Noriko

Chapitre 55 : Désespoir (1)

3578 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 19/09/2025 11:13

Assise sur une de ses cuisses, sans pouvoir s’adosser au mur fait de bois, le regard pointé vers l’horizon, Noriko se laissait bercer au rythme de l’eau. Cette interstice entre deux planches était sa seule vue sur l’extérieur, sa seule source d’air frais, bien que salée à cause des nombreux embruns soulevés par la houle qui s’immisçaient jusqu’à ses lèvres. Elle gratta avec ses ongles d’une main, tentant d’agrandir cette fine ouverture afin d’avoir une meilleure vue d’ensemble tandis que son autre main serrait fermement la croix de son collier. Cela devait faire des semaines qu’elle était enfermée à fond de cale, elle ne le savait pas, ne le savait plus, elle avait perdu le décompte et seul la cicatrisation de son dos lui permettait de savoir avec certitude que le temps s’écoulait. Le navire sur lequel elle avait été embarquée de force avait franchi de nombreuses étapes, s’était arrêté sur de nombreuses îles pour y faire du ravitaillement, bien qu’il n’y restait pas plus d’une journée et elle ne savait pas sur quelle mer elle se trouvait, pouvant être n’importe où dans le monde.


Tous les jours, à l’aide de ses pouvoirs, elle se douchait, sans savon car elle n’avait pas le luxe d’y avoir accès, mais au moins, elle se sentait propre et espérait que cela suffisait à tenir les microbes éloignés. Dans ces conditions de vie, l’hygiène était primordiale et elle ne pouvait pas prendre le risque de tomber malade. Une bouteille d’eau douce à moitié croupie remplie à intervalle très irrégulier était à sa disposition et en guise de repas, elle avait droit à une pomme par jour, parfois deux. Il lui arrivait également d’avoir du pain, rassis la plupart du temps. Fort heureusement, son pouvoir l’empêchait de mourir de soif, dès lors, elle savait qu’elle pourrait survivre quelques temps sans nourriture. Lorsqu’elle sentait la faim lui tordre le ventre et la douleur qui en résultait devenir de plus en plus insurmontable, un repas complet lui était servi, comme si on lisait dans ses pensées. Si elle choisissait de ne pas tout manger pour économiser de la nourriture et l’étaler sur plusieurs jours, un homme entrait dans sa cellule, lui flanquait un bon coup de pied dans les jambes, les côtes ou là où il le pouvait et repartait avec tous les restes. Elle en avait pleuré la première fois. La deuxième, elle s’était jurée de tout finir, se gavant jusqu’à en vomir et même si cela voulait dire qu’elle allait mourir de faim les prochains jours. Elle avait compris que ses ravisseurs l’affamaient pour qu’elle n’ait pas l’énergie de se battre ou de s’enfuir. Pourtant, coincée dans une cellule faite de trois grilles de fer accrochées à un quatrième mur de bois qui était tout bonnement la coque du navire, avec pour seule compagnie une cuvette de toilette ainsi qu’une lampe à huile hors d’atteinte que quelqu’un venait régulièrement allumer, Noriko ne songeait plus à lutter depuis longtemps. Même si elle avait été en pleine forme, elle n’aurait pas pu quitter ce navire. Même si les barreaux avaient été en granit marin et non en métal et qu’elle aurait été capable de se transformer en eau, elle n’aurait pas tenté de passer au travers. Et même si la porte de sa prison de fortune n’avait pas été fermée à clé, elle n’aurait pas tenté non plus de s’évader. Elle connaissait les conséquences d’une rébellion et était beaucoup trop terrifiée à l’idée d’être punie.


Ace était parti et elle n’avait plus eu de nouvelles depuis. Elle avait fait bonne figure face à lui, l’embrassant longuement, lui souhaitant bonne chance et promettant une dernière fois qu’elle l’attendrait. Elle n’avait pas pu tenir cette promesse. Le premier soir, toute seule, elle avait pleuré toutes les larmes de son corps, le cœur déchiré par cette séparation. Lorsqu’enfin, elle avait retrouvé son calme, elle s’était longuement fixée dans le miroir et s’était insultée de faible. Ace comptait sur elle, il ne l’avait pas abandonnée, il allait revenir. Alors, elle s’était donné du courage et avait repris leur train de vie quotidien, seule. Elle était retournée au village, avait continué de s’occuper du potager, de dessiner ainsi que de peindre, trouvant une nette amélioration dans ses talents et lorsqu’elle en avait le courage, elle s’entraînait dans la forêt avoisinante, lançant des bulles d’eau sur les troncs d’arbres afin d’améliorer sa visée. Bien qu’elle n’arrivait pas encore à contrôler la densité de son eau et à faire des impacts sur les troncs, elle faisait mouche à chaque fois et en était fière. Après la tombée du jour, elle passait de longues soirées devant un petit feu de camp qu’elle allumait près de la maison et avant de se coucher, regardait les étoiles en songeant à l’homme qu’elle aimait, se plaisant à penser qu’il devait faire la même chose quelque part. Les jours s’écoulèrent ainsi, puis les semaines, et enfin les mois.


Elle savait. Elle savait qu’elle ne pouvait pas avoir de ses nouvelles. Ils s’étaient mis d’accord avant son départ, interdiction formelle de communiquer de quelque manière que ce soit. Pas de lettres, pas de messager de confiance qui aurait pu transmettre une quelconque information, rien. Ace la voulait en sécurité et avait insisté pour que leur lieu de vie ne soit connu de personne. Tout ce que Noriko pouvait faire, c’était acheter le journal toutes les semaines, lire chaque page, chaque article et chaque phrase dans l’espoir de tomber sur les mots « Ace aux poings ardents » et « Barbe Noire ». Elle s’était même mis en tête de chercher des informations sur Barbe-Blanche. Si quelque chose devait lui arriver, et qu’elle devait prendre la fuite, elle pourrait peut-être se réfugier sur son bateau. La bibliothèque du village ainsi que les journaux ne lui apprirent malheureusement pas grand-chose et elle sut seulement ce qu’elle avait toujours su, qu’il était considéré comme l’homme le plus puissant du monde. Ace n’avait jamais parlé de Noriko à Barbe Blanche, elle savait qu’il ne l’avait pas revu depuis qu’il s’était lancé à la poursuite de Barbe Noire la toute première fois, mais peut-être que ces derniers mois, il avait fini par le croiser et qu’il lui aurait parlé de la femme qu’il aime ? Après tout, Ace considérait que son équipage était sa famille et que sa quête consistait à venger l’un de ses frères. Noriko avait en quelque sorte sa place parmi eux, Ace et elle étaient une famille à eux deux. Elle se jura que si elle apprenait que son amant avait des ennuis un jour, elle irait trouver Barbe Blanche afin d’implorer son aide.


Une douleur lancinante fusa dans son dos, ce qui ramena Noriko à la réalité. Une vague plus grosse que les autres l’avait faite tanguer et toucher le mur sur lequel elle évitait soigneusement de s’adosser jusque-là. Elle se jeta sur le ventre et siffla entre ses dents, attendant que la douleur se calme. Son dos était meurtri, bien qu’elle ne saignait plus et que les plaies commençaient sans doute à se refermer d’elles-mêmes, elles n’en restaient pas moins extrêmement douloureuses. Elle les effleura d’une main tremblante, pouvant à peine les toucher et constata qu’elles ne s’étaient pas rouvertes avec le choc, ce qui la fit pousser un soupir de soulagement. Enfin, elle cicatrisait. Elle aurait des marques à vie, mais au moins, elles ne risquaient plus de s’infecter et puis tant que ses cheveux seraient longs, les cicatrices seraient invisibles aux yeux de tous.


Ace lui manquait terriblement. Elle ne savait pas quand elle le reverrait. Comment réagirait-il en apercevant leur maison complètement détruite ? Laisserait-il éclater sa colère ? La croirait-il morte ? Ou au contraire, comprendrait-il qu’elle avait de nouveau été capturée ? Si c’était le cas, il partirait à sa recherche, elle n’avait aucun doute là-dessus. Il connaissait ses moindres secrets, la moindre parcelle de son vécu, de son être et de son âme. Ace irait chez Mihawk. Il irait la chercher chez lui et la ramènerait bon ou malgré les protestations de ce dernier. Cette pensée réchauffa le cœur de la jeune fille. Si ses ravisseurs avaient décidé de la ramener chez le grand corsaire, elle aurait revu Ace. Si seulement elle n’avait pas été aussi téméraire… Lorsqu’ils lui avaient fait comprendre qu’ils allaient la ramener chez elle, elle avait eu un sourire en coin et les avait nargués en leur précisant qu’ils allaient signer leurs arrêts de mort. Elle ne se souvenait que trop bien de la fois ou Mihawk avait étripé Ibuki devant ses yeux. Un coup de poing dans la pommette suivit d’un sifflement dans l’oreille et d’une vision trouble lui avaient fait comprendre qu’il aurait mieux fallu qu’elle se taise et lui avaient fait perdre son air narquois.


Nouvelle secousse, nouvelle grimace. Noriko se roula en boule sur le côté et tenta de s’endormir au milieu de cette odeur pestilentielle d’humidité et de cette chaleur étouffante qui régnait dans la cale. Lentement, les souvenirs fusèrent au fur et à mesure que les jours s’écoulèrent.


Noriko avait fêté ses dix-neuf ans. Elle avait l’habitude de le faire seule, mais cette année, elle pensait qu’Ace, qui était parti une semaine avant ça, serait à ses côtés. Il s’en était rendu malade de ne pas pouvoir assister à cet évènement, mais elle l’avait rassuré en lui disant que ce n’était qu’une date parmi d’autres et que toute façon, il fallait qu’il parte.


À ce souvenir, une larme roula sur sa joue. Noriko renifla et poussa un profond soupir. Elle lui avait menti, ce n’était pas qu’une date parmi d’autres, elle aurait voulu qu’il reste.


Depuis qu’elle était seule, le temps passait doucement pour la jeune fille et un soir, elle s’était rendue compte que cela faisait un peu plus de six mois qu’elle tenait bon. Ce jour-là, sans savoir si c’était pour marquer le coup ou pour pallier à la solitude, elle s’était vidé une bouteille de rhum, s’interdisant d’utiliser ses pouvoirs pour s’éviter une gueule de bois. Elle voulait avoir mal, elle voulait ressentir quelque chose. Bien qu’avec un rire jaune, elle l’avait amèrement regretté le lendemain.


C’était quelques semaines plus tard après cette beuverie, par une nuit d’été que la vie de Noriko allait prendre un nouveau tournant. Alors qu’elle dormait paisiblement, la jeune fille s’était réveillée en sursaut, un courant d’air ayant brusquement ouvert la fenêtre. Par précaution et par acquit de conscience, elle avait tendu l’oreille. Rien. Pas un bruit, juste du vent frais. Ne voulant sans doute pas prendre de risque, son instinct lui avait ordonné d’aller vérifier le jardin. Elle s’était donc levée sur la pointe des pieds et s’était habillée en vitesse d’un pantalon vert foncé et d’une chemise noire à manches courtes, prenant également le soin de mettre ses chaussures dans le cas où elle devrait fuir. Après le départ d’Ace, elle avait repris ses vieilles habitudes, mais malheureusement, depuis qu’elle s’était sentie en sécurité auprès de lui, son sommeil n’avait plus été aussi léger qu’avant. Dans le silence le plus total, elle s’était approchée de la porte d’entrée. Sans crier gare, un énorme coup de pied l’avait fait tomber en arrière, quelqu’un avait défoncé la porte. Elle n’avait pas eu le temps de se relever qu’une main lui avait empoigné les cheveux et l’avait trainée dehors. Elle avait été jetée à terre sans ménagement et lorsqu’elle avait voulu se redresser, prête à envoyer une bulle d’eau, un coup de pied dans la mâchoire lui avait fait comprendre qu’elle n’avait pas été assez rapide. Toujours au sol, gémissant de douleur, elle avait su qu’elle n’avait le temps d’avoir mal et avait décidé de se redresser une nouvelle fois, prête à attaquer. Plusieurs cliquetis de fusils et de pistolets l’avaient alors arrêtée nette dans son élan. Elle s’était rendue compte qu’elle était cernée, encerclée d’une vingtaine d’hommes, que des pirates. Elle n’avait rien vu venir, ou du moins, rien entendu. Agenouillée au sol, ses mains avaient été liées derrière son dos. Elle aurait dû avoir peur, mais la colère avait pris le dessus et elle était en train de se maudire d’avoir été aussi inattentive lorsqu’un homme s’était alors approché d’elle et s’était présenté comme le chef avant d’enrouler son fouet et de le ranger à sa ceinture. Il s’était présenté sous le nom de Kenshi. Kenshi aux yeux noirs.


Elle sursauta, une pomme envoyée à travers les barreaux venait de rouler et de lui heurter la tête. Elle se redressa, l’attrapa et la rangea dans la poche de son pantalon afin de la manger un peu plus tard. Lorsqu’elle s’approcha vers sa minuscule fenêtre qui menait vers l’extérieur, elle remarqua des mouettes dans le ciel. Le navire s’approchait d’une île.


Près d’un grand feu de camp que les pirates avaient allumé, Noriko avait été de nouveau au sol, ses mains attachées dans son dos l’ayant empêchée de se rattraper. Uniquement pour leur plaisir, le bandeau bleu de son bras avait été arraché, car il n’avait pas été nécessaire pour les hommes de voir son tatouage pour connaître son identité, bien qu’elle ignorait comment, ils savaient qui elle était. Sa pommette en feu, elle avait compris trop tard que dire à Kenshi et ses hommes que Mihawk allait les tuer s’il la ramenait chez lui, était une très mauvaise idée. Elle ne savait pas ce qu’il lui avait pris, elle avait peut-être parlé sous le coup de la colère, elle ne saurait le dire. Kenshi avait ri en lui disant que la Marine était largement suffisante pour empocher la récompense et qu’il suffisait qu’il envoie un de ses hommes pour ne pas se faire arrêter lui-même. Noriko avait constaté avec une cruelle ironie que ce Kenshi était plus intelligent qu’Ibuki sur ce point. Il comptait bel et bien contacter la Marine. Il fallait qu’elle se taise, qu’elle se taise et qu’elle obéisse si elle ne voulait pas souffrir. Elle était recherchée vive, et Mihawk ne permettait aucun écart quant à son état de santé. En revanche, la Marine n’en aurait sans doute rien à faire. Elle pouvait être battue, torturée, ou humiliée, si c’était des soldats de la Marine qui la renvoyaient chez Mihawk, il suffirait de dire qu’ils l’avaient trouvé comme ça et l’affaire aurait été réglée. Son oncle aurait peut-être été fou de rage, mais à part trucider toute la Marine et réussir à trouver l’homme qui l’aurait prévenue pour empocher la récompense, il n’aurait rien pu faire. Il était peut-être fou, mais Noriko doutait qu’il mette à feu et à sang le monde entier pour trouver un inconnu qui lui aurait fait du mal. Quelle idiote elle avait fait. La peur l’avait soudain envahie. À la merci d’un pirate qui pouvait faire d’elle ce qu’il voulait, tant qu’il la gardait en vie, elle avait eu l’impression de redevenir l’adolescente terrorisée qui était sur le point de faire sa première fois de force sur le sol d’un bar crasseux.


Le navire finit par jeter l’ancre. Noriko se tortillait afin de mieux voir ce qui se tramait à l’extérieur. C’était sa seule occupation et surtout, ce qui la maintenait saine d’esprit, lui évitant ainsi la folie. La porte de la cale s’ouvrit brusquement, la faisant sursauter. C’était Kenshi.


Le chef des pirates l’avait surplombée de sa hauteur et la colère s’était lu sur son visage. Cela n’avait rien présagé de bon, il était venu la capturer pour toucher la récompense, il aurait dû être content, soulagé d’avoir attrapée celle qui était recherchée depuis tant d’années, mais pourtant, il s’était tenu immobile, la fixant d’un air mauvais. Un sourire cruel s’était finalement dessiné sur son visage et Noriko avait compris à ce moment-là qu’elle allait regretter d’être venu au monde.

— Sais-tu pourquoi je suis venu en personne ? lui avait-il demandé.

Sa mâchoire douloureuse l’avait rendu incapable de répondre. Elle était encore tombée sur un pirate vaniteux qui se sentait sans doute beaucoup plus puissant qu’il ne l’était réellement, bien qu’il le fut assez pour la terroriser et la battre. Elle l’avait scruté attentivement et avait été certaine de n’avoir jamais vu son avis de recherche.

— Cela fait longtemps que nous te poursuivons, très longtemps, avait-il continué en souriant, j’ai envoyé des tas d’hommes à ta poursuite et tous sont revenus bredouilles, pas une seule trace, pas un seul indice sur l’endroit exact où tu te trouvais.

Noriko était restée au sol, immobile, ignorant totalement où ce pirate voulait en venir. Elle s’était contentée de trembler et d’attendre qu’il termine son monologue.

— Tu ne sais pas de quoi je parle, n’est-ce pas ? Je vais t’éclairer. Il y a quelques mois, un de mes hommes est enfin revenu à moi avec une information capitale : il savait où tu te cachais.

Les yeux de Noriko s’étaient écarquillés. Quelqu’un au village l’avait donc bien reconnu malgré son déguisement, mais au lieu de venir la confronter, il était reparti chercher son équipage.

— Je te l’aurais bien présenté, mais il est mort au cours d’un de nos nombreux abordages, ce n’est pas de chance, admets-le, avait ironisé le chef. Il avait été grièvement blessé le jour de ta rencontre et il lui avait fallu des semaines pour s’en remettre, suivi de plusieurs semaines de voyage et de galères pour me retrouver. Suite à ça, j’ai moi-même mis plusieurs mois à revenir par ici, j’en ai même perdu mon navire et plusieurs de mes hommes.

N’y tenant plus et ayant voulu trouver une position plus confortable, la jeune fille avait tenté de se redresser. Qui avait-elle bien pu rencontrer et blesser en même temps ? Elle n’avait pas eu le temps de réfléchir d’avantage, Kenshi l’avait remise au sol avec un douloureux coup de pied dans les côtes qui lui avait coupé le souffle.

— J’ai horreur d’être interrompu ! lui avait-il hurlé.

Il avait ensuite plaqué ses cheveux en arrière, s’était redressé en se raclant la gorge et avait continué comme si de rien n’était.

— J’ai donc perdu du temps à trouver un nouveau navire et perdu encore plus de temps à me relancer à ta poursuite, mais pourtant, me voilà aujourd’hui, prêt à venger la mort de mes hommes ! avait-il hurlé en écartant ses bras en signe de victoire.

Les pirates qui s’étaient trouvés autour de lui et de Noriko avait soudainement poussé des hurlements de joie. La jeune fille n’avait plus su où donner de la tête, les os de sa mâchoire, de sa pommette et de ses côtes lui avaient donné le tournis et, tant bien que mal, elle avait regardé tout autour d’elle, sans pouvoir comprendre de quelle vengeance il avait été question.

— Ce que je me demande, avait ajouté Kenshi en s’accroupissant près d’elle, c’est comment tu as pu te débarrasser d’autant d’hommes avec du feu ? Tu contrôles l’eau pourtant, non ?


Le cœur de Noriko avait cessé de battre un court instant. Ace. Ce n’était pas elle qu’ils voulaient, c’était lui.

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