La Cité sous les Mers

Chapitre 16 : L'Annonce

4078 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 25/08/2018 14:12

Il était tôt et l'activité commençait à peine à reprendre à Adentila lorsque sa souveraine ouvrit les yeux. Fixant le haut à baldaquins de son lit spacieux, elle finit par tourner le regard vers la Caulerë posée sur la table de chevet. L'algue ondulait paisiblement dans sa coupole d'eau, diffusant une lumière bleu sombre qu'elle observa plusieurs secondes, la trouvant apaisante. Elle se serait bien laissée aller encore un peu au sommeil, mais une matinée chargée l'attendait.


Soupirant et choisissant d'ignorer les protestations de ses paupières encore lourdes, la jeune femme se redressa. Les mèches en bataille de sa longue chevelure argentée vinrent lui tomber devant les yeux, s'entremêlant avec celles plus courtes qui lui encadraient le visage. Replaçant tout ça à l'arrière de la tête d'un mouvement de la main, Azuhla s'assit au bord du lit en repoussant machinalement les draps. Tirant le tiroir de la table de chevet à côté d'elle, elle en sortit un journal à la reliure bleutée décorée de gravures et quelques perles incrustées, visiblement réalisé à la main il y avait de cela un certain temps. Récupérant de quoi écrire, elle coucha sur le papier quelques phrases d'une plume soigneuse, avant de le ranger à sa place et se lever.


A peine debout, elle appuya sur l'un des boutons du grand crustacé aux pattes enfoncées dans le mur à côté de son lit. Ce que Law avait baptisé mentalement le « crabophone » était ici nettement plus imposant que ceux que le chirurgien avaient rencontré, de la taille d'un avant-bras, une multitude de coquillages spiralés ornés de symboles le recouvraient. A peine quelques minutes plus tard, plusieurs servantes rappliquaient dans sa chambre, après avoir poliment frappé.


Azuhla se laissa entraîner par la routine matinale. Une de ses servantes affublée d'un chignon vert pâle se dirigea vers les armoires constituant sa garde robe. Elle lui proposa ensuite plusieurs tenues pour la journée pendant qu'une autre la faisait s'asseoir et s'occupait de sa coiffure. Armée de brosses, peignes et diverses lotions, elle ré-organisait et lustrait la chevelure blanche en lui octroyant un éclat argenté digne des contes de fée.


« - Je dois voir le Conseil et quelques représentants de la noblesse aujourd'hui, il me faut quelque chose de plus sophistiqué, refusa-t-elle alors qu'on lui proposait l'une de ses tenues préférées, légère, simple, et agréable à porter. »


Opinant du chef, la servante finit par lui trouver un ensemble à sa convenance. La jeune femme se retrouva le buste serré dans un épais tissu blanc, rehaussé de perles argentées en motifs d'écailles. La robe soulignait la taille fine et lui tombait jusqu'aux chevilles, s'ouvrant vers le bas pour laisser apparaître des sandales nacrées au talon peu élevé et qui s'étendaient en filaments spiralés le long du mollet. Sous l'action des mains expertes, Azuhla fut préparée en moins d'une heure, sa chevelure cascadant jusque ses hanches agrémentée d'une barrette plus foncée.


Après avoir remercié et congédié ses servantes, la jeune souveraine quitta ses quartiers, se dirigeant vers les escaliers pour descendre au rez-de-chaussée. Elle croisa la relève des gardes de nuit, qui la salua formellement au passage. Atteignant directement la salle du trône, elle ne s'y attarda pas néanmoins, empruntant une porte à l'arrière, débouchant directement sur une grande salle circulaire.


Refermant derrière elle, Azuhla s'assura que tout le monde était déjà là et n'avait pas semblé avoir trop patienté. Autours d'une grand table ovale, se trouvaient les éminences du royaume. Âgés entre vingt et soixante ans, le Conseil se composait de nombreux profils différents. Mordren Tenras, un homme aux traits durs mais au jugement pertinent, était en charge de l'infrastructure de la cité, quand et où fallait-il lancer la construction d'un bâtiment. Plus proche du peuple, Furan Nagi, était le médecin le plus réputé en ville. Quelques représentants de grandes familles nobles figuraient également, étant parmi ceux la rendant la plus nerveuse lorsqu'il s'agissait de faire bonne figure. Un prêtre, un écologiste, la trésorière... En tout, plus d'une vingtaine de personnes était là pour critiquer la pertinence de ses décisions, ayant le pouvoir de la rendre totalement impuissante si nécessaire. Elle avait son opinion sur chacun d'entre eux, et savait avec qui elle devait se montrer prudente dans le choix de ses mots, qui il suffisait de brosser dans le sens du poil et qui lui prodiguerait les remarques les plus objectives.


La jeune souveraine s'installa en bout d'assemblée, sur le siège le plus large, le plus haut, le plus beau de part ses gravures à même la pierre grise le constituant, et certainement le plus inconfortable de toute la salle. Froid et rigide, un mal de dos la prenait toujours au bout de plusieurs heures assise. Mais le but ici, était d'imposer respect et confiance en soi. Remarquant les quelques feuilles rassemblées et mises de côté, elle déduisit qu'une session s'était certainement ouverte avant la sienne. Cela ne l'étonnait pas plus que cela, sa présence n'étant généralement requise qu'au moment où elle souhaitait imposer de nouvelles règles, ou qu'ils souhaitaient remettre en cause une de ses décisions. Ce dernier point étant précisément la raison du Conseil actuel.


« - Bonjour à tous, nous pouvons commencer, énonça-t-elle d'un ton formel en joignant les mains devant elle. »


Suite à cette déclaration, la première remarque ne tarda pas à se faire savoir. Un homme d'une quarantaine d'années, les cheveux bleus striés de mèches argent, le tacticien du royaume, prit la parole en premier :


« - Combien de temps comptez-vous garder ces étrangers dans le royaume ? »


Ça, elle savait qu'ils le remettraient sur le tapis tôt ou tard. Elle se contenta de la réponse la plus simple et franche :


« - Aussi longtemps que les réparations sur leur navire seront nécessaires. »


L'économiste saisit immédiatement l'occasion pour rebondir sur ses propos :


« - Justement, est-il réellement nécessaire de les aider ? Ils ont l'air d'avoir leurs propres réparateurs, ils pourraient très bien trouver une solution eux-mêmes. Les dépenses en terme de matériaux et d'hommes ne nous avantagent pas. D'autant plus qu'ils ne sont pas utiles à la cité en retour. Leur monnaie est différente de la nôtre, et héberger et soigner vingt personnes sans paiement, ce n'est pas rien. »


Bien qu'elle sache parfaitement que gérer pertinemment l'économie était un des points les plus importants pour le royaume, chacune des interventions de cet homme ne faisait jamais que l'agacer. Certes c'était son rôle de lui exposer les chiffres et les faits, mais elle le trouvait toujours tellement froid humainement parlant. Pourtant, en-dehors de son travail, c'était une personne vraiment agréable à connaître.


« - Nous n'avons, à l'heure actuelle, aucun problème économique majeur nécessitant qu'on ignore délibérément la détresse de certaines personnes, étrangers ou non, souligna-t-elle.


- Certes, mais les dépenses ont récemment augmentées également pour la prise en charge des Corrompus. »


Bien que son visage reste parfaitement stoïque, cette remarque la mit quelque peu mal à l'aise. Si elle avait obtenu gain de cause sur cette affaire, elle sentait bien que l'absence de résultats, les coûts et les incidents d'agressions faisaient grincer des dents dans son dos.


« - Il nous coûterait plus un hébergement sur une longue période plutôt que de soutenir des réparations.


- En effet, mais ils pourraient se rendre utiles, avec l'augmentation de la morbidité et la mortalité, de la main d'œuvre supplémentaire ne serait pas négligeable.


- Vous parlez donc de forcer l'intégration de personnes qui n'ont clairement pas l'intention de s'attarder, au risque de les rendre hostiles alors même qu'on ne connaît pas leur dangerosité réelle ? »


Capitulant, l'économiste finit par simplement hocher la tête, signe qu'il n'insistait pas et acceptait son point de vue, avant de griffonner sur ses comptes. Sans doute reviendrait-il avec d'autres arguments à l'appui dès la prochaine séance. Le reste du Conseil se déroula selon le même schéma, chacun prenait la parole sur le sujet qu'il souhaitait soulever, et c'était à elle de déterminer si les suggestions lui convenaient ou non, et bien entendu de justifier chacune de ses décisions de la manière la plus objective possible. C'était par ailleurs sans doute le plus difficile à faire à ses yeux, ne pas se laisser influencer alors même que des tas de choses lui tenaient à cœur.


Au bout de plus de trois heures d'échanges, elle finit enfin par quitter la salle. Des échos de discussion parvenaient encore à ses oreilles, mais elle se sentit nettement moins tendue une fois que la porte eut claqué derrière elle. Souriant légèrement, elle retourna dans l'aile du palais dédiée à la famille royale, bien qu'elle ne prenne pas les escaliers et reste au rez-de-chaussée pour se rendre dans la salle à manger.


En entrant, elle fit signe à un servant qui s'activa immédiatement pour lui rapporter le petit déjeuner, avant de remarquer sa sœur aînée attablée toute seule. Son sourire devenant bien plus naturel, la jeune femme partit s'asseoir à côté d'elle.


« - Alors, ça s'est bien passé ? demanda Latya en souriant doucement.


- Je pense oui, répondit-elle en hochant la tête. Même si je vois bien qu'il y en a pas mal qui ne voient pas l'arrivée d'étrangers d'un bon œil, surtout Daned, en ce moment l'état de nos comptes a l'air de beaucoup le préoccuper... »


Cela ne sembla pas étonner sa sœur qui commenta :


« - Il me semble qu'il souhaite faire des économies également, de grandes dépenses sont à venir...


- Qu'est-ce que tu veux dire ? questionna-t-elle en haussant un sourcil.


- Tu le sauras très bientôt je pense, mère en parlait tout à l'heure avec les autres. »


Bien qu'elle l'observe interrogativement, son aînée ne sembla pas vouloir s'étendre sur le sujet. Ce qui intriguait Azuhla, parce que s'il y avait une affaire importante concernant le royaume, elle préférait être au courant. Bien qu'il semble qu'elle ne tarderait pas à l'être d'après les dires de sa sœur, alors elle n'insista pas.


L'adolescent chargé du service revint en déposant une assiette assez concise devant elle. Il fallait dire que cela ne servirait qu'à faire patienter son estomac en attendant le déjeuner avec le reste de la famille. Elle reporta l'attention sur sa sœur qui la fixait de ses grandes prunelles noisette, percluses de paillettes d'or, un sourire malicieux ayant commencé à étirer ses lèvres pulpeuses.


« - Qu'y a-t-il ? s'interrogea la cadette devant son attitude.


- La situation de ces étrangers te tient beaucoup à cœur en ce moment, je me trompe ?


- Non c'est vrai, admit la jeune femme. »


Elle marqua un temps de pause, hésitant à livrer le fond de sa pensée. Chaque fois qu'il lui fallait donner son opinion personnelle, il lui devenait presque automatique d'y réfléchir à deux fois, chacun de ses propos pouvant très bien être interprété de la mauvaise manière, et même être réutilisé contre elle plus tard. Mais bon, sa sœur n'était pas le genre à parler dans son dos, face à Auberyn elle se méfierait plus. Depuis qu'elle avait les rênes du royaume entre ses mains, il ne cessait de contester chacune de ses décisions. Cela la mettait mal à l'aise, et elle ne savait plus quelle attitude adopter en sa présence.


« - Eh bien ? l'interpella Latya en la constatant complètement perdue dans ses pensées. »


Se secouant quelque peu intérieurement, Azuhla répondit :


« - Moi je pense qu'on devrait arrêter de considérer la situation avec des chiffres et de possibles dangers. On n'a jamais de visite en provenance de la surface ici, il y a largement plus de choses à gagner qu'à en perdre. Leur technologie est totalement différente de la nôtre, on ne dépense pas en vain des matériaux, on en apprend plus au contraire. L'endroit d'où ils viennent est tellement différent et fascinant, j'aimerais qu'on arrête de venir m'ennuyer avec les problèmes potentiels et qu'ils se rendent compte de l'occasion unique que ça représente ! »


Tout comme le ton était monté, son sourire s'était largement agrandi. Toute la passion qui l'avait toujours habitée, celle de savoir et comprendre, transparaissait totalement dans ses prunelles azur. Son changement d'attitude, de celle distante et impassible à une autre bien plus vivante et humaine, fit bien rire sa sœur qui remarqua tout en se calant au fond de son siège :


« - Je te reconnais bien plus là qu'avec ton masque de souveraine ! »


Elle se lança dans une imitation faciale caricaturée d'un air détaché légèrement critique qui fit rire sa cadette à son tour :


« - Arrête ça Latya tu sais bien que je n'ai pas cette tête ! »


Se mordant légèrement la lèvre inférieure pour calmer son rire, elle détailla sa sœur. Elles avaient onze ans d'écart, et ne se ressemblaient pas tellement, Latya arborant une longue chevelure soyeuse d'un violet crépusculaire hypnotisant. Pourtant elle avait toujours été son principal soutien moral malgré leur différence d'âge.


Elle se souvenait parfaitement de la difficulté et la pression de monter sur le trône, et des critiques du Conseil lors de ses premières décisions. Autant dire que suite à cela elle était directement allé s'enfermer dans sa chambre pour pleurer toutes les larmes de son corps. Elle pensait bien ne plus jamais se montrer au grand jour après l'humiliation que ça avait été, puis son aînée était venue lui rendre visite et avait passé plusieurs heures un énorme livre entre les mains à lui dépeindre toutes les situations des plus ridicules dans lesquelles s'étaient trouvés les précédents souverains, jusqu'à ce qu'elle cesse de s'apitoyer.


Après cela, elle avait beaucoup appris en un an. Elle s'était entraînée à maîtriser ses émotions en face d'un miroir, les faire disparaître des traits de son visage. Au début elle ne parlait pas beaucoup, mal à l'aise et ayant peur d'un faux-pas lorsqu'il lui fallait s'exprimer, à présent chaque mot semblait préparé à l'avance, et elle connaissait si bien chacun de ceux qu'elle devait affronter pour savoir comment s'adapter en face d'eux. Et cela elle ne l'aurait pas fait toute seule sans les conseils de sa sœur. Cela rendait Azuhla triste quelque part, de se dire que Latya n'avait eu aucune chance d'accéder à la souveraineté dès le départ, alors qu'elle aurait certainement fait une excellente reine, tout semblait venir naturellement chez elle. Plus tard, peut-être qu'elle ferait revoir ces critères de Sélection.


Elles discutèrent encore un peu avant que son aînée ne finisse par la laisser et Azuhla quitta les lieux à son tour, laissant le soin aux serviteurs de débarrasser la table. Ayant l'intention de remonter dans ses quartiers, elle se stoppa néanmoins devant une chambre non loin de la sienne. L'observant pensivement, un sentiment de tristesse l'envahit rapidement. Après une brève hésitation, elle tenta de frapper quelques coups à la porte.


« - Aru ? »


Le silence le plus parfait lui répondit, pourtant elle se doutait bien qu'il se trouvait à l'intérieur. Elle n'avait pas beaucoup eu l'occasion de le voir récemment, il ne se présentait plus aux repas, et même les servants rapportaient qu'il ne mangeait pas grand chose. Lâchant un long soupir, Azuhla n'insista pas, rentrant de son côté.


Une fois à l'intérieur de sa chambre, une pièce gigantesque qui lui offrait tout ce dont elle avait besoin à portée de main, elle se dirigea vers la table de chevet. La jeune femme en tira son journal et se laissa tomber sur le lit sans se soucier une seule seconde de l'élégance à présent qu'elle était seule. A nouveau, elle se servit du papier pour extérioriser toutes ses émotions, ses craintes et ses envies refoulées, tout ce qu'elle ne pouvait pas laisser transparaître en public, ni dire à personne. Lorsqu'elle écrivait, elle se débarrassait du trop-plein, tout était sous contrôle à partir du moment où elle l'exprimait quelque part.


Dès qu'elle en eut fini, elle referma le journal en un bruit sec, un sourire apaisé remplaçant l'expression concentrée ponctuée de mimiques reflétant son humeur qu'elle prenait en écrivant. Le replaçant à sa place, elle se leva pour sortir de sa chambre, ayant du temps libre devant elle, elle comptait bien en profiter.


La jeune femme descendit directement à la grande salle des archives. C'était déjà une habitude de passer y récupérer des livres sur l'histoire de son royaume, mais elle savait qu'elle avait également de grandes chances d'y retrouver le capitaine étranger. Autant dire qu'il était immédiatement devenu nettement plus intéressant que ces livres à la perspective d'en tirer des récits de la surface.


Alors qu'elle pénétrait dans la salle des archives, Azuhla attarda un instant son regard sur le brun. Le visage concentré alors qu'il parcourait des yeux les lignes d'un ouvrage, il avait cet air ténébreux, distant, et c'était bien cette distance, qui le rendait aussi attirant. Cela lui donnait tant envie d'en découvrir plus à son sujet, d'où il venait, ce qu'il pensait... Quelle pouvait bien être l'importance de l'argent à côté de celle du savoir ? Bien qu'elle se répète très souvent tous les impacts de l'économie, son opinion personnelle ne faisait sans doute que creuser un fossé entre la vision objective qu'elle se devait d'avoir des choses et son propre avis qui obscurcissait son jugement.


La jeune femme se rapprocha, la démarche droite et élégante, comme le lui avaient appris les leçons des gouvernants depuis son enfance. Une fois à son niveau, elle le salua poliment, jetant un coup d'œil à la couverture du livre qu'il tenait. Ses yeux s'attardèrent un instant sur les tatouages des mains avant de revenir sur le titre. Ayant passé une grande partie de son temps libre en ces lieux, elle commençait à bien en connaître les ouvrages, en particulier ceux regorgeant des informations les plus intéressantes, que le chirurgien semblait identifier au premier coup d'œil, puisqu'elle ne l'avait jamais vu avec une lecture inutile ou peu informative entre les mains.


« - Vous vous intéressez à la domestication des créatures marines ? »


Il tenait entre ses mains un bestiaire rédigé peu après la grande période de domestication d'Adentila, où un écologiste s'était prêté à une étude comportementale. Cela avait été d'une grande aide à la plupart des éleveurs, ainsi que pour certains chasseurs, et depuis le nombre de blessés et de famines avait décru, bien que d'autres problèmes aient fait surface par la suite...


Le brun leva le regard sur elle, avant de tourner le livre pour qu'elle puisse voir quelle page il était en train de consulter. Sur celle-ci figurait l'illustration de la même espèce que le familier de sa sœur, un Guëwahl. Des créatures de petite taille, qui vivaient principalement en groupe dans les endroits rocheux. On les trouvait généralement près de la surface, mais parfois certains trouvaient refuge plus en profondeurs, lorsque la mer était agitée.


« - Aurinna a baptisé le sien Lyron, remarqua Azuhla tout en tirant une chaise pour s'asseoir.


- Je n'en ai pas vu beaucoup à l'extérieur.


- Non en effet, ce n'est pas très commun d'en posséder un et toutes les espèces ne sont pas adaptées. »


La plupart des espèces ne supportaient pas de passer plus de quelques heures hors de l'eau ce qui rendait très contraignant de subvenir à leurs besoins et surveiller leur état au jour le jour.


« - Et votre... bête poilue blanche, c'est aussi un animal de compagnie ? »


Sa remarque fit sourire avec amusement le chirurgien, si bien qu'elle se demandait s'il ne se moquait pas un peu d'elle et son ignorance.


« - Non, c'est mon second et il appartient aux Minks. Il est aussi bien doué de parole que de la même intelligence que vous et moi. »


Azuhla enregistra soigneusement l'information, enfin surtout le nom. Il fallait dire que ce... ''Mink'' avait eu de quoi fasciner tous les scientifiques et médecins qui l'avaient croisé. Si ça n'en tenait qu'à eux, sans doute ne se contenteraient-ils pas de l'observation, mais lui feraient également subir tout une batterie de tests. Mais bon, ce n'était pas vraiment un comportement à avoir envers des invités.


La jeune femme s'apprêtait à poursuivre avec une autre question sur cette bête blanche, lorsque la porte de la salle des archives s'ouvrit. Les passages étant rares, elle tourna la tête pour identifier de qui il s'agissait et reconnut sa mère. Cette femme qui allait sur ses cinquante ans, ne quittait pas l'air fatigué qui la caractérisait. Pourtant elle se tenait toujours droite et fière, comme l'ancienne reine qu'elle avait été, portant une lourde robe constituée de multiples couches de tissus agencés avec élégance. Quelques bijoux ornaient son cou, bien que les plus majestueux paraient sa chevelure mauve lui cascadant en dessous des hanches, se mêlant à plusieurs tresses sophistiquées.


« - Azuhla, je peux te parler en privé s'il-te-plaît ? demanda-t-elle de sa voix douce et posée, qu'on ne s'attendait pas à entendre hausser le ton dès que ses enfants se chamaillaient. »


Sa fille hocha docilement la tête, avant de se lever en saluant le brun, et suivant sa mère hors de la salle. Celle-ci s'éloigna encore un peu de manière à ce qu'aucun garde ne laisse traîner une oreille de leur côté. Si Azuhla s'attendait à une quelconque remarque, éventuellement une remontrance pour perdre son temps ici alors qu'elle devrait théoriquement le passer au sein de son peuple ou des aristocrates, le sujet que souhaitait aborder l'ancienne reine en face d'elle était tout autre.


« - Le Conseil a pris sa décision ce matin, mais je voulais te l'annoncer moi-même. Cette période d'essai a assez duré et nous nous y préparons depuis bien assez longtemps... »


Comprenant de quoi elle parlait, étrangement cela fit à Azuhla l'effet d'une pierre qui lui tombait dans l'estomac. Si bien qu'elle avait du mal à garder l'air serein et neutre qui caractérisait son masque, la nervosité lui rongeant vicieusement les traits.


« - ... la date de ton Couronnement a été fixée pour dans une semaine, et les festivités seront mises en place dès demain. »



~~~



N.A. : Et voilà un chapitre entièrement du point de vue d'Azuhla ~ Je me disais que ce serait pas mal de savoir ce qu'elle trafique et ce qu'elle pense x) Il y en aura d'autres, mais n'hésitez pas à dire ce que vous pensez de celui-ci ^^

Alors, à quoi ressemblera ce couronnement ? Aura-t-il seulement lieu sans encombres ? A suivre ~


Niveau publication, pour l'instant ça ne change pas désolée, comptez deux semaines, au moins jusqu'à la fin de mon stage (et le retour d'internet aussi, je suis sur ma 4G depuis deux semaines et c'est pas pratique du tout u_u)


A la prochaine ^^

Laisser un commentaire ?