Eight Travelers - EN PAUSE

Chapitre 25 : Dans le froid mordant.

7070 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 07/09/2019 19:09

Le groupe entre dans la forêt. Le vent froid est arrêté par les nombreux arbres hauts et fournis. Un soupir de soulagement partagé se fait entendre de la part de tous les voyageurs.

-Enfin ! Ces flocons étaient si épuisants... Souffle Primrose

Elle vient de dire ce que tous pensaient, laissant un silence plutôt gênant. Qui plus est, tous sont bien plus occupés à se réchauffer en frottant leurs mains l’une contre l’autre.

-Soyez sur vos gardes. Nous ne savons pas ce qui nous attend dans cette forêt. Reprend H’aanit

Elle ne sort pas son arc. Mais regarde attentivement autour d’elle.

-J’espère que nous atteindrons cette herbe le plus tôt possible... Elle affirme

-Ne t’inquiète pas. Cette forêt n’est pas si immense ! Lance Alfyn

Tout le monde se tourne vers lui.

-Pas vrai ?

-Nous ferions mieux d’avancer. Coupe Tressa

Elle part un peu plus loin.

-Encore une forêt anxiogène... Murmure Primrose

-Et avec ce mauvais temps, même les rayons du soleil les plus résistants ne parviennent pas ici. Reprend Olberic

-Primrose ? Tu es pâle ! S’écrie Alfyn

Alfyn s’approche de la danseuse.

-Vraiment ? Souffle Primrose

-Oui ! On dirait que tu commences à tomber malade ! Reprend l’apothicaire

-Sans doute... Le froid. Affirme Primrose

-Met ça ! Lance Cyrus

Il retire sa cape, et la tend vers Primrose.

-Au moins, cela te couvriras les épaules. Il affirme

-... Je déteste me sentir aussi vulnérable, mais je n’ai pas le choix.

Primrose prend la cape, et la met sur elle.

-Ça va mieux, même légèrement ? Demande Cyrus

Primrose sourit.

-Je vous remercie, Professeur. Je devrais aller mieux d’ici quelques instants.

-M’en voilà rassuré.

Primrose sourit, et avance. Thérion se tourne vers elle.

-On devrait t’acheter quelques fourrures. On en prendrait pour Tressa aussi.

-C’est presque trop gentil venant de toi. Affirme Primrose en souriant. Mais je ne voudrais pas gaspiller des feuilles. Prenons tout de même une fourrure pour Tressa.

-Je note, une fourrure pour vous deux. Lance Thérion

-Mais...

Thérion part avant même d’avoir pu entendre les protestations de la danseuse. Elle sourit, et décide de ne rien dire.

-Je me demande à quoi ressembleront ces baumes des saints... Souffle Olberic

-Je pense que nous les reconnaitrons, lorsque nous les verrons. Affirme H’aanit

-Regardez là-bas ! S’écrie Tressa

Tressa montre une direction d’un doigt.

-J’ai l’impression qu’il y a moins d’arbres... Une clairière ? Elle souffle

H’aanit jette un regard, et affirme :

-Effectivement. C’est peut être une bonne piste.

-Professeur ? Avez-vous ne serais ce qu’une idée d’a quoi ressemble le baume des saints ? Demande Ophilia

-Eh bien... D’après les écrits, ce seraient des herbes jaunâtres, sèches, frêles... Des herbes qui semblent avoir survécus à un désert. Reprend Cyrus

-Ici, dans la neige ? Insiste Tressa

-C’est ainsi que nous pouvons les reconnaitre. Termine Cyrus

Le groupe arrive dans ladite clairière. Plutôt petite, elle est entourée de roches plates et moyennement hautes. Devant, un gouffre s’étant, le fond semble invisible. La neige recouvre tout, excepté un coin herbeux, devant le gouffre.

-Ces herbes... Souffle Alfyn

H’aanit lâche un sourire.

-Le baume des saints. C’est tout ce qu’il me faut...

Elle se rapproche.

-Alors, les voilà...

-Elles semblent si banales, et pourtant... Souffle Cyrus

Thérion s’arrête, et jette un regard plus loin. Primrose se tourne vers lui.

-Que t’arrive-t-il ?

-Je sens quelque chose... Et mon instinct me trompe rarement. Il affirme

H’aanit, quant à elle, s’arrête au milieu de son chemin.

-... J’ai senti du vent. Mais il devrait normalement être arrêté par les arbres...

-Peut être que ça vient de ce gouffre ? Demande Cyrus

-C’est ce qui m’inquiète. Reprend H’aanit

Soudain, un immense cri se fait entendre. Un cri assourdissant, grave, et terrifiant.

-C... C’était quoi, ça ? Tremble Tressa

-Reste derrière moi, Tressa. Ordonne Primrose

-On dirait que quelque chose arrive à toute vitesse... Murmure Alfyn

Soudain, quelque chose jailli du gouffre. C’est trop rapide pour qu’on puisse voir quoi que ce soit.

-C’était quoi ça ! S’écrie Alfyn

H’aanit ouvre les yeux.

-... ?!

Elle cligne des yeux à répétition, ne voulant croire ce qui est devant elle.

-C’est... Impossible...

H’aanit ne peut s’empêcher de reculer d’un pas, et Linde de grogner en baissant les oreilles.

(Un dragon ! Je suis dans l’antre d’un dragon ?) Pense H’aanit

Oui, H’aanit se trouvait dans l’antre d’un dragon. Un immense dragon, bien plus haut que le plus haut des arbres.

Il était sombre. Des écailles noires couvraient son dos de son crâne jusqu’au bout de sa queue. Des écailles acérées, elles mêmes tranchantes. Son ventre, ainsi que ses ailes, étaient d’un beige étrangement clair. Au bout des muscles qui maintenaient ses ailes se trouvaient deux pics, deux épines épaisses, pour rajouter un risque de se faire découper.

Son crâne était allongé, l’image parfaite du crâne de dragon classique. Deux cornes noires partaient au dessus du crâne. Des crocs acérés apparaissaient, bavant et sortant de leur mâchoire. Et deux yeux rouges sangs observaient la chausseuse avec attention.

H’aanit recule à nouveau d’un pas.

(J’en avais entendu parler dans les légendes, sans oublier les récits de maître Z’aanta, mais en croiser un en chair et en os... Je n’aurais jamais imaginé en avoir un jour l’occasion !)

-Un... Dragon... Murmure Tressa, terrorisée

-Ils sont encore en vie ? Les dragons existent encore ? Souffle Cyrus

H’aanit, quant à elle, semble complètement perdue dans ses pensées. Elle respire de plus en plus fort. Elle se met alors à penser, sans pouvoir vraiment se contrôler :

(Je... Me souviens... Il y a déjà des années...

Un jour, comme les autres, chez moi, à S’warkii. J’étais si jeune à l’époque, je portais même une robe orange, puisque je ne chassais pas... Je m’en souviens très bien, pour la simple et bonne raison que ces souvenirs sont si semblables...

Il y avait maître Z’aanta, on était chez lui, dans cette maison en bois que je connais si bien... Hägen était déjà, mais je ne connaissais pas encore Linde...

Il commençait toujours par :

-Ah oui... T’ai-je déjà raconté ce qui m’est arrivé quand je suis allé chasser le dragon du Belvédère ?

-A quatre reprises. Et l’histoire se rallonge chaque fois que vous la relatez.

-Vraiment ? Hum... C’est surement parce que de plus en plus de détails palpitants me reviennent en mémoire !

-Maître. Ce monde n’est pas assez grand pour tous les mastodontes que vous dites avoir terrassés.

-Si tu ne me crois pas, il ne me reste qu’un seul recours...

... Je me souviens de ce moment. Il m’a soudain attrapé, pour me porter, me prenant complètement par surprise.

-Mais que... ?! Arrêtez !

-Pourquoi ? Est-ce mon odeur qui te répugne ?

-Ca n’a rien à voir...

Il s’était mis à rire...

-Tes joues sont bien rouges. As-tu donc si honte de moi, jeune fille ?

Je me souviens que pour qu’il me lâche, je l’avais violemment frappé au visage. Ça avait marché. Il m’avait lâché, et je me suis immédiatement rattraper.

-Ne soyez pas stupide.

-Ha ha ha ha ha ! Si tu insistes. Mais écoute bien...

Il me sourit.

-Les chasseurs affrontent toutes sortes de bêtes, parfois si extraordinaires et stupéfiantes qu’elles dépassent l’entendement. Quand tu seras plus grande, tu vivras toi aussi des histoires que personne ne voudra croire. Garde-les précieusement malgré tout. Certaines hanteront tes rêves, d’autres te feront rire aux éclats quand tu te les remémoreras... mais je peux te promettre une chose, H’aanit.

-Quoi donc, Maître ?

-Aussi improbable et rocambolesque que ton histoire puisse paraître... Sache que tu pourras me la raconter et que je te croirai sur parole.)

H’aanit ouvre alors les yeux. Elle prend une lourde inspiration, et s’empare de son arc.

-Je vous raconterai cette histoire, Maître. Encore et encore, comme vous m’avez fait endurer les vôtres, jusqu’à ce que vous me suppliiez de me taire.

Elle sourit. Cyrus, devinant ce qu’il se trame, lance :

-Attends H’aanit, on ne va quand même pas attaquer un dragon !

-Libre à vous de partir. Moi, je suis une chasseuse, je sais quoi faire. Affirme H’aanit

-Dans ce cas, je te suis. Affirme Olberic

-Et moi donc ! Souffle Alfyn

H’aanit leur sourit.

-Je vous remercie.

Elle se tourne alors vers le dragon.

-Faisons en sortes d’avoir une nouvelle histoire à raconter.

Elle crie, et fonce vers le dragon. Arc en main.

-Fait attention, il semble plutôt solide ! Crie Cyrus

-Professeur, une idée ? Demande Tressa

Cyrus réfléchit une demi-seconde.

-Ses écailles sont solides, mais il semble y avoir une faiblesse sous son cou.

-C’est noté ! Lance H’aanit

Le dragon se met à crier, et d’un coup d’aile, se trouve devant la chasseuse. Il lève sa patte griffue. L’abat. Olberic la bloque avec son épée.

Alfyn arrive. Il abat sa hache sur la patte du dragon. Elle part sur la droite. H’aanit peut alors se placer sous le visage du dragon. Elle vise avec sa flèche.

La flèche se plante dans le dragon. Il pousse un cri. Mais il baisse la tête. L’abat en direction de la chasseuse. De sa patte, il vise Alfyn et Olberic.

H’aanit esquive la tête. Alfyn esquive la patte. Cependant, Olberic n’a pas cette chance. La patte atteint le côté de son torse. L’autre patte du dragon arrive vers Thérion. Il esquive rapidement.

Olberic recule légèrement, se tenant le torse. Du sang coule. Les griffes acérées du dragon sont bien dangereuses. Il peste légèrement.

Primrose court vers le dragon, suivit par Ophilia.

-Thérion, vise les ailes !

Thérion hoche la tête, et court vers l’aile droite. Primrose sur la gauche. Ils sautent de concert. Linde s’accroche aux écailles du dragon. H’aanit tire des flèches au niveau du cou.

Soudain, le dragon ouvre la gueule. Visant Thérion. Bien qu’il se prenne des coups, il parvient à lancer un souffle dévastateur en direction du voleur. Un souffle provenant de sa bouche.

Thérion s’accroche de sa dague, mais se fait balayer. Il disparait de la vue de tous. Se prenant sans aucun doute un arbre dans le dos.

-Thérion !

Primrose lâche un semblant de cri, et vise la tête du dragon. Il bouge la tête. Ouvre la gueule. Primrose, prise dans son élan, ne peux pas esquiver. Elle ferme les yeux.

Puis, elle sent un coup violent dans les côtes. Elle se retrouve propulsée sur le corps du dragon. Elle reste sonnée une seconde, puis ouvre les yeux. Une lueur verte entoure Tressa.

Une coupure nette rougit sur le ventre de Primrose. Elle sourit.

-Merci, Tressa.

Primrose se relève, et court, dague à la main.

-Primrose ! Je ne pense pas que ta dague sera très utile.

-Très bien...

Primrose respire fortement, plutôt faiblarde. Mais au moins, son bras ne s’est pas fait dévoré par les mâchoires du dragon.

Cependant, Tressa s’est attiré les foudres du dragon. Il s’approche d’elle, et tente de lui donner un coup de patte. Elle est trop lente, et esquive mal ; ses jambes se font toucher. Elle tombe au sol, ayant énormément de mal à se relever.

-Tressa ! S’écrie Primrose

Elle regarde le dragon, enragée.

-Toi, tu vas me le payer !

Primrose court alors vers Alfyn. Il se bat toujours avec la patte gauche du dragon. De sa hache, il fait cependant jaillir quelques écailles. Fines, mais c’est tout de même un espoir.

Primrose lâche une légère danse. Elle sait qu’elle ne sera pas utile dans ce combat. Alors elle décide d’aider les autres.

Elle danse. Envoie de la force à Alfyn. Il s’arrête une seconde. Sentant ses muscles gonfler, se renforcer.

Il comprend immédiatement. Lève sa hache. Et l’abat violemment sur la patte du dragon. Le dragon hurle. H’aanit tire à nouveau une flèche.

Le dragon hurle alors, et bat des ailes. Il s’envole rapidement. Et vole vers Cyrus.

-Ne t’approche pas ! OH GLACES JE VOUS INVOQUE !!! Crie Cyrus

Un immense glacier apparait devant Cyrus, juste après la lueur bleue autour de l’érudit. Le dragon est arrêté en plein vol. Il tombe au sol. Alfyn et H’aanit attaquent de leurs haches sur les pattes du dragon. Olberic avance. Il lève son épée. Tentant de  trancher la gorge du dragon.

Mais le dragon lève son immense patte. Il l’abat en direction d’Olberic. Les longues griffes du dragon s’enfoncent dans la chair. Sur le côté, certes, mais assez pour lui faire cracher du sang.

Olberic tombe au sol. Mais se relève immédiatement. En sang, il brandit encore son épée. Le dragon se relève. Il prend de l’élan, et s’apprête à cracher des flammes vers H’aanit et Linde.

Olberic s’avance, mais s’arrête. Trop faible.

-Olberic, approche ! Lance Ophilia

Le guerrier tourne la tête. Ophilia fonce vers elle.

Olberic s’approche d’Ophilia. Elle dépose son bâton sur lui. Il brille légèrement. La blessure d’Olberic se soigne.

-Merci, Ophi...

-Attention !

Ophilia et Olberic se retournent. L’aile gauche du dragon s’élève. Et s’abat brusquement. Créant une bourrasque. Violente.

Une immense tornade apparait. Fonçant droit sur Ophilia et Olberic. Les deux se font immédiatement emportés. Balayés, comme de simples grains de poussières.

-Non ! Fait H’aanit

Ils disparaissent de la vue de tous. Le dragon se redresse alors. Montrant toute sa grandeur. Hurlant.

Il abat sa patte en direction de Primrose et Alfyn. Ils esquivent par chance. Mais la patte retourne vers eux. Alfyn se relève. Bloque l’attaque avec la hache.

Linde saute alors sur la patte. S’accroche. Mord. Griffe. Ders écailles volent. Primrose s’empare de sa dague, et la plante dans la chair.

Le dragon enrage à nouveau. Il libère sa patte de la hache d’Alfyn. Il abat sa mâchoire vers l’apothicaire. Un glacier apparait. Protégeant Alfyn.

Soudain, un cri retentit. Un cri de rage. Tous le monde se tourne. Même le dragon.

Thérion apparait d’entre les arbres. En rage. Dague en avant. Brillant de bleu.

Il court sur l’aile du dragon à toute vitesse. Saute. Vise le visage du dragon.

Et abat sa dague dans l’œil du dragon.

Le dragon hurle de douleur. Il recule de plusieurs pas. Thérion atterrit au sol. Plutôt faible, et le dos en sang. Mais debout.

-Thérion ! S’écrie Primrose

-Ca... Va. Je suppose. Répond Thérion

Le dragon hurle. Mais soudain, une immense colonne de lumière apparait. Droit sur le visage du dragon. Il hurle à nouveau. H’aanit se retourne.

-Ophilia !

La prêtresse se tient droite, bâton en main. Olberic est devant elle. Le dragon tente un coup de patte. Mais Olberic l’arrête de son épée.

Le dragon s’envole alors. De ses ailes, il créé des bourrasques. Bien plus faible qu’il y a un instant.

Cependant, son corps tout entier s’illumine de rouge orangé. Comme si une flamme venant du plus profond de son corps se dirigeait vers sa gueule.

-Non !

H’aanit s’avance, et arme une flèche. Préparant l’exaltation maximale. Une lueur bleue brille autour d’elle.

Quand soudain, elle sent une puissance incroyable couler dans ses veines. Une puissance quasi incontrôlable.

Moi, Draefendi, déesse chasseresse, te prête mon pouvoir !

H’aanit se concentre, et bande son arc. Une flèche illuminée et un arc gigantesque de lumière apparaissent, comme s’ils recouvraient l’arme de la chasseuse.

H’aanit se met alors à hurler, sans même s’en rendre vraiment compte, comme si c’était inscrit dans son sang :

-RAGE DE DRAEFENDI !!!

Une immense flèche fonce droit sur le torse du dragon. Le transperçant.

Le dragon ne lâche pas un nouvel, ou ne serait ce qu’un dernier hurlement.

Il tombe au sol. Mort.

H’aanit reprend son souffle. Soudainement épuisée de l’immense concentration qu’elle vient de supporter.

-Han... han... C’est terminé ? Ai-je... tué un dragon ? Elle affirme

-Oui... Le dragon est mort... Souffle Olberic

-C’est... Commence Alfyn

-Yahou ! On a vaincu un dragon ! Aïe... Fait Tressa

Tressa se replie légèrement sur elle-même. Alfyn s’approche.

-Tu devrais éviter de sauter de joie comme ça... Tu es déjà bien assez abimée !

H’aanit se tourne vers les autres.

-Je vous remercie... Vraiment... Sans vous, je ne suis pas certaine que j’aurais pu...

-Non, H’aanit. Nous n’avons rien fait, c’est toi qui as lancé le coup final. Affirme Ophilia

-Mais vous l’avez affaibli ! Reprend H’aanit

-Tu aurais très bien pu le vaincre tout seul.

Ophilia s’approche de la chasseuse.

-Cependant, tu es blessée... Laisse-moi m’en occuper.

Elle se concentre, et dépose doucement son bâton sur le ventre de la chasseuse. Une lueur verte apparait, les coupures sur le visage de H’aanit disparaissent. Ainsi que la coupure au bras.

-Je vais devoir recoudre ma manche. Mais pour l’instant...

Elle se retourne, et part vers les herbes. Elle en prend, beaucoup, et les range dans sa sacoche.

-Tu dois en prendre quelle quantité ? Demande Cyrus

-Je n’en sais rien, mais il vaut mieux en prendre trop que pas assez. Répond H’aanit

Elle prend alors plus de la moitié des herbes.

-Sachant qu’il en faut pour vous tous en plus...

Elle se relève enfin, et se retourne vers les autres.

-Il ne nous reste plus qu’à quitter cette forêt et...

-Grrrr ! Grogne Linde

H’aanit sursaute, et se tourne vers Linde.

-Que lui arrive... Commence Ophilia

-Une seconde, ce sont... Souffle Cyrus

-Des loups ! S’écrie Alfyn

Alfyn s’empare de sa hache, et s’avance. Une meute de loup arrive. Cependant, ils ne semblent pas hostiles. H’aanit s’approche, et caresse légèrement sa panthère.

-Du calme, Linde. Souffle H’aanit

Linde s’assoit, toujours méfiante.

-Qu’est ce qu’ils veulent ?

-Je crois savoir... Les monstres se rassemblent ici... Le dragon qui régnait sur cette forêt n’est plus. Ils ne nous attaqueront pas. Du moins, pas pour le moment.

H’aanit se tourne.

-Viens, Linde. Susanna attend notre retour. Maintenant que j’ai l’herbe, je peux enfin affronter Œil-rouge... et sauver maître Z’aanta de ce terrible sort.

Linde gronde légèrement. H’aanit fait quelques pas.

-Dépêchons, nous devons encore enquêter sur la lettre de Primrose. Elle affirme

-Oui. Et cette forêt m’inquiète de plus en plus. Reprend Primrose

Ils partent alors plus loin.

-J’espère que Susanna pourra en faire quelque chose... Souffle H’aanit

-Je pense que oui. Elle me semblait impressionnante. Affirme Cyrus

-Je suis parfaitement d’accord. Elle pourrait peut être m’apprendre quelques mélanges... Reprend Alfyn

-Effectivement... Fait H’aanit

Olberic, quant à lui, reste plutôt silencieux. H’aanit s’approche de lui.

-Olberic ? Est-ce que tu vas bien ? Elle demande

-Oh, excusez-moi, j’étais perdu dans mes pensées.

Il prend une longue inspiration.

-Un dragon. Etant enfant, j’ai entendu beaucoup d’histoire de dragons et du vaillant chevalier qui les font disparaitre. Et pourtant, je pensais l’âge des dragons révolu depuis un long moment. Jamais je n’aurais imaginé poser mes yeux sur une créature pareille.

H’aanit sourit.

-Maître Z’aanta m’a dit une fois avoir chassé un dragon...

-Voilà une histoire que j’aimerais beaucoup entendre. Affirme Olberic

H’aanit se met à rire légèrement.

-Si c’est ce que tu souhaites. Mais saches que les histoires de Maître Z’aanta deviennent de plus en plus incroyables chaque fois qu’il les raconte. Il se souvient soudainement que le dragon pouvait parler. Ou avait des pouvoirs magiques. Ou a brulé un régiment de chevaliers d’un souffle. Ou qu’il détruisait les murs des châteaux en un seul souffle... Et pourtant, il n’a que quelques cicatrices sur le dos a cause de la mâchoire du dragon. Elles sont au moins véritables, si son histoire est un tant soit peu vraie.

-Je vois. Alors toi et lui ont accompli le même exploit.

-Oui. Même s’il a fait de nombreuses erreurs, je ne peux contredire qu’il est un grand chasseur. Mais maintenant, c’est comme si j’avais marché le long de sa longue ombre, pour me tenir seule sous le soleil.

Olberic sourit.

-Tu as de biens ambitieux objectifs – mais tu es bien plus proches de les accomplir que ce que tu le crois.

H’aanit s’apprête à dire quelque chose, mais elle est coupée par Tressa.

-Hey ! Voilà enfin la sortie de la forêt !

Tressa part en avant. Elle se fige immédiatement.

-Brrr... J’avais oublié le vent...

-Oh, c’est vrai... Préparez vous ! Lance Alfyn dans un élan comique

Ophilia sourit. Le groupe avance encore un peu.

Un vent violent et glaçant les arrête un cours instant. Le froid semble encore plus virulent.

-Ca y est... Retournons dans le froid. Affirme H’aanit

Alfyn avance, tremblant légèrement tout de même. Primrose prend une lourde inspiration, et tous sortent de la forêt.

-Ce vent ne m’avait pas manqué... Affirme Primrose

-Vous avez trouvé la plante, n’est-ce pas ?

H’aanit se tourne. Alaic est toujours dans un coin. Surprise, H’aanit lance :

-Vous m’avez attendue ? Susanna vous avait simplement chargé de me montrer l’entrée.

-Elle ne décide pas tout pour moi. Reprend Alaic. J’ai bien le droit de m’attarder quelque part si je le souhaite, non ?

H’aanit sourit.

-Bien sûr.

Alaic reste en silence une petite seconde.

-Mais je me suis attardé trop longuement. Il est temps pour moi de rentrer. Il affirme

H’aanit lâche un petit rire.

-Votre sollicitude me touche...

-Quoi... ?

Alaic recule d’un pas.

-Euh... rien... je...

Il déglutit, et s’enfuit en courant. H’aanit reste en silence une seconde.

-Pourquoi s’est t’il enfuit ? Demande Tressa

-Quel homme étrange... Souffle H’aanit

Un autre silence s’impose une seconde.

-Bref, nous devrions retourner chez Susanna... Reprend la chasseuse

Le groupe se met alors à avancer. Primrose ricane dans son coin.

-Hehe, comme c’est charmant...

-Pourquoi ricanes-tu ainsi, Primrose ? Souffle H’aanit

-Tu n’as certainement pas laissé cet Alaic indifférent.

-Quoi ? Ce que tu dis n’a aucun sens. Il m’a traité comme Susanna le lui a appris. Comme une invitée.

Primrose sourit.

-Oh, crois-moi, je connais les hommes. La façon dont il vient d’agir envers toi...

-M-mais...

H’aanit essaie de protester. Mais que faire, lorsque la danseuse si perspicace nous regarde d’un air emplis de sous-entendus ? Pas grand-chose, effectivement. H’aanit ne peux que rougir, devant sa propre inefficacité à dire ce qu’elle pense.

-Oh, regarde toi rougir, c’est adorable. Dit moi, H’aanit, qu’est ce que tu aimes chez les hommes ?

Olberic, Alfyn et Cyrus détournent le regard, plutôt gênés, et font semblant de ne rien entendre. Thérion s’empêche d’éclater de rire. Tressa aussi. Mais Ophilia et Linde semble très, très intéressée.

H’aanit capitule alors.

-Je, euh... Ne fais... C’est, uhm... Quelqu’un de plus fort que moi.

Primrose reste en silence quelques instants.

-Primrose ? Souffle H’aanit

(Eh bien, bonne chance avec ça. Tu va devoir chercher longtemps.) Pense la danseuse

-Rien rien. Avoue Primrose à voix haute

-Hey, regardez, Sourdeneige ! Lance Cyrus

Le groupe se retourne. H’aanit, soulagée, parviens à sortir :

-Enfin...

Le groupe arrive rapidement devant la demeure de Susanna. Elle était très proche de la sortie de la ville, après tout.

-Nous voilà enfin chez Susanna... Rentrons vite, je commence à geler sur place. Affirme Alfyn

Il est le premier à entrer. Les autres suivent immédiatement.

-Ah, un peu de chaleur... Il affirme

-Vous vous invitez chez moi sans frapper, maintenant ?

Le groupe se retourne. Alaic et Susanna sont là, souriants.

-Ah, la voilà ! Tu as trouvé le baume des saints, n’est-ce pas, mon enfant ? Demande Susanna

H’aanit hoche la tête.

-Donne le moi. Il faut le laisser infuser un moment pour qu’il fasse son effet. Affirme la sorcière

-Merci. Souffle H’aanit

H’aanit donne immédiatement les herbes à la sorcière, et les place dans un pot.

-Alors... quel effet ça fait de tuer son premier dragon ? Elle demande

-Vous saviez qu’il y avait un dragon dans la forêt ? Répond H’aanit

-Hé hé hé hé hé HA HA HA HA HA ! S’exclame Susanna

Devant l’hilarité de la vielle dame, personne n’ose bouger.

-Si tu n’avais pas été de taille à vaincre ce dragon, tu aurais été soufflée plus vite qu’une flammèche dans le blizzard face à Œil rouge.

-Vous n’êtes pas du genre à mâcher vos mots, dites-moi. Reprend H’aanit

-Je n’en ai jamais vu l’intérêt.

Susanna sourit.

-Alors, que dirais tu de me raconter ton combat contre ce dragon pendant que nous attendons que les herbes infusent ?

H’aanit reste en silence un instant.

-Eh bien... Pour être parfaitement honnête, nous n’avons pas le temps.

-Oh, vraiment ? Insiste Susanna

H’aanit hoche la tête.

-Primrose juste ici est en quête d’une personne, et attend de la voir depuis bien longtemps.

-... Je comprends.

Susanna sourit. Personne ne bouge une seconde.

-Eh bien, qu’attendez vous ? Partez, partez ! Allez retrouver cette personne ! Il faut bien une heure pour faire macéré ces herbes !

H’aanit laisse s’échapper un petit rire.

-Très bien, nous vous laissons. Elle affirme

H’aanit s’incline légèrement, et lance aux autres :

-N’attendons plus, alors.

-Merci, H’aanit. Sourit Primrose

Primrose est la première à sortir. Elle jette un coup d’œil dehors, et pense :

(Sourdeneige. C’est ici que la carte m’a menée. Mais comment trouver l’homme que je cherche ?)

Primrose reste en silence une seconde.

-Euh... Tente Alfyn

-Primrose ? Insiste Cyrus

(Il est forcément dans cette ville, puisque c’est ici qu’Helgenish devait le rejoindre. L’un des habitants l’a peut être aperçu...) Continue de penser la danseuse

-Primrose ! Insiste Thérion

-Oh ! Excusez-moi, je me demandais juste où chercher. Affirme Primrose

-Tu n’as vraiment aucune idée ? Souffle H’aanit

Primrose soupire.

-Non, vraiment pas.

-Moi, en revanche...

Cyrus s’approche.

-Je pense que cette personne au corbeau doit être influente... Peut être que la taverne serait un bon commencement ?

-Quoi ? Vraiment ? Fait Primrose

Cyrus hoche la tête.

-Evidemment. Les gens devraient connaitre cette personne au corbeau. Un tatouage aussi visible se fera facilement remarqué.

-Oui, tu as bien raison.

Primrose fait un sourire à Cyrus. Un sourire plutôt charmeur.

-Je vous remercie, Professeur !

-Oh, de rien ! Tout le plaisir est pour moi, chère Primrose !

Le groupe se dirige alors vers la taverne.

-J’espère trouver quelque chose... Souffle Primrose

Le groupe entre immédiatement dans la taverne, souriant grâce à la chaleur ambiante.

La taverne est plutôt petite, comparée à celle d’Ombrelle. Cependant, une grande scène, ouverte à tous, trône tout de même au fond de la salle.

(Eh bien, en voilà un établissement animé !) Pense Primrose

-Bien, par ou commencer... Murmure H’aanit

(Une scène... ouverte à quiconque voudra divertir l’assemblée. Des yeux éblouis pourraient délier les langues.) Pense la danseuse

-Primrose ? Tu te remets à ta solitude... Soupire Thérion

-J’imagine que personne ne m’en voudra si je monte sur scène... Affirme Primrose

-Quoi ? Mais que... Tente Thérion

-Laissez-moi faire. Coupe Primrose. Une personne subjuguée est moins réfléchie.

Primrose se dirige vers la scène. Tout le monde se tourne, déjà attiré par la posture de la danseuse.

-Bien, commençons.

Primrose se tient droite. Parfaitement droite. Elle prend une grande inspiration.

Elle lève son bras droit. Une fois tendu, elle lève son bras gauche. Les deux sont parallèles, et suivent son corps à la perfection.

Primrose descend ses bras. En les ondulant. De l’ombre sort d’entre ses doigts, créant des vagues sombres. Lorsque ses mains atteignent son visage, elle les rejoint devant elle.

Elle se penche légèrement. S’appui sur ses jambes. Ses deux mains se séparent. Une à droite, une à gauche. Primrose pare légèrement sur le côté gauche.

Ses deux bras se place perpendiculairement à son corps. Elle les baisse dans un mouvement gracieux. De l’ombre jailli toujours. Elle les relève vers sa droite. Son corps entier se remet droit.

Lorsque ses bras sont tendus, elle les redescend doucement vers son visage. Elle s’appui à nouveau légèrement sur la gauche.

D’un mouvement de bras, d’un appui sur la jambe, elle se met à nouveau droite. Ses mains, au dessus de son crâne, jointes, se séparent chacune de leur côté dans un mouvement circulaire, entourant la danseuse d’ombre.

Primrose serre ses bras vers elle, et se met à tourner gracieusement et lentement vers la droite. Après quelques tours, elle se met de profil par rapport au public. Ses deux bras sont tendus devant elle.

Elle les rabat légèrement en arrière, et fait quelques pas en avant. Elle s’arrête. Ses mains reviennent devant son visage.

Elle se replace de face par rapport au public. Pour une seconde seulement. Ses mains se joignent à nouveau devant son visage. Puis elle se tourne légèrement, se remettant de profil.

Son bras droit par en avant, son bras gauche vers le haut. Les deux échangent leurs places plusieurs fois. Ondulants. Créant à nouveau de l’ombre.

Finalement, son bras droit d’arrête au dessus d’elle, et l’entraine dans une ronde. Son bras gauche l’aide, et elle se met à tournoyer sur un pied.

Elle atteint l’autre profil, le profil gauche, devant le public. Elle recule de quelques pas, ses bras passant de l’avant à l’arrière gracieusement.

Elle se tourne alors à nouveau vers le public, faisant face à eux. Elle abaisse son bras droit, lui donnant de l’élan pour tournoyer à nouveau, encore plus gracieusement.

Après avoir tournée, son bras droit l’arrête. Il se place horizontalement vers la gauche, puis s’élève, entrainant dans sa danse le bras gauche légèrement plié, et la jambe droite de Primrose, qui s’élève gracieusement au dessus du sol.

Primrose tournoi une nouvelle fois. Cette fois ci, comme à Ombrelle, une vague de ténèbres envahie la salle et éteint les lumières le temps d’une seconde.

Après avoir tournée, sa main droite se place à l’aide de son bras droit au dessus de son crâne, tandis que son bras gauche se place horizontalement. De face, ses deux bras s’abaissent, se rejoignent devant son torse, et Primrose par légèrement sur la gauche.

Elle répète le mouvement sur la droite, tournoie à nouveau, et s’arrête, légèrement inclinée. Elle vient de terminer son si beau spectacle.

Un tonnerre d’applaudissement retentit alors. Tous sont subjugués, surpris, émerveillés devant la grâce qu’ils viennent de contempler.

-Bravo ! C’était un vrai régal pour les yeux !

-Elle est d’une beauté exquise ! Mais d’où est ce qu’elle vient ?

-Non... Je n’en crois pas mes yeux...

Primrose s’incline légèrement, et descend de la scène. Elle se fait immédiatement abordée par plusieurs autochtones.

-Je n’avais jamais vu une danse aussi envoutante !

-C’est comme si un ange était descendu du ciel...

-Hé hé... Je vous remercie pour vos généreux compliments, Messieurs. Reprend Primrose

Les hommes partent alors, leurs compliments faits. Les voyageurs peuvent enfin rejoindre leur amie.

-Eh bien, quelle danse ! Affirme Alfyn

-Elle était bien différente de celle d’Ombrelle... Elle semblait bien plus... Je ne sais pas, douce ? Souffle Thérion

-Elle l’était. Répond Primrose. Je suis bien plus détendue, maintenant que je ne suis plus dans cet enfer.

-Cette danse était tout de même absolument magnifique. Personne ici ne peut le nier. Souffle à nouveau le voleur

Primrose soupire.

(Mais ce ne sont pas des éloges qui m’aideront à trouver celui que je cherche. N’y a-t-il donc personne qui puisse me renseigner ?)

Une jeune femme arrive alors, discrètement. Si discrètement que si elle n’avait soufflé les mots :

-Mademoiselle Primrose...

... Personne ne l’aurait remarquée.

Cependant, ces mots ont immédiatement attirés l’attention. Primrose se retourne.

-Je ne me trompe pas ? C’est bien vous, Mademoiselle Primrose ?

La danseuse lâche un cri de surprise.

-Qui est ce ! S’exclame H’aanit

Primrose avance d’un pas, ignorant la question de l’apothicaire.

-Ca alors ! Je n’en reviens pas... Arianna ?!

La danseuse et ladite Arianna se rapprochent, et se prennent la main, comme si elles étaient de vieilles amies.

-Oui, c’est moi. Je suis honorée que vous vous souveniez de moi. Moi qui n’étais qu’une humble servante de la maison Azelhart... C’est la lumière de la Flamme sacrée qui nous a réunies !

-J’ai peine à croire que dix ans se sont écoulés depuis ce jour fatidique...

-C’était terrible, je croyais qu’on vous avait perdue, vous aussi, Mademoiselle. Mais vous voilà en vie, et plus belle que jamais.

-Et toi, Arianna ? Comment t’es-tu retrouvée dans cette région si lointaine ?

Arianna inspire profondément. Les autres restent en retrait. Cette Arianna semble bien précieuse pour Primrose.

-Après le drame, je... j’ai été congédiée... Reprend Arianna.

Primrose adopte un regard empli de tristesse.

-J’ai erré de ville en ville, réduite à vivre dans la rue, m’abaissant à de viles besognes pour me nourrir... Je suis arrivée à Sourdeneige il y a quelques temps déjà. A présent, je gagne ma vie modestement en tant que...

Arianna se coupe brusquement.

-En tant que quoi ?

Arianna secoue la tête.

-Et vous, Mademoiselle ? Qu’est ce qui peut bien vous amener aussi loin de chez vous ?

-Je cherche un homme. J’ai tout lieu de croire qu’il se trouve ici. Alors, j’ai suivi cette carte...

Primrose montre la carte sans hésitation aucune à Arianna, malgré les regards plutôt interrogateurs des autres.

Arianna pousse en réponse un semblant de cri. Primrose, suspectant quelque chose, insiste :

-Arianna... Sais-tu quelque chose à propos de l’endroit indiqué ici ?

-Je... Non, je ne sais rien. J’ai bien peur de ne pas pouvoir vous aider, Mademoiselle.

(Elle connait cet endroit. Et je suis prête à parier qu’elle sait de qui je parle.) Pense la danseuse

-Arianna, ne cache rien, je t’en prie. Tu dois me dire ce que tu sais. Je t’en supplie... Insiste Primrose

Arianna reste en silence un instant.

-Il vaut mieux ne pas en parler ici. Suivez-moi.

-Bien sûr, Arianna. Nous irons ou tu voudras.

Arianna avance un peu. Elle remarque alors que les 7 autres membres avancent aussi.

-Excusez-moi, qui êtes vous ? Demande Arianna

-Oh, ce sont mes compagnons de voyages. Ils m’aident à travers ma quête. Souffle Primrose

Arianna semble avoir quelques doutes.

-Arianna, je leur fais entièrement confiance. Je te prie de faire de même.

-...Très bien, allons y. Affirme Arianna

Arianna hoche la tête, et mène Primrose en dehors de la taverne.

-Je loge à la périphérie de la ville. On pourra y discuter librement. Reprend Arianna

-Espérons pas trop loin... Qu’il fait froid dans cette ville... Affirme Alfyn

-Non, pas d’inquiétude. Ce n’est pas si loin. Reprend Arianna

-Je me demande ou tu loges, à présent... J’espère que ce n’est pas dans le même enfer que moi... Reprend Primrose

Arianna reste en silence une seconde. Elle part plus loin, comme si elle voulait éviter une conversation. Ophilia se rapproche alors de la danseuse, et lui lance :

-Tu as l'air de bien connaître cette femme.

-Oui, ça remonte à l'époque où je vivais encore parmi les aristocrates. On ne s'était pas vues depuis dix ans.

-Ça faisait bien longtemps. Souffle Ophilia

-Je suis contente de la savoir en bonne santé. J'avais essayé de la retrouver, mais sans succès. Reprend Primrose

Ophilia reste en silence une petite seconde.

-Je suis vraiment navrée pour ce qui vous est arrivé. .. à toutes les deux...

-N'y pense pas. Coupe Primrose. J'imagine que la vie n'a pas toujours été tendre avec toi non plus.

La danseuse lance un doux sourire à Ophilia.

-Et pourtant, nous voilà en train de voyager ensemble en laissant le passé derrière nous. On devrait plutôt se réjouir au lieu de s'apitoyer l'une sur l'autre.

Ophilia ne trouve rien à dire, et se contente de penser :

(Primrose est si forte. Plus forte que je ne le serais jamais...)

-Je suis heureuse de faire ce voyage avec toi. Affirme Ophilia. Je me sens bien plus courageuse depuis que je vous ais rencontrées, toi et H’aanit.

-Ravie de l'entendre ! Reprend Affirme Primrose

-Nous voilà arrivés.

Le groupe arrive devant une maison sommaire, sobre, et plutôt grande. Arianna ouvre la porte, et amène le groupe à l’intérieur.

La maison est... Etrange. Il y a plusieurs chambres, plusieurs femmes, une pauvre cheminée et une pauvre table...

Quelques femmes s’approchent des quatre hommes du groupe. Leurs lançant des regards suggestifs. Des clins d’œil. Cyrus répond joyeusement, naïf. Olberic détourne le regard. Alfyn rougit. Thérion les regarde fixement.

-On dirait une... Commence Primrose

-Oui. Le secret inavouable de cette petite ville si tranquille. Vous vous trouvez devant la maison close de Sourdeneige. Affirme Arianna

Un lourd silence s’installe plusieurs secondes.

-Quoi ? Lance Primrose

Primrose s’avance et regarde autour d’elle. Confuse. Elle se tourne à nouveau vers Arianna, qui elle continue :

-C’est ici que je travaille et que j’habite. Eh oui, vous avez bien compris, Mademoiselle... Je suis une prostituée.

Primrose baisse la tête, peinée et silencieuse.

-Cette ville n’est pas loin de Don-des-flammes, voyez-vous. C’est donc un endroit plutôt commode pour nos clients. Certains de nos habitués seraient en fâcheuse posture si on les surprenait ici. C’est pour ça que l’existence de la maison close... notre existence... reste un secret. Le secret le moins bien gardé des Terres-de-givre, certes. Mais les gens préfèrent fermer les yeux.

Primrose approche encore. Ophilia secoue la tête. H’aanit s’approche d’elle, pour lui donner du soutiens. Tressa, trop jeune, ne comprend pas la soudaine gêne qui vient de s’installer.

-Si proche de Don-des-Flammes... Et je n’en savais rien... Répète la prêtresse

-Il valait mieux ne rien savoir. Reprend H’aanit

-Et la certes que j’ai trouvée... c’est ici qu’elle mène ? Demande Primrose à Arianna

-Plus précisément, elle mène à un certain lieu de rendez-vous.

-Un lieu de rendez-vous ? Insiste la danseuse

Arianna hoche la tête.

-L’emplacement exact de la maison close n’est jamais révélé ouvertement. Personne n’oserait la faire figurer sur une carte. En fait, la carte indique le lieu où une calèche vient chercher les clients pour les conduire à destination.

Un petit silence s’installe.

-Arianna... Puis je te demander un service ? Souffle Primrose

-Tout ce que vous voudrez, Mademoiselle.

-Laisse-nous monter dans la calèche ce soir.

Arianna a un sursaut. Primrose continue :

-Je t’ai dit que j’étais à la recherche d’un homme. Un homme avec la marque du corbeau tatouée sur le bras gauche...

Arianna pousse un cri de surprise, et approche.

-Il me semble bien que le propriétaire de la maison close a un tatouage de ce genre... Elle affirme

Elle soupire.

-Mais dites-moi, Mademoiselle Primrose... Qu’est-ce que vous comptez faire quand vous le trouverez ?

-Uniquement ce qui doit être fait. Répond Primrose immédiatement

Arianna reste en silence un instant, puis souffle :

-Je comprends... En revanche...

Arianna se tourne vers les voyageurs.

-Primrose pourra peut être monté, mais pour vous... Cela risque d’être plus compliqué.

-Ne vous inquiéter pas, Arianna. Nous monterons dans cette calèche, de gré ou de force. Reprend H’aanit

-J’aimerais si possible éviter d’arriver à la force... Souffle Primrose. Arianna pourrait avoir des ennuis.

-Cela va de soit. Affirme H’aanit en hoche la tête

-Alors... Votre décision est prise, Mademoiselle Primrose ? Demande Arianna

-Oui. Et ce depuis bien longtemps. Répond la danseuse

Arianna soupire, et hoche la tête.

-Alors, faites vos préparatifs, puis revenez ici. La calèche vous attendra.

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