Noriko
Bravant l’obscurité, Noriko poussa les branches qui l’empêchaient d’avancer, vouant une attention toute particulière à l’endroit où elle mettait les pieds et ne sachant même plus ce qu’elle traversait. Une forêt ou une jungle. Tous les quinze mètres environ, la faune et la flore qui la constituait changeait du tout au tout et elle se félicita d’avoir un bon sens de l’orientation, contrairement à Zoro qui devait sans doute être déjà perdu. Tant pis, ce n’était pas faute d’avoir tenté de le surveiller et il finirait bien par réapparaître à un moment ou à un autre. Une ronce s’accrocha à sa chemise jaune sans manches qu’elle avait échangée contre son t-shirt blanc qui était désormais fichu. Elle ne s’en rendit compte que lorsqu’elle tira dessus et qu’un trou apparaisse dans le tissu qui longeait les boutons du pan gauche du vêtement. Elle roula des yeux en constatant le résultat, puis continua son chemin.
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Au milieu de l’après-midi, son équipage et elle-même était parvenu à trouver la maison de MontBlanc Cricket sans aucun problème. Ils avaient ainsi débarqué dans l’espoir d’interroger celui qui croyait en ses rêves.
Luffy était rentré dans la maison sans prendre la peine de s’annoncer et était revenu penaud, indiquant à ses amis que cette dernière était vide. Il s’était ensuite aventuré dans le jardin et avait terminé sa course sur le petit promontoire qui surplombait la mer. Émerveillé, il avait ensuite joyeusement appelé Noriko pour lui faire part de sa découverte. Dans l’eau, des bulles remontaient à la surface. Ils n’avaient pas eu pas le temps de se demander ce que c’était qu’une main puissante était sortie de l’eau et avait fait basculer le capitaine dans le vide. Sous l’effet de surprise, il s’était accroché à ce qu’il pouvait : Noriko. Les deux amis étaient ainsi tombés dans la mer tandis qu’un homme imposant en sortait.
Ayant assisté à la scène, Sanji avait ordonné à Ussop d’aller les repêcher pendant qu’il s’occuperait du nouvel invité surprise. Mais l’homme en question ne s’était pas laissé faire et avait sorti un révolver pour se défendre, hurlant qu’il ne donnerait pas son or. Sous les cris de peur de Nami et Chopper, Zoro avait tenté d’intervenir, mais, à peine avait-il dégainé ses sabres que leur ennemi s’était effondré de lui-même avant de perdre connaissance. Le petit renne au nez bleu avait décidé qu’il l’aiderait et avait donc ordonner à l’équipage de le transporter à l’intérieur de la maison.
C’était donc de cette manière, que tous s’étaient réuni au chevet d’un homme qu’ils ne connaissaient pas. Chopper leur avait indiqué que ce n’était rien de grave et que selon son diagnostic, cet homme pratiquait de la plongée, mais ne respectait pas assez le temps nécessaire pour récupérer suffisamment d’oxygène, ce qu’il lui avait valu de tourner de l’œil.
Il n’avait fallu qu’une dizaine de minutes pour que l’homme se réveille. Après explications, il les avait remerciés de l’avoir sauvé et s’était excusé pour sa réaction. Luffy avait éclaté de rire, lui indiquant qu’il n’y avait aucune rancune et leur nouvel ami s’était ensuite présenté sous le nom de MontBlanc Cricket.
Masira et Shôjô, les deux primates que l’équipage avait déjà rencontrés précédemment avaient fait leur apparition soudaine et cela avait finalement été dans l’incompréhension la plus totale que tous ensemble s’étaient retrouvés à festoyer en riant à gorges déployées.
Cricket leur avait rapporté la légende de son ancêtre, MontBlanc Norland, considéré comme le plus gros menteur de l’histoire. Il aurait découvert une île il y a plus de quatre-cents ans de cela. Une île recouverte d’or. Malheureusement, lorsqu’il avait voulu y conduire son roi, il s’était rendu compte que l’île avait disparu en emportant ses habitants avec eux. Il avait ainsi été nommé « roi des menteurs » et avait été condamné à mort.
Depuis, la famille de Norland n’avait eu de cesse de vouloir sauver sa réputation et, de générations en générations, avait tenté de prouver au monde que leur ancêtre n’avait pas menti. Cricket avait donc plongé toute sa vie, essayant de trouver ses preuves que l’île était bien présente. Il avait rencontré Masira et Shôjô qui, comme lui, partageaient cette passion pour les fonds sous-marins et ensemble, avaient décidé de trouver des preuves.
L’homme leur avait montré trois petites cloches d’or ainsi qu’un oiseau, sculptés dans de l’or pur qu’il avait pêché récemment. Il leur avait également lu le carnet de voyage de son ancêtre. L’île disparue abritait des tonnes et des tonnes d’or, mais surtout une immense cloche fait de ce précieux métal. Il était dit que dans le temps, les habitants de l’île avait promis de la faire sonner afin que leur ami Norland puisse retrouver son chemin, le jour où il désirerait les retrouver.
En échange, l’équipage avait donné toutes les informations en leur possession. Ils avaient mentionné le navire tombé du ciel et le fameux courant qui l’avait envoyé là-haut selon Bellamy La Hyène.
Cricket leur avait fait part de son savoir. L’immense courant capable de faire monter un navire dans le ciel était appelé le Knock-Up Stream et il apparaissait à intervalle très régulier, nécessitant parfois quelques temps d’attente. Il leur avait ainsi promis de les aider et leur avait même proposé de d’apporter quelques modifications au Vogue Merry afin que leur voyage puisse se dérouler sans encombre, car, par un curieux hasard du destin, la prochaine apparition du courant avait lieu le lendemain matin.
Luffy avait sauté de joie et avait donc promis à Cricket, que, s’il trouvait l’île, il ferait sonner cette cloche afin que depuis le ciel, ce dernier sache que l’île existait bel et bien. Ils s’étaient serrés la main. Ensemble, ils prouveraient que les îles célestes existent bel et bien.
Alors qu’il s’apprêtait à aller faire les premières modifications du Merry, Cricket avait renversé sa bière et s’était levé d’un seul bond. Il avait mis tous les Chapeaux de Paille dehors en leur ordonnant d’aller attraper un oiseau qui ressemblait à la sculpture en or qu’il leur avait montré.
Cet oiseau, portant le nom de South Bird, avait pour particularité de toujours indiquer le sud. Or, le Knock-Up Stream se trouvait justement au sud et, au milieu de la mer, seul l’animal serait capable de les guider, car le log pose pointait le ciel et les boussoles étaient inutilisables.
Cela avait donc été dans une nouvelle incompréhension que les Chapeaux de Paille avait tous été envoyés dans la forêt à la recherche de cet oiseau tandis que que la nuit commençait à s’abattre sur eux.
Insectes géants, chauve-souris, serpents, sables mouvants et bruits étranges avaient accompagnés le groupe d’amis dans la confusion la plus totale. Chaque pas les avait approchés petit à petit de la mort et les nerfs de chacun avait été mis à rude épreuve. L’obscurité était rapidement tombée et ils n’y avaient plus vu à plus de cinq mètres devant eux. Un rugissement des plus étranges les avait également suivis et selon les dires Cricket, il s’était avéré que c’était été le cri familier et reconnaissable du South Birth. Les Chapeaux de Paille avaient su qu’ils étaient sur la bonne voie, mais avait été malgré tout incapable de le trouver. Après plusieurs heures à tourner en rond à se perdre et à s’énerver, ils avaient décidé d’un accord commun que l’un d’entre eux retournerait demander plus d’informations à Cricket tandis que les autres se sépareraient pour trouver l’oiseau de malheur.
Avec Luffy, occupé à chasser les scarabées, Zoro qui n’avait aucun sens de l’orientation, Sanji, qui ne voulait pas quitter d’une semelle les filles, Ussop, Chopper et Nami, qui avaient peur de leur propre ombre et Robin qui était celle qui capturerait le plus facilement l’oiseau en l’immobilisant à l’aide de ses pouvoirs, ce fut tout naturellement Noriko qui s’était désignée elle-même pour retourner voir Cricket.
Après avoir utilisé un subterfuge et fait croire au cuisinier de l’équipage qu’elle partait de son côté avec Zoro à la recherche de l’oiseau, la jeune femme avait traversé la forêt à contre-sens. Initialement, son ami devait l’accompagner les premières minutes de marche, mais à peine Noriko avait tourné la tête qu’elle avait réellement perdu le bretteur de vue. Elle avait ainsi continué le chemin toute seule en pestant intérieurement contre le sens de l’orientation du jeune homme.
Elle avait continué à ruminer à voix haute lorsqu’une horde d’insectes avaient voulu lui foncer dessus, l’obligeant à créer un torrent d’eau qui les avait tous emportés sur le champ. Le reste de son voyage nocturne s’était ainsi dérouler sans encombres.
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Elle continuait de marcher prudemment lorsque des rires attirèrent soudainement son attention et lui fit redresser la tête. Si ses calculs étaient corrects, elle ne devrait être plus qu’à quelques mètres du pré qui bordait la maison de Cricket et sourit en l’imaginant festoyer autour d’une bonne bouteille, accompagné de Shôjô et Masira, en attendant le retour de leurs nouveaux amis après avoir retapé le Vogue Merry.
Cependant, lorsqu’elle poussa l’énorme feuille du dernier arbuste qui lui masquait la vue, son cœur s’arrêta de battre. À une vingtaine de mètres devant elle, Noriko reconnut deux silhouettes familières dans l’herbe. L’une était allongée, l’autre à genoux et la troisième qu’elle s’attendait à voir était introuvable. À leurs côtés, un groupe d’hommes riaient aux éclats et un rire en particulier, celui de l’homme qui était le plus grand d’entre eux, résonnait plus fort que les autres. Celui de Bellamy.
La nièce de Mihawk se jeta à plat ventre immédiatement, espérant de tout cœur que personne ne l’avait repérée. Sa respiration accéléra en même temps que son rythme cardiaque et elle dû mettre un poing sur son cœur pour se calmer. Elle devait garder son sang-froid avant d’agir.
Tout en tentant de ne pas paniquer, elle s’accroupit avant de faire apparaître une bulle d’eau dans la paume de sa main. Cependant, au moment où elle voulut s’élancer, ses jambes ne lui obéirent pas et la firent même tomber à genoux. La peur était de nouveau présente. Elle serra des dents et roula sur le dos. Elle devait réfléchir. Même si Luffy lui ne lui avait pas interdit d’utiliser ses pouvoirs en ville, elle n’aurait pas pu s’en servir. Si elle débarquait de nulle part en contrôlant de l’eau, Bellamy et ses hommes connaîtraient immédiatement son identité qui, jusqu’à preuve du contraire, leur était toujours méconnue. Elle inspira profondément et regarda le ciel. Malgré quelques branchages, les étoiles étaient parfaitement visibles et semblaient lui redonner confiance un bref instant.
Elle secoua la tête et se força à reprendre ses esprits, puis décida qu’elle devait aller chercher Luffy. Seule, elle serait impuissante. Mais lorsqu’elle entreprit de ramper à même le sol le plus silencieusement possible, un énorme gémissement de douleur lui parvint aux oreilles, la paralysant instantanément. Des rires résonnèrent de nouveau et elle entendit Bellamy crier de joie, suivit de ses hommes. Elle se risqua à jeter un coup d’œil et la scène qui se déroula devant la maison de pierre lui fit l’effet d’un coup de massue reçut en plein cœur, la forçant à se plaquer une main sur la bouche pour ne pas crier. Cricket était toujours conscient et Bellamy le tenait fermement d’une seule main, ses doigts refermés sur sa gorge, l’étouffant petit à petit. L’éclairage venant de la porte d’entrée qui était restée ouverte ainsi que celui du feu de camp lui permis de constater qu’en plus de respirer difficilement, son ami était recouvert de sang. La Hyène était en train de le tuer, tout en précisant à ses hommes qu’ils partiraient une fois le travail terminé.
Noriko n’avait plus le temps d’aller chercher Luffy et les autres et devait donc agir seule. Agenouillée dans l’herbe, sa main heurta soudainement quelque chose de dur et elle sut immédiatement ce qu’elle devait faire. Gagner du temps en espérant que ses amis reviennent au plus vite.
Bellamy tenait Cricket au-dessus du sol et jouissait de voir le visage ensanglanté bleuir petit à petit. Sous le regard médusé de ses hommes, il le relâcha soudainement et porta sa main à sa tête en poussant un juron. Il regarda ses doigts dégoulinant de sang et se redressa, fou de rage, cherchant d’où venait le projectile. Il ne chercha pas longtemps avant de découvrir une frêle silhouette qui se tenait debout, le bras tendu, à l’autre bout du pré qui entourait la maison.
Noriko avait usé de son pouvoir afin de lancer un caillou faisant la taille de la paume de sa main à une vitesse très élevée. La bulle d’eau qui l’entourait et qu’elle avait fait disparaître par évaporation juste avant l’impact, lui avait permis de le contrôler jusqu’au bout et d’atteindre parfaitement sa cible. Haletante et envahie par l’angoisse, elle observait Bellamy la chercher du regard. Si elle voulait sauver la vie de Cricket et occuper son ennemi, elle ne pouvait pas rester cachée. Le temps qu’il la trouve et le temps qu’il vienne à elle lui ferait sans doute gagner de précieux instants et permettrait à ses amis de les rejoindre. Sa respiration se coupa et elle fit un pas en arrière. La Hyène venait de poser ses yeux sur elle et il l’avait parfaitement reconnue. Noriko frissonna et déglutit en fermant les yeux. Lorsqu’elle les rouvrit, elle poussa un cri d’effroi. Bellamy venait de se téléporter devant elle.
Elle n’eut pas le temps de réagir quand elle sentit une main attraper son bras, ni lorsqu’elle se fit projeter violemment vers la maison, atterrissant lourdement sur sa hanche avant de rouler dans l’herbe. Elle se redressa péniblement en gémissant de douleur et constata qu’elle avait parcouru une bonne quinzaine de mètres. Bellamy se trouvait toujours à l’orée du bois et lorsqu’elle cligna de nouveau des yeux, il était devant elle, la surplombant de toute sa hauteur. Noriko frémit et un coup de pied dans le ventre la fit cette fois valser vers le feu de camp, le souffle coupé. La lumière des flammes lui permit de voir le visage de son ennemi déformé par la colère. Son sourcil droit était coupé en deux et le sang coulait à flot. Il pencha la tête et sortit sa langue afin d’en aspirer le plus possible avant de lui lancer un sourire démoniaque. Ses dents étaient teintées de rouge qu’il lécha avec délice.
- Je t’avais pourtant dit que je ne te raterais pas, s’extasia-t-il.
Les yeux de Noriko s’exorbitèrent alors qu’elle était pliée en deux, couchée sur le sol, se tenant le ventre avec ses deux avant-bras. Les larmes aux yeux, le souffle coupé, elle regardait avec horreur Bellamy s’approcher d’elle. Les hommes présents ne riaient plus et seul le crépitement des flammes brisaient le silence oppressant. Elle voulut reculer, mais La Hyène l’attrapa par le poignet et la souleva. Noriko serrait les dents pour surmonter la douleur qui lui broyait l’avant-bras et battait ses pieds dans le vide, tentant de toucher le sol avec ses orteils. Reprenant un souffle qui lui arracha les poumons, elle lança un regard affolé autour d’elle. Elle aperçut Shôjô qui était étendu sur le dos, inconscient. Sa lente respiration indiquait qu’il était toujours en vie. Cricket, lui, était agenouillé, du sang coulant sur son menton. Leurs yeux se croisèrent et il bougea discrètement la tête de gauche à droite, la suppliant de ne pas lutter. Constater qu’il était toujours en vie redonna courage à Noriko et elle réussit à prendre une nouvelle inspiration douloureuse avant de planter les ongles de sa main libre sous la peau de son assaillant. Ce dernier lui sourit avant d’approcher son visage du sien.
- Quel est ton prix ? lui demanda-t-il.
Noriko ne sut même pas comment réagir face à l’absurdité de la question et se contenta de gémir douloureusement.
- 100 millions ? insista-t-il.
Le cœur de la jeune femme tomba dans ses talons. 100 millions. Le montant exact de sa prime actuelle. Nul besoin de cacher ses pouvoirs désormais.
- On dirait que c’est une somme qui te plaît bien, continua-t-il. Alors ? Veux-tu que je t’en fasse cadeau ?
Non. Il avait dit un montant au hasard. Bellamy aimait l’argent et ne vivait que pour la luxure. Il s’était intéressé à Luffy à l’instant où il avait entendu parler des 30 millions de berrys promis pour sa tête. Pourtant, il l’avait laissé partir, ce qui indiquait potentiellement qu’il avait assez de ressources financières. À moins qu’il estimait que 30 millions ne soit passez digne de lui. Non. S’il avait réellement su qui elle était, il l’aurait déjà livrée sans perdre de temps. Les questions se bousculaient dans sa tête tandis que La Hyène levait sa main libre, comme s’il était sur le point de la frapper.
Sans prévenir, il se tourna finalement vers Cricket et lui décocha un coup de pied dans la mâchoire qui le mit à terre sur le champ. Noriko n’eut pas le temps de réagir et hurla de stupeur. Tentant de se libérer, elle flanqua un coup de pied dans le ventre de son agresseur, mais Bellamy était une masse de muscle et son coup ne le fit pas plus réagir que si une plume lui était tombé dessus. Il ricana avant de relâcher sa prise en jetant Noriko près de la porte de la maison.
- Ce n’est pas une blague cette fois, lui expliqua-t-il en écartant ses bras sans prendre la peine de jeter un œil à Cricket. J’admets que pour une gamine, tu as un sacré cran d’être venue m’affronter.
Il s’ébouriffa les cheveux, puis passa son index dans sa plaie avant de le porter à sa bouche, le léchant avec avidité.
- Et je dois dire que la force de ton tir et sa précision m’ont plutôt impressionné.
Allongée sur le ventre, la jeune femme rampait en respirant douloureusement. Son regard glissa sur Cricket et elle constata qu’il respirait d’une manière régulière, indiquant qu’il était toujours vivant. Assommé, mais vivant.
Du temps, elle devait gagner du temps et attendre le retour de Luffy. Elle posa le plat de ses mains sous ses épaules et tenta de se relever en serrant des dents. Le coup qu’elle avait reçu à l’estomac l’avait vidée de ses forces.
- Pourquoi… Pourquoi es-tu ici ? haleta-t-elle en réussissant à s’asseoir, avant de s’adosser au mur de la maison, un bras protégeant son ventre.
Bellamy la fixa et sourit de toutes ses dents.
- Des rumeurs se sont répandues en ville aujourd’hui. Mise à part une bande de minables à la recherche des îles célestes, c’était une femme qui recherchait ce paria, expliqua-t-il en désignant Cricket du menton. Une chose en entraînant une autre, j’ai entendu dire qu’il aurait trouvé un lingot d’or au fond de l’eau. Je suis simplement venu vérifier par moi-même.
Les yeux de Noriko s’écarquillèrent. Robin. Ses recherches avait fait parler d’elle et quelque part, l’équipage était fautif de la situation dans laquelle il se trouvait. S’ils n’avaient pas accosté sur cette île, Cricket n’aurait jamais eu de problèmes.
Bellamy lui lança un regard dédaigneux avant de se tourner vers ses hommes.
- Fouillez la maison et ne laissez rien au hasard.
La jeune femme reprit ses esprits lorsqu’elle vit la bande de pirates se diriger joyeusement vers elle et surtout vers la maison. La colère s’empara instantanément de son corps. Sans réfléchir, elle se redressa et se lança sur le seuil de la porte d’entrée. S’aidant du mur, elle et se mit debout afin de leur barrer le passage.
- Vous n’avez pas le droit d’entrer, asséna-t-elle, le souffle court.
Les hommes parurent étonnés au premier abord, puis se mirent à rire. Noriko leva des yeux emplis de haine vers eux, les incitant à se taire immédiatement. Son thorax gonflait et se dégonflait au rythme de sa respiration saccadée.
- Vous ne pouvez pas vous en prendre à un homme banni parce qu’il croyait en ses rêves.
En retrait, mais surplombant d’une bonne tête tous ses hommes de main, Bellamy levait les yeux au ciel en croisant ses bras, attendant que son équipage réagisse.
- Vous voyez bien qu’il vit dans la pauvreté depuis qu’il a été banni, il n’y a pas de trésor ! Pas d’or ! Les rumeurs étaient fausses !
- Pourquoi le défends-tu ? s’indigna l’un des hommes.
- Parce qu’il ne vous a rien fait ! explosa Noriko. Vous vous contentez de vous en prendre à plus faible que vous, sous prétexte que vous avez réponse à tout et que ceux qui ne partagent pas vos convictions méritent de mourir !
Les yeux de Noriko croisèrent ceux de Bellamy. Une lueur étrange s’était éveillée dans son regard, sans qu’elle ne puisse dire ce que c’était. Il lui souriait. Un sourire malveillant secoué de spasmes. Il semblait excité et avait du mal à tenir en place.
- Sais-tu au moins son histoire ? demanda l’un des hommes qui sortit Noriko de ses pensées. Son ancêtre était nommé le Roi des menteurs. Le fait même qu’il soit en vie est une honte envers sa lignée, il ne mérite même pas de vivre !
Le cœur de la jeune femme rata un bond et ses oreilles se mirent à bourdonner. Les paroles des pirates ne l’atteignirent plus et son esprit occulta tout ce qui l’entourait. Elle avait déjà entendu ce discours, venant de la bouche d’Ace. Elle l’avait longuement sermonné ce jour-là, lui interdisant de dire de telles absurdités. Il avait le droit de vivre. Il méritait de vivre. Il devait vivre.
Elle ne contrôla pas son impulsivité, ni le geste qui s’en suivit. Son poing s’écrasa si fort dans le nez de son interlocuteur que non seulement elle sentit le cartilage se briser sous ses phalanges, mais en plus, elle put aussi l’entendre distinctement. L’homme fut propulsé à plusieurs mètres, emportant avec lui un de ses camarades qui se trouvait dans son dos et tous deux furent assommés.
Surpris, Bellamy décroisa ses bras et perdit son sourire.
Un des pirates tenta d’attraper Noriko par les cheveux, mais poussée par l’adrénaline, elle lui fit une prise défensive que Mihawk lui avait apprise il y a quelques années. Elle lui attrapa le bras et, se servant de la propre force et vitesse du pirate, passa le corps de celui-ci par-dessus sa hanche, avant de l’étaler violemment au sol. Elle agrippait fermement le bras de son ennemi et un de ses pieds lui écrasait la gorge afin de l’empêcher de bouger. Sa lèvre supérieure se retroussa et laissa apparaître ses dents du haut grinçant contre celles du bas, tandis que sa respiration saccadée devenait de plus en plus régulière. Pendant que son regard brûlait d’une haine indescriptible, elle tourna le bras sur lui-même, imperturbable aux hurlements de douleur que poussait sa victime. Alors qu’elle allait bientôt entendre le craquement tant attendu, son instinct la poussa à regarder en l’air avant de s’éjecter sur le côté, évitant de peu un énorme coup de masse qui s’abattit à l’endroit où elle se trouvait un quart de seconde plus tôt. La tête du pirate fut par conséquent écrasée et ses douleurs abrégées.
Noriko n’eut pas le temps de reprendre son souffle et resta sur ses gardes, sans pour autant abaisser ses poings serrés. Les pirates étaient sur le point de s’élancer vers elle lorsqu’un coup de feu réduisit tout le monde au silence. L’homme qui tenait la massue s’effondra aux pieds de la jeune fille, une balle en pleine tête l’ayant tué sur le coup. Elle eut un hoquet de surprise qui la déstabilisa et sentit ses jambes trembler légèrement. Un pistolet en main, Bellamy s’approcha avant de ranger son arme dans son pantalon et de s’adresser à ses hommes.
- Je vous ai dit de fouiller la maison, pas de vous défouler sur la gamine.
La nièce de Mihawk ne comprenait plus rien, mais voyant qu’ils s’approchèrent de nouveau de la maison, elle voulut réagir et s’élança sur eux. Une main puissante l’attrapa à la gorge et la plaqua contre le mur de pierres, la soulevant avec force. Elle n’avait rien vu venir et luttait désormais pour trouver de l’air, battant des pieds dans le vide et griffant le poignet qui la maintenant dans les airs.
- S’il s’avère qu’un trésor se trouve bel et bien dans cette maison, tu auras affaire à moi, menaça Bellamy.
L’adrénaline et la colère de Noriko s’étaient envolées et la peur prenait désormais possession de son corps. Les faibles inspirations qu’elle prenait tant bien que mal ne lui suffisaient pas à maintenir son esprit éveillé et elle savait qu’elle perdrait conscience d’un moment à l’autre. Ses yeux affolés se posèrent sur les deux cadavres qui juchaient le pas de la porte et Bellamy ne put s’empêcher de le remarquer.
- Ne crois pas que je t’ai sauvée la vie, précisa-t-il. Il a simplement mérité de mourir parce qu’il a tué un membre de son propre équipage.
Un fracas épouvantable se fit entendre dans la maison et des bruits de verre et de vaisselle cassée se faisaient entendre jusque dans le pré.
- Je sais ce que tu penses, continua La Hyène en riant, que je mérite de mourir parce que j’ai tué l’un des miens. C’est vrai. Sauf que moi, je suis le capitaine.
Noriko sentit que l’inconscience n’était plus très loin. Le bourdonnement dans ses oreilles était de plus en plus intense et elle n’entendait plus que partiellement le rire insupportable de Bellamy. Au moment où ses yeux se révulsèrent, elle tomba lourdement dans l’herbe. Le pirate venait de la relâcher et l’observa avec un immense sourire sur les lèvres.
Elle toussa, de plus en plus vite et de plus en plus fort, en tentant vainement de reprendre ses esprits. Une petite horloge passa par la fenêtre et atterrit non loin d’elle, lui lançant au passage des débris de verre sur la tête. Elle se passa une main dans les cheveux afin de les faire tomber et l’un d’entre eux se planta dans son doigt, faisant apparaître une minuscule goutte de sang au bout de son index. Elle respirait toujours douloureusement et difficilement quand Bellamy l’interpella.
- Quel est ton prix ? lui demanda-t-il pour la troisième fois de la journée.
Elle se redressa péniblement, puis se mit debout. Tout en le fixant, décrivit une courbe afin de s’éloigner lentement de lui, voulant s’approcher de l’obscurité.
La Hyène ne la quitta pas des yeux et la suivit, tournant également autour d’un point invisible érigé entre eux, tout en se calant son rythme.
- Je t’ai observée, lâcha-t-il. Tu as du courage et une envie de te battre à toute épreuve. Je suis toujours prêt à t’acheter.
Se massant le cou, Noriko se contenta de hocher la tête de gauche à droite. La crainte était visible dans ses yeux et elle espérait au plus profond d’elle qu’elle ne subirait pas d’attaque supplémentaire. Ses forces étaient en train de la quitter pour de bon et elle savait qu’elle ne tiendrait plus très longtemps.
- Rejoins mon équipage, ordonna Bellamy lui en tendant une main vers elle.
Le pied de Noriko buta dans quelque chose. Elle baissa les yeux et aperçut Masira, baignant dans son propre sang. Allongé sur le flanc dans les hautes herbes, elle ne l’avait pas vu au premier abord et avait même espéré qu’il ne soit pas ici. Elle poussa un hoquet de surprise et se précipita pour le secouer.
- Masira ! hurla-t-elle.
La Hyène perdit son sourire et crispa sa mâchoire.
- Comment l’as-tu appelé ? siffla-t-il.
- Masira, continua Noriko sans se soucier de son ennemi, je t’en prie, réveille-toi.
Elle s’immobilisa soudainement, constatant qu’une énorme blessure lui taillait le dos dans le sens de la largeur.
- Tu l’as attaqué par derrière, murmura-t-elle.
Bellamy se frotta les sourcils.
- Oh bon sang, soupira-t-il. Tu les connais, pas vrai ?
La jeune femme sentit la colère monter en elle et réagit une fois encore, par impulsivité.
- Tu l’as attaqué en traître ! hurla-t-elle en se relevant, les larmes aux yeux.
Le pirate ne put s’empêcher de s’esclaffer, avant de la regarder d’un air blasé.
- Quel crétin. Et moi qui croyais que tu étais venue pour m’affronter…
- Tu es venu pour piller la maison, tu as voulu te débarrasser d’eux, mais tu ne leur as même pas laissé l’occasion de se défendre ! continua son interlocutrice, hors d’elle.
- Tu n’es pas venue seule, lui répondit Bellamy en balayant l’air de sa main sans prêter attention à ce qu’elle disait, ton équipage est ici également. Vous avez entendu parler du paria qui croit en ses rêves et vous avez décidé de venir l’interroger. Je suis même prêt à parier que la femme qui posait des questions fait partie de tes amis, s’amusa-t-il avec un grand sourire.
- Capitaine ! hurla soudainement un de ses hommes qui sortit de la maison en trombe.
La Hyène récupéra le butin et tourna dans ses mains une sculpture d’un oiseau en or massif. Il le rendit à son subordonné et fut ensuite prit d’un fou-rire incontrôlable. Son sous-fifre ramassa l’animal doré avant de retourner vers la maison, ordonnant aux autres pirates de continuer les recherches.
De son côté, Noriko tressaillit à la vue de cette scène et son cœur menaça d’exploser dans sa poitrine. Elle ne savait plus si elle était terrorisée ou en colère et, sans le vouloir, les mots sortirent de sa bouche la faisant fulminer, tandis qu’elle voulut s’élancer à la poursuite de l’homme.
- Arrête, tu n’as pas le droit ! Ce n’est pas à toi, tu…
La main qui s’écrasa sur sa bouche et qui l’envoya au sol l’empêcha de finir sa phrase. Bellamy venait de nouveau de se téléporter devant elle.
- Tu ne manques jamais une occasion de te taire, pas vrai gamine ? toisa l’homme en regardant ses doigts avec avidité.
Tremblant de tous ses membres et le visage en feu, Noriko tentait lentement de se redresser. Son instinct de survie la suppliait de prendre la fuite, sa tête lui ordonnait de se servir de ses pouvoirs et son cœur lui dictait de rester près de ses amis en attendant le retour de Luffy. Elle devait gagner du temps. Et pour cela, la provocation était le meilleur moyen.
- Tu te prétends pirate…, lâcha-t-elle en se mettant debout tant bien que mal avant de tanguer légèrement.
Elle cracha du sang avant de s’essuyer la lèvre du dos de sa main, tandis que Bellamy l’observait, le visage crispé et ses doigts posés sur sa bouche. Une veine battait sur sa tempe, indiquant qu’il perdait patience. Noriko s’en moquait et continua, poussée par la colère.
- … mais tu n’es même pas capable de confronter quelqu’un d’autre en face à face ! lança-t-elle avec rage.
Le sourire de Bellamy se fit beaucoup plus grand que la normale, dévoilant toutes ses dents. Il renifla ses doigts couverts du sang de la jeune fille et les lécha goulûment.
- Tu veux un duel ? demanda-t-il les yeux brillants d’excitation.
La nièce de Mihawk se figea. Devant elle, Bellamy venait de changer ses deux jambes en deux immenses ressorts. Un fruit du démon. Elle n’eut pas le temps de se demander quelle était la puissance de ce dernier qu’il se propulsa à ses côtés, comme s’il venait de téléporter. Elle eut le réflexe de mettre son avant-bras devant elle afin de parer le coup de pied qui l’envoya un peu plus loin. Ses talons s’enfoncèrent dans le sol à cause du choc, mais elle réussit à tenir debout. Serrant les dents, elle releva la tête à la recherche de son ennemi. Elle le vit sourire, puis disparaître la seconde d’après. Une main se posa à l’arrière de son crâne et la força à aller embrasser le sol. Noriko mit sa main sous son visage afin d’amortit le choc, mais ne put s’empêcher de poussant un hurlement de douleur. Bellamy la relâcha et disparut de nouveau. Les ressorts qui remplaçaient ses jambes lui donnaient une vitesse surhumaine et la jeune pirate avait tout le mal du monde à le suivre des yeux. Allongée sur le ventre, elle enfonça ses ongles dans la terre avant de rouler sur le côté, tentant de reprendre une respiration normale. Sa tête la faisait horriblement souffrir et le sifflement qui était apparu dans ses oreilles devenait de plus en plus intense. Des pieds apparurent dans son champ de vision et Bellamy s’accroupit près d’elle.
- Je n’arrive pas à savoir si tu es faible, inconsciente, stupide, ou bien trop téméraire quant à tes capacités, songea-t-il en se grattant la tête avec un grand sourire. J’admets que ton courage m’impressionne et ton entêtement à vouloir aider tes amis est presque… émouvant, railla-t-il avec cruauté.
Elle se savait impuissante face à lui, mais devait tenir bon. Puisant dans ses dernières forces, elle enfonça un poing rageur dans le sol et se propulsa sur ses deux pieds avant de décocher une puissante droite dans la mâchoire de son ennemi. Malheureusement, son bras s’abaissa dans le vide, manquant de lui faire perdre l’équilibre. Redressant la tête, elle chercha autour d’elle, à bout de souffle. Bellamy s’était de nouveau envolé.
- Tu me fais perdre mon temps, lui cria-t-il de l’autre côté du pré.
Il apparut près d’elle, ce qui la fit sursauter.
- Ce duel n’a même pas lieu d’être, continua-t-il.
Il bondit derrière elle.
- Tu es faible et tu ne pourras jamais atteindre la nouvelle ère !
Noriko fit volte-face, mais il avait de nouveau disparu. Elle tourna sur elle-même, tentant d’anticiper là où il se téléporterait par la suite. Son rythme cardiaque était très élevé et son thorax se levait et se rabaissait frénétiquement. L’angoisse, la peur prenait entièrement possession de son corps. Les railleries et les bourdonnements devinrent de plus en plus assourdissants, emplissant ses oreilles et son crâne.
- Tu aurais pu devenir forte à mes côtés !
Elle tourna de nouveau sur elle-même, ne sachant plus où donner de la tête. Bellamy avait disparu et seul une ombre qui se déplaçait à une vitesse surhumaine était légèrement visible, riant aux éclats. La jeune fille ne ressentait que de légers courants d’air, la bousculant parfois au passage. Elle ne savait même plus où elle devait regarder. À bout de nerfs, elle mit ses mains sur ses oreilles et baissa la tête en fermant ses yeux, tentant de passer outre les rires et les moqueries de son adversaire. Les courants d’air se firent de plus en plus forts et de plus en nombreux.
- Si faible ! continua la voix de son ennemi.
- La ferme !! LA FERME !! hurla Noriko, en se récroquevillant.
Un coup de pied l’éjecta soudainement en arrière et elle atterrit lourdement sur le dos, le souffle de nouveau coupé. Elle toussa, essayant de trouver de l’air. Les larmes au coin des yeux, elle siffla entre ses dents et se retourna sur son ventre, grognant de douleur. Au bord de l’épuisement, elle poussa sur des bras tremblants, tentant vainement de se redresser.
Un pied posé entre ses deux omoplates l’écrasa au sol, lui faisant pousser un gémissement plaintif.
- Où sont tes amis ? demanda soudainement Bellamy.
L’odeur de la terre humide emplit les narines de Noriko qui enfonçait ses doigts dans l’herbe fraiche afin de trouver une prise qui l’aiderait à avancer. Elle ne prit pas la peine de répondre, essayant plutôt de ramper hors de son emprise, mais La Hyène enfonça un peu plus son pied, l’immobilisant totalement dans un cri étouffé.
- Je me demande comment ils réagiront quand ils te retrouveront ici, à moitié morte.
Les yeux de la jeune fille s’écarquillèrent. Il allait partir avec le trésor et peut-être même s’enfuir de cette île. Elle voulut agir, mais son corps refusait de lui obéir. Elle était arrivée au bout de ses forces et était désormais paralysée par l’épuisement.
Bellamy leva soudainement son pied, permettant à la jeune fille d’emplir douloureusement ses poumons d’air, puis la fit rouler sur le dos en la poussant de la pointe de sa chaussure.
- Je me suis assez amusé pour ce soir, annonça-t-il avec un sourire diabolique, mais j’aurais quand même préféré que tu sois plus divertissante.
Noriko déglutit avec peine, n’entendant plus que partiellement les moqueries de son adversaire. Elle allait tourner de l’œil d’un moment à l’autre. Dans un ultime mouvement, elle tourna la tête vers la direction où elle était partie avec ses amis quelques heures plus tôt. Se moquant d’être faible, se moquant d’être en piteux état sous les yeux de Bellamy, Noriko se mit à espérer. Les larmes inondant son visage, elle espérait que son capitaine ferait son apparition et viendrait la sauver.
Elle sentit une pression sur son ventre qui l’empêcha de prendre correctement une respiration. La main puissante de Bellamy lui attrapa la mâchoire et la força à tourner la tête, l’obligeant ainsi à le regarder dans les yeux. Un cri rauque sortit de la gorge de la jeune fille. Penché sur elle, il lui souriait de toutes ses dents. Ses genoux plantés dans le sol de chaque côté de ses flancs, il s’était mis à califourchon sur elle. Le sang perlait toujours de son arcade sourcilière, coulant le long de sa joue et terminant sa course sous le menton. Des gouttes se détachèrent de cette rivière sanguine et vinrent s’écraser sur la joue de Noriko à un rythme constant.
- Je t’avais dit que tu aurais affaire à moi.
Terrorisée, elle ne put prononcer le moindre mot et se contenta d’écarquiller les yeux de terreur lorsqu’elle vit Bellamy reculer son poing, puis transformer son bras en en ressort. La dernière chose qu’elle vit fut son effroyable sourire diabolique.
- Adieu, gamine.
Le coup s’abattit à une telle vitesse que Noriko n’en ressentit pas la douleur. Elle entendit uniquement le rire démoniaque de Bellamy La Hyène résonner dans son esprit, puis tout devint noir.