La Cité sous les Mers

Chapitre 11 : Réparations - première partie.

3333 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 06/05/2018 13:22

Le lendemain, bien qu'il ait récupéré le matériel nécessaire, Law n'était passé ni voir les malades ni à la salle des archives. Il comptait rendre visite à ses hommes, la plupart devant être sur pieds à présent, il était temps de commencer à s'occuper du Polar Tang. Il quitta donc le palais accompagné comme les autres fois de Celthya, pour se rendre à l'hôpital qui s'occupait d'eux, à une demi-heure de là.


Il ne se trompait pas sur leur état, la plupart étant très heureux de voir leur capitaine de retour et l'accablaient de nouvelles des derniers jours. Law se saisit des dossiers médicaux pour être certain de ne pas être passé à côté de quelque chose, avant de s'assurer personnellement de l'état de chacun. Mis à part deux d'entre eux avec quelque chose de cassé, les autres s'étaient vite remis des contusions et des bleus, ainsi que quelques commotions sans grave effet secondaire.


Le pirate eut l'occasion d'entendre les versions de ses hommes qui avaient obtenu la permission de sortir, accompagnés bien évidemment. S'il y avait moins de gardes autours d'eux que la première fois, la prudence semblait encore de mise. Les Heart s'étaient apparemment offert une petite visite du centre-ville, ne manquant pas d'attirer l'attention sur eux au passage. Ils avaient récolté un tas de bricoles gratuites en souvenir, n'ayant rien pu s'offrir d'eux-mêmes étant donné que le Berry ne semblait avoir aucune valeur ici. Ils avaient également écopé d'une armée de fans, recevant bien plus de visites qu'à l'origine.


Après avoir prié tous ces civils de sortir pour s'entretenir dans la même pièce avec son équipage, Law put enfin respirer. Évidemment il y avait des déçus, comme Sachi et Penguin en pleines conquêtes féminines, mais tous se concentrèrent très vite sur ce que leur capitaine avait à dire. Celui-ci ne tarda pas à prendre la parole, s'armant de son habituel ton sans appel lorsqu'il fallait donner des ordres :


« - Bien, puisque la plupart d'entre vous semblent sur pieds, il est temps de s'occuper de notre navire. »


Plusieurs opinèrent du chef, il fallait dire que le pauvre submersible avait bravement tenu durant leur traversée difficile, et qu'il était plus que temps de lui rendre la pareille.


« - Je veux un nouvel état des lieux, poursuivit Law. Chacun rejoindra sa section et vous me ferez une liste détaillée des dégâts, des matériaux et outils qui seront nécessaires, une autre sur le matériel que nous avons à disposition. D'ici ce soir je veux avoir une idée précise des réparations à effectuer et le temps que cela prendra. »


Ses hommes approuvèrent avec enthousiasme, ces quelques jours alités leur ayant donné de l'énergie à revendre. Le capitaine les congédiant de la pièce, il s'intéressa à Celthya qui observait placidement défiler une armada d'hommes en combinaisons blanches. Il s'approcha pour attirer son attention avant de lui demander :


« - Vous avez vos propres constructeurs il me semble ? J'aimerais bien les consulter.


- Cela faisait partie des engagements de notre souveraine, approuva-t-elle, je vais vous y amener. »


Il la suivit à l'extérieur de l'hôpital, regardant ses hommes partir en direction du sous-marin accompagnés de quelques soldats en armure argentée pendant qu'elle se servait d'un des crabes qu'ils utilisaient pour communiquer. Si les Heart se dirigèrent directement vers les canaux de transport, leur capitaine fut quand à lui escorté en centre ville. Pas mal de monde se pressait dans les rues, vêtus de leurs habits en cuir ou multiples couches de tissu, bien qu'ils se déportent rapidement en reconnaissant la chef de garde. Celle-ci avançait droit devant elle, de son habituelle démarche militaire, adressant parfois un signe de tête en guise de salutation.


Ils finirent par s'arrêter devant un imposant bâtiment en forme de croix, le toit peu prononcé. De multiples colonnes le soutenaient, surmontées de frontons décorés de fresques marines. Alors qu'ils pénétraient à l'intérieur, un homme et une femme vêtus d'une tenue en cuir près-au-corps de pied en cape s'approchèrent d'eux. Celui plus jeune de quelques années par rapport à sa compagne s'adressa à eux en premier :


« - Bonjour, on nous a prévenu de votre venue. Je m'appelle Terrelyn et voici ma femme Zalura. »


Il désigna poliment sa femme, légèrement plus grande que lui et une longue chevelure bleu marine nouée en une tresse sophistiquée dans son dos. Celle-ci sourit doucement avant d'enchaîner :


« - Nous avons bien conscience que les matériaux dont vous avez besoin seront certainement différents de ceux que nous trouvons ici. Néanmoins nous pensons que des alliages pourront permettre de limiter cet aspect, dès que nous aurons un échantillon à étudier nous nous y mettrons. »


Law hocha simplement la tête avant de souligner :


« - Certains de mes hommes sont spécialisés dans ce domaine, ils seront plus aptes à échanger avec vous mais vous pourrez de toute façon récupérer les parties inutilisables. »


S'ils pouvaient obtenir quelque chose d'étanche et qui tienne la route, ça ferait l'affaire le temps qu'ils trouvent des spécialistes et le matériel nécessaire à la surface. Bien entendu, le supernova se doutait qu'il faudrait bien des semaines avant qu'ils ne puissent prendre la mer sans risque, le temps de se coordonner et de trouver le bon alliage comme ils le suggéraient.


Le petit groupe conversa encore un moment, les deux spécialistes lui présentant nombre des personnes travaillant pour eux et détaillant leurs rôles. Il y avait pas mal de postes variés, allant du plus simple ouvrier à l'architecte concevant les bâtiments les plus beaux et les plus complexes. Tout en confirmant ou non ce qui pouvait lui être utile, Law les suivit dans les différentes ailes du bâtiment. Beaucoup de têtes pensantes occupaient les lieux, mais c'était au sein d'un sous-sol que se regroupaient les plus habiles. Celui-ci était bien plus vaste que l'extérieur, s'étendant certainement encore sous les rues. De nombreuses forges s'y trouvaient et les gens y travaillaient dans une chaleur que Law trouva presque étouffante comparé à la température habituelle plus basse, il s'en retrouva même à défaire son manteau qu'il n'avait pourtant pratiquement pas quitté depuis son arrivée ici.


« - Comment est-ce que vous vous chauffez ? demanda-t-il.


- Nos ancêtres ont bâti la cité sous plusieurs points chauds, expliqua Zalura d'un ton posé. Il y en a plusieurs, un en centre-ville notamment, sous le palais, quelques autres plus petits en ville qui sont utilisés pour répartir la chaleur dans les habitations. Et nous en avons un juste ici nous servant principalement à fondre le métal.


- Vous avez donc dû étudier le site avant de vous installer ici je présume ?


- En effet, nos prédécesseurs ont erré des mois sous l'océan avant de s'établir. Nous avons accès à des gisements, sommes protégés des grands courants qui évoluent au-dessus de note tête et l'étroitesse des roches permet notamment d'éviter que de gros monstres marins ne s'échouent ici. »


Leur technologie devait donc être bien plus avancée que celle dont ils disposent actuellement, songea Law. Il fallait une machine d'une certaine complexité pour se permettre une expédition de plusieurs mois dans les fonds marins. D'autant plus que le site n'était pas des plus simples à atteindre, quand on comparait avec ce qu'avait subi le Polar Tang pour arriver jusqu'ici.


La visite se termina au bout d'une bonne heure, durant laquelle une petite équipe avait rassemblé du matériel pour aller étudier le submersible, et d'autres personnes avaient été choisies plus spécifiquement par Law, pensant qu'elles seraient plus à même de comprendre ce que raconterait son équipage. S'ils s'organisaient correctement une solide coordination devrait pouvoir se faire, et s'il avait bien choisi, les travaux devraient également se dérouler de manière plus sûre et efficace. Pour le reste, il savait que ses nakama sauraient gérer la situation, il se contenterait pour sa part d'en suivre l'évolution.


La matinée bien remplie par tous ces déplacements, Law retourna au palais accompagné de la chef de garde. Un peu de réflexion à tête reposée ne lui ferait pas de mal, cela lui permettrait de prendre un peu de recul sur les décisions prises. Il retourna donc dans ses quartiers, s'installant au bureau et plongeant la plume dans l'encrier pour écrire quelques notes et organiser ses pensées. Dès que ses hommes lui auront fourni un plan détaillé de ce qu'il convenait de faire, il donnerait des ordres plus précis à chacune des sections. Après tout, les réparations ne concernaient pas que l'extérieur, le laboratoire notamment était sens dessus-dessous, et s'il voulait l'utiliser à l'avenir, il allait falloir le remettre en état. Tout le monde allait avoir du pain sur la planche dans les prochains jours.


Le chirurgien fut interrompu dans ses réflexions par des coups frappés à la porte. Il se redressa dans son siège en donnant machinalement son autorisation. Il s'attendait à ce que ce soit de nouveau Merryla qui rentre, et au vu rouge vif parant la Caulerë lui permettant de se repérer dans le temps, c'était certainement pour le convier au repas de midi. Chose qu'il allait s'empresser de décliner, comme les fois précédentes, si ce n'était pas avec ses nakama ça ne l'intéressait pas.


Il fut assez surpris de voir plutôt entrer Azuhla, étant surtout habitué à la croiser aux archives et parfois dans le palais, étant généralement prise ailleurs. Tout en se calant au fond du siège, il l'observa dans les yeux en attendant qu'elle lui dise ce qu'elle venait faire ici.


« - J'imagine que vous allez une nouvelle fois décliner mon invitation au repas ? souleva-t-elle.


- En effet, j'ai mieux à faire. »


Bien qu'elle semble légèrement vexée par son désintérêt flagrant, elle reprit avec le sourire, croisant les bras pour se donner plus d'aplomb :


« - Avez-vous une question en particulier ? »


Ah ça il en avait encore des tas, mais auxquelles il pensait pouvoir répondre en visitant régulièrement les archives. En revanche, il y avait également l'une de ses décisions personnelles qui le rendait curieux, et qui semblait faire polémique chez certains. Il questionna donc après un bref silence :


« - Pourquoi enfermer ceux que vous surnommez les « Corrompus » ? »


A l'inverse des réponses rapides et développées qu'il obtenait généralement, il eut pour cette fois droit à un silence contrit. A la manière dont s'étaient resserrés ses doigts sur ses bras et dont s'étaient brièvement tendus les muscles de sa mâchoire, sa question semblait l'avoir déstabilisée l'espace de quelques secondes. Elle finit tout de même par se reprendre et répliquer :


« - Pourquoi cette décision vous intéresse-t-elle ?


- Je m'interroge simplement. Il semble que ce soit plus dangereux pour votre peuple de les garder enfermés, appuya-t-il, alors pourquoi ne pas faire comme vos prédécesseurs et vous débarrasser de la menace ? »


La jeune femme pinça légèrement les lèvres, ayant entendu cette remarque plus d'une fois. Cela avait été sa première décision lors de son arrivée au pouvoir, et l'on n'avait cessé de la remettre en question depuis, peu importe toutes les autres. En même temps, avoir un avis extérieur ne lui paraissait pas être une mauvaise chose. Il n'était pas rattaché à la politique d'ici, elle pouvait bien y répondre sincèrement, contrairement aux arguments préfabriqués qu'elle servait au Conseil.


« - Ce n'est pas une question de dangerosité, commença-t-elle. C'est un problème qui peut toucher n'importe quelle personne possédant la transformation, et à n'importe quelle étape de sa vie. Plus de la moitié d'entre nous la possède, dont deux de mes frères et sœurs.


- C'est donc sentimental ? Souligna Law.


- ... En partie, concéda-t-elle avec une légère réticence. Mais cela fait des dizaines d'années que nous n'avons plus étudié le cas de ces malades. Nos connaissances ont changé depuis, et nous devrions ré-étudier cette maladie avec un autre regard. Puis, vous savez...


Azuhla marqua un temps de pause, le regard dans le vague, avant de reprendre :


« - Cela fait moins d'un an que cette décision est en vigueur. Nous comptons déjà plus d'une trentaine de malades, dont la moitié ont déjà atteint leur stade terminal. Lorsqu'on les exilait c'était plus simple de ne pas se rendre compte de la fréquence alarmante à laquelle ce problème se développe. Si nous n'avions que quelques cas que nous pouvions éliminer en fermant les yeux au départ, maintenant nous ne faisons plus que repousser une échéance bien pire pour laquelle il sera peut-être trop tard lorsqu'on s'y intéressera. »


Suite à sa déclaration se terminant d'un ton plus déterminé au départ, elle l'observa fixement pendant plusieurs secondes. Il finit par remarquer :


« - Vous vous attendez à ce que je vous donne raison ?


- Non, mais votre avis m'intéresse. »


Le chirurgien n'y répondit pas immédiatement, de son point de vue, il ne connaissait pas assez leur histoire et leurs problèmes pour se construire une opinion solide. En revanche, il avait vu ce qu'une grave épidémie pouvait pousser les gens à faire lorsqu'ils ne trouvaient pas de solution. Il était rapide de décider pour les autres lorsqu'on n'en était pas directement atteint, en prenant parfois les décisions les plus inhumaines et radicales. Il finit par répondre avec sérieux :


« - Il est pour moi plus intelligent de chercher une solution à un problème que de le contourner... »


Un léger sourire se forma sur les lèvres de la jeune femme avant qu'il ne la refroidisse en terminant :


« - Mais que ferez-vous s'il n'existe aucun remède ?


- De votre point de vue il est possible qu'il n'y en ait aucun ?


- Je pense que l'on peut trouver un remède à toute les maladies. Mais que parfois les moyens disponibles sont trop restreints pour permettre d'en obtenir à temps. »


La réponse la laissa perplexe, songeant à ce qu'une telle extrémité engendrerait, elle finit par secouer la tête.


« - De toute façon, en trouver un, ici, n'est pas une option. Tout le monde en sera affecté tôt ou tard, je ne veux pas que l'on regrette une décision prise trop tard. »


Un sourire étira les lèvres du brun, qui finit par lancer :


« - Ça ne me semble pas dénué de sens. Quoiqu'il en soit, je vous suis. »


Paraissant en pas saisir sur l'instant puis se rappeler la raison de sa venue, Azuhla finit par hocher la tête et tourner les talons, quittant l'aile des invités pour descendre dans la grande salle à manger. La plupart des membres de sa famille étaient déjà attablés, semblant l'attendre. Lorsqu'il entra à son tour, Law croisa le regard bleu glace d'Auberyn, qui ne semblait pas ravi de le voir. Il l'ignora cependant pour aller s'asseoir comme la dernière fois en face de l'aînée, qui elle le salua poliment sans se préoccuper de l'amertume de son frère à sa droite.


Les plats et leurs saveurs maritimes furent amenés rapidement et déposés en face de chacun, dont une chaise qui semblait rester obstinément vide à chaque repas. Pour sa part Law observait Azuhla en pleine discussion avec sa mère, il se demandait bien pourquoi elle tenait à le voir participer à quelque chose qui ne l'intéressait pas du tout. D'autant plus que ça avait l'air de tout sauf enchanter son aîné. Celui-ci finit d'ailleurs par remarquer :


« - J'ai remarqué que vous aviez commencer les réparations de votre navire.


- En effet, répondit simplement Law sans lever le nez de son assiette.


- Combien de temps cela va-t-il prendre ?


- Plusieurs semaines certainement, quand j'obtiendrais le rapport de mes hommes j'en aurais une idée plus précise.


- Bien, ne traînez pas. »


N'appréciant pas vraiment le ton qu'il employait, le chirurgien lui lança un regard froid.


« - Ne me donnez pas d'ordre. Cela prendra le temps qu'il faudra. »


Le jeune homme aux cheveux blancs fronça les sourcils, avant d'être interpellé par le ton las de sa mère qui avait délaissé du regard sa fille pour le reporter sur eux :


« - Auberyn, ce n'est pas ainsi que l'on s'adresse à des invités. »


Il reporta le regard sur la femme d'âge mûr assise à la droite de la jeune souveraine. Elle arborait toujours le même air fatigué que les autres fois, elle devait être tout juste dans la cinquantaine, pourtant ses traits étaient tirés et son teint ne faisait plus seulement pâle, mais aussi maladif. Ses cheveux violet clair étaient rassemblés en un épais chignon constitué de multiples tresses, qu'elle n'avait sans doute pas réalisé seule.


« - Je ne recommencerais pas, s'excusa simplement son fils alors que le regard qu'il lançait au pirate disait tout le contraire. »


Le brun choisit de l'ignorer, et de plutôt s'adresser à celle qui avait dû être l'ancienne reine de son temps.


« - Vous avez l'air épuisée, cela dure-t-il depuis longtemps ?


- Ce n'est pas une maladie si c'est la question que vous vous posez, répondit-elle calmement, j'ai seulement plus de choses qui m'alourdissent l'esprit depuis la mort de mon mari...


- Son assassinat, rectifia avec amertume Auberyn. »


A sa remarque un silence lourd s'installa. Si l'ancienne reine haussa simplement les épaules, empreinte de cette lassitude qui l'entourait constamment, les deux plus jeunes se mirent à fixer leur assiette sans y toucher, ce qui valut à Auberyn un bon coup de coude de la part de son aînée.


« - Ce n'est ni l'endroit ni le moment de parler de ça, souligna Latya avec un regard appuyé à l'encontre de son frère.


- Pourquoi pas ? Azuhla a bien l'air de penser que cet étranger aurait réponse à tout.


- C'est un médecin pas un enquêteur, répliqua froidement la concernée.


- Tu m'en diras tant... »


La jeune femme soupira avec agacement, l'ignorant puisqu'il tenait tant à avoir le dernier mot. Quand au chirurgien, il songea que ça allait encore lui paraître très long tout cela...


~~~



N.A. : Et voilà, le Polar Tang va enfin recevoir le bichonnage qui lui est dû ! x)

Law : Il était temps.

J'ai déjà dit que j'étais désolééée T-T

Alors les réparations vont-elles se dérouler correctement ? Y a-t-il vraiment un remède ? Quelle est cette histoire d'assassinat ? A suivre ~


Désolée pour le léger retard au passage, le site a décidé qu'il ne voulait plus de mon mot de passe du jour au lendemain u_u (Enfin, si un jour je peux plus poster là pour X raison, cette fanfiction existe aussi sur FF.net)

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