Noriko

Chapitre 42 : Royaume de Drum (1)

9519 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/08/2025 17:54

Le soleil se levait à peine lorsque Noriko sortit sur le pont. Ses blessures cicatrisaient bien, elle n'avait plus mal au bras et la brûlure de son ventre lui tirait moins la peau. Portant toujours les vêtements amples de Zoro afin de minimaliser les frottements sur sa plaie, elle s'étira le cou en passant une main derrière sa nuque et emplit ses poumons d'air marin. Le Vogue Merry fendait les eaux et la brume causée par les vagues et la houle se déposait délicatement sur ses lèvres qui devinrent salées. Elle passa un petit coup de langue dessus et se dirigea vers le mât afin de grimper au sommet de la vigie. Une fois là-haut, elle regarda le lever du soleil, un sourire se dessinant sur son visage. Mr 5 avait fini par disparaître de son esprit, mais les premiers jours après son duel avaient été agités. Elle avait perdu le sommeil à cause de son mal de ventre, de son avant-bras et des marques de strangulation qui étaient toujours voyantes sur cou, elles étaient d'abord rouges, avant de devenir bleues, puis jaunes. Se sentant désormais sereine et apaisée, elle ressentait l'envie de se battre et de devenir plus forte.


Ses amis émergèrent petit à petit de leur sommeil et Sanji s'attelait déjà aux fourneaux afin de leur préparer un bon petit déjeuner. Nami apparut à son tour sur le pont, titubant légèrement, sans doute à cause de sa nuit agitée, Noriko l'avait entendu se retourner plusieurs fois dans son sommeil. Elle reprit la contemplation de l'horizon, prenant garde à ne rater aucune île. Le cap était maintenu sur Alabasta et elle espérait qu'aucune nouvelle surprise ne viendrait rompre la tranquillité de leur voyage. Son espoir se brisa lorsqu'elle entendit Vivi appeler à l'aide. Sans perdre un instant, elle se pencha vers le pont et remarqua qu'un attroupement s'était formé autour de Nami. Elle sauta par-dessus la rambarde, forma une bulle d'eau pour amortir son atterrissage et couru rejoindre ses amis.

- Vivi, qu'est-ce qu'il se passe ? questionna-t-elle en remarquant que Nami s'était écroulée dans ses bras.

- Nami, elle... répondit cette dernière en paniquant, elle est brûlante de fièvre! Elle doit être malade!

Noriko toucha le front de la navigatrice et retira aussitôt sa main.

- Il faut la remettre au lit, et vite.


Regroupés au chevet de Nami qui était alitée, les Chapeaux de Paille étaient inquiets. N'ayant pas de médecin à bord, ils ne connaissaient pas la démarche à suivre.

- Sa température n'arrête pas de grimper, murmura Vivi en récupérant un thermomètre de la bouche de Nami.

- Est-ce qu'elle va mourir ? demanda curieusement Luffy.

- Ça ne va pas de poser cette question! s'énerva Sanji en lui envoyant un coup de pied dans la tête.

Le capitaine atterrit dans le mur situé un peu loin, sans aucune égratignure.

- Bah quoi ? gémit Luffy en se relevant, je posais juste une question.

- Espèce de crétin, s'énerva le cuistot.

- Mais c'est horrible, comment on va faire si elle meurt ? pleura Ussop.

Kaloo quant à lui, courait de droite à gauche sans s'arrêter en poussant des cris de panique.

- Quelqu'un a des compétences en médecine ? Est-ce que vous savez ce qu'il faut faire ? demanda Vivi.

- Je ne suis jamais tombé malade, intervint Luffy qui était toujours assis par terre.

- Moi non plus, compléta Sanji.

- Moi non plus, surenchérit Ussop en même temps.

- Mais c'est pas vrai, qu'est-ce que c'est que cet équipage ? Vous êtes complètement marteaux tous les trois! Vous êtes des surhommes dans tous les domaines ou quoi ? s'impatienta Vivi en élevant la voix.

Noriko qui était restée silencieuse depuis le début, continuait de fixer la navigatrice. Elle fronça les sourcils et se tourna vers ses amis.

- Vous ne pensez pas qu'elle a besoin de calme ? Vous allez finir pas réellement la tuer avec tout le bruit que vous faites.

- Nori-jolie, ne dis pas ce genre de choses voyons, Nami ne peut pas mourir, se plaignit Sanji en mâchouillant le haut de son pull. Elle va s'en sortir, hein ?

- Arrêtez... les coupa une petite voix.

- Nami ? Tu es réveillée, s'inquiéta Noriko en se penchant vers elle.

- Difficile de dormir avec vous à côté, sourit la navigatrice en se redressant. Je vais bien, c'est juste un petit rhume. Nous devons continuer notre traversée.

- Mais Nami, tu n'es même pas en état de tenir debout, lui dit Vivi en essayant de la recoucher.

- Je vais bien, je t'assure, répondit la rouquine en la repoussant gentiment. Vivi, regarde dans mon bureau, il y a un journal qui date de quelques jours. Je ne voulais pas te le montrer, mais tu te rendras compte par toi-même que nous n'avons plus de temps à perdre.

Noriko alla chercher le journal et le tendit à la princesse. Cette dernière le lu rapidement et sentit son pouls s'accélérer.

- C'est pas vrai...

- Qu'est-ce qu'il se passe Vivi ? demanda Ussop en se penchant au dessus de son épaule.

- Une guerre civile risque d'éclater... La plupart des soldats de l'armée royale ont rejoint l'armée rebelle. Ça va être une véritable boucherie...

Son menton trembla et elle fit tomber ses bras le long de son corps avant de s'effondrer à genoux.

- Rentrer en vie ne sert plus à rien maintenant. Même si je suis présente, je n'aurai pas le pouvoir d'arrêter ce massacre. Il faut... il faut mettre Crocodile hors d'état de nuire. Seul son échec pourra ramener la paix dans mon pays.

- Bon, alors qu'est-ce qu'on attend ?

Noriko sursauta, puis mit une main sur son cœur pour se calmer avant de prendre une inspiration, elle n'avait pas vu Luffy qui s'était faufiler à genoux entre elle et Sanji.

- Luffy... soupira-t-elle.

- Bah quoi ? demanda-t-il naïvement se curant le nez.

- Non rien, c'est pas grave.

Nami sortit de son lit à ce moment-là.

- Nous devons continuer, lâcha-t-elle. Il faut que j'aille vérifier le cap, Zoro est resté seul sur le pont et je n'ai pas confiance en son sens de l'orientation.

- Nami, attends.

- Ne t'en fais pas Vivi, c'est moi la navigatrice et je vous amènerai tous sains et saufs à Alabasta.

Elle sourit à ses compagnons avant de tourner les talons et de sortir de la chambre.

- Elle a l'air d'aller mieux, s'enjoua Luffy.

- Tu crois ? demanda Ussop.

- Tu vois bien que non, soupira Sanji, elle tient à peine debout.

- Tu as raison, intervint Noriko. Elle fait semblant, elle ne veut pas nous retarder. Vivi ? C'est à toi de la convaincre de se rétablir. Elle ne voudra jamais se soigner si elle sait que tu es contrariée. Je suis désolée de te le demander, mais sa vie ne peut pas être sacrifier pour ton pays. Ce ne serait pas juste.

Vivi frissonna en entendant les paroles de son amie.

- Attends, remarqua Ussop, tu ne peux pas lui dire de tourner le dos à son pays....

- Ce n'est pas ce que j'ai dit, coupa la jeune fille aux cheveux blancs. Mais nous avons besoin de Nami, c'est notre amie et il est hors de question de la laisser dans cet état, elle doit recevoir l'aide d'un médecin.

- Tu as raison, trancha Vivi en baissant la tête. Je ne lui ferai pas courir ce risque.

Un petit silence s'abattît avant d'être interrompu par l'engouement de la princesse.

- Les amis, sourit-elle, je vais vous demander une dernière faveur! Je dois retourner à Alabasta le plus vite possible, mais pour ça, j'ai besoin de la meilleure des navigatrices. Alors, trouvons-lui rapidement un médecin!

- Ouais ! crièrent les Chapeaux de Paille avec entrain.

Luffy et Sanji se précipitèrent dehors pour annoncer le changement de programme à Nami.

- Allons la chercher et remettons-la au lit, continua la princesse.

Noriko lui sourit, soulagée que Vivi tienne compte de la situation dans laquelle ils étaient.


Elles sortirent toutes les deux, précédées de Kaloo et Ussop et constatèrent avec effroi que Nami s'était de nouveau effondrée, entourée de Zoro, Sanji et Luffy.

- Elle s'est encore évanouie ? s'affola Noriko.

- C'est à cause de ce crétin ! s'insurgea le jeune cuistot.

- Tu sais ce qu'il te dit le crétin ? argua Zoro.

- Qu'il a conscience d'en être un ?

- Mais qu'est-ce qu'il s'est passé encore? s'énerva la nièce de Mihawk, qu'est-ce que vous lui avez dit? Sa température a dû augmenter, elle est encore plus bouillante qu'avant ! s'étonna-t-elle en touchant le front de Nami.

- Mais je n'ai rien fait, s'exaspéra le bretteur à trois sabres. Elle m'a demandé de surveiller le cap et c'est ce que j'ai fait : je n'ai pas quitter le gros nuage des yeux.

Noriko ouvrit de grands yeux étonnés. Elle attrapa l'éternal pose que la navigatrice avait fait tomber pendant sa chute et constata que le cap n'était plus du tout maintenu.

- Le... le nuage ? Tu te fiches de nous ? balbutia-t-elle en regardant le ciel.

- Tu ne va pas t'y mettre toi aussi ? Nami m'a déjà passé un savon et ce cuistot de malheur n'arrête pas de me chercher des noises.

Noriko se frappa le front du plat de sa main.

- Mais c'est pas vrai, grommela-t-elle. Mais comment peux-tu retrouver tes propres sabres avec une jugeote pareille ?

- Eh ! Fallait pas me laisser gérer le cap si vous n'avez pas confiance !

- C'est exactement ce que je me tuais à vous dire, s'interposa Sanji, il fallait m'écouter.

- On avait autre chose à penser, figure-toi, s'offusqua Ussop. Nami venait de tomber dans les pommes.

- Dites les gars, vous croyez qu'on risque de se perdre en mer ? demanda Luffy qui se mit soudain à regarder l'horizon. Comment on va faire ?

Sans attendre de réponse, il se précipita vers la vigie et regarda autour d'eux.

Noriko serra son poing et sentit une veine palpiter sur son front. Elle cru qu'elle allait tous les étrangler sur place. Ussop posa sa main sur l'épaule de la jeune fille et la tapota gaiement afin de l'inviter à se calmer.

- Ce n'est pas le moment de jouer avec ses nerfs Luffy, et quand bien même, nous avons un eternal pose avec nous, nous ne pouvons pas nous perdre, expliqua-t-il avec un sourire gêné en forçant un rire nerveux.

- Tu as conscience qu'il ne t'écoute plus ? demanda Noriko d'un air sceptique.

- Oui, gémit Ussop en laissant apparaître une petite larme au coin de son œil.

- Ussop a raison, confirma Vivi, même si le cap a changé, nous ne pourrons pas nous perdre avec l'éternal pose.

- Encore faudrait-il savoir s'en servir, se moqua Sanji.

- Tu me cherches ou quoi ? ragea Zoro qui se sentit tout de suite concerné.

- Elle est brûlante de fière, murmura Vivi qui était agenouillée auprès de la navigatrice et qui tentait de la redresser.

- Sanji ? l'interpella Noriko.

- Oui? répondit joyeusement son ami en interrompant une énième bagarre avec Zoro.

- Tu penses qu'elle aurait pu faire une allergie à quelque chose ?

- Non, impossible Nori-jolie. Je m'assure de servir les meilleurs fruits, légumes et viandes de qualité à toutes les dames du navire. Quant au poisson, il est toujours frais et pêché le jour même. Nami-chérie ne m'a jamais fait part de la moindre allergie. Je fais toujours en sorte de vous servir les meilleurs ingrédients.

- Attends une minute, interrompit Ussop, tu donnes le meilleur aux dames, mais à nous, tu nous donnes quoi ?

- Bah, tout le reste, c'est évident.

- Non mais je rêve ! Pourquoi on n'a pas le droit à un traitement de faveur ?

- D'après mon dernier constat, tu n'es pas une dame à ce que je sache.

Ussop ne trouva rien à répondre et bouda dans son coin avant de marmonner quelque chose d'inaudible.


De son côté, Noriko se pencha de nouveau vers Nami, cette dernière essayait de parler.

- L'air...

- Qu'est-ce qu'elle dit ? paniqua Vivi.

- L'air a changé... il faut virer de bord tout de suite.

- Elle délire ou quoi? demanda Ussop qui revint vers elles. Il fait toujours aussi doux dehors.

- Nami, de quoi parles-tu ? tenta de comprendre Vivi.

- Un... Un cyclone arrive, droit devant, on va entrer en collision d'ici dix, peut-être vingt minutes.

- Un cyclone ? s'étonna la princesse.

- Oh c'est pas vrai! se releva brusquement Noriko. Vite ! Il faut tout de suite changer de cap !

- Mais ? Et la direction ? demanda Vivi.

- Peu importe, il faut se dépêcher, vite!

- Regardez! s'exclama Sanji en pointant l'horizon au loin.

- C'est un cyclone ! hurla Ussop. Mais qu'est-ce qu'on fait !?

- Eeeeeeeh ! hurla Luffy du haut de son mât.

- Qu'est-ce qu'il y'a encore ? Une autre catastrophe !? s'inquiéta le jeune garçon au long nez.

- Y'a un gros nuage là bas!!

- Espèce de crétin, c'est un cyclone, pas un nuage ! Tu ne vois donc pas la différence !?

- Un cyclone, murmura Luffy pour lui-même en se grattant la tête.

Il se pencha vers la rambarde et appela de nouveau ses amis.

- Eeeeeeeh ! Y'a un cyclone là bas !!!

- C'est ce que je viens de te dire ! s'enragea son ami en agitant les bras au dessus de sa tête.

- Mais vous allez arrêter, oui !? s'indigna Noriko au bord de la crise de nerfs.

- Comment a-t-elle su ? murmura Vivi. Ses talents de navigation sont incroyables, je n'avais jamais vu quelqu'un capable d'anticiper Grand Line à ce point.

- C'est une des meilleures navigatrices de ce monde, conclut Noriko, j'en suis certaine.

- Il faut partir d'ici et maintenant ! Ussop, dépêche-toi ! Viens m'aider! ordonna Zoro en se précipitant vers les voiles. Va t'occuper de la barre !

- Oui ! En avant, Kaloo !

- Coin! chantonna le canard avant de le suivre.

- Noriko ! Vivi ! Occupez-vous de Nami! cria Luffy avant de se jeter du mât pour aller prêter main forte aux garçons.

- No... Norik..., balbutia la navigatrice.

- Je suis là, répondit la principale concernée en lui prenant la main.

- Viens... Dans... Dans ma chambre.

Noriko lui fit un signe de tête en signe d'accord.

- Sanji ?

- Je suis là, Nori-jolie !

- Peux-tu porter Nami dans sa chambre, s'il te plaît ?

Avec le plus grand sérieux, le jeune cuistot acquiesça à la requête de son amie et souleva délicatement Nami dans ses bras afin de la ramener dans son lit.

- Vivi, continua Noriko, je vais avoir besoin d'un seau et d'une serviette, je me chargerai de l'eau.

- Entendu, je m'en occupe, répondit la princesse avant de partir en courant.

- Ussop, Kaloo ? héla-t-elle en se précipitant vers eux.

- Oui ? Qu'est-ce qu'il y a ? pesta le menteur invétéré alors qu'il essayait de se dépêtrer d'un cordage qui lui était tombé dessus pendant qu'il rejoignait la barre, tandis que le canard lui donnait des indications incompréhensibles quant à la solution pour se sortir de là.

- Prenez ça, dit-t-elle en leur tendant l'éternal pose qui indiquait Alabasta. Assurez-vous de nous remettre sur le bon cap après avoir évité ce cyclone.

- Compris!

- Coin!


Dans la chambre, Sanji était retourné aider les garçons à manœuvrer le Vogue Merry tandis que Vivi avait déposé un seau près de la navigatrice que la jeune nièce de Mihawk s'était charger de remplir d'eau. Elle prit une serviette et la mit dedans, puis l'essora avant de la déposer délicatement sur le front de Nami. Cette dernière essayait toujours de parler, même si sa voix devenait de plus en en plus faible.

- Noriko...

- Je suis là, n'essaye pas de parler.

- Non... écoute-moi. Tu es... tu es la seule capable de naviguer sur Grand Line. Tu y as déjà vécu..., haleta-t-elle. C'est... c'est à toi de me remplacer.

- Nami, non, tu sais bien que je n'ai jamais vraiment navigué, du moins pas toute seule, je sais juste comment faire et...

- Je compte sur toi, tu peux le faire, observe les nuages... le vent et l'humidité de l'air. Vivi connaît aussi cette mer, elle pourra t'aider...

- Ce n'est pas aussi facile, voyons !

- Tu dois essayer ! Tiens... prends mon log pose. Je suis désolée... je ne peux plus vous guider pour le moment.

Nami tendit mollement son avant bras afin que Noriko lui détache le bracelet ou était fixée la petite boussole. La nièce de Mihawk hésita quelques instants avant de se rendre à l'évidence de la situation alarmante dans laquelle ils se trouvaient. Elle serra les dents et crispa sa mâchoire, puis obéit à son amie en hochant la tête.

- D'accord, compte sur moi, Nami. Repose-toi maintenant.

Noriko lui prit doucement le log pose et reposa la main de la navigatrice sur la couette. Ensuite, elle se releva et tourna les talons afin de remonter sur le pont. Elle adressa une dernière recommandation à Vivi avant de refermer la porte.

- N'oublie pas de bien mouiller son front pour faire redescendre la température.

- Oui. Ne t'en fais pas, je veille sur elle.


La traversée sans l'aide de Nami avait été chaotique. Noriko donnait des ordres à tout va quant aux manœuvres à suivre. Ils avaient évités une pluie torrentielle, un orage et même une vague géante qui avait manqué de les faire chavirer.


À la fin de la journée, elle était allée rejoindre Vivi qui était toujours au chevet de Nami. Elles échangeaient des banalités, s'inquiétaient et se rassuraient mutuellement lorsqu'elles entendirent du bruit provenant du pont.

- Mais qu'est-ce qu'il se passe encore ? Tu crois que c'est les garçons ? questionna Vivi.

- Je vais aller jeter un œil, soupira Noriko en se levant.

La jeune fille se remit une mèche blanche derrière l'oreille avant de pousser la porte qui menait au pont. Surprise, elle écarquilla les yeux. Devant le bout de son nez, elle trouva ses amis de dos à elle, encerclés par des dizaines d'hommes armés jusqu'aux dents.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Qui c'est ceux-là ?

- Il semblerait que nous soyons attaqués, expliqua Zoro.

- Oh ? Bon, eh bien je vais faire du thé, répondit-elle en haussant les épaules.

- Parce que tu comptes les inviter à rester ? pesta Ussop en tremblant de peur.

- C'est pour eux, pas pour vous. Je suppose que vous n'avez pas besoin de moi sur ce coup-là, sourit-elle en leur faisant un signe de main pendant qu'elle se dirigeait à l'intérieur du navire.

- Mais... mais je rêve ! Tu comptes nous laisser nous débrouiller ? s'énerva Ussop.

Luffy éclata de rire.

- Je dirai pas non à un thé, s'enjoua-t-il. Merci Nori !

La jeune fille ferma la porte derrière elle, sans se soucier une seule seconde de ce qu'il se passait sur le pont. Épuisée, elle se dirigea vers la cuisine. Elle n'avait pas la force d'attendre des explications et encore moins pour se battre.

- Tout va bien ? demanda une voix.

- Oh Vivi, ne t'en fais pas, nous sommes juste attaqués. Tu veux du thé ?

- Hein ? Mais comment ça ? paniqua-t-elle en se dirigeant vers la porte.

- Ne t'en fais pas, les garçons sont suffisamment forts pour se débrouiller seuls, expliqua Noriko en attrapant une théière, mais tu peux aller voir si tu veux.

- Non, c'est inutile, soupira Vivi.

- Comment va Nami ?

- Toujours aussi brûlante, je suis vraiment inquiète.

- Moi aussi, songea Noriko en remplissant la théière avec de l'eau du robinet.

Vivi s'approcha et regarda par dessus son épaule.

- Tiens ?

- Qu'y a-t-il ?

- Je suis surprise que tu utilises l'eau du robinet. Celle de ton fruit n'est pas potable ?

Noriko s'amusa de la situation et eut un petit rire.

- Pas si tu veux un bon thé.

- Comment ça ? demanda Vivi en fronçant les sourcils. Je ne comprends pas.

- Je ne peux hydrater personne, expliqua la nièce de Mihawk en mettant la théière sur le feu.

- Je l'ignorais.

- Je peux rafraîchir les gens lorsqu'il fait chaud, leur remplir une baignoire s'ils veulent prendre un bain, enfin, tout ce qui concerne l'eau, mais si je venais à donner à boire à quelqu'un, ce serait comme... Hmm, disons comme si tu n'avalais rien, juste ta salive. En revanche, je peux arroser les plantes, je n'ai jamais compris pourquoi.

- Les plantes ? Mais, et pour un humain ou un animal par exemple, l'eau disparaîtrait ?

- En quelque sorte oui, je ne serais même pas sûre que tu ressentes la chaleur ou le goût du thé.

- Ton pouvoir est fascinant, songea Vivi avec des étoiles plein les yeux.

- Plutôt étrange, je dirais, et je reste persuadée que je n'ai pas encore percé tous ses secrets.

- J'espère que tu le sauras un jour.

- Oui, espérons, lui sourit Noriko.

Les ennemis qui les avaient attaqués étaient faibles selon les dires de ses amis et les garçons s'en étaient rapidement débarrassés.


La nuit était déjà bien avancée lorsque que Noriko s'assît enfin en haut de la vigie en poussant un soupir de fatigue. Elle n'avait pas pu se reposer et de peur de perdre de nouveau le cap ou de décevoir Nami, avait refusé d'aller se coucher. Elle prit l'éternal pose entre ses mains et l'observa, satisfaite d'être toujours sur la bonne voie, puis jeta un coup d'œil à son poignet ou était fixé le log pose de Nami. Ce dernier indiquait une toute autre direction.

« Tant pis... Je ne peux pas prendre le risque de rallonger le voyage », songea-t-elle.

Elle posa l'arrière de sa tête contre le mât et ferma les yeux. La température avait anormalement chuté, ce qui la fit grelotter de froid. Elle n'avait pas prévu de pull et le t-shirt qu'elle portait sur le dos était bien trop fin pour supporter l'air frais de la nuit. Alors qu'elle songeait à un bon bain chaud, elle fut sortit de ses pensées par l'apparition soudaine de Sanji qui enjambait la rambarde. Il sembla surpris.

- Nori-jolie ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'es pas couchée ?

- Sanji, sourit-elle. Non, je voulais m'assurer que tout allait bien.

Le nez et les pommettes rouges, un petit nuage de froid sortait de sa bouche à chacune de ses paroles.

- Je viens faire mon tour de garde, avec ce qu'il s'est passé, on ne peut plus se permettre de perdre le cap. Mais tu trembles de froid, s'inquiéta-t-il en lui mettant la couverture qu'il avait apportée sur le dos.

- Non, je vais bien.

- Tu as les lèvres et les mains bleues.

- On doit approcher d'une île hivernale, c'est plutôt bon signe, on trouvera peut-être un médecin.

- Tu ne veux pas aller te coucher ?

- Je préfère rester ici, je n'arriverai pas à trouver le sommeil.

- Bien. Je vais aller te chercher un thé et une autre couverture.

Sans attendre de réponse, Sanji fit demi-tour et revint une dizaine de minutes plus tard, un thermos et deux grosses couvertures en mains.

- Tiens, ça te réchauffera.

- Merci, souffla la jeune fille en se réchauffant les doigts sur le contenant que lui tendait le jeune cuistot.

- Tu te débrouilles très bien, tu sais? Pour naviguer, je veux dire.

- Vraiment ? Je ne suis pas aussi douée qu'elle.

- Pourtant, Nami n'a aucun souci à se faire.

Noriko sentit ses joues s'empourprer face à ce compliment.

- C'est épuisant, confia-t-elle dans un sourire amusé. Je comprends mieux pourquoi elle est si souvent sur les nerfs.

Sanji sourit à cette remarque. Il mit une des couvertures sur les épaules de son amie et s'enveloppa dans la seconde qu'il avait apportée avant de de s'asseoir près d'elle.

- Je vais monter la garde avec toi si tu veux bien, comme ça, si tu sens la fatigue te rattraper, tu pourras te reposer tranquillement.

- Oui, merci.

- Tu as toujours mal au ventre ?

Noriko se sentit frissonner et se retourna brusquement vers lui.

- Comment as-tu... Hmm, tu le savais, n'est-ce pas ? lâcha-t-elle en détournant le regard.

- J'ai remarqué que tu limitais tes mouvements depuis quelques jours et que tu portais les vêtements de Zoro, expliqua le jeune cuistot en regardant l'horizon.

- Je ne voulais pas vous inquiéter. Je me sens mieux, j'ai juste eu une grosse brûlure, mais ça cicatrise bien.

- Tu es sûre ?

- Oui, sourit-elle. Ne t'en fais, je vais bien, je te le promets.

- Tu aurais dû nous le dire.

- C'était inutile. Je consulterai un médecin moi aussi, même s'il ne pourra plus faire grand chose. Je dois attendre que la blessure parte d'elle-même.

- Si tu le dis..., songea son ami en comprenant qu'il n'y avait pas lieu d'insister.

Un petit silence s'installa entre eux, le nez levé, Noriko observait les étoiles qui illuminaient le ciel.

- J'ai toujours adoré les regarder, confia-t-elle. Ça m'a toujours apaisée.

En silence, Sanji releva également le nez.

- Je me suis toujours dit que quelque part, quelqu'un les regardait aussi, continua-t-elle. Quelqu'un qui se dirait qu'une personne dans ce monde était probablement en train de faire la même chose. Et que... Que cette personne, ce serait moi. Ça me donnait l'impression que quelqu'un pensait à moi, tu comprends? Même sans savoir qui je suis.

Se sentant soudainement confuse, Noriko plongea sa tête sous la couette pour se réchauffer le visage avant d'éclater d'un petit rire nerveux.

- C'est idiot, n'est-ce pas ?

Sanji lui retira la couette du visage et plongea dans son regard.

- Non, finit-il par dire. C'est tout sauf idiot. Je sais ce que ça fait de se sentir seul, donc je peux comprendre que l'idée de regarder les étoiles pouvait te réconforter lorsque tu en avais besoin. Tu sais, je suis sûr que quelque part, quelqu'un pense à toi. Et je suis persuadé que toi aussi, tu penses à quelqu'un en ce moment même.

Noriko baissa la tête et sourit timidement, préférant rester silencieuse. Elle se pencha sur le côté et posa sa tempe sur l'épaule de Sanji en fermant les yeux.

- Merci, souffla-t-elle.

- Avec plaisir, Nori-jolie.

La respiration de Noriko devint de plus en plus calme. La pression de la journée la laissait enfin tranquille, le cap était maintenu, Sanji montait la garde à sa place et bien que la fièvre de Nami était toujours présente, la navigatrice était entre de bonnes mains, entourée du reste de l'équipage qui dormait près d'elle. Se sentant au chaud et en sécurité, se laissant aller et bercer par ses pensées, Noriko s'endormit profondément quelques minutes après.


Sanji secoua doucement son épaule quelques heures plus tard. En bon, gentleman, il n'avait pas bougé d'un pouce et Noriko avait fini par se recroqueviller en boule près de lui, sa tête posée sur sa cuisse.

- Noriko ?

- Hmm...

- J'aperçois une île au loin.

La jeune fille se réveilla en sursaut et se redressa, ne sachant même plus où elle était. Toujours perchée en haut de la vigie, elle regarda Sanji qui était emmitouflé dans la couverture.

- Sanji ? Je me suis endormie, désolée, s'excusa-t-elle en se frottant les yeux.

- Ce n'est rien.

- Tu as l'air gelé.

- Ça va aller, on devrait aller prévenir les autres, je pense qu'on atteindra l'île d'ici une petite heure, annonça-t-il en s'étirant.

Elle regarda au loin l'île se dessiner à l'horizon et l'observa, se demandant ce qu'ils allaient y découvrir.

- Oui, allons-y.


- Tu as dormi dehors par un froid pareil !?

Dans la chambre de Nami, Vivi faisait les cents pas. Elle avait remarqué les cernes violettes sur les joues de Noriko, ainsi que les tremblements qu'elle n'arrivait pas à calmer. Elle était furieuse quant à la négligence de son amie.

- Chuuuut... Moins fort voyons, Nami est toujours faible, gronda Noriko.

- Oui pardon, mais enfin, qu'est-ce qu'il t'a pris de dormir dehors ? En haut du grand mât en plus ! s'excita Vivi.

- J'étais couverte et avec Sanji, il fallait bien monter la garde si on ne voulait pas perdre le cap.

- Non mais tu t'es vue ? Tu as une mine affreuse, depuis quand n'as-tu pas fait une vraie nuit ?

- Heu... Merci ?

- Non, mais vraiment, regarde-toi, tu n'as pas pris de repos depuis que Nami est malade et quand tu es en prends, tu trouves le moyen de dormir à même le sol et dehors.

Noriko sourit de lassitude et même avec un brin d'amusement.

- Et avant ça, tu avais déjà perdu le sommeil quant à ta bataille avec Mr 5. Les marques sur ton cou sont à peine parties, il a manqué de te tuer, c'est normal que tu n'en dormes plus.

Noriko pensa à la brûlure sur son ventre, à la peur qu'elle avait eut à cause de cet affrontement, les marques de strangulation qui avaient orné sa peau ainsi que les larmes qu'elle avait versées le soir même, seule dans la salle de bain, après son duel. Si Vivi apprenait ça, elle en en ferait tout un plat. Noriko passa une main sur son cou.

- C'est de l'histoire ancienne tout ça. Je me reposerai quand Nami sera sur pieds, ne t'en fais pas...

- On a déjà une malade à bord, coupa la princesse, ce n'est pas le moment d'en avoir une deuxième! Qu'est-ce qu'il se passerait si tu tombais toi aussi ?

- Eh bien, tu prendrais le relais, supposa Noriko. Ne t'en fais pas, Nami n'est pas tombée à cause de la fatigue, c'est un autre mal qui la ronge, j'en suis certaine.

- Vivement qu'on trouve un médecin, songea son amie.

- On devrait accoster d'ici une dizaine de minutes. C'est bien une île hivernale, alors couvre-toi bien.

Équipée d'un pantalon beige doublé à l'intérieur, de bottes bordeaux fourrés qui lui arrivaient sous les genoux ainsi que d'une doudoune noire, Noriko ne craignait désormais plus le froid.


Le Merry afin atteint sa destination et ils remontaient lentement le canal, Vivi avait rejoint les garçons sur le pont et Noriko était restée seule avec leur navigatrice. Penchée sur elle, elle était en charge de lui mettre des vêtements chauds afin qu'elle puisse supporter la basse température de cette nouvelle île. Elle referma une veste chaude et épaisse lorsqu'elle entendit un coup de feu qui la fit sursauter. Elle s'assura que Nami allait bien, puis fit volte-face et fonça sur le pont. Elle ouvrit la porte à la volée et voulut se précipiter dehors lorsqu'une main puissante la retint au niveau de ses côtés afin de la maintenir en place. Noriko se retrouva dans les bras de Zoro qui lui fit signe que tout allait bien et qu'elle ne devait pas se manifester. Il la lâcha soudainement, se rendant compte qu'il avait appuyé sur la blessure de son ventre. Prise par surprise, la jeune fille n'avait même pas réalisé qu'elle aurait pu avoir mal. Elle regarda autour d'elle et constata que Luffy et Vivi étaient agenouillés, implorant l'aide des nombreux habitants de l'île qui les cernaient, armes en main. Elle resta silencieuse et attendit. En poussant un profond soupir, un des hommes qui semblait être le chef les invita à venir dans le village le plus proche à condition qu'ils se tiennent tranquille et qu'ils ne causent pas de problème. Vivi parut soulagée et se releva en tenant son bras. Le coup de feu avait été tiré dans sa direction, mais la balle l'avait simplement effleurée.

Quelques temps plus tard, les Chapeaux de Paille transportèrent délicatement Nami jusqu'au village. Noriko décida de rester à bord afin de se reposer, accompagnée de Zoro et Kaloo.


- Aaaaah ! Je suis enfin guéri, constata joyeusement Zoro en observant ses chevilles. Je vais enfin pouvoir reprendre un entraînement digne de ce nom.

- Coin ! réagit Kaloo.

- Tu ne veux pas mettre un t-shirt ? Tu vas attraper la mort, lui demanda Noriko en constatant que son ami était torse et pieds nus.

- Je voudrais bien, mais tu me les as tous pris, rétorqua-t-il avec un sourire en coin.

- N'exagère pas, se défendit la jeune fille qui sentit ses joues s'empourprer, toujours emmitouflée dans sa doudoune. Kaloo, tu veux bien le raisonner ?

- Coin ?

- Merci Kaloo.

- Coin ! s'exclama le canard avec joie.

- C'était ironique...

- Coin... bouda-t-il.

- Bon aller ! Ce n'est pas un petit courant d'air qui aura raison de moi, je pars m'entraîner.

Noriko le suivit du regard escalader le grand mât, puis roula des yeux avant de poser son regard sur ses bottes. Constatant qu'un de ses lacets était défait, elle s'accroupit afin de faire un nouveau noeud.

- Tu ne devais pas voir un médecin, toi aussi ?

Noriko sursauta dans un cri de frayeur. Pendu par ses deux pieds, Zoro qui avait la tête en bas, avait surgit à ses côtés sans prévenir, la faisant tomber en arrière sur le sol.

- Bon sang, mais ça va pas !? s'énerva-t-elle, en se compressant la poitrine pour calmer son rythme cardiaque.

- Pourquoi tu râles encore ? Qu'est-ce que j'ai fait cette fois ?

- Rah ! pesta-t-elle en lui envoyant une bulle d'eau à côté de sa tête.

- Raté, sourit-il avec un air narquois.

- Je vais finir par te noyer, un jour, déclara-t-elle avec un ton pince-sans-rire. Si je te mettais la tête sous l'eau, tu mourrais frigorifié.

- Bien sûr. Alors, ce médecin ? continua Zoro en abordant une séance d'abdominaux, faisait remonter sa tête vers ses genoux.

- Je vais bien, je n'ai plus rien, s'agaça Noriko en se relevant.

- Tu m'avais promis que tu consulterais...

- Et je tiendrai ma promesse, trancha-t-elle en époussetant son pantalon. Maintenant, si tu le permets, je vais d'abord me reposer.

Elle tourna les talons et croisa Kaloo sur son chemin.

- S'il te plaît, veille sur cette tête de mule, il ne faudrait pas qu'il tombe malade lui aussi.

- Coin ! chanta le canard géant en mettant une aile sur le côté de sa tête, content de recevoir un ordre.

- Je vous entends, vous savez ? leur cria Zoro.

Noriko tourna la tête au-dessus de son épaule afin de l'avoir dans son angle de vue et pour toute réponse, lui tira la langue.

Elle lui tourna le dos avant qu'il ne réplique et se dirigea vers sa chambre pour s'effondrer sur son lit. Elle était inquiète pour Nami, mais se rassurait en se disant qu'elle ne pouvait être qu'entre de bonnes mains. Fermant doucement ses yeux, elle se laissa bercer par les flots faisant tanguer doucement le Vogue Merry.


Kaloo la réveilla sans ménagement moins d'une heure plus tard, il était en panique et bougeait dans tous les sens.

- Kaloo ? gémit la jeune fille en se passant une main sur ses yeux puis en remontant dans ses cheveux.

Parfaitement réveillée, elle sauta de son lit afin de faire face au gros canard.

- Kaloo ! Qu'est-ce qu'il se passe !?

- Coin coin, coin-coin ! Coiiiin !

- Je ne comprends rien, montre-moi !

Kaloo conduisit Noriko sur le pont et tenta de lui expliquer ce qu'il s'était passé. La jeune fille était perdue, il n'y avait personne sur le pont et ne comprenait donc pas l'état de Kaloo.

- Mais où est passé Zoro ? marmonna-t-elle.

En entendant le nom de son ami, Kaloo réagit de plus bel.

- Kaloo ? Est-ce que... c'est Zoro qui te met dans cet état ?

- Coin !

- Mais enfin, exprime-toi ! Où est-il passé ? paniqua-t-elle.

Blasé par la situation, Kaloo se dirigea vers une des rambardes du navire et sans prévenir, se jeta dans la rivière.

- Kaloo !! hurla la jeune fille en se lançant à sa poursuite.

Elle se pencha en avant et sonda l'eau autour du Vogue Merry à la recherche du canard, mais sans succès.

- Mais il est complètement fou, il va mourir gelé!

Elle regarda autour d'elle, cherchant une solution, puis se précipita de l'autre côté du navire et sauta sur la terre ferme enneigée. Sans réfléchir, elle se lança à la poursuite de Kaloo en courant le long de la berge qui remontait le courant de la rivière. Noriko eut soudain une illumination.

- C'est pas vrai, ne me dites pas que Zoro s'est également jeté à l'eau et que Kaloo est allé à son secours ! Il n'y en a vraiment pas un pour rattraper l'autre, pesta-t-elle.


Au bout de plusieurs centaines de mètres, la jeune fille dû reprendre son souffle et posa ainsi ses mains sur ses genoux. La neige et la glace lui rendait la tâche difficile et elle avait glissé plusieurs fois, manquant de tomber à l'eau. Penchée en avant, ses yeux se baladèrent sur le sol lorsqu'elle aperçut des traces, visiblement, quelqu'un ou quelque chose était sortit de la rivière à cet endroit. Ne sachant pas s'il s'agissait de Zoro ou de Kaloo, Noriko décida de suivre les traces qui menait vers la forêt adjacente et qui semblait se diriger vers la montagne.

- Que faire ? marmonna-t-elle à voix haute.

Se mordant la lèvre inférieure, elle avait peur que sa décision n'entraîne de graves conséquences. Si ses amis étaient toujours quelque part dans l'eau, elle savait qu'elle ne pourrait rien faire pour les aider, mise à part peut-être leur tendre une branche. Elle regarda sa main et serra son poing.

- Si seulement je pouvais contrôler la densité de l'eau, pesta-t-elle. Je serais capable de les aider à sortir de cette rivière sans prendre le risque de tomber à l'eau.

Elle regarda de nouveau le cours d'eau qu'elle avait suivi jusque là.

- En admettant qu'ils soient dans cette rivière... ils n'auraient jamais survécu à cette température.

Poussant un soupir de frustration, elle regarda de l'endroit d'où elle venait.

- Ils n'auraient pas pris le risque de se retrouver dans la mer, songea-t-elle, et mis à part le Vogue Merry, il n'y a rien d'autre par là-bas.

Elle s'accroupit et se pris la tête entres les mains.

- Réfléchis Noriko, chaque minute compte. Hmm, s'ils sont dans l'eau, c'est qu'ils ont coulé. Et s'ils n'y sont pas, c'est qu'ils doivent dans cette forêt...

Elle frappa le sol de son poing.

- C'est pas vrai, mais quelle bande d'imbéciles! Quand bien même s'ils étaient dans l'eau, ils seraient déjà noyés ou morts gelés. Rah! Si je les attrape, je les noie moi-même.

Essoufflée, la jeune fille fronça les sourcils et fixa le sol.

- Hmm ? Qu'est-ce que ?

Noriko gratta, puis dégagea la neige qu'elle avait devant son pied et en ressortit une immense plume jaune.

- Kaloo ! s'exclama-t-elle en redressant la tête, le regard rivé vers la forêt.

Elle s'élança à toutes jambes à sa poursuite.

- Faites qu'il soit avec Zoro... murmura-t-elle pour se rassurer.


S'enfonçant de plus en plus dans la forêt, Noriko avait du mal à marcher, la neige qui remontait jusqu'à ses genoux lui rendait la tâche difficile. Cherchant une piste à suivre, elle tournait la tête de tous les côtés et constata avec effroi qu'elle s'était perdue. Épuisée par tant d'efforts, elle rebroussa chemin en pestant toutes les insultes qu'elle connaissait.

Soudain un fracas retentit derrière elle. Au loin, un immense nuage blanc se dirigeait à toute vitesse dans sa direction.

- Mais qu'est-ce...

Sans prendre le temps de finir sa pensée, la jeune fille tenta de prendre la fuite et de regagner un terrain moins enneigé le plus vite possible. Malheureusement, elle ne fut pas assez rapide et eut à peine le temps de crier en se protégeant les yeux qu'elle se retrouva enfouie sous une avalanche.


Le calme revint peu de temps après au milieu de la forêt. Un cercle se dessina dans la neige et s'effondra d'un seul coup, laissant apparaître Noriko avec de l'eau jusqu'à la taille.

- Froid, froid, froid... lâcha-t-elle en grelottant.

Elle se hissa tant bien que mal sur le rebord du trou dans lequel elle était et roula sur le côté, respirant à plein poumons tout l'air frais qu'elle pouvait. Couchée sur le dos, à bout de souffle et tremblante de froid, elle se fit passer une bulle d'eau sur la tête qui alla jusqu'à ses pieds absorbant la moindre goutte d'eau et la rendant ainsi complètement sèche. Ce procédé eu pour effet de la réchauffer rapidement.

- Oh bon sang... haleta-t-elle. J'ai failli y passer.

Elle roula sur ventre avec beaucoup de difficulté.

- Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ? se plaignit-elle.

Prenant appui sur ses genoux, elle s'enfonça légèrement dans la neige, puis au prix de maintes efforts, elle réussit à se redresser et enfin, à se mettre debout.

- Quand je pense que d'ici quelques jours, on sera dans un désert. Pff... Satanée mer de tous les dangers, satanée météo, satanées îles hivernales, estivales, que sais-je, rah ! Je t'en ficherai moi de la pluie et du beau temps, bougonna-t-elle pour elle-même en démêlant ses cheveux.

Promenant son regard autour d'elle, Noriko se rendit compte qu'elle était toujours perdue et qu'en plus, le paysage avait changé à cause de l'avalanche. Elle soupira et se passa une main sur le front, puis se pencha en avant et enleva la neige collée à ses genoux.

- Une chance que mon eau ne se soit pas transformée en neige, je serais morte de froid et étouffée en même temps.

- Noriko !!

La jeune fille fit volte-face à la voix qui l'interpellait et chercha d'où elle provenait. Entre les arbres, elle aperçut Vivi qui lui faisait signe, accompagnée d'Ussop et de Zoro. Elle n'en crut pas ses yeux et ouvrit grand la bouche, ce dernier était toujours torse et pieds nus, les mains cachées sous ses aisselles, tentant de se réchauffer et tremblant de tout son corps. Noriko se précipita tant bien que mal vers eux.


- Vous allez tous bien ? demanda-t-elle une fois près de ses amis qui leur avait raconté tout ce qu'ils savaient au sujet de Nami, du village et du médecin qu'elle devait voir. Je me suis pris l'avalanche en pleine tête.

- Oui, nous aussi, mais on va bien.

- Mais vous êtes trempés ! Attendez.

Noriko répéta le même processus qu'elle avait pratiqué sur elle-même un peu plus tôt et sécha complètement ses amis.

- Merci beaucoup, soufflèrent Vivi et Ussop avec des larmes aux yeux.

- Oui merci, compléta Zoro.

- Non mais toi! s'énerva la jeune nièce de Mihawk.

- Qu'est-ce que j'ai fait encore ? soupira son ami en claquant des dents.

- Mais enfin ! Tu t'es vu !? On n'a pas idée de se balader dans une tenue pareille par ce froid ! réprimanda-t-elle en le pointant du doigt.

- Ne perds pas ton temps, rétorqua Ussop, on lui a déjà dit qu'il était fou.

- Je me suis perdu, se justifia Zoro.

- Comment ça « je suis me suis perdu », mais comment tu peux te perdre dans cette tenue ? À quel moment tu t'es dit que de quitter le Vogue Merry des yeux serait une bonne idée ? J'ai cru que tu t'étais noyé !

- Bah... c'est vrai que je suis parti me baigner dans la rivière. Quand j'ai voulu sortir, je ne voyais plus le navire, alors j'ai décidé de rentrer à pieds et ensuite, je me suis pris l'avalanche.

- Mais comment tu fais pour être encore en vie, à se demander comment tu as fait pour atteindre l'âge que tu as aujourd'hui, lui répondit Noriko d'un air blasée.

- Oui bon, ça va ! Tu ne vas pas t'y mettre aussi !

- Est-ce que tu as vu Kaloo au moins ?

- Non, renifla-t-il en mouchant son nez qui était rougi par le froid, pourquoi ?

- Il est parti à ta recherche ! Il a cru que tu t'étais noyé et a sauté dans la rivière, je ne l'ai pas vu, mais j'ai trouvé une de ses plumes, il doit être sorti de l'eau, il faut le retrouver! - Ne t'inquiète pas, la calma Vivi avec un sourire. Kaloo reste un canard avant tout, son corps est protégé par un gros duvet, il ne risque rien. Et si tu dis qu'il est sorti de l'eau, je suis sûre qu'on le retrouvera tôt ou tard.

- Tu en est certaine ?

- Mais oui, je le connais bien, je suis sure qu'on le retrouvera à côté du navire.

- Bon... soupira Noriko qui ne semblait pas très rassurée, si tu le dis...

- Bien! Un problème de réglé, s'enjoua Zoro, passons au suivant. Noriko, tu me prêtes ton manteau ?

- Mais ça va pas ? s'offusqua cette dernière. Tu n'avais pas à sortir dans cette tenue !

- Oh aller, tu l'as depuis toute à l'heure, je vais mourir de froid si ça continue. En plus, tu es faite d'eau.

- Je ne vois pas le rapport, je ressens le froid autant que toi et c'est un miracle inexplicable que je ne me sois pas transformée en glaçon géant.

- Hmm ? Tu crois que tu pourrais devenir de la glace ? demanda Ussop avec curiosité.

- Je ne me suis jamais posée la question, tu sais ?

- Ce serait drôle. Peut-être que tu pourrais même contrôler la neige, ça reste de l'eau, continua le menteur invétéré.

- Ce serait bien pratique dans ce pays, rajouta Vivi.

Noriko les regarda un par un, la lèvre supérieure retroussée sur ses dents, tout en fronçant les sourcils.

- Hein ? Mais de quoi vous parlez ? Je contrôle seulement l'eau.

- Oui, mais peut-être qu'avec un peu de bonne volonté, tu pourrais y arriver, sourit Ussop.

- S'il vous plait, ça suffit, vous me donner mal à la tête, gémit la jeune fille aux cheveux blancs en se massant les tempes.

Zoro éternua de toutes ses forces au même moment.

- Tu vas tomber malade, précisa Vivi.

- Mais non, ça ne m'arrive jamais.

- Il faut une première fois à tout, surenchérit Ussop.

Noriko défit sa doudoune et la tendit à Zoro, laissant apparaître le t-shirt de ce dernier qu'elle portait toujours.

- Tiens-moi ça. Tu ne rentrerais pas dedans avec tes épaules, elles sont trop larges, mais je peux au moins te rendre ton t-shirt, il est sec.

- Tu vois bien que tu me les avais tous pris, ricana le bretteur à trois sabres.

- Rah, je vais te laisser mourir de froid si tu continues, pesta son amie.

- Merci en tout cas, c'est toujours mieux que rien.

Sans répondre et sans aucune gêne de se retrouver en soutien-gorge, Noriko se retourna afin que ses amis ne voient pas le reste de brûlure qu'elle avait sur son ventre et entreprit d'enlever son haut. Le froid brûla sa peau et elle se sentit vite engourdie, ne pouvant qu'imaginer ce devait subir Zoro depuis des heures. Elle grelotta et retira complètement son vêtement.


Une fraction de seconde. C'est tout ce qu'il fallu à ses amis pour qu'ils se taisent et qu'ils l'observent tous en silence. Au moment de passer sa tête dans le col du t-shirt, les cheveux de Noriko furent relevés sur son crâne, laissant apparaître son dos nu pour la première fois depuis qu'elle avait rejoint l'équipage.

- Heu, No... Noriko ? balbutia Ussop

- J'ai presque fini, répondit-elle.

Elle sentit que Zoro lui remettait sa doudoune sur les épaules qu'elle referma aussitôt afin de se protéger du froid.

- Ah merci, tiens, sourit-elle en se retournant vers lui, tu te sentiras un peu mieux avec ça.

Son ami lui prit son t-shirt blanc des mains sans dire un mot, se contentant de la fixer.

Noriko les observa un par un, sentant un malaise qui s'était installé entre eux.

- Bah ? Qu'est-ce qu'il vous arrive ? questionna-t-elle. Qu'est-ce qu'il se passe ?

Zoro mit son t-shirt sans un mot, ne ressentant même plus le froid qui lui terrassait la peau.

- Qu'est-ce que tu... commença Ussop.

- Qu'est-ce que tu as dans le dos ? demanda finalement maladroitement Vivi, mais aussi délicatement que possible. Que t'est-il arrivé ?

Noriko se sentit blêmir, seuls Sanji et Zoro étaient au courant pour son ventre, elle s'était tellement concentrée là-dessus afin de ne pas le montrer à ses autres amis qu'elle en avait oublié de cacher son dos. Elle se maudit pour avoir fait une telle bêtise.

- Ce n'est rien, lâcha-t-elle en baissant la tête et croisant ses bras sur sa poitrine. Une vieille cicatrice, c'est tout.

Elle tourna les talons et tenta de faire quelques pas dans la neige.

- Noriko, je ne veux pas insister, mais...

Vivi prit une inspiration avant de terminer sa phrase.

- On dirait un coup de fouet..., souffla-t-elle.

Sentant ses mains trembler, Noriko s'arrêta et leur fit face en souriant et en écartant les bras.

- C'était il y a longtemps, les rassura-t-elle.

- Noriko ? insista Ussop.

- Qui t'a fait ça ? demanda Zoro avec froideur en se rapprochant d'elle.

- C'est rien, c'est seulement...

- Réponds, la coupa-t-il.

Noriko ancra son regard dans le sien, avec une tête de plus qu'elle, il la regardait de haut et elle comprit qu'il ne lâcherai pas l'affaire.

- C'est un souvenir de Kenshi, lâcha-t-elle en haussant les épaules.

- Kenshi ? Kenshi aux yeux noirs ? s'étonna Ussop.

- Qui est-ce ? demanda Vivi.

- Une vieille connaissance, Luffy l'a envoyé par le fond, expliqua Noriko.

- Il est mort, il ne reviendra plus, précisa Zoro.

- Je sais.

- Mais... le gars dont on t'a sauvée ? questionna Ussop, abasourdi. Il t'avait fait ça ?

- Ce n'était pas ma première rencontre avec son équipage, tu sais ? Je ne voulais pas m'étaler sur mon passé la première fois que je vous ai rencontrés, mais il faut que vous sachiez que j'ai vécu plusieurs semaines en mer avec eux avant de... Avant de vous trouver sur cette plage et de vous demander de l'aide, déglutit-elle.

Une silence s'abattît sur les trois amis.

- Vivi, tu le savais ? demanda Zoro.

- Moi ? Non ! Comment je le saurais ?

- Vous passez votre temps ensemble, vous dormez dans la même chambre et vous vous changer dans la même pièce...

- Elle ne savait pas, la défendit Noriko. Personne ne savait. Ce n'est pas pour rien que je m'enferme dans la salle de bain, que je me change face à elle ou à Nami, que mon dos n'est jamais apparent ou que mes cheveux sont toujours lâchés quand je suis avec vous. C'est juste que c'est du passé, Kenshi est mort et quelque part entrain de dériver sur East Blue.

- Que s'est-il passé ? demanda timidement Ussop.

Noriko poussa un profond soupir, se rendant compte qu'elle leur devait des réponses, elle croisa les bras et leva les yeux au ciel.

- C'était sur Grand Line, ils voulaient la prime sur ma tête, raconta-t-elle. La première fois, ils n'étaient pas nombreux et leur capitaine Kenshi n'était pas avec eux. Ils m'ont poursuivie, quelqu'un m'a aidée et les a tués mais il y'a eu un survivant et il s'est enfui. Quelques mois plus tard, il est revenu avec son capitaine et cette fois, ils ont réussi à me capturer. Kenshi voulait venger la mort de ses hommes et m'a battue. Après ça, j'ai voyagé plusieurs semaines avec eux enfermée à fond de cale. Il y'a eu une grosse tempête et je ne sais comment, on s'est retrouvés sur East Blue. Ils avaient besoin de vivres et de faire réparer leur navire, alors on s'est arrêté sur une île. La suite, vous la connaissez, je me suis enfuie et je suis tombée sur Zoro, puis vous m'avez aidée, fin de l'histoire. Maintenant, j'aimerais bien qu'on avance si ça ne vous ennuie pas. J'ai froid, j'aimerais être sûre que Kaloo va bien, que Nami a vu un médecin et... et en plus de ça, Zoro est sur le point de se transformer en glace, termina-t-elle en balançant sa main vers lui.

Sans attendre de réponse, Noriko tourna les talons et prit la direction du village où avait été emmenée Nami.


Vivi, Zoro et Ussop la laissèrent partir devant, se rendant tous compte qu'elle avait besoin d'être seule.

- Ce... Ce Kenshi, il ne reviendra plus, n'est-ce pas ?

- Non Vivi, il est mort, Luffy a détruit leur navire et eux avec, je l'ai vu de mes yeux, confirma Zoro.

- Tant mieux, soupira de soulagement la princesse.

- Je me souviens qu'il se battait avec un fouet, mais de là à s'en servir pour... sur elle. Vous... vous avez vu la taille de la cicatrice? Comment a-t-elle pu supporter ça? balbutia Ussop.

- Elle a enduré beaucoup de choses, répondit Zoro. Plus qu'elle ne voudra jamais admettre.

- J'ai beaucoup de peine pour elle, elle a dû se sentir tellement seule, confia Vivi. J'ai beaucoup discuté avec elle, mais elle est toujours restée vague sur son passé. Je sais seulement qui est son oncle et qu'elle n'avait jamais vraiment eu d'amis avant vous... Enfin, avant nous.

- Oui, affirma Ussop. Elle n'est plus seule désormais, et c'est à nous qu'il en convient de le lui rappeler.

- Quoi qu'il puisse se passer, je vous interdis de lui reparler de cette cicatrice, c'est clair? Si elle en éprouve le besoin, c'est à elle de venir vers nous, pas l'inverse.

Ussop et Vivi hochèrent la tête en silence, entièrement d'accord avec leur ami.

- Bien. Allons-y maintenant, conclut le bretteur à trois sabres.

Ils s'élancèrent tous les trois sur les pas de Noriko, se contentant de lui laisser du temps et de la distance, tout en gardant un œil sur elle.


Devant eux, Noriko se tenait toujours les coudes afin de comprimer ses bras sur son torse. Elle pestait intérieurement contre elle, se maudissant pour n'avoir pas été assez discrète et pour avoir été aussi stupide. Se mordant la lèvre inférieure en secouant la tête de gauche a droite, elle revivait l'enfer qu'elle avait subit à bord du navire dans lequel elle avait été enfermée. Des larmes apparurent dans le coin de ses yeux et roulèrent sur ses joues. Elle renifla, inspira une bouffée d'air frais afin de chasser les pensées qui occultaient son esprit et regarda le ciel. Au dessus de sa tête, même si le soleil l'empêchait de les voir, elle savait que quelque part, les étoiles brillaient.

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