Noriko

Chapitre 56 : Désespoir (2)

3643 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 19/09/2025 11:16

Ce n’était pas elle qui les avait brulés, c’était lui. Le jour de leur rencontre, il lui avait sauvé la vie en se débarrassant des assaillants qui avaient tenté de la capturer. Il lui avait dit qu’il les avait tués, qu’il les avait enterrés. Tous. Pourtant, l’un d’entre eux n’avait été seulement que blessé et avait réussi à s’enfuir. Ace ne l’avait pas vu. C’était la seule explication, il ne l’aurait jamais laissé partir et si ça avait été le cas, jamais il n’aurait laissé Noriko vivre ici. Mais pire encore, sa rencontre avec Ace datait depuis presque un an, ce qui voulait dire que l’homme qui se trouvait en face d’elle la cherchait depuis tout ce temps et qu’il la tenait enfin entre ses mains.

— À vrai dire, quelque soit ta réponse, elle ne te sauvera pas, mais peut-être pourrait-elle limiter ta douleur ? avait sifflé Kenshi, la sortant de ses pensées. Je suis ici pour te faire payer tes crimes, et crois-moi, tu n’es pas prête de l’oublier.

Il avait claqué des doigts et aussitôt, des hommes avaient attrapé Noriko, lui avait coupé ses liens et l’avaient remise à genou, un homme à chaque extrémité de ses bras, une main enfoncée dans l’omoplate, l’autre lui tenant le poignet, l’obligeant ainsi à les tenir écartés. Elle avait eu peur, très peur et avait tremblé de tous ses membres. Elle n’avait eu aucune idée de ce qui l’attendait et le mal de tête qui venait d’apparaitre n’arrangeait rien à la situation. Sa respiration avait commencé à devenir saccadée lorsque Kenshi s’était approché d’elle avant de se mettre à sa hauteur et de lui attraper le menton, faisant en sorte de bien insister là où elle avait été frappée. Elle en avait gémit de douleur.

— Je vais non seulement empocher la récompense, mais je vais également faire en sorte de réduire en cendre tout ce que tu as bâti.

Il l’avait relâchée, s’était approché vers le feu de camp, avait attrapé une branche enflammée et l’avait jetée sur le lit à l’intérieur de la maison. Malgré la douleur à sa mâchoire, Noriko avait poussé un hurlement de désapprobation. Les flammes avaient instantanément dévoré tout ce qu’elles avaient touché à une vitesse folle. Les couvertures, le matelas, les oreillers, les rideaux, le lit en bois, la table, les chaises, tout. Tout ce à quoi elle tenait se trouvait dans cette maison et tout était en train de disparaitre devant ses yeux. Deux boules d’eau étaient apparues dans ses paumes, mais Kenshi avait tout prévu et au moment où elle s’était apprêtée à les envoyer, les deux hommes qui la tenaient lui avaient fait une clé de bras chacun, l’obligeant à rester immobile devant ce triste spectacle. Le chef des pirates était venu se placer derrière elle. Elle s’en était rendu compte lorsqu’il lui avait tiré les cheveux en arrière pour qu’elle regarde le feu dévorer ses souvenirs. Leurs souvenirs. Noriko avait vécu dans cette maison avec Ace, et depuis qu’il était parti, elle avait fait en sorte de la maintenir en bon état et d’en prendre soin. Du coin de l’œil, elle avait aperçu certains pirates qui étaient en train de saccager son potager et d’autres qui s’étaient amusés à jeter des pierres à travers les fenêtres dans le but de briser les vitres. Une bonne humeur était en train de régner parmi les assaillants, et seule Noriko avait demeuré effarée devant ce feu de joie improvisé. Elle avait poussé un hurlement plus fort que les précédents lorsque devant ses yeux, devant son impuissance, la toile qu’elle avait peinte avec Ace et qui représentait deux arbres était en train de brûler. Horreur et ironie du sort, c’était la dernière chose qui était partie en fumée. Elle s’était sentie dévastée.


— Tu as bien compris ?

Recroquevillée de terreur au fond de sa cellule, son poing gauche était collé contre son cœur, l’aidant à calmer sa respiration et son poing droit quant à lui, agrippait un vieux bandage venant de son dos qu’elle avait enroulé autour de son tatouage. Noriko n’avait pas écouté Kenshi et ce dernier soupira de lassitude avant de répéter.

— Je vais te laisser avec huit de mes meilleurs hommes. Ils t’emmèneront sur l’île que nous venons d’accoster. Elle est déserte et sans navire, il est impossible d’espérer y survivre. Vous y resterez trois jours avec des vivres, le temps pour moi d’aller accoster sur l’île voisine et d’y envoyer un messager prévenir la Marine. Je ne veux pas prendre le risque que mon navire soit fouillé et que tu sois emmenée sans que je touche ma récompense. Sur cette île, ils ne pourront pas te trouver sans mon aide et j’aurai donc tout le temps de poser mes conditions. Enfin, vu que je suis recherché, tout ceci se fera par un intermédiaire. Je pourrais rester près de toi, mais je préfère garder un œil sur la Marine en restant à l’écart. Donc, tu as compris ?

Non. Elle n’avait rien compris, mais elle s’en moquait. Elle se savait impuissante et n’avait donc que faire de ce qu’il pouvait bien lui arriver, tant que ce monstre se tenait loin d’elle. Elle hocha la tête en signe d’accord et se laissa faire lorsqu’il la fit monter sur le pont en la tirant par le bras.


Assise sur une barque, les mains liées devant elle, Noriko fermait les yeux, incapable de s’habituer au soleil aveuglant après des semaines passées enfermée à fond de cale avec pour seule lumière une lampe à huile et un interstice de la taille d’une pièce de monnaie. Souffrant de la famine, elle se contentait de se laisser porter par ses ennemis, complètement amorphe. Arrivée sur la plage, on lui ordonna de s’asseoir et de ne plus bouger le temps que la barque soit bien amarrée. Ne tenant plus, elle tortilla ses mains afin de sortir la pomme qu’elle dévora en trois bouchées à toute vitesse avant qu’on ne la lui enlève, entendant partiellement les conversations autour d’elle.

— Oui, j’ai bien compris, nous ne sommes pas des pirates, mais des brigands qui avons capturé Noriko. Mais elle, qui nous dit qu’elle ne parlera pas ?

— Il suffira de la bâillonner le temps qu’on la livre. Une fois qu’on sera au large, elle pourra parler autant qu’elle voudra.

— Souvenez-vous, la barque ne doit être utilisée qu’en cas d’urgence pour aller chercher Kenshi.

— Oui, même si ça prendrait des heures.

— De toute façon, je ne vois pas ce qui pourrait mal tourner.

— Je préfère vous le rappeler, personne n’y touche.

La bouche juteuse, Noriko prit une profonde inspiration. L’extérieur, le soleil, l’air frais et maintenant la pomme venaient de lui redonner un peu de force. Ses yeux s’étant habitués à la luminosité, elle se tourna vers l’île et l’observa. Des arbres, des arbustes et encore des arbres à perte de vue, du sable puis, au loin sur la gauche, une falaise avec à ses pieds l’océan qui menaçait de la dévorer vivante, stoppée de peu par un fin couloir de sable menant sans doute à une autre partie de l’île. Une main ferme la souleva par le bras et l’emmena vers l’orée de la forêt. Elle fut attachée à un arbre, tenue à l’écart, tel du bétail, pendant que les pirates s’occupaient d’établir un petit campement avant de boire et de manger. N’ayant rien d’autre à faire, elle se laissa tomber au sol et plongea dans ses pensées en observant les bleus qui ornaient ses jambes et dont elle ne ressentait même plus la douleur.


Elle serait livrée à la Marine qui elle, la livrerait à Mihawk. Entre temps pourrait s’écouler des semaines ou des mois. Après ça, elle pourrait toujours s’enfuir à la recherche d’Ace ou bien elle pourrait très bien l’attendre sagement chez son oncle. Son amant viendrait forcément. Il finirait forcément par retourner chez eux, constater que la maison n’était plus qu’un champ de ruines, se renseigner auprès des habitants, mener son enquête, comprendre où elle se trouvait et enfin, enfin, il viendrait la chercher. Si elle fuguait et qu’elle partait à sa recherche, ils risqueraient de se courir après toute leur vie. Tout tourna très vite dans la tête de Noriko et bientôt, elle se mit à penser qu’elle risquait de ne pas le revoir de sitôt. La Marine, Mihawk, la fuite ou l’attente, tout ceci pouvait prendre des semaines, oui, mais aussi des mois et même des années. Sans parler du fait qu’Ace ne se manifesterait pas tant qu’il n’aurait pas retrouvé Barbe Noire. Elle ne pouvait pas prendre ce risque. Elle ne pouvait pas être livrée à la Marine. Elle devait s’enfuir.


Un des pirates s’approcha d’elle pour vérifier ses liens, puis la lorgna du coin de l’œil. Il détacha la corde qui la maintenait à l’arbre, lui leva les deux mains en l’air et les lui attacha contre le tronc, faisant s’entrechoquer les perles rouges qui composait le bracelet qu’elle portait au poignet droit. Fier de son travail, il s’en alla en ricanant. Noriko eut une grimace de dégoût, puis leva la tête pour regarder ses poignets. Elle avait mal, le cordage était trop serré. Elle bougea ses mains, les frotta les unes contre les autres, tentant de les tourner de gauche à droite, puis de droite à gauche pour desserrer légèrement les nœuds, avant de se rendre compte qu’elle n’y arriverait pas sans aide. Fatiguée, c’est dans un soupir qu’elle laissa tomber l’arrière de son crâne contre l’arbre auquel elle était emprisonnée. Elle en profita pour reprendre le cours de ses pensées.


Si elle arrivait à s’enfuir, Noriko serait de nouveau livrer à elle-même, comme à l’accoutumé. En revanche, elle ne pourrait plus s’établir quelque part et devrait constamment être en mouvement. Si elle partait à la recherche d’Ace, cela voudrait dire se lancer et parcourir de nouveau Grand Line. Elle avait l’habitude, mais savait qu’elle finirait par ne plus être assez forte pour cela. Si elle avait survécu sur la mer de tous les dangers jusqu’à présent, c’était uniquement par chance. Passager clandestin n’était pas une noble profession, et seule sur un navire qu’elle pouvait toujours voler, elle pouvait tomber sur la Marine, des pirates ou sur des monstres marins. Elle était restée des mois sans naviguer, et fort heureusement, c’était une compétence qui ne se perdait pas. À moins qu’elle ne se remette à voler pour marchander sa place auprès de navires allant dans la direction qu’elle souhaitait ? Elle secoua la tête, de toute façon, elle ne saurait pas où aller et le risque était le même, Ace et elle pouvaient se courir après pendant des années. Elle réfléchissait à toute vitesse. Elle n’avait plus beaucoup de temps. Si elle voulait s’enfuir, c’était maintenant. Kenshi serait de retour dans trois jours et d’ici là, elle serait entourée de huit hommes uniquement. Il aurait été si simple de s’en débarrasser si seulement elle arrivait à contrôler la densité et la puissance de son eau, si seulement elle n’avait pas constamment les mains liées devant ou derrière elle et si seulement elle pouvait se transformer en eau et passer à travers les cordages. Si seulement…


Le soleil était à son apogée dans le ciel et cela faisait trois bonnes heures que Noriko était assise, immobile. Elle gigota pour dégourdir ses jambes et tenta la même chose pour ses bras qu’elle ne sentait plus. Son pouvoir la maintenant constamment hydratée, elle n’avait pas besoin de vider sa vessie aussi régulièrement que la norme et elle en remercia le ciel. Elle n’avait aucune envie de parler à ses ravisseurs et encore moins de leur demander l’autorisation d’aller aux toilettes, surtout qu’ils allaient forcément devoir l’accompagner. Elle inspira profondément, lentement pour réprimer un sanglot qui lui montait dans la gorge. Elle n’en pouvait plus, il fallait qu’elle parte d’ici et très vite, se répétant sans cesse qu’elle ne pouvait pas être livrée à la Marine. Elle leva les yeux et aperçut son bracelet en perles rouges qui était toujours là. Elle eut soudainement une idée, une petite idée qui grandit rapidement dans sa tête. Elle ne pouvait pas partir à la recherche d’Ace, elle ne pouvait pas le ralentir de nouveau dans sa quête. Il fallait qu’il assure sa vengeance avant tout et ensuite, il pourrait être avec elle. En attendant, elle devait se débrouiller sans lui. Que faisait-elle avant sa rencontre, quel était son but ? Après sa première fugue, elle avait tenté de mener une vie tranquille sans pouvoir y arriver, et ensuite ? Son ventre gargouilla. Elle se perdit dans ses pensées, n’arrivant plus à réfléchir. Elle prit une nouvelle inspiration et eut soudain un déclic : son père. Elle avait fugué de chez Mihawk pour retrouver son père et avait fini par se poser temporairement dans la maison qu’elle venait de perdre. Ensuite, Ace était arrivé dans sa vie, le temporairement s’était transformé en permanent et elle avait mis de côté sa quête personnelle, n’en éprouvant plus le besoin, ni le désir de la poursuivre.


Ace et elle avaient vécu une parenthèse, enfermé dans ce petit monde qui était le leur. Ils avaient chacun mis de côté leurs ambitions personnelles pour vivre leur amour, cachés aux yeux de tous. Malheureusement, la réalité les avait rattrapés, Barbe Noire avait refait surface et Ace avait repris sa mission. Elle devait en faire de même, elle ne pouvait pas compter sur lui pour le moment, et lui ne pouvait pas compter sur elle, pas tant qu’elle serait faible. Elle ferma les yeux. Ils s’aimaient, ils finiraient par se retrouver, elle n’avait aucun doute là-dessus, mais en attendant, il fallait qu’elle mette ses sentiments de côté et qu’elle se concentre sur la réussite de son objectif. Elle devait retrouver son père biologique, lui seul pourrait répondre aux questions qu’elle avait enfouies en elle depuis si longtemps, au point de presque les oublier. Elle devait savoir qui elle était et d’où elle venait. Noriko serra ses poings et ouvrit soudainement des yeux emplis de haine. La décision qu’elle venait de prendre avait revigoré ses forces. Ce fut une heure plus tard que l’occasion qu’elle attendait se présenta enfin, lorsqu’un des pirates s’approcha d’elle.


La jeune fille se cogna contre un arbre avant de rouler au sol, la joue en feu. L’homme qui était venu la chercher venait de la gifler. Ses mains avaient été liées dans le dos cette fois et elle eut beaucoup de mal à se mettre sur ses genoux. Le pirate la toisa un instant avant de la gifler de nouveau. Noriko gardait la tête baissée en signe de soumission. L’homme avait un compte à régler avec elle selon ses dires car elle aurait soit disant assassiné son frère en le brûlant vif. Il ne pouvait pas la tuer car Kenshi le leur avait interdit, mais au moins, il pouvait se défouler sur elle, et il prendrait son temps. La jeune femme réfléchissait à toute vitesse, elle était seule avec lui, les autres hommes étaient restés au camp à une quinzaine de minutes de marche de là où ils se trouvaient, c’est-à-dire au cœur de la forêt. C’était le meilleur moment pour s’enfuir, or, il lui fallait encore trouver un moyen de se débarrasser de son agresseur, et le temps pressait. Elle tenta le tout pour le tout lorsque l’homme la frappa de nouveau après l’avoir redressée et se laissa tomber au sol avant de ne plus bouger, se concentrant sur sa respiration pour paraître le plus calme possible. Cette ruse déconcerta son ennemi, qui, après lui avoir ordonné de se lever, finit par la secouer de plus en plus fort. Après un moment de panique, il la retourna sur le dos, avant de s’approcher de son visage. C’est dans un rire jaune qu’il constata qu’elle respirait toujours, il se moqua de sa faiblesse et la frappa pour la réveiller. Noriko dû faire tous les efforts du monde pour rester immobile et impassible à la douleur, continuant à prétendre qu’elle était évanouie. Elle sentit l’homme s’allonger à moitié sur elle, posant son oreille sur son torse afin de vérifier les battements de son cœur. Il poussa un soupir de soulagement en constatant qu’elle était bel et bien toujours en vie. Noriko n’eut pas besoin d’attendre plus longtemps avant de sentir une main sale et collante tapoter ses joues. Elle retint un haut le cœur, puis repensa au serment qu’elle s’était fait lorsqu’elle fut jetée dans sa cellule : quoiqu’il arrive, aucun homme ne la toucherait à part Ace. Cette promesse lui redonna du courage et au moment où l’homme se redressa sur ses genoux après avoir constaté à voix haute qu’il ne pourrait plus la tabasser, elle profita du fait qu’il soit pile en face d’elle pour lui décocher un magnifique coup de pied dans l’entre-jambes. Par réflexe, son agresseur se pencha en avant dans un cri de douleur, ce à quoi s’attendait Noriko et rapidement, elle lui envoya un second coup de pied dans le menton, le faisant valser en arrière. La jeune fille roula sur le côté, se releva à une vitesse folle et revint à la charge en le frappant à la mâchoire, avant d’enfoncer son talon sur son nez. L’homme gémit et ne bougea plus que faiblement. Il était beaucoup moins solide qu’elle ne l’aurait cru, ou alors, elle venait de se découvrir une force insoupçonnée. Sans attendre son reste, Noriko s’enfuit en courant malgré les soudaines protestations de son adversaire qui devenaient de plus en plus fortes, ses mains liées dans le dos lui rendant la tâche plus difficile que prévu.


L’île était soit disant déserte, mais peut-être que si elle parvenait à se cacher suffisamment longtemps, elle pourrait ensuite revenir vers le campement et voler la barque pour prendre la mer avec, à condition bien sûr qu’elle arrive à se débarrasser de ses liens. Se hasardant dans la forêt, elle se trompa de chemin et finit par revenir sur la plage non loin du campement. Elle n’avait pas le temps de réfléchir aux détails et sans savoir pourquoi, se mit à détaler vers la falaise qu’elle avait aperçue plus tôt dans la journée. Des cris résonnèrent derrière elle, ce qui la perturba et la fit s’étaler de tout son long. Elle entraperçut ses poursuivants qui sortaient eux aussi de la forêt. En tête, se trouvait l’homme qu’elle avait à moitié assommé et qui avait alerté ses compagnons plus tôt qu’elle ne l’aurait pensé. Tous s’étaient lancés à sa poursuite. Tous ? Au moment où Noriko luttait pour se redresser, elle remarqua que les hommes n’étaient plus huit, mais sept. L’un d’entre eux était surement déjà parti à la recherche de Kenshi, en prévention. Le cœur de la jeune fille s’emballa encore plus et sans attendre, elle se mit à courir le long de la plage. Arrivant près de la falaise, elle emprunta le chemin de sable, faisant soigneusement attention à ne pas se faire mordre les pieds par l’océan qui montait et redescendait à chaque vague. L’eau lui serait fatale. Elle continua de courir, haletante, les poumons en feu, ses jambes menaçant de la lâcher à tout moment, tout en ignorant les râles et les insultes de ses poursuivants qui se rapprochaient de plus en plus. Soudain, elle aperçut un bateau, un bateau avec une tête de bélier en guise de proue. À son bord, un homme semblait soulever des poids. Il avait les cheveux verts et ne semblait pas l’avoir vue. Puisant dans ses dernières forces, elle hurla pour attirer son attention.

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