, des milliers de questions en tête.

(Gustav dit il la vérité ? Erhardt se battait il pour obtenir vengeance ? Si tel est le cas, continue-t-il à se battre bien que sa soif de vengeance ait été étanchée ? Se pourrait-il que nous soyons dans la même situation ? Erhardt a-t-il lui aussi perdu sa raison de vivre ?)

Olberic soupire profondément.

(Est-ce qu’il... Regrette son acte, à présent ? Ou alors, est ce qu’il estime qu’il a fait une erreur ? Aurait-il autant de regrets que moi, en réalité ?)

C’est encore plein de questions qu’Olberic sort de l’auberge. H’aanit et les autres l’attendent à la sortie.

-Te revoilà. Souffle H’aanit

-...

-Tu sembles bien pensif. Est-ce que tu vas bien ? Insiste la chasseuse

-Rrraou ! Tente Linde

-Oh, excusez-moi. Fait Olberic. Je suis juste... Perturbé.

-Olberic ?

Ophilia s’approche du guerrier.

-Tu es sûr que ça va ? Elle insiste

-Oui, ne t’en fais pas, Ophilia. C’est bien gentil de t’inquiéter pour moi.

Ophilia sourit tendrement.

-Tu n’es pas forcé de tout garder pour toi.

-Je le sais, Ophilia. Je le sais. Répond Olberic

Olberic avance alors vers H’aanit.

-Bien, repartons vers Sourdeneige. Il souffle

-Une petite seconde. Fait H’aanit

Elle s’approche du guerrier.

-Qu’as-tu appris de Gustav ? Elle demande. Ne dit rien qui ne nous concerne pas, évidemment.

-Oui, bien sûr.

Olberic soupire alors :

-Erhardt se trouve à Bonne-source, dans les Terres Radieuses. C’est donc ma prochaine destination.

-Erhardt ? Insiste Tressa

-Le traître qui a abattu mon roi. Répond sobrement Olberic

-Un royaume entier... Disparu ainsi... Murmure Cyrus pour lui-même.

-Oh... Je vois... Murmure Tressa

-Quoi qu’il en soit, nous devez nous hâter pour Sourdeneige. Fait Olberic

H’aanit hoche la tête.

-Allons-y.

Le groupe se dirige alors vers la sortie de la ville. Olberic reste en silence un petit moment. Thérion le remarque, et s’approche du chevalier.

-Un vieil ami, hein ?

Olberic se tourne vers le voleur.

-Erhardt ? Oui, je l’appelais ami autrefois. Mais cela a pris fin le jour où il a abattu notre roi.

-Et tu veux toujours le revoir ? Insiste Thérion

-Je lui parlerais.

Olberic prend une grande inspiration.

-Il y a quelque chose que je dois savoir.

-Et tu penses que le voir te donnera satisfaction ? Et qu’est-ce qu’il se passera si tu n’aimes pas la réponse que tu as ?... Tu es sur que tu ne fais pas ça pour ta propre satisfaction ?

-Peut être que tu as raison. Mais je dois le voir, si je veux laisser le passé derrière moi.

-Je ne vais pas essayer de t’arrêter. En fait, je vais rester par ici et voir ce qu’il va se passer. Souffle Thérion

-Je t’y invite. Répond Olberic

-Hé ! Mais où est ce que vous allez comme ça ?!

Le guerrier se retourne. Cécily court vers lui, suivit par Ned.

-En quoi cela vous regarde-t-il ? Demande Olberic. Le tournoi est terminé. Notre contrat est arrivé à son terme.

-C’est vrai, mais ça ne nous empêche pas de nous souhaiter bonne route. Fait Cécily

Ned arrive enfin au niveau des voyageurs.

-Pfiou, c’était moins une ! Il est hors de question de vous laisser prendre la poudre d’escampette sans même nous dire au revoir.

-Pardonnez-moi, j’oublie mes manières. Je n’aurai pas pu parvenir à mes fins sans vous. Je vous remercie. Souffle Olberic

-Nous vous remercions également. Reprend Cécily Si je puis me permettre, ou comptez-vous aller, maintenant ?

-Dans les Terres Radieuses. Ma destination est une ville nommée Donne-source. Je compte y terminer ce que j’ai commencé ici.

-Et ensuite ?

Olberic reste en silence.

-Je l’ignore. Je retournerai peut être chez m... euh, dans le village ou j‘habitais avant de venir ici. Répond Olberic

-Eh bien, si vous avez déjà un foyer, vous trouverez peut être ma proposition sans intérêt... Mais si jamais vous chercher à vous reconvertir, je pense qu’une carrière de champion serait tout à fait dans vos cordes. Souffle Cécily

Olberic sourit.

-Je vous sais gré de votre offre, mais cette vie n’est pas pour moi...

-Je m’attendais à cette réponse. Mais ça ne coutait rien de demander, pas vrai ?

-Si jamais vous changez d’avis, passez nous voir. Affirme Ned. Et même si c’est juste pour rendre visite, vous serez toujours le bienvenu ici...

-Merci, mon ami. Répond Olberic. Je saurai m’en souvenir. D’ici là, veuillez à soigner vos blessures.

-Vous en faites pas pour moi ! Je vais vite reprendre du poil de la bête, et je s’rai fin prêt à participer au tournoi de l’an prochain.

-A participer ? Mais quel manque d’ambition ! Si tu veux rester dans mon écurie, c’est le trône que tu dois viser ! Reprend Cécily

-Houlà ! Faut pas bruler les étapes, ma grande. Je suis pas la Lame inflexible de Cornebourg, moi ! Reprend Ned

-Ce ne sont pas les titres et les blasons qui font les vrais guerriers. Répond Olberic

-C’est pas faux. Peut-être bien que je le remporterai, ce tournoi. Je suis curieux de voir ce qu’en diront les parieurs ! Je vais vous dire : si je suis couronné roi, vous reviendrez ici et on organisera un duel comme cette ville en a jamais vu.

Olberic sourit.

-Voilà qui me plairait beaucoup. Mais aujourd’hui, la route m’appelle. Au plaisir de vous revoir, mes amis.

Olberic fait un signe de tête, et se retourne vers H’aanit.

-Bien. N’attendons plus, allons à Sourdeneige. Elle lance

 

C’est ainsi qu’Olberic quitta Vainc-perchis, forte de ses nouvelles connaissances au sujet d’Erhardt.

Olberic devait à présent trouver le félon dans l’espoir de découvrir la vérité, au risque de devoir croiser le fer avec son ancien ami.

La quête d’Olberic n’était pas terminée.

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